Edward Dennett [ajouts Bibliquest entre crochets]
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Table des matières abrégée (détaillée)
1 - Le titre de Fils de l’Homme
1.1 - [Fils de l’homme dans l’Ancien Testament]
1.2 - [Usage du titre de Fils de l’Homme dans les évangiles]
1.3 - [Usage du titre de fils de l’homme dans Ézéchiel]
2 - Le Fils de l’Homme « élevé » — Jean 3:14; 8:28; 12:32
3 - Le Fils de l’Homme glorifié et glorifiant Dieu — Jean 13:31-32
3.2 - [Les communications faites par le Seigneur]
3.4 - [Jean 13:35 — L’amour entre croyants comme témoignage de l’église dans le monde]
4 - Toutes choses assujetties sous les pieds du Fils de l’Homme — Psaume 8, Hébreux 2:5-9
4.1 - [Des expressions dont le sens varie]
4.2 - [À cause du délice que le Père a dans le Fils, Il a mis toutes choses entre Ses mains]
4.3 - [Deux raisons pour la suprématie universelle de Christ]
4.5 - [Étapes vers la suprématie]
5 - Le Fils de l’Homme prenant possession de Son héritage
5.1 - [Trois étapes pour que l’Héritier prenne possession de l’héritage]
5.2 - [Temps présent où Christ est exalté dans les cieux]
5.3 - [Préparation à l’avènement : enlèvement des saints et résurrection]
5.4 - [Christ acclamé dans le ciel]
5.5 - [Venue de Christ pour prendre possession de l’héritage]
5.6 - [Règne de Christ dans le monde à venir]
6 - La fin et le but du royaume du Fils de l’Homme — 1 Corinthiens 15:28
6.1 - [Importance de la résurrection, et preuves qui l’assurent]
6.2 - [Le monde à venir est établi sur le principe de la résurrection]
6.3 - [La résurrection de Christ garantit la résurrection des Siens]
6.4 - [L’ordre des événements de la résurrection]
6.5 - [Domination de Christ et son aboutissement avec la mort abolie]
6.6 - [Assujettissement universel à Christ acclamé Seigneur et Roi]
1 - Le titre de Fils de l’Homme
1.1 - [Fils de l’homme dans l’Ancien Testament]
1.2 - [Usage du titre de Fils de l’Homme dans les évangiles]
1.3 - [Usage du titre de fils de l’homme dans Ézéchiel]
2 - Le Fils de l’Homme « élevé » — Jean 3:14; 8:28; 12:32
2.1.1 - [Il faut : une nécessité divine]
2.2.1 - [Quand VOUS aurez élevé]
2.2.2 - [Nature de la culpabilité du rejet de Christ]
2.2.3 - [Vous connaitrez que c’est Moi]
2.3.1 - [J’attirerai tous les hommes]
2.3.2 - [Jean 12:23 — Attraction du Seigneur au jour de Sa gloire]
2.3.3 - [Jean 12:24 — Associés à Christ ressuscité]
2.3.4 - [Jean 12:25-26 — Communion avec Sa mort]
2.3.5 - [Jean 12:27 — Effets sur l’âme du Seigneur]
2.3.6 - [Jean 12:28, 31-32 — Réponse du Père]
2.3.7 - [Jean 12:32 élevé de la terre : crucifixion comme triomphe sur le péché]
2.3.8 - [Jean 12:32 J’attirerai tous les hommes : attente et anticipation]
3 - Le Fils de l’Homme glorifié et glorifiant Dieu — Jean 13:31-32
3.1.1 - [Effets de la trahison de Judas sur l’âme du Seigneur Jésus]
3.1.2 - [Le traitre dans la nuit de ce monde]
3.1.3 - [Le départ de Judas faisant surgir devant l’âme du Seigneur ce qui L’attendait]
3.1.4 - [La présence de Judas avait limité les effusions du cœur du Seigneur]
3.2 - [Les communications faites par le Seigneur]
3.2.1 - [Maintenant, le Fils de l’Homme est glorifié — 13:31]
3.2.1.1 - [Une expression de victoire]
3.2.1.2 - [Le Fils de l’Homme glorifié : ici, avant tout une gloire morale]
3.2.1.3 - [En quoi la gloire de Dieu a été mise en évidence à la croix]
3.2.1.4 - [Méditer sur ces gloires pour mieux entrer en communion avec Dieu concernant Son Fils]
3.2.2 - [Dieu est glorifié en Lui — 13:32a]
3.2.3 - [Dieu Le glorifiera en Lui-même immédiatement — 13:32b]
3.2.3.1 - [Portée directe de l’expression]
3.2.3.2 - [D’autres gloires viendront ultérieurement]
3.2.3.3 - [Connaître Christ dans Sa gloire avant qu’elle soit manifestée]
3.4 - [Jean 13:35 — L’amour entre croyants comme témoignage de l’église dans le monde]
4 - Toutes choses assujetties sous les pieds du Fils de l’Homme — Psaume 8, Hébreux 2:5-9
4.1 - [Des expressions dont le sens varie]
4.2 - [À cause du délice que le Père a dans le Fils, Il a mis toutes choses entre Ses mains]
4.3 - [Deux raisons pour la suprématie universelle de Christ]
4.5 - [Étapes vers la suprématie]
4.5.1 - [Incarnation : fait un peu moindre que les anges]
4.5.2 - [Mort de Christ : « à cause de la passion de la mort » = « pour souffrir la mort »]
4.5.2.1 - [Faire la paix par le sang de sa croix]
4.5.2.2 - [Pour amener beaucoup de fils à la gloire]
4.5.3 - [Couronné de gloire et d’honneur]
4.5.3.1 - [Couronnement révélé en Hébreux, mais pas au Ps. 8]
4.5.3.2 - [Joie du chrétien en rapport avec l’exaltation de Christ]
4.5.3.4 - [Comment Christ, à la droite de Dieu, continue à glorifier le Père]
4.5.3.5 - [Ministère de l’Esprit en rapport avec tout ce qui est mis entre les mains de Christ]
5 - Le Fils de l’Homme prenant possession de Son héritage
5.1 - [Trois étapes pour que l’Héritier prenne possession de l’héritage]
5.2 - [Temps présent où Christ est exalté dans les cieux]
5.3 - [Préparation à l’avènement : enlèvement des saints et résurrection]
5.4 - [Christ acclamé dans le ciel]
5.5 - [Venue de Christ pour prendre possession de l’héritage]
5.6 - [Règne de Christ dans le monde à venir]
5.6.1 - [Assujettissement des ennemis au début du règne]
5.6.2 - [Assujettissement des ennemis pendant le règne]
5.6.3 - [Paix et bonheur dans le règne]
5.6.4 - [Bonheur de l’homme assuré seulement par Christ exalté]
5.6.5 - [Aspects célestes du règne]
5.6.6 - [Héb. 12:18-24 — Récapitulé de la scène glorieuse future]
6 - La fin et le but du royaume du Fils de l’Homme — 1 Corinthiens 15:28
6.1 - [Importance de la résurrection, et preuves qui l’assurent]
6.2 - [Le monde à venir est établi sur le principe de la résurrection]
6.3 - [La résurrection de Christ garantit la résurrection des Siens]
6.4 - [L’ordre des événements de la résurrection]
6.5 - [Domination de Christ et son aboutissement avec la mort abolie]
6.6 - [Assujettissement universel à Christ acclamé Seigneur et Roi]
6.7.1 - [Remettre le royaume à Dieu, au Père]
6.7.2 - [Le Fils lui-même assujetti à Celui qui Lui a assujetti toutes choses]
Tout lecteur soigneux de l’Écriture a pu découvrir, dans une mesure, la vaste gamme de vérités qui se dévoilent et se manifestent dans les différents titres de notre précieux Seigneur. Ils ont tous leur importance ; tous présentent en effet quelques rayons de Sa gloire, soit essentielle soit acquise. Les étudier, en se laissant conduire et enseigner par le Saint Esprit, est donc le moyen d’acquérir une connaissance plus profonde de Sa Personne, et d’être ainsi rempli des pensées de Dieu à l’égard de Son Fils bien-aimé. Nous pouvons donc nous sentir encouragés à nous lancer dans l’étude de ce sujet, même si nous limitons ici notre attention à ce titre de Fils de l’Homme.
Dans l’Ancien Testament, ce titre est utilisé de manière prophétique pour désigner Christ. Le Psaume 8 et Daniel 7 l’introduisent tous deux, manifestement en relation avec la gloire future de notre précieux Seigneur. Il est également utilisé par Ézéchiel (ch. 2, 3, 4, etc.), et son application au prophète dans sa situation particulière aide grandement à déterminer le sens que Christ Lui-même assume.
Nous pouvons donc passer immédiatement à l’examen du terme tel qu’il a été adopté par notre Seigneur et Sauveur. Deux éléments nous aideront à en saisir la force et la signification : sa place dans le Psaume 8 + la période où il est adopté dans les évangiles synoptiques (Matthieu, Marc et Luc). Le sujet du psaume 1er est l’Homme Juste ; dans le psaume 2, le Roi de Dieu est introduit, mais « les rois de la terre se lèvent, les princes se concertent contre le Seigneur et contre son Oint, disant : Brisons leurs liens, jetons loin de nous leurs cordes » (Ps. 2:2-3). Les apôtres citent et appliquent cette Écriture à l’action d’Hérode et de Ponce Pilate, ainsi qu’aux Gentils et au peuple d’Israël dans leur rejet de Christ ; et ils déclarent aussi avec insistance que les Juifs, en crucifiant leur Messie, n’ont fait qu’accomplir ce que la main de Dieu et son conseil avaient déterminé d’avance devoir être fait (Actes 4:25-28).
Ainsi, bien que les desseins de Dieu ne puissent jamais être frustrés (car Il établira Son Roi sur Sa montagne sainte de Sion) Christ a été rejeté quand Il a été présenté aux Juifs pour qu’ils L’acceptent. Les quatre psaumes suivants (3 à 6) décrivent, de manière générale, l’état de choses parmi les Juifs à la suite du refus de leur Messie, ainsi que les sentiments et les expériences du résidu pieux qui s’est attaché de tout leur cœur à Christ avant qu’Il n’établisse Son trône, c’est-à-dire pendant la période où Il était rejeté par Son ancien peuple. Cela nous amène au Psaume 8, un psaume très important dans les voies de Dieu. Sa première phrase, « Éternel, notre Seigneur ! que ton nom est magnifique sur toute la terre ! », donne la clé de son interprétation. Il n’est plus question d’Israël ni du Messie, mais de la terre entière, et toutes choses sont mises sous les pieds du FILS DE L’HOMME. Or, dans la mesure où Adam n’était pas le Fils de l’Homme, il est évident, même sans avoir d’autres éclaircissements sur le sujet, que quelqu'un de plus grand qu’Adam est présenté là. Or nous avons une interprétation inspirée de ce psaume 8 en Hébreux 2, où l’auteur de l’épître montre que Jésus, rendu un peu moindre que les anges pour souffrir la mort, est maintenant couronné de gloire et d’honneur ; et il poursuit en montrant, sans aucune contradiction, que c’est sous les pieds de l’Homme glorifié à la droite de Dieu — Lui qui a goûté la mort pour tous (ou pour tout) — que toutes choses sont mises. En effet, cela est directement affirmé dans deux autres épîtres (1 - Cor.15:27-28 ; Éph. 1:22).
La conclusion qui découle des
considérations qui précèdent est donc que, suite au rejet de Christ par les
Juifs, Il prend le titre de Fils de l’Homme et, en tant que tel, entre dans un
cercle de gloire plus large, où tous et tout (tous les hommes et toutes les choses)
seront assujettis à Son autorité. Cette conclusion sera confirmée par une
référence à l’enseignement des évangiles. En Luc, nous lisons, par exemple, qu’à
une occasion, notre précieux Seigneur posa cette question à Ses disciples :
« Qui disent les hommes que Je suis ? ». Après qu’ils aient
répondu, les uns « Jean-Baptiste », d’autres « Élie » et d’autres
que « l’un des anciens prophètes était ressuscité », Il leur dit :
« Et vous, qui dites-vous que je suis ? », Pierre répondit :
« Le Christ de Dieu ». Nous voyons ensuite qu’Il leur commanda
sévèrement de ne dire cela à personne, à savoir qu’Il était le Christ de Dieu,
le Messie, en disant : « Le Fils de l’Homme
doit souffrir
beaucoup, être rejeté par les anciens, les principaux sacrificateurs et les
scribes, être mis à mort et ressusciter le troisième jour » (Luc 9:18-22 ; Matthieu 17:9 ; Marc 8:27-31 ; 9:9, 12, 30-32).
Ces passages montrent clairement que le Seigneur a adopté le titre de Fils de l’Homme en vue de Son rejet, de Ses souffrances et de Sa mort ; et deuxièmement, il est tout aussi clairement enseigné que c’est en cette qualité de Fils de l’Homme qu’Il exercera Son règne universel sur le monde entier. Daniel dit ainsi : « Je vis dans les visions de la nuit, et voici, quelqu’un comme un fils d’homme vint avec les nuées des cieux ; et il s’avança jusqu’à l’Ancien des jours, et on le fit approcher de lui. On lui donna la domination, l’honneur et la royauté, afin que tous les peuples, nations et langues le servent » (Dan. 7:13-14).
On a mentionné que le prophète
Ézéchiel est désigné par le même titre, et un autre auteur a dit ceci à ce
sujet, pour aider le lecteur à en comprendre le sens général : « Le
trône du Seigneur Dieu suprême et souverain est vu en Chaldée — à l’endroit où
se trouvait alors le prophète — parmi les Gentils. Il n’est plus visible à
Jérusalem en relation avec le pays ; nous n’avons plus non plus de loi
incarnée, pour ainsi dire, dans le trône, selon laquelle un gouvernement direct
était exercé. Par conséquent, la voix de Dieu s’adresse à Ézéchiel comme à un « fils
de l’homme » — un titre qui convenait au témoignage d’un Dieu qui parlait
en dehors de Son peuple, n’étant plus parmi lui, mais au contraire le jugeant
depuis le trône de sa souveraineté. C’est le titre propre à Christ,
considéré comme rejeté et en dehors d’Israël
, bien qu’Il ne cesse jamais de
penser à la bénédiction du peuple en grâce. Cela met le prophète en relation
avec la position de Christ Lui-même. Ainsi rejeté, Il ne voulait pas que Ses
disciples L’annoncent comme Christ (Luc 9), car le Fils de l’Homme
devait souffrir ».
Comprendre cet enseignement concernant le titre en question nous permettra d’approfondir notre sujet avec plus d’intelligence et de profit, surtout si l’on se souvient que ce n’est que par le ministère du Saint Esprit que nous pouvons connaître les choses qui nous sont données librement par Dieu (1 Cor. 2).
C’est seulement dans l’évangile de Jean que le terme « élevé » est utilisé pour la crucifixion de Christ. Il est, de plus, frappant que le mot ainsi traduit signifie également « exalté » ; et nous verrons dans nos méditations que, s’il désigne, comme le dit l’évangéliste, le caractère de la mort du Seigneur (Jean 12), il inclut, dans la présentation de la vérité qui s’y rapporte, Son exaltation. Il n’apparaît que trois fois, et chaque fois il est employé en relation avec un enseignement différent, de sorte que, prises ensemble, ces Écritures exposent une immense portée de vérité, embrassant en effet tout l’intervalle actuel, la manifestation de Christ à Son peuple terrestre, et Son exaltation et Sa gloire dans « le monde à venir », c’est-à-dire dans le millénium, où Il resplendira sans entrave comme le Soleil de justice. Nous pouvons maintenant examiner chaque occurrence de l’expression « élevé », comme esquisse de ses différents enseignements.
La première fois que ces mots apparaissent, c’est en Jean 3, où, comme dans tous les autres cas, ils sortent de la bouche du Seigneur Lui-même. S’adressant à Nicodème, après avoir insisté sur la nécessité absolue de la nouvelle naissance, il dit : « Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, de même il faut que le Fils de l’Homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3:14-16).
