Chaque Jour les Écritures

Livre du prophète Ésaïe

Table des matières :


1 - Ésaïe 1 v. 1 à 17

2 - Ésaïe 1 v. 18 à 31

3 - Ésaïe 2 v. 1 à 22

4 - Ésaïe 3 v. 1 à 15

5 - Ésaïe 3 v. 16 à 26 ; 4 v. 1 à 6

6 - Ésaïe 5 v. 1 à 17

7 - Ésaïe 5 v. 18 à 30

8 - Ésaïe 6 v. 1 à 13

9 - Ésaïe 7 v. 1 à 25

10 - Ésaïe 8 v. 1 à 22

11 - Ésaïe 9 v. 1 à 21

12 - Ésaïe 10 v. 1 à 23

13 - Ésaïe 11 v. 1 à 16 ; 12 v. 1 à 6

14 - Ésaïe 13 v. 1 à 22

15 - Ésaïe 14 v. 1 à 27

16 - Ésaïe 14 v. 28 à 32 ; 16 v. 1 à 14

17 - Ésaïe 17 v. 1 à 14 ; 18 v. 1 à 7

18 - Ésaïe 19 v. 1 à 15 et 22 à 25

19 - Ésaïe 20 v. 1 à 6 ; 21 v. 1 à 10

20 - Ésaïe 21 v. 11 à 17 ; 22 v. 1 à 11

21 - Ésaïe 22 v. 12 à 25

22 - Ésaïe 25 v. 1 à 12

23 - Ésaïe 26 v. 1 à 13 ; 27 v. 1 à 5

24 - Ésaïe 28 v. 1 à 22

25 - Ésaïe 29 v. 1 à 24

26 - Ésaïe 30 v. 15 à 22 ; 31 v. 4 à 9

27 - Ésaïe 32 v. 1 à 8 ; 33 v. 17 à 24

28 - Ésaïe 34 v. 9 à 17 ; 35 v. 1 à 10

29 - Ésaïe 36 v. 1 à 10 et 22 ; 37 v. 1 à 4

30 - Ésaïe 37 v. 5 à 20

31 - Ésaïe 37 v. 21 à 38

32 - Ésaïe 38 v. 1 à 16

33 - Ésaïe 38 v. 17 à 22 ; 39 v. 1 à 8

34 - Ésaïe 40 v. 1 à 17

35 - Ésaïe 40 v. 18 à 31

36 - Ésaïe 41 v. 1 à 16

37 - Ésaïe 42 v. 1 à 18

38 - Ésaïe 42 v. 19 à 25 ; 43 v. 1 à 7

39 - Ésaïe 43 v. 8 à 28

40 - Ésaïe 44 v. 1 à 13

41 - Ésaïe 44 v. 14 à 28

42 - Ésaïe 45 v. 1 à 13

43 - Ésaïe 45 v. 14 à 25

44 - Ésaïe 46 v. 1 à 13

45 - Ésaïe 47 v. 1 à 15

46 - Ésaïe 48 v. 1 à 8

47 - Ésaïe 48 v. 9 à 22

48 - Ésaïe 49 v. 1 à 13

49 - Ésaïe 49 v. 14 à 26

50 - Ésaïe 50 v. 1 à 11

51 - Ésaïe 51 v. 1 à 11

52 - Ésaïe 51 v. 12 à 23

53 - Ésaïe 52 v. 1 à 15

54 - Ésaïe 53 v. 1 à 12

55 - Ésaïe 54 v. 1 à 17

56 - Ésaïe 55 v. 1 à 13

57 - Ésaïe 56 v. 1 à 57 v. 2 ; 57 v. 15 à 21

58 - Ésaïe 58 v. 1 à 14

59 - Ésaïe 59 v. 1 à 21

60 - Ésaïe 60 v. 1 à 14

61 - Ésaïe 61 v. 1 à 11

62 - Ésaïe 62 v. 1 à 12

63 - Ésaïe 63 v. 1 à 14

64 - Ésaïe 63 v. 15 à 19 ; 64 v. 1 à 12

65 - Ésaïe 65 v. 1 à 12

66 - Ésaïe 65 v. 13 à 25

67 - Ésaïe 66 v. 10 à 24


1 - Ésaïe 1 v. 1 à 17

Comme le montrent les paroles mêmes du Seigneur Jésus, l'Ancien Testament comporte trois grandes parties : la loi de Moïse (le Pentateuque), les Prophètes (comprenant en outre les livres historiques) et les Psaumes avec les livres poétiques (Luc 24 v. 44 et 27). Nous abordons par conséquent avec la prophétie une partie importante de la Bible, bien qu'elle soit trop souvent négligée à cause de ses difficultés. Demandons au Seigneur de nous aider à y découvrir aussi « les choses qui Le regardent ». — Un prophète est le porte-parole de l'Éternel auprès de son peuple pour le reprendre, l'avertir, le ramener, le consoler. Au ch. 1, comme entrée en matière, la première mission d'Ésaïe est celle d'un médecin chargé de donner son avis sur un malade dont l'état est désespéré. Terrible diagnostic que celui des v. 5 et 6! Il est aussi valable pour l'homme d'aujourd'hui que pour l'Israélite d'autrefois. « Toute la tête est malade et tout le cœur défaut ». L'intelligence s'est corrompue en se détournant de Dieu (Rom. 1 v. 21), les affections pour lui ont totalement manqué. Jusqu’à la plante des pieds — la marche — rien n’est sain. Dans ces conditions, le déploiement de formes religieuses extérieures n'est plus qu'une vraie hypocrisie et même une abomination (v. 13; comp. Prov. 21 v. 27).


2 - Ésaïe 1 v. 18 à 31

Et voici toute la grâce divine qui brille envers le misérable peuple (mais aussi envers tout pécheur qui se reconnaît perdu). Nous l'avons laissé hier couvert de meurtrissures et de plaies vives, semblable à cet homme de la parabole, qui était tombé entre les mains des voleurs (Luc 10 v. 30). À présent l'Éternel l'invite à plaider avec lui. Plaider ? À quoi bon ! Que dire pour sa défense ? Le coupable a la bouche fermée. Mais alors, au lieu de sa condamnation, voici qu'il peut entendre, prononcée par son propre juge, l'incomparable promesse du v. 18. Elle a apporté la paix à d'innombrables cœurs : « Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige… ». Nous savons que c'est par le sang de Jésus Christ que cette purification peut s'accomplir (1 Jean 1 v. 7). Sinon, le châtiment s'exécutera sur ceux qui refusent le pardon offert. Les v. 21 et suivants nous décrivent ce qu'est devenue Jérusalem, « la ville fidèle » : un repaire de meurtriers. Il est nécessaire que l'Éternel la purifie. Ce ne sera pas, hélas, par le sang rédempteur — car elle n'en a pas voulu — mais par le jugement tombant sur les transgresseurs après toute la patience dont Dieu a fait preuve envers un peuple rebelle.


3 - Ésaïe 2 v. 1 à 22

En dépit de leur ruine et de leur misère aveuglantes, Jérusalem et Juda étaient enflés d'orgueil et de prétention. Mais quand viendra le jour dont parlent les v. 12 à 21 « la hauteur des hommes sera humiliée, et l'Éternel seul sera haut élevé… » (v. 11 et 17). Dieu fera publiquement savoir ce qu'il pense de la gloire et du génie humains (avec tous ses objets d'art agréables — v. 16). Toutefois le v. 22 va beaucoup plus loin. « Finissez-en avec l'homme », c'est non seulement la conclusion de nos deux chapitres, mais celle de tout l'Ancien Testament, l'irrévocable sentence de Dieu sur la race humaine dont Israël n'est qu'un échantillon. Bientôt la croix mettra le point final à cette expérience de l'homme en Adam. Dieu n'en fait plus « aucun cas » dorénavant, et, d'accord avec Lui, nous avons le privilège de nous tenir nous-mêmes « pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus » (Rom. 6 v. 11).

Ce livre d'Ésaïe commence comme l'épître aux Romains dont les trois premiers chapitres établissent formellement la culpabilité de l'homme, donc son besoin de justification. Le salut de l'Éternel (signification du nom d'Ésaïe) pourra dès lors être révélé plus loin dans la personne de Christ le Sauveur (ch. 40 et suivants).


4 - Ésaïe 3 v. 1 à 15

Jusqu'au ch. 12 inclus, il va s'agir principalement du jugement d'Israël et de Juda ; ensuite, du ch. 13 au ch. 27 de celui des nations. C'est toujours par sa maison — la sphère la plus responsable — que Dieu commence ce jugement, et ce sera le cas de la chrétienté professante (Rom. 2 v. 9; 1 Pier. 4 v. 17). La complète faillite de l'homme frappe davantage chez ceux qui ont des responsabilités et occupent une position en vue. Parmi eux, en dépit des enseignements formels de Dieu, on trouve le devin et « celui qui s'entend aux enchantements » (v. 3; Deut. 18 v. 10). Dans quelle profonde corruption Israël n'est-il pas tombé ! Mais Dieu sait faire néanmoins la différence entre le juste et le méchant (v. 10, 11) et il rend à chacun selon ses œuvres. « Ce qu'un homme sème, cela aussi il le moissonnera », confirme Gal. 6 v. 7 (comp. Job 4 v. 8 et Os. 8 v. 7; 10 v. 12, 13).

Un des fruits fâcheux récoltés par le peuple est le désordre social, le renversement de l'ordre établi. Il n'y a plus de discipline, les enfants contestent l'autorité de leurs parents et celle de leurs éducateurs ; « le jeune garçon use d'insolence contre le vieillard » (v. 5), les valeurs morales et les contraintes sont mises de côté. Que d'analogies entre cette profonde décadence d'Israël et celle que nous constatons aujourd'hui dans nos pays christianisés !


5 - Ésaïe 3 v. 16 à 26 ; 4 v. 1 à 6

Les v. 18 à 23 vous apprennent, jeunes filles, que les raffinements de la mode ne datent pas de notre époque. Est-il quelque chose de plus insupportable — et en même temps de plus ridicule (voyez fin du v. 16) — que cette extrême préoccupation de sa personne, cette recherche de l'attention et de l'admiration d'autrui ? Tous ces accessoires de toilette et ces colifichets, Dieu en souligne la vanité. Est-ce à dire qu'une chrétienne ne doit pas veiller à sa « parure » ? Au contraire ! Et la Parole lui enseigne même la manière de le faire. De bonnes œuvres (1 Tim. 2 v. 9, 10), un esprit doux et paisible (1 Pier. 3 v. 2 à 6) composent l'ornement moral qui plaît à Dieu, sans perdre de vue que notre tenue ne le laisse pas indifférent.

L'intervention de l'Éternel en faveur de son peuple à la fin de son histoire rappelle ses soins du commencement (comp. v. 5 avec Ex. 13 v. 21, 22). Comme pour lui affirmer : Je n'ai jamais cessé d'avoir les yeux sur toi !

Ici se termine la préface du livre. Elle nous a montré la ruine morale de Juda et de Jérusalem, les jugements qui les atteindront, mais elle s'achève sur leur restauration et sur la gloire de Christ (le Germe de l'Éternel, source et puissance de vie — v. 2).


6 - Ésaïe 5 v. 1 à 17

Une parabole touchante illustre les soins de l'Éternel envers son peuple. Israël est la vigne du bien-aimé de Dieu. Plantée, puis aménagée et entretenue avec la plus tendre sollicitude, elle n'a en définitive produit que du raisin sauvage, immangeable et sans valeur. Dans sa parabole des méchants cultivateurs, le Seigneur exprimera la déception totale éprouvée dans sa vigne d'Israël, par le Bien-aimé qui avait tous les droits sur elle (Luc 20 v. 9 à 16).

Mais ces versets nous font aussi toucher du doigt notre propre ingratitude. C'est comme si le Seigneur, après nous avoir fait faire le compte de toutes les grâces reçues depuis notre enfance, demandait avec tristesse à l'un ou l'autre d'entre nous : Qu'y avait-il encore à faire pour toi que je n'aie pas fait ? N'étais-je pas en droit d'attendre quelque bon fruit de ta part ? Et pourtant tu n'as rien produit pour moi !

Nous connaissons le moyen de porter du fruit. C'est de rester attachés au « vrai cep ». Maintenant qu'Israël, vigne improductive, a été ôtée, Christ est devenu ce vrai cep et son Père en est le cultivateur (Jean 15 v. 1…).

Au v. 8, Ésaïe commence une série de « malheurs… » ; ils nous montrent les tristes conséquences du refus d'obéir à Dieu, tant pour Israël que pour l'homme en général.


