Chaque Jour les Écritures — Livre des Psaumes

Table des matières :


1 - Psaume 1

2 - Psaume 2

3 - Psaume 3

4 - Psaume 4

5 - Psaume 5

6 - Psaume 6

7 - Psaume 7

8 - Psaume 8

9 - Psaume 9

10 - Psaume 10 — Psaume 11

11 - Psaume 11

12 - Psaume 12

13 - Psaume 13

14 - Psaumes 14 et 15

15 - Psaume 16

16 - Psaume 17

17 - Psaume 18:1 à 29

18 - Psaume 18:30 à 50

19 - Psaume 19

20 - Psaume 20

21 - Psaume 21

22 - Psaume 22:1-21

23 - Psaume 22:22-31

24 - Psaume 23

25 - Psaume 24

26 - Psaume 25

27 - Psaume 26

28 - Psaume 27

29 - Psaume 28

30 - Psaume 29

31 - Psaume 30

32 - Psaume 31:1-14

33 - Psaume 31:15-24

34 - Psaume 32

35 - Psaume 33

36 - Psaume 34

37 - Psaume 35:1-16

38 - Psaume 35:17-28

39 - Psaume 36

40 - Psaume 37:1-22

41 - Psaume 37:23-40

42 - Psaume 38

43 - Psaume 39

44 - Psaume 40

45 - Psaume 41

46 - Psaume 42

47 - Psaume 43

48 - Psaume 44:1-8

49 - Psaume 44:9-26

50 - Psaume 45

51 - Psaume 46

52 - Psaume 47

53 - Psaume 48

54 - Psaume 49

55 - Psaume 50

56 - Psaume 51

57 - Psaume 52

58 - Psaume 53

59 - Psaume 54

60 - Psaume 55:1-11

61 - Psaume 55:12-23

62 - Psaume 56

63 - Psaume 57

64 - Psaume 58

65 - Psaume 59

66 - Psaume 60

67 - Psaume 61

68 - Psaume 62

69 - Psaume 63

70 - Psaume 64

71 - Psaume 65

72 - Psaume 66

73 - Psaume 67

74 - Psaume 68:1-14

75 - Psaume 68:15-23

76 - Psaume 68:24-35

77 - Psaume 69:1-19

78 - Psaume 69:20-36

79 - Psaume 70

80 - Psaume 71:1-16

81 - Psaume 71:17-24

82 - Psaume 72

83 - Psaume 73:1-14

84 - Psaume 73:15-28

85 - Psaume 74

86 - Psaume 75

87 - Psaume 76

88 - Psaume 77

89 - Psaume 78:1-16

90 - Psaume 78:17-39

91 - Psaume 78:40-72

92 - Psaume 79

93 - Psaume 80

94 - Psaume 81

95 - Psaume 82

96 - Psaume 83

97 - Psaume 84

98 - Psaume 85

99 - Psaume 86

100 - Psaume 87

101 - Psaume 88

102 - Psaume 89:1-14

103 - Psaume 89:15-29

104 - Psaume 89:30-52

105 - Psaume 90

106 - Psaume 91

107 - Psaumes 92 et 93

108 - Psaume 94

109 - Psaume 95

110 - Psaume 96

111 - Psaume 97

112 - Psaumes 98 et 99

113 - Psaumes 100 et 101

114 - Psaume 102:1-15

115 - Psaume 102:16-28

116 - Psaume 103

117 - Psaume 104:1-18

118 - Psaume 104:19-35

119 - Psaume 105:1-22

120 - Psaume 105:23-45

121 - Psaume 106:1-23

122 - Psaume 106:24-48

123 - Psaume 107:1-22

124 - Psaume 107:23-43

125 - Psaume 108

126 - Psaume 109:1-20

127 - Psaume 109:21-31 et Psaume 110

128 - Psaume 111

129 - Psaume 112

130 - Psaumes 113 et 114

131 - Psaume 115

132 - Psaume 116

133 - Psaume 117 et 118:1-14

134 - Psaume 118:15-29

135 - Psaume 119:1-16

136 - Psaume 119:17-40

137 - Psaume 119:41-64

138 - Psaume 119:65-88

139 - Psaume 119:89-112

140 - Psaume 119:113-136

141 - Psaume 119:137-160

142 - Psaume 119:161-176

143 - Psaume 120 et 121

144 - Psaumes 122 et 123

145 - Psaumes 124 et 125

146 - Psaumes 126 et 127

147 - Psaumes 128 et 129

148 - Psaumes 130 et 131

149 - Psaume 132

150 - Psaumes 133 et 134

151 - Psaume 135

152 - Psaume 136

153 - Psaumes 137 et 138

154 - Psaume 139

155 - Psaume 140

156 - Psaume 141 et 142

157 - Psaume 143

158 - Psaume 144

159 - Psaume 145

160 - Psaume 146

161 - Psaume 147

162 - Psaume 148

163 - Psaumes 149 et 150


1 - Psaume 1

Les Psaumes, ou « louanges » ont été appelés parfois « le cœur des Écritures » parce que sous leur forme poétique ils expriment avant tout des sentiments. Sentiments qui seront ceux des fidèles Israélites pendant et après le règne de l'Antichrist : souffrance, angoisse, crainte… mais aussi confiance, joie, reconnaissance. Sentiments et affections du Seigneur Jésus entrant par avance en sympathie dans les afflictions de ce « résidu » juif. Enfin, sentiments que peuvent éprouver dans leurs circonstances les croyants de tous les temps.

Les premiers versets définissent les caractères des bienheureux qui peuvent chanter ces Psaumes. Et avant tout autre caractère, Dieu réclame celui de la mise à part, de la séparation du mal. Combien ce verset 1 a d'applications dans notre vie de tous les jours. Il est la condition indispensable pour jouir de la Parole (verset 2) et pour « porter du fruit » (verset 3; comparer Jérémie 17:7, 8; voir aussi Jean 15:5). L’arbre planté près des ruisseaux d’eaux représente le croyant enraciné en Christ, recevant de lui sa vigueur. Jésus, comme Homme, a réalisé parfaitement cette mise à part, ce plaisir dans la loi de l'Éternel et enfin cette plénitude de fruit porté à la gloire de Dieu.


2 - Psaume 2

Servant d'introduction à l'ensemble du livre, les deux premiers psaumes sont complémentaires. Ils constatent les deux grands péchés d’Israël qui a rejeté le double témoignage de Dieu à la nation : Désobéissance à Sa loi (Ps. 1) et reniement de Son Fils (Ps. 2).

Nous trouvons dans ce second Psaume les pensées de Dieu envers Celui qui est « son Oint » [= Messie] (verset 2), son Roi (verset 6), son Fils (versets 7, 12 cité en Actes 13:33). Dieu veillera à ce que Jésus soit honoré sur cette terre où Il a été méprisé. Jadis Hérode et Ponce Pilate, avec les nations et les peuples d'Israël, se sont assemblés contre Lui (voir Actes 4:25 à 28). Sa croix a porté cette inscription outrageante : « Jésus le Nazaréen, le roi des Juifs », comme pour dire à Dieu : Voilà ce que nous faisons de ton Roi. Mais dans un temps futur, lors de la révolte ouverte des nations, paraîtra le juste Roi que Dieu réserve à la terre (Psaume 89:27, 28). Ainsi, dès le début du livre des Psaumes, pour encourager le fidèle dans ses détresses, Dieu se présente (verset 6) comme dominant les événements et les conduisant à ce glorieux but final.

Retenons encore pour nous l'exhortation du verset 11 « Servez l'Éternel avec crainte » (verset 11). « Avec joie » dit aussi le Psaume 100:2. « De tout votre coeur » complète 1 Samuel 12: 20.


3 - Psaume 3

Beaucoup de psaumes ont été composés dans des circonstances spéciales qui en ont inspiré en partie le contenu. La fuite de David devant Absalom a été l'occasion dont Dieu s'est servi pour nous donner celui-ci (2 Samuel chapitre 15 à 18). Pendant que le fils indigne trame des complots contre son père, « le doux psalmiste d'Israël » (2 Samuel 23:1), au lieu de préparer sa défense, exprime dans un cantique sa confiance en son Dieu. Qu'importe le nombre des ennemis, du moment que l'Éternel s'est placé comme un « bouclier » protecteur entre ces « myriades du peuple » et son bien-aimé (comp. Gen. 15:1; Deut. 33:29). Aussi ce dernier peut-il jouir d'un doux sommeil au milieu des plus grands dangers, sachant que l'Éternel veille sur lui (verset 5). Un épisode de la vie du Seigneur illustre cette parfaite tranquillité : Pendant la tempête, alors que les vagues furieuses remplissaient déjà la nacelle, « il était, lui, à la poupe, dormant sur un oreiller » (Marc 4:37, 38). Voir aussi l’exemple de Pierre en prison : Hérode voulait le produire le lendemain, sans doute pour le faire mourir. Mais lui, loin de s'en tourmenter, dormait paisiblement au milieu de ses chaînes (Actes 12:6). Heureuse confiance ! Que Dieu nous donne de la réaliser !

Le v. 8 montre que, pour David, la bénédiction du peuple a plus de prix que sa propre sécurité. Israël est toujours le peuple de Dieu, quoiqu’en révolte contre Son oint.


4 - Psaume 4

Au Psaume 3 l'Éternel était la protection du fidèle ; au Ps. 4 il est sa portion. L'homme pieux possède l'assurance que Dieu l'a choisi (verset 3; littéralement introduit dans sa faveur). Mais il se trouve encore au milieu d'un monde où règnent la vanité et le mensonge (verset 2) et il ne peut qu'y souffrir. « Qui me fera voir du bien ? », voilà la question souvent posée dans un tel monde. Ce bien, nous ne le trouverons pas autour de nous, ni davantage en nous-même ! Le seul bien véritable est celui que Dieu produit. Il nous en montre la parfaite expression dans la vie de son Fils, « l'homme pieux » par excellence, le seul dont on pouvait dire : « Il fait toutes choses bien » (Marc 7:37).

Dieu est la source de tout bien, mais aussi de toute vraie joie, « Tu as mis de la joie dans mon coeur » déclare le psalmiste (verset 7). Cette joie-là ne dépend pas de l'abondance des biens matériels comme le prouve la fin du verset (comp. Hab. 3:17, 18). Le même chapitre des Philippiens qui nous exhorte à nous réjouir toujours dans le Seigneur, nous rappelle qu'un croyant peut être heureux dans les privations aussi bien que dans l'abondance (Philippiens 4:4 et 12). La joie divine peut remplir l'âme, même au milieu de la détresse. Les circonstances ne l'affectent pas, précisément, parce qu'elle a sa source en Celui qui ne change pas (Héb. 13:8).


5 - Psaume 5

À la fin du Psaume 4 nous avons vu le croyant se coucher et s'endormir en paix. Nous le considérons ici à son réveil. La piété doit marquer tous les moments de notre vie, y compris ceux que nous passons seuls dans notre chambre. Deut. 6:7 nous invite à donner sa place à la parole de Dieu, le matin comme le soir, au dedans comme au dehors. Dès l'aube, toute première occupation de sa journée, la prière du psalmiste montait vers son Roi, vers son Dieu (Psaume 63:1). Imitons-le, chers amis croyants, avec d'autant plus d'empressement et de liberté que le Dieu auquel nous nous adressons est, en Jésus, notre Père. Au Ps. 4 la prière avait un caractère d’urgence et se réduisait à un simple cri (v. 1, 3). C’est assez pour que Dieu l’écoute. Mais ici, la requête est disposée, formulée de façon précise, après quoi le fidèle peut attendre paisiblement une réponse qu’il ne doit pas chercher à obtenir autrement.

Le sujet de la confiance en face des menées des méchants est poursuivi. Il est remarquable que le verset 9 qui s'applique aux ennemis, soit cité en Romains 3:13 pour qualifier tous les hommes, vous et moi compris. Cela s'explique par le chapitre 5, verset 10 de la même épître : nous étions tous des ennemis de Dieu quant à notre entendement, dans les mauvaises œuvres (voir aussi Col. 1:21).


6 - Psaume 6

Les épreuves du croyant sont parfois la conséquence directe de ses fautes. Il est alors sous le gouvernement de Dieu, qui le reprend et le châtie (verset 1; comp. Jér. 31:18). Ce fut le cas de David après la terrible affaire d'Urie le Héthien, et aussi après le dénombrement. Il ne peut plus alors être question de joie et de paix comme au Psaume 4, (versets 7, 8). Au lieu de méditer dans son cœur sur sa couche (Psaume 4:4), le coupable trempe son lit de larmes amères (verset 6). Sachant qu'il a mérité ce qui lui arrive, il est poursuivi par les regrets et par le sentiment d'avoir offensé Dieu. La crainte de la mort peut même s'emparer de son âme (verset 5). Il n'a plus l'heureuse liberté que donne une bonne conscience. Pourtant dans ce cas aussi Dieu peut être trouvé, car Il aime trop son racheté pour le laisser dans le désespoir ; Il entend sa supplication et reçoit sa prière (verset 9). Ainsi qu’à Ézéchias, tourmenté sur son lit par la perspective de la mort, Il lui adresse cette parole consolante : « J'ai entendu ta prière, j'ai vu tes larmes… je te délivrerai… » (Ésaïe 38:5; comparer verset 5 avec Ésaïe 38:18). Oui, soudain David reçoit l'assurance que sa prière est exaucée. Les circonstances n'ont pas changé, mais déjà sa foi triomphe en espérance.


7 - Psaume 7

Pour comprendre les Psaumes et en particulier pour ne pas nous étonner de certaines paroles sévères au sujet des méchants, il est un fait qu'il ne faut jamais perdre de vue : Les croyants qui s'expriment ainsi ne font pas partie de l'Église. Les Psaumes s'appliquent prophétiquement à la période qui suivra son enlèvement. Certes, nous pouvons nous approprier beaucoup de précieux versets : Par exemple tous ceux qui expriment la confiance (voir verset 1), la souffrance devant l'injustice (verset 9), la louange (verset 17) et bien d'autres sentiments encore. Mais ce n'est pas le temps d'en appeler au jugement de Dieu comme il arrive dans les Psaumes (voir verset 6). Notre prière comme chrétiens n'est pas : « Punis-les, ô Dieu ! » (Psaume 5:10) ; mais à l'école de notre Modèle divin nous apprenons à dire : « Père, pardonne-leur… » (Luc 23:34) ou comme Étienne, son disciple : « Seigneur, ne leur impute point ce péché » (Actes 7:60). Par contre, lorsque le temps de la grâce sera terminé, et que l’Antichrist opprimera le faible résidu fidèle, prier pour la destruction des méchants sera selon la pensée de Dieu (Luc 18:7). Car c'est ainsi seulement et après le jugement des impies que pourra s'établir le royaume terrestre du Fils de l'homme, dont va nous parler le Psaume 8.


8 - Psaume 8

Ce psaume commence par établir la petitesse de l'homme par rapport à la création, impression que chacun de nous a pu ressentir en contemplant par exemple la prodigieuse immensité d'un ciel étoilé ! « Qu'est-ce que l'homme » ? « Puis, ramenés à notre humble dimension, nous apprenons que, pourtant, Dieu avait en vue des choses magnifiques et glorieuses pour l'homme et par l'homme. Mais comment les réaliser avec un être pécheur et mortel ? Impossible de couronner de gloire et d'honneur une créature plongée dans la misère et dans la corruption. Alors, ce que Dieu n'a pu faire ni pour ni par le premier Adam, il l'a accompli en Christ le second Homme. Oui, le Créateur s'est pour ainsi dire lui-même revêtu du corps qu'il avait créé. « Il a été fait un peu moindre que les anges ». Hébr. 2:6 à 9, qui cite en les complétant nos v. 4 à 6, en donne le motif insondable : à cause de la mort qu'il a dû connaître. Et c'est dans cette nature humaine que le Fils a reçu la domination universelle. En lui l'homme retrouve plus que ce qu'Adam avait perdu (v. 5 à 8: 1 Cor. 15:27 … ). Couronné de gloire et d'honneur, Christ, homme ressuscité, introduira d'autres hommes avec lui dans le ciel et leur fera partager sa gloire.


9 - Psaume 9

Sous leur aspect prophétique, les Ps. 9 et 10 sont étroitement liés. Le Ps. 9 met en scène l'ennemi du dehors : les nations coalisées contre Israël ; le Ps. 10 introduit l'ennemi intérieur : les oppresseurs impies persécutant le résidu fidèle. Les menées des méchants ne sont que pour un temps limité. Leur nom sera effacé pour toujours (v. 5) ; leurs dévastations viendront à leur fin pour toujours (v. 6) et l'attente des débonnaires ne périra pas pour toujours (v. 18). En effet, c'est aussi pour toujours que l'Éternel est assis : « il a préparé son trône pour le jugement » (v. 7; Ps. 58:11). Il demandera alors compte du sang et des larmes des fidèles, versés sous toutes les économies. Il vengera l'opprimé (v. 9), les affligés dont il n'a pas oublié le cri (v. 12). Mais le grand chef d'accusation retenu contre l'humanité, suggéré par le titre du psaume, c'est la mort du Fils de Dieu (Muth Labben) : l'outrage fait à Dieu par le monde en crucifiant son Bien-aimé. Un terrible châtiment est suspendu sur la race de ses meurtriers.

Dans la parabole des brebis et des boucs (Matth. 25:31) le Seigneur Jésus décrit le jugement des nations à l'aube de son Règne et annonce que chacun sera jugé selon ce qui lui aura été fait à lui-même.


10 - Psaume 10 — Psaume 11

Les « temps de la détresse » décrits dans ces Ps. 9 (v. 9) et 10 (v. 1) seront effrayants. Convoitises, orgueil, incrédulité, perfidie, violence…, ces caractères qui existent dans le monde actuel donneront leur pleine mesure quand « celui qui retient » (le Saint Esprit) sera loin, aux jours de l'Antichrist dont ces versets nous font le portrait sinistre (voir 2 Thess. 2:7, 8). Mais contrairement aux pensées du méchant qui estime que Dieu « ne s'enquerra de rien » (v. 4. 13), tout ce qu'il fait en secret avec ruse et malice est découvert. Et tout ce qu'il dit « en son cœur » (v. 6, 11, 13) est publié par Celui qui sonde les coeurs (Luc 12:3). « Je ne serai pas ébranlé » est ici le langage de la folie (v. 6), mais peut aussi être celui de la foi (Ps. 62:6). La pensée que Dieu voit tout, encourage le fidèle éprouvé ; le malheureux peut s'abandonner à Lui (v. 14). Et le v. 2 contient une autre vérité rassurante : le méchant se prendra toujours dans son propre filet (comp. Ps. 7:15; Ps. 9:16).

Le Ps. 9 s'achevait sur la pensée que les nations « ne sont que des hommes » ; le Ps. 10 se termine en appelant le persécuteur : « l'homme qui est de la terre ». Croyants, n'oublions jamais que nous sommes du ciel et de ce fait hors de l'atteinte du monde et de son prince


11 - Psaume 11

Dieu maintient aujourd'hui dans le monde des autorités : gouvernements, magistrats, police… chargées d'y assurer l'ordre, la justice et la paix. Mais lors de la grande tribulation, tout ce qui contribue à la sécurité des hommes : les bases et les valeurs de la société (« les fondements ») sera renversé. La question du v. 3 mettra alors les justes à l'épreuve. Vont-ils céder à la tentation de fuir, comme l'oiseau s'envole pour échapper au danger ? Non ; leur confiance n'est pas dans un refuge terrestre (la montagne) mais en Celui qui est immuable parce que son trône est dans les cieux (v. 4). Amis, qu'en est-il de notre foi ? Si le Seigneur devait nous ôter nos principaux points d'appui ici-bas : famille, amis, santé, biens matériels, pourrait-on voir en qui nous nous sommes confiés ? Et si nous pensons aux fondements de la vérité, nous constatons qu'ils sont ébranlés de toutes parts dans la chrétienté. Que doit faire le juste ? Se séparer de tout ce qui attaque et cherche à détruire les piliers de la vérité divine.

Le regard de Dieu sonde les fils des hommes (v. 5; Ps. 7:9; voir par ex. Luc 7:39, 40; Il :17; 22:61). Troublante et insupportable pensée pour « le méchant » ! Heureux sentiment pour « le juste » ! C'est pour son bien qu'il est ainsi scruté (Ps. 139:23, 24).


12 - Psaume 12

Ce psaume traduit la souffrance d'une âme accablée par le sentiment de l'injustice qui l'entoure. David qui l'a composé avait eu mainte occasion de l'éprouver personnellement. La duplicité et la haine jalouse de Saül (1 Samuel 18:17…), les lâches intentions des habitants de Kehila (chapitre 23:12), la double trahison des Ziphiens (chapitre 23:19 et 26:1) et celle plus perfide encore de Doëg l'Édomite (chapitre 22:9-10), l'ingratitude méprisante de Nabal (chapitre 25:10-11), tout cela ne pouvait laisser David indifférent. Certes à chaque fois il a aussi pu faire l'expérience de la précieuse réponse divine : « Je mettrai en sûreté celui contre qui on souffle » (verset 5; comp. Ps. 10:5). Mais sa propre mesure de la vérité n'était pas parfaite (voir 1 Samuel 20:6; 21:2…). Tandis que la sainteté du Seigneur Jésus le rendait entièrement sensible à la fausseté et à la ruse de ses adversaires (dont Luc 20:20 nous donne un exemple). Plus un chrétien se tiendra dans la lumière, et plus il souffrira de l'atmosphère corrompue de ce monde. Combien alors sa pénible expérience de la langue menteuse, hypocrite et orgueilleuse des hommes (versets 2, 3) lui fera goûter par contraste la pureté et la valeur pratique des paroles de son Dieu (verset 6). « Ta parole est la vérité » (Jean 17:17; Ps. 119:140).


13 - Psaume 13

De cette tribulation que traversera le résidu de Juda pendant les temps apocalyptiques, le Seigneur Jésus déclare qu'il n'y en a point eu de semblable depuis le commencement de la création… et qu'il n'y en aura jamais. Il ajoute qu'à cause des élus, Dieu a abrégé ces jours (Marc 13:20; voir aussi Romains 9:28). On peut donc comprendre ce cri angoissé : « Jusques à quand », quatre fois répété au début de ce psaume et aussi dans plusieurs autres. C'est pour y répondre que « le Seigneur fera une affaire abrégée sur la terre ». Quoiqu'il ne puisse jamais connaître une pareille détresse selon la parole du Seigneur (Apocalypse 3:10), un chrétien peut se trouver plus ou moins longtemps dans le découragement et penser que Dieu l'oublie ou lui cache volontairement sa face (verset 1). Cela nous est peut-être arrivé. Comment sortir alors de ce sombre tunnel ? Cessons d'abord de nous tourmenter et de consulter avec chagrin notre propre cœur (verset 2) : il ne nous apportera aucune réponse, mais plutôt fatigue et angoisse (1 Sam. 27:1). Rappelons-nous plutôt cette exclamation triomphante : « Qui est-ce qui nous séparera de l'amour du Christ ? Tribulation, ou détresse, ou persécution… » (Romains 8:35…). Le souvenir de sa bonté et de son salut, voilà le secret qui ranimera notre confiance et notre joie (verset 5).


14 - Psaumes 14 et 15

Insensé vraiment, celui qui, devant tous les témoignages que Dieu a donnés de sa puissance et de son amour, ferme ses yeux, endurcit son cœur et déclare : Il n'y a point de Dieu (v. 1; Ps. 10:4; Jér. 5:12). Mais si tous les hommes ne sont pas des athées, tous sans exception sont dépourvus de la vraie intelligence. Car aucun ne recherche ce Dieu dont il reconnaît l'existence — à moins que Lui-même n'opère dans son coeur.

Il est affreux, ce tableau de l'humanité telle que Dieu peut la contempler des cieux. Mais ne l'oublions pas, cette race rebelle et corrompue, par nature, c'est celle à laquelle nous appartenons vous et moi.

Après la triste constatation du Psaume 14:… « Il n'y a personne qui fasse le bien… », le Psaume 15 peut à juste titre poser la question : « Qui séjournera dans ta tente… ? » Le chapitre 3 des Romains, qui cite les versets 1 à 3 du Psaume 14, révèle ensuite la vérité glorieuse qui nous concerne : D'entre ces hommes, tous démontrés pécheurs, Dieu justifie gratuitement ceux qui croient (versets 10 à 12 et 22 à 26).

Les caractères de l'Israélite fidèle sont aussi ceux que la grâce doit produire chez un chrétien : Justice et vérité dans la marche, les actes et les paroles ; bienveillance envers le prochain ; appréciation du bien et du mal selon la mesure divine (lire És. 33:15, 16).


15 - Psaume 16

Comme le montrent les citations qui en sont faites dans le livre des Actes (chapitre 2:25 à 28 et chapitre 13:35), ce psaume s'applique directement à l'Homme Christ Jésus. D'ailleurs, qui d'autre que Lui oserait déclarer : « Je me suis toujours proposé l'Éternel devant moi » (verset 8) ? Nous Le contemplons ici, non comme le Sauveur (ce sera le Psaume 22), mais comme le Modèle, non comme le Fils de Dieu, mais comme l'Homme de foi. En tant que Fils de Dieu, Il n'a pas besoin d'être gardé (verset 1) et sa bonté se confond avec celle de Dieu Lui-même (verset 2; voir Marc 10:18). Mais la confiance, la dépendance, la patience, la foi, bref tous les sentiments que nous voyons briller dans ce psaume à l'égard d'un Dieu connu et honoré sont des sentiments humains. Pour les manifester en perfection, Christ est venu vivre sur la terre (et dans quelles conditions !) la vie d'un homme… mais d'un homme sans péché ! Il nous apparaît soumis à Dieu, le Seigneur (v, 2) ; trouvant sa joie dans les croyants (verset 3) ; dans la part que le Père Lui a réservée (versets 5 et Hébreux 12:2) ; enfin dans l'Éternel Lui-même (versets 8, 9 et 11). Il est confiant jusqu'en la mort même (verset 10). Chemin merveilleux qui fit les délices de son Dieu ! Chemin qu'Il nous a aussi frayé pour que nous y marchions sur ses traces !