On remarque que la nécessité
pour
le Fils de l’Homme d’être élevé est aussi absolue que celle, pour l’homme, de
naître de nouveau. Ces deux nécessités sont indispensables, l’une pour l’homme,
l’autre pour Dieu. On avance parfois que la nécessité pour le Fils de l’Homme d’être
élevé était pour l’homme, dans la mesure où celui-ci n’aurait pas pu autrement
s’approcher de Dieu. Cela est sans doute vrai, mais la question est de savoir
si c’est là l’aspect de la vérité présenté dans ce passage de l’Écriture. En prêtant
attention à ses termes, nous pensons qu’il n’en est rien, et qu’il nous est
plutôt enseigné que c’était une nécessité pour Dieu dans l’accomplissement de Ses
desseins pour l’octroi de la vie éternelle à ceux qui croiraient en Son Fils
bien-aimé. Dans ce but, il était nécessaire que le jugement de la mort soit porté,
et que son pouvoir soit annulé, si l’on voulait que la vie hors et au-delà de
la mort soit révélée, et que le croyant puisse y être introduit en association
avec Christ. Cela peut être illustré d’une autre manière. Avant que Dieu puisse
atteindre le cœur de l’homme et y répandre Son amour par le Saint Esprit, trois
choses étaient nécessaires :
De cette manière, Dieu, si l’on peut employer cette expression, était libre d’agir selon Ses pensées éternelles en Jésus Christ. Et l’on peut ajouter que ces pensées éternelles ont déjà été accomplies en Celui qu’Il a glorifié à Sa droite, car Il est le Dieu véritable et la vie éternelle (1 Jean 5:20).
Le Fils de l’Homme a donc été élevé ;
et Celui qui a été ainsi élevé est présenté comme Objet pour la foi. Il a été
élevé « afin que quiconque croit en
Lui ». Cela explique la
remarque déjà faite selon laquelle Son élévation inclut Son exaltation, car où
est-Il présenté aux hommes comme l’objet de la foi ? Est-ce sur la croix ?
Non, c’est comme glorifié à la droite de Dieu ; c’est vers Lui que l’évangile
dirige les hommes, et c’est vers Lui que les hommes doivent regarder avec foi s’ils
veulent entrer dans le bonheur qui s’y déploie.
À qui donc, peut-on se demander, cet évangile est-il proclamé ? Il est destiné au monde entier, non seulement aux Juifs, mais aussi aux Gentils ; car le rejet de Christ par les Juifs n’a été que l’occasion pour que la grâce de Dieu se répande sur tous les hommes de tous les climats et de toutes les races. Il n’y a donc absolument aucune limite ; car l’apôtre Paul, après avoir démontré que nul ne sera justifié par les œuvres de la loi, il enseigne que la justice de Dieu qui est par la foi en Jésus Christ, est donnée à tous ceux qui croient, car il n’y a pas de différence, puisque tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu. C’est bien là le sens du « quiconque », car ce terme inclut la possibilité pour n’importe qui dans le monde entier de recevoir le témoignage de Dieu.
Et au fait de croire dans le Fils de l’Homme élevé, et maintenant glorifié, est liée la vie éternelle — afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. Ce salut, c’est être sauvé du jugement de Dieu sous lequel on se trouvait, sauvé de la colère de Dieu (Jean 3:36) et sauvé du pouvoir de Satan, sauvé afin qu’il ne périsse point ; ainsi sauvé, le croyant a la vie éternelle. « Et c’est ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent, toi, seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ ». La vie éternelle est donc liée à la connaissance du Père telle qu’elle est révélée dans et par le Fils ; et nous en jouissons lorsque, dans l’expérience de notre âme, nous L’avons atteint de l’autre côté de la mort, où, en association avec Lui, nous sommes comme des fils devant la face du Père. Si quelqu’un demande sincèrement comment atteindre Christ de l’autre côté de la mort, la réponse peut être donnée par les propres mots du Seigneur : « Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour » (Jean 6:54). C’est donc en s’appropriant (en faisant sienne) la mort de Christ, et en s’identifiant ainsi avec elle dans ce monde, que nous passons moralement (non pas réellement, mais en esprit) hors de ce monde et que nous rejoignons Christ là où Il est, et entrons ainsi dans la jouissance de la vie éternelle. Tout croyant en Celui qui a été élevé a sans aucun doute droit à la vie éternelle ; mais ce n’est qu’en s’appropriant la mort de Christ que l’on peut réellement être en possession de la vie éternelle. Cependant, lorsque nous serons ressuscités au dernier jour, selon la promesse du Seigneur, alors nous serons effectivement en association avec Christ, et tous pareillement nous posséderons, dans une sphère où la mort ne peut plus entrer, ce don divin et ineffable.
Il faut encore observer une chose.
Toute cette bénédiction procède de l’amour souverain de Dieu — Dieu a tant aimé
le monde. Nous avons dit l’amour souverain
de Dieu ; car, comme
chacun l’admettra, il n’y avait rien dans le monde qui puisse susciter cette
expression de Son cœur. Il aurait pu y avoir de la pitié, mais non pas de l’amour
;
au contraire, tout appelait l’exécution de Son jugement, car tous s’étaient
détournés, et il n’y avait personne qui faisait le bien, pas même un seul. Et
pourtant, Il a aimé :
tel est Dieu ! Et remarquez que la
grandeur de l’amour se voit dans la grandeur du don : il a tant
aimé
le monde qu’Il a donné Son Fils unique. C’est le Fils de Son sein qu’Il a donné ;
et le Fils est devenu homme afin de pouvoir accomplir la volonté de Celui qui L’avait
envoyé ; et dans Sa mort sur la croix, Il a enduré tout le jugement qui
pesait sur l’homme afin d’ouvrir la voie par laquelle Dieu pouvait satisfaire
en toute justice Son propre cœur en accomplissant Ses desseins éternels pour le
bien des Siens. Quel sujet de méditation ! Et c’est un sujet qui, plus on
y réfléchit, plus il suscite dans l’âme des pensées de louange et d’adoration
dans la contemplation d’un amour et d’une grâce si ineffables.
La deuxième occurrence du mot « élevé », appliqué au Fils de l’Homme, se trouve en Jean 8. Entouré des Juifs incrédules qui avaient refusé le témoignage le plus clair à Christ comme envoyé du Père, Jésus leur dit : « Quand vous aurez élevé le Fils de l’Homme, alors vous connaitrez que c’est moi, et que je ne fais rien de moi-même, mais que je parle comme mon Père m’a enseigné » (Jean 8:28).
La première chose à remarquer est qu’il
ne s’agit plus maintenant du Fils de l’Homme qui doit être
élevé, mais
de quand vous aurez élevé
le Fils de l’Homme, etc. Au ch. 3, il s’agissait,
comme nous l’avons vu, d’une nécessité divine ; ici, il s’agit
manifestement de la culpabilité des Juifs. À cet égard, nous sommes ici dans un
tout autre cercle. En Jean 3, ce sont tous les saints de la période actuelle qui sont
visés ; ici, ce sont les Juifs (mais y compris, en tant que les représentant,
les Juifs d’une date ultérieure) qui sont présentés devant nous dans ces
paroles de notre précieux Seigneur.
En quoi, pouvons-nous nous demander tout d’abord, réside la culpabilité des Juifs telle qu’elle est indiquée ici ? Elle peut être vue de deux manières : dans leur rejet de la parole et des œuvres de Christ, et finalement dans Sa crucifixion. Pour les Juifs, comme d’ailleurs pour toute âme à qui Christ est présenté, tout dépendait de Qui il était. S’Il était l’Envoyé du Père, si Dieu était Son Père, comme les Juifs eux-mêmes prétendaient que Lui le disait, se rendant ainsi égal à Dieu (Jean 5:18) ; si, de plus, le témoignage le plus clair possible de la vérité de Sa personne leur avait été apporté (Jean 5:32-47 ; 8:18-19), alors ils n’avaient aucune excuse pour leur péché de rejeter ce qu’Il revendiquait. En vérité, ils n’en avaient aucune, car dans leur obstination, ils fermaient les yeux à la fois sur le témoignage de Jean-Baptiste et sur celui de Christ Lui-même ; et ils s’endurcissaient de plus en plus dans leur opposition à Ses revendications, de sorte que, tout en confessant qu’ils ne pouvaient nier qu’Il avait accompli de nombreux miracles (Jean 11:47), ils persévéraient dans leur détermination de Le mettre à mort. De plus, ils étaient si obstinés dans leur inimitié que, pour atteindre leur but, ils renièrent devant Pilate toutes leurs espérances et attentes nationales en déclarant qu’ils n’avaient d’autre roi que César (Jean 19:15).
Telle était leur culpabilité éhontée ; et le Seigneur, qui savait tout depuis le commencement, leur en fit le reproche en ces termes : « Quand VOUS aurez élevé le Fils de l’Homme. » Pilate, en effet, était disposé à relâcher Jésus, à Le libérer pendant la fête, et en rendant son jugement, il ne fit que céder aux demandes passionnées des Juifs en prononçant la sentence qu’ils exigeaient (Luc 23:24).
Pour en revenir aux termes de notre Écriture, deux choses devaient suivre Son élévation par les Juifs : premièrement, ils devaient « connaître que c’était Lui », et deuxièmement, « que je ne fais rien de moi-même, mais que je parle comme Mon Père M’a enseigné ». Quand ils Lui demandèrent : « Qui es-tu ? », Il répondit : « Absolument ce que je vous ai dit », c’est-à-dire que Sa parole était l’expression parfaite de Lui-même ; mais, comme nous l’avons souligné, ils refusèrent ce témoignage, et pourtant le temps viendrait où ils connaitraient Qui Il était et d’où venait Son témoignage, — qu’il soit lié à Sa parole ou à Ses œuvres. À quel moment le Seigneur fait-Il référence ? Tout d’abord, il peut y avoir, et il y a sans doute, une allusion à ce qui a eu lieu à la Pentecôte, lorsqu’une multitude a été frappée dans leurs cœurs par le sentiment de leur péché d’avoir crucifié leur Messie. Ils ont alors connu et confessé Qui Il était. Cependant, aussi grande que fut la bénédiction de ces jours de Pentecôte, il ne fait aucun doute que le sens de ces paroles de notre précieux Seigneur exige une extension bien au-delà de cette période, et qu’elles incluent le temps dont parle Zacharie, quand Dieu répandra sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication ; « et ils regarderont vers moi, celui qu’ils ont transpercé, et ils se lamenteront sur lui, comme on se lamente sur un fils unique, et ils seront dans l’amertume pour lui, comme on est dans l’amertume pour un premier-né » (Zach. 12:10).
Dans l’interprétation complète de cette Écriture, le Seigneur regarde donc sans aucun doute vers le temps de Son apparition et ses effets sur Son peuple infidèle, quand, comme Thomas qui symbolise ce résidu, beaucoup verront et croiront. Il se peut aussi, comme semble l’impliquer Apocalypse 1:7, que certains d’entre eux seront convaincus que Jésus de Nazareth était leur Messie, lorsqu’ils verront le Fils de l’Homme venir dans Sa gloire, mais qui continueront néanmoins à résister à Ses revendications. Cela semble en effet clairement enseigné, aussi terrible que soit ce témoignage au caractère du cœur de l’homme selon Matthieu 24 :25 et d’autres passages. Mais il faut se rappeler que Christ est un test pour les hommes aujourd’hui, comme Il le sera alors, et que, par conséquent, notre relation avec Dieu dépend de notre attitude envers Son Fils bien-aimé.
Une remarque peut être ajoutée pour mieux comprendre ce passage de l’Écriture. Comme on le verra, non seulement les Juifs connaitront après avoir élevé le Fils de l’Homme, que Jésus, tel qu’Il leur avait été présenté dans Son humiliation, était leur Messie, mais ils reconnaîtront également qu’Il était l’Envoyé du Père et Celui qui Le révélait.
Dans le premier des passages considérés, il est bon de rappeler que ce sont surtout les saints de la période actuelle qui sont visés ; dans le second, ce sont les Juifs ; et maintenant, comme nous pouvons le conclure, dans le troisième passage (Jean 12:32), tous les hommes sont visés, de toutes nations et de toutes langues. Il est incontestable que Christ glorifié, après avoir été élevé, est devenu, comme on le dit souvent, le point d’attraction pour tous ; et dès que l’Esprit de Dieu est descendu pour témoigner de Sa gloire à la droite de Dieu, les âmes ont été attirées vers Lui de toutes parts par Son puissant pouvoir d’attraction. Pourtant, aussi béni que cela ait été et soit encore, la promesse contenue dans cette Écriture est mondiale et universelle ; et, dans son sens le plus complet, elle se réfère sans aucun doute, à l’âge à venir où Christ régnera sur le monde entier, où la connaissance du Seigneur couvrira la terre comme les eaux couvrent la mer, et où tous les hommes, soit dans la réalité personnelle soit par une « obéissance feinte », seront attirés à Ses pieds et reconnaîtront Sa royauté bénie.
Si nous examinons maintenant un peu le contexte de ce passage, cette conclusion nous paraîtra, je pense, tout à fait fondée. On voit tout d’abord que tout ce passage, de Jean 12:23-36, trouve son origine dans l’incident des Grecs venus pendant la fête pour adorer, et qui avaient saisi l’occasion pour exprimer à Philippe leur désir de voir Jésus. Lorsqu’André et Philippe firent part de ce désir à Jésus, Il répondit : « L’heure est venue où le Fils de l’Homme doit être glorifié. En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit ». La demande de ces Grecs de voir Jésus devenait pour Lui la promesse du jour de Sa gloire, où tous les rois se prosterneront devant Lui et toutes les nations Le serviront, et Dieu Lui donnera les nations pour héritage et les bouts de la terre pour possession.
En gardant cela à l’esprit, nous pouvons comprendre le sens de Sa réponse à André et Philippe. Elle contient au moins trois vérités importantes :
Dans la signification la plus large des paroles du Seigneur, tous les croyants sont donc inclus ; car les prémices (premiers fruits) de la mort du Grain de blé ont été vues au jour de la Résurrection, quand, pour la première fois, le Seigneur a revendiqué les Siens comme étant Ses frères, et les a associés pleinement à Lui-même, — comme des fils avec Lui devant la face du Père. Et tous les croyants depuis ce jour jusqu’à aujourd’hui, et tous les croyants d’aujourd’hui jusqu’à ce que le Seigneur revienne, seront le fruit du Grain de blé qui est mort, et ils sont et seront de la même nature et du même ordre en tant que ressuscités avec Lui. Tout cela est heureusement vrai, mais, comme nous ne pouvons en douter, lorsque le Seigneur en arrive aux v. 31 et 32, Il ouvre une perspective encore plus large.
Avant d’en arriver là, cependant, il
convient d’attirer l’attention sur ce qu’implique dans ce monde le fait d’entrer
en association avec le Ressuscité. En un mot, c’est la communion avec Sa
mort
, l’identification avec Son rejet et Sa mort, et par conséquent la
haine de leur vie dans ce monde. Aimer notre vie dans ce monde est totalement
incompatible avec la vie éternelle, et l’exclut. Mais alors, quel encouragement
béni Il nous donne pour prendre notre croix et Le suivre : « Si
quelqu’un Me sert, qu’il Me suive ; et là où je suis, là aussi sera Mon
serviteur ; si quelqu’un Me sert, mon Père l’honorera » (12:26).
En recommandant cette réflexion au lecteur, nous pouvons l’arrêter un instant pour considérer les paroles merveilleusement solennelles qui suivent. Nous avons parlé du chemin du Seigneur vers la gloire comme passant par la mort ; et maintenant, ce chemin dans toute sa douleur, et tel que Lui seul pouvait le sonder, s’ouvre devant Son âme. L’effet est tel qu’Il s’écrie : « Maintenant, mon âme est troublée ; et que dirai-je ? » (12:27). C’est la contemplation de la croix et de sa malédiction (Gal. 3:16), comme jugement de Dieu, avec tout ce que cela impliquait pour Son âme sainte, dans le fait d’être caché de la face de Dieu, qui arrachait à ses lèvres cette expression de trouble. Et ainsi, dans une douleur extrême, jusqu’à la mort, comme à Gethsémané, Il s’écria : « Père, délivre-moi de cette heure ». Cela faisait partie de Sa perfection, — la perfection de Celui qui était toujours dans le sein du Père, se réjouissant en Lui et étant réjoui en Lui, dans leur amour mutuel et satisfait, — de reculer devant l’horreur de cette grande et impénétrable obscurité du Calvaire. Et, comme Il était venu pour faire la volonté de Dieu, Son obéissance et Son dévouement parfaits et bénis resplendissaient dans toute leur splendeur lorsqu’Il ajouta : « Mais c’est pour cela que je suis venu à cette heure ». Puis, perdu pour ainsi dire, s’il est permis de s’exprimer ainsi, dans le désir absorbant de Son âme de justifier et défendre le nom du Père, à tout prix pour Lui-même, quoi qu’il Lui en coûte en souffrances et en agonies indicibles, Il dit : « Père, glorifie ton nom » (12:27b). Ainsi, il s’offrait Lui-même pour la gloire de Dieu, et le conflit était achevé !