7 - Ésaïe 5 v. 18 à 30

Les passions des hommes et les buts qu'ils poursuivent varient suivant leur condition sociale ou leur tempérament. Les uns s'affairent pour ajouter champ à champ, maison à maison (sans pouvoir en habiter plus d'une à la fois — v. 8). Malheur à eux, car ces choses de la terre, il faudra les laisser sur la terre… pour se présenter devant Dieu les mains vides ! D'autres cherchent leur plaisir dans les fêtes du monde et l'excitation trompeuse de l'alcool (v. 11, 12, 22). Malheur à eux quand ils se réveilleront, trop tard, aux réalités éternelles ! Compagnons tout trouvés de leurs débauches, voici ceux qui se vantent du péché et provoquent ouvertement l'Éternel (v. 18, 19) ; ceux dont la conscience endurcie a perdu la notion du bien et du mal (v. 20), ceux qui se complaisent dans leur propre sagesse (v. 21; en contraste avec Prov. 3 v. 7). Tous les hommes sont là, du misérable ivrogne au plus grand philosophe, dans une commune et vaine recherche du bonheur (Eccl. 8 v. 13). Mais le mot de Dieu, et la fin de toutes les pensées et de toutes les convoitises des hommes, qu'elles soient distinguées ou vulgaires, c'est : malheur, malheur, malheur ! — Nous verrons dans les prochains chapitres de quelle manière Dieu se sert d'une nation (l'Assyrie) comme verge pour châtier son peuple.


8 - Ésaïe 6 v. 1 à 13

Dans une vision glorieuse, le jeune Ésaïe se trouve soudain placé en présence du Dieu très-saint. L'effet solennel de cette présence est une conviction de péché qui amène le prophète à prononcer un nouveau malheur, cette fois contre lui-même (comp. Luc 5 v. 8). Mais la grâce de Dieu va pourvoir aux exigences de Sa propre sainteté. L'autel est à côté du trône. La purification du pécheur s'accomplit par ce qui parle du sacrifice de Christ. Et voyez avec quel empressement Ésaïe se présente aussitôt pour servir Celui qui vient d'ôter son péché. Sommes-nous prêts à répondre ainsi à l'appel du Seigneur : « Me voici, envoie-moi » ? — C'est une étrange mission que reçoit en premier lieu le jeune prophète : Il s'agit pour lui d'annoncer à « ce peuple » que Dieu leur rendra son message incompréhensible. Endurcissement souvent rappelé (Matt. 13 v. 14…), envoyé seulement après que ce peuple ait lui-même « rejeté avec dédain la parole du Saint d'Israël » (ch. 5 v. 24). Et Dieu le permet pour que « les nations » puissent avoir part au salut (Rom. 11 v. 25).

Cette année de la mort du roi Ozias a été décisive pour le jeune Ésaïe. Y a-t-il aussi dans votre vie une date marquante : celle de votre rencontre avec le Seigneur Jésus Christ ?


9 - Ésaïe 7 v. 1 à 25

Après avoir répondu à l'appel de Dieu, Ésaïe a été semble-t-il, obligé d'attendre longtemps (au moins seize ans : durée du règne de Jotham) avant de commencer son service public. Si nous avons à passer par une semblable école de patience, ne nous décourageons pas. Laissons le Seigneur choisir le moment et la manière qui lui conviendront pour nous employer. Notre seule responsabilité est d'être disponible et obéissant (comp. Matt. 8 v. 9). — C'est au roi de Juda, le méchant Achaz, qu'Ésaïe est d'abord envoyé. L'heure est grave pour le petit royaume. Il est menacé par Retsin, roi de Syrie, et, chose triste à dire, par Pékakh, roi d'Israël. Satan par leur moyen cherche à renverser le trône de David et à s'opposer ainsi au règne du Messie promis. Mais le prophète est chargé d'une bonne nouvelle : les deux agresseurs ne pourront accomplir leurs « mauvais desseins ». Puis Achaz est invité à entendre une révélation combien plus grande et plus glorieuse : la naissance d'Emmanuel. Elle apportera le salut à la maison de David, à Israël et au monde. Beau nom d'Emmanuel : Dieu avec nous (Matt. 1 v. 23). Nous le trouvons ici comme un premier rayon de lumière projeté par la lampe prophétique au milieu de profondes ténèbres morales (2 Pier. 1 v. 19).


10 - Ésaïe 8 v. 1 à 22

Deux figures, deux grands sujets dominent toute la prophétie d'Ésaïe : L'un, infiniment précieux et consolant, est le Messie lui-même. L'autre au contraire est terrifiant : c'est l'Assyrien le puissant ennemi d'Israël aux derniers jours. Parce que le peuple a refusé le premier, il aura affaire au second. Parce qu'il a rejeté les eaux de la grâce de Celui qui lui était envoyé (Siloé signifie « envoyé » : Jean 9 v. 7), il va se trouver submergé en jugement par les eaux « fortes et grosses » du redoutable roi d'Assyrie. Toutefois, se souvenant qu'il s'agit du pays d'Emmanuel, Dieu brisera finalement ceux qui s'unissent pour l'envahir. Ce v. 9 nous rappelle aussi quel sera bientôt le sort des associations de nations qui aujourd'hui sont à l'ordre du jour (És. 54 v. 15).

Pour garder le fil conducteur dans ces paroles prophétiques, n'oublions pas qu'elles concernent tantôt le peuple rebelle et apostat dans son ensemble (v. 11, 14, 15, 19…) tantôt le résidu fidèle auquel l'Esprit s'adresse également ici.

La citation du v. 18 en Héb. 2 v. 13 nous permet de voir dans le prophète et ses fils (ch. 7 v. 3 et 8 v. 3) Christ se présentant devant Dieu avec ses « disciples » (v. 16). Il n'a pas honte de les reconnaître et de les appeler ses frères (voir Jean 17 v. 6; 20 v. 17).


11 - Ésaïe 9 v. 1 à 21

Le ch. 8 s'achevait sur « d'épaisses ténèbres ». Israël y marchait en aveugle, à tâtons (v. 2). Mais voici que, devant ses pas, va resplendir « une grande lumière ». La citation de ce passage en Matt. 4 v. 15, 16 nous transporte au temps de l'Évangile pour y voir briller Celui qui est la lumière du monde (Jean 9 v. 5). C'est bien dans cette Galilée méprisée (mais combien privilégiée) que Jésus a accompli la plus grande partie de son ministère. Nous l’y voyons au bord du lac, avec les disciples et les foules. Capernaüm en particulier a été « élevée jusqu’au ciel » du fait de la présence du Fils de Dieu au milieu d’elle (Matt. 11 v. 23).

Toutefois la vraie lumière n’est pas réservée à une région ou à un peuple. Elle « éclaire tout homme ». Mais « les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises » (Jean 1 v. 9; 3 v. 19). Nos versets passent par-dessus le temps du rejet du Seigneur et par-dessus toute la période actuelle de l'Église dont il n'est jamais question dans les prophètes. Ils nous montrent d'emblée la joie d'Israël (v. 3) au moment où après des siècles d'obscurité, se lèvera le glorieux soleil de Justice (comp. ch. 60 v. 1, 19, 20). Le beau v. 6 nous révèle quelques-uns des noms et des titres attribués au Fils. Autant de ces noms, autant de sujets bénis de méditation pour nos âmes !


12 - Ésaïe 10 v. 1 à 23

Les trois derniers paragraphes du ch. 9 et le premier du ch. 10 nous montrent toutes les raisons pour lesquelles la colère de Dieu « ne s'est pas détournée » d'Israël « et sa main est encore étendue » (ch. 9 v. 12, 17, 21; 10 v. 4). Or cette main tient une verge redoutable pour châtier le peuple coupable : c'est l'Assyrie déjà nommée. Il a existé un Assyrien historique (Sankhérib et ses armées : voir ch. 36 v. 1). Mais il n'a été qu'une pâle figure du terrible Assyrien prophétique, qui envahira le pays d'Israël peu avant le règne de Christ. Dans son indignation, Dieu ordonnera cette attaque contre son peuple. Mais l'agresseur en profitera pour s'attribuer ses succès et même s'élever contre Dieu (v. 13 et 15; comp. 2 Rois 19 v. 23…). Quelle folie ! L'outil n'est rien sans la main qui le manie. Aussi, lorsqu'Il aura fini de se servir de cette verge, Dieu y mettra le feu comme on brûle un simple bâton (v. 16; ch. 30 v. 31 à 33).

Profitons de cet exemple extrême pour nous souvenir de ce que nous sommes, même comme chrétiens : De simples instruments sans force et sans sagesse propre (comp. v. 13) que le Seigneur peut mettre de côté ou remplacer comme il lui plaît.

La pensée finale de Dieu n'est pas le jugement mais la grâce : … « un résidu reviendra » (v. 21, 22 cités en Rom. 9 v. 27).


13 - Ésaïe 11 v. 1 à 16 ; 12 v. 1 à 6

Les v. 18, 19, 33 et 34 du ch. 10 comparent Israël à une orgueilleuse forêt dans laquelle la hache et la scie (l'Assyrie dans la main de l'Éternel, v. 15) tailleront de vastes éclaircies. Et l'arbre royal de Juda va être lui aussi abattu, puisqu'il n'y aura bientôt plus de descendant de David sur le trône. Mais il arrive dans la nature que de jeunes rejetons pleins de sève repoussent sur une souche fraîchement coupée. Sur le « tronc d'Isaï », mort en apparence, est apparu un rejeton tout nouveau ! Il est monté devant Dieu et a porté en abondance le fruit de l'Esprit (ch. 11 v. 2).

Le rejeton, la racine et la postérité de David (v. 1 et 10; Apoc. 22 v. 16), ce sont des noms que porte le Seigneur Jésus en rapport avec la bénédiction d'Israël et du monde. Alors la justice et la paix règneront sur la terre, même parmi les animaux. Quel contraste entre ce tableau ravissant du règne de mille ans et l'état actuel de la création qui « soupire et est en travail », attendant le repos et la gloire à venir (Rom. 8 v. 19 à 22) ! Tous les exilés d'Israël y auront part. Ils reviendront de leur dispersion, comme autrefois le peuple de sa captivité en Égypte. Et le ch. 12 met dans leur bouche la louange finale qui rappelle le premier cantique chanté par Israël (comp. v. 2 et Ex. 15 v. 2).


14 - Ésaïe 13 v. 1 à 22

Dieu a commencé le jugement par Israël qui était alors « sa propre maison » (1 Pierre 4 :17). C’est le sujet des douze premiers chapitres. Maintenant Dieu va nous parler jusqu'au ch. 27 de ses jugements sur les nations. Il sont appelés « oracles », littéralement « fardeaux ». Ce mot est significatif. Si l'homme de Dieu, aujourd'hui comme alors, est contraint d'annoncer le jugement à venir, il est impossible qu'il n'en ait pas le cœur profondément accablé.

Historiquement, il s'agit d'abord ici des peuples contemporains d'Ésaïe. Et à ce titre, les différentes prophéties que nous lirons successivement se sont déjà accomplies à la lettre. Des récits de voyages confirment qu'aujourd'hui encore, l'emplacement de Babylone est un endroit désolé et redouté, où gîtent seulement les bêtes du désert (v. 17 à 22). Toutefois « aucune prophétie de l'Écriture ne s'interprète elle-même », autrement dit ne s'explique isolément ni après coup par l'histoire (2 Pier. 1 v. 20). Ce qu'il faut toujours y chercher avec l'intelligence que donne le Saint Esprit, c'est un rapport avec la pensée centrale et finale de Dieu, à savoir Christ et son règne futur. Il y aura une Babylone prophétique : la fausse Église apostate (voir Apoc. ch. 17 v. 5 et ch. 18). Elle tombera avant l'établissement du royaume, pour la joie des saints, de ceux qui se réjouissent en la grandeur de Dieu (v. 3; Apoc. 18 v. 20; comp. Ps. 35 v. 15 et 26).


15 - Ésaïe 14 v. 1 à 27

À cause de ses compassions pour le petit résidu de son peuple, Dieu renversera les plus grands empires (ch. 43 v. 3 à 5). Rien n'est difficile pour Lui quand il s'agit de délivrer ceux qu'il aime. Ne craignons donc pas ! Il a en main tous les moyens de secourir ses enfants, non à cause de notre fidélité mais de la sienne.

Après Babylone, il est question de son roi. Et nous assistons à une scène particulièrement saisissante. Par la pensée Ésaïe nous transporte dans le séjour des morts et imagine l'émoi causé par l'arrivée de ce grand personnage. Tiens ! Te voilà toi aussi — s'étonnent ceux qui l'auront connu au sommet de sa puissance ! Dans ce roi de Babylone, nous reconnaissons le chef du quatrième Empire (romain) appelé aussi « la Bête ». Cependant à partir du v. 12, la pensée de l'Esprit dépasse cet agent de Satan pour évoquer celui-ci même. « Comment es-tu tombé des cieux… ? ». Profond mystère, que cette apparition de l'orgueil en Lucifer, le chérubin de lumière ! Devenu le prince des ténèbres, il sait encore, pour séduire, se déguiser en ange de lumière (2 Cor. 11 v. 14). Il fait aujourd'hui trembler la terre par le pouvoir des ténèbres et ne relâche pas ses prisonniers (v. 17 et ch. 49 v. 24, 25). Mais selon Sa promesse, Dieu le brisera bientôt sous nos pieds (Rom. 16 v. 20; Éz. 28 v. 16 à 19).


