Chaque Jour les Écritures — Évangile selon Matthieu

Table des matières :


1 - Matthieu 1 v. 1 à 17

2 - Matthieu 1 v. 18 à 25 ; 2 v. 1 à 6

3 - Matthieu 2 v. 7 à 23

4 - Matthieu 3 v. 1 à 17

5 - Matthieu 4 v. 1 à 11

6 - Matthieu 4 v. 12 à 25

7 - Matthieu 5 v. 1 à 16

8 - Matthieu 5 v. 17 à 30

9 - Matthieu 5 v. 31 à 48

10 - Matthieu 6 v. 1 à 18

11 - Matthieu 6 v. 19 à 34

12 - Matthieu 7 v. 1 à 14

13 - Matthieu 7 v. 15 à 29

14 - Matthieu 8 v. 1 à 17

15 - Matthieu 8 v. 18 à 34

16 - Matthieu 9 v. 1 à 17

17 - Matthieu 9 v. 18 à 38

18 - Matthieu 10 v. 1 à 23

19 - Matthieu 10 v. 24 à 42

20 - Matthieu 11 v. 1 à 19

21 - Matthieu 11 v. 20 à 30

22 - Matthieu 12 v. 1 à 21

23 - Matthieu 12 v. 22 à 37

24 - Matthieu 12 v. 38 à 50

25 - Matthieu 13 v. 1 à 17

26 - Matthieu 13 v. 18 à 30

27 - Matthieu 13 v. 31 à 43

28 - Matthieu 13 v. 44 à 58

29 - Matthieu 14 v. 1 à 21

30 - Matthieu 14 v. 22 à 36

31 - Matthieu 15 v. 1 à 20

32 - Matthieu 15 v. 21 à 39

33 - Matthieu 16 v. 1 à 12

34 - Matthieu 16 v. 13 à 28

35 - Matthieu 17 v. 1 à 13

36 - Matthieu 17 v. 14 à 27

37 - Matthieu 18 v. 1 à 14

38 - Matthieu 18 v. 15 à 35

39 - Matthieu 19 v. 1 à 26

40 - Matthieu 19 v. 27 à 30 ; 20 v. 1 à 16

41 - Matthieu 20 v. 17 à 34

42 - Matthieu 21 v. 1 à 17

43 - Matthieu 21 v. 18 à 32

44 - Matthieu 21 v. 33 à 46

45 - Matthieu 22 v. 1 à 22

46 - Matthieu 22 v. 23 à 46

47 - Matthieu 23 v. 1 à 22

48 - Matthieu 23 v. 23 à 39

49 - Matthieu 24 v. 1 à 14

50 - Matthieu 24 v. 15 à 31

51 - Matthieu 24 v. 32 à 51

52 - Matthieu 25 v. 1 à 13

53 - Matthieu 25 v. 14 à 30

54 - Matthieu 25 v. 31 à 46

55 - Matthieu 26 v. 1 à 16

56 - Matthieu 26 v. 17 à 30

57 - Matthieu 26 v. 31 à 46

58 - Matthieu 26 v. 47 à 58

59 - Matthieu 26 v. 59 à 75

60 - Matthieu 27 v. 1 à 18

61 - Matthieu 27 v. 19 à 31

62 - Matthieu 27 v. 32 à 49

63 - Matthieu 27 v. 50 à 66

64 - Matthieu 28 v. 1 à 20


1 - Matthieu 1 v. 1 à 17

La voix des prophètes s'est tue depuis quatre cents ans. Pour Dieu « l'accomplissement du temps est venu » (Gal. 4 v. 4). Il va parler « dans le Fils » et faire connaître à son peuple, au monde, ainsi qu'à chacun de nous personnellement, la bonne nouvelle de l'Évangile (Héb. 1 v. 1, 2). Elle se résume en peu de mots : le don de ce Fils.

Mais comment faire entrer nos esprits limités dans la connaissance d'une telle Personne ? Dieu y a pourvu en nous donnant quatre évangiles afin de nous permettre de considérer la gloire de son Fils sous plusieurs aspects, comme on met en relief un objet de grand prix sous des éclairages différents. Matthieu est l'évangile du Roi. Une généalogie est nécessaire ici pour placer d'emblée le Messie dans le cadre des promesses faites à Abraham et prouver de façon irréfutable son titre d'héritier au trône de David (Gal. 3 v. 16 et Jean 7 v. 42). De cette longue liste, certains noms tristement illustres (Achaz, Manassé, Amon…) n'ont pas été effacés. D’autres : Rachab (Rahab), Ruth, la femme d’Urie, rappellent la grâce divine qui se manifeste envers ceux et celles qui n’avaient aucun droit. C’est cette grâce qui maintenant va donner un Sauveur à Israël, au monde entier… et donc à vous et à moi. Qu'il s'agisse d'un patriarche, d'un roi, ou d'une femme peu recommandable, chacun a besoin du même salut et du même Évangile.


2 - Matthieu 1 v. 18 à 25 ; 2 v. 1 à 6

Jésus a voulu entrer dans ce monde à la manière de tous les hommes, c'est-à-dire par la naissance. Objets d'une faveur exceptionnelle, Joseph et Marie ont été choisis pour accueillir et élever l'Enfant divin. Les conseils de Dieu s'accomplissent ; en accord avec les prophéties, la naissance de l'héritier au trône de David a lieu dans la ville royale de Bethléhem. Et vous remarquez qu'il n'est pas question dans cet évangile de la crèche qui lui servit de berceau, ni de rien qui rappelle sa pauvreté. Au contraire, Dieu veille à ce que son Fils soit honoré par quelques nobles visiteurs : ces mages venus de l'Orient. Quant aux principaux parmi les Juifs, aucun n'est moralement qualifié pour venir se prosterner devant le Messie d'Israël. Ils ne désirent pas sa venue. Nous sommes d'ailleurs dans une des périodes les plus ténébreuses de l'histoire de ce peuple. Le cruel Hérode règne à Jérusalem en violation de Deut. 17 v. 15, car c'était un Édomite !

À l'exception d'un petit nombre d'âmes pieuses que Luc nous fera connaître, personne en Israël n'attendait le Christ. Et aujourd'hui, parmi tous ceux qui se réclament de Lui, combien attendent vraiment son retour ?


3 - Matthieu 2 v. 7 à 23

Après un long voyage, préfiguration du Ps. 72 v. 10, les mages ont été conduits par l'étoile auprès du petit enfant. Grand sujet de joie pour eux ! Ils le rencontrent, lui présentent leurs hommages, leurs offrandes, et s'en retournent « par un autre chemin ». N'est-ce pas l'histoire de toute personne qui vient au Sauveur ?

Les desseins meurtriers d'Hérode sont déjoués. Et en même temps le sont ceux de Satan, cherchant à se débarrasser dès son entrée dans le monde de Celui qui deviendra son vainqueur. Le voyage en Égypte, moyen ordonné de Dieu pour soustraire le petit enfant à ces plans criminels, illustre aussi la grâce de Celui qui a voulu suivre le même chemin que son peuple autrefois.

Deux noms ont déjà été donnés à l'Enfant divin au chapitre précédent : Celui de Jésus (Dieu Sauveur : ch. 1 v. 21) si précieux au cœur de chaque croyant. Puis son nom d'Emmanuel (Dieu avec nous ; ch. 1 v. 23). Il s'y ajoute maintenant celui de « Nazaréen » (v. 23) avec une triple signification : Jésus a été moralement séparé et consacré à Dieu selon Nomb. 6. Il a aussi été sur le tronc d'Isaï (père de David) une branche nouvelle portant du fruit (voir note et És. 11 v. 1). Enfin il sera, durant trente années, citoyen inconnu de la ville méprisée de Nazareth (Jean 1 v. 47).


4 - Matthieu 3 v. 1 à 17

Comme un ambassadeur précède un haut personnage, Jean le baptiseur proclame la prochaine apparition du Roi. Seulement ce dernier ne peut prendre place au milieu d'un peuple indifférent à son état de péché. La prédication de Jean est donc un appel à la repentance. Mais, aux pharisiens et aux sadducéens qui venaient à son baptême en propres justes, il annonce le jugement.

On comprend que Jean soit déconcerté quand celui dont il ne s'estimait pas digne de porter les sandales se présente à son tour pour être baptisé par lui. Mais nous entendons au v. 15 la première parole prononcée par Jésus dans cet évangile : « Laisse faire maintenant… ». L'homme n'a su faire que le mal ; il convient dorénavant de laisser Dieu agir en Christ et « accomplir toute justice » (Rom. 10 v. 3). « Alors il Le laissa faire », est-il dit de Jean, bien que ce soit lui qui baptise. N'avons-nous pas toujours intérêt, nous aussi, à laisser faire le Seigneur ?

Jésus remonte aussitôt de l'eau car il n'a, lui, rien à confesser. Et voici que le ciel s'ouvre pour lui rendre un double témoignage : Le Saint Esprit descend sur lui comme l'huile de l'onction qui jadis désignait le roi (comp. 1 Sam. 16 v. 13). En même temps il reçoit de son Père une douce parole d'amour et d'approbation.


5 - Matthieu 4 v. 1 à 11

Revêtu de la puissance de l'Esprit, Jésus est prêt à accomplir son ministère. Mais, comme tout serviteur de Dieu, il est nécessaire qu'il soit premièrement mis à l'épreuve. Aussi a-t-il affaire au grand ennemi. Pour faire sortir un homme de Dieu du sentier de l'obéissance, Satan utilise deux principales tactiques : Il présente des choses effrayantes dans le chemin (pour Christ ce sera tout particulièrement le combat de Gethsémané). Ou bien, au contraire, il offre des objets désirables à côté du chemin. Et c'est ce que le diable fait ici.

Mais remarquons qu'en citant le Ps. 91, v. 11, 12, il se garde d'y ajouter le verset suivant qui fait allusion à son propre écrasement : « Tu marcheras sur le lion et sur l'aspic, tu fouleras le lionceau et le dragon ». L'aspic, c'est le serpent, dont Gen. 3 v. 15 annonçait qu'il aurait la tête brisée par Christ, « semence de la femme ». Alors qu'en Éden, ne manquant de rien, le premier Adam avait essuyé une triple défaite par la convoitise de la chair, celle des yeux et l'orgueil de la vie, l'Homme parfait triomphe au désert du serpent ancien par la souveraine parole de son Dieu (1 Jean 2 v. 16; Ps. 17 v. 4). Et, en ce qu'il a souffert lui-même étant tenté, il est maintenant à même de secourir ceux qui sont tentés (Héb. 2 v. 18).


6 - Matthieu 4 v. 12 à 25

La citation d'És. 9 v. 1, 2, comporte au v. 16 une légère variante. Au temps du prophète le peuple « marchait » encore dans les ténèbres. Il est maintenant « assis », ayant pris sa place loin de la lumière de Dieu et ayant perdu tout courage, toute espérance. C'est précisément le moment où Dieu peut intervenir. Celui qui est la Lumière paraît, apportant la délivrance. Il passe. À son appel, saisis par son amour, quelques disciples s'attachent à lui et le suivent. Deux ici ; deux là : Simon et André ; Jacques et Jean. C'est pour ces hommes l'instant décisif, celui qui soudain a tout changé dans leur vie et qu'ensuite ils n'oublieront plus (ch. 19 v. 27). Oui, ils quittent aussitôt leur père, la nacelle, les filets. Mais c'est pour trouver un Maître comme il n'y en eut jamais d'autre et la promesse d'une tâche nouvelle : ils deviendront pêcheurs d'hommes. Le moment venu, le Seigneur fera d'eux des évangélistes et des apôtres.