16 - Psaume 17

Au Ps. 16. nous avons admiré la confiance de l'homme parfait. Au Ps. 17 c'est sa justice qui est devant nous. Mais elle est aussi et d'abord devant Dieu qui y trouve une entière satisfaction. Les hommes ne peuvent voir que la marche de quelqu'un, mais Dieu va plus loin et considère les motifs qui règlent cette marche. Le Ps. 11:5 nous a appris que « L'Éternel sonde le juste… ». Or voici le résultat de cet examen attentif du coeur de Jésus : « … Tu n'as rien trouvé : ma pensée ne va pas au delà de ma parole » (v. 3; comp. Jean 8:25). Modèle incomparable ! Veillons à ce que nos pensées soient toujours en parfait accord avec nos paroles et réciproquement.

Apprenons d'autre part à connaître et à employer la Parole de Dieu comme Lui l'a fait. Il s'en est servi pour se garder de l'homme violent, de Satan lui-même (v. 4; Matth. 4:4, 7, 10).

Les v. 14 et 15 soulignent le contraste entre « les hommes de ce monde qui ont leur portion dans cette vie » et le juste (Christ, mais aussi le croyant) dont la part est céleste (Ps. 16. 5). Tout en souffrant maintenant pour la justice, il pense à la résurrection et à l'Objet de ses affections : « Je serai rassasié de ton image » (v. 15; comp. Ps. 16:11).


17 - Psaume 18:1 à 29

Ce psaume constitue une grande prophétie embrassant la mort, la résurrection, l'exaltation, la victoire finale et la royauté du Messie. Les trois premiers versets fournissent le thème qui sera ensuite longuement développé, à savoir comment a été délivré « le serviteur de l'Éternel » (voir titre). Le Seigneur Jésus nous enseigne, par sa propre expérience, ce qu'est Dieu pour celui qui se confie en lui. « L'excellente grandeur de sa puissance envers nous qui croyons » a été démontrée dans la résurrection de Christ, son ascension, la place qui lui est donnée au-dessus de tous ses ennemis (lire Éph. 1:19 à 21). Ce que Dieu a été pour Jésus à l'heure de sa détresse (v. 6), de sa calamité (v. 18), il l'est aussi pour nous ; et les épreuves que nous traversons sont autant d'occasions de le connaître d'une manière nouvelle. Suis-je fatigué, languissant ? Il est ma force. Ma foi vient-elle à chanceler ? Il est mon Rocher. Un danger apparaît-il ? Il est mon lieu fort, la haute retraite où je trouve un refuge assuré (Ps. 9:9). Suis-je aux prises avec l'Ennemi ? Il est le bouclier qui me protège de ses coups. Pour Jésus, cette délivrance était la conséquence de sa justice (v. 19. 24), tandis qu'à nous elle est assurée à cause de notre relation avec lui.


18 - Psaume 18:30 à 50

Le Seigneur Jésus se plaît à nous faire connaître son Dieu dont la voie est parfaite et dont la Parole est affinée (v. 30; Prov. 30:5). Dans la première partie du psaume, il nous a enseigné par son exemple à l'invoquer dans nos afflictions. Il nous apprend ici à nous appuyer sur lui pour la marche (v. 33, 36) et pour le combat (v. 34, 35, 39).

Savons-nous par expérience ce que c'est que de nous tenir debout sur nos lieux élevés ? (comp. Habak. 3:19). D'un point culminant, on jouit d'une vue élargie et lointaine (voir És. 33:17). Considérons celle qui s'offre à nous en terminant ce psaume. Les regards se portent vers l'avenir, au moment où Dieu détruira les ennemis de son Fils. À l'horizon nous voyons poindre l'aurore de son règne. Il sera établi Prince sur son peuple Israël, mais aussi Chef des nations. Comme nous y invite un cantique : Contemplons ce grand Roi des rois, régnant en puissance sur tout l'univers et, par sa présence, brisant tous les fers. Il était nécessaire pour la gloire de Dieu que les nations le louent, et toutes le feront pendant le Règne. Mais dès aujourd'hui c'est notre privilège, tirés comme nous l'avons été du milieu des nations, de chanter des cantiques à la gloire de son nom (v. 49 cité en Rom. 15:9). Ne l'en privons pas.


19 - Psaume 19

Dieu s'est révélé successivement par un double témoignage : Le premier est celui de sa création (v. 1 à 6), dont le langage silencieux, mais combien éloquent, fait connaître jusqu'au bout du monde sa puissance et sa sagesse (Act. 14:17). La course régulière et bienfaisante du soleil, versant sur toute la terre sa lumière et sa chaleur est une preuve constante de la bonté de Dieu envers toutes ses créatures (Ps. 136:8; Matth. 5:45).

Le second témoignage est celui de la Parole (v. 7 à 11). Sainte, juste, bonne, spirituelle, même s'il ne s'agissait que de la loi donnée à Israël (Rom. 7:12, 14), combien elle a plus de prix encore maintenant qu'elle est complète ! Cette Parole excellente instruit le serviteur (v. 11) et atteint sa conscience (laquelle constitue au dedans de tout homme un troisième témoignage). Elle met en lumière tant les fautes cachées (commises par erreur : v. 12) que les péchés volontaires : la propre volonté, fruit de la fierté ou de l'orgueil (voir cette distinction en Nomb. 15:27 à 30).

Au début de l'épître aux Romains, le même triple témoignage de la création (ch. l :20), de la conscience (ch. 2:15) et de la loi (ch. 2:17 …) est placé devant l'homme pour mettre en évidence son état et le conduire au salut.


20 - Psaume 20

Dieu a donné au monde plus que les témoignages mentionnés dans le Ps. 19: un Témoin vivant, Jésus Christ. Le Ps. 16 v. 3 nous a montré l'homme parfait trouvant toutes ses délices dans les croyants, ces « saints » et ces « excellents » de la terre. Inversement dans ce Ps. 20 nous voyons Christ être le centre des intérêts et des affections des siens. À celui qui devra proclamer sur la croix : « Je crie de jour, mais tu ne réponds point » (Ps. 22:2) ils disent : « Que l'Éternel te réponde !… Que l'Éternel accomplisse toutes tes demandes ! » (v. 1, 5). Puis la certitude de la foi : « Il lui répondra » (v. 6), à laquelle correspond le cri de délivrance du Ps. 22:21: « Tu m'as répondu… ». Ensuite seulement les fidèles intercèdent pour eux-mêmes : « Que le roi nous réponde » (v. 9). Puissions-nous réaliser mieux nous aussi ce que furent pour Jésus son abandon puis sa délivrance et leurs glorieux résultats pour nous.

« Ceux-ci font gloire de leurs chars, et ceux-là de leurs chevaux, mais nous, du nom de l'Éternel, notre Dieu » (v. 7). L'homme moderne met plus que jamais sa vanité dans ses puissants et rapides moyens de déplacement ainsi que dans bien d'autres choses. Mais la gloire du chrétien c'est d'appartenir à Christ et de porter son beau nom (Jacq. 2:7).


21 - Psaume 21

Au Ps. 20 les fidèles s'étaient adressés à leur Roi. À présent ils parlent à l'Éternel de ce Roi (v. 1 à 7). Sujet qui plaît au coeur de Dieu ! N'oublions pas que l'objet principal du culte chrétien est la présentation au Père de celui qui lui est infiniment agréable : son Fils Jésus Christ.

Les « bénédictions excellentes » qui sont maintenant les siennes prennent tout leur relief en regard des souffrances et des outrages qui furent sa part. Ainsi, à la couronne d'épines répond une couronne d'or fin ; au partage de ses vêtements, la majesté et la magnificence dont Dieu l'a revêtu (Ps. 45:6 à 8) ; à la honte de la croix succède la gloire de sa résurrection (v. 4). Oui, celui qui fut fait malédiction pour nous, est mis pour bénédiction à toujours. Et celui dont Dieu, un moment, détourna son regard, est à nouveau rempli de joie par sa face (v. 6). On peut alors se demander pourquoi l'Esprit n'a pas interverti l'ordre des Ps. 21 et 22. N'est-ce pas précisément parce que Dieu a « prévenu » son Fils par ces bénédictions déjà préparées pour lui ; il lui en a fait don par avance (comp. Jean 17:4, 5). Et aussi parce qu'il ne veut pas nous laisser aborder le sujet solennel de l'abandon de son Bien-aimé (Ps.22) sans nous avoir préalablement fait connaître ses gloires.


22 - Psaume 22:1-21

Plus que toute autre portion des Écritures, celle-ci doit être abordée avec « des pieds déchaussés ». Car elle contient le plus insondable des sujets : les sentiments et les prières de Christ pendant les heures de la croix. D'abord exposé à la méchanceté des hommes, souffrant pour la justice, Il connaît ensuite, durant trois heures de ténèbres impénétrables, l'abandon de son Dieu fort. Entièrement seul, l'Homme parfait traverse cette épreuve sans égale avec l'unique soutien intérieur de son amour incomparable. Et Il ne cesse pas un instant de se confier en Celui qui pour un moment ne peut Lui donner de réponse. Il proclame publiquement son opprobre et sa faiblesse (versets 1, 2, 6), mais sans rien qui ressemble à de l'impatience, à du désespoir ni à une réaction de défense.

À la croix l'homme a donné sa mesure entière ; il a montré jusqu'où il était capable d'aller dans sa haine, sa violence, son cynisme, sa bassesse morale (versets 6 à 8, 12, 13, 16 à 18). Mais dans le même moment, Dieu a, Lui aussi, donné toute la mesure de ce qu'Il est : En justice parfaite contre le péché, en amour parfait envers le pécheur. La croix a tout magnifié. Ah ! que cette contemplation de Jésus mourant pour nous, produise dans chacune de nos âmes, humiliation et reconnaissance, amour et adoration.


23 - Psaume 22:22-31

La réponse parvient à Celui qui est « entre les cornes des buffles » (comparer versets 2 et 21). C'est la résurrection et en même temps la joie de la communion retrouvée. Mais, dans son amour, Christ a hâte que cette joie soit partagée. Aussi sa première pensée est-elle de faire connaître à « ses frères » la nouvelle relation dans laquelle son oeuvre les a placés, en leur parlant de son Père qui devient leur Père, de son Dieu qui devient leur Dieu (verset 22; Jean 20:17). Contrairement aux autres psaumes qui traitent des souffrances de Christ, il n'est pas question de jugement dans celui-ci. Jésus y porte les péchés, et par conséquent tout n'est que grâce et bénédiction. Bénédictions pour l'Assemblée (composée à ses débuts de disciples juifs : verset 22 cité en Hébreux 2:12) ; pour Israël restauré, appelé au verset 25 « la grande congrégation » ; pour « toutes les familles des nations » sous le règne de mille ans (versets 27, 28) ; enfin pour tous ceux qui naîtront au cours de ce règne glorieux. Comme des ondes s'élargissent autour du centre où elles ont été provoquées, ainsi s'étendent à toute la création les conséquences merveilleuses de l'œuvre de la croix. Et nous comprenons alors quelque peu pourquoi Jésus fut abandonné (comparer verset 1).


24 - Psaume 23

Le bon Berger a mis sa vie pour ses brebis (Ps. 22: Jean 10:11). Maintenant il va devant elles. Il les paît avec tendresse ; elles ne manqueront de rien puisqu'il est là, responsable d'elles. Les brebis, ces créatures faibles et dépendantes qui nous représentent, font l'expérience journalière des soins du berger (És. 40:11 et 49:10). La simple reconnaissance constate : je n'ai manqué de rien (Luc 22:35), mais la foi affirme : je ne manquerai de rien (tout au moins de rien de ce qui est nécessaire à mon âme : c'est elle qui est restaurée — v. 3).

Le Seigneur Jésus me mène aux eaux paisibles, mais aussi dans des sentiers de justice ; il le doit à son propre nom que je porte.

À partir du v. 4, la brebis s'adresse à lui directement : « Tu es avec moi… ». Dans cette compagnie, même la vallée de l'ombre de la mort n'est plus redoutable. La houlette et le bâton de ce bon Berger me rassurent ; il me protègera, y compris contre mes propres écarts. Je puis, sans être effrayé par la présence d'ennemis puissants, m'asseoir à la table royale où ma place a été préparée. Non pour une invitation occasionnelle, mais bien tous les jours de ma vie (comp. 2 Sam. 9:13). Et cela dans la maison du Dieu de bonté et de grâce — mon Père — chez qui je demeure par la foi, en attendant d'y habiter en réalité pour toujours.


25 - Psaume 24

Au Ps. 22 nous trouvons un Sauveur. C'est le passé, la croix où tout commence. Le Ps. 23 correspond au présent : c'est d'un Berger que nous faisons l'expérience. Le Ps. 24, enfin, nous ouvre l'avenir : nous y admirons le Roi de gloire.

Tous ces psaumes sont de David, homme qui connut le rejet et la souffrance, mais qui fut aussi berger d'Israël (2 Sam. 5:2) et roi glorieux en Sion. Le Psaume 24 commence par l'affirmation des droits de l'Éternel sur la terre. La croix y fut dressée (Ps. 22). Elle est présentement une sombre vallée (Ps. 23). Mais bientôt l'Éternel y établira son trône. « Le monde et ceux qui l'habitent » devront alors reconnaître Celui à qui ils appartiennent et se soumettre à sa domination. Certains ne s'y décideront que sous l'effet de la contrainte, « en dissimulant », comme l'annonce le Ps. 18:44. En ce qui nous concerne, puissions-nous rendre dès aujourd'hui au Seigneur Jésus l'obéissance de l'amour. Pour avoir part au Royaume, les citoyens doivent en posséder les caractères (v. 3 à 6). Jésus les a promulgués dès le début de son ministère (comp. v. 4 avec Matth. 5:8). Il était le Roi, le Messie d'Israël. Mais son peuple l'a rejeté, aussi est-il sorti, portant sa croix (Jean 19:5 et 17). Contemplons-le maintenant entrant comme l'Éternel lui-même, le Roi de gloire, dans son règne de bénédiction.


26 - Psaume 25

Les Psaume 16 à 24 nous ont spécialement occupés de Christ, le Messie. Le Psaume 25 commence une nouvelle série (Psaume 25 à 39) dans laquelle il est question du « résidu » et du fidèle en général. Il faut, dans la lecture des psaumes, faire attention aux astérisques * (version JND) qui signalent le commencement d'une série nouvelle et qui aussi, dans le texte, séparent les pensées principales. Ils nous aident dans ce Psaume 25 à remarquer deux prières : versets 4 à 7 et 16 à 22. Prenons tout spécialement à notre compte les demandes des versets 4 et 5 « … Fais-moi marcher dans ta vérité » (Ps. 43:3). C'était un grand sujet de joie pour l'apôtre Jean d'avoir trouvé dans la famille de « la dame élue » des enfants marchant dans la vérité (2 Jean 4).

Mais comment marcher sans connaître le chemin et les sentiers ? Dieu les enseigne ; et voyez comme l'âme y progresse (versets 8 à 10 et 12). Toutefois une condition est requise : « Le secret de l'Éternel (en note : ses communications intimes) est pour ceux qui le craignent » (versets 12 et 14). Autrement dit, Dieu ne révèle ses pensées et ne fait comprendre sa Parole qu'à ceux qui sont disposés à s'y soumettre. Voilà sans doute pourquoi il y a beaucoup d'ignorance dans la chrétienté… et aussi souvent dans nos propres esprits.


27 - Psaume 26

Au Psaume 25 le fidèle avait des péchés à confesser (versets 7, 11 et 18). Et sa prière était : « Fais-moi marcher dans ta vérité ». Ici le ton change. Le croyant se tient devant Dieu avec bonne conscience (versets 1 et 2) et peut déclarer : « J'ai marché dans ta vérité » (verset 3). Il est un de ces bienheureux qui, selon le Psaume 1: 1, ne se sont pas associés à ceux qui font le mal (versets 4, 5). Une sainte occupation absorbe toutes ses pensées : celle des versets 6 et 7. Ayant lavé ses mains à la cuve d’airain, autrement dit s’étant jugé, il fait le tour de l'autel, considérant sous tous ses aspects l'œuvre de la croix et Celui qui fut le parfait Sacrifice. Sa bouche s’ouvre alors pour la louange et raconte « toutes les merveilles » opérées par la grâce (v. 7).

La vie chrétienne ne consiste pas seulement à se retirer de l'iniquité. S’étant purifié des vases à déshonneur, l'enfant de Dieu trouve ceux qui, avec lui, invoquent le Seigneur d'un cœur pur (2 Timothée 2:21, 22). Ici le fidèle qui a « haï la congrégation de ceux qui font le mal » (verset 5) jouit de la demeure de la gloire de Son Dieu et bénit l'Éternel « dans les congrégations » (verset 12). La présence du Seigneur Jésus dans le rassemblement des deux ou trois réunis en son Nom, est-elle une joie pour votre cœur (Matthieu 18:20) ?


28 - Psaume 27

Dans ce psaume brille toute la confiance du croyant en Celui qui est sa lumière, son salut, la force de sa vie (verset 1; comparer Psaume 18:27, 28, 29). L'épître aux Éphésiens le confirme : le Seigneur est à la fois la lumière et la force du chrétien (Éphésiens 5:14 et 6:10). Qui a réalisé cette confiance envers Dieu comme le Seigneur Jésus ? De même que le Psaume 22 est celui de la croix, on a pu appeler celui-ci « le Psaume de Gethsémané ». Le verset 2 évoque d'une manière saisissante cette foule, armée d'épées et de bâtons, qui s'avance sous la conduite de Judas pour s'emparer du Seigneur de gloire. À sa seule parole « C'est moi », ils reculent et tombent par terre (Jean 18:6).

C'est dans la maison de l'Éternel que le psalmiste cherche son refuge (versets 3 à 5; comparer 2 Rois 19:1 et 14), belle figure de la communion, « une chose » que nous avons à demander et à rechercher avant tout autre. Or cette communion n'est pas seulement pour l'heure de l'épreuve, mais pour « tous les jours de ma vie ». Elle est « le climat » nécessaire pour discerner la beauté du Seigneur et faire des progrès dans sa connaissance.

Le dernier verset vient, comme une réponse d’en haut, apaiser toutes les alarmes du croyant : « Oui, attends-toi à l'Éternel ».


29 - Psaume 28

Les supplications que nous entendons dans ce psaume n'ont rien de comparable avec les prières confiantes qu'un chrétien peut aujourd'hui adresser à son Dieu et Père. Crainte de ne pas obtenir de réponse, effroi devant la mort, peur d'être entraîné avec les méchants, enfin, appel au jugement de ces derniers, tels sont ici les sentiments du fidèle Israélite des temps de la fin. Mais cette détresse intense ne peut que faire ressortir davantage la réponse qu'il reçoit et la joie qu'il en ressent (versets 6 à 9). « L'Éternel est ma force », déclare-t-il au verset 7. Et au v. 8: « L’Éternel est leur force ». L’expérience est individuelle avant d’être collective.

On se rappelle un épisode de l'histoire de David, auteur de notre psaume. De retour à Tsiklag, après avoir failli combattre contre Israël aux côtés des Philistins, il trouve la ville incendiée et tous ses habitants emmenés en captivité ; ses compagnons parlent de le lapider, il est dans une grande détresse. Et c’est alors qu’il « se fortifie en l'Éternel son Dieu » (1 Samuel 30:6). Faire comme lui l'expérience de notre entière faiblesse est quelquefois nécessaire pour réaliser que toute notre force est dans le Seigneur (2 Corinthiens 12:10).

Remarquons aussi que la réponse de Dieu produit la louange dans le cœur du croyant. Et n'oublions jamais de la Lui exprimer (Ésaïe 25:1) !


30 - Psaume 29

Sous son aspect prophétique, ce psaume annonce le moment où les puissants de la terre auront à se soumettre à l'Éternel. La gloire et la force que l’homme s’attribue si volontiers appartiennent à Dieu seul. Et elles lui seront effectivement rendues lorsqu’il jugera bon d’élever la voix pour revendiquer ses droits (la voix de l’Éternel est mentionnée sept fois dans ce psaume). La domination des nations (ces « fils des forts ») sur Israël prendra fin, car c'est à son peuple que le Seigneur donnera la force, quand Il s'assiéra pour roi à toujours (versets 10, 11).

N'est-elle pas puissante et magnifique, cette voix du Créateur que tous les hommes ont l'occasion d'entendre ? Dieu leur parle à travers les phénomènes naturels : vent, tonnerre, avalanches ou tremblements de terre… qui frappent les âmes d'un sentiment de grandeur et d'effroi… généralement bien passager ! Mais avant tout c'est par Jésus Christ, la Parole faite chair, que Dieu s'est adressé au monde (Jean 1:14 et 18:37). Ce fut la voix de la puissance divine « sur les grandes eaux » (verset 3), quand d'un mot Il arrêtait la tempête (Marc 4:39) ; mais aussi la voix « douce et subtile » (1 Rois 19:12) de l'amour, la voix du Bon Berger. Elle se fait entendre aujourd’hui encore dans sa Parole. Sachons l’écouter !


31 - Psaume 30

De même que la seconde moitié du Psaume 22, les trois premiers versets de ce Psaume 30 peuvent être placés dans la bouche de Christ après sa résurrection. Celle-ci est toujours considérée dans les psaumes comme une délivrance opérée par Dieu (comparer Jean 10:18). « Un moment dans sa colère… une vie dans sa faveur… ». Vrais du résidu d'Israël, les versets 1 à 5 sont propres à encourager tous les rachetés, en leur rappelant que s'ils ont à passer par une « légère tribulation d'un moment », celle-ci opère pour eux « un poids éternel de gloire » (2 Corinthiens 4:17). Aux larmes qui sont la part de beaucoup dans la sombre nuit de ce monde, succéderont bientôt les chants de joie, au matin du jour éternel. Mais dans la nuit même, au milieu des épreuves, celui qui connaît le Seigneur possède une joie intérieure qui lui permet de chanter (Ps. 42:8; Job 35:10). Il rend ainsi autour de lui le plus puissant des témoignages (Actes 16:24, 25).

Se décourager dans l'épreuve est un danger ! À l’opposé, un croyant dans la prospérité risque de s'appuyer sur celle-ci (ma montagne, dit le Psalmiste), obligeant Dieu à en ébranler les fondements pour amener le fidèle à Le rechercher (versets 6 à 8). La prospérité dans le monde devient facilement un obstacle à la communion avec le Seigneur ; il est alors avantageux que nous en soyons dépouillés. Quel est le moyen d'échapper à ces dangers ? Regarder au-delà de la nuit présente, et plus haut que « notre Montagne » ; considérer toutes choses dans la perspective de la bienheureuse éternité.


32 - Psaume 31:1-14

« En toi, Éternel, j'ai placé ma confiance », telle est à présent la ferme déclaration du fidèle (verset 1). Puis au verset 6: « Mais moi je me confierai en l'Éternel ». Et encore à la fin de notre lecture : « Je me suis confié en toi ». Au milieu de la tempête déchaînée par les hommes, il se cramponne à cette certitude. Son refuge, il l'a trouvé, non plus sur sa propre montagne (Psaume 30:7), mais en l'Éternel, son inébranlable Rocher (verset 3). « Sois pour moi un rocher… », dit-il au verset 2. Mais au verset 3: « Tu es mon rocher ». Rien ne pourra jamais renverser une foi établie sur un tel fondement (Matthieu 7:25). Cher jeune ami, est-ce sur ce roc que vous avez bâti ?

Or, il est un moment de l'existence où cette confiance est nécessaire plus qu'à tout autre. C'est le dernier, celui où il faut tout laisser pour passer par la mort. Dans ce sombre passage, aucun appui ne subsiste pour l'âme, sinon le Dieu en qui, maintenant et pour toujours, nous aurons placé notre foi (voir Proverbes 14:32). Considérons notre incomparable Modèle : Au moment de sa mort, Christ exprime cette confiance absolue par son ultime parole sur la croix, qui nous rappelle le verset 5: « Père ! entre tes mains je remets mon esprit » (Luc 23:46, voir aussi v. 15).


33 - Psaume 31:15-24

« Il y a un temps pour toute affaire, … un temps de naître et un temps de mourir… ; un temps de se lamenter et un temps de sauter de joie… » (Ecclésiaste 3:1 à 8). Mais tous nos temps sont dans la main de notre Dieu (Ps. 31:15). Il en a déterminé d'avance la succession et la durée, en particulier en ce qui concerne le temps de l'épreuve. Et n'oublions pas ce verset 15 chaque fois que nous faisons des projets (comparer Jacques 4:13 à 15).