16 - Ésaïe 14 v. 28 à 32 ; 16 v. 1 à 14

Après le jugement contre Babylone et l'Assyrie, vient celui des nations voisines d'Israël. Comme des accusés qui se succèdent à la barre d'un tribunal, ces ennemis traditionnels du peuple juif vont entendre l'un après l'autre un solennel « oracle ». La Philistie subjuguée par Ozias, père d'Achaz (2 Chron. 26 v. 6) n'avait pas lieu de se réjouir de la mort de ce dernier (v. 28, 29). Car Ézéchias son fils allait lui aussi la frapper (2 Rois 18 v. 8).

Moab est appelé « le très hautain » (ch. 16 v. 6). Ce qui caractérisait ce peuple, c'était l'orgueil, au sujet duquel l'Éternel déclare : « Je hais l'orgueil et la hauteur », et annonce : « L'orgueil va devant la ruine, et l'esprit hautain devant la chute » (Prov. 8 v. 13; 16 v. 18). Nous assistons à cette ruine de Moab. Sa désolation est indescriptible. Ses hurlements d'épouvante et de désespoir remplissent les ch. 15 et 16.

Les v. 3 et 4 du ch. 16 nous apprennent que les fidèles, fuyant la persécution de l'Antichrist en Juda, trouveront refuge sur le territoire de Moab. Enfin, après l'exécution des jugements, « il y en aura un » qui règnera en bonté, en vérité, en droiture et en justice (ch. 16 v. 5). Le Ps. 72 v. 1 à 4 annonce ces temps heureux où Christ, le vrai Salomon, jugera le peuple en justice et avec droiture.


17 - Ésaïe 17 v. 1 à 14 ; 18 v. 1 à 7

Au ch. 7 v. 1 nous avons vu Retsin, roi de Syrie attaquer Juda avec la complicité de Pékakh fils de Remalia. 2 Rois 16 v. 5 à 9 complète ce récit par son dénouement : la prise de Damas par Tiglath-Piléser et la mort de Retsin. Cependant « l'oracle touchant Damas » se rapporte à l'avenir tout comme les jugements précédents. La Syrie moderne fera apparemment partie de cette « multitude de peuples nombreux » (v. 12; Apoc. 17 v. 15), laquelle, comme une mer tumultueuse tentera de submerger Israël… mais, « avant le matin », elle ne sera plus (Ps. 37 v. 36).

En contraste, le ch. 18 nous présente un pays maritime étendant sa puissance protectrice (l'ombre de ses ailes) pour venir en aide au peuple élu. Ainsi Dieu distingue entre les nations du monde selon qu'elles sont ou non favorables à Israël. Et voyez ce qu'Il pense de son pauvre peuple terrestre pendant que le monde le méprise et le foule aux pieds. À ses yeux Israël est « merveilleux » dès ce temps et au delà… N'est-il pas le peuple de Celui qui est appelé : « Merveilleux »… (ch. 9 v. 6) ? — Une nation qui attend, attend…

Et nous, amis croyants, l'attendons-nous, celui qui n'est pas seulement notre Roi, mais l'Époux céleste de l'Église ?


18 - Ésaïe 19 v. 1 à 15 et 22 à 25

C'est au tour de l'Égypte d'entendre un oracle menaçant : Guerre civile, tyrannie d'un despote cruel, comme autrefois le Pharaon, dessèchement du Nil qui est l'artère vitale, la richesse et l'orgueil du pays (Éz. 29 v. 3), voilà principalement ce qui attend cet ennemi héréditaire d'Israël.

Ces princes de Tsoan et de Noph nous offrent la fidèle image des hommes de ce monde. Ils se croient sages et ne sont que des fous (v. 11; comp. Rom. 1 v. 22). Car ils refusent d'écouter le Dieu qui s'est révélé. Et en même temps ils ajoutent foi à toutes les formes possibles de superstition (comp. v. 3). Il est à remarquer d'ailleurs que, paradoxalement, les pires incrédules sont souvent les plus crédules ! Cela s'explique parfaitement : Ils sont, sans s'en rendre compte, aveuglés et séduits par Satan, le seigneur dur et le roi cruel (v. 4; 2 Tim. 3 v. 13) qui domine sur eux en les trompant. Mais la grâce de Dieu aura encore son mot à dire, même envers l'Égypte. À côté d'Israël, héritage particulier de l'Éternel, il y aura place dans la bénédiction milléniale pour l'Égypte et pour l'Assyrie, autrefois ennemis du peuple de Dieu, mais images du monde qui tout entier sera alors soumis au Fils de l'homme (Gen. 22 v. 18).


19 - Ésaïe 20 v. 1 à 6 ; 21 v. 1 à 10

Le ch. 20 complète « l'oracle touchant l'Égypte ». En marchant nu et nu-pieds, le prophète annonce le lugubre passage des captifs égyptiens et éthiopiens déportés par le roi d'Assyrie lequel était spécialiste de ces transferts de populations. Alors Israël (l'habitant de cette côte) verra avec effroi et consternation qu'il était vain de se confier dans le peuple du Pharaon pour être délivré du redoutable Assyrien (Ps. 60 v. 11 fin).

Le ch. 21 débute par « l'oracle touchant le désert de la mer… » (ch. 21 v. 1). Il s'agit de nouveau de Babylone. Pendant ce qu'elle appelle « la nuit de mon plaisir », les Mèdes et les Perses (Elam) ont jadis brutalement mis fin à son empire et à son opulence (v. 4; voir Dan. 5 v. 28 à 31). Mais cette prophétie a une application future comme celle du ch. 13 (Luc 21 v. 35).

Au v. 6 le prophète est invité à placer une sentinelle. Ses consignes : écouter diligemment et crier ! La sentinelle dans une armée, occupe un poste de confiance. Sa responsabilité est considérable. Deux devoirs lui incombent : Veiller et avertir (voir Éz. 3 v. 17, 18, et en contraste És. 56 v. 10). Chaque croyant n'a-t-il pas ces responsabilités ? Sommes-nous fidèles à les remplir à l'égard des hommes de ce monde et vis-à-vis de nos frères ?


20 - Ésaïe 21 v. 11 à 17 ; 22 v. 1 à 11

Dans la liste des ennemis d'Israël nous devions nous attendre à trouver Edom (ici Duma ou l'Idumée). L'oracle qui le concerne est aussi bref que solennel. La fidèle sentinelle placée suivant l'ordre de l'Éternel (ch. 21 v. 6) est interpellée par les moqueurs de Séhir : « À quoi en est la nuit ? » (v. 11; comp. 2 Pier. 3 v. 3, 4). Mais la réponse est à la fois sérieuse et pressante : « Le matin vient… ». Il vient pour ceux qui l'attendent (voir Rom. 13 v. 12). « Et aussi la nuit », la nuit éternelle de ceux qui sont perdus ! Chrétiens, soyons des sentinelles vigilantes, conscients de notre service envers les pécheurs pour les exhorter : « Revenez, venez ». Allons à la rencontre de celui qui a soif, pour lui apporter de l'eau (v. 14).

Après l'oracle contre l'Arabie, pays dont la gloire doit aussi prendre fin, le ch. 22 s'adresse à la « vallée de vision ». Cette fois nous y reconnaissons Jérusalem elle-même dans son état d'incrédulité. Description tragique et saisissante ! La ville entière est en effervescence, massée sur les terrasses des toits pour assister à son désastre. Toutes les précautions imaginables n'avaient-elles pas été prises (v. 8 à 11) ? Oui, en vérité, excepté la seule qui eût été nécessaire : Regarder vers « Celui qui a fait cela », vers l'Éternel leur Dieu.


21 - Ésaïe 22 v. 12 à 25

Une réaction des gens du monde quand une calamité les menace consiste, selon les v. 8 à 11, à s'entourer de toutes les précautions humaines. Mais une autre attitude est pire : c'est le complet laisser-aller. Ici, par une épreuve, l'Éternel vient d'inviter Israël à pleurer et à s'humilier ; Il lui a en quelque sorte « chanté des complaintes » (Matt. 11 v. 17). Or, non seulement le peuple ne s'est pas lamenté, mais le voilà qui s'abandonne à l'allégresse et à la joie ! Cette philosophie dite matérialiste a beaucoup d'adeptes dans notre siècle tourmenté ! Puisque l'existence est si brève — disent ces insensés — et que nous sommes à la merci d'une catastrophe, profitons justement du moment présent le plus joyeusement possible. C'est ce que résume la courte phrase : « Mangeons et buvons, car demain nous mourrons ». L'apôtre la cite aux Corinthiens comme pour leur dire : S'il ne devait pas y avoir de résurrection, alors en effet nous n'aurions plus qu'à vivre comme des bêtes, dans l'unique jouissance de l'instant qui passe (1 Cor. 15 v. 32; Luc 17 v. 27).

Les v. 15 à 25 mettent de côté l'intendant infidèle, image de l'Antichrist, pour introduire le fils de Hilkija, Eliakim (celui que Dieu établit), belle figure du Seigneur Jésus (v. 22 à 24; comp. Apoc. 3 v. 7).


22 - Ésaïe 25 v. 1 à 12

Tyr, la florissante métropole commerciale du monde ancien a fait l'objet au ch. 23 du dernier des « oracles ». Chacun de ceux-ci a condamné l'homme sous un côté moral différent :


Au ch. 24, les jugements apocalyptiques qui doivent mettre fin à la puissance du mal se sont déployés sur la terre. Ils l'ont bouleversée de fond en comble. Mais au ch. 25, du milieu même de ces ruines (v. 2), s'élève une mélodie touchante. Le « misérable » résidu d'Israël, miraculeusement épargné de la destruction, célèbre ce que l'Éternel a été pour lui pendant la durée de la tourmente. Maintenant « la saison des chants » est arrivée (Cant. 2 v. 12 — comp. ch. 24 v. 13). Le v. 4 a été le réconfort — et l'expérience — d'innombrables croyants dans l'épreuve. Mais le v. 8 nous fait entrevoir la manifestation d'une puissance plus grande encore : « Il engloutira la mort en victoire »… Détail remarquable, cette parole est au futur tandis que sa citation en 1 Cor. 15 v. 54 nous présente son accomplissement en faveur des croyants : « La mort a été engloutie… ». Entre ces deux versets est intervenue la croix et la résurrection triomphante du vainqueur de Golgotha. Enfin, lors de la résurrection des méchants, la mort sera abolie (1 Cor. 15 v. 26).


23 - Ésaïe 26 v. 1 à 13 ; 27 v. 1 à 5

Les ch. 1 à 12 ayant pour sujet le jugement d'Israël se terminaient par une vision splendide du règne de mille ans. Et cette seconde partie (ch. 13 à 27) traitant du châtiment des nations s'achève de la même manière. Un cantique est chanté, dont quelques versets méritent spécialement d'être soulignés dans notre Bible : les v. 3 et 4 du ch. 26 qui ont soutenu bien des générations d'enfants de Dieu (comp. Ps. 16 v. 1) ; les v. 8 et 9 qui expriment les soupirs fervents du fidèle ; le v. 13 qui rappelle les liens d'esclavage du passé. Oui, nous ne les connaissons que trop ces autres « seigneurs » : Satan, le monde, nos convoitises. Ils ont dominé sur nous jusqu'à notre affranchissement par le Seigneur auquel nous appartenons dorénavant (2 Chron. 12 v. 8) !

Au ch. 27, le léviathan, figure du diable (le serpent ancien), est mis hors d'état de nuire (Ps. 74 v. 14; Apoc. 20 v. 1 à 3). Puis Israël est comparé à une vigne nouvelle (comp. ch. 5). Elle produit cette fois, non plus du raisin sauvage, mais le vin pur d'une joie sans mélange et remplit la face du monde de fruits pour la gloire de Dieu. Car ce ne sont plus les méchants cultivateurs qui en ont la charge. L'Éternel lui-même en prend soin nuit et jour.


24 - Ésaïe 28 v. 1 à 22

Une troisième subdivision du livre commence avec ce ch. 28. Elle revient en arrière pour détailler l'envahissement d'Éphraïm (les dix tribus), puis de Juda par le redoutable Assyrien prophétique. L'orgueil agira comme l'ivresse pour égarer le malheureux peuple juif. Il croira se protéger efficacement en faisant alliance avec la mort (c'est-à-dire avec le chef de l'Empire romain). Mais cela même sera sa perte. Tel un cyclone, l'Assyrien ravagera Jérusalem. L'Éternel se servira de ce « fléau qui inonde » pour accomplir « son œuvre étrange… son travail inaccoutumé » : le jugement. Car son œuvre accoutumée c'est de sauver et de bénir (Jean 3 v. 17).