Tous les chrétiens ne sont pas appelés à abandonner leur gagne-pain ou à renoncer à jouir des liens de famille. Mais tous ont entendu un jour ou l'autre dans leur cœur la voix connue qui leur disait : « Suis-moi ». Y avez-vous répondu ?

Les v. 23 et 24 résument admirablement toute l'activité d'amour du Seigneur Jésus.


7 - Matthieu 5 v. 1 à 16

Suivre Jésus, c'est d'abord lui obéir (Jean 12 v. 26). Dès lors on peut manifester les mêmes caractères que lui. Ces caractères, le Seigneur va maintenant les enseigner à ses disciples. Bienheureux ceux qui ont une foi simple et ne font pas valoir leur propre intelligence ; ceux qui s'affligent de la méchanceté du monde, sans se lasser pour autant d'y exercer la bonté et la miséricorde ; ceux qui supportent pour le nom du Seigneur toutes sortes d'injustices et de persécutions… Ce n'est pas le genre de bonheur que souhaite la majorité des hommes, loin de là. Mais aux croyants, il suffit pour être heureux, bienheureux, d'avoir l'approbation du Seigneur. Et les joies du royaume leur sont réservées. Aux v. 13 et 14, il s'agit de leur position actuelle. En se tenant séparé du mal, le chrétien remplit sur la terre le rôle du « sel » qui préserve de la corruption. Il est aussi « lumière », responsable de faire briller les caractères moraux de Dieu devant les hommes et d'abord aux yeux de « ceux qui sont dans la maison » : sa propre famille. Le boisseau, récipient à mesurer, est le symbole de l’activité, le lit (Luc 8 v. 16) celui de la paresse ; deux extrêmes susceptibles l'un comme l'autre d'éteindre tout le rayonnement que devrait avoir un enfant de Dieu.


8 - Matthieu 5 v. 17 à 30

On ne peut lire ces v. 17 et suivants sans être saisi de crainte. Non seulement le Seigneur y déclare qu'il n'est pas venu abolir la redoutable loi de Dieu qui nous condamnait tous, mais voici qu'il donne une interprétation beaucoup plus sévère encore de la volonté divine. Jusque là un Israélite scrupuleux pouvait espérer mériter la vie éternelle quand il avait plus ou moins « gardé toutes ces choses dès sa jeunesse » (voir Marc 10 v. 20). À présent les paroles de Jésus ne lui laissent aucune illusion. Si telles sont les exigences de la sainteté de Dieu, qui donc peut être sauvé ? Oui, la pleine mesure de la justice divine était là dans cet homme incomparable. Mais la même personne qui était venue la faire connaître était aussi venue l'accomplir à notre place (v. 17; Ps. 40 v. 8 à 10).

L'ancien judaïsme ne se préoccupait pas de ce que Dieu pensait de la colère ni des regards impurs. Il n'en condamnait que les fruits extrêmes : le meurtre et l'adultère. Les commandements du Seigneur, par contre, remontent à la source de ces actes coupables et nous font prendre conscience qu'elle est dans notre cœur, capable des mêmes effets (ch. 15 v. 19). Car, avant d'entendre parler de grâce, il est nécessaire que nous comprenions à quel point nous en avons besoin.


9 - Matthieu 5 v. 31 à 48

Celui qui parle ici, ne l'oublions pas, c'est le Messie, le Roi d'Israël. Son enseignement a été appelé la charte du royaume, car il expose les conditions que devront remplir ceux qui en deviendront les sujets. Mais quelle différence avec les constitutions et les codes des nations d'ici-bas, lesquels sont basés sur la défense des droits des personnes et sur la règle égoïste : « chacun pour soi » ! Tandis que l'enseignement de Jésus établit non seulement des principes de non-violence, mais d'amour, d'humilité et de renoncement, absolument étrangers à l'esprit de ce monde. Certains pensent que de tels préceptes sont inapplicables sur la terre où nous vivons. Les chrétiens qui les réaliseraient à la lettre ne seraient-ils pas des victimes sans défense, à la merci de n'importe quel abus ? Soyons certains que Dieu saurait alors les protéger. De plus un tel comportement constituerait un puissant témoignage, capable de confondre ceux qui voudraient nuire au croyant et même d'amener leur conversion. Ces v. 38 à 48 nous humilient et nous reprennent. Quelle distance nous sépare de Celui dont nous parlent 1 Pier. 2 v. 22, 23; Jacq. 5 v. 6 et tant d'autres passages ! Mais ce qui donnait autorité à l’enseignement du Seigneur, c’est justement qu’Il faisait ce qu’Il enseignait (ch. 7 v. 29).


10 - Matthieu 6 v. 1 à 18

Les aumônes (v. 1 à 4), les prières (v. 5 à 15) et les jeûnes (v. 16 à 18) sont trois principales manières par lesquelles les hommes pensent s'acquitter de leurs « devoirs religieux ». Quand ces actes sont faits de manière à être remarqués par autrui, la considération qu'on en retire, tient déjà lieu de récompense (Jean 5 v. 44). Hélas ! Le cœur humain est si rusé qu'il se sert des meilleures choses pour se donner de l'importance. Les dons les plus généreux, pourvu qu'on les voie, peuvent aller de pair avec le pire égoïsme ; la contrition peut être sur le visage… et le contentement de soi-même au fond du cœur.

Le Seigneur nous enseigne comment prier. Il ne s'agit en aucune façon d'un acte méritoire, mais de l'humble présentation de nos besoins à notre Père céleste, dans le secret de notre chambre. Nos prières ne sont-elles pas trop souvent des phrases machinales, de fastidieuses répétitions (voir Eccl. 5 v. 2) ? Oui, même cette belle prière enseignée par le Seigneur à ses disciples (v. 9 à 13), parfaitement adaptée aux besoins du moment, est devenue pour beaucoup une vaine redite. L'enfant de Dieu a des privilèges que l'Israélite ne possédait pas. Il peut s'approcher en tout temps, par l'Esprit, du trône de la grâce au nom du Seigneur Jésus. En profitons-nous assez ?


11 - Matthieu 6 v. 19 à 34

L'œil simple est celui qui ne se porte que sur un seul objet. Cet objet, ce « trésor », pour le croyant, c'est Christ. Nous le contemplons « à face découverte » dans la Parole, et cette vision illumine tout notre être intérieur (lire 2 Cor. 3 v. 18 et 4 v. 6, 7). Notre cœur ne peut pas se trouver à la fois dans le ciel et sur la terre. Chérir un trésor céleste et en même temps amasser pour ici-bas sont par conséquent deux occupations absolument incompatibles. Tout comme il est impossible de servir plus d'un seul maître (v. 24). Sinon les ordres reçus seraient souvent contradictoires. Mais en renonçant à Mammon (les richesses ; voir Luc 16 v. 13), ne va-t-on pas s'exposer à des privations, courir le risque de manquer du nécessaire pour le temps présent ? Le Seigneur prévient cette mauvaise excuse : « C'est pourquoi je vous dis : Ne soyez pas en souci… » (v. 25). Ouvrons les yeux comme Jésus nous y invite. Observons dans la Création les petits témoins innombrables de la sollicitude touchante et de la bonté du Père céleste : les fleurs, les oiseaux… (comp. Ps. 147 v. 9).

Non, Dieu ne sera jamais le débiteur de ceux qui feront passer ses intérêts avant les leurs, de ceux qui Le choisiront (Luc 10 v. 42). Mais il faut commencer par là.


12 - Matthieu 7 v. 1 à 14

Les v. 1 à 6 et v. 12 placent devant nous les motifs qui doivent régler nos rapports avec les hommes, nos frères. Pour tenter d'apporter des solutions à ce problème, de grands penseurs de toutes les civilisations ont rempli des bibliothèques entières de leurs doctrines sociales, politiques, morales, ou religieuses. Au Seigneur, il suffit d'un petit verset pour exprimer et contenir Sa solution, divinement sage, parfaite et définitive : « Toutes les choses donc que vous voulez que les hommes vous fassent, faites-les-leur, vous aussi, de même » (comp. Rom. 13 v. 10). Règle d'or, que nous avons chaque jour mainte occasion de mettre en pratique. Apprenons à nous mettre toujours à la place de ceux à qui nous avons affaire.

Les v. 13 et 14 nous rappellent que s'il y a deux maîtres, il existe aussi deux chemins, deux portes. Le chemin large est celui du grand nombre. Et cela en dépit d'un poteau indicateur de nature à faire trembler : par ici « la perdition » (v. 13) ! En revanche, peu nombreux sont ceux qui trouvent (parce que peu nombreux ceux qui cherchent — voir v. 7) le chemin qui mène à la Vie. « Étroite est la porte ». On n'y pénètre qu'après avoir abandonné les bagages du moi et de la propre justice ainsi que les fardeaux dont nos vies sont souvent encombrées.


13 - Matthieu 7 v. 15 à 29

Puisque c'est à leurs bons fruits que se reconnaissent les bons arbres, ne voilà-t-il pas au v. 22 d'excellentes personnes ? Elles se présentent apparemment les mains pleines d'œuvres méritoires : prophéties, miracles, démons chassés… avec à tout propos le nom du Seigneur sur les lèvres. « Je ne vous connais pas », leur répondra solennellement le Seigneur Jésus. Vos fruits ne sont pas ceux de l'obéissance à Dieu.

Tous ces enseignements ne sont pas difficiles à saisir. Ce qui nous manque d'ailleurs, ce n'est pas de les comprendre, mais bien de les réaliser. C'est pourquoi, en achevant ses discours, le Seigneur illustre par une courte parabole la différence entre cette mise en pratique et le fait d'écouter seulement. Voici deux maisons extérieurement semblables. Mais descendez au sous-sol et regardez ! L'une se fonde sur le roc de la foi en Jésus Christ (1 Cor. 3 v. 11) ; son constructeur a creusé profondément (Luc 6 v. 48). L'autre maison, elle, ne repose que sur le sable mouvant et incertain des sentiments humains. Jusqu'à l'épreuve — l'épreuve nécessaire — on a pu les confondre. Ensuite,… eh bien ! Cherchez ce qu'est devenue la seconde maison. Prudent et Insensé, tels sont respectivement les noms des deux constructeurs. Quel est votre nom ?


14 - Matthieu 8 v. 1 à 17

Le service d'amour et de justice du Seigneur succède à son enseignement. Nous assistons d'abord à trois guérisons. Le lépreux du v. 2 connaît le pouvoir de Jésus. Mais il doute de son amour : « Si tu veux, tu peux… ». Jésus voulait et le guérit (Os. 11 v. 3 fin).

Le centurion de Capernaüm s'approche dans le double sentiment de l'autorité toute-puissante du Seigneur et de sa propre indignité. « Dis seulement une parole… ». Cette foi exceptionnelle étonne et réjouit le Seigneur Jésus. Il la donne en exemple à ceux qui le suivent et elle nous humilie aussi, n'est-ce pas ?

Enfin il est nécessaire que le Maître agisse également dans les familles des siens. Il guérit la belle-mère de son disciple Pierre.

Jésus ne s'est pas occupé des malades à la manière des médecins qui examinent, font un diagnostic, rédigent une ordonnance, perçoivent leurs honoraires, et s'en vont. Il ne s'est pas contenté de guérir. Il a Lui-même « pris nos langueurs et a porté nos maladies », remontant à leur source qui est le péché. Il en a senti tout le poids, toute l'amertume (Jean 11 v. 35). Une telle sympathie n'est-elle pas plus précieuse que la délivrance proprement dite ? C'est l'expérience de beaucoup de malades chrétiens.