À côté de la protection et de la délivrance, l'âme trouve auprès de l'Éternel quelque chose de plus précieux encore : une bonté grande (verset 19), admirable (verset 21) ; une bonté « mise en réserve » au profit de ceux qui craignent Dieu et qui se confient en Lui (Ps. 34:9). N’ayons pas peur d’épuiser cette réserve divine. Mais aussi comment répondre à une telle bonté ? Le verset 23 nous l'enseigne : « Aimez l'Éternel, vous tous ses saints ! ». C’est « le grand et premier commandement » de la loi (Matthieu 22:37, 38). Mais il n'est pas pénible (voir 1 Jean 5:2 et 3). Car, comprendre la bonté du Seigneur, c'est déjà L'aimer ! Oui, pour que l'amour envers Lui soit produit et entretenu dans notre cœur, soyons beaucoup occupés de son amour à Lui pour nous (1 Jean 4:19). « C’est de ton amour même, que notre amour vivra » — rappelle un cantique.


34 - Psaume 32

Plus l'âme a d'abord gémi sous le poids de ses péchés, plus elle goûte ensuite le bonheur dont nous entretiennent les v. 1 et 2. Êtes-vous un de ces bienheureux ? Sinon le v. 5 vous trace le chemin pour le devenir (comp. Luc 15:18). « Je n'ai pas couvert… , autrement dit tout confesser est le moyen indispensable pour que Dieu couvre mon péché (v. 1). Au contraire, si je cherche à le cacher, il faudra tôt ou tard que Dieu le mette en lumière (Matth. 10:26). C'est par le réveil de la conscience que commence le travail de Dieu. Il appesantit sa main jusqu'à ce que le pécheur soit amené à la repentance, aussitôt suivie du pardon. Ce dernier nous est présenté dans ces versets sous trois aspects : l'enlèvement d'un fardeau (v. 4), le recouvrement de la souillure (v. 1), l'annulation d'une dette (v. 2).

Puis vient la marche. Ne ressemblons pas à des bêtes de somme sans intelligence et qui de ce fait doivent être conduites par des contraintes extérieures. La bride et le mors sont l'image des moyens pénibles que Dieu est obligé d'employer quand nous ne voulons pas nous approcher de lui (v. 9; comp. Prov. 26:3). Combien il est préférable de nous laisser instruire (titre du psaume), enseigner, conseiller directement par la Parole et dans la communion avec le Seigneur.


35 - Psaume 33

Le premier verset reprend la pensée finale du Ps. 32: Celui qui est devenu un juste par le pardon de ses péchés est invité à se réjouir et à louer l'Éternel. C'est la part et le devoir de tout croyant. Cependant ce psaume s'applique directement à l'Israël futur, quand le rejet de son Messie lui aura été pardonné. Sa louange aura trois grands thèmes : La fidélité de Dieu (v. 4 à 9) : il est le créateur de toutes choses. La sagesse de Dieu (v. 10 à 17) : il prend connaissance de tout et il gouverne les nations. La bonté de Dieu (v. 18 à 22) : cette bonté s'exerce envers tous ceux qui se confient en lui. Le cantique nouveau (v. 3) est ici en rapport avec une terre nouvelle dont Dieu aura balayé l'injustice et qu'il aura remplie de sa bonté. Le conseil des nations, les desseins des peuples, auront été anéantis pour que s'achèvent les conseils éternels de Dieu et les desseins de son coeur (v. 10 et 11). Sa Parole a créé les cieux (comp. v. 6 et Hébr. 11:3). Elle nous régénère et opère en nous maintenant, en attendant de s'accomplir aussi dans un monde restauré. Dieu regarde des cieux et considère tous les habitants de la terre (v. 13, 14). Mais, selon sa promesse au Ps. 32:8, il suit tout particulièrement de son oeil vigilant ceux qui lui obéissent et qui s'attendent à son amour (v. 18 voir aussi Ps. 34:15).


36 - Psaume 34

Pour nous montrer que toutes nos circonstances, y compris les plus humiliantes, peuvent nous conduire en définitive à bénir Dieu, l'Esprit s'est servi d'un épisode de l'histoire de David pour lui dicter les paroles de ce psaume (voir 1 Samuel 21:10 à 15). Imitons « cet affligé » : sachons comme lui magnifier toujours et partout le nom de notre Dieu.

Au v. 11 c'est comme si, tendrement, le Seigneur nous rassemblait autour de Lui et disait : « Venez, fils, écoutez-moi… ». Il a une parole d'encouragement pour chacun. Celui qui est en danger, Il le rassure par les versets 7, 15 et 17 (voir Ésaïe 63:9). Un autre connaît-il des besoins matériels ? Il répond à son souci par les versets 9 et 10. Quelqu'un traverse-t-il le deuil ou la peine ? Il lui montre où trouver la consolation (verset 18). Son désir est de nous donner confiance en son Père pour que nous le louions avec Lui (verset 3). Goûtez, nous dit-Il, combien l'Éternel est bon (comparer 1 Pierre 2:3). Mais le Seigneur sait aussi que nous avons besoin de son exhortation : « Garde ta langue du mal… retire-toi du mal, et fais le bien ;… cherche la paix et poursuis-la » (versets 13, 14; voir 1 Pierre 3:10 à 12). Pierre ne termine pas la citation du passage, car c’est aujourd’hui le jour de la grâce. Le jugement annoncé à la fin du psaume est encore à venir.


37 - Psaume 35:1-16

L'Ange de l'Éternel qui « campe autour de ceux qui le craignent et les délivre » (Psaume 34:7), est appelé ici à chasser et à poursuivre les ennemis du juste (versets 5 et 6). « Après un temps de patience et de grâce infatigable, d’une grâce demeurée sans résultat, au lieu de se venger lui-même, le résidu s’en remettra à Dieu pour obtenir la délivrance » (JND). Cette délivrance du croyant juif s'accompagnera infailliblement du jugement des méchants.

Nous savons qu’en ce qui concerne les chrétiens, ce n'est pas par la destruction des injustes que s'accomplira leur délivrance, mais par leur propre enlèvement à la rencontre du Seigneur ! Chrétiens et inconvertis ne resteront pas toujours ensemble. Quand le Seigneur viendra sur la nuée, les premiers seront retirés de la terre, et les autres y seront laissés pour la terrible « heure de l'épreuve »… (Apocalypse 3:10). Au contraire lors de Son apparition en gloire, les croyants de ce temps-là seront laissés pour le règne, alors que les méchants seront ôtés (Luc 17:34 à 36).

Quelle ingratitude que celle de l'homme naturel ! David en parle par expérience, lui qui l'a si souvent éprouvée (versets 12 à 15). Mais Christ a connu et ressenti cette ingratitude combien plus profondément. « Ils m'ont rendu le mal pour le bien, et la haine pour mon amour » (verset 12; Psaume 109:5).


38 - Psaume 35:17-28

Si nous n'avons guère affaire comme le fidèle de ce psaume à la méchanceté des hommes, n'oublions pas que la persécution a été, et est encore aujourd'hui, la part de beaucoup de chrétiens. Combien nous pouvons être reconnaissants que la liberté de conscience et de rassemblement continue de nous être accordée dans notre pays ! Célébrer le Seigneur au milieu de son peuple de rachetés est le juste désir du croyant (verset 18). Apprécions-nous ce privilège, nous qui le possédons encore ?

En Jean 15:25, Jésus se réfère à cette haine sans cause dont Il a été l'objet (verset 19). Sans cause certes !… et pourtant la haine du monde contre Christ et les siens ne doit pas nous étonner (1 Jean 3:13). C'est celle que Satan inspire aux hommes contre Celui qui l'a vaincu. Peut-on imaginer plus affreux sentiments que ceux des versets 21, 25, 26? Peu d'expressions sont aussi fortes pour mettre à nu dans toute leur horreur les profondeurs de méchanceté du cœur humain : Joie perverse de voir souffrir un innocent… qui était le Fils de Dieu venu pour sauver les hommes. « Ha, ha ! notre œil l’a vu » — s’écrient les moqueurs (v. 21). « Tout œil le verra, et ceux qui l’ont percé » annonce Apoc. 1:7 — non plus sur la croix, mais dans toute sa gloire judiciaire.


39 - Psaume 36

Comparons la fin du verset 4 avec l'exhortation de Romains 12:9: « Ayez en horreur le mal ». Non seulement l'homme du monde est indifférent au péché (car le juger serait se condamner lui-même), mais il s'en amuse et en fait les thèmes favoris de sa littérature et de ses spectacles. En même temps cette insensibilité au mal l'amène à se vanter et à « se flatter à ses propres yeux », même en présence de l'iniquité la plus criante (verset 2; Rom. 3:18; Deut. 29:19). Obligés que nous sommes de vivre dans une telle atmosphère, notre conscience de chrétiens risque à la longue de s'émousser. Mais nous aurons toujours le péché en horreur si nous nous souvenons de la croix et du terrible prix qui dut y être payé pour l'abolir. La bonté de Dieu est dans les cieux, hors d'atteinte des desseins des méchants (verset 5 et 7). Et en même temps elle s'étend comme des ailes protectrices pour abriter les fils des hommes (voir Psaume 17:8). Hélas, tels les habitants de Jérusalem au temps du Seigneur, beaucoup ne veulent pas du refuge ainsi offert (Matthieu 23:37).

La source de la vie et la lumière divine, associées dans le versets 9, nous reportent à Christ, la Parole, dont il est écrit : « En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes » (Jean 1:4).


40 - Psaume 37:1-22

Le Psaume 37 n'est pas, comme la plupart des précédents, une prière du fidèle au sujet des méchants qui le tourmentent. C'est au contraire la réponse d’en haut qui lui parvient. Elle ne lui apporte pas encore la délivrance attendue, mais bien les précieuses ressources et instructions nécessaires pour faire face au mal qui l'environne. Et que de fois nous faisons cette expérience ! En réponse à notre prière, au lieu d'enlever notre épreuve, le Seigneur nous donne ce qu'il faut pour la traverser. Selon la promesse du Psaume 32:8: « Je t'instruirai, et je t'enseignerai ;… je te conseillerai… », nous reconnaissons la voix du tendre Maître. Il a Lui-même mis en pratique les instructions qu'Il donne ici. Et, connaissant nos pauvres cœurs, Il sait bien que la vue du mal autour de nous peut y produire deux sentiments fâcheux : l'irritation et la jalousie (versets 1, 7 et 8; Prov. 24:1, 19). D'où ces exhortations qu'il nous faudrait lire souvent : Ne t'irrite pas (3 fois) ; confie-toi ; pratique le bien ; remets ta voie sur l'Éternel ; demeure tranquille,… Riches promesses aussi, qui y sont liées ! : « Il te donnera les demandes de ton cœur… ; Lui, il agira ». Laissons-Le seul agir ! Bientôt le Dieu de paix brisera Satan sous nos pieds (comparer versets 10, 17, 20 avec Romains 16:20).


41 - Psaume 37:23-40

« Par l'Éternel les pas de l'homme sont affermis » (verset 23). L'indépendance nous caractérise par nature. Reconnaître que nous avons besoin de Dieu pour chaque pas de notre vie quotidienne est une évidence que nous n'admettons pas toujours. N'attendons pas d'avoir fait de nombreuses chutes pour en être convaincus et pour accepter le secours du Seigneur.

Il est question dans ce psaume du juste (ou des justes). C'est le nom donné au résidu juif fidèle ; celui-ci possédera le pays (versets 9, 11, 22, 29, 34) après le retranchement des méchants, affirmé lui aussi à cinq reprises (versets 9, 22, 28, 34, 38). L'enfant de Dieu aujourd'hui a le droit de porter le même titre (Romains 5:19). Comment un juste se fait-il reconnaître ? Il use de grâce et donne (verset 21). Sa bouche profère la sagesse, et sa langue parle la droiture ; la loi de son Dieu est dans son cœur (versets 30, 31). Amour, sagesse, vérité, attachement à la Parole, tous ces traits peuvent-ils se remarquer dans notre marche de chaque jour ? En retour, comptons sur la force, l'aide et la délivrance de Dieu (versets 39, 40). Que le juste soit abandonné est en effet inconcevable (verset 25). Et pourtant nous savons qu'il dut en être ainsi du « Juste par excellence » (Job 34:17; Psaume 22:1).


42 - Psaume 38

L'instruction du Ps. 37 semble avoir été comprise. Le fidèle ne réclame plus le retranchement des méchants, qui lui a été expressément promis. Au lieu de s'irriter à cause de ceux qui font le mal, il sent profondément son propre péché (v. 3 à 5). En même temps il réalise qu'il est dans la main de Dieu qui le reprend et le châtie. Et c'est à Lui qu'il s'attend (v. 15). Il ne lui appartient pas de répondre lui-même à ceux qui le persécutent ; encore moins de se venger. « Toi tu répondras, Seigneur, mon Dieu ! » Nous reconnaissons là les enseignements du Nouveau Testament : « Ne rendant à personne mal pour mal… ; ne vous vengeant pas vous-mêmes, bien-aimés ; … moi je rendrai, dit le Seigneur » (Rom. 12:16, 19). La seule réponse que nous sommes en droit de donner au mal qui nous est fait, c'est… le bien ; à l'inverse de ces « ennemis » (v. 19), de ces « adversaires » qui « rendent le mal pour le bien » (v. 20). Et leur surprenant motif nous est ici dévoilé : « … parce que je poursuis ce qui est bon ». La jalousie, le désir pervers de supprimer ce qui soulignait, par contraste, leur propre méchanceté, tels sont les affreux sentiments qui ont conduit les hommes à mettre à mort le Saint et le juste (Jean 10:32 , lire aussi 1 Jean 3:12).


43 - Psaume 39

Pour refréner la volonté propre d'un croyant, Dieu doit parfois se servir de la bride et du mors (Ps. 32:9). L'Esprit impose silence à la nature pour faire porter des fruits à la vie nouvelle et la faire parler (v. 1).

Nous qui avons tant de peine à nous taire, en particulier quand il nous est fait du tort, pensons à l'exemple parfait de l'Agneau qui n'a pas ouvert sa bouche (v. 9; Ps. 38:13: És. 53:7; 1 Pier. 2:23).

« Tu m'as donné des jours comme la largeur d'une main… » (v. 5). Brève existence… et cependant si follement gaspillée par tant de personnes en vaine agitation pour amasser des biens terrestres ! (v. 6: Eccl. 2:21 à 23). Prêtons attention aux quatre « certainement » des v. 5, 6 et 11. Non seulement l'homme n'est que vanité (v. 5 et 11), mais encore « il se promène parmi ce qui n'a que l'apparence… » Sur la scène de ce monde où le drame humain achève de se jouer, les personnages et le décor seront bientôt mis de côté. « La figure de ce monde passe ». Ce qui est vrai, ferme, impérissable, c'est ce qui appartient au domaine invisible et céleste (1 Pier. 1:4). Comprenant qu'il ne peut rien attendre d'un tel monde, le fidèle se pose la question : « qu'est-ce que j'attends, Seigneur ? » et donne lui-même la réponse : « Mon attente est en toi » (v. 7).


44 - Psaume 40

Psaume glorieux ! Christ, Homme ressuscité, y prend la parole pour déployer « les oeuvres merveilleuses » et « les pensées » de Dieu (envers nous : il associe les siens — v. 5) comme en quatre tableaux successifs. Le premier nous transporte dans l'éternité passée (versets 6, 7 cités en Hébreux 10:5 à 9). Seul capable de régler la question du péché, le Fils se présente pour être le serviteur obéissant : « Voici je viens… » — « Et il est venu… » confirme Éphésiens 2:17.

Le tableau suivant nous montre Jésus sur la terre, annonçant et accomplissant « toute justice » (Matthieu 3:15), rendant témoignage au Dieu de bonté et de vérité, parlant de sa fidélité et de son salut. Toute la vie de Christ est résumée dans ces versets 8 à 10.

Puis le Sauveur est devant nous à l'heure solennelle où Il doit s'écrier « Mes iniquités m'ont atteint… » (verset 12). Mes iniquités… ? Mais c'étaient les miennes et les vôtres ! Elles sont trop nombreuses. Au Psaume 38:4 elles étaient trop pesantes.

Et enfin, le dernier tableau pour lequel nous revenons aux versets 1 à 3 (de même que le Psaume 21 précède le Psaume 22) : Le « puits de la destruction » et le « bourbier fangeux » ont fait place au roc de la résurrection. Christ, délivré de la mort par la puissance de Dieu qu'Il a patiemment attendu, chante sa louange et invite les hommes à se tourner vers Lui pour Le célébrer aussi (verset 3).


45 - Psaume 41

Par l'Esprit prophétique, Christ a déclaré à la fin du Psaume 40: « Et moi, je suis affligé et pauvre ». Pauvreté volontaire, destinée à nous enrichir ! (2 Corinthiens 8:9). Bienheureux donc, celui qui comprend ce Pauvre ! Et aussi qui sait se mettre à la place de tous les pauvres, des humbles, de ceux qui souffrent… Bienheureux celui qui, en esprit sinon en réalité, prend comme son Maître cette position de pauvre ! (Matthieu 5:3).

Quels encouragements le verset 3 apporte aux malades ! : En premier lieu la promesse du secours divin ! Même si l'être extérieur dépérit, l'homme intérieur est renouvelé de jour en jour par les soins du grand Médecin des âmes (2 Corinthiens 4:16). Mais de plus, « tout le lit » du malade va se trouver miraculeusement transformé. Car la présence du Seigneur à son chevet a le pouvoir de changer sa langueur en joie. Douce compagnie, propre à faire oublier l'incompréhension ou l'indifférence dont il a pu être l'objet (verset 8) !

Nous savons à quel moment s'est accompli le verset 9. Avec quelle tristesse le Seigneur a dû le citer, avant de donner au traître Judas « le morceau », qui le faisait reconnaître (Jean 13:18 et 26).

Et ce livre 1 des Psaumes s'achève sur une louange éternelle à laquelle, amis croyants, nous pouvons joindre notre amen !


46 - Psaume 42

Avec cette nouvelle année, nous commençons le 2e Livre des Psaumes. Il s'applique prophétiquement à la période où le résidu juif fidèle, persécuté par l'Antichrist, aura dû fuir Jérusalem ; et les versets 2, 4 et 6 traduisent spécialement la douleur de cet exil. Cependant, comme dans le Livre I, beaucoup d'expressions peuvent être placées dans la bouche du Seigneur Jésus, Lui qui a souffert plus que personne de la méchanceté de son peuple (par exemple versets 7 et 10).

Existe-t-il une image plus forte que celle du verset 1 pour traduire les soupirs de l'âme assoiffée de la présence de Dieu ? Puissions-nous ainsi rechercher cette présence chaque fois qu'une faute a interrompu notre communion avec le Seigneur ! Et que chacun le connaisse sous ce précieux nom personnel : le « Dieu de ma vie », qui correspond à la devise de l'apôtre : « Pour moi, vivre c'est Christ » (Philippiens 1:21). Il est Celui qui d'année en année veut conduire ma vie, la remplir, comme l'objet précieux de mon coeur. « Ou est ton Dieu ? » demandent ironiquement les incrédules (versets 3 et 10, comparer Matthieu 27:43). Ah ! si eux ne Le discernent pas, que pour ma part je sache toujours où Le trouver, de jour ou de nuit, pour élever vers Lui avec amour mon cantique et ma prière (verset 8).


47 - Psaume 43

Ce psaume se lie au précédent comme le souligne la répétition finale des versets 5 et 11 du Psaume 42. Mon âme a souvent besoin d'être ainsi exhortée à ne pas être abattue, à s'attendre à Dieu et à le célébrer encore et toujours. Il n'a pas seulement été mon salut ; Il est aussi « mon Dieu », Celui dont je dépends sans cesse, la source de « ma force » (verset 2).

Sa lumière et sa vérité me conduiront à une adoration intelligente si je le lui demande comme le fait ici le psalmiste (versets 3 et 4).

L'expression soulignée hier : « le Dieu de ma vie », se complète au verset 4 d'une autre bien remarquable : le « Dieu de l'allégresse de ma joie ». Chers croyants, Dieu suffit-Il à nous rendre heureux ? Est-Il la source de notre joie comme Il l'était pour Jésus ? (Luc 10:21). Connaissant un tel Dieu, notre âme serait-elle encore abattue ou agitée ! « Que votre cœur ne soit pas troublé, disait le Seigneur à ses disciples, vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi » (Jean 14:1). Et ailleurs : « Ayez foi en Dieu » (Marc 11:22). La foi, voilà le grand remède à tout ce que ce monde peut nous infliger de tristesse ou d'agitation. Elle est notre ressource aujourd’hui comme elle sera celle du résidu fidèle au temps de la tribulation.


48 - Psaume 44:1-8

Alors que les psaumes du Livre 1er étaient presque tous de David, ceux qui nous occupent (Psaume 42 à 49) ont été composés par les fils de Coré, ces objets de la grâce qui avaient été épargnés dans le châtiment de leur père (voir Nombres 26:11). C'est pourquoi il est remarquable d'entendre ces hommes rappeler les merveilles accomplies par Dieu « aux jours d'autrefois ». Car mieux que personne, ils sont en mesure d'apprécier et de célébrer la miséricorde divine. Non, ce n'est pas l'épée des fils d'Israël qui a pu les sauver et leur donner la possession du pays (il suffit de penser au passage de la mer Rouge et à la prise de Jéricho). Et le rappel des grandes délivrances du passé est une leçon pour ces fidèles. Pas plus que leurs pères, ils ne peuvent se confier dans leurs propres armes pour vaincre (verset 6). « Avec toi » et « par ton nom » (verset 5; Osée 1:7), voilà les seules ressources du croyant.

Une autre différence avec le Livre 1er est l'emploi ici du nom de Dieu (Élohim) alors que jusqu'au Psaume 41 il était question de l'Éternel (Jéhovah). C'est la triste preuve que maintenant les fidèles n'ont plus de relations avec le culte officiel devenu apostat. L'alliance garantie par le nom d'Éternel est rompue (Exode 6:3 et 6 à 8), mais le croyant fait encore appel au Dieu suprême.


49 - Psaume 44:9-26

Le ton du psaume change à partir du verset 9. Au lieu de continuer de regarder à Dieu, à la lumière de sa face et à la puissance de son Nom (versets 3 et 5), les fidèles considèrent les épreuves qui les ont atteints. L'âme du racheté n'est pas toujours sur les lieux élevés, nous le savons tous par expérience.

Cependant la foi de ces croyants n'est pas renversée ; ils savent attribuer à Dieu tout ce qui leur est arrivé et reçoivent les coups comme venant de sa main (Job 1:21). Leur conscience est droite ; non seulement leurs pas n'ont pas dévié du sentier de l'obéissance, mais leur cœur ne s'est pas retiré en arrière (verset 18). Et Dieu en est témoin, Lui qui connaît les secrets du cœur. N'oublions jamais ce verset 21.

À quoi correspond l'étrange expression du verset 22: être « mis à mort tous les jours » ? Sa citation en Romains 8:36 nous aide à la comprendre : C'est être rappelé, par le moyen des épreuves, au sentiment de notre néant, de notre incapacité totale. Mais le même passage nous invite à en réaliser aussi la contrepartie triomphante : « au contraire, dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés » (Romains 8:37).


50 - Psaume 45

Sous l'action du Saint Esprit, « écrivain habile », ce psaume nous invite à louer Christ, le Bien-aimé, Celui qui surpasse en beauté et en grâce tous les fils des hommes. Mais avant de jaillir sur les lèvres, la louange a été préparée, méditée dans un cœur qui bouillonne (comparer Matthieu 12:34) ; elle célèbre sa personne, ses paroles, ses oeuvres.

On a pu dire que le culte du dimanche était le cantique réunissant toutes les strophes que l'Esprit a enseignées au racheté durant les jours de la semaine sur les thèmes inépuisables des gloires et des grâces du Seigneur Jésus. Il est « le roi », mais les versets 6 et 7 cités en Hébreux 1:8-9, l'appellent « Dieu ». Quand Il parait dans sa majesté et sa magnificence, Il est l'objet d'une admiration universelle. Sa puissance s'affirme dans le jugement terrible qu'Il accomplit (versets 3 à 5). Des parfums imprègnent ses vêtements : la myrrhe rappelle ses souffrances, l'aloès sa mort (Jean 19:39) et la casse son élévation. Mais ce qui aura pour Christ plus de prix que toutes ces gloires, ce sera la beauté de l'Épouse qui Lui sera présentée (ici Jérusalem) et l'amour qu'elle Lui rendra. Ami chrétien, c'est ton privilège de Lui exprimer dès maintenant cet amour reconnaissant. « Il est ton Seigneur : adore-le » (verset 11).


51 - Psaume 46

Combien de croyants dans la détresse ont fait la précieuse expérience du verset l ! À l'heure de l'épreuve, et tout spécialement au moment de la tentation, le jeune chrétien ne doit pas oublier qu'il a à sa disposition ce refuge, cette force, ce secours toujours facile à trouver. De telles ressources ne sont pas en lui-même, ni dans les bonnes résolutions qu’il a prises, mais en Dieu, autrement dit dans Sa communion !

Coré avait été englouti vivant par un bouleversement terrestre opéré par Dieu, comme ceux que suggère le v. 2. Mais ses fils furent sauvés, et il en sera de même des croyants du résidu juif. Ils seront en sécurité car leur abri n'est autre que l'Éternel Lui-même (Psaume 91:9-10). Quel contraste avec les hommes de la terre au cours de la même période apocalyptique (comparer Luc 21:26 et Apocalypse 6:14 à 17) ! Face à ces eaux écumantes et mugissantes du jugement (verset 3), Dieu rappelle qu'il y a un fleuve de la grâce se répandant en ruisseaux généreux, c'est-à-dire en manifestations multiples, qui « réjouissent la ville de Dieu » et ceux qui y trouvent refuge.

