Édition Vevey n° 314
Table des matières :
Il est de la plus grande importance pour l’âme inquiète de connaître
les bases sur lesquelles reposent le salut et le pardon que Dieu accorde aux pécheurs.
Quel est le fondement
de ce pardon ? quelle est son étendue
? quel est son caractère
?
Il est impossible qu’une conscience divinement exercée jouisse d’un vrai et complet repos si elle n’est pas au clair sur ces trois questions.
Une âme peut avoir des pensées vagues sur la bonté de Dieu, sur sa
disposition à recevoir des pécheurs et à leur pardonner ; sur sa répugnance
à exercer le jugement, sur sa disposition à user de miséricorde. Tout cela peut
être connu ; mais il faut être convaincu que Dieu est juste en justifiant le
pécheur et qu’Il est en même temps juge
et sauveur
. Il faut que l’âme comprenne comment
Dieu a été glorifié en ce qui concerne la question du péché ; que tous ses
attributs : la justice, la grâce, la miséricorde ont été mis en parfaite harmonie.
Tant que l’âme ne l’a pas saisi, elle demeure étrangère à la paix de Dieu, cette
paix qui, nous est-il dit, « dépasse toute intelligence ».
Une conscience, dans laquelle la lumière divine a fait pénétrer la
vérité, sent et réalise que le péché ne peut jamais être supporté dans la présence
de Dieu et que, là où il se trouve, il doit y avoir inexorablement le jugement du Dieu
qui hait le mal. Cette
connaissance ne peut produire dans une âme droite qu’une intense anxiété. Tous ces
sujets demandent à être examinés sérieusement :
— La justice de Dieu doit être satisfaite.
— La conscience du croyant purifiée.
— Satan, notre accusateur, réduit au silence.
Comment tout cela peut-il se réaliser ? Par la croix de Jésus ! La précieuse expiation de Christ aplanit toutes ces difficultés et établit un terrain sur lequel le Dieu juste et un pécheur justifié peuvent avoir une douce et complète communion. Par cette expiation :
— Le péché est condamné.
— La justice est satisfaite et la loi magnifiée.
— Le pécheur est sauvé. L’adversaire confondu.
Quelle glorieuse réponse à la question : Comment Dieu peut-il être juste tout en justifiant le pécheur ? Il a réglé la question du péché à la croix sur laquelle « Jésus, qui n’a pas connu le péché, a été fait péché pour nous ». Il a été notre substitut.
Beaucoup d’âmes sont anxieuses au sujet de l’étendue du pardon ;
elles ne réalisent pas sa plénitude ; elles ne saisissent pas la complète délivrance
de leurs péchés passés, présents et futurs. Elles sont troublées à la pensée que
leurs péchés journaliers commis après leur conversion subsistent. Comment pourrait-il
en être ainsi ? Dans la mort de Christ, dans son sacrifice, dans l’expiation,
il y a provision pour le plein pardon de tous leurs péchés. Il est vrai toutefois
que le croyant qui commet un péché doit le confesser à son Père ; mais que
dit l’apôtre à celui qui le confesse ? Dieu est « fidèle
et juste pour nous pardonner nos péchés et nous
purifier de toute iniquité » (1 Jean 1:9). Pourquoi dit-il : fidèle
et juste, et non pas : bienfaisant et miséricordieux ? Parce que la
question du péché n’existe plus pour le croyant ; elle a été réglée entre Dieu
et Christ, notre substitut, qui est maintenant notre avocat à la droite de Dieu.
Tous les péchés du croyant ont été expiés à la croix ; si un seul subsistait, il serait perdu éternellement, car il est impossible qu’une âme franchisse l’entrée du sanctuaire avec le moindre des péchés.
Si tous nos péchés n’ont pas été expiés par la mort de Christ, ni
confession, ni prières, ni jeûne, ni tout autre moyen ne pourront les expier. Mais
comment, peut objecter un lecteur, concevoir que nos péchés futurs aient pu être
expiés et portés par Christ sur la croix ? La difficulté pour nous, au sujet
des péchés futurs, vient de ce que nous considérons la croix à notre point de vue
et non à celui de Dieu — de la terre et non pas du ciel. La Parole ne parle jamais
de péchés futurs. Le passé, le présent
, le futur
sont une conception humaine et terrestre ;
pour Dieu tout est présent. La foi du croyant, en regardant à Christ, peut dire
à tout moment et dans toutes les occasions avec évidence et décision, sans réserve
ni la moindre hésitation : « Tu as jeté tous mes péchés derrière ton dos ».
Cette déclaration correspond à celle de Dieu : « Je ne me souviendrai
plus jamais de leurs péchés ni de leurs iniquités ». « L’Éternel a fait
tomber sur lui l’iniquité de nous tous » (*)
(*) Quelqu’un pourrait dire aussi : « Je n’ai donc plus à m’inquiéter des péchés que je puis encore commettre, puisque je sais d’avance qu’ils sont pardonnés et que le sang de Christ m’en a déjà purifié ».
Le chapitre 6 de l’épître aux Romains répond à
cela et un vrai croyant ne raisonnera jamais
de cette manière. Le péché ne sera jamais chose légère à ses yeux ;
au contraire, il lui sera toujours odieux. Si, par manque de vigilance, il lui arrive
de pécher — et à qui cela n’arrive-t-il pas ? — sa conscience en sera troublée,
sa paix et sa communion avec Dieu s’en trouveront interrompues, jusqu’à ce qu’il
ait confessé sa faute à son Père. Mais un plein pardon lui est alors assuré, parce
que le sang de son Sauveur répond pour lui devant Dieu. « Si nous confessons nos péchés
, il est fidèle et juste pour nous pardonner
nos péchés
et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1:9).
Le caractère du pardon de Dieu est revêtu de son propre caractère. Il est amour. Son Fils est venu pour manifester cet amour et le déployer envers nous par ses actes et par ses paroles.
Les paraboles que le Seigneur nous a données expriment d’une manière bien précieuse les sentiments du cœur de Dieu en pardonnant.
Son pardon est gratuit
. C’est ce que le Seigneur a exprimé à Simon le pharisien. Nous sommes
tous des débiteurs de Dieu et nous n’avons pas de quoi payer
. Il acquitte la dette à l’un et à l’autre.
Lisons la touchante manière dont Dieu exerce le pardon en amour dans les paraboles
du chapitre 15 de Luc :
Un homme (Christ), s’il a perdu une de ses brebis, la cherche jusqu’à ce qu’il l’ait trouvée, rien ne l’arrête ; il ne regrette pas les difficultés qu’elle lui a causées ; il est tout joyeux de l’avoir retrouvée. Aucun effort, ni aucune peine ne sont épargnés non plus par la femme qui cherche la drachme perdue.
Que dire de l’attitude du père quand son fils prodigue revient ? Son cœur avait continuellement pensé à lui. « Comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, et, courant à lui, se jeta à son cou et le couvrit de baisers » (Luc 15:20). Il n’y a dans le cœur du père aucun reproche, mais la joie débordante de pardonner.
Telle est la joie de Dieu dans son pardon. Sa grâce et son amour pour l’homme qui se repent sont infinis et plus réels, plus étendus et plus profonds que ce que le cœur humain peut concevoir et désirer.
Cher lecteur ! Allez à Lui. Il est là, près de vous ; Il attend les bras ouverts, ne vous demandant rien que de croire.