15 - Matthieu 8 v. 18 à 34

Au scribe qui s'offre à le suivre où qu'il aille, le Seigneur ne cache pas que Son chemin est celui d'un entier renoncement. Même les oiseaux du ciel, dont prend soin le Père céleste (ch. 6 v. 26), sont mieux partagés que leur Créateur ici-bas. Quel abaissement que le sien ! Il n'a pas eu sur la terre de lieu où reposer sa tête. Ce n'est que sur la croix, l'œuvre achevée, qu'il pourra enfin reposer — ou baisser — la tête (même verbe grec : Jean 19 v. 30).

Au v. 21 un autre homme répond à son invitation par une excuse apparemment justifiée. Quoi de plus légitime que d'assister à l'enterrement de son père ? Toutefois, si urgent que paraisse un devoir, aucun « premièrement » ne peut prendre la place de celui qu'a commandé le Seigneur (ch. 6 v. 33). Il n'est pas dit ce qu'ensuite ont décidé ces deux hommes. Ce qu'il importe que nous sachions c'est si nous nous avons répondu à l'appel du Seigneur Jésus.

La scène si connue et si belle de la traversée dans la tempête illustre le voyage terrestre du croyant. Il rencontre bien des orages. Mais son Sauveur est aussi le Maître des éléments et Il est avec lui (Ps. 23 v. 4). Il commande au vent et aux flots, à la maladie et à la mort, aux puissances sataniques, comme le montre la délivrance des deux démoniaques du pays des Gergéséniens.


16 - Matthieu 9 v. 1 à 17

Les différentes maladies que le Seigneur recontre et guérit sont autant d'aspects de la triste condition dans laquelle il a trouvé sa créature. La lèpre met l'accent sur la souillure du péché ; la fièvre : sur l'agitation incessante de l'homme de ce monde. Le démoniaque est sous le pouvoir direct de Satan, tandis que le sourd, l'aveugle et le muet (v. 27, 32; ch. 11 v. 5) ont leur sens fermés aux appels du Seigneur et ne savent pas le prier. Enfin le paralytique que l'on amène ici à Jésus démontre la totale incapacité de l'homme pour faire le moindre mouvement vers Dieu (comp. Jean 5 v. 7). Il ne dit rien, il attend… il espère. Mais le divin Médecin (v. 12) sait qu'une maladie autrement grave ronge l'âme de ce paralytique et Il commence par le délivrer de celle-ci : « Tes péchés sont pardonnés ». De quoi devrions-nous nous inquiéter le plus en nous et chez les autres ? D'une maladie ou d'un péché ?

Suit l'appel de Matthieu raconté par lui-même. Il faisait partie de ces pécheurs pour lesquels Christ était venu.

Enfin la question des disciples de Jean est l'occasion d'un nouvel enseignement : Pour contenir le vin nouveau de l'Évangile, les vieilles outres de la religion judaïque ne faisaient plus l'affaire.


17 - Matthieu 9 v. 18 à 38

Les Évangiles sont loin de nous raconter tous les miracles accomplis par le Seigneur Jésus (voir Jean 21 v. 25). Dieu n'a consigné dans sa Parole que ceux qui correspondent à l'enseignement qu'il veut nous donner. Ainsi la résurrection de la fille de ce chef de synagogue a, entre autres, une application prophétique. Le Seigneur est vu comme étant en chemin pour redonner la vie à son peuple Israël. Pendant ce temps (le temps actuel), Il est à la disposition de tous ceux qui s'approchent de lui par la foi comme le fait cette femme au v. 20.

Il y avait assez de puissance en Jésus pour guérir « toute maladie et toute langueur » (v. 35). Et il y avait assez d'amour dans son cœur pour porter tout son peuple comme le vrai Berger d'Isarël (v. 36). Hélas ! S'il rencontrait ici ou là de la foi, notamment chez ces deux aveugles (v. 28, 29), il se heurtait aussi à la plus terrible incrédulité (v. 34).

Nous qui traversons le même monde et côtoyons les mêmes besoins (mais avec des cœurs souvent si tristement insensibles ; Jac. 2 v. 15, 16) demandons au Seigneur de nous donner une vue plus large et plus distincte de sa grande moisson (Jean 4 v. 35). Et supplions-le d'y pousser de nouveaux ouvriers (v. 38).


18 - Matthieu 10 v. 1 à 23

Les douze disciples sont devenus apôtres (v. 2). En les citant, Matthieu le publicain rappelle son origine (voir ch. 21 v. 31 fin). Instruits par les paroles et l'exemple du divin Docteur, le moment vient où ils sont envoyés (sens du mot apôtre) comme ouvriers dans la moisson. Un enfant n'ira pas toute sa vie à l'école ; c'est évident — bien que dans un sens le croyant soit toujours à celle de Dieu. Mais, tôt ou tard, nous devrions avoir appris l'essentiel de nos leçons, en particulier celle de notre complète incapacité naturelle. C'est alors seulement que le Seigneur pourra nous utiliser. Remarquons quelques points de la plus haute importance : C'est le Seigneur qui appelle, prépare, envoie, dirige, soutient, encourage et récompense ses serviteurs. Ils ne vont pas de leur propre mouvement ou envoyés par des hommes. Ils n'attendent de ceux-ci aucun salaire, mais donnent gratuitement ce qu'ils ont reçu gratuitement. Combien ces simples vérités sont perdues de vue dans la chrétienté ! Sous forme de comités, de hiérarchies, d'organisations diverses, des personnes souvent bien intentionnées se sont interposées entre le Seigneur et ses ouvriers pour le plus grand dommage de ces derniers et surtout du travail qui leur avait été confié.


19 - Matthieu 10 v. 24 à 42

Le disciple n'est pas au-dessus de son maître (v. 24) ; il ne saurait prétendre à être traité mieux que lui. Qu'il soit chrétien, ou juif au temps de la tribulation, le vrai disciple peut donc s'attendre à rencontrer de la part d'un monde injuste et méchant, une opposition semblable à celle qu'a rencontrée Jésus (voir v. 17 et 18). Mais ce sera pour lui l'occasion de goûter toutes les ressources de la grâce, cette grâce illimitée qui connaît et préserve le racheté jusqu'à un cheveu près (v. 30; voir 2 Cor. 12 v. 9).

Ce n'est pas seulement la haine du monde qui atteint le croyant fidèle mais il a fréquemment affaire à l'hostilité de sa propre famille (v. 36). Qu'il ne se décourage pas ! Le Seigneur a expressément annoncé qu'il en serait ainsi, et il a aussi prévu des ressources pour son cas.

Prendre sa croix, c'est porter le signe distinctif des condamnés à mort. Autrement dit, c'est montrer qu'on en a fini avec les plaisirs du monde, qu'on a fait abandon de sa volonté personnelle. À vue humaine, cela revient à perdre sa vie. Non, affirme le Maître, c'est au contraire la seule manière de la gagner. Mais encore faut-il que ce soit pour un motif essentiel : « pour l'amour de moi », précise le Seigneur Jésus (2 Cor. 5 v. 14, 15).


20 - Matthieu 11 v. 1 à 19

Le Seigneur ne se contente pas d'envoyer des disciples, il poursuit son propre ministère. Jean le baptiseur par contre, dès le ch. 4 v. 12, a terminé le sien dans la prison d'Hérode. La question que ses disciples viennent poser à Jésus de sa part nous montre son découragement et sa perplexité : Celui dont il avait été le grand précurseur n'établissait pas son royaume et ne faisait rien pour le délivrer. N'était-il donc pas le Messie promis ? Le Seigneur lui répond par un message qui met avec douceur le doigt sur sa défaillance (v. 6). Mais vis-à-vis des foules, il rend un témoignage sans réserve au plus grand de tous les prophètes (v. 7 à 15).

Quand il s'agit de l'entrée dans le royaume, la violence devient une qualité, et une qualité indispensable (v. 12). Dieu nous ouvre tous ses trésors, encore faut-il de notre côté l'ardent désir de posséder ce qu'Il nous offre ; le saint zèle de la foi qui s'empare hardiment de toutes les promesses divines. Hélas ! Combien de jeunes gens, de jeunes filles qui par manque de décision et d'énergie, par crainte de combats et de renoncements, sont restés derrière la porte. N'oublions pas que les timides s'y trouveront en compagnie des incrédules, des meurtriers et de tous les autres pécheurs sans repentance (Apoc. 21 v. 8).


21 - Matthieu 11 v. 20 à 30

C'est dans les villes de la Galilée que Jésus avait accompli la plupart de ses miracles. Mais les cœurs étaient restés fermés ainsi qu'Ésaïe l'avait prophétisé : « Qui a cru à ce que nous avons fait entendre et à qui le bras de l'Éternel a-t-il été révélé ? » (És. 53 v. 1). À cette question toutefois, Jésus peut donner une réponse « en ce temps-là » (v. 25) et rendre grâces à son Père : « Tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et… tu les as révélées aux petits enfants ». Puis se tournant vers les hommes, il les appelle : « Venez à moi » ; venez avec cette foi enfantine. Nul autre que moi ne peut vous révéler le Père. Et apprenez non seulement par ma bouche mais de moi, par mon exemple, car je suis « débonnaire et humble de cœur » (Éph. 4 v. 20, 21).

Près de Jésus nous trouvons deux choses en apparence contradictoires : Le repos et le joug. Ce dernier est la lourde pièce de bois servant à atteler les bœufs, symbole de l'obéissance et du service. Mais celui du Seigneur est léger : son joug, c'était la volonté de son Père, et l'accomplir était tout son délice. De même le racheté échange la fatigue et la charge du péché (v. 28) contre le dévouement joyeux de l'amour (2 Cor. 8 v. 3 à 5). « Bienheureux les débonnaires » avait annoncé le Seigneur Jésus (ch. 5 v. 5). N'ont-ils pas le privilège de Lui ressembler ?


22 - Matthieu 12 v. 1 à 21

Après avoir offert le vrai repos de l'âme (ch. 11 v. 28, 29), le Seigneur Jésus fait comprendre que le repos légal du sabbat n'a plus sa raison d'être. Sur cette question du sabbat, les Pharisiens cherchent à prendre en défaut successivement les disciples (v. 2), puis le Maître lui-même (v. 10). Mais Lui se sert de cette occasion pour leur expliquer, en leur citant pour la seconde fois le verset d'Os. 6 v. 6 (v. 7; voir ch. 9 v. 13 et Mich. 6 v. 6 à 8), que tout le système basé sur la loi et les sacrifices était mis de côté par sa venue en grâce. À quoi servait l'observation du quatrième commandement de la loi quand tous les autres étaient transgressés ? La miséricorde, elle aussi, réclamait ses droits. Et quelle prétention d'imposer le respect du sabbat à Celui qui l'avait institué ! En fait, tant que le péché régnait, personne ne pouvait se reposer. Ni l'homme, chargé de ce fardeau ; ni Dieu : le Père avec le Fils, travaillant à ôter le mal en même temps que ses conséquences (Jean 5 v. 16, 17). Aussi, sans se laisser arrêter par les conseils des méchants, le Serviteur parfait poursuit son œuvre. Il l'accomplit dans l'esprit d'humilité, de grâce, de douceur qui, selon És. 42 v. 1 à 4 devait permettre de le reconnaître, et qui a toujours un si grand prix pour le cœur de Dieu (comp. 1 Pier. 3 v. 4).