La réponse fut immédiate, une réponse
ravie du Père devant la soumission parfaite de Son Fils bien-aimé. Comme Il dit
ailleurs : « À cause de ceci le Père m’aime, c’est que moi je laisse
ma vie afin de la reprendre. Personne ne me l’ôte, mais moi je la laisse de
moi-même. J’ai le pouvoir de la laisser, et j’ai le pouvoir de la reprendre. J’ai
reçu ce commandement de mon Père
» (Jean 10:17-18).
La réponse était que le Père avait déjà glorifié son nom, assurément, en ressuscitant Lazare, et qu’Il le glorifierait de nouveau, c’est-à-dire, selon ce que nous comprenons, dans la résurrection de Christ Lui-même (cf. Ps. 21:4-6 ; Héb. 5:7-8). La victoire était donc remportée dans l’assurance de la résurrection ; et les résultats complets de la croix, qui en étaient la conséquence, s’ouvraient devant Son âme. Tout d’abord, le monde était déjà jugé ; toute Sa gloire ternie et souillée avait pris fin moralement sur la croix, et avec elle il y avait l’assurance que son prince serait chassé.
Enfin, le Père étant glorifié, le monde étant jugé et Satan étant chassé, le Seigneur ajoute : « Et moi, si je suis élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi-même » (12:32).
Comme nous l’avons vu, il était d’abord
question du « Fils de l’Homme qui devait être
élevé » ;
puis, « quand vous
aurez élevé le Fils de l’Homme » ; et
maintenant, « et moi, quand je serai élevé de la terre »
=
« si je suis élevé de la terre ».
Et ensuite, il nous est
explicitement dit : « Il disait cela pour indiquer de quelle mort Il
allait mourir » (12:33). Notre attention est donc attirée sur le fait qu’Il
a été chassé de ce monde, élevé de la terre,
et crucifié sur cette croix
honteuse. Mais nous voyons en cela le triomphe de Dieu sur le péché de l’homme,
et la victoire du Seigneur Lui-même sur la mort, le tombeau et la puissance de
Satan. Les hommes L’ont élevé de la terre, comme indigne d’y vivre plus
longtemps ; et là, pour ajouter à l’ignominie de Sa mort, ils Le
crucifièrent entre deux malfaiteurs ; mais Dieu est intervenu et, après
son ensevelissement, Dieu l’a élevé encore plus haut, oui, jusqu’à la place la
plus élevée de l’univers, à Sa droite, où Il Lui a donné le nom au-dessus de
tout nom, et Il a décrété que tout genou dans tous les lieux de Sa domination se
plierait devant Lui, et que toute langue confesserait qu’Il est Seigneur, à la
gloire de Dieu le Père. Telle fut la réponse de Dieu au rejet de Son Fils
bien-aimé.
Il ne reste plus qu’à considérer une fois encore la force de l’expression « attirerai tous les hommes à moi-même ». Nous avons déjà dit que, si Christ est le point d’attraction pour tous et tout pendant cette période, et que tout croyant en est la démonstration, nous devons chercher plus loin pour trouver l’accomplissement complet de cette prédiction. Dans le Psaume 22, par exemple, il nous est dit qu’en conséquence de la mort et la résurrection de Christ, tous les bouts de la terre se souviendront et se tourneront vers le Seigneur, et que toutes les familles des nations se prosterneront devant lui (Ps. 22:27). Ainsi, selon nous, le Seigneur attend le jour de Sa gloire dans l’ère à venir, quand tous les hommes seront attirés à ses pieds et que tous, de gré ou de force, seront contraints de Le reconnaître dans Son exaltation comme Seigneur et Roi. C’est alors que Son salut se manifestera, que Son bras jugera les peuples, que les îles s’attendront à Lui, et qu’elles se confieront en Son bras (És. 51:5). C’est notre privilège, dans l’anticipation de ce jour, de Le connaître maintenant comme le Soleil de Justice, et de nous réjouir à la perspective du temps où Ses rayons bénis atteindront les bouts et les coins les plus reculés de la terre.
Quand des Grecs désirèrent voir Jésus, Il dit à André et à Philippe : « L’heure est venue pour que le Fils de l’Homme soit glorifié » (12:23). La gloire dont Il parle ici est plutôt le résultat de Son œuvre sur la croix que la croix elle-même. Elle vise, selon ce nous comprenons et que nous avons vu au chapitre précédent, le jour de Sa gloire dans ce monde, quand, en tant que Fils de l’Homme, Il sera le chef des nations (Ps. 18:43) et que toutes choses seront assujetties sous Ses pieds. Mais lorsqu’Il dit en Jean 13:31-32 « Maintenant, le Fils de l’Homme est glorifié, et Dieu est glorifié en Lui. Si Dieu est glorifié en Lui, Dieu aussi Le glorifiera en Lui-même, et Il Le glorifiera aussitôt », ce qui est en vue c’est la croix et l’œuvre qui y a été accomplie, ainsi que Son exaltation qui en a résulté. Ce fait montre à la fois la plénitude de l’Écriture et la nécessité de l’examiner attentivement. Les mêmes mots, dans des contextes différents, peuvent avoir des significations tout à fait différentes, d’où la nécessité d’étudier le contexte sous la direction du Saint Esprit.
Il sera donc utile, avant d’examiner
ces paroles profondes, de souligner les circonstances dans lesquelles elles ont
été prononcées. Le Seigneur avait enseigné Ses disciples, par Son exemple béni,
et les avait ainsi mis sous l’obligation de se laver les pieds les uns les
autres : « Si moi, votre Seigneur et votre Maître, je vous ai lavé
les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. Car
je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait »
(13:14, 15). Là-dessus, Il se mit à lever le voile qui cachait le traître au
milieu des Siens. Avec quelle infinie douleur et compassion pour ce pauvre
esclave de Satan Il le fit ! Oui, nous lisons qu’après leur avoir rappelé
l’Écriture « celui qui mange son pain avec moi a levé son talon contre moi »,
Il fut troublé en Son esprit, et Il rendit témoignage et dit : « En
vérité, en vérité, je vous dis que l’un d’entre vous me livrera » (13:21).
Ce n’était pas simplement l’un
d’entre vous, mais c’était l’un d’entre
VOUS. Ah ! C’est cela qui troublait le Seigneur dans Son esprit, que l’un
des douze, l’un de Ses compagnons choisis, l’un de ceux qui avaient entendu Ses
paroles bénies de grâce et vu les miracles de Sa puissance, l’un des objets de
ses soins attentifs, — c’est un tel qui cédait aux incitations de Satan pour Le
trahir. Puis, en réponse à la question du disciple qui était penché sur la
poitrine de Jésus (Pierre ne pouvait pas la poser, et il en était conscient),
Jésus dit : « C’est celui à qui je donnerai le morceau après l’avoir trempé.
Et quand il eut trempé le morceau, Il le donna à Judas Iscariote, fils de Simon »
(13:26). Puis nous avons la déclaration solennelle qu’après le morceau trempé,
Satan entra en Judas. Moralement, tout était fini pour lui à partir de ce
moment. Jusqu’alors, Satan avait conduit ce pauvre homme, l’avait gouverné par
son amour de l’argent, et avait ainsi endurci son cœur contre toutes les
influences bienveillantes de la présence du Seigneur, de Ses paroles et de Ses
œuvres, mais à ce moment-là, comme si son jour de grâce était passé, Satan
entra et prit pleinement possession de l’homme, le conduisant captif pour l’accomplissement
de sa volonté. Tout cela est certainement implicite dans les paroles de Jésus, lesquelles
ne furent pas comprises par les autres disciples : « Ce que tu fais,
fais-le promptement » (13:27). Quelle triple révélation est ainsi faite :
premièrement, que rien n’était caché, ni ne pouvait être caché, aux yeux du
Seigneur ; deuxièmement, que le cœur de l’homme est capable de toute
iniquité ; et enfin, que Satan ne ménage aucun artifice dans ses activités
incessantes pour détruire les âmes.
Le traître ainsi démasqué sortit
aussitôt : « or il était nuit
». Il était nuit effectivement,
mais nous pouvons certainement donner un sens plus profond à ces mots
significatifs. « Pendant que je suis dans le monde », avait dit
Jésus, « Je suis la lumière du monde » (9:5). Judas, rendu captif par
le diable, sortit des rayons de cette lumière bénie, et dès lors, lorsque la
porte se referma derrière lui, ce fut nécessairement la nuit, la nuit de la
mort, l’obscurité effroyable qui enveloppa son âme pour toujours ; car il
était entré dans ce pays dont parle Job : « terre sombre comme les
ténèbres de l’ombre de la mort, où il n’y a que confusion, et où la clarté est
comme des ténèbres profondes », car, comme on pourrait ajouter, le
jugement de Dieu pèse sur elle.
Personne ne peut oser pénétrer, ni ne
pourrait pénétrer, dans les douleurs du cœur du Seigneur au cours de cette
scène, mais on ne peut manquer de percevoir que ce fut un soulagement pour Son
esprit lorsque Judas fut sorti, car l’évangéliste semble attirer l’attention
sur ce point en disant : « Lors donc
qu’il fut sorti,
Jésus dit : Maintenant, le Fils de l’Homme est glorifié, et Dieu est
glorifié en lui » (13:31). C’est en effet la trahison de Judas qui faisait
surgir devant Son âme ce qui L’attendait dans Son combat avec la puissance de
Satan sur la croix. Satan L’avait mis à l’épreuve dès le début, mais, déjoué et
vaincu, il s’était éloigné de Lui « pour un temps » (Luc 4:13). Ce
temps était maintenant terminé, et sa séduction de Judas n’était que le début
de son assaut final, dont l’issue, béni soit Dieu, ne pouvait être que sa
défaite totale. Car c’est par la mort que Jésus a rendu impuissant celui qui
avait le pouvoir de la mort, et qu’Il a délivré tous ceux qui, par la crainte
de la mort, étaient toute leur vie assujettis à la servitude (Héb. 2:14-15).
Une autre chose est à noter. Le cœur du Seigneur était retenu par la présence de Judas, et ce n’est donc qu’après le départ du traître qu’Il fit les communications ineffablement bénies contenues dans les versets 31 et 32. Et nous, qui sommes sortis pour être rassemblés à Son précieux nom, ne savons-nous pas, par triste expérience, ce que c’est que de limiter les effusions du cœur du Seigneur par la présence du péché ? Hélas ! Combien de fois nos faibles réunions en témoignent-elles ! Le Seigneur peut être au milieu des Siens aussi réellement qu’Il était avec les siens en cette occasion, mais comment peut-Il se révéler à nos cœurs si nous ne sommes pas moralement dignes de Sa présence, si nous n’avons pas déchaussé nos pieds parce que le lieu où nous nous tenons est une terre sainte ? Que le Seigneur Lui-même veuille graver cette instruction dans nos cœurs par la puissance du Saint Esprit !
Nous pouvons maintenant passer à l’examen des communications faites. Nous ne pouvons douter que le passage de Jean 13:31 à 14:3 forme un tout ; mais nous nous limiterons d’abord à ce que nous avons dans les v. 31 et 32. On peut immédiatement percevoir qu’il y a principalement trois choses : le Fils de l’Homme glorifié sur la croix + Dieu glorifié en Lui, le Fils de l’Homme + enfin, le Fils de l’Homme glorifié par Dieu en Lui-même. Nous pouvons, aussi faible que soit ce que nous saisissons, méditer sur ces trois choses dans l’ordre indiqué.
On peut d’abord observer que le vrai caractère
de ce qui se trouvait devant le Seigneur peut être déduit de la forme de Ses
paroles. « Maintenant, le Fils de l’Homme est glorifié », mais
littéralement, c’est : « Maintenant, le Fils de l’Homme a été
glorifié ». L’incident de Judas avait placé devant Lui la croix et son
caractère effroyable, et, ayant déjà traversé en esprit tout ce que cela
impliquait pour Lui, Il pouvait dire : « Maintenant, le Fils de
l’Homme a été
glorifié ». L’issue de la croix était ainsi prévue et
déclarée, avec l’assurance totale de la victoire sur toute la puissance de
Satan. Il serait peut-être exagéré d’y voir une exclamation triomphante, mais
elle a néanmoins ce caractère, dans la mesure où Il regarde au-delà de toutes
les ténèbres de la croix et vers la gloire dans laquelle Il serait glorifié à
la droite de Dieu.
Que faut-il donc comprendre par l’expression « Maintenant, le Fils de l’Homme est glorifié » ? On voit immédiatement qu’il ne s’agit pas de la gloire effective dans laquelle Il est entré après Sa résurrection, mais plutôt de la manifestation de Sa gloire morale dans Sa mort sur la croix. Toutes Ses perfections bénies ont été révélées d’une manière nouvelle et dans des circonstances nouvelles. Tout au long de Son séjour dans ce monde, à chaque étape de Son chemin, Il a toujours été parfait, toujours dévoué dans Son entière obéissance pour la gloire du Père, de sorte qu’Il pouvait témoigner qu’Il faisait toujours les choses qui Lui plaisent (8:29). Il était donc toujours l’objet de la satisfaction du Père, comme il est dit : « Le Père aime le Fils et a mis toutes choses entre ses mains » (3:35). Ce n’est donc pas qu’Il était plus parfait – cela ne pouvait être – sur la croix que dans Sa vie. Mais la vérité est que, sondé et éprouvé comme Il ne l’avait jamais été auparavant, par le feu saint du jugement qu’Il a traversé lorsqu’Il a été abandonné de Dieu, Ses beautés et ses excellences morales ont été manifestées avec plus de force. Tout cela est apparu si richement et si pleinement qu’Il s’est trouvé pour ainsi dire enchâssé dans leur éclat et leur halo. La lumière est toujours lumière, mais lorsque les rayons du soleil brillent sur un nuage sombre, leur éclat et leur beauté sont intensifiés. Il en a été de même pour notre précieux Seigneur : tout ce qui constituait la perfection de Sa vie envers Dieu et envers les hommes a été rehaussé et magnifié par l’épaisse obscurité de la croix. Tout ce qu’Il est a été exprimé et glorifié là.
Je cite quelques mots d’un autre auteur, afin que le cœur du lecteur puisse comprendre, par la puissance du Saint Esprit, ce caractère de la croix et être plus profondément touché par sa contemplation. « Maintenant, en Jésus sur la croix, le Fils de l’Homme a été glorifié d’une manière bien plus admirable qu’Il ne le sera par la gloire positive qui Lui appartient à ce titre. Nous savons qu’Il sera revêtu de cette gloire, mais sur la croix, le Fils de l’Homme a porté tout ce qui était nécessaire pour manifester parfaitement la gloire de Dieu. Tout le poids de cette gloire a été mis sur Lui pour Le mettre à l’épreuve, afin de voir s’Il pouvait la soutenir, la vérifier et l’exalter ; et cela en la mettant en évidence à l’endroit où, sans cela, le péché cachait cette gloire et, pour ainsi dire, la faisait mentir impieusement. Le Fils de l’Homme était-Il capable d’entrer dans une telle place pour assumer une telle tâche, et maintenir Sa place sans faille jusqu’à la fin ? C’est ce que Jésus a fait. La majesté de Dieu devait être défendue contre la rébellion insolente de Sa créature ; Sa vérité, qui l’avait menacé de mort, devait être maintenue ; Sa justice devait être établie contre le péché (qui pouvait y résister ?) ; et, en même temps, Son amour devait être pleinement démontré. Qui, pouvons-nous demander, était capable d’accomplir cette œuvre glorieuse, de réaliser tous ces objectifs, sinon le Fils de l’Homme ? Personne d’autre dans tout l’univers de Dieu, aucune créature dans les cieux, si exaltée fût-elle, n’aurait pu intervenir et endurer tout ce que la gloire de Dieu exigeait à cause de ce qu’était l’homme et de ce qu’il avait fait. Si tel est le cas, comme l’atteste toute l’Écriture, nous pouvons un peu comprendre le sens des paroles du Seigneur : Maintenant, le Fils de l’Homme est glorifié ».