La fin du psaume nous montre les fidèles assistant paisiblement depuis leur « haute retraite » à l'accomplissement des derniers jugements de Dieu.


52 - Psaume 47

Ce psaume exprime la joie qui remplira le cœur des fidèles lorsque, après les jugements mentionnés au Psaume 46, Christ établira son règne. Israël aura une position de prééminence sur tous les peuples et leur enseignera à chanter Dieu, ses gloires, sa suprématie (versets 3, 6; comparer Ésaïe 2:2-3). Les relations du peuple avec Dieu étant rétablies, nous remarquons que le nom d'Éternel reparaît (voir déjà Psaume 46:7 et 11). C'est Christ qui, enfin reconnu, prend son titre de grand roi sur toute la terre (Zacharie 14:9). Et nous comprenons pourquoi nous chrétiens n'appelons pas Jésus notre roi. Nous sommes des citoyens du ciel, non pas des sujets du royaume terrestre. Christ ne régnera pas sur l'Église mais avec elle ; elle sera dans la même position qu'une reine aux côtés du roi son époux.

Ne chanterions-nous pas, nous qui n'avons pas seulement un grand Roi à célébrer, mais un Sauveur divin, un Seigneur ressuscité, un Époux céleste aimant son Église et venant la chercher ? Combien de gloires réunies dans la même personne, gloires merveilleuses qui devraient dès à présent remplir nos bouches et nos cœurs du cantique éternel des vrais adorateurs !


53 - Psaume 48

Le Psaume 48 termine l'aperçu prophétique commencé au Psaume 42. Nous assistons en raccourci à l'attaque finale des rois de la terre contre Jérusalem et à leur complète déroute (versets 4 à 7). Les Juifs pieux constatent alors que ce qu'ils avaient entendu s'accomplit à leur profit (verset 8; Psaume 44:1). Certes ils n'avaient pas mis en vain leur confiance en Dieu. Après avoir tant souffert de l'exil, quelle valeur prend pour eux chaque pierre de la cité bien-aimée ! Et ils se retrouvent au milieu de ce temple après lequel ils avaient tant soupiré (Psaume 42:4; Psaume 43:3-4), tout remplis du sentiment de la bonté de leur Dieu (verset 9). N'est-ce pas également notre sainte occupation lorsque nous sommes là où le Seigneur a promis sa présence : méditer sur son grand amour ?

Mais alors la louange ne remplira pas seulement le cœur des croyants dispersés ici et là comme aujourd'hui ; elle s'étendra jusqu'aux bouts de la terre et sera enfin digne du nom du grand Dieu qu'elle célébrera (verset 10).

Cher ami, ce Dieu qui préside aux destinées du monde et qui accomplira ce que sa bouche a dit, est-il ton Dieu pour toujours et ton guide jusqu'à ta dernière heure ici-bas ? (verset 14).


54 - Psaume 49

Face à l'avenir qu'Il vient d'esquisser dans les psaumes précédents, l'Esprit de Dieu s'adresse maintenant à tous les habitants du monde quel que soit leur rang dans la société (versets 1, 2). À quoi servent les richesses dont ils se glorifient et dans lesquelles ils mettent leur confiance si le plus grand trésor de la terre ne peut suffire à racheter une seule âme ? (versets 7, 8). Rançon inestimable qu'il nous faut renoncer à jamais verser nous-mêmes ! Mais « Dieu rachètera mon âme »… déclare le verset 15. Et nous savons quel prix Il a dû payer pour elle (1 Pierre 1:18-19).

Si quelqu'un recherche les honneurs de ce monde, qu'il médite le versets 12, complété par le verset 20. Où conduit-elle cette course aux honneurs, chemin de folie (verset 13) dans lequel sont engagés d'innombrables concurrents, riches ou pauvres, gens du commun ou fils des grands ? À la mort où l'on n'emporte rien ! (verset 17). La mort met en défaut la prévoyance humaine, menace les dispositions les plus prudentes, assombrit les joies et marque tous les projets d'une terrible incertitude (Luc 12:20). Aussi les hommes ferment-ils les yeux de peur d'avoir à la considérer en face. Mais pour le racheté, la mort n'est que le dernier pas vers la maison de son Père,… car Il le prendra (verset 15).


55 - Psaume 50

Le Psaume 49 rappelait à tous les habitants du monde la fragilité et la vanité des richesses et des honneurs, ces deux pôles d'attraction pour les hommes de tous les temps. Dans le Psaume 50, Dieu s'adresse à Israël son peuple (verset 7) pour lui montrer l'inutilité des sacrifices. Ceux-ci non plus ne peuvent racheter l'âme, ni « rendre parfaits ceux qui s'approchent ». Par un seul sacrifice, Dieu a scellé son alliance avec Israël (verset 5; Hébreux 10:1-10). En retour, ce qu'il attend maintenant de tous les siens, c'est la louange (versets 14 et 23; Hébreux 13:15).

Le court verset 15 résume l'histoire de nos délivrances. D'abord la prière ; puis la réponse divine qui nous est assurée ; enfin l'action de grâce (tu me glorifieras) — que nous oublions souvent. Mettons en Dieu notre confiance ; invoquons-Le et Il accomplira sa promesse !

Dans les versets 16 à 22, Dieu avertit le méchant, mais celui-ci, tout en ayant la bouche remplie de paroles pieuses, les renie en pratique et il hait la correction. Gardons-nous de lui ressembler !

Remarquons encore la magnifique introduction (versets 1, 2) qui donne, comme souvent, le thème du psaume : Dieu parlant à la terre pour lui révéler sa splendeur dans la Personne de Christ, juge souverain et roi glorieux en Sion.


56 - Psaume 51

Le Psaume 51 a été écrit par David dans une circonstance bien humiliante (2 Samuel 12). Il nous révèle les sentiments produits dans l'âme par une réelle conviction de péché, ainsi que le chemin tracé par le Saint Esprit pour retrouver la communion. Considérons-en les pénibles étapes : la confession de la faute commise (verset 3) ; la pensée que Dieu a été offensé, et pas seulement telle ou telle personne (verset 4) ; le rappel de notre nature mauvaise (verset 5) ; le sentiment des exigences de Dieu quant à « la vérité dans l'homme intérieur » (n'oublions jamais ce verset 6) ; le désir d'une conscience pure et droite (verset 10) ; enfin le besoin d'un retour à la sainteté pratique (verset 11), à la joie et à un service dévoué (versets 8, 12). Une fois restauré, le croyant sera en mesure de faire connaître à d'autres la grâce qui lui a pardonné (verset 13; comparer Luc 22:32).

Tout ce travail ne comporte l'offrande d'aucun sacrifice (verset 16), d'aucune oeuvre de « pénitence ». Un esprit brisé, un cœur vraiment humilié, voilà ce que Dieu peut recevoir par l'efficacité de l'œuvre de Christ (versets 16, 17).

Amis, si nous nous sommes laissés surprendre par quelque faute, relisons ce psaume dans la présence de Dieu, non comme la confession de David, mais comme notre propre prière.


57 - Psaume 52

Jusqu'à la fin du 2e Livre (Psaume 72) nous allons trouver des psaumes de David dont plusieurs ont été composés, comme le 51, dans des circonstances particulières. 1 Samuel 22:9… nous raconte comment Doëg l'Édomite rapporta à Saül le passage de David chez Akhimélec le sacrificateur, et le massacre qui s'ensuivit. Ce Doëg est une figure de l'Antichrist, personnage prophétique qui incarnera le mal et y mettra sa gloire (verset 1). Quel contraste entre le verset 7 du Psaume 45 adressé au Seigneur Jésus et ces versets 1 et 3 qui interpellent cet « homme fort » ! Pour la consolation des fidèles, la prophétie du verset 5 s'accomplira en Apocalypse 19:20.

En face de cette puissance de mal, le psalmiste se réfugie en Dieu (verset 8) et le célèbre même (verset 9). Ainsi l'Esprit de Dieu sait se servir des pires épreuves pour produire des accents de louange dans le cœur des rachetés. Quant à l'incrédule, il n'a jamais de paix, et ses appuis précaires ne méritent aucunement la confiance qu'il met en eux (verset 7). Non, cet homme fort n’a pas pris Dieu pour sa force, c’est dans son avidité qu’il se fortifiait (v. 7). Ses richesses sont pourries… son or et son argent sont rouillés, comme le déclare l'apôtre Jacques (chapitre 5:2-3).


58 - Psaume 53

À l'exception du versets 5 et de la substitution du nom de Dieu à celui de l’Éternel, le Psaume 53 est la reproduction presque textuelle du Psaume 14. Romains 3:10 à 12 en cite les trois premiers versets pour démontrer la faillite générale de toute la race humaine, et personne jamais n'a pu le contredire. « Il n'y a personne qui fasse le bien » (verset 1), « non pas même un seul » ajoute le verset 3. Nous savons pourtant qu'il y a eu un Homme, Celui qui est venu du ciel, sainte exception entre les fils des hommes, que Dieu a pu regarder des cieux (verset 2; comparer Matthieu 3:16-17).

« Il n'y a point de Dieu » prétend l'insensé dans son cœur, bien que sa conscience lui dise le contraire ; et bien qu'il se meuve par Sa permission, vive de Ses bienfaits et respire par Son souffle (Actes 17:28). Mais Dieu le gêne, aussi s'efforce-t-il de se persuader qu'Il n'existe pas, mettant à sa place la science et ses hypothèses fragiles et mouvantes. Et quand il est obligé malgré tout d'admettre une cause aux choses qui le dépassent, l'incrédule parle vaguement de la Nature ou de la Providence pour éviter d'avoir à prononcer le nom qui lui fait peur… parce que Dieu est Lumière. C'est Lui qui confondra tous les « ouvriers d'iniquité ».


59 - Psaume 54

Après Doëg l'Édomite, les Ziphiens avaient eux aussi traîtreusement renseigné Saül sur les faits et gestes de David son rival et lui avaient permis de retrouver sa trace. Nous avons ce récit en 1 Samuel 23:19… mais un détail essentiel n'y est pas mentionné : c'est cette prière confiante que le roi rejeté a fait monter vers son Dieu à l'heure du danger.

Il devrait y avoir ainsi dans la vie du chrétien, au travers de ses circonstances de tous les jours, une « trame » de prières tissée dans le secret entre le Seigneur et lui. C’est ce que nous trouvons par exemple tout au long du livre de Néhémie (ch. 1:11; 2:4; 4:4; 5:19; 6:14…). Le monde qui n'a pas mis Dieu devant lui (verset 3) et ne peut rien comprendre à la puissance de la prière, attribuera à « un heureux hasard » la manière dont le croyant échappe aux dangers qui le menacent (voyez précisément en 1 Samuel 23:26 comment Saül cherche toujours David du côté de la montagne où il ne se trouve pas). Mais le racheté connaît le nom de Celui qui le délivre de toute détresse et c'est ce nom qu'il célèbre (versets 1, 6, 7). Dieu est son secours, mais de plus, tout au long de l'épreuve, Il soutient l'âme qui pourrait se décourager (verset 4).


60 - Psaume 55:1-11

Pressé par les méchants qui le poursuivent avec passion, saisi d'angoisse et de « frayeurs mortelles » (versets 3 et 4), le fidèle ne répond pas lui-même à « la voix de l'ennemi » ; il se tourne vers Dieu. C'est ce que nous avons toujours à faire plutôt que de riposter aux paroles venimeuses…, mais non pour crier vengeance comme David dans ces versets. Prophétiquement, les Psaumes nous transportent au-delà du temps actuel de la grâce dans ces jours où le Royaume ne pourra s'établir que par le jugement des iniques. La méchanceté du monde n'atteint pas aujourd'hui l'intensité qu'elle connaîtra dans cette terrible période. Elle est encore retenue, freinée, par la présence du Saint Esprit sur la terre (2 Thessaloniciens 2:6, 7). Cependant les caractères décrits ici se manifestent déjà : la violence et les querelles (verset 9), l'iniquité et le tourment (verset 10), la perversité, l'oppression et la fraude (verset 11). Le racheté ne peut se sentir à l'aise dans un tel monde. Comme le fidèle du résidu, il soupire après le lieu du repos tranquille (verset 6), après la maison du Père, qui est son espérance et le thème de son cantique :


Oui, bientôt adieu, choses mortelles

Loin de vous je prendrai des ailes

Vers les demeures éternelles

Vers Jésus Christ.

(Hymnes et Cantiques N° 94).


61 - Psaume 55:12-23

Celui dont parle David dans les versets 12 à 14 était probablement Akhitophel le Guilonite, dont 2 Samuel 15 à 17 nous raconte la trahison et le suicide. Mais, prophétiquement, ces paroles s'appliquent au malheureux Judas. Y a-t-il une expression plus forte que celle du verset 13 pour désigner des liens d'affection : « mon conseiller et mon ami » (d'après la note : « guide, intime ami ») ? Voilà bien la preuve que les plus grandes marques de confiance et d'amour sont incapables de gagner le cœur naturel de l'homme, dans lequel habite la guerre contre Dieu (verset 21; comparer Marc 14:45). Pensons alors à ce qu'ont été ici-bas les sentiments du Seigneur. Il ne pouvait compter sur rien ni se fier à personne (Jean 2:24). Mais devant un tel déploiement de mal, le psalmiste nous dit : « Rejette ton fardeau sur l'Éternel… » (verset 22). Un fardeau gêne un homme dans sa course, c'est pourquoi Hébreux 12:1 nous dit aussi : « rejetant tout fardeau… courons avec patience ». Cela ne veut pas dire que l'épreuve sera immédiatement retirée. Mais elle cesse d'être un fardeau à partir du moment où nous l'avons rejetée sur Dieu, en Lui laissant le soin de s’occuper de ce qui nous inquiète.


62 - Psaume 56

Ce Psaume se situe, comme le 34e, au moment de la triste expérience de David à Gath (1 Samuel 21:11 à 15).

Les versets 5 et 6 évoquent le Seigneur dans ses rapports avec ceux qui s'assemblaient, qui l'observaient pour le surprendre et qui tordaient ses paroles (Matthieu 22:34, 41; Luc 11:53; 20:20). À leur méchanceté Jésus répondait par sa confiance en son Père. Imitons-le !

Toutefois pour se confier en Dieu il est nécessaire d'abord de Le connaître. Un petit enfant ne mettra généralement pas sa main dans celle d'un inconnu. Or c'est la Parole qui nous révèle Celui sur qui nous pouvons nous appuyer ; c'est pourquoi le fidèle s'écrie à deux reprises : « En Dieu, je louerai sa parole ; en Dieu je me confie » (versets 4 et 10, 11).

Les méchants observent les pas des croyants (verset 6), mais Dieu compte ces mêmes pas (verset 8). Nous savons qu'Il connaît le nombre des cheveux de leurs têtes : Matthieu 10:30, et ici nous Le voyons s'inquiéter de chacune des larmes de ses enfants, même les plus secrètes. Ainsi donc, si dans « mes allées et mes venues » je dois rencontrer un piège tendu par l'Ennemi, Celui qui a délivré mon âme de la mort éternelle gardera aussi mes pieds de broncher (verset 13; Psaume 94:18; Jude 24).


63 - Psaume 57

Comme les psaumes 51 et 56, celui-ci débute par les mots : « Use de grâce envers moi, ô Dieu !… » Car la grâce divine est ma ressource aussi bien contre le mal qui m'entoure qu'à l'égard du péché qui est en moi (Psaume 51). Que les ennemis s'appellent Absalom, les Philistins ou Saül,… Satan ou le monde, le refuge assuré de mon âme est « en toi », Seigneur Jésus, « sous l'ombre de tes ailes » (verset 1). Dans un tel abri, je ne crains ni ce qui sort de la bouche des hommes, ni le filet préparé sous mes pas (versets 4, 6; comparer Psaume 91:3, 4). « Dieumène tout à bonne fin pour moi » (verset 2). C'est l'équivalent de Romains 8:28. « Nous savons, affirme l'apôtre, que toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu ». La foi nous amène à croire, puis à faire l'expérience que « toutes choses », même les plus contraires à nos propres pensées, sont dirigées par Dieu en vue de notre bénédiction.

Mais ici le croyant est plus soucieux de la gloire de Dieu que de sa propre délivrance (verset 5 répété au versets 11 et Psaume 108:5). Ce fut la prière du Seigneur à propos de la croix qui était devant lui : « Père glorifie ton nom » (Jean 12:28) et ce doit être notre premier désir dans chaque circonstance de notre vie.


64 - Psaume 58

Les versets 1 à 5 ne nous laissent aucune illusion sur ce qu'est la justice humaine. Si nous trouvons ce tableau trop sévère, il suffit d'évoquer la croix. Les rapports des hommes entre eux sont bien souvent régis par la loi du plus fort. Et le mensonge avec le venin de la calomnie sont des armes couramment employées (versets 3, 4; Psaume 140:3). Oui, le monde autour de nous est rempli d'injustice, comme il l'était au temps de David. Mais notre attitude de chrétiens doit être bien différente de celle de l'Israélite pieux, telle qu'elle ressort des versets 6 à 10. À l'heure de la grande tribulation, celui-ci ne pourra que s'adresser au Dieu des vengeances pour hâter la venue du jour où la justice régnera sur la terre.

Ce jour viendra en effet, mais en attendant c'est encore « maintenant le jour du salut » (2 Corinthiens 6:2). Aussi nous appartient-il à nous à qui grâce a été faite, d'intercéder pour les hommes auprès du Dieu Sauveur. L'injustice qui nous entoure est pour nous l'occasion de faire du bien et de semer « le fruit de la justice » (Jacques 3:18). Nous n'avons pas à chercher à améliorer le monde qui ne peut pas l'être, mais à y manifester les caractères du Sauveur.


65 - Psaume 59

Parmi les psaumes qui se rapportent aux circonstances de la vie de David, celui-ci est le plus ancien (voir 1 Samuel 19:11 à 18). Il a été composé au cours de cette nuit dramatique où, à trois reprises, Saül avait envoyé ses agents criminels pour surveiller (verset 11), prendre (verset 14), et mettre à mort celui qu'il haïssait (verset 15; voyez dans notre psaume leur obstination à mal faire, versets 6 et 14). Pendant cette nuit d'angoisse, l'affligé se tourne vers son Dieu : « Éveille-toi pour venir à ma rencontre,… Dieu d'Israël, réveille-toi… » (versets 4, 5; comparer Psaume 44:23 et Marc 4:38). Il le connaît dans Sa puissance ; il sait que Dieu peut le délivrer s'il le désire, mais il connaît mal Sa fidélité, Sa vigilance et Sa tendresse envers les siens (comparer Matthieu 8:2-3). Le Psaume 121 versets 3 à 8 répond à l'inquiétude du croyant : « Celui qui te garde ne sommeillera pas… ». Et au verset 17 nous constatons que David a éprouvé non seulement la force, mais la bonté de son Dieu ; Il le célèbre sous ces deux caractères.

Le projet de Saül était de faire mourir son ennemi au matin (1 Samuel 19:11). Mais pour David, comme pour nous, ce matin devient celui de la délivrance, de la joie et de la louange (verset 16; 2 Samuel 23:4).


66 - Psaume 60

En lisant en 2 Samuel 8 et 1 Chroniques 18 la page glorieuse des victoires de David sur les Syriens et sur les Édomites, qui aurait pensé qu'à cette occasion Israël et son roi avaient passé par une semblable détresse (versets 1 à 3 et 10, 11). La victoire du chrétien est souvent précédée de pénibles combats intérieurs connus du Seigneur seul. Et une partie du butin conquis dans ces luttes consiste dans les leçons qu'en même temps Dieu nous fait apprendre dans le secret de notre coeur. C'est dans ce sens qu'on peut comprendre l'expression de Romains 8:37 déjà citée : être « plus que vainqueurs ». Aussi ce psaume est-il écrit spécialement « pour enseigner » (voir titre). David a appris, et nous rappelle, que « la délivrance qui vient de l'homme est vaine » (comparer Psaume 146:3) et que « par Dieu nous ferons des actes de valeur ».

« Tu as donné une bannière à ceux qui te craignent pour la déployer à cause de la vérité ». Tenons-la bien haut et d'une main ferme, cette bannière de la vérité.

Les psaumes précédents nous présentaient les relations individuelles de l'âme avec Dieu, il s'agit ici d'exercices communs à tout le peuple. Ne perdons jamais de vue l'unité des rachetés du Seigneur, leur caractère de « bien-aimés » (verset 5) et le témoignage collectif qu'ils sont appelés à rendre.


67 - Psaume 61

Quand le croyant rencontre la méchanceté sous toutes ses formes, quand il est poursuivi par les hommes, « dans l'accablement de son coeur », il trouve son refuge en Dieu (versets 2, 3). Ce fut l'expérience de David pourchassé d'abord par Saül, plus tard par Absalom ; ce sera celle du résidu fuyant la domination de l'Antichrist.

« Tu me conduiras sur un rocher qui est trop haut pour moi ». L'Esprit de Dieu transporte la foi sur des hauteurs auxquelles l'intelligence naturelle n'a pas accès et dont on se sent indigne. Et, du haut de ce rocher, le croyant exalte tout ce que le Seigneur est pour lui ; tous les aspects du secours et de la protection qu'il trouve en Lui : une forte tour contre les ennemis (comparer Proverbes 18:10) ; une tente contre l'orage ou l'ardeur du soleil ; l'abri de ses ailes qui parle de tendresse et de sécurité.

De même qu'au Psaume 56:12, le fidèle rappelle les voeux qu'il a faits, c'est-à-dire les engagements qu'il a pris envers Dieu (versets 5 et 8). Pour nous chrétiens, ces voeux correspondent au sentiment des droits du Seigneur sur nous, à la conscience que nous sommes maintenant livrés à Dieu, que nous n'appartenons plus à nous-mêmes, mais à Celui qui nous a rachetés (2 Corinthiens 5:15; lire aussi Romains 12:1).


68 - Psaume 62

Ce beau psaume n'est pas désigné comme s'appliquant à une circonstance spéciale de la vie de David. Comme pour nous confirmer « qu'en tout temps » (verset 8), l'âme doit se reposer paisiblement sur Dieu (nommé sept fois) et sur Lui seul ! Précieuses expressions de confiance (versets 1, 2, 5 à 8), et surtout précieux objet de ma confiance : Christ, le rocher des siècles sur lequel reposent à la fois mon salut et ma gloire ! (verset 7). Si je le réalise, je puis en inviter d'autres à se confier en Lui (verset 8) et en même temps les mettre en garde contre tout appui trompeur. En effet, qu'ils soient en bas ou en haut de l'échelle sociale, les hommes s'enflent du vent de leur vanité et de leurs prétentions mensongères. À la balance divine, ils seront tous trouvés « manquant de poids » (verset 9; comparer Daniel 5:27).

Quant à nous, chrétiens, retenons soigneusement la fin du verset 10: « Si les biens augmentent, n'y mettez pas votre coeur ». Beaucoup d'enfants de Dieu, fidèles tant qu'ils n'avaient que Dieu sur qui se reposer (verset 1) n'ont pas résisté à l'épreuve de… la prospérité (comparer Psaume 69:22). « La tromperie des richesses » a étouffé la parole vivante qui est alors restée sans fruit (Matthieu 13:22).


69 - Psaume 63

Que peut chercher David, dès le point du jour, dans le désert de Juda, un lieu aride, désolé, image du monde ? Rien que Dieu mais son Dieu personnel. Avons-nous avec notre Seigneur un tel rendez-vous matinal, pour lui apporter notre faiblesse, nos craintes — le croyant n'est pas quelqu'un d'insensible — mais aussi pour écouter ses instructions, lui demander aide et directions ? Exigence de l'âme que Lui seul peut satisfaire par sa propre présence : « Mon âme a soif de toi » (v. 1). À ce besoin-là, Dieu répond toujours (Jér. 31:25). Le v. 5 confirme : « Mon âme est rassasiée… ». Dieu a-t-il changé le désert en un lieu fertile ? C'est souvent dans ce sens que nous prions. Nous demandons telle amélioration de nos circonstances, faussement convaincus que notre condition spirituelle en dépend. Non, ici le désert est resté le désert, mais ce qui a changé, c'est la manière de le traverser. L'âme s'est ressourcée à l'intérieur du sanctuaire. Elle est maintenant capable de chanter de joie (v. 3, 5, 7). Car Dieu veut toujours se montrer suffisant et si le désert est nécessaire à cette démonstration, mes cantiques le sont aussi, parce qu'ils témoignent que c'est bien Lui qui fait mon bonheur.


70 - Psaume 64

Le croyant n'éprouve pas seulement comme au Psaume 63 l'aridité d'un monde où il ne peut étancher la soif de son âme (Psaume 63:1), mais il ressent aussi l'hostilité des hommes. Ils aiguisent leur langue contre lui comme une épée (comparer Psaume 55:21; 57:4). La fidélité a toujours excité l'animosité des incrédules. N'en soyons pas étonnés, mais veillons à ce que notre conduite ne donne aucune prise à des accusations justifiées. Contre cette épée et ces flèches, revêtons la cuirasse de la justice (c'est-à-dire une conduite irréprochable ; Éphésiens 6:14; lire 1 Pierre 2:12) et opposons à toutes les manifestations de méchanceté « la douceur de la sagesse » (Jacques 3:13). Alors Dieu prendra notre cause en main (Rom 12:17 à 19).