23 - Matthieu 12 v. 22 à 37

Les pharisiens haïssent le Seigneur Jésus parce qu'ils sont jaloux de son pouvoir ainsi que de son autorité sur les foules. Ils contestent l'origine de ce pouvoir puisqu'ils ne peuvent contester les miracles eux-mêmes. Comme ils l'ont déjà fait (ch. 9 v. 34; 10 v. 25), ils attribuent au chef des démons la puissance du Saint Esprit que Dieu avait mise sur son Bien-aimé (v. 18; comp. Marc 3 v. 29, 30). C'était là le blasphème contre l'Esprit Saint, péché qui ne pouvait être pardonné. Non, l'œuvre du Seigneur était au contraire la preuve de sa victoire sur Satan, l'homme fort. Il l'avait « lié » au désert par le moyen de la Parole (ch. 4 v. 3 à 10) et maintenant lui enlevait ses captifs (voir És. 49 v. 24, 25). Puis Jésus montre à ces pharisiens qu'ils étaient eux-mêmes sous l'empire de Satan : de mauvais arbres produisant de mauvais fruits.

« De l'abondance du cœur la bouche parle » (v. 34). Si c'est de Christ que notre cœur est rempli, il nous sera impossible de ne pas parler de lui. « Mon cœur bouillonne… — s'écrient les fils de Coré au Ps. 45 — Je dis ce que j'ai composé au sujet du roi ». Inversement les mauvaises pensées enfouies au plus profond de nous-mêmes monteront tôt ou tard à nos lèvres. Et de toute parole même simplement oiseuse, chacun aura un jour à rendre compte.


24 - Matthieu 12 v. 38 à 50

Avec le ch. 12 s'achève la première partie de cet évangile. Le Messie étant rejeté par ceux qui auraient dû être les premiers à le recevoir, Jésus commence à parler de sa mort et de sa résurrection. C'était le grand miracle qui restait à accomplir et dont les Juifs possédaient déjà une figure : l'histoire de Jonas englouti par le cétacé et rejeté vivant par celui-ci. En même temps, le Seigneur montre à ces scribes et à ces pharisiens leur écrasante responsabilité. Ils étaient pourtant bien plus instruits que jadis les païens de Ninive ou la reine de Shéba ! Et combien lui-même surpassait Jonas ou Salomon ! Il était venu pour habiter cette maison d'Israël, chassant le démon et balayant l'idolâtrie (comp. 8 v. 31 et 21 v. 12, 13). Mais il n'y avait pas été reçu, et la maison restait vide… prête à abriter une puissance de mal beaucoup plus terrible que la première. C'est ce qui arrivera à Israël sous le règne de l'Antichrist.

Les versets 46 à 50 montrent que Jésus ne peut même plus reconnaître ses proches. Il rompt désormais les relations terrestres et naturelles avec son peuple et va expliquer par les paraboles du ch. 13 ce qu'est le royaume des cieux et qui peut y être reçu.


25 - Matthieu 13 v. 1 à 17

Le cœur du peuple s'était endurci. Il avait volontairement fermé ses yeux et bouché ses oreilles (v. 15). Aussi est-ce en paraboles, d'une manière cachée, que Jésus va lui parler dorénavant. Ses enseignements seront réservés à ses seuls disciples. Oui, les v. 18 et 36, 37 nous prouvent que le Seigneur est toujours prêt à expliquer aux siens ce qu'ils sont désireux de comprendre. La Bible contient bien des choses difficiles et obscures pour notre intelligence naturelle limitée (Deut. 29 v. 29). Mais l'explication nous en sera donnée au bon moment si nous en avons vraiment le désir (voir Prov. 28, fin du v. 5). Ne nous laissons donc pas décourager par les passages ou les expressions que nous ne comprenons pas immédiatement. Demandons au Seigneur de nous expliquer Sa Parole.

Le rejet du Messie par Israël a encore une autre conséquence : Ne trouvant pas de fruit à récolter au milieu de son peuple, le Seigneur va maintenant ensemencer le monde de la parole de l'Évangile. Celle-ci est appelée ailleurs « la parole implantée » qui a la puissance de sauver les âmes (Jac. 1 v. 21). Mais, s'il n'y a qu'une seule espèce de semence, tous sont loin de recevoir la Parole de la même manière. Comment l'avez-vous reçue ?


26 - Matthieu 13 v. 18 à 30

Parmi ceux qui entendent la parole, le Seigneur, dans sa parfaite connaissance du cœur humain, distingue quatre classes de personnes. La première est comparée au sol battu du chemin, devenu dur à force d'être piétiné par tout le monde. Notre cœur ressemblerait-il à ce chemin sur lequel le monde passe et repasse, de sorte que la Parole ne peut plus y pénétrer ?

D'autres, comme ces « endroits rocailleux », sont des esprits superficiels. Leur conscience n'a pas été profondément labourée par la conviction du péché. Aussi l'émotion fugitive ressentie en entendant l'évangile n'est-elle que l'apparence de la foi.

Si la véritable foi a, nécessairement, des racines (invisibles), c'est à son fruit visible qu'elle se fait connaître. Sans œuvres, la foi est morte, étouffée comme ces grains levés au milieu des épines (Jac. 2 v. 17).

Mais la semence est aussi tombée dans la bonne terre où l'épi pourra mûrir en sa saison.

La parabole de l'ivraie nous apprend que l'ennemi n'a pas seulement ravi la bonne semence chaque fois qu'il le pouvait (v. 19) mais qu'il en a aussi semé de la mauvaise pendant que les hommes dormaient. Le sommeil spirituel nous met à la merci de toutes les mauvaises influences. Aussi sommes-nous continuellement exhortés à la vigilance (Marc 13 v. 37; 1 Pier. 5 v. 8 etc.).


27 - Matthieu 13 v. 31 à 43

Dans les six « paraboles du royaume » qui font suite à celle du semeur, le Seigneur expose quel va être le résultat de ses semailles dans ce monde. La parabole du grain de moutarde devenant un grand arbre décrit la forme extérieure qu'a revêtue le royaume des cieux après le rejet du roi, tandis que celle du levain caché dans la pâte met l'accent sur un travail secret qui altère son caractère. C'est le temps de l'Église responsable. Après un très petit commencement (quelques disciples), le christianisme a eu le grand développement que nous lui connaissons. Mais son succès et son extension dans le monde ne sont nullement la preuve de la bénédiction et de l'approbation de Dieu et ne le mettent pas — bien au contraire — à l'abri des attaques de Satan. Il a été de bonne heure envahi par le mal (les oiseaux — cf. v. 4 et 19 — et le levain).

Le mélange qui caractérise la chrétienté professante est illustré d'une autre manière par la parabole de l'ivraie du champ que le Seigneur explique ici. Nous savons que le nom de chrétien est porté aujourd'hui par tous ceux qui sont baptisés, qu'ils soient ou non des enfants de Dieu véritables. Le Seigneur supporte cet état de choses jusqu'au jour de la moisson (Apoc. 14 v. 15, 16). Il montrera alors par le sort final des uns et des autres ce qu'il pensait de chacun d'eux.


28 - Matthieu 13 v. 44 à 58

Les courtes paraboles du trésor et de la perle soulignent deux vérités merveilleuses : le très grand prix attaché par Christ à son Assemblée et payé pour l'acquérir : Il a vendu tout ce qu'il avait ; il a donné jusqu'à sa vie. En second lieu, la joie qu'il trouve en elle. Au v. 47, le filet de l'évangile est jeté dans la mer des peuples. Le Seigneur avait annoncé à ses disciples qu'il ferait d'eux des pêcheurs d'hommes. Voici donc les serviteurs à l'œuvre. Mais les poissons ne sont pas tous bons,… ni tous les chrétiens de nom, des croyants véritables ! C'est la Parole qui permet de les distinguer : Le bon poisson se reconnaît à ses écailles et ses nageoires (Lév. 11 v. 9 à 11) et le vrai chrétien à son armure morale, à sa capacité de résister à la pénétration et à l'entraînement du courant de ce monde.

À côté du trésor que le Seigneur a trouvé dans les siens (v. 44) le v. 52 nous montre celui que le disciple possède dans Sa Parole. Est-elle pour chacun de nous le trésor d'où nous savons tirer « des choses nouvelles et des choses vieilles » ?

Hélas ! Ce chapitre s'achève comme le précédent sur l'incrédulité des foules ; elles ne voient en Jésus que « le fils du charpentier ». De sorte que sa grâce ne peut s'exercer envers elles.


29 - Matthieu 14 v. 1 à 21

Le ch. 11 nous a montré Jean le Baptiseur en prison. Nous apprenons ici qu'il y avait été jeté par Hérode (fils de celui du ch. 2). Et pour quel motif ? Jean n'avait pas craint de le reprendre parce qu'il avait pris la femme de son frère. Maintenant le fidèle témoin paie de sa vie la vérité qu'il a eu le courage de dire au roi. Sa mort entre dans le cadre des divertissements et des fêtes de la cour royale ; elle est l'affreux salaire du plaisir que s'est offert le méchant (comp. Jac. 5 v. 5, 6). Hérode a beau être affligé sur le moment, il nourrissait depuis longtemps le secret désir de faire mourir Jean (v. 5), car la haine de la vérité et de ceux qui l'annoncent vont toujours de pair (Gal. 4 v. 16). À vue humaine, cette fin de Jean est tragique et horrible ; aux yeux de Dieu elle est l'achèvement triomphant de « sa course » (Act. 13 v. 25).

On lit entre les lignes ce qu'a été pour Jésus la nouvelle de la mort de son précurseur. N'était-ce pas déjà l'annonce de son propre rejet et de sa croix ? Il semble que sa tristesse lui fasse éprouver le besoin d'être seul (v. 13). Mais déjà les foules le rejoignent et son cœur, ne pensant qu'aux autres, s'émeut de compassion pour elles. Il accomplit en leur faveur de grand miracle de la première multiplication des pains.


30 - Matthieu 14 v. 22 à 36

Cette scène de la barque au milieu de la tempête est l'image de la position actuelle des rachetés du Seigneur. Pendant que lui est dans les cieux, absent mais priant et intercédant pour eux, ils ont à traverser péniblement la mer agitée de ce monde. C'est la nuit morale : l'Ennemi soulevant l'opposition des hommes agit comme le vent et les vagues qui annulent presque l'effort des rameurs. Mais Jésus ne vient-il pas à la rencontre des siens ? Sa voix familière rassure les pauvres disciples. « Ayez bon courage ; c’est moi, n’ayez point de peur ». Et la foi, s'appuyant sur sa parole (viens !) porte Pierre au-devant de Celui qui l'aime. Mais soudain cette foi manque et il enfonce. Que s'est-il passé ? Pierre a quitté son Maître des yeux pour regarder à la hauteur des vagues et à la violence du vent. Comme s'il était plus facile de marcher sur une eau calme que sur une mer tourmentée ! Mais il crie au Seigneur, qui aussitôt vient à son secours.

Puis Jésus est reçu dans cette contrée de Génésareth où il n’avait pu faire que peu de miracles à cause de leur incrédulité (ch. 13 v. 58). Figure du moment où son peuple qui l'a rejeté, le reconnaîtra, lui rendra hommage et sera délivré par lui.


31 - Matthieu 15 v. 1 à 20

Le zèle religieux des pharisiens se bornait à observer strictement un certain nombre de formes extérieures et de traditions. Et, sous le couvert de cette pieuse apparence (qui peut faire illusion aux hommes mais ne saurait tromper Dieu) ils suivaient tous les penchants de leur cœur naturel. Ils en étaient arrivés à se soustraire par avarice même aux devoirs les plus élémentaires : comme celui de pourvoir aux besoins de leurs parents (v. 5; comp. Prov. 28 v. 24). La question du Seigneur (v. 3) répond coup pour coup à celle des pharisiens (v. 2). Ceux-ci, par leurs traditions, annulaient les commandements de Dieu. Alors Jésus, dont ces commandements faisaient précisément les délices, confond ces hypocrites par leurs propres Écritures. Puis, à l'intention des disciples qui sont eux-mêmes déconcertés par ses paroles, il met à nu la méchanceté du cœur humain et démontre sa ruine complète. Oui, les mains peuvent être soigneusement lavées… alors que le cœur est rempli de souillure. Eh bien ! Nous reconnaissons combien est vrai cet inventaire effrayant du contenu du cœur de l'homme, de notre propre cœur (v. 19, 20) ! Quand bien même nous le masquons sous des apparences flatteuses et respectables !