Tout cela peut nous inviter à méditer plus constamment sur cet aspect de la mort de Christ, c’est-à-dire l’aspect qui nous montre si vivement non seulement ce qu’Il a accompli sur la croix pour Dieu, (bien que ce soit le fondement de toute bénédiction éternelle, du vaste univers de félicité), ni même ce qu’Il a obtenu pour les Siens (sans quoi nous n’aurions jamais pu être en communion avec Lui devant Dieu), mais aussi ce qui fait ressortir de manière si merveilleuse la gloire de Sa personne. Plus nous sommes touchés par tout cela, plus notre cœur sera conduit à la communion avec Dieu concernant Son Fils bien-aimé, et mieux nous comprendrons la grandeur de l’œuvre qu’Il a accomplie sur la croix.
La deuxième chose qui nous est
présentée est que sur la croix, Dieu a également été glorifié dans le Fils de
l’Homme : « Maintenant, le Fils de l’Homme est glorifié, et Dieu est
glorifié en Lui ». Satan ayant ici tous les droits douloureux qu’il avait
acquis par notre péché, Christ a pleinement glorifié Dieu — Christ parfait en
tant qu’homme, Christ seul, séparé de tous les hommes, Christ dans l’obéissance,
et n’ayant en tant qu’homme qu’un seul objectif, à savoir la gloire de Dieu,
ainsi divinement parfait, Christ se sacrifiant Lui-même
dans ce but.
Dieu a été glorifié en Lui.
Sa justice, Sa majesté, Sa vérité, Son
amour, tout a été vérifié sur la croix comme ils sont en Lui-même, et tout cela
n’a été révélé que là, et cela à l’égard du péché. — Ce témoignage est vrai,
car Dieu avait des droits sur l’homme, et nécessairement tout ce qu’Il est,
était contre l’homme à cause du péché. Et béni soit Son nom, Celui qui n’a pas
connu le péché, a été fait péché pour nous, et là, dans le lieu du péché, Il a
subi le jugement complet et total de Dieu contre le péché ; et en le
faisant, Il a glorifié Dieu dans tout ce qu’Il est, de sorte que Dieu, rendu
libre à l’égard de la justice, peut faire que ceux pour qui Christ est mort,
deviennent justice de Dieu en Christ (2 Cor. 5:21). Tel est l’effet de ce que
le Fils de l’Homme a glorifié Dieu sur la croix, et tel est le triomphe de Dieu
— le triomphe de Sa grâce sur Satan et sur le péché de l’homme. Seule l’éternité
révélera l’étendue de Sa victoire.
Il y a encore autre chose : si Dieu est glorifié en Lui, dans le Fils de l’Homme sur la croix, le Seigneur poursuit en disant que Dieu Le glorifiera aussi en Lui-même, et Le glorifiera aussitôt. Le langage est très précis, et le mot « aussitôt » (ou « immédiatement », « tout de suite ») nous donne, selon nous, la clé de son interprétation. La première proposition ne peut signifier autre chose que le fait que Dieu, en réponse au fait d’être glorifié dans la mort de Christ, Le glorifiera dans la gloire de la Déité, car, comme nous le lisons dans l’une des épîtres de Paul, la gloire de Dieu est manifestée dans la face de Jésus Christ (2 - Cor. 4).
Sous un autre aspect, la référence doit être à la même chose que lorsque le Seigneur dit, en s’adressant au Père, en Jean 17 : « Je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire. Et maintenant, glorifie-moi, toi Père, auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût » (17:4-5).
On peut donc affirmer, en rapport avec ce sujet transcendant, que la gloire dans laquelle Christ est entré comme Homme à la droite de Dieu est l’expression de l’estime que Dieu porte à l’œuvre glorieuse qui a été accomplie dans la mort de Son Fils bien-aimé ; et deuxièmement, que par cette œuvre, Christ a établi un droit sur le cœur du Père, un droit que Dieu a pris plaisir à reconnaître devant l’univers entier. L’exaltation du Seigneur Jésus est donc la mesure de l’appréciation de Dieu pour L’avoir glorifié au Calvaire.
Si nous sommes en communion avec le cœur de Dieu, nous trouverons également notre délice dans la gloire du Fils de l’Homme ; et plus nous méditerons sur cela, plus Christ sera formé en nous, dans la mesure où c’est par la contemplation de la gloire qui resplendit sans obstacle et sans voile sur Son visage béni que nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit (2 Cor. 3:18).
Il a été mentionné que le mot « aussitôt » (ou « immédiatement ») donne la clé de cette Écriture. Son utilisation, en effet, à cet endroit est très frappante. Elle attire notre attention, nous ne pouvons en douter, sur le fait que d’autres gloires viendraient en temps voulu — le temps déjà mentionné où Christ, en tant que Fils de l’Homme, sera le Chef de tous les hommes et de toutes choses, que ce soit dans les cieux ou sur la terre ; ce mot « aussitôt » (ou « immédiatement ») indique également que, bien que tout cela fût assuré dans les conseils de Dieu, Dieu n’attendrait pas que cette gloire se manifeste en son temps et en son lieu, mais qu’Il glorifierait aussitôt (immédiatement) le Fils de l’Homme. C’était en fait à la fois Sa réponse au rejet de Christ par l’homme, et l’annonce de Sa satisfaction parfaite pour ce qui avait été accompli sur la croix. C’est donc la révélation complète du cœur de Dieu envers Son Fils bien-aimé ; car le Père aime le Fils et a tout remis entre Ses mains (3:35).
Et c’est le privilège particulier du chrétien de connaître Christ dans Sa gloire avant qu’Il soit manifesté aux yeux de tous, et d’être ainsi associé à Lui pendant qu’Il est caché. C’est à cela que l’apôtre Paul fait référence lorsqu’il écrit aux Colossiens : « Vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. Quand le Christ, qui est notre vie, sera manifesté, alors vous aussi vous serez manifestés avec Lui en gloire » (Col. 3:3-4). Jean écrit également sur cette même vérité précieuse en disant : « Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté (n’est pas encore visible) ; nous savons que, lorsqu’Il sera manifesté, nous serons semblables à Lui, car nous Le verrons tel qu’Il est » (1 Jean 3:2). Comprendre cela est essentiel pour entrer dans le caractère propre de la vie chrétienne, ainsi que pour posséder le secret de toute croissance et de toute bénédiction.
Nous avons dit au début de cette méditation que le reste du chapitre — ainsi que Jean 14:1-3 — dépend du verset que nous avons examiné. Il pourrait donc être utile d’indiquer le lien afin de guider le lecteur. Tout d’abord, après avoir dit à Ses disciples que Dieu Le glorifierait immédiatement, afin qu’il n’y ait aucune possibilité de malentendu, Il leur dit clairement qu’Il est sur le point de les quitter. « Enfants, dit-il, je suis encore avec vous pour un peu de temps : vous me chercherez ; et comme j’ai dit aux Juifs, là où moi je vais, vous, vous ne pouvez venir ; je le dis aussi maintenant à vous » (13:33). Que trouvons-nous ensuite ? C’est que, dans la perspective de Son absence, il y a une compagnie — la compagnie des Siens (pas seulement les douze, car nous lisons qu’après le départ effectif de Christ, il y avait cent vingt personnes qui attendaient « la promesse du Père » ; cette compagnie des Siens comprend tous Ses disciples) — cette compagnie doit être unie ensemble dans l’amour, par cet amour qui est le lien de la perfection (Col. 3:14). Comme il leur dit : « Je vous donne un commandement nouveau, que vous vous aimiez l’un l’autre ; comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez l’un l’autre » (13:34). C’est-à-dire que Son propre amour, et Son propre amour exprimé dans Sa mort pour eux, devait être la norme de leur amour l’un pour l’autre. Comme le dit l’auteur de cet évangile dans sa première épître : « Par ceci nous avons connu l’amour (ce qu’est l’amour), c’est que Lui a laissé Sa vie pour nous ; et nous aussi, nous devons laisser nos vies pour les frères » (1 - Jean 3:16). On ne peut accepter aucune norme moins élevée, car c’est la mesure de l’amour de Christ.
Si tel est le cas, on comprend
facilement que ce n’est pas seulement l’absence de Christ qui est supposée ici,
mais aussi la présence du Saint Esprit. Car l’amour en action au sein de cette
nouvelle compagnie ne pouvait jaillir que de la nature divine, du fait qu’ils
avaient été vivifiés ensemble avec Christ (Éph. 2:5), et cela s’exprimait en puissance
divine. Mais cela nous emmènerait trop loin d’expliquer maintenant cet
enseignement ; il suffit d’attirer l’attention sur cette nouvelle compagnie
unie par un lien indissoluble, et revêtue de la belle robe de la nature divine,
qui est l’amour. Remarquez également que la manifestation de cet amour à chaque
membre de la compagnie, et à tous pareillement, devait devenir leur témoignage
propre dans le monde. « À ceci tous connaîtront que vous êtes mes
disciples, si vous avez de l’amour entre vous » (13:35). Ce n’est donc pas
la possession de certaines vérités, ni la possession de la lumière,
mais
l’amour l’un pour l’autre qui est le témoignage que nous sommes les disciples de
Christ. Ne reculons pas devant cette réalité divine ; et, face à elle,
demandons-nous si ce témoignage n’a pas complètement failli. L’état de désunion
de l’Église, les divisions de la chrétienté, les rivalités et jalousies
sectaires proclament notre déshonneur. Et nous pouvons nous poser une autre
question. Est-ce que l’amour mutuel est la caractéristique principale de notre cercle
de communion ? Si nous répondons honnêtement, cela nous conduira
certainement à une humiliation plus profonde devant Dieu. Si tel était
l’effet,
cela ne peut que conduire à la bénédiction, car cela doit produire le jugement
de soi et la restauration. Alors, les obstacles à la manifestation de l’amour
étant ôtés, on verra bientôt, au moins dans le petit cercle de croyants dans
lequel nous vivons et évoluons, le témoignage normal de l’Église au milieu du
monde.
Vient ensuite l’intervention de Pierre qui demande : « Seigneur, où vas-tu ? » Pierre aimait vraiment le Seigneur, mais dans cette conscience, il était sous l’illusion (hélas ! combien d’entre nous ont souvent commis la même erreur !) qu’il pouvait, par l’énergie et la force de son propre amour, suivre le Seigneur même jusqu’à la mort. « Seigneur », répondit-il lorsqu’il lui fut dit qu’il ne pouvait pas Le suivre, « pourquoi ne puis-je pas te suivre maintenant ? Je laisserai ma vie pour toi » (13:37). « Tu laisseras ta vie pour moi ! » répondit le Seigneur ; puis il tira le voile et révéla que, cette nuit-même, avant que le coq chante, son pauvre disciple le renierait trois fois.
Tel est l’homme, même le meilleur, lorsqu’il se fie à lui-même. Et c’est là le sens de cette scène dans ce contexte. C’est le Seigneur qui écrit la sentence de mort sur tout ce qu’est l’homme en la personne de Pierre, afin que l’homme, dans tout ce qu’il est, disparaisse pour toujours des yeux du peuple de Dieu, aussi complètement qu’il a disparu des yeux de Dieu judiciairement sur la croix de Christ.
Avant d’ajouter quelques mots sur le début de Jean 14, rappelons-nous la situation des disciples. Le Seigneur, comme nous l’avons déjà vu, leur avait fait connaître Son départ imminent, et maintenant Il leur révèle que Pierre — Pierre qui avait été si éminent parmi eux, et qui avait été l’un des trois auxquels il avait été permis d’être témoin de Sa gloire sur la sainte montagne de la Transfiguration, et témoins des douleurs de Gethsémané — que Pierre était sur le point de tomber dans les profondeurs de la honte en reniant trois fois son Seigneur. C’était une situation terrible, dans la mesure où, pour ce qui concernait ce monde, ils perdaient tout. Oui, la mort était ainsi écrite sur toutes leurs espérances humaines ; mais, béni soit Dieu, c’est justement lorsque, par grâce, nous sommes capables d’accepter la mort sur tout ici-bas qu’Il peut ouvrir à notre vision les gloires du monde au-delà. Cette vérité est ici illustrée de manière frappante. C’est précisément lorsque les disciples, par les communications qui leur avaient été faites, étaient arrivés au bout de tout, que le Seigneur leur dit : « Que votre cœur ne se trouble point ; vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi » (14:1) ; puis Il leur révèle la maison du Père, et qu’Il allait leur préparer une place dans cette maison, et qu’Il reviendrait les prendre auprès de Lui, afin qu’ils soient aussi là où Lui était. Quelle consolation indescriptible pour leurs cœurs affligés !
Mais notre but ici n’est pas de commenter la révélation ainsi faite au cœur des disciples, ni le remède qu’elle contient pour les âmes troublées de tous les temps. Nous voulons seulement souligner son principe, à savoir que le brillant de ce monde doit disparaitre, de quelque manière que ce soit, pour que la fin de l’homme et des espérances de l’homme soit acceptée, et qu’il soit mis une fin absolue à toutes les espérances humaines. Cela est nécessaire si nous voulons contempler sans nuage et demeurer en esprit au milieu de la bénédiction de la maison du Père ; là tous les rachetés seront finalement rassemblés, et chacun d’eux sera conforme à l’image du Fils de Dieu, tandis qu’Il sera pour toujours au milieu d’eux, dans Sa prééminence bénie, comme le Premier-né parmi plusieurs frères.
Le lecteur se demande peut-être comment il est possible de demeurer dès maintenant dans ce cercle glorieux ? La réponse est qu’il n’y a qu’une seule manière. Ce n’est que lorsque, par la puissance du Saint Esprit, nous admettons Christ dans notre cœur et Lui accordons une domination pleine et incontestée, c’est alors que, dans une affection répondant à la Sienne, nous serons contraints de Le suivre de l’autre côté de la mort, là où Il est, et alors nous vivrons de Sa vie et nous nous régalerons de Ses délices.
Dans notre examen du titre de Fils de l’Homme, nous avons nécessairement évoqué ce sujet ; nous nous proposons maintenant d’aller plus loin et d’attirer l’attention sur l’établissement effectif de la suprématie de Christ en tant que Fils de l’Homme dans l’ère à venir. Les Écritures en traitent abondamment et ouvrent aux croyants la perspective bénie de la gloire à venir et universelle de Christ dans le monde à venir ; et en même temps, elles ne nous permettent jamais d’oublier que Son exaltation est la récompense et la conséquence de Son humiliation et de Sa mort sur la croix. Par exemple, comme nous lisons en Philippiens 2, « Il s’est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a aussi haut élevé, et lui a donné un nom au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus se ploie tout genou des êtres célestes, terrestres et sous-terre, et que toute langue confesse que Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père » (Phil. 2:8-11).
Une autre remarque s’impose pour bien comprendre ce sujet. Il ne faut pas supposer un seul instant que « toutes les choses qui sont mises sous les pieds du Fils de l’Homme » ont la même étendue dans tous les passages de l’Écriture où elles sont mentionnées. Ainsi, dans le Psaume 8, quelle que soit l’intention de l’Esprit, il ne semble pas que cela aille plus loin que la domination sur toute la terre. Ainsi, nous lisons : « Tu l’as fait dominer sur les œuvres de tes mains, tu as mis toutes choses sous ses pieds, les brebis et les bœufs tous ensemble, et aussi les bêtes des champs, les oiseaux du ciel, les poissons de la mer, et tout ce qui passe par les sentiers des mers » (Ps. 8:6-8). Mais lorsque nous arrivons à l’épître aux Éphésiens, il est évident que le cercle est élargi pour inclure toutes les choses qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre. Il est donc écrit : « Afin que, dans la dispensation (ou « pour l’administration ») de la plénitude des temps soient accomplis, il réunisse toutes choses dans le Christ, à la fois les choses qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre » (Éph. 1:10 ; voir aussi Éph. 1:20-23). Puis, si nous nous référons à nouveau à Philippiens 2, nous constatons que les choses sous la terre (*) doivent également être assujetties à Christ. Il n’y aura pas de limites à l’étendue de Sa domination, car elle s’étendra à tout l’univers, sans exceptions, comme l’enseigne Paul, sauf Dieu le Père, qui a tout assujetti sous Lui (1 - Corinthiens 15:27).