« Qui le verra ? » avaient dit les ennemis du juste (verset 5; voir aussi Psaume 10:11 et 59:7). Eh bien, Dieu le voit ! Son regard décèle au plus profond du cœur la malveillance et la machination (verset 6). Et en réponse à la flèche (cette « parole amère ») ajustée et décochée soudain contre l'homme intègre (verset 4), Il prépare sa propre flèche qui délivrera son racheté d'une manière tout aussi soudaine quand le moment sera venu (verset 7).


71 - Psaume 65

Avant d'être universelle à l'aube du « jour millénaire » (Psaume 66), la louange se prépare en silence dans le cœur des rachetés. Elle devrait nous être familière, cette adoration qui monte silencieusement vers Dieu avec d'autant plus de réalité que des paroles ne peuvent la trahir. Pratiquons-la dans nos trajets, pendant les pauses de notre travail, sur notre lit durant la nuit… (Psaume 63:6). Elle sera toujours entendue et comprise par Celui qui écoute la prière (verset 2).

Après avoir réalisé au verset 3 le pardon des péchés, Israël (et le chrétien également) pourra jouir de la présence de Dieu et des joies de Sa communion (verset 4).

Le Psaume se termine sur un tableau magnifique des futures bénédictions terrestres, images des richesses spirituelles du croyant dès maintenant en sa possession. Si celui-ci languit « dans une terre aride et altérée, sans eau » (Psaume 63:1), il doit se souvenir que « le ruisseau de Dieu est plein d'eau » (verset 9). Chers amis, n'est-ce pas alors notre faute si notre âme est quelquefois desséchée ? (voir Jean 4:14, 15)

« Tu fais chanter de joie les sorties du matin et du soir » dit encore le verset 8. Oui, que nos journées commencent, se déroulent et s'achèvent dans un chant de bonheur et d'amour.


72 - Psaume 66

Dans les temps heureux dont parlait le Psaume 65, ce sera le rôle d'Israël d'inviter les nations à la joie et à la louange. Tout d'abord à cause de Ses oeuvres terribles (versets 3, 5), puis pour Sa bonté à l'égard de son peuple. La sortie d'Égypte et l'entrée en Canaan (verset 6) sont les premiers grands actes de puissance qui devront toujours être exaltés. Chrétiens, ne cessons pas de célébrer la croix de notre Seigneur Jésus Christ. Il nous a délivrés du joug du prince de ce monde (l'Égypte) et nous a fait entrer dans des bénédictions célestes.

Puis les longues souffrances d'Israël seront aussi remises en mémoire (versets 10 à 12). Les Juifs ont été (et sont encore) éprouvés de toutes les manières, accablés, foulés aux pieds (verset 12) par les nations au milieu desquelles ils ont été dispersés. Mais bientôt ils pourront bénir Dieu qui a conservé leur âme en vie et les a affinés au creuset de l'épreuve. N'oublions jamais, nous non plus, ce précieux but divin. Le verset 18 nous rappelle une vérité très importante : Dieu ne peut écouter nos prières tant que nous avons sur la conscience un péché non jugé. Hâtons-nous de le confesser afin de jouir à nouveau de Sa communion ! (Ésaïe 1:15; Psaume 32:5, 6).


73 - Psaume 67

Israël demande à être béni afin que la volonté de Dieu et Son salut soient connus de toute la terre (versets 1, 2). Ne sommes-nous pas habituellement trop occupés de nous-mêmes dans nos prières ? Demandons que la grâce dont nous sommes les objets et les bénédictions dont nous jouissons puissent être remarquées par ceux qui nous entourent et les attirent à Jésus.

L'Épître aux Romains (chapitre 9 à 11) nous explique comment Israël a été mis de côté pour permettre à Dieu d'étendre dorénavant sa grâce aux nations. Elle nous montre aussi comment cette participation des « gentils » aux promesses faites à Abraham devait exciter les Juifs à jalousie (lire Romains 11:11, 12). Mais sous le sceptre du Messie, il y aura place pour les uns et pour les autres (Psaume 22:27). Toutes les nations du monde seront bénies avec le peuple juif. Il ne sera plus question de jalousie ni d'orgueil national ; Israël n'aura qu'un désir : voir tous les peuples se réjouir en Dieu et Le célébrer (versets 3, 5). Alors l'Agneau sera exalté dans les cieux et sur la terre comme Il en est digne. « Tu as acheté pour Dieu par ton sang, de toute tribu, et langue, et peuple, et nation… » (Apocalypse 5:9).


74 - Psaume 68:1-14

Terrible dans ses jugements contre les impies, Dieu se montre plein de tendresse envers ceux qui Lui appartiennent et qu'il appelle « les justes » (verset 3). Lui-même prend les beaux noms de « père des orphelins » et « juge des veuves » (verset 5; Psaume 146:9; Jérémie 49:11). Il montre ainsi qu'il s'occupe d'une manière toute spéciale de ceux qui ont perdu leur soutien naturel. Les isolés sont les objets de soins particuliers : « Dieu fait habiter en famille ceux qui étaient seuls » (verset 6). Combien ont fait cette précieuse expérience ! À leur conversion des portes s'étaient fermées ; certains membres de leur famille ne voulaient plus les recevoir. Pour l'amour du Seigneur, ils avaient dû quitter « maison, ou frères, ou soeurs… ». Mais « le Père des orphelins » les a recueillis dans sa propre famille où ils ont trouvé d'autres frères et d'autres soeurs (lire Marc 10:29, 30).

Jusqu'au verset 14 sont rappelés les soins de Dieu envers son peuple depuis le chemin du désert (comparer versets 1 et 7 avec Nombres 10:33 à 36). Il n'a pas cessé de veiller sur Israël son « troupeau » (verset 10). Mais aujourd'hui le Seigneur a « d'autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie » juive (Jean 10:16). Êtes-vous l'une d'elles ? Pouvez-vous parler de l'amour de ce bon Berger ?


75 - Psaume 68:15-23

Il viendra un moment où toutes les prétentions des hommes à la puissance (ces montagnes à plusieurs sommets du verset 16) devront faire place à la seule puissance divine. Celle-ci a donné sa preuve la plus grande, non par sa victoire sur les ennemis d'Israël, mais par celle que Christ a remportée sur Satan (l'homme fort qui nous retenait captifs) et par Sa résurrection triomphante (verset 18; Romains 1:4). Élevé « au-dessus de tous les cieux », le Seigneur est ici Celui qui reçoit des dons en tant qu'homme. Dans la citation d'Éphésiens 4:8 à 10, Il les distribue. Son Église aujourd'hui dispose pour son édification de ces dons répandus sur elle par le moyen du Saint Esprit (Actes 2:33). De toutes manières nous pouvons dire avec le verset 19: « Béni soit le Seigneur, qui, de jour en jour, nous comble de ses dons, le Dieu qui nous sauve ». En vérité notre Dieu est un Dieu de salut. C'est à Lui qu'il appartient de faire sortir de la mort (bien que ce verset 20 s'applique en premier lieu à la résurrection nationale d'Israël) et de donner à ceux qui étaient retenus par son pouvoir une part céleste et éternelle avec le Premier-né d'entre les morts, avec l'Homme ressuscité.


76 - Psaume 68:24-35

Cette fin du Psaume nous présente un autre côté de l'établissement du Règne. La « marche » de Dieu avec son peuple, qui avait commencé dans le désert (verset 7), s'achève maintenant dans le lieu Saint, figure d'un glorieux repos (verset 24; comparer 2 Samuel 6:17 et 7:6). Les tribus d'Israël enfin rassemblées partagent ce repos. Le verset 27 mentionne Juda maintenant réuni à Zabulon et Nephthali ainsi que Benjamin, le petit. En effet cette dernière tribu avait été jadis presque anéantie par le jugement (Juges 21) ; elle est donc l'image du peuple d'Israël tout entier qui vient de traverser les tribulations. Mais à présent elle domine, car Dieu a commandé la force de son peuple (verset 28). Et le monde entier se soumet : les rois (verset 29), les grands (verset 31), les royaumes (verset 32), tous invités à attribuer à Dieu la force et la majesté qui sont visibles en Israël.

« Ils ont vu ta marche, ô Dieu ! » (verset 24). Nous pensons aussi à ces disciples de Jean le Baptiseur « regardant Jésus qui marchait » (Jean 1:36) et qui l'ont suivi. Oui, considérons en lisant la Parole cette marche parfaite du Seigneur dans le désert de ce monde, en attendant de Le contempler face à face dans le repos et dans la gloire.


77 - Psaume 69:1-19

Le Psaume 68 nous a montré Christ élevé au ciel en vainqueur, recevant des dons glorieux (verset 18). Le Psaume 69 nous Le présente abaissé, dans la honte et l'indicible douleur, rendant ce qu'Il n'avait pas ravi (verset 4). Nous avons déjà trouvé dans cet ordre le Psaume 21 précédant le Psaume 22, afin que nul ne se trompe quant à la personne présentée ensuite au milieu de telles souffrances. Comme l'arche frayant au peuple un chemin à travers le fleuve du Jourdain (fleuve de la mort), Christ s'avance prenant sur Lui-même le fardeau des fautes, « la folie » de son peuple (verset 5). Il enfonce dans la boue profonde du péché, dans la profondeur des eaux du jugement (verset 2) ; Il voit l'affreux puits de la mort menaçant de l'engloutir (verset 15) ; mais Il ne cesse malgré tout cela d'élever sa prière à son Dieu (verset 13).

La citation du verset 9 en Romains 15:3 nous invite à imiter ce grand Modèle qui n'a jamais cherché à plaire à Lui-même, à se soustraire à des outrages qui concernaient son Père (Matthieu 27:43).

Il demande aussi que son épreuve ne soit pas une pierre d'achoppement pour les croyants lorsqu'ils verront un tel fidèle plongé dans une telle détresse (verset 6).


78 - Psaume 69:20-36

Les Psaume 22 et 69 qui, l'un et l'autre, nous occupent des souffrances du Seigneur, présentent entre eux une différence essentielle : Dans le Psaume 22 Christ est vu accomplissant l'expiation de nos péchés ; Il y est présenté comme Celui que Dieu a frappé à notre place. Ici au contraire, nous voyons Jésus souffrir de la part des hommes ; et que de moyens ceux-ci n'ont-ils pas trouvés pour le persécuter ! Un mot revient quatre fois dans ce psaume : l'opprobre, autrement dit le déshonneur public (versets 7, 10, 19, 20). Le cœur infiniment sensible du Seigneur en a été brisé (verset 20). En Lui la gloire de Dieu, Son amour, Sa sainteté, ont été foulés aux pieds devant tous par les hommes iniques. Et le verset 21 s'est littéralement réalisé à l'heure de la croix (Matthieu 27:34, 48).

Une autre cause de profonde douleur pour le Sauveur a été l'incompréhension, l'indifférence de ses disciples : « J'ai attendu que quelqu'un eût compassion de moi, mais il n'y a eu personne… »

C'est à juste titre que les représentants de la race humaine coupable d'un tel forfait subiront, s'ils ne se sont pas repentis, l'indignation et la colère demandées au verset 24 par le résidu. Mais puisse le Seigneur trouver chacun de nos lecteurs parmi « ceux qui aiment son nom » (verset 36).


79 - Psaume 70

Trop souvent les souffrances des autres nous laissent insensibles (comparer Psaume 69:20). C'est encore plus vrai lorsque nous sommes nous-mêmes éprouvés. En général, dans de tels moments, nous ne pensons plus qu'à notre propre fardeau et nous trouvons même un certain soulagement à constater que nous ne sommes pas seuls à souffrir. Mais il n'en était pas ainsi de Jésus. Tout en étant Lui-même « affligé et pauvre », sa prière était que tous ceux qui cherchent Dieu s'égaient et se réjouissent en Lui… (verset 4). Déjà au Psaume 69:6, Il avait intercédé : « Que ceux qui te cherchent ne soient pas rendus confus à cause de moi, ô Dieu d'Israël » ! Tout son désir était que Dieu soit magnifié et que les siens se réjouissent en Lui (verset 4). En revanche, la honte et la confusion atteindront ceux qui ont cherché sa vie, qui ont pris un insolent plaisir à son malheur (verset 2). Mais nous savons qu'aucun désir de vengeance comme ceux des versets 2, 3 n'est monté dans le cœur du Sauveur plein d'amour. Au contraire, au plus profond de sa douleur Il s'occupait en grâce de ceux qui le tourmentaient, et demandait à Dieu de leur pardonner (Luc 23:34).


80 - Psaume 71:1-16

Tu es « ma confiance dès ma jeunesse… » dit le psalmiste (verset 5) et au verset 17: « Ô Dieu ! tu m'as enseigné dès ma jeunesse ; et jusqu'ici j'ai annoncé tes merveilles ». Heureux le croyant qui entre de très bonne heure à l'école de Dieu et y apprend à se confier en Lui. « Je me suis appuyé sur toi », dit-il aussi (verset 6). Le Seigneur est son fort refuge (verset 7) son rocher d'habitation, son lieu fort (verset 3), expressions que nous rencontrons souvent dans les Psaumes (par exemple Psaume 31:2, 3). En ce qui nous concerne, nous ne sommes en général pas exposés à des persécutions dans nos pays. Mais, nous ne le dirons jamais trop, les ennemis qui « guettent » nos âmes ne sont pas moins redoutables que ceux des versets 10 et 13. 1 Pierre 2:11 nous met en garde contre les « convoitises charnelles, lesquelles font la guerre à l'âme ». Quand elles surgissent, hâtons-nous de chercher notre refuge en Dieu, certains d'y trouver une délivrance entière. Cependant le Seigneur est plus qu'un lieu fort pour le racheté : « Tu es le sujet continuel de ma louange… Ma bouche est pleine de ta louange et de ta magnificence, tout le jour » (versets 6, 8, 14, 22, 23). Seul Jésus pouvait affirmer cela (comparer aussi versets 6, 11 et 12 avec respectivement Psaume 22:9, 11, 19). Mais qu'il nous soit donné, amis croyants, de le réaliser quelque peu !


81 - Psaume 71:17-24

Il est probable que ce psaume a été rédigé par David quand il fuyait devant son fils Absalom. Déjà âgé (versets 9, 18), l'homme de Dieu traverse une fois encore « de nombreuses et amères détresses » (verset 20). Il s'adresse à l'Éternel : « Jusqu'à la vieillesse et aux cheveux blancs, ô Dieu ! ne m'abandonne pas… ». Ésaïe 46:4 apporte une réponse divine à cette prière : « Jusqu'à votre vieillesse, je suis le Même, et jusqu'aux cheveux blancs, je vous porterai… ». Non, Dieu n'a pas abandonné son serviteur et Il n'abandonnera jamais ceux dont Il a racheté l'âme (verset 23; lire Psaume 37:25), précisément parce qu'Il abandonna son Fils sur la croix pour accomplir ce rachat. S'Il est le Dieu de notre jeunesse — et nous désirons que ce soit votre cas à tous, jeunes amis lecteurs, — faisons-Lui confiance, Il sera Celui de toute notre vie.

Voyez combien de fois l'auteur du psaume rappelle et célèbre la justice de Dieu (versets 2, 15, 16, 19, 24). Habitant un monde où règne l'injustice (et qui n'a pas changé depuis), il mesure par contraste tout le prix de cette justice de Dieu. Elle triomphera sur la terre quand celle-ci sera donnée au Roi glorieux dont nous parlera le Psaume 72 (verset 1).


82 - Psaume 72

Ce psaume a pour sujet Salomon (voir titre), figure de Christ, roi de justice et de paix. Au temps des souffrances et des combats dont parlaient les psaumes précédents, succèdera le règne juste et béni du Messie, Fils de David. Auprès de Lui, le pauvre et l'affligé, tous les malheureux de la terre, trouveront compassion et secours. La violence et l'oppression, l'exploitation des plus faibles par les plus forts, toutes ces injustices prendront fin, en même temps que la misère matérielle et la sous-alimentation qui touche aujourd'hui la moitié au moins de la population du globe. « Il y aura abondance de froment sur la terre, sur le sommet des montagnes » (verset 16). « Abondance de paix » (verset 7), « abondance de froment », ne s'agit-il pas des biens que l'humanité désire le plus ? Et toutes ces bénédictions éveilleront enfin un écho de reconnaissance dans le cœur de ces hommes aujourd'hui si ingrats à l'égard des bienfaits de Dieu. Ainsi que l'exprime un cantique : Les cieux béniront la terre, Et la terre aux cieux répondra (comparer Osée 2:21, 22). Alors la gloire de l'Éternel couvrira la terre (verset 19; Nombres 14:21). C'est sur cette louange et sur la contemplation du vrai Salomon que se termine le 2e livre des Psaumes.


83 - Psaume 73:1-14

Le 3e Livre des Psaumes commence par une série de onze psaumes d'Asaph. C'est lui qui, du temps de David, dirigeait le chant et l'accompagnait avec des cymbales (1 Chroniques 16:5). Le Psaume 73 nous raconte sa dure expérience. En comparant son sort à celui des hommes impies, Asaph est bien découragé. Il lui semble que Dieu réserve peines et tourments à ceux qui le craignent (sous forme de discipline), tandis qu'il épargne les arrogants et les méchants dont les versets 3 et suivants nous font un odieux portrait. Le fidèle s'aigrit et se tourmente (verset 21). Il n'est pas loin d'accuser Dieu d'injustice et d'indifférence. S'il en est ainsi, pense-t-il, à quoi sert-il de purifier mon coeur ?

D'une manière générale, il est arrivé à chacun de nous de porter envie à ceux qui peuvent jouir de tout ce qu'offre l'existence sans se laisser arrêter par la crainte de Dieu. Les jeunes chrétiens qui font des études connaissent tous des camarades qui ont à la fois beaucoup d'argent et des principes relâchés. Qu'ils n'oublient pas leurs propres richesses, lesquelles ne se mesurent pas à l'échelle des valeurs humaines ! Il faut qu’ils s’en souviennent : leur espérance fait d’eux, non pas les plus misérables (1 Cor. 15:19), mais les plus privilégiés des hommes.


84 - Psaume 73:15-28

Le psalmiste poursuit sa pénible méditation (verset 16). Et soudain la lumière se fait ! L'introduisant dans le sanctuaire de Sa communion, Dieu lui fait comprendre où finit la voie des méchants (comparer Psaume 37:38). La pente qu'ils suivent est glissante et les conduit à une ruine certaine ; leur passage ici-bas n'aura été qu'un vain songe (versets 18, 20). Proverbes 23:17, 18, qui exhorte aussi à ne pas envier les méchants, nous apprend que, pour celui qui craint l'Éternel, « certainement il y a une fin »… combien différente (Romains 6:22).

Oui vraiment ! comment le croyant avait-il pu l'oublier ? Il s'accuse d'avoir été sans connaissance et stupide. Quel contraste entre ce sort des impies et ce qu'il possède, lui, même éprouvé ! N'a-t-il pas l'honneur de la compagnie du Seigneur ? « Je suis toujours avec toi » (verset 23). Il Le connaît selon les précieuses expressions du verset 26. Et c'est dans les cieux qu'il a sa part (Christ Lui-même ; verset 25). On cite cette réflexion faite par des gens du monde à des chrétiens qui s'occupaient de politique : « Vous avez le ciel ; laissez-nous la terre ». Rappel à l'ordre ironique mais bien digne d'attention !

Puisse notre vie se résumer par cette parole qui en Jésus seul a pris toute sa valeur : « Je n'ai eu de plaisir sur la terre qu'en toi » ! (verset 25)


85 - Psaume 74

Le « pourquoi » qui commence le psaume ressemble à la grande question sur laquelle s'ouvre le Psaume 22. Mais le rejet, pour un temps, d'Israël a une raison que ce peuple finira par comprendre : ce sont ses propres péchés (Zacharie 12:10), alors que l'abandon de Christ a eu pour cause nos iniquités. Dans ce 3e Livre des Psaumes, il ne s'agit plus seulement du résidu de Juda, mais aussi des fidèles des douze tribus. Contre celles-ci aussi fumera la colère, qui toutefois ne sera pas « pour toujours » (verset 1; Psaume 30:5). Ces pauvres croyants considèrent les ruines du sanctuaire, la cessation du culte public… et mesurent la puissance des adversaires. Ils n'ont aucun signe de la part de Dieu pour les encourager ; au contraire, ils comprennent que c'est Lui qui a permis une telle désolation. Mais ils se confient dans le « Dieu d'ancienneté » et rappellent tout ce qu'Il a accompli autrefois pour délivrer son peuple. « Souviens-toi », répètent-ils (versets 2, 18, 22). Ils savent qu'ils sont ses rachetés et que par conséquent l'ennemi, quand il s'est attaqué à Israël et à son culte, a en réalité méprisé et outragé Dieu Lui-même (versets 10, 18). C'est Lui que cette affaire concerne ; Il ne manquera pas de plaider Sa propre cause (verset 22).


86 - Psaume 75

Ce cantique d'Asaph fait suite à son expérience du Psaume 73. Non seulement il a cessé d'envier les orgueilleux et les méchants, mais, connaissant la fin terrible qui les attend (Psaume 73:17), il les avertit de la part de Dieu (verset 4…). Ce service nous incombe aussi, chers enfants de Dieu, rappeler aux pécheurs la souveraineté et la justice de Dieu, sans oublier son amour.

Prophétiquement c'est Christ qui parle du moment où Il recevra l'assemblée d'Israël (verset 2; Psaume 73:24). Alors chacun occupera la place que le Seigneur lui assignera. Beaucoup qui auront été les premiers seront les derniers et des derniers seront les premiers (Marc 10:31; 1 Samuel 2:7). Dans ce monde, d'une manière générale chacun cherche à s'élever tout en rabaissant les autres. N'oublions pas, chrétiens, que le Seigneur a Lui-même fixé sur la terre la place de notre témoignage,… comme Il a aussi préparé celle que nous occuperons dans la maison du Père.

« Ton nom est proche » déclare le fidèle au verset 1. Et pour nous, c'est précisément ce nom de Père qui nous garantit pour le temps présent les soins les plus tendres ainsi qu'un libre et continuel accès auprès de Lui (Éphésiens 2:18).

Notons que « la corne » (versets 4, 5, 10) dont il est souvent question dans les Psaumes et les prophètes est le symbole de la puissance et de la dignité.


87 - Psaume 76

Le moment viendra où Dieu fera sa demeure au milieu de son peuple Israël afin de se faire connaître de lui et à travers lui (versets 1 et 2). Mais, dans le temps actuel, Il ne s'est pas laissé sans témoignage. C'est par l'Assemblée, « habitation de Dieu par l'Esprit » que Sa sagesse si diverse est maintenant donnée à connaître (Éphésiens 2:22 et 3:10). Et qu'attend-il de notre part, sinon que Jésus soit vraiment rendu visible autour de nous par notre moyen !

Le résidu considère et exalte la puissance qui l'aura délivré. Dieu est resplendissant et magnifique,… « redoutable » aussi dans le jugement qu'Il accomplira et par lequel Il sauvera « tous les débonnaires de la terre ». Ceux-ci auront manifesté les caractères de leur grand Modèle, « débonnaire et humble de coeur » (Matthieu 5:58; 11:29), en contraste avec « les forts de cœur » (verset 5) : autrement dit les orgueilleux. Ils auront souffert de la part de ces derniers à cause de leur foi. En effet, le croyant fidèle est souvent méprisé, rejeté, persécuté dans un monde égoïste et dur ; mais il n'en sera pas toujours ainsi. Le verset 10 nous fait comprendre de quelle manière Dieu interviendra en faveur de son peuple. Il se servira de la colère des hommes qui se détruiront mutuellement.


88 - Psaume 77

Comme le Psaume 73, celui-ci se divise en deux parties : une première qui nous expose l'amertume d'esprit du psalmiste, une seconde qui nous le montre comprenant la voie de Dieu qui est « dans le lieu saint » (verset 13; comparer Psaume 73:17). Cette fois ce n'est pas la prospérité des méchants qui le tourmente, mais le regret des bénédictions du passé : « Je pense aux jours d'autrefois… Sa bonté a-t-elle cessé ? » (versets 5, 8). Une épreuve est, hélas ! souvent l'occasion de semblables murmures et de vains retours en arrière. Et on juge l'amour du Seigneur en fonction des circonstances qu'il permet pour nous. S'Il a cessé de montrer sa faveur (verset 7), nous nous mettons à douter de Lui. Eh bien ! un tel raisonnement ne change rien à la fidélité de cet amour, mais il nous empêche de le goûter dans la consolation qu'il nous avait préparée. « Mon âme refusait d'être consolée » (verset 2).

« C'est ici mon infirmité » (verset 10), ajoute Asaph, qui regarde à lui-même et se compare aux autres. Mais Dieu lui montre l'inutilité de ses lamentations. Et ses pensées prennent une autre direction. Non pas qu'il ait cessé de regarder la route déjà suivie. Mais ce sont les merveilles de Dieu qu'il considère à présent et dont il se souvient pour Le célébrer.