32 - Matthieu 15 v. 21 à 39

Jésus rend visite aux quartiers de Tyr et de Sidon. Ces villes païennes, avait-il déclaré, étaient moins coupables que celles de la Galilée où il avait accompli la plupart de ses miracles (ch. 11 v. 21, 22). Mais elles n'avaient aucune part aux bénédictions du « Fils de David » (v. 22) ; elles étaient étrangères aux alliances de la promesse (Éph. 2 v. 12). C’était notre cas, ne l’oublions pas, à nous gens des nations. Le Seigneur, par une parole inhabituelle dans sa bouche, commence par souligner cela à la pauvre Cananéenne qui le supplie pour sa fille. Et cette femme reconnaît sa complète indignité. Quand nous prenons notre place devant Dieu la grâce peut briller de tout son éclat. En effet, s'il y avait du côté de l'homme le moindre droit ou le moindre mérite, il ne s'agirait plus de grâce mais de chose due (Rom. 4 v. 4). Pour mesurer toujours mieux la grandeur de cette grâce envers nous, n'oublions jamais notre misère et notre indignité devant Dieu.

Puis le Seigneur se tourne à nouveau vers son peuple. Selon le Ps. 132 v. 15, il bénit abondamment ses vivres et rassasie de pain ses pauvres. Et ce qui le fait agir, dans ce second miracle comme dans le premier, c'est la compassion dont son cœur est étreint pour ces foules (v. 32; ch. 14 v. 14).


33 - Matthieu 16 v. 1 à 12

Une nouvelle fois les pharisiens demandent un signe (ch. 12 v. 38…) ; une nouvelle fois Jésus les renvoie au signe de Jonas : sa mort qu'Il allait accomplir. Les chrétiens parvenus aujourd'hui à la veille du retour du Seigneur Jésus, n'ont pas davantage de signes à attendre avant sa venue. Leur foi repose sur sa promesse et non sur des preuves visibles, sans quoi elle ne serait plus la foi. Et pourtant, que d'indices nous montrent que nous arrivons à la fin de l'histoire de l'Église ici-bas ! L'orgueil de l'homme s'enfle plus que jamais ; le monde christianisé manifeste les caractères annoncés en 2 Tim. 3 v. 1 à 5. Signes extérieurs aussi : le peuple juif retourne dans son pays, les nations d’Europe cherchent à s'unir dans le cadre de l'ancien empire romain… Ouvrons les yeux, levons-les vers le ciel : Jésus revient.

Le Seigneur laisse ces incrédules et s'en va (v. 4). Mais ce sont maintenant ses propres disciples qui l'attristent par leur manque de confiance et de mémoire comme ils l'ont affligé au ch. 15 v. 16, 17 par leur manque d'intelligence. Ne leur ressemblons-nous pas quelquefois ? Retenons l'exhortation que Dieu nous donne par la bouche de Pierre lui-même, à rejeter sur Lui tout notre souci, car Il a soin de nous (1 Pier. 5 v. 7).


34 - Matthieu 16 v. 13 à 28

La question que pose le Seigneur à ses disciples nous apprend qu'à son sujet les opinions sont partagées, et c'est encore le cas aujourd'hui. Mais vous, lecteur, pouvez-vous dire qui est Jésus et ce qu'Il est pour vous ? Le Père dicte à Simon sa magnifique confession : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Voilà l'inébranlable fondement sur lequel le Seigneur édifiera son Assemblée, dont chaque croyant, comme Simon, deviendra une pierre vivante. Comment les forces du mal prévaudraient-elles contre ce qui est à Christ et qu'Il bâtit lui-même ? Et le Seigneur honorera son disciple d'une mission particulière : celle d'ouvrir (par ses prédications) les portes du royaume aux Juifs et aux nations (Act. 2 v. 36; 10 v. 43).

« Dès lors », Jésus, mentionnant l'Assemblée, doit parler du prix qu'il va payer pour l'acquérir : ses souffrances et sa mort. Hélas ! le pauvre Pierre, qui l'instant d'avant parlait « comme oracle de Dieu » devient ici un instrument de Satan. Ce dernier cherche à détourner Christ de son chemin d'obéissance, mais il est aussitôt reconnu et repoussé.

Jésus qui s'avance le premier dans la voie de l'entier renoncement ne cache pas ce que cela comporte de venir après Lui (comp. ch. 10 v. 37 à 40). Sommes-nous prêts à le suivre coûte que coûte (Phil. 3 v. 8) ?


35 - Matthieu 17 v. 1 à 13

Le ch. 16 se terminait sur la pensée des souffrances et de la mort de Jésus. Le ch. 17 s'ouvre sur son apparition en gloire qui répond à la promesse faite aux disciples (ch. 16 v. 28). Après le mépris dont son Fils a été l'objet de la part de son peuple Israël et toutes les formes d'incrédulité qu'Il a rencontrées au chapitre précédent, Dieu a voulu donner à des témoins choisis d'entre les hommes un avant-goût de ce que sera sa majesté royale. Quelle scène grandiose ! Mais les trois disciples sont incapables de la supporter. L'effroi s'empare d'eux (après le sommeil : Luc 9 v. 32). Et finalement il est nécessaire que Dieu prenne la parole pour empêcher que son Bien-aimé ne soit confondu avec les deux compagnons de sa gloire. Plus tard seulement, après la résurrection, les disciples comprendront la portée de cette vision magnifique et seront autorisés à la raconter. C'est ce que fera Pierre dans sa 2º épître (ch. 1 v. 17, 18). Mais à présent, tandis que Moïse et Élie retournent à leur repos, le Fils de Dieu revêt de nouveau l'humble « forme d'esclave » qu'il n'avait quittée que pour un moment, et descendant de la montagne, il reprend tout seul le chemin de la croix.


36 - Matthieu 17 v. 14 à 27

L'adoration du chrétien a pour effet de le transporter en esprit « sur la montagne », dans la compagnie du Seigneur glorifié. Puissions-nous connaître plus souvent de tels moments ! Mais il faut savoir redescendre avec lui au milieu des circonstances de la vie dans ce monde, ce monde où Satan règne. C'est l'expérience que font ici les disciples. La guérison de l'enfant lunatique est pour Jésus l'occasion de souligner la toute-puissance de la foi.

La scène des v. 24 à 27 est à la fois instructive et touchante. Pierre, toujours prêt à s'avancer sans réflexion, oubliant la vision de gloire et la voix du Père, s'est engagé au nom de son Maître à acquitter l'impôt du temple. Jésus lui demande avec douceur s'il s'est jamais vu que le fils d'un roi paie des impôts à son propre père. Or lui, Simon, L'avait peu avant reconnu comme le Fils du Dieu vivant ! Après cette mise au point, le Seigneur charge Pierre de payer tout de même cette somme qu'Il ne doit pas. Mais en même temps il manifeste sa puissance : il est Celui qui domine sur toute la création, y compris les poissons de la mer (Ps. 8 v. 6 à 8). Et il manifeste aussi son amour : Il s'associe son faible disciples en payant également pour lui.


37 - Matthieu 18 v. 1 à 14

Le monde se complaît dans ce qui est grand. Les disciples n'échappent pas à cet esprit. Ils désirent savoir qui est le plus grand dans le royaume des cieux. Le Seigneur leur répond que la première chose est d'y entrer et que pour cela, il faut au contraire être petit. Afin de bien graver cet enseignement dans leur esprit, il appelle un petit enfant et le place au milieu d'eux. Nous avons peut-être de jeunes enfants dans notre entourage. Eux aussi sont placés près de nous comme des modèles de confiance et de simplicité. Gardons-nous de les mépriser à cause de leur faiblesse, de leur ignorance et de leur naïveté. Et gardons-nous davantage encore de les scandaliser. Le mauvais exemple d'un aîné est le pire des pièges devant les pas de ses cadets. Jésus répète donc ici ce qu'il a déjà dit au sujet des occasions de chute (comp. v. 8, 9 et ch. 5 v. 29, 30).

Bien loin de dédaigner ces petits, Dieu répond à leur faiblesse par des soins particuliers. Des anges sont chargés de veiller sur eux. Et n'oublions pas que le Seigneur Jésus est venu pour les sauver (v. 11) ; ils sont mis au bénéfice de son œuvre s'ils meurent sans avoir atteint l'âge de responsabilité. La parabole de la brebis perdue nous apprend quelle est la valeur d'un seul de ces agneaux pour le bon Berger.


38 - Matthieu 18 v. 15 à 35

Le Seigneur explique comment doivent se régler les torts entre frères (v. 15 à 17). Et nous pouvons y rattacher son enseignement concernant le pardon (v. 22; comp. Éph. 4 v. 32 et Col. 3 v. 13). Mais c'est aussi pour lui l'ocacsion de reprendre le sujet de l'Assemblée en nous donnant un verset, ou plutôt une promesse, d'une importance capitale : « Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d'eux » (v. 20). De cette présence découle tout ce dont a besoin le plus faible rassemblement de croyants réunis au nom de Jésus. La bénédiction pourrait-elle manquer quand celui qui en est la source est là au milieu de ceux qui s'attendent à Lui ? Cette promesse est ici spécialement en rapport avec l'autorité conférée à l'assemblée (lier et délier) et avec la prière des deux ou trois à laquelle tout est accordé. Malheureusement certains chrétiens semblent oublier l'importance des réunions de prière.

La parabole de l'esclave aux dix mille talents (une somme fabuleuse), nous rappelle la dette incalculable que Dieu nous a remise en Christ (Esd. 9 v. 6). Que sont à côté d'elle les petites injustices que nous pourrons avoir à subir ? Le pardon divin dont nous avons été les objets nous rend responsables d'exercer à notre tour la miséricorde.


39 - Matthieu 19 v. 1 à 26

Au début de ce chapitre, Jésus répond à une question des pharisiens en condamnant de nouveau le divorce (voir ch. 5 v. 31, 32).

Puis il bénit les petits enfants qui lui sont amenés et reprend ses disciples qui voudraient les en empêcher. Faisons-nous partie de ceux qui apportent de jeunes âmes au Seigneur par la prière ? Ou bien sommes-nous au contraire de ceux qui les empêchent de venir ?

Au v. 16 nous voyons un jeune homme s’approcher de Jésus avec un heureux désir : obtenir la vie éternelle. Seulement la question était mal posée et le Seigneur voudrait le faire comprendre à son visiteur. « Tu veux faire le bien ? Eh bien ! Voici les commandements » ! La réponse du jeune homme montre qu'il ne réalisait pas son incapacité de faire quelque bien que ce soit. Alors le Seigneur lui apprend qu'une idole habite dans son cœur. Ce sont ses biens temporels, obstacle qui empêche tant de personnes de venir à Christ et de le suivre ! Non, la vie éternelle ne s'obtient pas en faisant du bien. Et les meilleures dispositions avec les plus grands dons naturels ne servent à rien pour la mériter… parce qu'elle ne se mérite pas. Elle est le don gratuit que Jésus fait à ceux qui le suivent (Jean 10 v. 28).