Mais l'effondrement de toutes les valeurs et de tous les points d'appuis humains est l'occasion pour Dieu de révéler le sûr fondement qu'il a posé en Sion. Avec quel amour il le considère, s'arrêtant avec satisfaction sur chaque expression : « une pierre, une pierre éprouvée, une précieuse pierre de coin, un sûr fondement ». Oui cette pierre, figure de Christ, « rejetée par les hommes » est « précieuse auprès de Dieu » et elle a aussi du prix pour nous qui croyons (lire 1 Pier. 2 v. 4, 6, 7). Pour chacun, le Seigneur Jésus devient littéralement la pierre de touche. Est-il ou non précieux pour notre cœur ?


25 - Ésaïe 29 v. 1 à 24

Après l'envahissement du ch. 28, Jérusalem n'est pas encore quitte (voir ch. 40 v. 2). Elle va subir un nouvel assaut de la part d'une formidable coalition de peuples. Mais cette fois tous ces ennemis s'évanouiront comme un songe parce qu'ils se sont attaqués à « Ariel » (le lion de David), la cité du vrai David. En même temps que la délivrance, Dieu va accomplir une autre œuvre digne de lui, celle-ci dans la conscience même de son peuple (v. 18 à 24). Les oreilles bouchées et les yeux obscurcis selon la prophétie du ch. 6 v. 10, seront ouverts. L'intelligence lui sera rendue et les paroles du livre précédemment scellé (v. 11) seront comprises et reçues. Souvenons-nous à cette occasion que la Bible est un livre fermé à l'intelligence naturelle. Il faut le Saint Esprit pour pouvoir la comprendre.

Le v. 13 sera cité par le Seigneur aux scribes et aux pharisiens car il traduit leur état (Matt. 15 v. 7, 8). Honorer le Seigneur des lèvres, tout en ayant un cœur fort éloigné de lui, certes, c'est un état dans lequel nous pouvons nous trouver si nous ne nous jugeons pas. Cette forme d'hypocrisie peut donner le change à d'autres et nous faire passer pour plus pieux que nous ne sommes, mais elle ne saurait tromper Celui qui lit dans notre cœur (Éz. 33 v. 31, 32) !


26 - Ésaïe 30 v. 15 à 22 ; 31 v. 4 à 9

Les ch. 30 et 31 appellent un double malheur sur le peuple rebelle parce qu'il a cherché du secours auprès de l'Égypte. Nous ne le répéterons jamais trop avec la Parole de Dieu : Mettre sa confiance dans les hommes est d'abord une folie. Car elle ne saurait être plus mal placée ! C'est aussi de l'incrédulité puisque dès le début de ce livre Dieu a établi qu'on ne pouvait faire aucun cas de l'homme (ch. 2 v. 22). C'est enfin un outrage à Dieu, un mépris de sa puissance et de son amour. Comme s'il était incapable de nous protéger ; et comme si ce n'était pas son plaisir de le faire ! Le chemin de la délivrance et de la force est tracé par le beau v. 15 du ch. 30: revenir au Seigneur, au lieu d'aller vers le monde (l'Égypte). Et se tenir en repos au lieu de s'agiter. De plus « la tranquillité et… la confiance » sont des conditions nécessaires pour percevoir les directions du Seigneur : « Que vous alliez à droite ou que vous alliez à gauche, tes oreilles (c'est personnel) entendront une parole derrière toi, disant : c'est ici le chemin, marchez-y » (v. 21). Voix fidèle, voix familière, combien de fois ne nous sommes-nous pas égarés pour avoir négligé d'y apporter l'attention de notre cœur (Prov. 5 v. 13, 14) !


27 - Ésaïe 32 v. 1 à 8 ; 33 v. 17 à 24

Il ne faut pas chercher dans ces chapitres une histoire suivie des événements futurs. Ceux-ci sont présentés au contraire comme autant de vues distinctes projetées une à une sur l'écran prophétique. Isolés ou regroupés, les mêmes faits peuvent apparaître à plusieurs reprises sous des perspectives et des éclairages différents. C'est ainsi que, pour la troisième fois, l'aube radieuse du règne millénaire s'offre à notre admiration (ch. 32 et 33).

Après l'effrayante destruction de l'Assyrien et celle du faux « roi » ou Antichrist (ch. 30 v. 31 à 33), place est faite au roi véritable, Christ qui régnera en justice. Précisément l'accent est mis à présent sur cette justice (ch. 32 v. 16, 17; ch. 33 v. 5, 15).

Alors, avec des yeux pour voir (ch. 32 v. 3), les réchappés du peuple contempleront « le roi dans sa beauté ». De plus, ils trouveront en lui « un homme » qui sera pour eux protection, repos, vie de l'âme (ch. 32 v. 2). Combien ces promesses adressées à Israël sont douces aussi pour nos cœurs, chers enfants de Dieu ! Car nous vivons dans le même monde injuste. Et nous attendons le même Seigneur. Il est « plus beau que les fils des hommes » (Ps. 45 v. 2).

Soulignons aussi le v. 8 de ce ch. 32 en pensant à la noblesse morale qui devrait caractériser la conduite de ceux que Dieu a placé parmi les nobles.


28 - Ésaïe 34 v. 9 à 17 ; 35 v. 1 à 10

Le ch. 34 se rapporte au châtiment d'Edom, ce peuple maudit, descendant d'Ésaü. Il sera entièrement détruit, et son pays, la montagne de Séhir, réduit à une désolation perpétuelle. Des prédicateurs modernes osent affirmer que Dieu dans son amour ne peut condamner personne. Un tel passage leur apporte un démenti solennel. En contraste le ch. 35 donne un aperçu de ce que sera l'héritage d'Israël (frère d'Ésaü). Même le désert y deviendra un merveilleux jardin où brillera sans nuage « la gloire de l'Éternel, la magnificence de notre Dieu » (v. 2). Aussi voyez l'allégresse et la joie qui débordent dans ce petit ch. 35. Une telle perspective n'est-elle pas propre à ranimer les cœurs découragés (v. 3) ? Et il en est ainsi à plus forte raison de l'espérance chrétienne par excellence : la venue du Seigneur pour enlever son Église. Ne l'oublions jamais nous-mêmes et parlons-en aux autres croyants. Il n'y a pas de moyen plus efficace pour fortifier les mains lassées et les genoux qui chancellent, autrement dit pour nous encourager au service, à la prière et à une marche sans défaillance (v. 3; comp. Héb. 12 v. 12). « Consolez-vous donc l'un l'autre par ces paroles », recommande l'apôtre Paul (1 Thess. 4 v. 18).


29 - Ésaïe 36 v. 1 à 10 et 22 ; 37 v. 1 à 4

Les ch. 36 à 39 constituent entre les deux grandes divisions prophétiques du livre d'Ésaïe, un intermède historique. Il s'agit d'un récit que nous connaissons déjà par 2 Rois 18 v. 13 à 20 v. 21 et 2 Chron. 32. Dieu nous le donne une troisième fois comme une vivante illustration d'une part de la confiance en lui, d'autre part de ses miséricordieuses réponses à cette confiance. Inattendue à cette place du livre, cette belle histoire d'Ézéchias est destinée à fortifier « les mains lassées » et à affermir « les genoux qui chancellent » (ch. 35 v. 3). Elle est enfin une figure de la situation dans laquelle se trouvera le résidu d'Israël lors de l'invasion assyrienne.

L'ennemi jusqu'alors victorieux se présente « près de l'aqueduc de l'étang supérieur, sur la route du champ du foulon », à l'endroit même où lors de l'invasion de Retsin, le prophète et son fils Shear-Jashub avaient été envoyés à la rencontre d'Achaz avec un message de grâce (ch. 7 v. 3, 4). Devant les provocations de ce nouvel envahisseur, Ézéchias peut ainsi se souvenir de la promesse faite à son père au même lieu : « Prends garde et sois tranquille, ne crains point, et que ton cœur ne défaille pas… ».


30 - Ésaïe 37 v. 5 à 20

Les serviteurs d'Ézéchias ont obéi à leur roi pour se taire devant l'ennemi. Ils lui ont ensuite fidèlement rapporté les paroles de ce dernier (ch. 36 v. 21, 22). À présent ils accomplissent auprès d'Ésaïe la mission dont ils ont été chargés, mettant en pratique le proverbe qu'ils ont eux-mêmes transcrit (voir Prov. 25 v. 1 et 13). Remarquons qu'ils sont conduits par Eliakim, fils de Hilkija, l'intendant fidèle établi par Dieu, et qui est une figure du Seigneur Jésus (ch. 22 v. 20).

Rassuré une première fois par la réponse du prophète, voici qu'Ézéchias reçoit du roi d'Assyrie une lettre chargée en même temps de menaces pour lui et de mépris pour l'Éternel. Dans le double sentiment de sa propre impuissance et de l'offense faite au Dieu d'Israël, le roi pénètre à nouveau dans le Temple où il déploie la missive arrogante. Et il ne se contente pas cette fois d'une prière d'Ésaïe (v. 4). Il s'adresse lui-même à l'Éternel. Remarquez ses arguments. Il ne fait mention ni de lui ni du peuple. Seule importe la gloire de celui qui est « assis entre les chérubins ». On ne devait pas confondre les « dieux des nations » subjugués par l'Assyrie avec « le Dieu de tous les royaumes de la terre » (v. 12 et 16 — comp. aussi v. 17 avec Ps. 74 v. 10 et 18).


31 - Ésaïe 37 v. 21 à 38

Ézéchias a réalisé le v. 15 du ch. 30: « Dans la tranquillité et dans la confiance sera votre force ». Et il n'a pas été confus. Sa foi honore l'Éternel, et, en réponse, l'Éternel honore sa foi. Or Dieu est aujourd'hui « le Même » (ch. 37 v. 16). Il ne peut pas ne pas répondre à la plus faible confiance, car il y va de sa propre gloire.

Ézéchias s'étant dessaisi de cette affaire, l'Éternel se charge de répondre lui-même à la lettre du roi d'Assyrie d'une manière à laquelle ce dernier était bien loin de s'attendre. Il estimait l'Éternel incapable de délivrer Jérusalem (ch. 36 v. 20). Eh bien, un seul ange de ce Dieu méprisé suffit à frapper cent quatre vingt cinq mille combattants de son armée ! Forcé de renoncer à sa campagne, Sankhérib s'en retourne à Ninive plein de honte et de dépit. Puis il tombe à son tour sous les coups de ses propres fils. Quel contraste entre le conquérant fier et hautain trouvant sa perte dans le temple même de son idole, et l'humble roi de Juda, vêtu d'un sac, se tenant dans la Maison de son Dieu pour y obtenir sa délivrance (voir Ps. 118 v. 5) !

Admirons la grâce de Dieu qui, à cette délivrance, ajoute encore un signe. Il connaît les besoins des siens et promet de pourvoir à leur subsistance (v. 30; Matt. 6 v. 31 à 33).


32 - Ésaïe 38 v. 1 à 16

La foi d'Ézéchias obtient ici de la part de l'Éternel une réponse plus grande encore que celle du chapitre précédent. La mort se présente, visiteuse importune. Le désespoir qu'éprouve le roi devant elle semble montrer une chose : il ne connaît pas la promesse que Dieu avait faite par la bouche d'Ésaïe : « Il engloutira la mort en victoire ; et le Seigneur, l'Éternel, essuiera les larmes de dessus tout visage » (ch. 25 v. 8). Ézéchias qui vit au temps de promesses pour la terre (Ps. 116 v. 9) ne voit pas au delà d'un prolongement de ses jours. Il n'a pas devant lui, la certitude de la résurrection que les croyants possèdent aujourd'hui. Il ne sait pas que « mourir est un gain », car déloger et « être avec Christ, cela est de beaucoup meilleur » (Phil. 1 v. 21, 23). Cependant Dieu entend sa prière, voit ses larmes… se laisse fléchir (Ps. 34 v. 6). Et cette fois aussi, Il ajoute à sa réponse un signe de grâce : l'ombre qui rétrograde sur le cadran solaire, figure du jugement retardé.

Le v. 3 fait penser à Héb. 5 v. 7 et aux larmes de Gethsémané. Qui d'autre que Jésus pouvait pleinement réaliser ces paroles ?

Ce beau récit nous a déjà été relaté en 2 Rois 20 v. 1 à 11. Mais ce que nous ne trouvons qu'ici, c'est le touchant « écrit d'Ézéchias » qui accompagne sa guérison.