89 - Psaume 78:1-16

Le long Psaume 78 rappelle ces merveilles (versets 4, 12) accomplies en faveur des siens par « le Dieu qui fait des merveilles » (Psaume 77:14). Le peuple est invité à prêter l'oreille à ce récit qui lui est donné pour l'instruire ! (voir titre). Et quant à nous, chrétiens, nous savons que cette histoire d'Israël a également été écrite « pour nous servir d'avertissement » (1 Corinthiens 10:11) ; elle est une sorte de vaste parabole (rapportant toutefois des faits réellement arrivés), selon le verset 2 que Matthieu 13:35 place dans la bouche du Seigneur Jésus. Enfin les versets 4 et 6 nous montrent que ce rappel des merveilles du passé énumérées dans les versets 12 à 16 s'adresse tout particulièrement à la nouvelle génération, avec un triple but défini par le verset 7: amener ces « fils » à mettre leur confiance en Dieu, à ne pas oublier ses oeuvres, enfin à observer ses commandements. N'est-ce pas également ce qu'Il attend de nous ? Demandons au Seigneur qu'Il nous garde d'être comme Israël dans le désert « une génération indocile et rebelle,… et dont l'esprit n'a pas été fidèle à Dieu » (verset 8; Ézéchiel 20:18). Et sachons nous laisser enseigner par les expériences déjà faites : ces choses « que nous avons entendues et connues, et que nos pères nous ont racontées » (verset 3).


90 - Psaume 78:17-39

Comment le peuple a-t-il répondu aux oeuvres merveilleuses de Dieu (verset 11) ? Par les « œuvres de la chair » dont Galates 5:19… nous donne la triste énumération. Ce chapitre 5 des Galates nous rappelle que les chrétiens ont été affranchis de la servitude, de même qu'Israël fut délivré de l'esclavage de l'Égypte. Mais la liberté dans laquelle nous sommes maintenant placés ne doit pas être une occasion pour la chair d'agir à sa guise. Aussi l'apôtre ajoute : « Marchez par l'Esprit et vous n'accomplirez pas la convoitise de la chair » (Galates 5:1, 13, 16, 25). Les versets 17 et suivants de ce psaume nous montrent comment ces convoitises se sont éveillées dans le cœur du peuple. La manne (image de Christ et de sa Parole) a cessé de lui suffire (versets 23, 24; voir Nombres 11:4…). Et en même temps l'incrédulité est apparue (verset 22). Bien qu'ayant été témoin de la puissance de Dieu, Israël ne craint pas de le tenter, en disant : « Dieu pourrait-il dresser une table dans le désert ? » (verset 19; comparer 2 Rois 7:2). À nous aussi, chers amis, le Seigneur a largement « ouvert les portes des cieux » pour nous bénir (verset 23). Répondons-Lui par toujours plus de confiance et de reconnaissance.


91 - Psaume 78:40-72

Le manque de mémoire du peuple et son ingratitude amènent Dieu à reprendre à ses débuts le récit de ce qu'Il a fait pour lui. Les plaies d'Égypte sont rappelées jusqu'au versets 51, puis le départ (verset 52), le voyage (verset 53) et l'entrée du peuple en Canaan (verset 54). Le verset 55 résume le livre de Josué, tandis que les versets suivants nous replacent au temps des Juges et du 1er Livre de Samuel. Les versets 60 et 61 font allusion à la prise de l'arche par les Philistins (1 Samuel 4). Nous voyons alors le Seigneur intervenir de nouveau d'une triple manière : Il frappe ses ennemis (verset 66) ; Il met de côté les dix tribus infidèles personnifiées par Joseph et Éphraïm (verset 67; historiquement il s'agit de la royauté de Saül et de ceux qui l'ont suivi : 2 Samuel 2:8 à 11). Enfin Exode 15:17 s'accomplit (verset 69) et Juda est élevée, parce qu'elle est la tribu royale de David. Le libre choix de Dieu et sa grâce sont exaltés (comparer Jean 15:16 et Romains 9:15), car il n'est mentionné nulle part que cette tribu fut moins coupable que les autres. Mais elle est indissolublement unie à celui qui est l'Oint de l'Éternel et c'est aussi à ce titre que Dieu nous choisit et nous aime (verset 68: nous appartenons à Christ, son Bien-aimé ; comparer Jean 17:6, 9, 10).


92 - Psaume 79

Ce psaume traduit les sentiments et les prières du résidu d'Israël quand les nations auront envahi la Palestine et profané le temple. Les fidèles se lamentent : ils sont des objets de risée et de raillerie pour leurs voisins (verset 4; comparer Psaume 80:6 et 44:13). Dans nos pays où l'oppression de jadis a fait place à la tolérance religieuse, la moquerie reste une des armes modernes de la persécution. Le chrétien fidèle sera parfois traité de fanatique, d'orgueilleux ou d'illuminé. Nous n'y échapperons pas si nous voulons rester séparés du monde. Toutefois, en plus des ennemis du dehors, le croyant qui n'est pas affranchi peut avoir affaire à des accusateurs au-dedans de lui-même. Ce sont les iniquités anciennes qui reviennent en mémoire, car l'épreuve est souvent l'occasion d'un pénible examen de conscience. Alors l'âme qui sent sa misère (fin du verset 8) fait appel aux compassions d'en haut. « Aide-nous, ô Dieu de notre salut ! à cause de la gloire de ton nom… et pardonne nos péchés, à cause de ton nom » (verset 9). Notre position de rachetés est bien différente, mais c'est aussi à cause de son nom, parce qu'Il est fidèle et juste envers son Fils Jésus Christ, que Dieu pardonne nos péchés et nous purifie de toute iniquité (1 Jean 1:9).


93 - Psaume 80

À la fin du Psaume 79 Israël rappelait à Dieu qu'il était « le troupeau de sa pâture ». Le Psaume 80 commence en invoquant le Berger d'Israël. Comme des brebis dispersées incapables de retrouver leur chemin, les fidèles s'écrient : « Ô Dieu ! ramène-nous » (versets 3, 7 19). Ce travail de restauration après un temps d'égarement fait partie des soins de notre bon Berger (Psaume 23:3).

« Fais luire ta splendeur » (verset 1), demande le résidu dans sa détresse. Éphraïm, Benjamin et Manassé, étaient les tribus qui, sous leur bannière, suivaient immédiatement l'arche, figure de Christ (Nombres 10:22 à 24).

À partir du versets 12, les croyants s'étonnent : Pourquoi Dieu a-t-il livré au pillage et au feu le cep, Israël, qu'Il avait transporté d'Égypte et planté avec tant de soin ? L'Éternel donne sa réponse en Ésaïe 5:4 sous la forme d'un autre pourquoi : Pourquoi quand j'espérais que ma vigne produirait de bons raisins, at-elle produit des raisins sauvages ?

Mais en contraste avec ce cep d'Israël, improductif malgré tout le travail du divin Cultivateur, Jean 15 désigne « le vrai Cep » : Christ. Il est introduit au verset 17 comme l'homme de la droite de Dieu et le Fils de l'homme, ce nom qu'Il se donne si souvent dans les évangiles.


94 - Psaume 81

Israël est invité à chanter comme il l'avait fait jadis au bord de la mer Rouge, au son du tambourin (verset 2; Exode 15:20). Mais, après la délivrance de l'Égypte évoquée au versets 6, l'Éternel aurait eu encore beaucoup de grandes choses à accomplir en faveur de son peuple… si celui-ci avait voulu l'écouter. Il était prêt en particulier à le nourrir de la moelle du froment (la fine fleur de farine qui nous parle toujours de Christ), ainsi que du miel du rocher, image de la douceur de la grâce divine. Mais Dieu est obligé de constater tristement : « Israël n'a pas voulu de moi… » (verset 11). Combien touchante est Son exclamation : « Israël, oh ! si tu voulais m'écouter » (verset 8) et plus loin : « Oh ! si mon peuple m'avait écouté » (verset 13; comparer Deutéronome 5:29). Amis croyants, Dieu a aussi retiré notre épaule de dessous le plus pesant des fardeaux : celui du péché (verset 6). Mais souvenons-nous qu'il a encore beaucoup d'autres bénédictions en réserve pour nous… à condition que nous ayons le désir de les recevoir et que nous écoutions sa Parole. Il nous a préparé des victoires (comparer verset 14) ; Il veut nous nourrir de Christ et de son amour. Ouvrons-Lui nos coeurs ; Il les remplira et sa louange sera dans nos bouches (comparer verset 10).


95 - Psaume 82

Le souverain Juge a placé l'homme sur la terre avec la charge d'y exercer la justice (lire Deut 1:17). Hélas ! il suffit d'ouvrir les yeux pour voir de quelle manière ce dernier assume cette responsabilité. Nous sommes nous-mêmes souvent indignés de l'injustice qui règne autour de nous, spécialement quand nous en sommes les victimes, et elle exige de notre part beaucoup de patience (Jacques 5:10, 11). Comprenons alors ce que peuvent être les sentiments du Dieu juste par excellence, et combien grande est Sa patience envers ce monde ! Elle a brillé tout particulièrement lorsque son saint Fils a été de la part des hommes l'objet de la suprême injustice.

Et qui donc aujourd'hui manifestera la justice de Dieu dans le monde, sinon Ses propres enfants ? (Mais n'oublions pas que l'injustice peut prendre la forme d'un jugement défavorable ou malveillant que nous portons sur quelqu'un). C'est tous les jours que nous rencontrons, sous des visages qui nous laissent peut-être indifférents, le misérable, l'orphelin, l'affligé, le nécessiteux (verset 3). Demandons-nous si ce n'est pas notre service de les rechercher et de leur apporter, avec la compassion et sans parler de l'aide matérielle qui est en notre pouvoir, le témoignage de l'amour du Seigneur Jésus.


96 - Psaume 83

Au temps de la grande tribulation, les nations coalisées énumérées aux versets 6 à 8 se concerteront pour effacer de la terre le nom d'Israël (Ésaïe 10:24). Parmi elles Assur, le roi du Nord, occupera une place prépondérante. Devant cette menace d'extermination, la plus terrible qu'ait jamais connue ce malheureux peuple déjà tellement éprouvé dans l’histoire, les fidèles du résidu se tourneront vers Dieu. Leurs ennemis sont aussi les Siens (verset 2) ; cette alliance a été conclue contre Lui (verset 5). Et, d'autre part, les croyants ont conscience de Lui appartenir. Ils sont Ses « fidèles cachés » (verset 3), tels les sept mille hommes au temps d'Achab qui, malgré la persécution, n'avaient pas fléchi les genoux devant Baal (1 Rois 19:18). Oui, Dieu ne peut manquer d'intervenir puisque tous ces peuples, dans leur folie aveugle, seront trouvés Lui faisant la guerre (verset 5; comparer Psaume 2:2 et Apocalypse 19:19). Les fidèles se reportent aux délivrances du passé, aux grandes dates de l'histoire d'Israël (verset 9: Juges 4; verset 11: Juges 7 et 8).

Nous, chrétiens, qui n'aurons pas à traverser ces temps terribles, aurions-nous moins de patience et de confiance ? L'opposition du monde doit avoir pour seul effet de nous rejeter sur le Seigneur.


97 - Psaume 84

Dans la création, chaque être vivant a trouvé un gîte ou un nid. Mais le croyant, comme son Seigneur, ne connaît pas ici-bas de vrai repos (verset 3; Matthieu 8:20). Ses affections sont ailleurs : dans ces demeures célestes où sa place est préparée (Jean 14:2; comparer versets 2:10). Les points de suspension du verset 3 paraissent traduire l'émotion du coeur ; il déborde de ce qui le remplit : « …tes autels, ô Éternel des armées ! » L'autel d'airain et l'autel d'or nous parlent de Christ dans son sacrifice et dans son intercession, Lui dont la présence fait pour nous tout le prix de la Maison du Père. Mais le chemin qui conduit à cette Maison du Père traverse un monde qui est une vallée de Baca (ou de pleurs ; et les fils de Coré, auteurs du psaume, en avaient fait l'expérience : voir Psaume 42:3). Qu'importe ; si ce chemin est frayé dans notre cœur, si rien ne nous sépare de Celui vers qui nous allons, alors les larmes mêmes se changeront en expériences bienfaisantes ; nous marcherons de force en force et non plus de chute en chute. Enfin les excellentes promesses du verset 11 seront notre part. Mais retenons du verset 9 que le précieux secret de l'exaucement de nos prières, revient à les présenter au nom du Seigneur Jésus, qui est l'Oint de Dieu.


98 - Psaume 85

Le sujet de ce psaume est le pardon que Dieu accordera à son peuple Israël. Les fidèles ne doutent pas de Sa bonté, mais ils sentent en même temps le poids de Sa juste colère contre son peuple coupable. Oui Dieu est bon ; ne pardonnera-t-il donc pas ? Mais Il est aussi saint, juste et véritable, comment passerait-il par-dessus un seul péché ? Bonté et vérité, justice et paix, ces caractères divins, inconciliables à vue humaine, se sont cependant rencontrés (verset 10). À la croix, je vois le péché condamné, la justice satisfaite, la grâce se donnant libre cours (Romains 5:21). Glorieuse harmonie ! Combien de personnes hélas ! ne connaissant pas ce merveilleux point de rencontre de la croix, se font de Dieu une idée totalement fausse ! Elles veulent voir en Lui un Juge sévère, faisant souffrir sa créature à plaisir. Ou bien elles imaginent un « bon Dieu », indulgent pour les « petits » péchés, facilement contenté par de bonnes intentions et des efforts pour bien faire. Fatales pensées ! Le Dieu juste condamne le péché, tout péché, mais le Dieu d'amour pardonne au pécheur. Et c'est à la croix où a été accomplie cette oeuvre que j'apprends à Le connaître.


99 - Psaume 86

Dans ce psaume de David (le seul dans ce 3e Livre) celui-ci s'adresse à l'Éternel à plusieurs titres : Il est affligé et pauvre ; il est un de ses saints ; enfin il est son serviteur. Il s'en réclame pour demander la délivrance (verset 2), la joie (verset 4), la force (verset 16). Car ce serviteur connaît son Maître ; il sait qu'il est Dieu, lui seul (verset 10), qu'il est « bon, prompt à pardonner… » (verset 5), « miséricordieux, faisant grâce, lent à la colère, et grand en bonté et en vérité » (verset 15; voir aussi Jonas 4:2). C'est en ces termes qu'autrefois l'Éternel s'était révélé à Moïse sur la montagne de Sinaï (Exode 34:6).

Mais le psalmiste éprouve toute sa faiblesse et son incapacité à se diriger. « Enseigne-moi ton chemin », demande-t-il ; puis : « Unis mon cœur à la crainte de ton nom » (verset 11). « Le cœur — écrit quelqu’un — a la tendance d'être distrait par mille objets, par mille pensées fugitives, aussi le psalmiste demande-t-il au Seigneur de lui donner un seul but. Combien nous avons besoin d'avoir un cœur concentré tout entier sur Christ. Là se trouve la puissance… Notre petitesse a trouvé dans Sa grandeur notre place et notre force » (Réflexions Pratiques - JND). Que cette « prière de David », spécialement ce verset 11, soit aussi celle de chacun de nous !


100 - Psaume 87

Le contraste est complet entre Sion, la sainte cité fondée par Dieu Lui-même, et les puissantes nations de la terre : l'Égypte, Babylone, Tyr… empires édifiés par l'homme à sa propre gloire. Le moment vient où « l'Éternel enregistrera les peuples » et donnera à chacun son droit de cité.

Deux origines, deux citoyennetés, sont en quelque sorte reconnues aux hommes selon qu'ils ont passé ou non par la nouvelle naissance. Celle du croyant est dans les cieux (Philippiens 3:20). Il est pour l'éternité citoyen de la Jérusalem céleste et Dieu le considère comme né en elle (verset 5). L'autre appartenance est celle du monde. Elle est éphémère, car « la figure de ce monde passe », tandis que « le solide fondement de Dieu demeure » (1 Corinthiens 7:31; 2 Timothée 2:19). Aussi sera-t-il dit des hommes de la terre, y compris les plus illustres : « celui-ci était né là » (verset 4).

« Toutes mes sources sont en toi » chantent les rachetés (verset 7). Nous qui sommes par grâce citoyens du ciel, irions-nous puiser nos joies aux sources du monde ? Que le Seigneur nous donne plutôt de pouvoir chanter en toute vérité :


Source de lumière et de vie,

source de grâce pour la foi…

source d'amour toujours nouvelle…

nous les avons trouvées en toi


(Hymnes et Cantiques n° 182).


101 - Psaume 88

Ce psaume constitue une des pages les plus sombres de toute la Parole de Dieu. Il n'y est question que de ténèbres et de mort. Pas un rayon de lumière n'y brille ; l'âme en détresse n'y trouve aucune perspective de délivrance. Et cependant un serviteur de Dieu a pu dire que ce psaume avait été pendant un certain temps le seul qui l'eût consolé. Exprimant les pensées d'un croyant, il lui prouvait qu'il pouvait aussi être croyant, même s'il passait par de terribles angoisses d'âme, pendant lesquelles le ciel lui semblait fermé. Un lecteur est-il troublé lui aussi, attendant que Dieu l'éclaire sur son état et lui donne — ou lui fasse retrouver — l'assurance de son salut ? Eh bien ! ses tourments mêmes et ses soupirs vers Dieu sont une preuve que la vie divine est en lui ; un incrédule n'a jamais soupiré vers Dieu.

« Dès le matin ma prière te prévient », dit le psalmiste (verset 13). Imitons-le ; exposons au Seigneur dès le réveil les circonstances de la journée qui commence, et pas seulement celles qui nous inquiètent (Psaume 5:3).

Dans certains versets enfin, la profondeur des angoisses, des douleurs et de la solitude porte les pensées du croyant sur Celui qui a été l'Affligé suprême (par exemple versets 6 à 8 et 16 à 18).


102 - Psaume 89:1-14

Nous trouvons Éthan l'Ezrakhite, ainsi qu'Héman auteur du psaume précédent, parmi les sages que seul Salomon surpassait (1 Rois 4:31). Tous deux appartenaient à la famille de Zérakh, fils de Juda. Mais leurs dispositions d'esprit sont bien différentes. Alors qu'Héman ne parlait que de fosses et de lieux ténébreux, de fureur et de colère, les mots qui reviennent sans cesse dans le psaume d'Éthan sont ceux de bonté et de fidélité. Ces caractères divins sont rappelés et célébrés, comme pour répondre justement à l'angoisse qui remplissait le psaume précédent. C'est comme si Éthan avait écrit cette « instruction » afin de ranimer la foi de son frère. Deux amis croyants ont ainsi le privilège de s'encourager l'un l'autre à la confiance (Proverbes 27:17 et 1 Samuel 23:16). Dieu est bon ; Dieu est fidèle : c'est ainsi que nous le connaissons et notre foi s'attache à un tel Dieu, même si les événements paraissent quelquefois contredire cette bonté et cette fidélité (lire 1 Corinthiens 1:9; 10:13). En regardant aux circonstances nous avons souvent de l’inquiétude, mais en pensant au Seigneur et à son amour fidèle, nous ne perdrons jamais courage.

Les versets 3 et 4 font allusion aux promesses assurées à David et à sa descendance, c'est-à-dire à Christ (comparer 2 Samuel 7:16).


103 - Psaume 89:15-29

Pour confirmer les promesses qu'ils se font réciproquement, les hommes échangent des signatures ou des gages. Mais Dieu, pour garantir l'accomplissement des siennes, a donné Son propre Fils. « Autant il y a de promesses de Dieu, en Lui (Christ) est le oui et en lui l'amen » (2 Cor 1:20). Qui pourrait mettre en doute des engagements assurés par une telle Personne ? « J'ai placé du secours sur un homme puissant » (verset 19). Connaissons-nous ce secours, chers amis ? Faisons-nous quelquefois appel à cet « Homme puissant » ? Il est toujours prêt à déployer Sa puissance en faveur de ceux qu'Il condescend à appeler ses frères. S'Il est devenu homme, c'est afin de les sauver, mais aussi pour être capable de sympathiser à leurs infirmités humaines (Hébreux 2:17; 4:15). Tout l'amour de Dieu pour le vrai David se discerne dans les expressions qu'Il emploie pour parler de Lui : Il est son saint, son élu (versets 3,19), le serviteur qu'Il a trouvé, qu'Il a oint. Christ seul peut être appelé « le plus élevé des rois de la terre » (verset 27). Les chrétiens ont le privilège de le connaître déjà et d'attendre avec ferveur son apparition (2 Timothée 4:8).


104 - Psaume 89:30-52

La promesse faite à David en 2 Samuel 7:13, et rappelée dans nos versets 4 et 28, se complétait d'une condition : Si ses descendants commettaient l'iniquité, Dieu ne manquerait pas de les châtier (versets 30 à 32; 2 Samuel 7:14). Hélas ! nous connaissons la triste histoire de cette royauté de Juda et nos versets 38 et suivants nous montrent que, en ce qui concerne le châtiment, Dieu a tenu parole. Toutes les épreuves d'Israël, y compris la tribulation qui l'attend encore, sont la conséquence de cette infidélité.

La pire des douleurs pour les croyants c'est la honte et l'opprobre qui rejaillit sur leur Dieu (versets 41, 45, 50, 51). « Jusques à quand… ? » (verset 46) ; que de fois déjà nous avons entendu cette question angoissée dans les psaumes (par exemple 74:10; 79:5; 80:4…). Le temps paraît long quand on souffre (Job 7:3, 4). En réponse à ce cri, l'Éternel fera de son jugement « une affaire abrégée sur la terre » (Romains 9:28 et Marc 13:20). Car le châtiment n'est pas son dernier mot. Ésaïe 28:21 l'appelle « son oeuvre étrange, son travail inaccoutumé ». Selon Sa même promesse, Dieu fera jouir son peuple de ses bontés pour toujours, en Christ, le Fils de David (verset 49; 2 Samuel 7:15…).


105 - Psaume 90

Une année qui commence est un moment favorable pour « faire le point ». Regardant en arrière, le croyant peut s'écrier avec reconnaissance : « Seigneur, tu as été notre demeure… » (verset 1). Avoir Dieu lui-même comme « rocher d’habitation », quel bonheur et quelle sécurité pour le fidèle (Ps. 71:3) !

Quant au présent, il mesure la courte durée de son existence terrestre — 80 ans pour les plus vigoureux — avant que se fasse entendre pour chacun l’ordre de retourner jusqu’à la poussière. Il demande à Dieu de lui apprendre à compter ses jours afin d'en acquérir un cœur sage (verset 12). La sagesse, selon Éphésiens 5:15-16, nous amènera à saisir l'occasion (à racheter le temps ou à le mettre à profit, d'après d'autres traductions ; voir aussi Colossiens 4:5). Oui, ces années qui se passent si vite, ne les gaspillons pas, employons-les pour le Seigneur (verset 9) !

Et vous, lecteur inconverti, cette année de grâce, la dernière peut-être, vous renouvelle l'occasion d'accepter Jésus comme votre Sauveur : saisissez-la sans plus tarder.

Cette « prière de Moïse, homme de Dieu » sera dans la bouche de l'Israël repentant des derniers jours. Mais les rachetés du Seigneur, qui connaissent son amour immense, peuvent demander dès maintenant : « Rassasie-nous, au matin (c'est-à-dire dès notre jeunesse), de ta bonté ; et nous chanterons de joie et nous nous réjouirons tous nos jours » (verset 14). Que ce soit notre prière au seuil de cette nouvelle année !


106 - Psaume 91

Si la reconnaissance est le sentiment qui nous convient pour le temps écoulé (Psaume 90), celui qui doit dominer en nous pour l'avenir est la confiance en Dieu. Grands sont en effet les dangers d'ordre moral qui menacent le croyant. Qui est l'oiseleur (verset 3), le lion, l'aspic, le dragon… (verset 13), sinon Satan lui-même ? « La peste calamiteuse… qui marche dans les ténèbres » (versets 3, 6) ne nous parle-telle pas du péché, chose autrement plus grave qu'une maladie ? « La flèche qui vole de jour » (verset 5) suggère telle mauvaise pensée jaillie à l'improviste d'une image de la rue, d'une lecture ou d'une conversation douteuse. Les « frayeurs de la nuit », ce sont les inquiétudes qui nous empêchent souvent de goûter le sommeil paisible préparé par le Seigneur (Psaume 4:8). Quel que soit le piège ou la menace, nous avons un lieu fort, un refuge : le Dieu tout-puissant Lui-même (versets 1, 2, 9). Imitons Celui qui au milieu des mêmes dangers a réalisé parfaitement cette confiance. Christ au désert a su confondre et lier le Tentateur qui avait osé citer ce psaume. À partir du versets 9, les promesses de Dieu viennent répondre à la prière de l'Homme parfait. Nous en jouirons aussi dans la mesure où nous mettrons, comme Jésus, notre foi et notre « affection » en Dieu (verset 14).


107 - Psaumes 92 et 93

Les grandes oeuvres de Dieu et ses pensées très profondes sont les sujets inépuisables de l'adoration du racheté (verset 5; comparer Psaume 40:5). Mais l'homme qui ne reconnaît pas le Créateur dans ses oeuvres est aux yeux de Dieu stupide et insensé (verset 6). Le méchant et le juste fleurissent l’un et l’autre (v. 7 et 13). Mais seule le second porte du fruit (v. 14).

L'herbe pousse et fleurit en une saison, puis elle sèche et elle est fauchée, y compris sa fleur (v. 7). Tel est le sort des méchants ; ils périssent (verset 9; 1 Pierre 1:24, 25). Tandis que le juste ressemble au palmier ou au cèdre du Liban (versets 12, 13). Que de temps il faut pour amener ces beaux arbres à leur pleine stature ! Mais les justes ont place dans les parvis du temple de Dieu et y prospèrent à sa gloire.