40 - Matthieu 19 v. 27 à 30 ; 20 v. 1 à 16

Cette question qui préoccupait tant les disciples, savoir qui serait premier et dernier dans le royaume des cieux est illustrée par une nouvelle parabole. Nous serions assez disposés peut-être à prendre le parti des ouvriers mécontents et à trouver injuste la façon dont agit ce maître. Mais considérons le récit de plus près. Les ouvriers du matin étaient « tombés d'accord » avec le propriétaire (v. 2, 13). Ils estimaient leur travail à un certain prix. Au contraire les suivants ont fait confiance au maître pour fixer « ce qui sera juste » (v. 4, 7). Ils n'ont pas à le regretter. Dans le royaume des cieux, la récompense n'est jamais un droit. Tous sont des esclaves inutiles selon Luc 17 v. 10 ; personne ne mérite rien. Tout dépend de la grâce souveraine de Dieu et chacun reçoit ce qu’il lui faut pour vivre, indépendamment de son travail. D'autre part, les ouvriers de la onzième heure ne sont-ils pas en réalité les moins favorisés de tous ? Ils ont manqué l'occasion et la joie de servir ce bon maître pendant la plus grande partie de la journée. « Jésus est le meilleur maître » — dit un cantique — servons-le dès notre enfance, c'est à lui qu'on ne peut être ni trop tôt ni trop longtemps.

Dans l'histoire des voies de Dieu, les premiers ouvriers tombés d'accord avec le maître représentent Israël sous le régime de l'alliance ; ceux de la onzième heure nous parlent des « nations », objets de la grâce de Dieu.


41 - Matthieu 20 v. 17 à 34

C'est sur un sujet particulièrement intime et solennel que le Seigneur Jésus cherche la compréhension de ses disciples : les souffrances et la mort qui l'attendent à Jérusalem. Eh bien ! La mère de Jacques et de Jean choisit ce moment pour lui faire une demande intéressée. Elle serait fière de voir ses fils occuper les places d'honneur dans le royaume du Messie. Et les dix de manifester leur indignation ! Non pas peut-être parce que la demande était égoïste et inopportune, mais parce que, secrètement, chacun d'eux ambitionnait cette première place (Luc 22 v. 24). Hélas ! Après tout ce que le Seigneur leur avait dit, ce petit enfant qu'il avait placé au milieu d'eux, ils n'avaient donc rien compris ni retenu ? Ne les jugeons pas ! Combien de peine nous avons à apprendre nos leçons, les mêmes leçons ! Combien nous leur ressemblons !

Alors, sans un reproche, avec une patience infinie, le Maître reprend son enseignement. Et, cette fois, il l'appuie de son propre exemple par le v. 28, thème éternel de l'adoration des rachetés.

Poursuivant son chemin qui monte à Jérusalem, Jésus guérit deux aveugles à la porte de Jéricho. Soulignons chez ceux-ci la belle insistance de la foi et chez le Seigneur son immense compassion.


42 - Matthieu 21 v. 1 à 17

Dans chacun des trois premiers évangiles, la traversée de Jéricho et l'entrée à Jérusalem marquent le début de la dernière partie du voyage de notre Sauveur ici-bas. L'accomplissement de Zach. 9 v. 9 était pour Israël une nouvelle preuve que c'était bien son Messie qui venait le visiter. Il était impossible de le confondre avec un autre : « Juste et ayant le salut, humble et monté sur un âne… ». On se représente plutôt un roi hautain et superbe, faisant son entrée dans sa capitale sur un cheval de guerre, à la tête de ses armées. Mais un roi humble et débonnaire voilà une notion bien étrangère aux pensées des hommes.

Ces caractères de grâce et de douceur n'empêchent nullement le Seigneur d'agir avec la plus grande sévérité lorsqu'il voit que les droits de Dieu sont foulés aux pieds (v. 12…). Il doit en être de même de ceux qui sont ses disciples. La douceur qui doit les caractériser n'exclut pas la plus grande fermeté (1 Cor. 15 v. 58). La présence de Jésus dans le temple produit divers effets : En premier lieu une immédiate purification. Mais en même temps la guérison en grâce des infirmes qui viennent à Lui. Puis la louange de la part des petits enfants. Enfin également l'indignation et l'opposition des ennemis de la vérité.


43 - Matthieu 21 v. 18 à 32

Sur le chemin de Jérusalem, Jésus accomplit un miracle qui, exceptionnellement, n'est pas un miracle d'amour, mais un signe avertisseur du jugement qui va tomber sur le peuple. Considérons ce figuier : Rien que des feuilles ! Toutes les formes extérieures de la piété, mais pas un seul fruit ! C'était l'état d'Israël… et c'est celui de tous les soi-disants chrétiens !

Ce miracle est pour Jésus l'occasion de rappeler à ses disciples la toute-puissance de la prière de la foi. Puis il entre de nouveau dans le temple où les responsables du peuple viennent contester son autorité. Par sa question, le Seigneur leur fait comprendre qu'ils ne peuvent reconnaître cette autorité s'ils n'ont pas reconnu d'abord la mission de Jean le baptiseur. Comme le second fils d’une autre parabole (Luc 15 v. 29), les chefs du peuple faisaient ostensiblement profession d'accomplir la volonté de Dieu. Mais en réalité elle restait pour eux lettre morte (Tite 1 v. 16). D'autres au contraire, autrefois rebelles, pécheurs notoires, se sont repentis à la voix de Jean et ont fait ensuite cette volonté. Enfants de parents chrétiens, nous risquons d'être largement devancés au ciel par des gens pour lesquels nous éprouvons peut-être maintenant du mépris ou de la condescendance (voir ch. 20 v. 16). Pensons à notre responsabilité !


44 - Matthieu 21 v. 33 à 46

Une autre parabole illustre le terrible état du peuple et de ses mauvais conducteurs. Dieu attendait du fruit de sa vigne Israël. Il n'avait rien négligé pour en obtenir (comp. És. 5 v. 1, 2). Or les Juifs (et les hommes en général) ont montré non seulement leur incapacité d'en produire, mais un esprit de révolte et de haine contre le légitime Possesseur de toutes choses. Ils ont méconnu et rejeté ses esclaves les prophètes, ils s'apprêtent maintenant à chasser — et de quelle manière — l'Héritier lui-même, afin de rester seuls maîtres de l'héritage — c'est-à-dire du monde (1 Thess. 2 v. 15).

Le Seigneur amène ces hommes à prononcer leur propre condamnation (v. 40, 41). Puis il montre qu'il est lui-même la « maîtresse pierre de coin, élue, précieuse » que Dieu avait posée en Israël. Ceux qui bâtissaient (les chefs des Juifs) n'en avaient pas voulu selon le Ps. 118 v. 22, 23. Alors il est devenu à la fois la pierre d'angle d'une « maison spirituelle » : l'Assemblée, et « un rocher de chute » pour les désobéissants (1 Pier. 2 v. 4 à 8). Selon ce passage, Christ est, à proprement parler, la pierre de touche de la foi. Précieux auprès de Dieu, et ayant ce prix pour nous qui croyons, il est rejeté par les hommes et devient une pierre d'achoppement pour les incrédules.


45 - Matthieu 22 v. 1 à 22

La parabole des noces du fils du roi complète celle des méchants cultivateurs. Elle montre ce qui se passera après le rejet de l'Héritier. Les Juifs, premiers conviés, refusent la grâce annoncée par les apôtres (les esclaves du v. 3). Alors ces derniers se tourneront vers les « nations » (Act. 13 v. 46).

Dieu fait aux hommes l'honneur et la grâce de les inviter. Vous avez, vous aussi, sa lettre d'invitation entre les mains. Hélas ! Le mépris et l'opposition sont les deux réponses qu'il reçoit généralement (Héb. 2 v. 3). Car il ne suffit pas d'être convié (v. 3), il faut accepter, venir… et venir à la manière ordonnée par Dieu, c'est-à-dire avec cette robe de justice fournie par le Roi lui-même (comp. Phil. 3 v. 9). L'homme du v. 11 avait pensé que ses propres habits feraient aussi bien l'affaire. Il représente ceux qui s'imaginent être reçus au ciel avec leur propre justice ; ils se joignent à l'Église mais ne reçoivent pas Christ comme leur Sauveur personnel (ch. 5 v. 20; Rom. 10 v. 3, 4). Quelle confusion les attend et quel terrible sort final !

Sourds à tous ces enseignements, les pharisiens et les hérodiens s'approchent avec une question calculée pour « enlacer » Jésus. Mais il discerne aussitôt le piège enrobé de flatteries. Et sa réponse inattendue retourne la flèche à ceux qui l'avaient envoyée.


46 - Matthieu 22 v. 23 à 46

D'autres contradicteurs, les sadducéens, viennent au Seigneur avec une question oiseuse. Ils pensent par leur récit démontrer l'extravagance de la résurrection. Avant d'en donner la preuve par les Écritures, Jésus s'adresse à la conscience de ces hommes et leur montre qu'ils discutent sans connaître la Parole, sur la base incertaine (et toujours fausse) de leurs propres pensées. C'est ce que font aujourd'hui nombre de personnes, en particulier celles qui appartiennent à des sectes d'erreur et de perdition.

Battus sur le terrain de l'Écriture, les ennemis de la vérité reviennent à la charge (v. 34 à 40). Ils reçoivent en réponse un résumé magistral de la loi tout entière… qui les condamne sans appel. Alors, à son tour, Jésus pose à ses interlocuteurs une question qui leur ferme la bouche. Rejeté, celui qui est à la fois le Fils et le Seigneur de David allait occuper une position glorieuse. Et ceux qui, envers et contre tout, voulaient rester ses ennemis, trouvaient eux aussi la place qui leur est réservée… comme le marchepied de ses pieds (v. 44). Il est toujours impressionnant de voir des personnes si déterminées à suivre leur propre chemin qu'elles refusent de s'incliner devant les enseignements bibliques les plus clairs (2 Tim. 3 v. 8).


47 - Matthieu 23 v. 1 à 22

Jésus, qui a déjoué toutes les attaques des chefs religieux, met maintenant en garde contre eux les disciples et les foules. Ce qu'ils disaient de faire était en général excellent ; malheureusement ce qu'ils faisaient était bien différent (voir ch. 21 v. 30). Nous qui avons peut-être appris tant de vérités bibliques et qui savons fort bien à l'occasion les rappeler aux autres, sommes-nous sûrs de les mettre nous-mêmes en pratique (Jean 13 v. 17; Rom. 2 v. 21…) ?

Quel contraste entre ces conducteurs-là et Christ le seul vrai conducteur (v. 8, 10) ! Eux recommandaient la loi ; lui l'accomplissait (ch. 5 v. 17). Eux chargeaient sur les autres des « fardeaux pesants et difficiles à porter » (v. 4) ; lui appelait ceux qui se fatiguaient et qui étaient chargés, pour leur donner du repos (ch. 11 v. 28). Eux choisissaient les premières places (v. 6) ; lui, de la crèche à la croix, a pris constamment la dernière. Il a été serviteur avant d'être conducteur (v. 11). Nul ne sera plus haut élevé, car nul ne s'est abaissé plus profondément. Mais de leur côté ces scribes et ces pharisiens, qui poursuivaient leur propre gloire, iront à la ruine et à la perdition. Au lieu des béatitudes du commencement de son ministère, « malheur » est le mot terrible que le Sauveur doit prononcer maintenant par sept fois contre ces hommes si responsables.


48 - Matthieu 23 v. 23 à 39

Dans ces paroles véhémentes, le Seigneur condamne solennellement ce qu'on peut appeler « le clergé » en Israël. Ils étaient doublement coupables, ces guides aveugles qui, non seulement n'entraient pas eux-mêmes dans le royaume des cieux, mais qui de plus abusaient de leur position d'autorité pour empêcher les autres d'entrer (v. 13). Pointilleux pour de très petites choses, ils négligeaient les principales : le jugement, la miséricorde, la fidélité (v. 23). Avec tout cela, leur masque hypocrite trompait la confiance des simples. Jésus, rempli d'indignation, découvre leur vrai visage : Ce sont des « sépulcres blanchis » (morts intérieurement), des « serpents », des meurtriers, fils de meurtriers.