33 - Ésaïe 38 v. 17 à 22 ; 39 v. 1 à 8

« L'écrit d'Ézéchias » s'achève sur une action de grâces. Il a prié pour être sauvé de la mort ; il prie à présent pour remercier celui qui l'a exaucé.

Le lot des inconvertis ici-bas se ramène à un seul mot : « amertume sur amertume » (comp. Eccl. 2 v. 23). Même lorsque tout leur réussit, ils ne peuvent se défaire d'une secrète angoisse. « Mais toi — s'écrie le racheté s'adressant à son Sauveur — tu as aimé mon âme, la retirant de la fosse de destruction, car tu as jeté tous mes péchés derrière ton dos ». « L'Éternel a voulu me sauver ». Si telle est notre histoire, ne manquons pas de réaliser aussi le v. 19: « le vivant est celui qui te louera, comme moi aujourd'hui ».

D'une manière plus générale, c'est l'histoire d'Israël qui revivra comme peuple de Dieu au dernier jour, après le pardon de tous ses péchés.

Le ch. 39 relate la tentation subtile dont Ézéchias est l'objet de la part des ambassadeurs du roi de Babylone. Il succombe… et nous aussi chaque fois que nous faisons servir à notre propre gloire ce que Dieu nous a confié pour la sienne. « Qu'as-tu, que tu n'aies reçu ? — demande 1 Cor. 4 v. 7 — Et si aussi tu l'as reçu, pourquoi te glorifies-tu ? ». — « Je suis riche, et je me suis enrichi… », ce n'est rien d'autre que l'insupportable prétention de Laodicée (Apoc. 3 v. 17).


34 - Ésaïe 40 v. 1 à 17

Les ch. 40 à 66 forment un ensemble bien distinct, au point qu'ils ont pu être appelés quelquefois « le 2º livre d'Ésaïe ». La 1º partie avait pour sujet principal l'histoire passée et future d'Israël, ainsi que celle des nations auxquelles il a eu (et aura) affaire. Dans la division que nous abordons, il est question essentiellement de l'œuvre de Dieu dans les cœurs pour les tourner vers Lui. Notre prière en abordant cette lecture est qu'une telle œuvre se fasse dans chacun de nos cœurs. Seule la grâce divine peut l'accomplir, et pour cette raison Dieu commence par parler de consolation et de pardon.

Parmi les « cris » qui retentissent au début de ce chapitre (v. 2, 3, 6, 9), il est un message que nous reconnaissons : ce sera celui de Jean le Baptiseur (Jean 1 v. 23). Les Évangiles nous apprendront de quelle manière il a préparé le chemin du Seigneur Jésus. L'appel suivant (cité en 1 Pier. 1 v. 24, 25) compare le caractère fragile et passager de la chair, y compris ce qu'elle peut produire de plus beau (sa fleur), avec « la vivante et permanente parole de Dieu » (comp. Matt. 24 v. 35). Enfin Jérusalem est invitée à annoncer à tous : « Voici votre Dieu… ». Sommes-nous aussi des messagers de bonnes nouvelles (comp. 2 Rois 7 v. 9) ?


35 - Ésaïe 40 v. 18 à 31

Une grande question va être débattue dans les ch. 40 à 48 que nous abordons : celle de l'idolâtrie du peuple. Tout naturellement ce sujet commence par une mise au point : Qui est le Dieu de la création (v. 12…) ? Avant de parler des faux dieux, le prophète établit l'existence et la grandeur du Dieu incomparable (v. 18 et 25; comp. Ps. 147 v. 5). Telle est aussi la meilleure façon d'annoncer l'Évangile. Commençons par présenter Jésus. Peu de paroles suffiront ensuite pour démontrer la vanité des idoles du monde. Lorsqu'un petit enfant s'est emparé d'un objet dangereux, faut-il le lui arracher ? Non, mais plutôt lui présenter un jouet plus attrayant qui le lui fera lâcher sans difficulté.

Non seulement Dieu possède la puissance en lui-même, mais il est la source de toute vraie puissance. Pour vous aussi, jeunes gens qui peut-être croyez encore posséder des forces et des capacités personnelles ! Retenez ces v. 29 à 31; ils ont fait leur preuve en ranimant d'innombrables croyants découragés. Serrez-les vous aussi dans votre cœur, comme un coureur ou un voyageur prudent tient en réserve une provision spéciale pour le moment où la fatigue se fera sentir. L’apôtre ne se lassait pas parce que ses regards demeuraient fixés sur les réalités invisibles (2 Cor. 4 v. 1, 16-18).


36 - Ésaïe 41 v. 1 à 16

Dieu ne s'est pas seulement fait connaître dans sa création. Il a également montré qu'il s'occupait de l'homme. Aux nations, il s'est révélé en justice et en jugement (v. 1 à 4). À Israël, il s'est manifesté en grâce. Ne s'agit-il pas des descendants de Jacob son serviteur et d'Abraham son ami ? « Ils sont bien-aimés à cause des pères. Car les dons de grâce et l'appel de Dieu sont sans repentir » (Rom. 11 v. 28, 29; Ps. 105 v. 6 à 10).

La faiblesse de ce pauvre peuple — un misérable vermisseau — n'est pas un obstacle à sa bénédiction. Au contraire, elle est la condition même pour jouir des promesses magnifiques (du v. 10 en particulier), promesses bien propres à nous encourager aussi : « Ne crains point, car… je suis ton Dieu. Je te fortifierai ; oui, je t'aiderai ; oui, je te soutiendrai… ». « Ne crains point », c’est la petite phrase familière (v. 10, 13, 14; ch. 43 v. 1; ch. 44 v. 2 …) par laquelle Celui qui discerne nos troubles, nos inquiétudes, vient tendrement nous rassurer.

La fin du chapitre continue à établir ce qu'est Dieu par rapport aux idoles. Celles-ci sont mises au défi. Ont-elles la moindre connaissance des choses du passé, ou de « celles qui viendront » (v. 22, 23) ? Alors, qu'elles le prouvent ! Le Créateur, le Dieu qui s'intéresse à l'homme est également le Dieu de toute connaissance.


37 - Ésaïe 42 v. 1 à 18

La révélation progressive que Dieu fait de lui-même va maintenant se compléter merveilleusement. Le ch. 42 débute par la présentation d'une Personne : « Voici mon Serviteur… ». Il est tellement question du Seigneur Jésus dans Ésaïe que ce livre a été appelé quelquefois « l'évangile de l'Ancien Testament ». Déjà, nous avons rencontré des versets annonçant sa naissance, puis sa manifestation en Galilée (ch. 7 v. 14; 9 v. 1, 2, et 6). Nous sommes à présent transportés aux bords du Jourdain. La voix puissante de Jean le Baptiseur a retenti dans le désert (ch. 40 v. 3). Alors paraît le parfait Serviteur. Et aussitôt, selon la promesse que nous avons ici, Dieu met son « Esprit sur lui ». Sous l'apparence d'une colombe, le Saint Esprit vient demeurer sur le Bien-aimé en qui le Père « trouve son plaisir » (v. 1; Matt. 3 v. 16, 17). Oint de l'Esprit Saint et de puissance, il commence alors son ministère infatigable de grâce et de vérité (v. 1 à 4 cités en Matt. 12 v. 18 à 21).

« Je ne donnerai pas ma gloire à un autre », affirme l'Éternel. Ce v. 8 permet d'expliquer bien des châtiments et des humiliations non seulement pour Israël (v. 12…), mais aussi pour les chrétiens aujourd'hui (voir aussi ch. 48 v. 11).


38 - Ésaïe 42 v. 19 à 25 ; 43 v. 1 à 7

Il est important de comprendre à qui s'adresse l'Esprit de Dieu dans chaque partie des Saintes Écritures. Beaucoup de personnes se sont égarées, en particulier dans l'interprétation des prophètes, en appliquant à l'Église ce qui se rapporte au peuple juif. Dans tous ces chapitres, il ne sera question que d'Israël ou de son Messie. Gardons-nous pourtant de négliger ces passages, sous prétexte qu'ils ne concernent pas directement les chrétiens. Que de touchantes paroles ils contiennent, que l'enfant de Dieu reconnaît et s'approprie, parce qu'il les a maintes fois entendues dans le secret de son cœur : « Ne crains point, car je t'ai racheté ; je t'ai appelé par ton nom, tu es à moi… Je serai avec toi…, quand tu marcheras dans le feu, tu ne seras pas brûlé, et la flamme ne te consumera pas… » (ch. 43 v. 1, 2). Telle fut l'expérience des trois amis de Daniel (Dan. 3). Et si nous avons à passer nous aussi par le feu de l'épreuve nous n'y serons jamais seuls ; le Seigneur nous a expressément promis sa compagnie ; la « fournaise » est un lieu privilégié de rendez-vous de Christ avec les siens (2 Tim. 4 v. 17).

« Quand tu passeras par les eaux… ». Le feu et l’eau : il faut l’un et l’autre pour obtenir un bon acier, autrement dit pour nous forger une foi bien trempée.


39 - Ésaïe 43 v. 8 à 28

Considérons les noms magnifiques que Dieu se donne dans les v. 11 à 15: L'Éternel, le Même,… votre Rédempteur, votre Saint, le Créateur d'Israël, votre Roi. Hors lui il n'y en a point qui sauve. « Il n'y a de salut en aucun autre » reprendra l'apôtre Pierre en Act. 4 v. 12.

Mais la vie chrétienne ne se limite pas au salut. Dieu a des droits sur nous, comme sur son peuple terrestre : « J'ai formé ce peuple pour moi-même ; ils raconteront ma louange » (v. 21). Certes Israël n'a pas reconnu ces droits (v. 22…), mais dans la chrétienté actuelle l'importance de la louange et du culte est tout aussi méconnue !

« Pour moi-même » ! C'est aussi à cause de lui-même (v. 25) que Dieu efface les péchés. Sa gloire exige notre sainteté. Il y pourvoit personnellement, bien qu'il soit le Dieu offensé : « C'est moi, c'est moi qui efface tes transgressions ». Et il ne se contente pas de les ôter ; il promet : « je ne me souviendrai pas de tes péchés ». Quelle grâce ! Toutefois il ajoute : Fais-moi souvenir… raconte toi-même. Dieu nous laisse le soin de confesser notre état, nos propres fautes, afin de faire pleinement ressortir l'œuvre accomplie pour les expier. Cela fait partie de sa louange que nous avons à raconter.


40 - Ésaïe 44 v. 1 à 13

Ces chapitres nous reportent au commencement de l'histoire d'Israël. L'Éternel avait formé et séparé ce peuple pour lui-même (ch. 43 v. 21 et 44 v. 2). Ils étaient à lui et lui à eux (v. 5). Il leur avait ensuite donné la loi qui commençait ainsi : « Je suis l'Éternel ton Dieu… tu n'auras point d'autres dieux devant ma face… Tu ne te feras point d'image taillée… » (Ex. 20 v. 1 à 4). L'histoire du peuple nous apprend à quel point ces commandements ont été transgressés. Mais l'idolâtrie n'est pas le péché exclusif d'Israël ni des peuples païens (1 Cor. 10 v. 14). En faisant l'inventaire des objets que nous possédons — et celui de nos pensées secrètes — peut-être découvrirons-nous plus d'une idole solidement installée. C'est pour cette raison que l'Esprit de Dieu est si souvent attristé et la bénédiction retenue (comp. v. 3).

Méditons encore les deux dernières expressions de notre lecture au sujet de l'idole. Elle est faite « selon la beauté de l'homme » (comp. ch. 1 v. 6). Ce dernier se complaît en lui-même, honorant et servant la créature plutôt que Celui qui l'a créée (Rom. 1 v. 25). En second lieu elle est faite « pour qu'elle demeure dans la maison » (v. 13). Nous avons à veiller sur notre cœur, ce « lieu secret » de Deut. 27 v. 15, mais aussi sur notre maison.


41 - Ésaïe 44 v. 14 à 28

Pour se donner bonne conscience, le monde associe volontiers la religion avec la recherche de ses aises et de ses satisfactions (comp. Ex. 32 v. 6). Comme un homme qui, du même bois, allume un feu, cuit son pain, se chauffe… et se taille une idole. Cette description suffit à prouver la folie d'un tel culte. Au lieu d'adorer celui qui l'a créé, l'insensé se prosterne devant un objet inerte sorti de ses propres mains ! Les v. 9 à 20 sont remplis de l'activité de l'homme. Il fait ceci, il fait cela. Il se dépense sans mesurer sa peine et tout cela dans une tragique illusion, car « il se repaît de cendres… et ne délivre pas son âme » (v. 20). Mais à partir du v. 21 nous trouvons ce que Dieu fait. …« J'ai effacé comme un nuage épais tes transgressions, et comme une nuée tes péchés… je t'ai racheté ». Ainsi que le vent balaie en un moment le ciel le plus nuageux, Dieu de son souffle puissant chasse tout ce qui s'est accumulé entre Lui — qui est lumière — et notre âme qui a besoin de cette lumière comme la terre de celle du soleil. Celui qui a « déployé les cieux… étendu la terre », formé l'homme, fera aussi le nécessaire pour la restauration de son peuple… et le salut de quiconque croit.