(*) L’expression apparemment similaire en Apocalypse 5:13 est en réalité très différente, et ne comprend que les choses animées qui vivent et se meuvent sous la surface de la terre. C’est l’accomplissement du Psaume 150 (v.6) : « Que tout ce qui respire loue le Seigneur » — tout ce qui est sur la terre, alors que l’expression dans Philippiens comprend également les êtres infernaux.
Cela nous aidera dans une certaine mesure à comprendre le sens des mots : « Celui qui est descendu, est le même que celui qui est aussi monté au-dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes choses » (Éph. 4:10). Car lorsque toutes choses dans l’univers seront mises sous ses pieds, Il les inondera certainement toutes, de la lumière et de la bénédiction de Sa propre gloire. D’où le langage de l’hymne :
« De l’univers immense de félicité,
Tu es le centre et le Soleil :
Le thème éternel de la louange est celui-ci,
Adressé au Bien-aimé dans le ciel :
Tu es digne, ô Agneau de Dieu,
Que tout genou fléchisse devant Toi ».
Avant d’aller plus loin, il sera utile
d’examiner la source de ce don de toutes choses à Christ. Plusieurs passages
bibliques, dans différents contextes, le révèlent, mais nous prendrons tout d’abord
celui qui se trouve à la fin de Jean 3. Le témoignage de Jean le Baptiseur se termine sans aucun
doute au v. 34. L’évangéliste, guidé par l’Esprit de Dieu, dit alors : « Le
Père aime le Fils, et a mis toutes choses entre ses mains » (Jean 3:35).
Le Seigneur Lui-même, dans l’évangile de Matthieu, parle de la même manière :
« Toutes choses m’ont été livrées par mon Père » (Matt. 11:27 ;
voir aussi Luc 10:22). Mais c’est Jean, le disciple que Jésus aimait, qui a été
chargé de révéler directement les délices du Père dans le Fils comme source et
origine du don. Cette satisfaction divine à l’égard du Fils est illustrée de
manière frappante dans un autre passage de l’Écriture, tout comme le délice du
Fils dans le Père. Répondant aux Juifs qui, dans leur haine malveillante,
cherchaient à Le tuer « parce qu’il avait non seulement violé le sabbat,
mais qu’il disait aussi que Dieu était son Père, se rendant ainsi égal à Dieu »,
le Seigneur dit : « Le Fils ne peut rien faire de Lui-même, à moins
qu’Il ne voie faire une chose au Père ; et tout ce que le Père fait, le
Fils aussi le fait de même. Car le Père aime le Fils,
et Il Lui montre
toutes les choses qu’Il fait » (Jean 5:18-20). Il est vrai que ces choses sont dites de Christ en tant
que Fils, mais elles le sont certainement du Fils devenu homme, s’il n’est pas
présenté ici sous le caractère du Fils de l’Homme. Dans le chapitre suivant,
cependant, c’est Lui, le Fils, qui parle de Lui-même comme du Fils de l’Homme,
parce que Son rejet et Sa mort y sont clairement indiqués. Mais l’Écriture n’a
été citée que pour montrer plus clairement que c’est à cause du délice du Père à
l’égard de Son Fils bien-aimé, qu’Il a décrété que toutes choses seraient mises
sous ses pieds.
Il faut également garder à l’esprit, si nous voulons entrer dans les pensées de Dieu, qu’il y a deux raisons pour lesquelles cette suprématie universelle a été accordée à Christ :
Cependant, l’aspect présenté dans l’évangile
de Jean est que le don provenant du cœur du Père, selon Ses conseils éternels
pour la gloire de Son Fils bien-aimé, le Fils de l’Homme, doit être accordé
avant qu’Il puisse prendre possession de Son héritage. Quel sujet de méditation !
Et combien il est clair que, puisque toutes les pensées de Dieu tournent autour
de Son Fils bien-aimé, nous ne pouvons être en communion
avec le cœur du
Père que si le Fils est l’objet exclusif de nos affections.
Nous pouvons maintenant examiner les différentes étapes que le Seigneur franchit avant de prendre possession de Son héritage. Elles sont très clairement indiquées en Hébreux 2, où le Psaume 8 est cité, interprété et appliqué. Nous sommes donc ici sous la conduite divine, et nous ne pouvons donc pas nous tromper. Si nous donnons le passage entier, le lecteur comprendra d’autant mieux sa signification. Il dit ceci : « Car ce n’est pas aux anges qu’Il assujetti le monde à venir dont nous parlons. Mais quelqu’un a rendu ce témoignage en disant : Qu’est-ce que l’homme, pour que tu te souviennes de Lui, ou le fils de l’homme, pour que tu le visites ? Tu l’as fait un peu moindre que les anges, tu l’as couronné de gloire et d’honneur, tu l’as établi sur les œuvres de tes mains, tu as mis toutes choses sous ses pieds. Car, en Lui assujettissant toutes choses, Il n’a rien laissé qui ne Lui soit assujetti. Or, maintenant, nous ne voyons pas encore que toutes choses lui soient assujetties. Mais nous voyons Jésus, qui a été fait un peu moindre que les anges pour souffrir la mort, couronné de gloire et d’honneur, afin que, par la grâce de Dieu, il goûtât la mort pour tous (ou pour toute chose) » (Héb. 2:5-9).
L’apôtre, après avoir déclaré que le monde à venir n’est pas assujetti aux anges, veut montrer que, selon le Psaume 8, il est assujetti à l’homme. Après avoir cité le psaume dans son intégralité afin de ne laisser planer aucun doute, il s’exclame : « Mais maintenant, nous ne voyons pas encore que toutes choses Lui soient assujetties » (Héb. 2:8). Cela était évident, même pour l’observateur le plus superficiel. Comment alors le psaume pouvait-il être accompli ? Il poursuit en démontrant : « Mais nous voyons Jésus, qui a été fait un peu moindre que les anges pour souffrir la mort, couronné de gloire et d’honneur ». Jésus est donc l’Homme, le FILS DE L’HOMME (ce qu’Adam n’était pas), sous lequel toutes choses doivent être assujetties.
Cela ayant été démontré, les étapes par lesquelles Christ, en tant que Fils de l’Homme, atteint Sa suprématie sont indiquées. La première d’entre elles est Son incarnation. Celle-ci est exprimée dans une expression frappante, qu’il faut peser pour en découvrir la force et la beauté : « Fait un peu moindre que les anges ». Cela ne pouvait s’appliquer qu’à la forme que notre précieux Seigneur a bien voulu prendre lorsqu’Il est venu dans ce monde, dans le corps, en fait, que Dieu avait préparé pour Lui ; car, comme nous lisons ailleurs, les anges étaient Ses serviteurs ou ministres pendant les jours de Sa chair (Matthieu 4:11 ; Luc 22:43). Plusieurs passages de l’Écriture montrent la profondeur dans laquelle Il est descendu, en grâce bénie, même à cet égard. Ésaïe, par exemple, dit que son visage était défait plus que celui d’aucun homme, et sa forme plus que celle d’aucun fils d’homme (És. 52:14), ce qui était certainement l’effet de Son passage dans ce monde frappé par le péché, en tant qu’Homme de douleur et familier de la souffrance, dans la mesure où il a pris nos infirmités et porté nos maladies (És. 53:3-5). Cela illustre bien cette affirmation, et Paul nous dit que, dans Son abaissement du plus haut des cieux jusqu’aux profondeurs les plus basses, notre précieux Seigneur a pris la forme d’un esclave (Phil. 2). Il a donc été rendu un peu moindre que les anges, et nos cœurs font bien de s’arrêter pour admirer et adorer cette grâce de notre Seigneur Jésus Christ qui, bien qu’Il fût riche, s’est appauvri, afin que nous devenions riches par sa pauvreté (2 Cor. 8:9).
L’étape suivante est manifestement Sa mort : « Fait un peu moindre que les anges pour souffrir la mort » (ou : à cause de la passion de la mort) (*). Il y avait deux raisons à la souffrance (passion) de la mort dans le cheminement du Seigneur vers Son exaltation et Sa suprématie dans le monde à venir. En Hébreux 1, nous lisons qu’Il a été établi « héritier de toutes choses » ; c’était donc une nécessité divine qu’Il assume toutes les responsabilités qui pesaient sur Son héritage avant de pouvoir en prendre possession. Cela est en fait implicite dans la phrase du v. 9 : « en sorte que, par la grâce de Dieu, Il goûtât la mort pour tout » — non seulement pour tous les hommes, mais aussi pour tout ce qui composait Son héritage. Paul aborde ce sujet en Colossiens, où il dit : « ayant fait la paix par le sang de sa croix, Il s’est plu à réconcilier toutes choses avec Lui-même, tant celles qui sont sur la terre que celles qui sont dans les cieux » (Col. 1:20). Dans ce passage se trouve également l’autre raison, la première et la plus importante, de la souffrance de la mort : faire la paix par le sang de Sa croix, en glorifiant Dieu en rapport avec le péché entré dans le monde. Sur cette base, Dieu peut légitimement intervenir et tout ramener à ce qui Lui convient, dans une beauté harmonieuse devant Lui, de sorte qu’Il peut se reposer dans une satisfaction parfaite et avoir Son délice dans toute la scène, dans l’univers de félicité qui a été assujetti à Christ et qu’Il illuminera de l’éclat de Sa gloire.
(*) On discute quelquefois pour savoir si « à cause de la souffrance (la passion) de la mort » exprime la raison de l’incarnation du Seigneur (« fait un peu moindre que les anges »), ou bien la raison pour laquelle Il a été couronné de gloire et d’honneur. Les deux interprétations sont également vraies, mais nous ne pouvons douter qu’à cet endroit, la première interprétation soit correcte.
Quelques mots peuvent être ajoutés sur le lien remarquable qui existe dans ce passage de l’Écriture. Après avoir dit « qu’Il devait, par la grâce de Dieu, goûter la mort pour tous (pour tout homme) », l’apôtre poursuit : « Car il convenait pour Lui, à cause de qui sont toutes choses et par qui sont toutes choses, que, en amenant beaucoup de fils à la gloire, Il rende parfait par des souffrances le chef de leur salut » (Héb. 2:10). Le point important est l’introduction de « beaucoup de fils » que Dieu conduit à la gloire, en relation avec « toutes choses », ouvrant ainsi tout le champ des desseins de Dieu, que ce soit à l’égard de « toutes choses » ou à l’égard des « beaucoup de fils » qui sont sous la direction du chef de leur salut. Il ne fait aucun doute que cela vise à enseigner qu’il était nécessaire pour la gloire de Dieu dans l’accomplissement de Ses desseins (« il convenait pour Lui ») que le Seigneur Jésus passe par les souffrances de la mort. C’est ainsi qu’une base immuable a été posée pour l’établissement de l’univers de félicité, où toute la gloire de Dieu sera manifestée et où Christ sera le Centre et le Soleil de tout. Le lecteur remarquera également l’association et l’identification de Christ avec les « beaucoup de fils » comme une autre raison pour laquelle Il a été rendu parfait par des souffrances, car « celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous d’un seul, c’est pourquoi Il n’a pas honte d’appeler frères ceux qu’Il a appelés » (Héb. 2:11).
La prochaine étape, ou plutôt le prochain stade, sur le chemin qui Le mène à Son héritage, est qu’Il est « couronné de gloire et d’honneur ». Dans le psaume 8 cette expression se trouve (elle est citée en Héb.2), mais non pas les mots « à cause de la souffrance (passion)de la mort ». Le temps n’était pas encore venu pour révéler que la mort de Christ était nécessaire pour l’accomplissement de tout ce qui est promis dans ce psaume 8 (bien que cette révélation se trouve effectivement dans un psaume ultérieur et qu’elle soit implicite dans le psaume 2) ; le temps n’était pas non plus venu pour que soit révélé que tout le système de choses dont parle ce psaume 8, y compris dans son aspect terrestre, ne pouvait être établi que sur la base de la résurrection (voir Éph. 1:19-23 ; Phil. 3:20-21). Tout cela est maintenant pleinement mis en lumière ; et dans l’attente de son accomplissement effectif, nous voyons Jésus couronné de gloire et d’honneur à la droite de Dieu. Rejeté, désavoué par les hommes, mais choisi par Dieu et précieux, Il restera assis là jusqu’à ce que Ses ennemis soient mis comme Son marchepied, et alors il sera vu que
« Sa vaste domination s’étend
Par-dessus les fleuves, les mers et les rivages,
Aussi loin que vole l’aile de l’aigle,
Ou l’aile de la colombe ».
Et quel chrétien ne se réjouit pas de l’exaltation actuelle de Christ, ainsi que de Sa domination universelle à venir sur toutes choses dans les cieux et sur la terre ? C’est certainement la joie de tous ceux-là que de contempler le Crucifié couronné de gloire et d’honneur — la réponse réjouissante de Dieu au rejet par les hommes de Son Fils bien-aimé. Partout où il y a un amour fervent pour Christ, on comprend la joie de l’apôtre Pierre quand il proclame à maintes reprises auprès des Juifs que « Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié » (Actes 2:36 ; 3:13 ; 4:10 ; 5:30-31).
Pour l’avènement de Son royaume universel, Christ attend à la droite de Dieu. Mais en attendant, en vertu de tout ce qui a été remis entre Ses mains, Il exerce Son pouvoir en bénissant de plusieurs manières, dont certaines peuvent être indiquées. Dans le tout premier passage où notre Seigneur aborde ce sujet (Matt. 11:20-25), Il donne une indication remarquable de l’usage qu’Il fera de Sa puissance en grâce. Rejeté par les villes où la plupart de Ses œuvres puissantes avaient été accomplies, tout le dessein du Père s’ouvre devant Son âme sainte et, au milieu des ténèbres qui s’épaississaient sur la nation élue, Il loue le Père parce qu’Il a caché ces choses aux sages et aux intelligents, et les a révélées aux petits enfants. Le cœur débordant, si nous pouvons nous permettre de parler ainsi, Il ajoute : « Oui, Père, car c’est ce que tu as trouvé bon devant toi » (Matt. 11:26). Il révèle alors que toutes choses Lui ont été livrées par Son Père, et Il ajoute : « Personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père, et personne ne connaît le Père, si ce n’est le Fils et ceux à qui le Fils veut le révéler » (Matt. 11:27). Ces paroles, d’une part gardent et déclarent pour toujours l’impénétrabilité du mystère des Personnes Divines dans leurs relations mutuelles, et, d’autre part elles font connaître que le Père ne se révèle que dans et par le Fils. C’est sur ce fait divin, dans lequel réside toute la vérité du christianisme (car cette révélation est fondée sur la croix, l’exaltation de Christ et le don du Saint Esprit), que le Seigneur s’écrie, dans cette invitation bénie : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos » (Matt. 11:28). Dans une vision omnisciente qu’Il avait, se levaient toutes les âmes accablées de tous les temps jusqu’à la fin des temps, et cette invitation n’était que l’expression du désir ardent de Son cœur de leur donner du repos. À tous ceux qui y répondraient, Il donnerait le repos promis par la révélation du Père : « Afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et moi en eux » (Jean 17: 26). Ainsi, le repos et la bénédiction du ciel peuvent être reçus par ceux qui sont encore sur la terre.