Avant de quitter le temple et de laisser déserte cette maison où Dieu n'avait plus sa place, Jésus s'exprime en termes pathétiques au sujet du jugement qui allait tomber sur Jérusalem. Oui, nous comprenons un peu ce qu'a été pour son cœur divinement sensible ce mépris de la grâce offerte : « Vous ne l'avez pas voulu » (ch. 22 v. 3; Os. 11 v. 7) ! Parole accablante ! Parmi ceux qui devront l'entendre un jour, quel homme pourra rendre Dieu responsable de son malheur éternel ? Le salut en Christ lui aura été offert. Et il ne l'aura pas voulu.


49 - Matthieu 24 v. 1 à 14

Les disciples cherchent à faire partager au Seigneur leur fierté au sujet de ce temple qui semble défier le temps… mais qui sera bientôt détruit. Aussi, les prenant à part, il va leur exposer dans les ch. 24 et 25 la succession des événements prophétiques. Avant de répondre une à une à leurs trois questions (Quand auront lieu ces choses ? v. 15 à 28; quel sera le signe de sa venue ? v. 29 à 31; quel sera le signe de la consommation du siècle ? v. 32 à 51), le Seigneur commence par parler à leur conscience (v. 4). Une vérité doit toujours avoir un effet moral : par exemple celui d'augmenter la crainte de Dieu ou l'amour pour le Seigneur. Sans quoi la curiosité seule est nourrie et la conscience s'endurcit. Ici, il s'agit pour les disciples de prendre garde. Ils sont encore de « petits enfants » dans la foi. Ils connaissent le Père que Jésus leur a révélé (ch. 11 v. 27). Mais ils ne sont pas armés contre ceux que 1 Jean 2 v. 18 appelle « plusieurs antichrists », autrement dit les propagateurs d'erreurs diverses, et ils ont besoin d'être avertis. Satan cherche à séduire par des contrefaçons (2 Thess. 2 v. 9, 10). Avertis comme nous le sommes, ne nous laissons pas troubler (v. 6). Et veillons à ce que notre amour pour Dieu et pour nos frères ne se refroidisse pas.


50 - Matthieu 24 v. 15 à 31

Les événements annoncés dans ces versets concernent Israël et ne se produiront qu'après l'enlèvement de l'Église. Mais pour bien montrer qu'ils sont la conséquence de Son rejet aux chapitres précédents, le Seigneur s'adresse à ses disciples comme si leur génération devait traverser cette terrible période. En réalité quand l'Antichrist séduira les nations, souillera le temple (v. 15) et persécutera les fidèles (v. 16…), les chrétiens de l'économie actuelle ne seront plus sur la terre. Ainsi tous les avertissements et les encouragements donnés ici ne nous concernent pas directement. Mais Jésus lui-même porte un grand intérêt à ces circonstances qui précèdent sa venue en gloire (v. 30). Et il pense avec une profonde sympathie aux fidèles qui souffriront alors. Il suppose aussi que ceux qu'il appelle ses amis partagent cet intérêt, cette sympathie (Jean 15 v. 15). Nous en parler à l'avance (v. 25) constitue de sa part une grande marque de confiance et d'amour (comp. Gen. 18 v. 17). N'est-ce pas là une raison suffisante pour chercher à comprendre ces sujets de la prophétie ? Et de plus, c'est une source d'exhortations profitables en tous temps à tous les témoins du Seigneur. Exhortations telles que : Persévérez (v. 13) ; priez (v. 20) ; veillez (v. 42).


51 - Matthieu 24 v. 32 à 51

Le Seigneur interrompt son exposé prophétique pour exhorter les siens à la vigilance et au service. Le jugement va tomber subitement sur le monde. Il frappera les incrédules et les moqueurs. Il atteindra également les indifférents, les indécis, les enfants de chrétiens qui ne sont pas en même temps des enfants de Dieu. Peut-être est-ce votre cas ? « C'est pourquoi, vous aussi, soyez prêts » dit le Seigneur à chacun (v. 44). Au v. 45 un beau service est placé devant ceux qui ont été établis par Lui : distribuer autour d'eux la nourriture de la Parole (Act. 20 v. 28; 1 Tim. 1 v. 12). Deux conditions sont à remplir : La fidélité, pour connaître cette Parole et ne pas s'en écarter, la prudence, pour l'adapter aux besoins et aux circonstances des autres. Mais dans la grande chrétienté demeurent aussi de méchants esclaves. Ils ont dominé durement sur les âmes ; ils se sont enivrés de plaisirs avec le monde (comp. 1 Thess. 5 v. 7…). La cause : c'est qu'au fond d'eux-mêmes ils ne croient pas au retour du Maître. Car le serviteur de Christ ne peut être fidèle et prudent qu'en gardant un heureux secret : chaque jour il attend le Seigneur. « Mon âme attend le Seigneur, plus que les sentinelles n'attendent le matin… » s'écrie l'auteur du Ps. 130.


52 - Matthieu 25 v. 1 à 13

Selon la coutume orientale, un époux arrivant de nuit pour le festin de ses noces était éclairé et escorté par des jeunes filles, amies de l'épouse (nous dirions aujourd'hui des demoiselles d'honneur ; comp. Ps. 45 v. 9 et 14). Le Seigneur emploie cette illustration touchante pour nous montrer de quelle manière il devait être attendu, lui, le céleste Époux. Chose juste, les chrétiens dans leur ensemble se sont lassés de cette attente ! Le sommeil spirituel s'est emparé d'eux tous et a duré bien des siècles. Il a fallu qu'à un moment récent de l'histoire de l'Église, appelé très justement le Réveil, retentisse ce « cri de minuit » : « Voici l'époux !… ». Le Seigneur revient ! Comme conséquence une différence est apparue : Les jeunes filles prudentes ont de l'huile dans leur lampe ; ainsi les croyants véritables sont prêts pour la venue du Maître et leur lumière, celle du Saint Esprit, peut briller dans la nuit du monde. D'autres personnes comme ces vierges folles, auront professé attendre le Seigneur sans posséder sa vie. C'est indûment qu'elles portaient le beau titre de chrétien. Terrible illusion et non moins terrible réveil !

Ah ! Que chacun s'interroge pendant qu'il est temps encore : Y a-t-il de l'huile dans ma lampe ? Suis-je prêt pour Son retour (Rom. 8 fin du v. 9) ?


53 - Matthieu 25 v. 14 à 30

La parabole des dix vierges se rapportait à l'attente du Seigneur. Celle des talents considère le côté du service. La vie du chrétien après sa conversion revêt ce double caractère : « servir le Dieu vivant et vrai et attendre des cieux son Fils » (1 Thess. 1 v. 9, 10). Car attendre le Seigneur ne signifie pas se croiser les bras jusqu'à ce qu'il vienne. Au contraire chaque racheté a le privilège de pouvoir travailler pour Lui. Et il a reçu dans ce but, un certain nombre de talents qu'il est responsable de faire fructifier : santé, mémoire, intelligence, loisirs, biens matériels… Par-dessus tout il possède la Parole divine avec la connaissance qui y correspond (1 Cor. 2 v. 12). Chers amis, même si nous sommes sauvés, nous pouvons ressembler plus ou moins au méchant esclave. Sommes-nous sûrs de ne pas avoir égoïstement, paresseusement, et de toute manière malhonnêtement, enfoui l'un ou l'autre de ces dons qui appartiennent au Maître ? Oui, qu'aurons-nous à lui rendre quand il viendra ? Pourra-t-il nous faire entrer dans sa joie, celle de l'œuvre achevée et de l'amour satisfait, joie qui était aussi « devant lui » (Héb. 12 v. 2) ? La récompense, notons-le, est la même pour les deux premiers esclaves. Ce qui a du prix pour le Seigneur, ce n'est pas tant les résultats (toujours peu de chose) que la fidélité.


54 - Matthieu 25 v. 31 à 46

Le v. 31 reprend le cours de la prophétie au moment où l'avaient laissé les v. 30 et 31 du ch. 24, c'est-à-dire à la venue du Seigneur en gloire pour son peuple terrestre. Pour ceux des « nations » présents sur la terre (v. 32) sonnera alors le jour des récompenses ou du châtiment. Et ce qui fera la différence entre eux, ce sera la manière dont ils auront accueilli les ambassadeurs du Roi (ses frères — ici les juifs — v. 40) quand ceux-ci leur annonçaient l'évangile du royaume (ch. 24 v. 14).

Certains ont voulu se servir de cette parabole pour appuyer la doctrine du salut par les œuvres. Mais il est clair que nous sommes ici en dehors du temps de l'Église et de la foi chrétienne proprement dite.

Toutefois, en laissant de côté cette question du salut, la déclaration du Roi est pleine d'instruction pour nous chrétiens. Si le Seigneur Jésus était sur la terre aujourd'hui, quel empressement nous mettrions à le recevoir, à le servir, bref à satisfaire ses moindres désirs. Eh bien ! Ces occasions nous les avons tous les jours. Dons, hospitalité, visites, tout ce que nous faisons par amour pour quelqu'un, c'est d'abord pour Lui que nous l'accomplissons (comp. Jean 13 v. 20; 1 Cor. 12 v. 12). Inversement ce que nous ne faisons pas, nous le refusons au Seigneur.


55 - Matthieu 26 v. 1 à 16

Le Seigneur a terminé ses enseignements. Maintenant les derniers événements vont s'accomplir. Pendant qu'à Jérusalem se trame le conseil des méchants (v. 3 à 5), une scène bien différente se déroule à Béthanie. Rejeté et haï par les grands de son peuple, Jésus trouve parmi d'humbles fidèles l'accueil, l'amour et, nous pouvons bien dire, l'adoration qui lui reviennent. N'ayant plus place dans le temple, il est reçu dans la maison de Simon le lépreux. La royauté lui a été refusée, mais un parfum de grand prix est répandu sur sa tête, figure de l'onction royale. Cette femme discerne et honore le Messie d'Israël. « Pendant que le roi est à table, mon nard exhale son odeur » (Cant. 1 v. 12). Le Seigneur est seul à comprendre et à apprécier son acte. Mais qu'importe ! Du moment que Lui y trouve du plaisir, personne n'a le droit de donner du déplaisir à cette femme. De nouveau nous passons avec le v. 14 à une scène de ténèbres. Le traître Judas qui venait de respirer lui aussi l'odeur du parfum, accomplit son forfait et reçoit son salaire : trente pièces d'argent, le prix d'un esclave. Mais le prophète Zacharie l'appelle, et non sans ironie, un prix magnifique, parce que c'est celui auquel le Fils de Dieu devait être estimé (Zach. 11 v. 13).


56 - Matthieu 26 v. 17 à 30

On peut penser à ce qu'ont été les sentiments du Seigneur en mangeant cette pâque avec ses disciples. Elle était la figure de ce dont lui-même allait être la réalité. Encore quelques moments et le saint Agneau de la Pâque serait sacrifié (1 Cor. 5 v. 7). Mais il lui restait d'abord à donner à ses disciples une marque toute particulière de son amour. Chaque année, depuis la grande nuit de l'exode, la pâque annonçait en figure une œuvre à venir. Désormais la cène rappellera chaque premier jour de la semaine au croyant que cette œuvre est accomplie. Toutes les fois que nous la célébrons, nous annonçons la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne (1 Cor. 11 v. 26).