42 - Ésaïe 45 v. 1 à 13

L'Éternel a annoncé qu'il se servirait de Cyrus pour accomplir tout son bon plaisir (relire ch. 44 v. 28). Ce roi, qui devait mettre fin à la captivité du peuple à Babylone, est appelé par son nom longtemps avant le début de cette captivité et par conséquent longtemps avant sa naissance ! La grâce divine tenait donc pour ainsi dire ce « sauveur » en réserve pendant toute la durée du châtiment. Sous la forme d'une révélation personnelle à Cyrus, c'est l'occasion pour l'Éternel de confirmer qu'il n'y a pas de Dieu, si ce n'est Lui seul (v. 5; comp. avec 1 Cor. 8 v. 4 à 6 et Éph. 4 v. 6). Ce n'est donc pas seulement aux Juifs que Dieu s'est fait connaître, mais aussi aux nations dont nous faisons partie. Bien avant notre naissance, avant l'origine du monde, dès les temps éternels, votre nom et le mien ont été dans sa pensée. Il se proposait aussi d'accomplir par nous tout son bon plaisir au moment convenable… qui est le moment présent (Éph. 3 v. 8 à 10). Répondons-nous, chacun à sa place et dans sa mesure, à ce que Dieu a ainsi attendu de notre part (comp. Act. 13 v. 36 au sujet de David) ?

Les v. 9 et 10, auxquels a certainement pensé l'apôtre en écrivant Rom. 9 v. 20, établissent la folie de ceux qui contestent contre ce Dieu créateur et souverain.


43 - Ésaïe 45 v. 14 à 25

Ce que l'Éternel accomplira pour la rétablissement de son peuple le fera connaître de tous comme « le Dieu d'Israël, le sauveur… » (v. 15). En contraste avec les dieux qui ne sauvent pas (fin du v. 20), il déclare lui-même avec la plus grande force : « De Dieu juste et sauveur, il n'y en a point si ce n'est moi ». Et il s’adresse non seulement à la descendance d’Israël, mais à tous les hommes : « Tournez-vous vers moi, et soyez sauvés, vous tous les bouts de la terre… » (v. 21, 22). Cet appel retentit dans le monde aujourd'hui. Chacun de nous y a-t-il répondu ? Nous reconnaissons la voix de « notre Dieu sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité… » (1 Tim. 2 v. 4, 5; lire aussi Tite 2 v. 11). Mais pour que Dieu puisse se montrer à la fois « juste et sauveur » nous savons ce qui était nécessaire. Le châtiment qui devait satisfaire sa justice à l'égard du péché a frappé celui que la suite du même passage de 1 Tim. appelle : « le médiateur entre Dieu et les hommes,… l'homme Christ Jésus, qui s'est donné lui-même en rançon pour tous ». C'est à juste titre que tout genou se ploiera devant le Seigneur et que toute langue confessera hautement Dieu (v. 23 cité en Rom. 14 v. 11).


44 - Ésaïe 46 v. 1 à 13

Le prophète poursuit sa comparaison par un nouveau tableau saisissant. D'un côté, de vaines idoles qui sont des fardeaux pesants pour ceux qui s'en chargent ! De l'autre, un Dieu puissant et fidèle qui s'est au contraire lui-même chargé de son peuple du début à la fin de son histoire (v. 3; Deut. 1 v. 31 et 32 v. 11, 12). À cette position privilégiée, Israël a préféré le service ingrat de faux dieux impuissants et ridicules (v. 6 et 7). Mais ces derniers l'ont fait lourdement trébucher, l'écrasant sous leur poids, et ils vont être finalement la cause de sa captivité. Moralement il en est toujours ainsi. Les idoles les plus nobles selon le monde (celles-ci sont en or et en argent, alors que celles du ch. 44 n'étaient qu'en bois) conduisent infailliblement ceux qui les servent à leur ruine finale. Et combien est grand le pouvoir qu'exerce l'or sur le cœur humain. Mais, en contraste, que nous propose le Seigneur ? Nous confier en lui dès notre jeunesse ; continuer à nous reposer sur lui d'année en année tout au long de notre vie ; enfin, si nous devons parvenir à l'âge où les forces déclinent, jouir encore de cette belle promesse : « Jusqu'à votre vieillesse je suis le Même, et jusqu'aux cheveux blancs, je vous porterai » (v. 4).


45 - Ésaïe 47 v. 1 à 15

C'est de Babylone qu'il s'agit maintenant. Avant même son entrée dans l'histoire, sa chute se trouve annoncée. Employée par l'Éternel pour discipliner son peuple, elle n'a usé d'aucune miséricorde envers lui ; elle n'a pas pris « ces choses à cœur », enfin, elle ne s'est pas souvenue « de ce qui en serait la fin » (v. 7; Deut. 32 v. 29). Par la bouche de Daniel, Dieu lui avait fait connaître cette fin (voir Dan. 2 v. 45). Et malgré cela l'orgueilleuse cité a proclamé : « Je serai maîtresse pour toujours » (v. 7). Aussi connaissons-nous sa fin à elle, solennelle et subite, pendant la nuit tragique du festin de Belshatsar (Dan. 5 v. 30).

Babylone est dans le Nouveau Testament l'image de la chrétienté comme Église responsable. Celle-ci s'est lassée d'être étrangère ici-bas et de souffrir. Elle a préféré un trône à la croix. Elle a oublié la miséricorde, dominé sur les âmes, méconnu les droits du Seigneur et perdu de vue son retour. Elle s'est accommodée d'une multitude d'idoles et de superstitions (v. 12 et 13). Mais le moment de sa ruine viendra (Apoc. 18). Alors Christ présentera au ciel et à la terre sa véritable Épouse : l'Église, composée de tous ses chers rachetés, enlevée auprès de lui avant ces événements. En ferez-vous partie ?


46 - Ésaïe 48 v. 1 à 8

Les interprétateurs des cieux, les observateurs des étoiles (ch. 47 v. 13) et autres astrologues, ont de tout temps proliféré aux dépens de la crédulité populaire. En dépit de leurs prétentions, prédire l'avenir n'est au pouvoir de personne. Dieu seul en a connaissance et nous révèle dans sa Parole ce que nous avons besoin d'en savoir (ch. 46 v. 10; Act. 1 v. 7). L'accomplissement dans le passé des événements qui furent annoncés à l'avance par le moyen des prophètes est une preuve de plus de l'existence et de la toute-puissance de Dieu (v. 5; voir Jean 13 v. 19). Les premières choses, déclarées depuis longtemps, sont arrivées (v. 3). Ceci prouve que les choses nouvelles sont et seront aussi l'œuvre de Dieu (v. 6; Matt. 13 v. 52). Il est aujourd'hui à la portée de tous, et en particulier des Juifs, de sonder les Écritures pour s'en assurer. Bien des siècles à l'avance, le rejet de leur Messie a été clairement annoncé par le plus grand des prophètes, précisément dans les chapitres que nous lisons. Hélas, non seulement Israël, mais l'homme en général est vraiment « obstiné » ; son cou est une barre de fer ; son front est d'airain (v. 4) ; son oreille est fermée (v. 8). Par-dessus tout, son cœur est dur (ch. 46 v. 12).


47 - Ésaïe 48 v. 9 à 22

« À cause de mon nom… À cause de moi-même ! ». Nous oublions trop souvent ce grand motif des interventions de Dieu. En adoptant Israël comme son peuple — et nous chrétiens comme ses fils et ses filles — Dieu s'est pour ainsi dire engagé personnellement, tout comme un père est obligé vis-à-vis des étrangers par les actes de ses enfants ! Nous sommes, selon le cas, délivrés, purifiés… ou châtiés, à cause de la gloire du Père dont nous sommes les enfants (voir Jos. 7, fin du v. 9). Mais Dieu a encore un autre motif pour nous enseigner et nous discipliner : notre profit (v. 17; Héb. 12 v. 10 souvent rappelé).

La paix du cœur, « comme un fleuve » calme et puissant, découle de l'obéissance du croyant (v. 18). Cela se comprend : dans le courant de la volonté de Dieu, on ne connaît ni l'agitation ni les bouillonnements qui sont ceux du torrent dans la montagne. On réalise le v. 3 du ch. 26: « Tu garderas dans une paix parfaite l'esprit qui s'appuie sur toi, car il se confie en toi ». Remarquons que c'est après avoir enjoint aux siens de garder ses commandements et sa parole, que le Seigneur leur donne sa paix (Jean 14 v. 15, 21, 23, 27). Inestimable paix des rachetés du Seigneur ! Elle est inconnue des méchants (v. 22).


48 - Ésaïe 49 v. 1 à 13

À ce point du livre, marqué par une importante division, la preuve est faite qu'Israël a été un serviteur infidèle. Aussi l'Éternel lui substitue Christ, le vrai Israël (v. 3), serviteur obéissant, en qui Il se glorifiera. Or, à première vue, le travail du Seigneur pouvait lui sembler avoir été inutile (v. 4). Non seulement Israël n'a pas été rassemblé, mais il a rejeté son Messie. Et pourtant les v. 5 et 6, comme aussi le ch. 53 v. 11, nous assurent que, malgré cet échec apparent, Christ « verra du fruit du travail de son âme ». Les enfants de Dieu dispersés sont aujourd'hui rassemblés pour constituer la famille céleste (Jean 11 v. 51, 52). Le rejet du Seigneur par son peuple a permis à Dieu d'étendre son salut « jusqu'au bout de la terre ».

N'est-il pas merveilleux, cet entretien entre l'Éternel et son « saint serviteur Jésus » (Act. 4 v. 27) ? S'adressant « à celui que l'homme méprise (comp. ch. 53 v. 3), à celui que la nation abhorre, au serviteur de ceux qui dominent » (mais qui a un prix infini pour son propre cœur) Dieu lui promet que bientôt les choses seront renversées : Quand il paraîtra dans sa gloire magnifique, ce sera au tour de « ceux qui dominent » de l'honorer et de s'incliner devant lui. Des rois se lèveront — des princes, et ils se prosterneront (comp. Phil. 2 v. 6 à 11).


49 - Ésaïe 49 v. 14 à 26

Lors de la première venue du Seigneur, Israël n'a pas été rassemblé (v. 5). Mais l'heure de ce rassemblement sonnera. Non seulement Juda et Benjamin, mais les dix tribus aujourd'hui dispersées prendront le chemin du retour. Elles convergeront de tous les horizons, y compris de la Chine lointaine, Dieu ayant su, durant plus de vingt siècles, préserver miraculeusement leur unité raciale. Vision glorieuse : Jérusalem rassemble enfin ses enfants sous son aile, ce que le Seigneur Jésus avait tant désiré faire, pendant qu'il était ici-bas. Mais c’était eux alors qui n’avaient pas voulu (Luc 13 v. 34). Comme pour une immense réunion de famille, les fils et les filles de Jacob, si longtemps séparés, se reconnaissent, se réjouissent ensemble. Ce sera l'accomplissement prophétique du Ps. 133.

De cette scène terrestre, notre pensée s'élève à la grande réunion céleste. De tous les rachetés du Seigneur, de ceux qu'Il a reçus de son Père, il n'en manquera aucun. Chaque brebis est dès à présent à l'abri dans sa main et elle a son nom comme gravé sur les paumes de ces mains qui furent percées (v. 16; Jean 10 v. 28 et 17 v. 12). Les captifs de l'homme fort lui ont été arrachés sans retour par la victoire de la croix (v. 25; Luc 11 v. 21, 22).


50 - Ésaïe 50 v. 1 à 11

En vain ont retenti les appels de l'Éternel. « Écoutez-moi » n'a-t-il cessé de répéter (ch. 44 v. 1; 46 v. 3, 12; 48 v. 1, 12; 49 v. 1). Que ce soit la voix de Jean le baptiseur (ch. 40 v. 3) ou celle du Messie lui-même,… « il n'y a eu personne qui répondit » (v. 2). Combien cette indifférence — qui caractérise également les hommes d'aujourd'hui — a affligé le Seigneur Jésus ! Il venait avec « la langue des savants » : celle de l'amour (Jean 7 v. 46). Mais personne n'a voulu la comprendre ni seulement l'écouter. « Tu n'as pas entendu… et dès longtemps ton oreille ne s'est pas ouverte » (ch. 48 v. 8). Pourtant quel exemple il leur donnait : Chaque matin trouvait cet Homme obéissant prêtant l'oreille aux paroles de son Père, attentif à l'expression de sa volonté pour la journée (s'il éprouvait ce besoin, à plus forte raison devrions-nous le ressentir).