Dans le même ordre d’idées, il y a une autre activité en rapport avec le fait que toutes choses ont été remises entre Ses mains. Nous lisons ainsi : « Père, glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie, comme tu lui as donné autorité sur toute chair, afin que, quant à tout ceux que tu lui as donné, il leur donne la vie éternelle » (Jean 17:1-2). Sans entrer dans les détails de cette déclaration remarquable, deux choses peuvent néanmoins être remarquées. La première est que Jésus désirait être glorifié uniquement pour glorifier le Père. C’était Son objectif principal, tant ici sur terre que à la droite de Dieu. Il avait glorifié le Père pendant qu’il était sur terre (Jean 17:4), et Il continuerait à le faire lorsqu’Il serait Lui-même glorifié. D’un point de vue moral (si l’on peut ainsi parler), Sa vie dans les cieux n’est donc que la continuation de Sa vie sur terre. Nous ne nous attarderons pas sur l’application de ce principe, mais nous pouvons toutefois nous demander si cela ne devrait pas être également vrai pour les saints de Dieu. Si tel est le cas, combien nos cœurs ne devraient-ils pas être solennellement sondés ! On verra, de plus, que le Fils veut glorifier le Père en exerçant l’autorité qui Lui a été donnée sur toute chair à cette fin précise, en donnant la vie éternelle à tous ceux que le Père Lui a donnés. Et Il veut le faire en les amenant, un par un, à jouir, par leur association avec Lui, de la vie dont Il jouit dans cette région qui est au-delà de la mort. Et la forme de cette jouissance est donnée dans le verset suivant (Jean 17:3) : ce sera dans la connaissance du Père et du Fils, dans ce cercle saint où les affections du Père et celles du Fils sont connues et appréciées, car, en association avec Christ dans Sa propre relation et à Sa propre place (Jean 20:17), nous serons comme des fils devant la face du Père.
Il y a aussi le ministère de l’Esprit lié à toutes les choses qui sont remises entre les mains de Christ. C’est ainsi que nous comprenons l’Écriture suivante : « Mais quand celui-là sera venu, l’Esprit de vérité, Il vous conduira dans toute la vérité ; car Il ne parlera pas de par Lui-même, mais Il dira tout ce qu’Il aura entendu, et Il vous annoncera les choses qui vont arriver. Celui-là me glorifiera, car Il prendra de ce qui est à Moi, et vous l’annoncera. Tout ce que le Père a est à moi ; c’est pourquoi j’ai dit qu’il prend du mien, qu’il vous l’annoncera » (Jean 16 :13-15). Si le psaume 8 fait référence, comme nous l’avons vu, au côté terrestre du monde à venir, ce passage de l’Écriture vise clairement les choses qui sont dans les cieux, même si les choses sur terre ne sont pas exclues. Et quelles sont les choses impliquées dans l’expression « tout ce que le Père a est à moi » ? Elles ne peuvent être moins que « toutes les choses qui sont liées aux conseils éternels du Père pour la gloire de Son Fils bien-aimé ».
En Éphésiens, dans un passage déjà cité, nous voyons la révélation complète et publique de toutes les voies de Dieu en gouvernement ; nous y lisons que Dieu « nous a fait connaître le mystère de sa volonté, selon son bon plaisir qu’il s’est proposé en lui-même, pour la dispensation de (« pour l’administration de ») la plénitude des temps, de réunir en un [‘chapeauter’] toutes choses dans le Christ, tant celles qui sont dans les cieux que celles qui sont sur la terre » (Éph. 1:9-10).
Plus loin dans le même chapitre, l’apôtre
prie pour que les croyants d’Éphèse connaissent « l’excellent grandeur de
la puissance de Dieu envers nous qui croyons, selon l’opération de la puissance
de sa force qu’il a déployée dans le Christ, lorsqu’il l’a ressuscité d’entre les
morts et l’a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes » (Éph.
1:19-20 — voyez comment le Saint Esprit prend plaisir à glorifier Christ !),
« au-dessus de toute principauté, et autorité et puissance et domination,
et de tout nom qui se nomme, non seulement dans ce monde, mais aussi dans celui
qui est à venir. et il a assujetti toutes choses sous ses pieds,
et l’a
donné pour chef suprême à l’assemblée (Église), qui est son corps, la plénitude
de celui qui remplit tout en tous » (Éph. 1:21-23).
Nous avons donné ce merveilleux passage dans son intégralité, dans lequel les expressions s’accumulent les unes sur les autres pour attirer notre attention sur la grandeur de Christ dans Son exaltation et Sa suprématie indicibles, comme un exemple du ministère de l’Esprit dans la révélation des choses de Christ, soit quant au présent soit quant à l’avenir. Mais nous ne devons pas oublier que ce ministère se poursuit maintenant dans nos âmes quand espace et liberté sont offerts à l’activité de l’Esprit sans qu’Il soit attristé. La révélation de Sa gloire et de Sa suprématie se trouve certes dans les Écritures, mais il faut bien observer que, tant que cela n’est pas réalisé en nous par le Saint Esprit, nous ne sommes pas dans la lumière de Sa gloire, ni dans ce siècle ni dans le siècle à venir. Rien n’est plus clair que le fait que le Seigneur a promis à Ses disciples un ministère continu de l’Esprit, qui prendrait des choses du Père, qui sont aussi les Siennes, et les leur montrerait. Nous pouvons donc nous attendre à la même activité incessante ; et il n’est pas exagéré de dire que rien ne réjouirait davantage le cœur de Christ que de nous voir trouver notre plaisir à comprendre Ses choses et à nous appesantir avec joie sur Ses gloires présentes et à venir. Si nous sommes ainsi occupés, il est très certain que nous serons délivrés de ce présent siècle mauvais, et que, comme Saul de Tarse, nous ne pourrons voir, à cause de la gloire de la lumière qui aura relui sur nos âmes. Ce n’est pas que les dangers de cette scène seront absents ; seulement, si nos cœurs sont occupés par Christ et Sa gloire, nous n’aurons aucun goût même pour les choses les plus brillantes que le dieu de ce monde peut offrir. Ce sera donc certainement notre prière constante que nos âmes soient inondées de la lumière de la gloire de Christ.
Toutes choses, comme nous l’avons vu, sont assujetties, dans le dessein de Dieu, sous les pieds de Christ ; mais, comme le dit expressément l’apôtre, nous ne voyons pas encore que toutes choses soient assujetties sous le « Fils de l’Homme », mais nous voyons Jésus, qui a été fait un peu moindre que les anges pour souffrir la mort, couronné de gloire et d’honneur. Telle est donc la situation actuelle. Christ est le Fils de l’Homme dont parle le psaume 8, et en effet, comme le dit Hébreux 2, il est l’Héritier de toutes choses ; et ce terme même d’« Héritier » montre qu’Il n’a pas encore pris possession de Son héritage. Mais ce titre Lui appartient par la volonté de Dieu (Phil. 2) ; Il a pris sur Lui toutes les responsabilités qui pesaient sur son vaste domaine, car Il a goûté la mort pour tout ; et maintenant, couronné de gloire et d’honneur à la droite de Dieu, Il attend le moment fixé où Il viendra prendre possession de tout ce que le Père a mis entre Ses mains. Il y a donc trois étapes à considérer : le moment présent, la période pendant laquelle Christ est exalté dans les cieux + Sa venue en puissance pour soumettre Ses ennemis, + Son règne jusqu’à ce que toutes choses lui soient assujetties. Examinons-les dans l’ordre.
En ce qui concerne la première étape, nous avons déjà souligné plusieurs manifestations de la puissance de Christ en vertu de tout ce qui a été mis entre Ses mains, et il n’est pas nécessaire de les rappeler ici. Mais nous pouvons utilement examiner la cause du retard dans Sa prise de possession de Sa domination. Elle est énoncée de manière très frappante par le Seigneur Lui-même dans la synagogue de Nazareth. Quand Il se leva pour lire un jour de sabbat, on Lui remit le livre du prophète Ésaïe. « Et quand il eut ouvert le livre, il trouva le passage où il était écrit : L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer de bonnes nouvelles aux pauvres ; il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer la délivrance aux captifs et le recouvrement de la vue aux aveugles, pour renvoyer libres ceux qui sont opprimés, pour proclamer l’année agréable du Seigneur » (Luc 4:16-19). En Ésaïe, d’où est tirée cette citation, nous trouvons que la phrase suivante est : « et le jour de la vengeance de notre Dieu ». Ce jour n’est pas encore arrivé, et donc entre l’année agréable du Seigneur et le jour de la vengeance de notre Dieu, il faut intercaler tout l’intervalle du jour de la grâce. Si donc Christ attend à la droite de Dieu avant de prendre possession de Son héritage, c’est afin que l’évangile se répande de toutes parts, afin que ceux qui doivent être héritiers de Dieu et cohéritiers avec Lui soient appelés, et que l’Épouse soit conduite à travers le désert vers le véritable Isaac qui, après se l’être présentée à Lui-même comme une Église glorieuse, sainte et sans tache, la montrera dans la même gloire que Lui-même, quand Il viendra prendre possession de Son héritage.
La cause du retard n’est donc rien d’autre que le cœur de Dieu tel qu’il s’exprime dans l’évangile de Sa grâce. Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné Son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle ; et cette proclamation retentira dans tous les coins du monde, jusqu’à ce que Christ se lève de Son siège à la droite de Dieu. Que celui qui veut, prenne gratuitement de l’eau de la vie. Combien donc dépend du moment présent ! Et combien cela magnifie la grâce de Dieu qu’Il tarde à donner à Son Fils bien-aimé la possession de Son royaume, parce qu’Il s’attarde sur le monde qui L’a rejeté et crucifié ! Nous pouvons vraiment nous exclamer avec l’apôtre : « Oh, profondeur des richesses, de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! Que ses jugements sont insondables, et ses voies introuvables ! »
Avant d’entrer dans notre examen de la deuxième étape — la venue de Christ pour revendiquer Ses possessions —, il est nécessaire de relier cet événement à l’intervalle entre la fin du jour de la grâce et l’apparition de Christ. Comme nous l’avons vu, quand Christ se lèvera de Son siège à la droite de Dieu, le jour de la grâce sera clos pour toujours. C’est alors qu’Il viendra chercher les Siens, tous ceux qui ont été rassemblés depuis les premiers âges jusqu’à ce moment-là, ou, si nous nous limitons à 1 - Thessaloniciens 4, tous ceux qui Lui appartiennent depuis le jour de la Pentecôte. Pour reprendre les paroles de l’apôtre : « Le Seigneur lui-même descendra du ciel avec un cri de commandement, avec la voix de l’archange et avec la trompette de Dieu ; et les morts en Christ ressusciteront premièrement ; ensuite, nous les vivants qui demeurons, nous serons tous ensemble enlevés avec eux dans les nuées, à la rencontre du Seigneur en l’air, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur » (1 Thes. 4:16, 17). En ajoutant à cela l’instruction donnée en 1 - Corinthiens 15, nous avons deux choses : premièrement, qu’avant la manifestation publique du Seigneur en gloire, Il interviendra en puissance dans le domaine de la mort et ressuscitera Ses saints endormis ; et, deuxièmement, qu’Il changera les corps des saints vivants. Voici les paroles de l’apôtre dans ce chapitre : « Voici, je vous dis un mystère : nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés, en un instant, en un clin d’œil, à la dernière trompette. La trompette sonnera, et les morts seront ressuscités incorruptibles, et nous, nous serons changés » (1 Cor. 15:51, 52). Remarquons bien, que la puissance mise en œuvre par le Seigneur pour ressusciter les saints endormis et changer les saints vivants est dite comme provenant du fait que toutes choses Lui ont été assujetties (Phil. 3:20-21). C’est, pour ainsi dire, la première vague de Sa puissance qui, jaillissant du trône de Dieu sur lequel Il est assis, continuera à se répandre jusqu’à ce qu’elle ait submergé toute puissance hostile et qu’elle ait tout assujetti à Sa domination glorieuse.
Le résultat de cet exercice de Sa puissance est que les saints seront toujours avec le Seigneur ; car il s’ensuit qu’ils sont introduits dans la maison du Père, afin qu’ils soient là où Lui est (Jean 14:1-3). Deux autres choses ont lieu avant Son apparition en gloire : le tribunal de Christ, puis les noces de l’Agneau (Apocalypse 19).
Tout est maintenant prêt pour Sa venue ; mais nous pouvons nous référer à une autre scène préparatoire dans le ciel qui nous aidera à comprendre ce qui suit. En Apocalypse 5, après avoir été autorisés à voir le livre scellé dans la main droite de Celui qui était assis sur le trône, nous entendons un ange puissant proclamer d’une voix forte : « Qui est digne d’ouvrir le livre et d’en rompre les sceaux ? Et personne dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre, ne pouvait ouvrir le livre ni en rompre les sept sceaux ». Puis il nous est dit que le Lion de la tribu de Juda, la Racine de David, avait vaincu pour ouvrir le livre et en rompre les sept sceaux. Après cette annonce solennelle, Jean vit, au milieu du trône et des quatre êtres vivants, et au milieu des anciens, un AGNEAU ; Il se tenait là comme immolé, avec sept cornes et sept yeux, qui sont les sept esprits de Dieu envoyés sur toute la terre. Il est un agneau comme immolé pour montrer que c’est par Sa mort sur la croix qu’Il a gagné Son droit victorieux à posséder toutes choses. Il est vrai que la scène ici ne concerne que la terre ; et pourtant, à la fin du chapitre, toutes les créatures qui sont dans le ciel, ainsi que sur la terre, et sous la terre, et celles qui sont dans la mer, s’unissent dans une acclamation retentissante : « La bénédiction, l’honneur, la gloire et la force soient à Celui qui est assis sur le trône, et à l’Agneau, aux siècles des siècles ». Cette scène est très importante, car elle établit incontestablement que c’est par Sa mort en sacrifice que le Seigneur a obtenu Sa domination universelle. C’est en effet ce que reconnaissent les rachetés, les myriades de myriades, et les milliers de milliers d’anges, et toutes les créatures dans le vaste univers de Dieu, dans leurs diverses louanges et adorations, telles qu’elles sont rapportées dans ce chapitre.
Nous pouvons maintenant, avec une intelligence accrue, nous attarder sur la venue de Christ pour revendiquer Ses droits et prendre possession de Son héritage. Notre intérêt pour cet événement merveilleux sera encore plus grand si nous nous souvenons que, par Sa grâce, nous serons Ses compagnons dans la manifestation glorieuse de ce jour-là ; car c’est alors qu’Il viendra pour être glorifié dans Ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru (2 Thes. 1:10). Le Seigneur lui-même a décrit la manière dont Il apparaîtra par des expressions très solennelles et frappantes : « Comme la lumière de l’éclair vient de l’orient et brille jusqu’en occident, ainsi sera la venue du Fils de l’Homme ». Et encore : « Aussitôt après ces jours de détresse, le soleil s’obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées. Alors apparaîtra le signe du Fils de l’Homme dans le ciel, et alors toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l’Homme venir sur les nuées du ciel avec puissance et grande gloire », etc. (Matthieu 24:27-30). Paul et Pierre insistent beaucoup sur le caractère soudain de l’apparition. Tous deux utilisent l’expression « comme un voleur dans la nuit » pour la décrire, et donc aussi son caractère inattendu. Comme le dit le premier : « Quand ils diront : Paix et sécurité, alors une subite destruction viendra sur eux » (1 Thes. 5:3). La lumière de la gloire du Seigneur éclatera alors, sans avertissement, sur les ténèbres morales de ce monde, quand Il viendra prendre compte de tout selon la justice de Dieu en gouvernement, et qu’Il enverra ses anges cueillir de Son royaume tous les scandales et ceux qui commettent l’iniquité, et les jettera dans la fournaise de feu ; là seront les pleurs et les grincements de dents (Matt. 13:41-42). C’est pourquoi on appelle cela le jour du Seigneur, car à ce moment-là, Il exercera l’autorité de Dieu en justice, que ce soit pour traiter le mal, ou pour justifier et établir Son peuple terrestre, car Il vient pour juger la terre : il jugera le monde avec justice, et les peuples selon Sa fidélité » (Ps. 96:13).
Il reste encore à considérer la domination de Christ dans le monde à venir, pendant les mille ans, sous lequel toutes choses seront assujetties ou mises sous ses pieds. Au début, Il s’occupera des puissances du mal. Nous n’entrerons pas dans les détails, car il suffit de rappeler au lecteur qu’Il détruira d’abord l’Antichrist par l’apparition de Sa venue (2 Thes. 2:8) ; Il détruira également toutes les nations qui se seront rassemblées contre Jérusalem ; Il établira Son trône en Sion ; Il rassemblera son peuple Israël des quatre coins de la terre, car « celui qui a dispersé Israël le rassemblera » (Jér. 31:10), et Il l’établira dans la bénédiction sous Son autorité bienveillante et juste. C’est alors par Israël qu’Il assujettira les nations de la terre. Ainsi parle Jérémie, s’adressant à Israël au nom de l’Éternel : « Tu es mon marteau, mes armes de guerre ; par toi je briserai les nations, par toi je détruirai les royaumes », etc. (Jér. 51:20).