Le Psaume 93 nous rappelle que la puissance de Dieu est plus ancienne (Il est « dès l'éternité ») et plus grande que le pouvoir de l'Ennemi (versets 3, 4). Les flots nous parlent de l'agitation du monde (Ésaïe 57:20; comparer Psaume 89:9). On peut se fier à Sa Parole : Ses témoignages sont très sûrs (verset 5).

Enfin « la sainteté sied à sa maison ». Nous ne supportons chez nous ni saleté ni désordre. Comprenons qu'à plus forte raison le Dieu saint ne puisse tolérer le péché dans sa maison qui est aujourd'hui l'Assemblée (lire 2 Corinthiens 6:16…).


108 - Psaume 94

À la différence de l'Israélite du temps de la fin, le chrétien doit se garder de tout désir de vengeance (Romains 12:17…). Il n'en souffre pas moins du mal et de l'injustice qui règnent dans ce monde, où l'orgueil (verset 2), la méchanceté (verset 3), l'arrogance, la vantardise (verset 4), l'oppression et la violence (versets 5, 6) se donnent libre cours. Le croyant ne peut traverser la terre en restant insensible à ce qu'il y voit tous les jours. Et plus il a conscience de la sainteté de Dieu, plus le mal lui fait horreur (Psaume 97:10). C'est pourquoi Christ, l'homme parfait, en a souffert plus que personne. Voyez-le en Marc 3:5 « attristé de l'endurcissement de leur coeur »… Et Il a été Lui-même l'objet de la suprême injustice (verset 21).

Souvent la constatation de ce mal qui nous entoure soulève en nous une multitude de pensées pénibles : Dieu ne voit-Il pas ces choses ? Pourquoi n'intervient-Il pas ?… En réponse, le Seigneur nous donne rarement des explications mais toujours des consolations (verset 19). En nous ouvrant les yeux sur la méchanceté du monde, Il nous aide à nous en séparer. Mais c'est afin de mieux nous attacher à Lui-même et pour que notre espérance en soit rendue plus fervente. Puissent les consolations d'en haut faire toujours les délices de notre âme !


109 - Psaume 95

La puissance de Dieu en salut éveille des cris de joie chez ceux qui en sont les objets. Jadis, au bord de la mer Rouge, un peuple racheté avait fait monter vers l'Éternel le cantique de la délivrance. Hélas ! l'histoire d'Israël dès ses premiers pas dans le désert nous apprend qu'on peut être témoin des oeuvres de Dieu (verset 9) et ne pas connaître ses voies (verset 10). Elle nous montre aussi que ce n'est pas seulement l'impie Pharaon qui avait endurci son cœur (Exode 8:15, 32 …) mais qu'Israël n'avait pas tardé à en faire autant (verset 8). Les noms mêmes de Massa (tentation ; voir Exode 17:7) et de Meriba (contestation) sont pour toujours gravés dans son histoire (comparer Nombres 11:3, 34). Ces faux pas ont jalonné ses tristes étapes à travers le désert et ont servi à les désigner. Que ces noms soient aussi sur notre chemin comme des poteaux indicateurs pour nous avertir solennellement !

L'Épître aux Hébreux cite et commente ce psaume à notre intention (Hébreux 3:7 … ) : « Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas votre coeur ». C'est avec le cœur que l'on doit écouter le Seigneur. Que le nôtre aujourd'hui soit sensible à « Sa voix », et Lui pourra demain, nous faire entrer dans Son glorieux repos.


110 - Psaume 96

Après s'être exhortés eux-mêmes : « chantons… adorons…, agenouillons-nous » au Psaume 95, les fidèles d'Israël invitent maintenant toute la terre et la nature même à les imiter : « chantez… bénissez… adorez l'Éternel » (versets 1, 2, 9). Le jour viendra où les peuples païens rejetteront leurs idoles et où les familles des nations rendront à l'Éternel la gloire et la force (verset 7). Pour exprimer cet hommage, les rachetés n'attendent pas le règne du Seigneur. « À Lui la gloire et la force », peuvent-ils s'écrier dès maintenant (Apocalypse 1:6). Car ce n'est pas seulement la manifestation des gloires de Christ qui peut faire jaillir en eux cette louange. La majesté, la magnificence, la puissance et la beauté du Roi de toute la terre sont encore invisibles, cachées dans le sanctuaire céleste (verset 6). Mais le grand et continuel motif de l'adoration du croyant, c'est l'amour de son Sauveur : « À celui qui nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang… ».

Ce psaume a été composé et chanté à l'occasion du retour de l'arche, figure de Christ, au milieu d'Israël (1 Chroniques 16:23 à 30). Or ce n'est plus pour sauver mais pour juger le monde que le Seigneur reviendra (verset 13; comparer Jean 3:17 et 5:22). Il exercera le jugement sur les peuples avec droiture (verset 10), avec justice, et selon sa fidélité (verset 13; Psaume 45:3, 4).


111 - Psaume 97

Ce psaume décrit l'établissement du Règne en puissance ; il correspond à Ésaïe 11:4, 5 et à Apocalypse 19:6. Tout ce qui s'oppose à la domination du Seigneur sera consumé (versets 3 à 5) tandis que les cœurs de tous les fidèles seront remplis d'allégresse (verset 8…). Alors la gloire de l'Éternel ne sera pas seulement racontée comme au Psaume 96:3; elle sera vue (verset 6), et les habitants du monde seront enfin en mesure de faire la différence entre le gouvernement exercé par les hommes et la justice établie par Dieu. Les anges, aussi appelés dieux au versets 7, si longtemps témoins de l'iniquité sur la terre, assisteront enfin au triomphe de la justice. Ils verront le Premier-né, Christ, introduit par Dieu dans le monde habité et, dans une même pensée avec les saints sur la terre, ils Lui rendront leur hommage (Hébreux 1:6).

Les trois derniers versets sont pour tous les temps, car Dieu a constamment les yeux sur ceux qui l'aiment, sur « ceux qui sont droits de coeur ». Sa grâce les appelle des saints et des justes. Il attend d'eux qu'ils haïssent le mal et se réjouissent en Lui ! (versets 10:12; comparer Romains 12:9 et Philippiens 4:4 … ). Lui-même ne manquera pas de garder leur âme et d'éclairer leurs pas (versets 10, 11).


112 - Psaumes 98 et 99

Les Psaume 98 et 99 commencent respectivement de la même manière que les Psaume 96 et 97. « Chantez à l'Éternel un cantique nouveau » (Psaume 98:1). Le cantique nouveau est celui qui considère Christ dans les nouvelles manifestations de sa gloire. À l'aube de son Règne, lorsque Dieu aura fait connaître son salut et révélé sa justice (verset 2; Psaume 97), cette hymne sera entonnée dans le ciel et toutes les créatures y feront écho (lire Apocalypse 5:9… 13 … ). Le ciel et la terre chanteront à l'unisson ; une joie universelle répondra enfin à la bonté et à la fidélité de Dieu (verset 3).

« L'Éternel règne » répète le Psaume 99. Son jugement s'étant exercé, sa gloire reprend « entre les chérubins » la place qu'elle a quittée jadis à cause de l'iniquité du peuple (Exode 25:22; Ézéchiel 10). Sa sainteté est proclamée à trois reprises : Il est saint… ; il est saint… ; l'Éternel notre Dieu est saint (versets 3, 5, 9; comparer Ésaïe 6:2, 3). Mais ce Dieu « trois fois saint » est aussi celui qui pardonne (verset 8) et nous savons qu'il peut le faire sans se renier Lui-même à cause de l'œuvre de la croix. Alors seulement l'intercession de Moïse, d'Aaron et de Samuel aura sa pleine réponse dans ce pardon qui est déjà notre part en grâce (Exode 32:11, 32; Nombres 16:47; 1 Samuel 7:5; 12:23).


113 - Psaumes 100 et 101

Le Psaume 100 est un psaume d'action de grâces invitant « toute la terre » à célébrer l'Éternel et à Le servir avec joie.

À plus forte raison avons-nous ces privilèges, nous qui connaissons Dieu comme un bon Père et Jésus comme un tendre Berger (comparer fin verset 3). Est-ce pour nous une joie de servir le Seigneur ? Ou au contraire, nous comportons-nous comme s'Il était un Maître dur au joug pesant ? (Matthieu 25:24…). Que le Seigneur nous fasse goûter la joie actuelle qui accompagne toujours un service obéissant ! (Jean 15:10, 11), afin d'entendre aussi plus tard cette parole si douce : « Entre dans la joie de ton Maître » (Matthieu 25:21, 23).

Une nouvelle série commence avec le Psaume 101. Celui-ci est en quelque sorte le texte de la déclaration publique du Roi inaugurant son règne. Il expose sur quelles bases reposera le gouvernement du pays : sagesse intégrité, justice, séparation du mal. Quel contraste entre ces principes simples et fermes et les codes touffus et compliqués de la justice humaine ! Tous les sujets du royaume auront été prévenus : la perversité, la calomnie, l'orgueil, la fraude et le mensonge ne seront plus supportés. Appelés à régner avec le Seigneur, il nous appartient d'illustrer dès à présent dans notre marche les principes de son Royaume.


114 - Psaume 102:1-15

Le titre de ce psaume porte nos regards sur l'Affligé suprême : Jésus dans ses souffrances. « Il est accablé et répand sa plainte ». Mais c'est une plainte qui ne contient ni impatience ni murmure ; tout y est parfaite soumission. Une plainte qui se répand devant Dieu, non devant les hommes ! Qui d'ailleurs aurait pu comprendre le Seigneur, même parmi ses disciples ? Les versets 6 et 7 traduisent son entière solitude morale ici-bas. Un homme se sent d'autant plus seul qu'il est différent des autres. Et Christ a été isolé à cause de sa perfection. Ce n'est donc pas seulement à l'heure de la croix, mais durant toute sa vie qu'il a éprouvé cette solitude. Les pleurs ont été son breuvage, sa part quotidienne (verset 9). Et Il n'a pas été outragé seulement dans les quelques circonstances rapportées par les évangiles. Il a été « tout le jour » l'objet de la haine de ses ennemis (verset 8). Il a connu à la croix cette fureur de l'homme contre Lui-même, et, combien plus terrible encore, la colère de Dieu lorsqu'il s'est substitué à nous pour la rencontrer (verset 10). Or ce même moment est devenu pour Dieu « le temps d'user de grâce » (verset 13). Envers la Sion d'Israël, mais aussi au profit de tous ceux qui croient en Lui dès maintenant.


115 - Psaume 102:16-28

Dieu a considéré du ciel les prisonniers de Satan, voués à la mort éternelle. Il a entendu leur gémissement (versets 19, 20). Il a voulu les délier pour qu'ils puissent le louer (verset 21). Et Il a dans ce but envoyé son Fils ici-bas.

Vrai homme, Christ a supplié Celui qui pouvait le sauver de la mort (versets 24, Hébreux 5:7 … ). Mais, dans le même verset 24, une consolation extraordinaire répond à « la prière du désolé » (verset 17). C'est comme homme que Christ a prié, c'est comme Dieu qu'Il obtient la réponse. Et il nous est permis d'entendre l'entretien merveilleux qui s'engage entre Dieu le Père et Dieu le Fils. C'est le mystère inscrutable ! Qui donc est cet affligé, cet homme solitaire accablé d'outrages et mesurant sa faiblesse ? C'est Celui qui a « jadis fondé la terre » et déployé les cieux (Michée 5:2) ! La moitié de ses jours ? Mais ses années ne finiront pas ! La création vieillira et passera ; le Créateur subsiste à jamais. Il est le Même éternellement. Et l'épître aux Hébreux qui cite ces versets ajoute que le Fils, en qui resplendit toute la gloire de Dieu, est aussi Celui qui a fait « par lui-même la purification des péchés » (Hébreux 1:2, 3, 10 à 12). Valeur infinie d'une telle oeuvre accomplie par une telle Personne !


116 - Psaume 103

Comme David, invitons notre âme à bénir Dieu et à discerner ses innombrables bienfaits. Hélas ! nous sommes portés à tenir à jour la liste de tout ce qui nous manque, plutôt que celle des bienfaits reçus. Combien nous sommes ingrats et inconséquents ! Ne nous arrive-t-il jamais par exemple, au moment du repas, de nous plaindre de la nourriture… pour laquelle nous venons, l'instant d’avant, de rendre grâces au Seigneur ?

Par-dessus tous ses dons, nos âmes ont de quoi remercier Dieu continuellement pour le pardon de nos péchés (verset 3). S'Il nous avait rendu selon ce que ceux-ci méritaient, un châtiment éternel aurait été notre part (verset 10). Mais maintenant Il a éloigné ces péchés jusqu'à l'infini (verset 12), Il les a jetés derrière son dos (Ésaïe 38:17), blanchis comme la neige (Ésaïe 1:18), dissipés comme un nuage (Ésaïe 44:22), jetés dans les profondeurs de la mer (Michée 7:19), et Il ne s'en souviendra plus jamais (Ésaïe 43:25; Hébreux 10:17).

Envers « ceux qui le craignent » la bonté de Dieu est sans limite (versets 11, 13, 17; comparer Ésaïe 55:7 à 9). Le craindre ne signifie donc plus redouter Sa colère. C'est la disposition d'esprit de ceux qui ont appris à connaître Sa compassion et Sa miséricorde (verset 8; lire Psaume 130:4) et y puisent toujours de nouvelles raisons de Le bénir.


117 - Psaume 104:1-18

Les Psaumes 104 à 106 résument les premiers livres de la Bible. Le Psaume 104 célèbre la création, tandis que les Psaumes 105 et 106 rappellent l'histoire des patriarches et du peuple d'Israël.

La création décrite par le Créateur : quel sujet, et quel écrivain pour le traiter !

Nous retrouvons ici l'œuvre des six jours du chapitre 1 de la Genèse. Au 1er jour : la lumière (verset 2) ; au 2e : l'étendue des cieux séparée d'avec les eaux (versets 2, 3) ; au 3e : la fondation de la terre avec le rassemblement de masses liquides et l'apparition du règne végétal (versets 5 à 9; 14 …) ; au 4e : l'établissement des grands luminaires (versets 19, 22) ; au 5e : le fourmillement des animaux dans les mers et dans les airs (versets 25, 26, 12, 17) ; au 6e enfin : la création des êtres vivants sur la terre (versets 11, 21 …) couronnée par celle de l'homme (versets 15, 23). Mais remarquez comment, à côté de la puissance et de la sagesse de Dieu, l'accent est mis ici encore sur sa bonté. Tout a été conçu et exécuté pour le bien et la joie de sa créature (verset 11 … ). En comparant le verset 5 avec le verset 25 du Psaume 102, nous pouvons reconnaître et adorer le Fils dans ce Dieu « merveilleusement grand » (verset 1; Psaume 145:3) auteur de toutes choses. Il était un avec le Père dans tous ses conseils et dans tout son amour.


118 - Psaume 104:19-35

Nous sommes portés à donner beaucoup d'importance au travail de l'homme (verset 23). Mais qu'il est peu de chose à côté des oeuvres de Dieu, témoignages innombrables de Sa sagesse ! (verset 24). Et c'est d'abord de Lui, non du travail humain, que toute créature dépend pour sa subsistance (versets 27, 28; Matthieu 7:11). N'attribuons pas notre gain à nos efforts mais à Sa grâce. Oui, « la terre est pleine de ses richesses » ; sachons les remarquer et les observer. Toutefois on peut admirer la création et en jouir sans connaître Celui qui l’a faite. Combien d'artistes, et de philosophes ont confondu la Vérité avec la nature, sur laquelle d'ailleurs le péché a laissé sa trace impure. Contempler la nature n'instruit pas le pécheur sur ce qu'est Dieu en sainteté, en justice et en grâce. De même que pour connaître intimement un architecte, il ne suffit pas de visiter les immeubles qu'il a construits (et que des locataires sans gêne ont peut-être saccagés) ; il faut l'avoir fréquenté, être renseigné sur son caractère, sa famille, ses habitudes… Ainsi ne l'oublions pas, ce n'est pas nous qui découvrons Dieu, c'est Lui-même qui se révèle. Non pas à nos sens, car Il est Esprit (Jean 4:24), mais à notre âme. Non seulement dans la nature mais dans Sa Parole (Psaume 19).


119 - Psaume 105:1-22

Les versets 1 à 15 de ce psaume font partie (avec le Psaume 96) de celui qui est appelé le premier, remis par le roi David à Asaph après le retour de l'arche (1 Chroniques 16:8 à 22). À une seule différence près qui est très remarquable ! Le verset 15 de 1 Chroniques 16 exhortait : « souvenez-vous » de son alliance. Tandis que notre verset 8 déclare : « Il s'est souvenu… ». Si le peuple a failli et a oublié l'alliance de son Dieu, Lui s'est souvenu de ses promesses à Abraham, Isaac et Jacob (2 Timothée 2:13). Elles étaient tout ce que possédaient ces hommes de foi. Aux yeux de leurs contemporains, ils ne comptaient guère : ils étaient « peu de chose et étrangers dans le pays », ainsi que le sont aujourd'hui les chrétiens. Mais Dieu veillait sur eux comme Il veille maintenant sur nous (versets 14, 15 par exemple Genèse 31:24).

Puis Il envoya « un homme » qui, en figure, accomplit ses propos : Joseph, type précieux du Seigneur Jésus. Esclave d'abord, prisonnier ensuite, il fut délivré par « le dominateur des peuples » qui le fit seigneur et gouverneur de toutes ses possessions (versets 17 à 21). Christ, mort et ressuscité par la puissance de Dieu, sera établi Seigneur de toute la terre et en Lui toutes les promesses de Dieu se réaliseront (Actes 2:36).


120 - Psaume 105:23-45

La puissance de l'Éternel se déploie tout au long du livre de l'Exode. On y trouve d'abord Ses miracles en jugement sur les Égyptiens (versets 27 à 36), puis Ses miracles de grâce en faveur d'Israël (versets 37 à 41). Les plaies terribles qui frappèrent l'Égypte n'étaient pas seulement destinées à effrayer et à châtier le Pharaon. L'Éternel voulait avant tout se révéler à son propre peuple par des signes et des prodiges (verset 27; Exode 14:31).

« Il parla »… et la chose arriva (versets 31, 34). Comme au jour de la création, il Lui a suffi d'une parole pour susciter les innombrables petits agents de sa colère : mouches venimeuses, moustiques, sauterelles, yéleks (comparer Hébreux 11:3…). Et quelle humiliation pour l'homme d'être vaincu… par des insectes.

Israël quitte l'Égypte après la Pâque, échangeant sa misère contre de grandes richesses (verset 37). Il a gémi sous l'oppression ; Dieu le fait sortir avec joie et chant de triomphe (verset 43). Lui qui a travaillé si durement va posséder « le travail des peuples » (verset 44; Deut. 6:10, 11). Et toute cette oeuvre rédemptrice résulte de l'engagement que l'Éternel avait pris envers Abraham (verset 42; lire Genèse 15:13, 14). Rien ne peut empêcher le Dieu fidèle d'accomplir « sa parole sainte » (verset 42; Luc 1:72, 73).


121 - Psaume 106:1-23

L'oeuvre de Dieu était seule en vue dans le Psaume 105; il n'y était pas question des péchés d'Israël. Le Psaume 106 reprend le même récit à partir de la sortie d'Égypte, mais en soulignant la responsabilité du peuple (comparer par exemple l'épisode des cailles au Psaume 105:40 et 106:14, 15). Notre histoire comporte elle aussi un double aspect. D'une part, l'œuvre parfaite de la grâce qui nous sauve, puis nous prend en charge pour nous conduire sûrement au but, en dépit des obstacles et des difficultés (Philippiens 1:6). En second lieu, notre marche, trop souvent ralentie par des détours et des faux pas. Nous avons bien besoin de Celui qui, plus que Moïse, se tient sans cesse « à la brèche », intercédant pour les siens (verset 23; Romains 8:34).

« N'oublie aucun de ses bienfaits », recommandait le Psaume 103. En effet, l'oubli est la porte ouverte à la convoitise et celle-ci conduit à la rébellion (versets 7, 13, 14, 21). Dans un cœur ingrat, Satan a beau jeu de semer des désirs coupables. Pour celui qui a cessé d'estimer les dons de Dieu, il sait rendre attrayantes les choses du monde et, par elles, attirer peu à peu sa victime dans le chemin de la révolte ouverte contre Dieu. Que le Seigneur nous accorde donc d'être toujours « attentifs à ses merveilles » (verset 7).


122 - Psaume 106:24-48

Au Psaume 105, les verbes traduisaient l'intervention souveraine de Dieu : « Il envoya » (versets 17, 26, 28), « Il parla » (versets 31, 34), « donna » (verset 32), « frappa » (verset 36), « fit sortir » (versets 37, 43)… Ici, nous l'avons vu, ce sont les pensées et les actes de l'homme (et quels actes !) qui sont mis en évidence : « Ils ne crurent pas,… ils murmurèrent,… ils se mêlèrent aux nations,… servirent leurs idoles,… sacrifièrent aux démons,… versèrent le sang innocent… se rendirent impurs… » (versets 24 à 39). Histoire navrante de ce peuple qui s'est de plus en plus enfoncé dans le mal et a tout fait pour embraser la colère de l'Éternel (verset 40) ! On s'attendrait en conclusion à son rejet définitif. Eh bien ! ce réquisitoire terrible s'achève par la victoire de la grâce. À nouveau c'est Dieu qui agit : « Il les regarda dans leur détresse quand Il entendit leur cri… Il se souvint,… se repentit,… leur fit trouver compassion… » (versets 44 à 46). À cette miséricorde toute divine répondra une louange éternelle (verset 48).

Le péché du verset 24 était particulièrement propre à attrister le cœur de Dieu. « Ils méprisèrent le pays désirable… ». Chrétiens, nous sommes en route pour une patrie infiniment plus désirable encore que la Canaan terrestre : la Cité céleste, la Maison du Père. Est-elle à nos yeux désirable… ou méprisable ? Toute notre marche en dépendra.


123 - Psaume 107:1-22

Le 5e livre des Psaumes considère prophétiquement les rachetés d'Israël (Juda et les dix tribus) rassemblés dans leur pays (verset 3) « à l'aube du jour » millénial (Psaume 108:2). Ils rappellent au Psaume 107 les détresses rencontrées sur le chemin du retour, leurs cris d'angoisse à l'Éternel, Ses délivrances, et enfin la louange qui maintenant Lui revient.

D'une manière générale ces quatre tableaux : versets 4 à 9; 10 à 16; 17 à 22; 23 à 32 illustrent différentes manières d’agir de Dieu pour le salut d'une âme (verset 9). Celle-ci a peut-être longtemps erré sans but et sans repos dans le désert aride de ce monde (versets 4, 5; comparer Genèse 21:14…). Sous le sentiment de son dénuement, elle a crié à Dieu qui l'a alors rassasiée, satisfaite et conduite au repos divin (versets 9, 7).

L'âme a pu gémir sous l'esclavage de Satan l'oppresseur, dans les ténèbres et les fers du péché… (versets 2, 10). Mais Dieu a entendu ses appels au secours. Il l'a fait sortir et a rompu ses liens (versets 14, 16).

Elle a pu connaître le désespoir, toucher par la maladie ou l'accident aux portes de la mort, aboutissement des voies de l'homme (versets 17, 18). Jusqu'à ce que Dieu envoie Sa parole et la guérisse (verset 20).

Chacun de nous peut-il dire où et comment le Seigneur a trouvé et sauvé son âme ?


124 - Psaume 107:23-43

Beaucoup de personnes ne pensent à Dieu qu'au moment des épreuves. Doivent-elles s'étonner s'Il leur en envoie ? Comme ces marins pris dans la tempête (versets 23 à 30), les hommes sont parfois placés dans des situations désespérées (Luc 8:23…). Dieu veut ainsi leur faire réaliser leur totale impuissance et le néant de toute leur sagesse (verset 27; Psaume 108:12). Pourquoi ? Pour les amener à crier à Lui. Il n'attend que cela pour intervenir. À sa voix, les flots se calment (verset 29). Et en même temps se calme l'esprit de l'homme quand il consent à confier le gouvernail au Seigneur pour se laisser conduire au port désiré ! (verset 30).

Ces voies de Dieu pour le salut d'une âme ont leur équivalent dans la vie du croyant. Les sources terrestres auxquelles il s'abreuvait peuvent tarir (verset 33; comparer 1 Rois 17:7). Mais en même temps, le Seigneur lui fera trouver de l'eau vive à l'endroit où il ne la cherchait pas (verset 35; Exode 15:22 à 25). Ce qui paraissait aride et amer deviendra précisément pour l'âme une source de joie et de force. « Qui est sage prendra garde à ces choses et comprendra les bontés de l'Éternel » (verset 43). Oui, soyons-en certains, toutes nos circonstances, celles qui sont pénibles comme celles qui sont agréables, sont dispensées par « Sa bonté qui demeure à toujours » (comparer verset 1).


125 - Psaume 108

« Je m'éveillerai à l'aube du jour… » (verset 2). Comme David, réalisons le prix de ces premiers moments du matin passés dans la communion du Seigneur (comparer Psaume 63:1). L'expérience montre que si nous ne savons pas en profiter, l'occasion ne s'en retrouvera pas facilement pendant le reste de la journée.