Puis l'indifférence envers Jésus s'est changée en haine. Le v. 6 nous rappelle les outrages qu'il a subis. Mais tout en sachant ce qui l'attendait, il ne s'est pas retiré en arrière ; il a dressé sa face comme un caillou (v. 5, 7; Luc 9 v. 51).

En ce qui nous concerne, écoutons attentivement l'appel du v. 10. Nous qui sommes enfants de lumière ne nous laissons pas éblouir par les étincelles fugitives auxquelles le monde cherche à s'éclairer (v. 11).


51 - Ésaïe 51 v. 1 à 11

Au ch. 46 v. 12 l'Éternel s'était adressé à ceux qui étaient éloignés de la justice. Sa grâce parle à présent à ceux qui poursuivent la justice (v. 1) et qui la connaissent (v. 7). Dans un monde injuste, ils sont exposés à souffrir pour cette justice et ils ont besoin d'un encouragement : « Ne craignez pas l'opprobre de la part de l'homme, et ne soyez pas effrayés de leurs outrages » (v. 7). Christ le premier a enduré cet opprobre et ces outrages « de la part de l'homme » (ch. 50 v. 6). Aussi nous est-il laissé en modèle, afin que nous suivions ses traces (1 Pier. 2 v. 20 à 24; 3 v. 14).

À l'image du Seigneur Jésus (voir Ps. 40 v. 8), Dieu peut parler ici d'un peuple dans le cœur duquel sa loi demeure ! Pourrait-il aujourd'hui nous désigner ainsi ? La parole du Christ habite-t-elle en nous richement (Col. 3 v. 16; Jean 15 v. 7) ?

La prière du v. 9 fait appel au puissant bras de l'Éternel (ch. 53 v. 1). Celui-ci avait jadis terrassé l'Égypte et desséché les eaux du grand abîme. Une nouvelle fois, il arrachera Israël à sa captivité. Comme au bord de la mer Rouge, l'Esprit mettra alors des chants de triomphe dans la bouche des « rachetés » et placera sur leur tête une joie éternelle (v. 11; comp. ch. 35 v. 10).


52 - Ésaïe 51 v. 12 à 23

« C'est moi, c'est moi qui vous console ! » (v. 12). Combien de croyants dans l'épreuve ont fait l'expérience qu'il n'existe pas de vraies consolations en dehors de celles de Dieu. Il est en effet « le Dieu de toute consolation » (2 Cor. 1 v. 3). Mais nous sommes quelquefois comme le psalmiste qui déclare : « Mon âme refusait d'être consolée » (Ps. 77 v. 2). Les touchants appels de l'Éternel à son peuple sont restés sans écho. Il n'y a eu « personne qui répondît » à l'exception d'un faible résidu poursuivant la justice (ch. 50 v. 2; 66 v. 4). Maintenant un cri redoublé et pressant se fait entendre : « Réveille-toi ; réveille-toi, lève-toi… revêts-toi de tes vêtements de parure » (v. 17 et ch. 52 v. 1). Il s'agit d'arracher Jérusalem à son sommeil. Car le Messie va paraître. Le ch. 53 nous montrera l'accueil qui lui fut réservé lors de sa première venue. Rejeté, Christ est remonté dans la gloire. Mais aujourd'hui nous sommes à la veille de son retour. Le Seigneur Jésus nous rappelle sa promesse : « Voici, je viens bientôt ». Il se présente lui-même : « Moi je suis… l'étoile brillante du matin » (Apoc. 22 v. 12, 16, 17). Réveillée et pleine d'espoir, l'Épouse avec l'Esprit s'écrie : « Viens ». Que chacun y fasse écho dans son cœur et réponde : « Amen ; viens, Seigneur Jésus » !


53 - Ésaïe 52 v. 1 à 15

Jusqu’au v. 6, il s’agit des rachetés. À partir du v. 7, le Rédempteur nous est présenté.

Le Saint Esprit a sur la terre une tâche première : diriger les regards des croyants sur Christ et sur ses souffrances. Toutes les exhortations à écouter, à se réveiller, à se séparer, convergent de même ici vers la présentation d'une personne : Christ, le Messie d'Israël. Il est le Messager qui apporte de bonnes nouvelles de paix, de bonheur et de salut (v. 7). Il est également le Serviteur agissant sagement (v. 13). Nous avons ainsi en résumé devant nous ses paroles et ses œuvres.

En vérité, il y a de quoi être stupéfait et confondu d'étonnement en méditant sur l'inexprimable abaissement du Fils de Dieu (v. 14 complété par ch. 53 v. 3). « Son visage défait » témoignait contre le monde impie de ce qu'il pouvait en coûter à l'Homme parfait de le traverser. Aussi est-ce en justice que Dieu l'a maintenant exalté, élevé et placé très haut, en attendant qu'il paraisse en gloire. Alors des rois fermeront leur bouche en le voyant. Mais les rachetés, eux, ne se tairont jamais. Comme ces sentinelles du v. 8, après les fatigues de la longue veille, après l’attente interminable évoquée par le Ps. 130 v. 6, ils élèveront la voix avec chant de triomphe, car ils le verront face à face.


54 - Ésaïe 53 v. 1 à 12

C'est la page mystérieuse que lisait dans son char l'intendant de Candace, reine des Ethiopiens. « Et, Philippe,… commençant par cette écriture, lui annonça Jésus (Act. 8 v. 27…). Là est aussi pour nous le commencement de toute connaissance : Jésus le Sauveur. Nous nous étions tournés chacun vers son propre chemin de désobéissance (v. 6). Mais l'Agneau de Dieu a suivi pour nous sauver le chemin de la parfaite obéissance et de l'entière soumission. Dans ce chemin, il a été méprisé, délaissé, opprimé, affligé, enfin retranché par les hommes (v. 3, 7, 8). Mais il a été blessé, meurtri, frappé, soumis à la souffrance par Dieu lui-même (v. 4, 5, 10). Qui sondera jamais l'infini de cette expression : « Il plut à l'Éternel de le meurtrir » ? Nos langueurs et nos douleurs (v. 4), nos transgressions et nos iniquités (v. 5), notre péché sous toutes ses formes — des plus subtiles aux plus grossières — avec leurs terribles conséquences, tel a été le fardeau indiciblement lourd dont s'est chargé cet « homme de douleurs ».

Ce fut là le travail de ton âme, bien-aimé Sauveur ! Mais, au delà de la mort à laquelle tu t'es livré toi-même, tu goûtes dorénavant et pour toujours, dans le fruit même de ta souffrance, l'inexprimable joie de l'amour satisfait (Héb. 12 v. 2).


55 - Ésaïe 54 v. 1 à 17

L'œuvre décrite au ch. 53, étant accomplie, les croyants sont invités à se réjouir et à chanter. Le v. 10 du ch. 53 annonçait : « S'il livre son âme en sacrifice pour le péché, il verra une semence ». Le Seigneur Jésus le confirmera : « À moins que le grain de blé, tombant en terre, ne meure, il demeure seul ; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jean 12 v. 24). Le ch. 54 nous fait entrevoir cette riche moisson. Il s'agit d'Israël, descendance terrestre ; mais le Nouveau Testament y associe les enfants de la famille céleste : « la Jérusalem d'en haut » (voir Gal. 4 v. 26, 27).

Pour accueillir ses fils et ses filles, Jérusalem, longtemps veuve et stérile est invitée à s'élargir, à s'étendre. À cause de l'œuvre de la croix, Dieu peut avoir compassion d'elle et la rassembler. La colère a été d'un moment, mais la bonté sera éternelle (v. 7, 8; Ps. 30 v. 5).

« Tous tes fils seront enseignés de l'Éternel », promet le v. 13 cité en Jean 6 v. 45. L'œuvre du Seigneur envers nous comprend deux grandes parties : Il a porté nos iniquités et il enseigne la justice à plusieurs (ch. 53 v. 11). N'oublions pas ce second côté et, si nous lui avons apporté le fardeau de nos péchés, laissons-nous maintenant enseigner par Lui. Ainsi pourrons-nous porter le fruit de la justice à sa gloire (2 Cor. 9 v. 10).


56 - Ésaïe 55 v. 1 à 13

Comme du rocher frappé dans le désert (ch. 48 v. 21), un fleuve de vie et de bénédiction découle de l'œuvre de la croix. Source inépuisable offerte à quiconque a soif ! Ici c'est l'appel du prophète, mais le Seigneur Jésus s'exprime de la même manière : « Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi, et qu'il boive » (Jean 7 v. 37; voyez aussi ce « quiconque » de la grâce au ch. 3 v. 15, 16; 11 v. 26; 12 v. 46). Deux choses caractérisent le grand salut de Dieu : Il est gratuit. Les hommes se donnent une peine considérable et dépensent des fortunes « pour ce qui ne rassasie pas », alors que le plus excellent de tous les biens peut s'obtenir « sans argent et sans prix ». Dieu en a fait tous les frais (comp. ch. 52 v. 3).

En second lieu, le salut doit être saisi maintenant. « Cherchez l'Éternel tandis qu'on le trouve » (v. 6). Dieu est proche, il pardonne abondamment… mais hâtez-vous ! Le moment vient où il ne sera plus accessible (Jean 7 v. 34; 8 v. 21).

Considérons encore dans ce beau chapitre ce qui est dit des pensées d'amour et des voies inscrutables de Dieu (v. 8, 9; voir aussi Rom. 11 v. 33 à 36). Et de sa Parole : Elle ne reviendra pas à moi sans effet, promet le v. 11. A-t-elle produit cet effet sur votre cœur ?


57 - Ésaïe 56 v. 1 à 57 v. 2 ; 57 v. 15 à 21

Ces deux chapitres évoquent un sombre moment de l'histoire future d'Israël. La masse du peuple égarée par des sentinelles aveugles (v. 10…) s'en ira après l'Antichrist (le roi : ch. 57 v. 9). Pendant ce temps Dieu suit des yeux et encourage de ses promesses les fidèles qui respectent ses sabbats. Le temple est présentement détruit après avoir été profané. Mais il reprendra son nom et son caractère de « maison de prière » pour la joie de ce résidu. Et de plus, il sera ouvert à tous les peuples (ch. 56 v. 7). En ce qui nous concerne, chrétiens, nous avons accès à tout moment auprès de Dieu pour la prière et la louange. Usons de ce privilège !

Les v. 1 et 2 du ch. 57 nous révèlent la vraie signification de la mort d'un juste et des « hommes de bonté ». Dieu les met ainsi à l'abri des châtiments qu'il prépare pour les autres hommes (ex. 1 Rois 14 v. 12, 13).

« Je crée le fruit des lèvres », déclare l'Éternel (ch. 57 v. 19). Héb. 13 v. 15 explique qu'il s'agit des « sacrifices de louanges ». Ils sont adressés à Dieu, mais c'est lui-même qui les produit par son Esprit dans les cœurs des siens.

Enfin le v. 20 brosse un rapide tableau de l'agitation malsaine des méchants avec ses conséquences. Jude le complète en comparant ceux-ci aux « vagues impétueuses de la mer, jetant l'écume de leurs infamies » (v. 13).


58 - Ésaïe 58 v. 1 à 14

Cette nouvelle grande division du livre commence en nous montrant le peuple qui jeûne et s'afflige. Puisque l'Éternel regarde précisément à celui qui est abattu et d'un esprit contrit (ch. 57 v. 15 et 66 v. 2) on peut demander ce qu'il y trouve à redire. Les v. 3 à 7 nous l'apprennent : Dieu ne se contente pas de simples formes religieuses extérieures, ni de pieuses déclarations. Par la bouche d'un autre prophète, il pose à tous une question directe : « Est-ce réellement pour moi, pour moi, que vous avez jeûné ? » (Zach. 7 v. 5). Car derrière une belle façade de piété, que de choses peuvent habiter : la poursuite de notre plaisir, même dans le saint jour du Seigneur, la dureté et l'égoïsme, les contestations et les querelles (v. 3, 4), les jugements et les critiques (montrer du doigt) ainsi que le flot de vaines paroles (v. 9 et 13). Les vraies exigences de Dieu, les voici : En tout premier lieu que nous rompions avec les habitudes de péché, ces chaînes qui nous tiennent au pouvoir de l'Ennemi (v. 6; Dan. 4 v. 27). Prov. 28 v. 13 nous rappelle que la miséricorde est promise à qui confesse ses transgressions et les abandonne. Ensuite que nous sommes invités à mettre l'amour en pratique dans toutes les occasions qui se présentent (v. 7, 10). De belles promesses sont liées à une nouvelle marche !