Il n’est toutefois pas nécessaire d’approfondir le sujet en détail, car il est évident partout, même en regardant superficiellement les Écritures prophétiques, qu’une fois le royaume de Christ établi dans l’ère à venir, tous les hommes devront se soumettre à Son autorité et, même si l’inimitié habite encore dans leur cœur, ils professeront être soumis. Nous lisons ainsi à plusieurs reprises dans les Psaumes que beaucoup, effrayés par la manifestation de Sa puissance, céderont devant Lui avec une obéissance feinte. Comme Il le dit Lui-même, par l’Esprit : « Dès qu’ils ont entendu, ils m’ont obéi ; les fils de l’étranger se sont soumis à moi en dissimulant » (Ps. 18: 44-45) ; et encore : « Dites à Dieu : Que tes œuvres sont redoutables ! Par la grandeur de ta puissance, tes ennemis se soumettront à toi.
Toute la terre se prosternera devant
toi et chantera tes louanges ; elle chantera ton nom » (Ps. 66: 3-4). Mais c’est dans le psaume 72 que nous voyons l’effet sur
la terre
de l’établissement de la suprématie de Christ, à la suite de l’assujettissement
de Ses ennemis, quand il n’y aura plus ni adversaire ni action du mal. Dans ce
beau tableau du règne du Prince de paix, nous voyons tous les éléments d’un
bonheur humain et de bénédiction terrestre. Prenons par exemple les versets
suivants : « Dans ses jours, les justes fleuriront, et la paix
abondera tant que la lune subsistera. Il dominera d’une mer à l’autre, et du
fleuve jusqu’aux bouts de la terre. Ceux qui habitent le désert se
prosterneront devant lui, et ses ennemis lécheront la poussière. Les rois de
Tarsis et des îles apporteront des présents, les rois de Sheba et de Seba
offriront des dons. Oui, tous les rois se prosterneront devant lui, toutes les
nations le serviront. Car il délivrera le malheureux qui crie, le pauvre et
celui qui n’a personne pour lui venir en aide. Il épargnera le pauvre et le
malheureux, il sauvera les âmes des pauvres. Il rachètera leur âme de la fraude
et de la violence, et leur sang sera précieux à ses yeux. Il vivra, et on lui
donnera l’or de Sheba ; on priera pour lui sans cesse, et tout le jour on
le bénira. […] Son nom subsistera à jamais, son nom durera comme le soleil,
et les hommes seront bénis en lui ; toutes les nations le diront
bienheureux » (Ps. 72:7-17).
Le prophète Aggée (2:7) avait bien raison d’appeler Christ « l’objet du désir de toutes les nations », car c’est assurément dans cette description inspirée de l’état des choses sous Sa domination dans le monde à venir que nous voyons la réponse aux aspirations du cœur des hommes de tous les temps. Les poètes se sont fait l’écho des douleurs inexprimables des hommes, mais ils n’ont fait que rêver ; les prophètes ont imaginé une ère de bonheur universel ; et les politiciens se sont efforcés de redresser les torts, de briser le joug de l’oppresseur et d’adopter des lois qui garantiraient la liberté du peuple. Mais tous ces rêves, ces imaginations et ces efforts ont été démentis par les résultats et ont donc abouti à rien. Pourquoi ? Écrivons la réponse en lettres majuscules : C’EST PARCE QU’ILS ONT TOUS IGNORÉ LE PÉCHÉ ET PARCE QU’ILS ONT REJETÉ CHRIST. C’est par le règne d’un Autre Homme, Christ exalté, et par Son règne seul, que le bonheur de l’homme sera assuré. Oh, que les hommes veuillent le reconnaitre dès maintenant et, en vue de la venue de Christ, qu’ils écoutent l’exhortation du psalmiste : « Maintenant donc, ô rois, soyez intelligents, recevez instruction, vous juges de la terre. Servez l’Éternel avec crainte, et réjouissez-vous avec tremblement. Embrassez le Fils, de peur qu’Il ne s’irrite, et que vous ne périssiez dans le chemin, quand sa colère s’enflammera tant soit peu. Heureux tous ceux qui se confient en lui » (Ps. 2:10-12).
Nous n’avons pas oublié que, jusqu’à présent, nous n’avons considéré que l’aspect terrestre du royaume de Christ. Nous nous tournons donc maintenant vers un autre passage de l’Écriture qui nous présente tous les éléments de ce jour, bons pour la foi aujourd’hui, mais qui, dans l’âge à venir, seront manifestés en réalité. L’apôtre présente le contraste entre l’ère de la loi et le monde à venir : le Sinaï, qui représente la quintessence de la loi, et la montagne Sion, où David établit l’arche de Dieu, symbole de la grâce royale. Après avoir exposé les terreurs de Sinaï, qui ont tellement affecté Moïse qu’il disait : « Je suis dans une grande crainte et dans un grand tremblement », il poursuit : « Mais vous êtes venus à la montagne de Sion ; et à la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste ; et à des myriades d’anges, l’assemblée universelle ; et à l’assemblée des premiers-nés inscrits dans les cieux ; et à Dieu, juge de tous ; et aux esprits des justes rendus parfaits ; et à Jésus, médiateur d’une nouvelle alliance ; et au sang d’aspersion qui parle mieux que celui d’Abel » (Hébreux 12:22-24).
Le lecteur peut percevoir la distinction
des différents morceaux de phrases, chacun étant introduit par la conjonction « et ».
Si notre attention s’arrête un instant sur deux des choses mentionnées, le
caractère de la scène présentée ici ne fera plus aucun doute. Il s’agit de la « montagne
de Sion » et de la « cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste ».
Or, il est évident que celles-ci n’existent pas actuellement, dans le sens où
elles sont ici entendues, sauf dans le dessein de Dieu. Elles sont mentionnées
dans les Écritures, à la fois dans l’Ancien et le Nouveau Testament, mais elles
ne se trouvent pas encore sur terre, et il est donc clair que l’apôtre parle de
ce qui est vrai pour la foi. C’est pourquoi il peut dire aux croyants : « Vous
êtes venus
à la montagne de Sion », car la foi est l’assurance des
choses qu’on espère, la conviction de celles qu’on ne voit pas. Dans l’ère à
venir, le monde à venir dont il est question au ch. 2, ces choses seront
visibles comme une manifestation réelle, quand, selon le psaume 48, « Belle dans son élévation, la joie de toute la
terre, est la montagne de Sion, aux côtés du nord, la ville du grand roi »,
et dans l’Apocalypse : « Il me montra la sainte cité, Jérusalem,
descendant du ciel, d’auprès de Dieu, ayant la gloire de Dieu. Son luminaire était
comme une pierre très précieuse, comme une pierre de jaspe, pure comme du
cristal » (Apocalypse 21:10-11).
Ayant clairement établi la réalité de ces choses dans le monde à venir, où toutes choses, tant dans les cieux que sur la terre, sont assujetties au Fils de l’Homme, nous pouvons maintenant faire brièvement référence à différents éléments rassemblés ici.
n’étaient pas encore accomplies. Maintenant que la rédemption a été accomplie, Christ ayant obtenu la rédemption éternelle, on peut parler d’eux comme « les esprits des justes rendus parfaits », et donc, lorsque Christ viendra réclamer Son peuple, ils participeront à la première résurrection. Nous lisons ainsi dans l’évangile de Matthieu « que beaucoup viendront de l’orient et de l’occident, et s’assiéront avec Abraham, Isaac et Jacob, dans le royaume des cieux » (Matthieu 8:11) : un temps qui se réfère à la période de notre sujet, à savoir le temps de la manifestation publique de la gloire de Christ dans le royaume.
Pour saisir la signification de cette scène glorieuse, il faut se rappeler que Christ en est le chef et le centre. Toutes les familles rachetées y sont amenées, toutes les armées célestes y sont présentes, ainsi que toutes les principautés et toutes les puissances, et la joie de tous se trouvera dans leur assujettissement volontaire à Christ, chef de tous. C’est donc une scène sur laquelle Dieu se reposera dans Son amour, dans une satisfaction totale, car alors toute distance aura été supprimée et tout aura été ramené dans un ordre convenable pour Lui. C’est alors que toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la terre, dans la mer et tout ce qui s’y trouve, pousseront des cris de louange : « La bénédiction, l’honneur, la gloire et la puissance soient à celui qui est assis sur le trône, et à l’Agneau, pour tous les siècles des siècles ». À cette perspective bienheureuse, les quatre êtres vivants dirent : « Amen ». Et les vingt-quatre anciens se prosternèrent et adorèrent.
Pour mieux comprendre cette dernière partie de notre sujet, il est utile de souligner d’abord la place importante qu’occupe le passage ci-dessus dans le chapitre. Le sujet de l’apôtre est la résurrection du corps, que certains à Corinthe avaient niée. Avant de développer et même de démontrer sa certitude, il rappelle aux croyants de Corinthe l’évangile qu’il leur avait prêché, l’évangile par lequel ils étaient sauvés, s’ils gardaient en mémoire ce qu’il leur avait prêché, à moins qu’ils n’aient cru en vain. Cet évangile, que l’apôtre avait reçu, car il n’avait fait que transmettre ce qui lui avait été confié, comprenait trois parties : premièrement, que Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures ; deuxièmement, qu’Il a été enseveli ; et enfin, qu’Il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures. Si donc cet évangile était vrai, la résurrection était également vraie ; ou, comme Paul continue, nier la résurrection, c’était nier que Christ était ressuscité, et c’était affirmer que la prédication apostolique était vaine et que leur propre foi était vaine. C’est pour cette raison que l’apôtre a donné avec tant de soin les preuves sur lesquelles reposait la vérité de la résurrection (1 Cor. 15:5-8).
Mais il y a autre chose. Étant sur le
point de souligner les conséquences, et les résultats considérables de la
résurrection de Christ en rapport avec le royaume, l’apôtre veut nous faire saisir
que le monde à venir doit être établi sur le principe de la résurrection, que
tout en lui tirera son caractère de Celui qui est ressuscité des morts, en tant
que Commencement, que Premier-né d’entre les morts. C’est ainsi qu’aux v. 3 et
4, après la phrase « Il est mort pour nos péchés selon les Écritures »,
il nous est dit qu’Il a été enseveli.
L’homme a été jugé par procuration
sur la croix de Christ, car Lui est mort pour tous, et dans le tombeau de
Christ, l’homme a été enseveli de manière représentative, dans la mesure où la
fin de toute chair était venue devant Dieu judiciairement dans la mort de
Christ ; et, ressuscité d’entre les morts selon les Écritures, Christ
était désormais d’un autre ordre, étant dans la condition du Second Homme venu
du ciel (15:47). Il est absolument nécessaire de comprendre que le premier
ordre de l’homme, l’ordre d’Adam, a pris fin pour toujours pour Dieu sur la
croix, et que Christ est l’Homme de Ses conseils en tant que ressuscité d’entre
les morts ; ainsi tout se déroule désormais sur la base de la
résurrection, si nous voulons entrer dans les desseins et les pensées de Dieu, à
la fois quant au royaume dans sa manifestation et quant aux saints de cette
période.
En arrivant maintenant à notre passage particulier, on peut voir qu’il s’agit d’une parenthèse. Après avoir souligné les conséquences douloureuses de la négation de la résurrection, l’apôtre affirme le fait que Christ est ressuscité, et poursuit en dévoilant toute la signification de cet événement, qui embrasse l’éternité elle-même. C’est de cela dont nous nous occupons maintenant.
Tout d’abord et comme point principal,
Christ ressuscité est les prémices de ceux qui se sont endormis, « car,
puisque la mort est venue par un homme, la résurrection des morts est aussi
venue par un homme. Car comme en Adam tous meurent (Romains 5:12), de même dans le Christ tous seront rendus vivants »
(1 Cor. 15:21-22). C’est là que se séparent les chemins. La mort est le lot de
tous ceux qui descendent du premier homme, Adam ; et la vie est le lot de
tous ceux dont la lignée remonte au Second Homme, Christ ressuscité. La
résurrection de Christ – car c’est bien de la résurrection qu’il s’agit ici – garantit
la résurrection des Siens, tout comme les prémices sont le gage et la garantie
de la moisson. Quelle vérité bénie ! Et quelle consolation pour tous ceux
qui pleurent la perte d’êtres chers qui sont morts dans le Seigneur !
Christ est-Il ressuscité ? Alors eux aussi ressusciteront au moment fixé ;
et ils sortiront de leurs tombeaux avec leurs corps d’abaissement transformés à
l’image de Son corps glorifié. Nous pouvons donc crier triomphalement : « Ô
mort, où est ton aiguillon ? Ô sépulcre, où est ta victoire ? L’aiguillon
de la mort, c’est le péché ; et la puissance du péché, c’est la loi. Mais
grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus
Christ » (1 Cor. 15:55-57).
Ensuite, nous avons l’ordre de la résurrection. « Mais chacun dans son propre rang : Christ, les prémices ; ensuite, ceux sont du Christ, à Sa venue. Ensuite la fin, quand il aura remis le royaume à Dieu, le Père, quand Il aura aboli toute domination, toute autorité et toute puissance », etc. (1 Cor. 15:23, 24). La structure remarquable de ce passage ne doit pas passer inaperçue. Entre la résurrection de Christ et celle des Siens se trouve tout l’intervalle actuel jusqu’à ce que le Seigneur descende du ciel avec un cri, avec la voix de l’archange et avec la trompette de Dieu, comme nous lisons en 1 - Thessaloniciens 4 ; et encore, entre ceux qui sont ressuscités à la venue de Christ et « la fin » dont parle le v. 24, nous devons intercaler la période entre le retour de Christ pour les Siens et Son apparition, ainsi que les mille ans qui constitueront la durée de Son royaume. Il y a donc trois grands événements marqués : la résurrection de Christ, la résurrection de ceux qui sont de Lui, et la remise du royaume à la fin.
Dans le chapitre précédent, nous avons
traité du caractère du règne de Christ dans Son royaume. Cela concorde avec l’affirmation
faite ici, selon laquelle Il doit régner jusqu’à ce qu’Il ait mis tous Ses
ennemis sous Ses pieds. Il faut bien noter le mot « doit » dans ce
contexte. C’est le même mot que dans l’affirmation « il vous faut
être
né de nouveau », et dans les deux cas, cela signifie rien moins qu’une
nécessité divine. Et pourquoi cela quant au règne de Christ ? La raison
doit certainement être recherchée dans le fait de Son rejet sur terre. La scène
même qui a été témoin de l’outrage, du mépris et de la haine que les hommes ont
déversés sur Sa tête, la scène qui L’a vu couronné d’épines, le roi de tous
ceux qui souffrent avec patience, et mis à mort comme un malfaiteur, cette
scène doit être le théâtre de la manifestation de Sa gloire et de Son
acceptation universelle. Rien moins n’aurait pu satisfaire le cœur de Dieu pour
Son Fils bien-aimé dans ce monde. Puis, pour parfaire Son triomphe, il est ajouté :
« Le dernier ennemi qui sera aboli, c’est la mort » (1 Cor. 15:26). Tous
les ennemis auront été vaincus, il ne restera plus que la mort, ici
personnifiée comme un ennemi, et maintenant, toutes ses victimes étant sauvées
de son emprise, elle est définitivement mise hors d’état de nuire.