Après leur avoir distribué le pain, Jésus donne aussi la coupe aux siens en leur disant : « Buvez-en tous ». Oui, il veut que chacun d'eux participe avec lui à ce repas d'amour (sauf Judas qui est sorti : Jean 13 v. 30). En sont-ils dignes ? Pierre va le renier ; tous les autres s'enfuiront. Malgré cela Jésus leur dit — et dit encore à ses rachetés : « Buvez-en tous ». Puis il leur explique la valeur inestimable de son sang qui va être versé « pour plusieurs en rémission de péchés ». Lecteur, êtes-vous parmi ces « plusieurs » ? S'il en est ainsi, quelle sera votre réponse au désir exprimé par le Seigneur Jésus (comp. Ps. 116 v. 12 à 14) ?


57 - Matthieu 26 v. 31 à 46

Plein de confiance en lui-même, Pierre s'est déclaré prêt à mourir avec le Seigneur. Il n'ira pas loin, nous le verrons.

Puis Jésus, ayant enjoint à ses disciples de veiller et de prier avec lui, s'avance seul dans ce jardin où il devait donner la preuve suprême de son dévouement à la volonté du Père. Cette volonté, qui n'avait cessé de faire les délices du Fils, comporte maintenant une double et terrible nécessité : l'abandon de Dieu, infiniment triste pour le cœur de son Bien-aimé ; et le fardeau du péché qu'Il devait porter, avec la mort son salaire, — profondément angoissante pour l'Homme parfait. Ainsi la tristesse et l'angoisse ont envahi son âme (v. 37). Ah ! Il réalise tout ce que représente ce terrible chemin de la croix, dont Satan à cette heure encore fait tous ses efforts pour le détourner. Mais il reçoit la coupe de la main de son Père : « Que ta volonté soit faite » !

Dans sa grâce, Dieu nous a permis d'assister à ce combat du Sauveur à Gethsémané, d'entendre sa prière instante et douloureuse. Qu'il nous garde d'avoir, comme les trois disciples — ceux qui forment pourtant autour de lui le cercle le plus intime — des cœurs assoupis et indifférents à sa souffrance ! Qu'il veuille au contraire pénétrer nos âmes, en y pensant, de reconnaissance et d'adoration !


58 - Matthieu 26 v. 47 à 58

Un disciple n'avait pas dormi comme les autres. C'était Judas. Le voici à la tête d'une troupe menaçante venue s'emparer de Jésus. Et quel moyen choisit le misérable pour désigner son Maître ? Le baiser empressé de l'hypocrisie. « Ami — lui répond le Sauveur — pourquoi es-tu venu ? ». Dernière question propre à sonder l'âme du malheureux Judas ! Mais il est trop tard désormais pour le « fils de perdition » (Jean 17 v. 12). Ces flèches pour la conscience (voir aussi v. 55) sont les seuls actes de défense de Celui qui se livre lui-même. Les douze sont défaillants, mais au même moment plus de douze légions d'anges sont pour ainsi dire l'arme au pied, prêtes à intervenir sur sa demande au Père. Toute la puissance de Dieu est à sa disposition s'il veut y faire appel. Mais son heure est venue. Loin de se dérober ou de se défendre, il retient au contraire le bras de son disciple trop impulsif, lequel donne l'instant d'après la vraie mesure de son courage en fuyant avec ses compagnons !

Mais déjà, dans le palais du souverain sacrificateur, les scribes avec les anciens sont assemblés en pleine nuit pour accomplir la suprême injustice (Ps. 94 v. 21).


59 - Matthieu 26 v. 59 à 75

Les chefs du peuple tiennent Jésus en leur pouvoir. Mais il leur manque un motif permettant de le condamner. Car l'Homme parfait n'offre aucune prise à leurs accusations. Ils en sont réduits à chercher contre lui « quelque faux témoignage » (Ps. 27 v. 12; 35 v. 11, 12). Et même celui-ci est difficile à trouver, car il doit pourtant avoir une apparence de réalité. Enfin deux faux témoins se présentent avec une parole qu'ils ont tordue (comp. v. 61 avec Jean 2 v. 19). Mais ce qui sert de prétexte pour condamner Jésus, c'est sa déclaration solennelle qu'il est le Fils de Dieu, prêt à venir en puissance et en gloire ! La peine de mort est prononcée. Et aussitôt la brutalité et la lâcheté des hommes se donnent libre cours (v. 67, 68). La première partie de ce que le Sauveur avait plus d'une fois annoncé aux siens s'est accomplie (ch. 16 v. 21; 17 v. 22; 20 v. 18, 19).

Pour Pierre aussi l'heure est sombre, mais pour une raison bien différente. Satan qui n'a pu ébranler le Maître, va faire trébucher le disciple. À trois reprises, le pauvre Pierre renie Celui pour lequel il s'était déclaré prêt à mourir. Il va jusqu'à prendre un langage grossier pour donner le change. Car auparavant sans qu'il s'en rendît compte, sa manière de parler l'avait fait reconnaître comme disciple de Jésus.


60 - Matthieu 27 v. 1 à 18

Le jour se lève. Un jour comme il n'y en a pas eu de pareil dans l'histoire du monde et de l'éternité ! Les premières lueurs du matin trouvent les principaux sacrificateurs et les anciens machinant la mise à mort qu'ils ont décidée. Mais quelqu'un leur rend visite ; ils le connaissent bien : c'est le traître grâce auquel ils sont parvenus à leurs fins. Que veut-il ? Judas affirme l'innocence de son Maître, rapporte l'argent, exprime son remords.

C'est ton affaire, répondent les autres, sans la moindre compassion. Alors le misérable va se pendre, perdant avec sa vie, son âme, sans parler de l'argent pour lequel il l'avait vendue ! Quant aux sacrificateurs qui n'avaient pas eu de scrupules à acheter le sang innocent, ils en éprouvent quant il s'agit d'en mettre le prix dans le trésor du Temple !

Jésus a été conduit devant Pilate, le gouverneur. Il lui serait facile de trouver auprès de ce magistrat romain un appui contre la haine de son peuple. Mais il garde le silence ; sauf toutefois pour reconnaître son titre de roi des Juifs. « Brebis muette devant ceux qui la tondent… il n'a pas ouvert sa bouche » (És. 53 v. 7; comp. v. 12 et 14 et ch. 26 v. 63).


61 - Matthieu 27 v. 19 à 31

Grande est la perplexité de Pilate en face de l'accusé que lui ont amené les chefs des Juifs. Jamais il n'a eu devant lui un homme comme celui-là. Un double témoignage : celui de sa femme (v. 19) et celui de sa conscience (v. 24 fin) lui donne la conviction qu'il a affaire à un juste. De plus il connaît la perversité de ceux qui l'ont livré par envie (v. 18). Que faire ? Certes, s'il le condamne, il accomplit une injustice. Mais s'il le libère, sa popularité en souffrira certainement. Lavant symboliquement ses mains (mais pas sa conscience) il en rejette la responsabilité sur le peuple qui l'accepte les yeux fermés. Derrière cette foule poussée par les instincts les plus bas, et derrière ses chefs qui l'excitent, Satan poursuit son œuvre de haine. Mais Dieu poursuit aussi son œuvre, toute de grâce et de salut.

Maintenant Jésus est entre les mains des soldats grossiers. Ils lui mettent un simulacre de vêtement royal afin de se moquer de lui avant de le conduire au supplice. Mais un jour, à tous les regards, le Seigneur paraîtra dans toute sa majesté de Roi des rois. Et sa main puissante, cette main qui tenait alors un roseau, se lèvera en jugement contre ses ennemis (comp. v. 29 avec Ps. 21 v. 3, 5, 8).


62 - Matthieu 27 v. 32 à 49

Jésus est conduit du prétoire au Calvaire. Simon de Cyrène est contraint de porter Sa croix. Mais Lui va se charger volontairement d'un fardeau incomparablement lourd : celui du péché, que nul n'a pu prendre à sa place. Il est crucifié entre deux malfaiteurs. « Son accusation écrite », au-dessus de la croix accuse en réalité un peuple qui crucifie son Roi. Ce récit nous est donné brièvement, sans les détails que des hommes n'auraient manqué d'y ajouter pour émouvoir les sentiments. Cependant, à travers le sobre langage de l'Esprit, nous comprenons qu'aucune forme de souffrance n'a été épargnée au bien-aimé Sauveur. Souffrances physiques, mais avant tout indicibles blessures morales. Les moqueurs sont là : ils provoquent Jésus en le mettant au défi de se sauver lui-même (v. 40). (Mais s'il demeure sur la croix, n'est-ce pas précisément pour sauver les autres ?) Ils provoquent Dieu en mettant en doute son amour pour Christ qui ressent infiniment cet outrage (v. 43; Ps. 69 v. 9). Toutefois la souffrance des souffrances pour lui, c'est l'abandon des trois heures. Alors Dieu détourna sa face, quand Jésus fut fait malédiction, expiant mes péchés et les vôtres, et que « son cœur infini, sous ce poids d'un moment, porta l'éternité de notre châtiment ».


63 - Matthieu 27 v. 50 à 66

L'œuvre de l'expiation est achevée, la victoire remportée. C'est avec un puissant cri de triomphe que Christ entre dans la mort. Et Dieu donne aussitôt d'autres preuves de cette victoire : Il déchire le voile du temple, ouvrant « un chemin nouveau et vivant » par où l'homme pourra pénétrer dorénavant dans sa présence avec « une pleine liberté » (Héb. 10 v. 19 à 21). Il ouvre des sépulcres, et la mort est forcée de rendre quelques-uns de ses prisonniers comme signe qu’elle est vaincue.

Puis Dieu veille à l'honneur dû à son Fils. Conformément à la prophétie, Jésus occupe le tombeau d'un homme riche qui, pieusement, s’est occupé de sa sépulture (És. 53 v. 9). Quelques femmes dont le dévouement est rappelé assistent à toute la scène. L'amour ensevelit Celui que la haine a crucifié. Du commencement à la fin de cet évangile cette haine de l'homme s'est acharnée contre Jésus. Dès son berceau elle s'est manifestée en Hérode. Elle le poursuit jusque dans le tombeau, gardé et scellé par les soins des chefs des Juifs. Mais les soldats, le sceau, la pierre, sont autant de vaines précautions ; elles ne serviront qu'à démontrer de façon plus éclatante la réalité de la résurrection.

Détail attristant, les ennemis du Seigneur se souviennent de ce que ses propres disciples ont oublié (v. 63) !


64 - Matthieu 28 v. 1 à 20

C'est matin triomphant de la résurrection. Par elle, Dieu rend un témoignage éclatant à la perfection de la victime, à l'entière satisfaction qu'il trouve dans l'œuvre accomplie. Les gardiens postés au sépulcre, loin de pouvoir s'opposer à ce prodigieux événement, en sont les témoins involontaires… et terrifiés (Ps. 48 v. 5). Mais les sacrificateurs, totalement endurcis, achèteront la conscience de ces hommes comme précédemment celle de Judas.

Les femmes au tombeau reçoivent le message de l'ange. Le cœur rempli à la fois de crainte et de joie, elles s'empressent d'aller le communiquer. Alors elles rencontrent le Seigneur lui-même.

Puis Jésus apparaît à ses onze disciples, au rendez-vous qu'il leur a fixé en Galilée. Il leur donne un « ordre de route » aux v. 19 et 20, une mission d'autant plus importante qu'elle est la dernière volonté de Celui qui la leur confie. Toute l’autorité royale que l’homme lui a refusée, Dieu la lui a donnée dans le ciel et sur la terre et ses disciples ont charge de la faire reconnaître. Mais Jésus donne aussi une promesse aux siens. Elle n'a manqué et ne manquera aucun jour à aucun racheté. « Je suis avec vous tous les jours ». Ainsi finit comme il avait commencé l'Évangile d'Emmanuel : Dieu avec nous (ch. 1 v. 23).