59 - Ésaïe 59 v. 1 à 21

Les iniquités du peuple constituent un écran impénétrable entre l'Éternel et lui. Elles empêchent Dieu d'accepter aucun service religieux. Mais en sens inverse, lui-même ne peut intervenir en faveur des siens tant que ce mur subsiste. Peut-être est-ce aussi la raison pour laquelle nos prières restent quelquefois sans réponse (Prov. 15 v. 8, 29).

La liste accablante de tous les péchés accumulés par le peuple est dressée devant lui aux v. 3 à 8, afin de l'aider à en prendre conscience. Rom. 3 v. 10 à 18 en rappelle quelques-uns pour établir sans contestation possible la méchanceté de toute la race humaine.

Au v. 9 ce sont les fidèles du résidu qui prennent la parole. Ils reconnaissent avec humiliation l’exactitude du tableau qui vient d'être fait. « Nos iniquités, nous les connaissons », déclarent-ils, ajoutant même une nouvelle liste de fautes à celles que le prophète vient d'énumérer (v. 13 à 15). Bref, ce résidu montre combien il est « abattu et d'un esprit contrit » (ch. 57 v. 15). Aussi, selon sa promesse, l'Éternel pourra maintenant le consoler, le revivifier par son Esprit et lui faire justice par le moyen du Messie, son Rédempteur et son Libérateur qui sera aussi celui des nations (v. 20; Rom. 11 v. 26).


60 - Ésaïe 60 v. 1 à 14

Détail remarquable, dans la citation du v. 1 en Éph. 5 v. 14, l'expression : « la gloire de l'Éternel s'est levée sur toi » devient : « le Christ luira sur toi ». La gloire de Dieu s'identifie donc avec la personne de son Fils (voir aussi 2 Cor. 4 v. 6). Et elle est unie au lieu où Il demeure : « Je rendrai glorieuse la place de mes pieds » (v. 13). « La Sion du Saint d'Israël » (v. 14) a son pendant dans la Jérusalem céleste, au ch. 21 de l'Apocalypse ainsi qu'il apparaît lorsque l'on met en parallèle les v. 19, 3 et 11 de notre chapitre avec Apoc. 21 v. 23 à 26.

De nouveau, comme au ch. 49, le grand rassemblement d'Israël est évoqué dans une description émouvante et splendide. Cette vision, cette promesse, soutiendra les croyants du résidu au milieu de leurs tribulations. Quant à nous chrétiens, parfois découragés, levons nos yeux et considérons par la foi le peuple de Dieu, comme Abraham jadis fut invité à le faire (Gen. 15 v. 5). Nous ne sommes pas seuls ; une foule innombrable de pèlerins chemine avec nous vers la cité céleste. La fatigue, la souffrance ont souvent ralenti leurs pas ; mais regardez-les : leur visage rayonne. Leux cœur frissonne et s'élargit pour d'éternelles affections (v. 5).


61 - Ésaïe 61 v. 1 à 11

Le début de ce chapitre est d'un intérêt tout particulier. C'est le passage qu'a choisi le Seigneur Jésus lorsqu'il s'est levé pour lire et méditer dans la synagogue de Nazareth (Luc 4 v. 16 à 21). Mais remarquons un détail de la plus haute importance : Jésus a interrompu sa lecture au milieu de la phrase, avant la mention du jour de la vengeance. Seule la première partie de son ministère (celui de la grâce), était accomplie « eux l'entendant ». Ce qui suit, c'est-à-dire le jugement, était suspendu et l'est encore aujourd'hui. Là où notre texte ne comporte pas même une virgule, Dieu a intercalé déjà presque deux mille ans de patience.

Toutefois cette vengeance n'est pas non plus le dernier mot de la phrase. Elle est suivie de consolation et de joie pour les fidèles du résidu. Comme Job à la fin, ils posséderont le double (v. 7), cette double fertilité déjà annoncée par le nom d'Éphraïm (Gen. 41 v. 52, note). « Ils auront une joie éternelle » (v. 7).

En réponse à ces promesses, la voix du résidu s'élève : « Je me réjouirai avec joie en l'Éternel, mon âme s'égayera en mon Dieu ; car il m'a revêtu des vêtements du salut, il m'a couvert de la robe de la justice… » (v. 10). Le chrétien aujourd'hui n'a-t-il pas les mêmes motifs pour louer le Seigneur et se réjouir en Lui ?


62 - Ésaïe 62 v. 1 à 12

Jérusalem, la délaissée, la femme stérile et désolée, la veuve du ch. 54, deviendra la mariée (v. 4), la recherchée, la ville non abandonnée (v. 12). L'Éternel son Époux pourra à nouveau se réjouir à son sujet. En attendant, de vigilants gardiens sont placés sur les murailles avec une consigne : « Vous qui faites se ressouvenir l'Éternel, ne gardez pas le silence ». Fidèles à ce mot d'ordre, les croyants juifs au temps de la fin crieront à Dieu : « Souviens-toi de ton assemblée que tu as acquise autrefois, que tu as rachetée… » (Ps. 74 v. 2).

Amis chrétiens, chacun de nous a également été placé par le Seigneur à tel ou tel endroit et a reçu une mission semblable qui tient en deux mots : « Veillez et priez » (Matt. 26 v. 41; 1 Pier. 4 v. 7). Nos prières sont attendues là-haut et de riches exaucements leur sont préparés. N'avons-nous pas aussi d'importants sujets à rappeler au cœur de notre Père céleste ? Par exemple son Assemblée universelle et ceux qui en font partie dans notre ville ou dans notre village. Ne gardons pas le silence, puisque nous avons le privilège aujourd'hui d'être de ceux qui font se ressouvenir l'Éternel. Chose bien touchante, Dieu parle comme si nos prières lui étaient nécessaires pour se rappeler ses promesses. Quelle grâce de sa part !


63 - Ésaïe 63 v. 1 à 14

Qui est-il et d'où vient-il, celui qui surgit ici splendide et redoutable ? Pourquoi y a-t-il du sang à ses vêtements ? Ah, c'est l'exécuteur de ce terrible « jour de la vengeance » (Luc 21 v. 22) qui revient, sa tâche accomplie (v. 4; ch. 61 v. 2) ! Les peuples dans leur suprême révolte se seront massés sur le territoire d'Edom en vue de l'assaut final contre Dieu et contre les siens (voir ch. 34 v. 6). Mais ce sera pour y être écrasés selon l'image des vendangeurs qui foulaient autrefois le raisin dans les cuves.

Peut-être avons-nous peine à reconnaître dans ce Justicier notre Sauveur débonnaire ? C'est que son service pour la gloire de Dieu comprend ces deux caractères. Lui qui fut seul sur la croix est seul ici pour le jugement (v. 3). Magnifique (v. 1), il agit par son bras magnifique (v. 12), se fait un nom magnifique (v. 14), demeure dans la magnificence (v. 15). « Prospérant dans ta magnificence, mène en avant ton char… », comme il lui est dit au Ps. 45 v. 4 à propos de ce même jugement.

Une nouvelle et dernière division de ce livre débute au v. 7 par le rappel des bontés et des louanges de l'Éternel. Ne manquons pas à ce devoir, chacun pour son propre compte.


64 - Ésaïe 63 v. 15 à 19 ; 64 v. 1 à 12

Les fidèles du résidu ont rappelé « les grands bienfaits » dont l'Éternel avait autrefois comblé son peuple (ch. 63 v. 7). Ayant donné de telles preuves d'amour, pourrait-il aujourd'hui les abandonner ? Ils font donc appel au cœur de ce Dieu secourable qui est leur Père. « Regarde des cieux… ». Mais cela ne leur suffit pas. « Oh ! si tu fendais les cieux ! Si tu voulais descendre… » s'écrient-ils. C'est ce que Christ a fait une première fois pour notre salut. Mais il redescendra plus tard pour délivrer les siens éprouvés, en consumant leurs ennemis (Ps. 18 v. 9; 144 v. 5).

Le v. 6 compare « toutes nos justices » à un vêtement souillé. Nous comprenons cela de nos péchés. Mais de nos justices ? En vérité il en est ainsi ! Tout ce que nous avons pu faire de bien et de juste avant notre conversion ressemble à des haillons qui confirment notre misère au lieu de la cacher. Mais le Seigneur remplace ces vêtements souillés par les vêtements du salut et la robe de la justice (ch. 61 v. 10; Zach. 3 v. 1 à 5).

Formés comme l'argile sur le tour du potier (v. 8) nous n'avons rien à faire valoir quant à la vile poussière d'où nous avons été tirés (Ps. 100 v. 3). Seul compte le travail de l'Ouvrier divin s'appliquant à faire de nous « un vase à honneur »… (2 Tim. 2 v. 21).


65 - Ésaïe 65 v. 1 à 12

« Je suis trouvé de ceux qui ne me cherchaient pas… » — écrit Ésaïe en s'enhardissant tout à fait. C'est l'expression qu'emploie Paul en citant aux Romains notre v. 1 (ch. 10 v. 20). Sous la dictée de l'Esprit, le prophète ouvre en effet clairement ici la porte aux nations, qui ne cherchaient pas Dieu et n'étaient pas appelées de son nom (ch. 49 v. 6). Déclaration hardie, pour ne pas dire révolutionnaire, aux oreilles des Israélites si jaloux de leurs privilèges ! Elle faisait déjà partie de ces choses jamais entendues, mentionnées au chapitre précédent.

La confession et les supplications du pauvre résidu se terminaient par la question angoissée : « Te tairas-tu, et nous affligeras-tu extrêmement ? » (ch. 64 v. 12). Non, ce n'est jamais en vain qu'un cœur repentant se tourne vers le Seigneur (Ps. 51 v. 17). Chacun de nous le sait-il par expérience ?

Dieu ne se taira donc pas. Il prend la parole et va la conserver pratiquement jusqu'à la fin du livre. Toutefois, avant de révéler ce qu'il a préparé pour ceux qui s'attendent à lui (ses élus et ses serviteurs : v. 9, 10; ch. 64 v. 4), il faut qu'Il prononce la condamnation définitive d'Israël, mais aussi de la masse du « peuple rebelle » et apostat.


66 - Ésaïe 65 v. 13 à 25

Les Israélites fidèles auront été longtemps confondus avec l'ensemble du peuple qui aura suivi l'Antichrist. Mais, le moment venu, Dieu saura distinguer et récompenser ses serviteurs. Alors ils oublieront leurs souffrances et « chanteront de joie à cause du bonheur de leur cœur » (v. 14).

Et nous, enfants de Dieu que présentement le monde ne connaît pas comme il ne L'a pas connu, nous serons aussi manifestés par le Seigneur et avec lui à sa glorieuse venue (1 Jean 3 v. 1 et 2). Notre joie serait-elle moindre ?

Dieu créera de nouveaux cieux et une nouvelle terre. Il ne s'agit pas encore du remplacement de l'univers actuel par de nouveaux éléments, selon 2 Pier. 3 v. 13 et Apoc. 21 v. 1. Mais durant le règne de mille ans, aussi bien le ciel, débarrassé de la présence de Satan, que la terre, soumise au Seigneur, seront dans un état nouveau. La création connaîtra la délivrance (Rom. 8 v. 22). La vie humaine sera prolongée ; l'âge de cent ans deviendra celui de la pleine jeunesse, et la mort ne sera plus qu'un châtiment exceptionnel (Prov. 2 v. 22; Ps. 37 v. 9). Même chez les animaux les instincts cruels auront disparu (v. 25). La nature connaîtra alors son épanouissement et répondra au dessein initial de Dieu pour sa splendide création.


67 - Ésaïe 66 v. 10 à 24

Jérusalem sera un sujet de joie pour les fidèles du peuple. « Égayez-vous à cause d'elle, vous tous qui l'aimez » (v. 10). C'est à eux que s'adresse le Ps. 122: « Demandez la paix de Jérusalem ; ceux qui t'aiment prospéreront… » (v. 6). Comme une réponse à cette prière, la paix est étendue sur la ville, point de départ de la connaissance de la gloire de Dieu pour toutes les nations de la terre.

Le Seigneur n'est pas moins attentif aujourd'hui aux prières de ceux qui aiment son Assemblée (Ps. 122 v. 6; 2 Cor. 11 v. 28). Demandons qu'elle soit gardée dans la paix et qu'elle manifeste la gloire de Christ ici-bas.

Même au milieu du bonheur millénaire, il faut que subsiste un témoignage visible du châtiment terrible des iniques. Un solennel spectacle sera là pour le rappeler, tel le monceau de pierres sur le tombeau d'Absalom (2 Sam. 18 v. 17). Ainsi finit ce beau livre d'Ésaïe. De toutes les prophéties, elle est la plus vaste, la plus souvent citée dans le Nouveau Testament (environ 60 fois), celle aussi qui donne le plus de place au Seigneur Jésus dans ses souffrances et dans ses gloires.