Si nous nous tournons un instant vers le livre de l’Apocalypse, nous trouverons cet événement significatif rapporté. En Apocalypse 20, après le jugement du grand trône blanc devant lequel tous les morts, petits et grands, non convertis pendant leur vie sur terre, sont convoqués et où tous reçoivent leur sentence selon leurs œuvres, nous lisons que la mort et le hadès (séjour des morts) sont jetés dans l’étang de feu (Apoc. 20:14). Au chapitre suivant, où apparaissent les nouveaux cieux et la nouvelle terre après la disparition des premiers cieux et de la première terre, et où la sainte cité, la nouvelle Jérusalem, descend du ciel, préparée comme une épouse pour son époux, une proclamation est faite : « Voici, l’habitation (le tabernacle) de Dieu est avec les hommes, et Il habitera avec eux, et ils seront Son peuple, et Dieu Lui-même sera avec eux, leur Dieu ». Remarquez maintenant l’infinie tendresse et le caractère émouvant de ce qui suit : « Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux, ET LA MORT NE SERA PLUS ». L’Agneau de Dieu a maintenant ôté le péché du monde, et par conséquent, son fruit amer, la mort, a disparu pour toujours. Celui qui a été fait péché sur la croix a aboli la mort pour toujours, de sorte que son ombre obscure ne sera plus jamais vue dans ce monde où Dieu sera tout en tous. Quelle perspective bénie pour ceux dont le cœur est brisé par le chagrin du deuil ! Et quel antidote à la peur de la mort que de savoir que son pouvoir est déjà brisé et qu’elle sera bientôt complètement abolie ! Par la résurrection de Christ, les liens de la mort ont été défaits, la vie et l’incorruptibilité ont déjà été mis en lumière par l’évangile, et bientôt nous serons dans ce lieu où les choses anciennes seront effectivement passées et où toutes choses seront faites nouvelles. Car Celui qui est descendu dans les parties inférieures de la terre est monté au-dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes choses (Éph. 4).
Tel est l’aboutissement du règne de Christ. Quand Il reviendra dans le monde, tous les hommes partout, à l’exception de la multitude des Gentils qui auront traversé la grande tribulation et un résidu de Son ancien peuple, seront hostiles à Son égard, mais Il viendra du ciel avec une grâce et une puissance irrésistibles et, comme nous l’avons déjà vu, « tous les bouts de la terre se souviendront et se tourneront vers l’Éternel, et toutes les familles des nations se prosterneront devant toi » (Ps. 22:27). L’assujettissement universel à Christ caractérisera ainsi l’âge à venir ; tout genou sur la terre, ainsi qu’au ciel, se pliera devant Lui, que ce soit sincèrement ou seulement en apparence, et toute langue confessera qu’Il est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. Dans le langage du psalmiste, « Son nom subsistera à toujours, son nom durera devant le soleil, et les hommes se béniront en lui ; toutes les nations le diront bienheureux » (Ps. 72:17).
Nous pouvons maintenant considérer la fin et l’objet du royaume. En ce qui concerne Christ Lui-même, c’est, comme nous l’avons déjà souligné, afin qu’Il soit suprêmement exalté au lieu même où Il a été rejeté, afin que, là où Il a été outragé, méprisé et crucifié, Il soit acclamé par tous comme Seigneur et Roi. Mais notre Écriture nous présente un autre but, et c’est sur celui-ci que nous souhaitons attirer l’attention du lecteur. Tout d’abord, remarquons qu’une exception est soigneusement faite. Il est dit : « Car il a mis toutes choses sous Ses pieds. Mais quand il dit que toutes choses Lui sont assujetties, il est évident que c’est à l’exclusion de Celui qui Lui a assujetti toutes choses » (1 Cor. 15:27). Il peut sembler étrange qu’il soit nécessaire de faire une déclaration aussi remarquable. La raison apparaîtra bientôt, mais on peut déjà dire qu’elle est liée à la grâce ineffable de Christ devenant homme, et qui reste homme pour toujours.
Il y a donc trois étapes dans le but ultime du règne.
(1) En premier lieu, il s’agit de remettre le royaume à Dieu, c’est-à-dire au Père, lorsqu’Il aura aboli toute domination, toute autorité et toute puissance. Nous apprenons au psaume 2 qu’Il recevra l’autorité du royaume de la part de Dieu : « Demande-moi, et je te donnerai les nations pour héritage, et pour possession, les bouts de la terre » ; et Lui-même dit, parlant du même sujet : « selon que moi aussi j’ai reçu de mon Père » (Apoc. 2:27). Son autorité sera donc exercée de la part de Dieu, et ainsi, lorsque Sa mission sera accomplie, Il remettra le royaume qui Lui a été confié. En retournant vers le Père depuis la terre, après être venu accomplir Sa volonté, Il dit, dans Sa perfection bénie : « Je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire » (Jean 17), et nous savons qu’Il pourra employer les mêmes paroles à la fin du royaume. Étant ce qu’Il est, toutes Ses œuvres doivent être parfaites, comme Lui-même. Nous ne devons pas non plus perdre de vue Sa propre joie d’avoir à nouveau glorifié le Père sur terre et d’avoir achevé l’œuvre qui Lui avait été confiée, ni oublier la joie du cœur du Père en recevant des mains de Son Fils bien-aimé ce qu’Il Lui avait confié. Jean 5 nous donne un aperçu très béni des relations de plaisir qui existent entre le Père et le Fils (Jean 5:19, 20) ; il est donc permis de méditer sur la joie mutuelle du Père et du Fils dans la remise du royaume.
(2) La deuxième étape est visible au v. 28 : « Et lorsque toutes choses lui auront été assujetties, alors le Fils lui-même sera assujetti à Celui qui Lui a assujetti toutes choses ». Cela nous met immédiatement face au grand mystère de la rédemption et à la gloire du dessein de Dieu pour l’homme tel qu’il est révélé dans Son Fils bien-aimé. Ce que nous entendons par le mystère de la rédemption, c’est l’Incarnation, le fait qu’il ait plu à Dieu de s’approcher ainsi de l’homme, de devenir Dieu manifesté en chair. Deux passages de l’Écriture nous éclairent à ce sujet : « Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec Lui-même » ; « Puisque les enfants ont eu part au sang et à la chair, lui aussi y a également participé » (2 - Cor. 5:19 ; Héb. 2:14). C’est ainsi qu’en tant qu’homme, l’homme Christ Jésus, Dieu s’est approché de l’homme et en même temps a révélé tout ce qu’est Dieu. Mais ce n’est pas tout. Ayant glorifié Dieu en tant qu’Homme dans tout ce qu’est Dieu, en endurant tout ce que la gloire de Dieu exigeait à cause de ce que l’homme était et est, Il a Lui-même été glorifié en tant qu’Homme à la droite de Dieu. Devenu homme pour l’œuvre de la rédemption, Il reste homme pour toujours ; et ainsi, lorsque tous les ennemis auront été assujettis, lorsque toutes choses auront été mises sous Ses pieds, après avoir remis le royaume à Dieu le Père, Il restera pour toujours identifié à Ses rachetés, chef d’une race élue, prééminent parmi tous ceux pour qui Il est mort, tout en prenant la place de sujétion à Celui qui a mis toutes choses sous Lui. Il en était ainsi pendant qu’il était dans ce monde. Comme Il l’a dit Lui-même : « Je n’ai pas parlé de moi-même, mais le Père qui m’a envoyé, Lui-même m’a commandé ce que je devais dire et comment j’avais à parler. Et je sais que son commandement est la vie éternelle : les choses donc que moi je dis, je les dis comme le Père m’a dit » (Jean 12:49-50). Ainsi, dans l’éternité elle-même, Lui, une Personne divine, devenu homme – un homme de chair et de sang, mais maintenant ressuscité et glorifié – sera toujours Homme, et comme tel assujetti à Celui dont Il est venu accomplir la volonté. Quelle grâce ! nous ne pouvons que nous exclamer. Car nous sommes devenus compagnons de Christ, si du moins nous retenons ferme jusqu’au bout le commencement de notre assurance (Héb. 3:14), et nous resterons ainsi Ses compagnons, comme un résultat de Sa grâce bénie, pendant tous les âges innombrables de l’éternité. Mais ce sera la joie de tous de reconnaître Sa prééminence, de Le voir oint de l’huile de la joie au-dessus de Ses compagnons (Héb. 1:9), car c’est alors qu’Il récoltera le fruit de tous ses labeurs et qu’il sera satisfait pour toujours.
Cela nous amène à la gloire des desseins de Dieu pour l’homme. C’est en tant qu’Homme que Christ, comme nous l’avons vu, a été glorifié, et Christ glorifié en tant qu’homme est le modèle et l’expression du dessein de Dieu pour tous les rachetés. Une Écriture l’affirme précisément : « Car ceux qu’il a préconnus, Il les a aussi prédestinés à être conformes à l’image de son Fils, afin qu’Il soit premier-né entre plusieurs frères » (Rom. 8:29). Comme le dit un cantique bien connu :
« Est-ce vrai ? Je serai comme ton Fils.
Est-ce là la grâce qu’Il a obtenue pour moi ?
Père de gloire, pensée au-delà de toute pensée,
Dans la gloire, amené à l’image de Son Fils bien-aimé.
Et je ne serai pas seul, tous ceux que Tu aimes au complet,
Dans la gloire, autour de Toi, se réuniront dans la joie,
Tous semblables à Toi, pour Ta gloire, semblables à Toi, Seigneur,
Objet suprême de tous, adoré de tous ».
Ce but glorieux est assuré par le
dessein immuable de Dieu, qui nous a choisis en Christ pour cela avant la
fondation du monde. Mais devons-nous nous contenter de savoir que nous serons
rendus conformes à l’image du Fils de Dieu ? Non, même si nous serons
certainement remplis d’une joie divine à cette merveilleuse consommation du
dessein et de la grâce de Dieu, nous devons nous appliquer, dans la mesure où
nous entrons dans les pensées de Dieu, à croître chaque jour dans la
ressemblance de Christ. Ce sera notre délice de contempler le visage dévoilé de
notre Seigneur glorifié et d’être ainsi transformés en la même image, de gloire
en gloire, comme par l’Esprit du Seigneur (2 - Cor. 3:18). Nous pouvons voir, par ces expressions de Paul, quel
devrait être l’effet actuel dans nos âmes de la révélation qui nous a été faite
des desseins de Dieu. Il dit : « Je poursuis, cherchant à le saisir,
vu que moi aussi j’ai été saisi par le Christ » (Phil. 3:12). C’est-à-dire que, puisque Christ l’avait saisi afin qu’il
soit conforme à Son image, lui-même Paul, en pleine communion avec ce but, avec
l’aboutissement du dessein de Dieu, voulait poursuivre ce but avec diligence et
constance.
Il devrait en être de même pour tout croyant ; nous devrions tous rechercher la grâce de garder les yeux fixés sur Christ, l’Homme glorifié, car c’est dans cette condition qu’Il est l’expression du dessein de Dieu, le Modèle, pour ainsi dire, auquel nous devons nous conformer. Et rappelons-nous que, plus nous nous appliquons à contempler le Modèle qui nous est présenté, plus nous grandissons dans la conformité morale à Christ.
(3) Il reste à examiner la troisième et dernière étape. C’est le but ultime et la fin de la remise du royaume, et la conséquence du fait que le Fils lui-même soit assujetti à Celui qui a tout mis sous son pouvoir : ce but est que DIEU SOIT TOUT EN TOUS. Nous ne tenterons pas d’expliquer ces paroles merveilleuses, mais nous offrirons quelques observations en vue de susciter l’adoration de nos cœurs en méditant sur cette perspective bienheureuse. Le but de la rédemption est donc que Dieu soit tout en tous. Si l’expression de Jean 3, « Le Père aime le Fils et a mis toutes choses entre ses mains », est intemporelle, c’est-à-dire si elle se réfère à l’éternité passée, exposant la joie du Père dans le Fils, et atteignant le fait que c’était Son dessein, avant la fondation du monde, de mettre toutes choses entre les mains du Fils, nous avons là un merveilleux dévoilement des pensées divines. Dans ce cas, depuis toute éternité, il était dans le cœur du Père que le Fils soit suprêmement exalté dans cette scène ; et Hébreux 1 enseigne que le Fils est destiné à être Héritier de toutes choses. Pour la réalisation de Son dessein, l’incarnation, la mort, la résurrection et l’exaltation de Christ à la droite de Dieu étaient, comme nous l’avons déjà vu, nécessaires ; et maintenant nous apprenons qu’il y avait un autre but dans tout cela, c’est que Dieu soit tout en tous. Si le Père était déterminé à glorifier le Fils, le Fils était tout aussi déterminé à glorifier le Père (comparez Jean 13:31-32 ; 17:1-2).
Quant à l’expression elle-même, on en trouve une similaire en Colossiens 3, mais utilisée là pour Christ. Après avoir parlé de l’homme nouveau, qui est renouvelé en connaissance à l’image de Celui qui l’a créé, l’apôtre poursuit : « Il n’y a ni Grec ni Juif, ni circoncision ni incirconcision, ni barbare ni Scythe, ni esclave ni homme libre, mais CHRIST EST TOUT, ET EN TOUS » (Col. 3:10,11). Nous comprenons que cela n’est pas si difficile, car l’expression est utilisée en contraste avec les distinctions qui existent parmi les hommes. Cela signifie donc que dans cette région ou ce cercle (celui du nouvel homme), tout ce qui est de la chair a disparu, et seul Christ, et ce qui est de Christ, demeure, de sorte que Christ est tout (car c’est là le sens de l’expression) et en tous. C’est Christ objectivement et Christ subjectivement, et il n’y a rien d’autre. Quelle bénédiction !
Ainsi, après que le royaume médiatorial aura été remis à Dieu le Père, le Fils Lui-même devient sujet, car Il prend Sa place, en tant qu’Homme glorifié, au milieu des rachetés, le Premier-né entre plusieurs frères, et Dieu est tout en tous. Il est TOUT et en tous — comme nous le lisons en Éphésiens, bien que dans un sens différent, un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et par tous, et en vous tous (Éph 4). Tout ce que Dieu est, Sa gloire, sera pleinement manifesté, et Il est amour : cela formera l’élément dans lequel tous les rachetés vivront, se mouvront et existeront pour toujours. Dieu est amour, et en demeurant dans l’amour, ils demeureront en Dieu, et Dieu demeurera en eux. Ainsi, Dieu sera en tous, tout comme Il sera tout. Et le fondement de tout cela réside dans l’œuvre prodigieuse et achevée de Christ au Calvaire. C’est pourquoi Pierre dit : « Nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habite » (2 - Pierre 3:13).
Il reste à remarquer que lorsque le nom de Dieu est utilisé de manière absolue, comme dans ce cas, il inclut nécessairement tout ce qu’Il est dans l’unité de la Divinité, tout ce qu’Il est en tant que Père, Fils et Saint Esprit. Dieu est et doit être Dieu dans tout ce qu’Il est tel qu’Il est révélé dans et à travers les trois Personnes divines. Il faut garder cela à l’esprit lorsque l’on pèse les paroles qui précèdent. Une autre observation peut être faite. Dans la scène éternelle qui se déroule en Apocalypse 21:1-8, on remarquera qu’il n’est pas fait mention de Christ, mais seulement de Dieu, tandis que dans la Jérusalem céleste, il s’agit de Dieu et de l’Agneau. Cela est en harmonie avec ce qui a été examiné dans les Corinthiens. Christ s’étant identifié aux rachetés, comme le Premier-né entre plusieurs frères, Dieu est TOUT EN TOUS ; et Il imprègne donc toute la scène dans la manifestation bénie et bienheureuse de ce qu’Il est.
Sur un tel sujet, combien les mots humains sont impuissants ! Mais dans la mesure où la révélation nous a été faite, il y a certainement une bénédiction à méditer sur elle en présence de Dieu. Puisse l’Esprit béni de Dieu, qui seul peut nous préserver de l’erreur, nous guider dans la vérité de la révélation faite, et nous former selon elle, afin que Dieu soit glorifié en nous, et nous en Lui !
Tu viens, puissant Sauveur !
« Roi des rois », tel est ton nom écrit
Tu viens, Sauveur royal !
Tu viens pour ton règne promis.
Oh, quelle joie quand la confusion du péché
Prendra fin sous ton règne juste !
Oh, quelle paix quand toutes les illusions
Disparaissent en ta présence
Tu viens, Sauveur couronné
Non « une seconde fois » pour le péché ;
Tu viens, Sauveur intronisé
apportant toute la gloire.
Toute la maison de ton Père, sa gloire,
dépend de ton ordre certain.
Oh, la douceur de cette histoire !
Sauveur, viens, nous t’attendons.