Les versets 5 et 6 nous rappellent deux vérités à ne jamais perdre de vue dans nos prières : Tout d'abord que la délivrance et la bénédiction du croyant sont inséparables de la gloire de Dieu. Trop souvent nous l'oublions au moment de prier ; nous ne sommes égoïstement préoccupés que de ce qui nous concerne. Mais cherchons « premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses nous seront données par-dessus » (Matthieu 6:33). En second lieu, puisque nous connaissons l'amour du Seigneur pour les siens, ne manquons pas d'y faire appel : « Afin que tes bien-aimés soient délivrés », dit le psalmiste (comparer Jean 11:3).

À partir du verset 6 le psaume (qui a commencé par les v. 7 à 11 du Ps. 57) reproduit les versets 5 à 12 du Psaume 60. Ils se situent au moment où Dieu aura repris possession des limites d'Israël. Il a parlé dans sa sainteté (verset 7). Et ses premiers mots sont : « Je me réjouirai… » La joie du Seigneur est de bénir les siens et de leur faire partager son héritage.


126 - Psaume 109:1-20

Ce psaume terrible s'ouvre en invoquant le « Dieu de ma louange » (verset 1). Aucune menace, aucun sujet d'accablement n'empêchait Jésus de lever les yeux vers son Père et de le louer. Au contraire, c'étaient autant de raisons pour le faire. Comment se défendait-Il quand Il était « entouré de paroles de haine » (verset 3) ? « Mais moi, dit-Il, je me suis adonné à la prière » (verset 4). Telle devrait être, chrétiens, notre seule « riposte » lorsqu'il nous arrive de rencontrer une hostilité injuste. Si nous nous taisons — ou plutôt si nous ne parlons qu'à Dieu — Lui ne se taira pas et se chargera de répondre à notre place (verset 1; Romains 12:19). Toutefois Christ a été seul à endurer « une telle contradiction… » (Hébreux 12:3). Ses adversaires (qui, dans l'original hébreu, portent le même nom que leur maître Satan) non seulement Lui ont fait la guerre sans cause ; mais, s'écrie Jésus, « ils m'ont rendu le mal pour le bien, et la haine pour mon amour » (verset 5). Or parmi eux s'était rangé Judas, coupable d'une ingratitude d'autant plus affreuse qu'il avait été l'objet d'une affection plus intime. Actes 1:20 lui applique le verset 8 (et, pour l'avenir, ce passage se rapporte à l'Antichrist). Certes il y avait bien là de quoi briser le cœur du Sauveur (verset 16).


127 - Psaume 109:21-31 et Psaume 110

« Agis pour moi à cause de ton nom », demande celui qui a déjà été appelé au v. 16 l'Affligé et le Pauvre (versets 21, 22; comparer Jean 12:28). « Qu'on sache que c'est ici ta main… » (verset 27). Dieu devait à sa propre gloire de délivrer Celui qui l'invoquait. C'est ce que montre le Psaume 110! Quel relief il prend après le tableau de l'abaissement de l'Homme de douleurs. L'Éternel s'était tenu à la droite du Pauvre pour le sauver (Psaume 109:31) ; c'est le passé. Pour le présent, Il l'a fait asseoir à Sa droite proclamant toute sa satisfaction dans l’œuvre achevée (v. 1; il s’agit de Christ ; Éphésiens 1:20). Et plus tard encore, promet le versets 5, « le Seigneur, à ta droite, brisera les rois au jour de sa colère ». Ses adversaires du Psaume 109 seront mis pour marchepied de ses pieds : leur asservissement fera partie de sa gloire.

Ce psaume n’est cité pas moins de huit fois dans le Nouveau Testament. Il sert pratiquement de fil conducteur à toute l'épître aux Hébreux (chapitre 1:13; 7:17; 10:13…).

Enfin, à ces promesses faites au Messie, s'en ajoute une qui se rapporte à son chemin sur la terre (verset 7). Christ, homme, devait trouver ici-bas quelques rares instants de rafraîchissement, propres à encourager et à fortifier son âme (par exemple Luc 7:9, 44; 9:20; 10:21, 39; 23:42)…


128 - Psaume 111

Grandes sont « les œuvres » du Dieu de la création (verset 2). Mais que dire de « son œuvre » unique (verset 3), celle de la rédemption (verset 9) ? Combien elle est « glorieuse et magnifique » ! Nous adorons Celui qui l'a accomplie et nous concluons comme l'apôtre : « Celui même qui n'a pas épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous, comment ne nous fera-t-il pas don aussi, librement, de toutes choses avec Lui ? » (Romains 8:32). N'assure-t-Il pas chaque jour notre subsistance ? (verset 5). Oui, ce que Dieu fait confirme ce qu'Il est : « plein de grâce et miséricordieux » (verset 4). Considérer ses oeuvres fortifie notre foi en sa Parole ; jamais elles n'ont contredit ses préceptes. Les unes et les autres sont vérité. Ses préceptes sont sûrs (verset 7) et les pratiquer constitue le moyen d'acquérir « une bonne intelligence » (verset 10).

Le premier pas d'un homme dans le chemin de la sagesse est la crainte de Dieu. D'après le versets 5, c'est également la seule manière de résoudre le problème si douloureux de la faim dans le monde… mais aussi la seule à laquelle les peuples ne pensent pas.

La louange de l'Éternel « demeure à perpétuité » (verset 10; de même que sa justice : verset 3; et que ses préceptes : verset 8). Sachons l'entonner dès maintenant.


129 - Psaume 112

Ce psaume se rattache au précédent, comme le montre une même disposition alphabétique des versets (voir note). Dans le Psaume 111 la justice de l'Éternel demeure à perpétuité (verset 3). Au Psaume 112 c'est la justice de celui qui craint l'Éternel qui demeure à perpétuité (versets 3, 9). Notre verset 1 continue et dépasse le verset 10 du Psaume 111. La crainte de Dieu, chemin de la sagesse est aussi celui de la bénédiction. Il ne s'agit plus seulement de pratiquer les commandements de l'Éternel, mais d'y prendre un grand plaisir. C'était la part de Jésus qui pouvait dire : « c'est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir » (Psaume 40:8; verset aussi Jean 4:34).

Certaines personnes ont toujours peur d'apprendre une mauvaise nouvelle. Eh bien ! la crainte de Dieu éloigne cette crainte des hommes (verset 8) ou des événements fâcheux (verset 7). Le cœur de celui qui se confie en Dieu n'est pas troublé par ce qui se passe (Proverbes 1:33) ; il est ferme (verset 7), parce que le Seigneur le soutient (verset 8; comparer Jean 14:1, 27 fin). Mais un cœur ferme peut être en même temps un cœur sensible et plein d'amour. Le juste use de grâce (verset 5), répand et donne aux pauvres (verset 9). « Il est plein de grâce et miséricordieux » comme Dieu Lui-même (comparer verset 4 avec Psaume 111:4 fin et Jacques 5:11 fin).


130 - Psaumes 113 et 114

Que de motifs « les serviteurs de l'Éternel » ont pour louer « le nom de l'Éternel » (verset 1). Ils gisaient autrefois dans la poussière de la mort, oui, sur le fumier du péché (verset 7). Mais Dieu s'est abaissé pour regarder sur la terre (verset 6). Ne l'oublions jamais, si grand qu'Il soit, Il prend connaissance de tout ce qui concerne chacune de ses créatures. Il a vu leur état de complet dénuement. Et, comme le maître de la parabole, il s'est plu à inviter ces pauvres et ces misérables pour les faire asseoir au grand souper de sa grâce (Matt. 22:10; comparer aussi 1 Samuel 2:8 et Luc 1:52-53).

L'Éternel avait vu l'affliction de son peuple, entendu son cri, connu ses douleurs. Et Il descendit pour le délivrer (Psaume 113:6; Exode 3:7). Il le fit sortir d'Égypte avec puissance. À son commandement, la mer Rouge s'enfuit pour laisser traverser le peuple de Dieu ; « le Jourdain retourna en arrière » pour lui livrer passage ; le rocher fit couler ses eaux pour le désaltérer. Dieu sait où et comment faire jaillir le rafraîchissement et la vie pour répondre au besoin des siens. Mais Il fera un miracle plus grand encore en faveur de son peuple quand Il changera le cœur dur de celui-ci en une source d'eau pour la bénédiction de toute la terre.


131 - Psaume 115

Comme jadis Moïse et Josué, le résidu d'Israël demandera plus tard à Dieu d'intervenir à cause de Sa gloire, pour que son Nom soit connu de toutes les nations (versets 1, 2; Exode 32:12; Josué 7:9). Oui, l'Éternel relèvera le défi qui a tant attristé les siens : « Où donc est leur Dieu ? » (verset 2; Psaume 42:3; Joël 2:17 fin ; comparer Matthieu 27:43).

« Notre Dieu est aux cieux », répondent les fidèles, et auprès de Lui est notre coeur ! Quant aux gens du monde, en général, il ne faut pas longtemps pour découvrir ce qu'ils affectionnent. Pour la plupart, ils n'ont pas honte de leurs idoles : ce sont l'argent, l'or (verset 4), les produits de l'art et de la technique, ce sont les divertissements, les plaisirs ; ce sont également des chanteurs, vedettes ou personnalités du moment. Proclamons, nous aussi, qui est notre Dieu. Faisons en sorte que son Nom soit connu dès maintenant autour de nous. Il le sera dans la mesure où nous rechercherons sa gloire et non la nôtre (verset 1). Dans la mesure aussi où chacun pourra voir que c'est en Dieu seul que nous mettons notre confiance (verset 11).

En contraste avec la louange et la bénédiction terrestres du règne (versets 16, 17), comme chrétiens nous nous réjouissons d'être morts avec Christ et d'avoir avec Lui notre place en résurrection dans les lieux célestes.


132 - Psaume 116

Ce cantique de l'Israélite ramené dans son pays, combien plus le racheté du Seigneur peut-il le chanter aujourd'hui : « J'étais devenu misérable, et Il m'a sauvétu as délivré mon âme de la mort… » (versets 6, 8). Mais le rappel d'un si grand salut donne conscience au croyant des droits que son Sauveur a sur lui. Le v. 8 évoque une triple délivrance : Dieu sauve nos âmes, soutient nos cœurs accablés par l’épreuve, nous préserve enfin des pièges et des tentations dans lesquelles, faibles comme nous le sommes, nous risquons de trébucher.

C’est pourquoi chacun peut se poser la question du verset 12: « Que rendrai-je à l'Éternel pour tous les biens qu'il m'a faits ? » « J'ai aimé l'Éternel… », répond le psalmiste, ce sont les premiers mots du psaume et le premier effet de l'Évangile à la base de tous les autres. Alors, de l'abondance du cœur la bouche peut proclamer le nom du Seigneur (verset 10; 2 Corinthiens 4:13). Mais il existe plus d'une manière de Lui rendre témoignage : « Je prendrai la coupe du salut… je te sacrifierai des sacrifices d'actions de grâces… oui, devant tout son peuple » (versets 13, 14, 17). Rendons-Lui donc de tout notre cœur ces sacrifices de louanges, « fruit des lèvres qui confessent son nom » (Hébreux 13:15).


133 - Psaume 117 et 118:1-14

Si le Seigneur nous est précieux (Psaume 116), nous en inviterons d'autres à l'adorer avec nous. Il en sera ainsi d'Israël. Autrefois si jaloux de ses privilèges, plein de mépris pour les nations, il les conviera lui-même à la louange universelle (verset 1; Romains 10:19; 15:11). La bonté et la vérité de Dieu sont de nouveau nommées ensemble (verset 2; voir Psaume 108:4; 115:1). Elles sont la double manifestation envers les hommes des caractères essentiels de Dieu : amour et lumière. Quel inépuisable sujet de méditation contient donc ce précieux petit psaume (qui se trouve être le chapitre central de la Bible).

Au Psaume 118, c'est la bonté de l'Éternel qui est le thème de la louange. Environné et menacé par le monde entier, Israël fera l'expérience que le secours de l'homme et des principaux est vain (versets 8, 9; Psaume 108:12). Le nom de l'Éternel sera sa seule sauvegarde. Quant à nous, ce qui nous menace, ce sont essentiellement, hélas, les convoitises de nos pauvres cœurs (Jacques 1:14). Maintes fois nous avons été sur le point de tomber, mais Dieu nous a été en secours ; Il a gardé nos pieds de chute (verset 13; Psaume 116:8). Et l'homme ne pourra rien faire ni contre nous (verset 6) ni pour nous (verset 8) car le Seigneur est notre force (verset 14).


134 - Psaume 118:15-29

Ce psaume occupe une place importante dans les prophéties relatives au Seigneur. Le verset 22 cité dans les évangiles ainsi qu'en 1 Pierre 2:7, annonce à la fois le rejet de Jésus et la place qui Lui reviendra. Que ce que Dieu a voulu faire par Christ et pour Christ soit toujours « une chose merveilleuse devant nos yeux » (verset 23) ! Les versets 25 et 26 nous rappellent l'entrée du Messie à Jérusalem et les cris jetés par la foule : « Sauve je te prie » (Hosanna en hébreu). « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » (Matthieu 21:9). Malgré lui, le peuple juif L'a invoqué et honoré ce jour-là comme l'annonçaient les Écritures. Et celles-ci devraient aujourd'hui ouvrir les yeux de ce peuple. Cependant le moment vient où cette prophétie aura son véritable accomplissement. Le Messie triomphant sera alors reçu et salué par le résidu fidèle.

Chez les Juifs, ce psaume faisait partie du rituel de la Pâque. Peut-être est-ce l'hymne chantée par le Seigneur avec ses disciples après la cène ? (Marc 14:26). S'il en est ainsi, avec quels sentiments a-t-il prononcé en un tel moment les versets 6, 21, 22 et la fin du verset 27: « Liez… le sacrifice aux cornes de l'autel » !

Le psaume s'achève comme il a commencé : en célébrant la bonté immuable de l'Éternel (versets 1, 29).


135 - Psaume 119:1-16

« Bienheureux ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la gardent », disait aux foules le Seigneur Jésus (Luc 11:28). C'est de ce bonheur et de ce privilège que va nous entretenir tout au long ce psaume magnifique. Heureux en effet ceux qui sont intègres (purs de cœur, Matthieu 5:8), qui prennent plaisir aux témoignages du Seigneur et qui font leurs délices de ses statuts (verset 16). Mais doublement heureux ceux qui gardent soigneusement ces statuts (versets 2, 4, 5, 8) et qui y marchent (verset 1).

Une question sérieuse est posée au verset 9. Elle n'a aucun sens pour les jeunes gens du monde qui se moquent ouvertement des « scrupules » du jeune croyant. Mais pour ce dernier, elle est capitale : « Comment un jeune homme rendra-t-il pure sa voie ? » La réponse suit aussitôt : « Ce sera en y prenant garde selon ta parole ». Retenons ce secret d'une marche pure, à l'abri du péché contre Dieu (verset 11) et aussi contre notre propre corps (1 Corinthiens 6:18). En cachant la Parole dans notre cœur, en y gravant des passages essentiels comme ce versets 9, nous serons armés pour « le mauvais jour » où surgira la tentation (Éphésiens 6:13, 17). Car si nous gardons soigneusement Ses préceptes, le Dieu fidèle nous gardera avec le même soin. Que Sa Parole habite en nous richement ! (Colossiens 3:16).


136 - Psaume 119:17-40

Quand nous ouvrons notre Bible, commençons toujours par demander au Seigneur d'ouvrir nos yeux pour en discerner les merveilles (verset 18). Mais qu'Il détourne en même temps nos regards de « la vanité » (verset 37), et combien d’objets ce mot recouvre ! Car il n'est pas possible de trouver son plaisir à la fois dans la Parole et dans les choses de ce monde, par exemple l'amour des richesses (verset 36; lire Luc 16:13). Un autre obstacle qui trop souvent nous ferme les Écritures, c'est une mauvaise conscience. Comment jouir de ce qui nous reprend ? Il faut d'abord confesser notre faute ou notre état. « Je t'ai déclaré mes voies », dit le psalmiste ; et alors il peut ajouter « enseigne-moi… (versets 26, 33; Psaume 32:5-8) ; fais-moi comprendre… (verset 27) ; donne-moi de l'intelligence… (verset 34) », toutes prières agréables au Seigneur. Ses témoignages sont « les hommes de mon conseil » (verset 24). Encore faut-il que je me laisse conseiller par eux !

Remarquons aussi la progression entre les versets 30, 32, 35. Le croyant a choisi la voie de la fidélité ; il se propose d'y courir et demande à Dieu, non d'élargir ce chemin, mais d'élargir son cœur pour que l'objet de ses affections l'attire avec plus de puissance (Philippiens 3:14). Enfin il compte sur Dieu pour l'y faire marcher.


137 - Psaume 119:41-64

La Parole de Dieu règle toute la vie du croyant. Elle lui permet de répondre quand on lui fait tort, non pas nécessairement par le langage, mais par la patience et la confiance qu'elle lui enseigne (verset 42). Parce qu'elle est « la parole de la vérité » (verset 43), elle donne à l'homme de Dieu une assurance et une autorité quand il parle, une sainte liberté dans sa marche. Pourquoi sommes-nous souvent si timides le témoignage que nous rendons autour de nous ? Justement parce que nous manquons beaucoup de cette force et de cette conviction intérieure que communique la Parole de vérité crue, aimée et méditée. « Tes statuts m'ont été des cantiques… » (verset 54). Quel Seigneur que le nôtre ! De quel chef d'état, fût-il le meilleur, pourrait-il être dit que ses commandements sont un sujet de joie pour celui qui doit s'y soumettre ?

Les versets 57 à 64 nous montrent le cœur du croyant préoccupé de conformer sa marche à la volonté du Seigneur : « J'ai pensé à mes voies… » (verset 59), dit le fidèle ; ensuite seulement « j'ai tourné mes pieds ». Que de fois, hélas ! notre conduite est inverse ! Retenons aussi le verset 63: « Je suis le compagnon de tous ceux… qui gardent tes préceptes » (voir versets 79 et 115). Et demandons-nous qui nous fréquentons (Proverbes 13:20).


138 - Psaume 119:65-88

La demande du verset 17 a été exaucée. « Tu as fait du bien à ton serviteur » (verset 65). Mais d'une manière à laquelle le psalmiste ne s'était pas attendu : par l'affliction. « Il est bon pour moi que j'aie été affligé », reconnaît-il (verset 71). Pourquoi ? Parce que « avant que je fusse affligé, j'errais » (verset 67). Le bon Berger a été contraint d'user de ce moyen pénible pour ramener dans le chemin sa brebis égarée. Mais elle a fait ainsi une expérience plus importante encore : elle a appris à connaître son Dieu, et n'a plus besoin de comprendre pour savoir que Son amour n'a pas varié. « Je sais — dit-elle — que c'est en fidélité que tu m'as affligé » (verset 75).

Chez les nomades du désert, la confection d'une outre de peau exige une préparation patiente. On l'expose à la fumée pour faire perdre au cuir le goût âcre et l'odeur d'origine qui ne manqueraient pas d'altérer la pureté de l'eau. Il en est ainsi du chrétien (verset 83). Le feu de l'épreuve doit passer sur lui afin de lui ôter son aigreur ou sa raideur naturelle et le rendre propre au service. « Tes mains m'ont fait et façonné ; rends-moi intelligent… » (verset 73). Heureuse prière du racheté ! Oui Seigneur, façonne aussi mon esprit par les moyens que tu choisiras ; rends-moi souple et docile à ta volonté !


139 - Psaume 119:89-112

Si fermement qu'ait été établie la terre (verset 90), la Parole du Seigneur l'a été plus fermement encore. Quel bonheur, dans un monde où tout est incertain, où « la fébrile activité de l'homme déchu… se déploie en des pensées qui périront toutes » (Introduction à la Bible p. 1), de pouvoir connaître les pensées éternelles de Dieu et de nous confier dans ses promesses immuables ! Le ciel et la terre passeront mais ses paroles ne passeront point (Matthieu 24:35). Au reste toute la création n'a qu'un seul but : « toutes choses te servent… » (verset 91). Tel est aussi notre privilège, mais servons le Seigneur avec intelligence et de tout notre coeur.

Christ seul a vraiment réalisé les versets 97 à 112. Il avait « plus de sens que les anciens » parce que Lui observait les divins préceptes, tandis qu'eux se contentaient de les enseigner (verset 100). Il était plus sage que tous les ennemis qui lui tendaient des pièges (verset 110; Matthieu 22:15 à 34).

Qui se hasarderait sans lampe à se déplacer la nuit sur un terrain semé d'obstacles ? Dans les ténèbres de ce monde au milieu de pièges tendus par des méchants embusqués (versets 110, 95), la Parole est cette lampe, cette lumière indispensable sur notre sentier (verset 105). N'ayons crainte d'en trop faire usage pour regarder où nous posons nos pieds (verset 101) !


140 - Psaume 119:113-136

La Parole qui est lumière sur mon sentier, me montre aussi combien les ténèbres sont épaisses autour de moi. Elle me fait prendre en horreur la méchanceté et la duplicité. En effet, sans cette mesure divine, je puis me tromper et appeler bien ce qui est mal, vérité ce qui est mensonge. Tandis que le Livre des pensées de Dieu m'apprend à voir le monde et ce qui le remplit comme Lui-même le voit.

« Rends-moi intelligent », répète le fidèle (verset 34, 125, 144, 169). L'intelligence est généralement considérée comme un don naturel. Eh bien ! cette prière nous montre qu'il est possible de l'acquérir. Car c'est la Parole qui donne la vraie intelligence (verset 130). « Je suis ton serviteur… » déclare le psalmiste, décidé à observer la volonté de Dieu (verset 125). Celle-ci s'exprime sous différentes formes dans Sa Parole : loi, commandements, statuts, préceptes, témoignages, ordonnances, jugements… mots qui ne sont pas synonymes (pour une définition de ces termes voyez H.R. : « Aide-mémoire pour l'étude des Psaumes » p. 54). Quant au chrétien, la Parole ne s'impose plus à lui sous une forme légale. Son obéissance découle de l'amour qu'il éprouve non seulement pour les témoignages merveilleux du Seigneur (verset 113, 127) mais pour son nom (verset 132).


141 - Psaume 119:137-160

La justice de Dieu est la note dominante des versets 137 à 144. Elle n'est pas un sujet d'effroi pour celui qui craint l'Éternel, qui marche à sa lumière et qui connaît aussi sa bonté (verset 149, 159). Au milieu d'un monde injuste le fidèle se plaît à célébrer cette justice de Dieu, qui, comme Sa bonté, demeure à toujours (verset 142, 144).

« Ta parole est bien affinée » (verset 140). Plus vous la mettez à l'épreuve (comme l'or dans le creuset) plus elle montre qu'elle est la pureté même.

Les versets 145 et suivants traduisent l'extrême dépendance du fidèle. « Fais-moi vivre… », demande-t-il ici à quatre reprises (versets 149, 154, 156, 159; voir 25, 40, 88, 107). C'est Dieu qui donne la vie ; c'est Lui aussi qui la conserve et l'entretient. Mais cette prière concerne en premier lieu l'âme du racheté. « Fais-moi vivre selon ta Parole ». Car « l'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Matthieu 4:4; Deutéronome 8:3).

Retenez bien le verset 160: « La somme de ta parole est la vérité… » La Bible ne se compose pas d'un ensemble de vérités parmi lesquelles chacun choisit celles qui lui conviennent. Elle forme un tout inséparable que l'on reçoit ou que l'on rejette ; elle est tout entière la Vérité (Jean 17:17).


142 - Psaume 119:161-176

Le fidèle, persécuté sans cause par des princes, a peur, non de ceux-ci, mais de la Parole, craignant de lui désobéir (v. 161). Et pourtant elle est sa joie ! (v. 162). Que la Parole de notre Dieu soit un vrai trésor pour chacun de nos coeurs ! Des richesses inépuisables y sont cachées, mais seul les découvre celui qui fait de cette Parole la règle de sa vie.

Commencer par recevoir permet ensuite d’apporter : le v. 171 nous rappelle que la louange est le fruit d’un cœur enseigné par les statuts divins. Bien nourris de ceux-ci, nous saurons parler au Seigneur, l’adorer avec intelligence, mais aussi parler haut, autour de nous, de tout ce qui aura fait le sujet de notre méditation (v. 172; comp. Éph. 5:11).

Les derniers versets, qui résument le psaume, permettent maintenant d'en dégager la pensée directrice. Israël aura été amené par la tribulation à reconnaître son égarement (verset 176). Il aura appris dans l'affliction à chérir la loi de l'Éternel (verset 163, 167, 174), à y conformer sa conduite (verset 165 à 167), à haïr le mal (verset 163), à ne chercher son salut qu'en Dieu (verset 166). Avant qu'intervienne la délivrance finale (verset 174), la restauration intérieure aura déjà été produite. Ce qui permettra à Dieu d'agir en faveur des siens et de les introduire dans la bénédiction du Règne.


143 - Psaume 120 et 121

Les quinze cantiques des degrés (Psaume 120 à 134) retracent d'une manière ascendante la délivrance et la restauration du résidu d'Israël.

Le Psaume 120 trouve ces fidèles dans leur captivité au milieu des nations et nous fait entendre leurs soupirs. Ils souffrent d'avoir à séjourner au milieu de « ceux qui haïssent la paix ». Chrétiens, puissions-nous réaliser davantage combien le monde est opposé à Dieu et par conséquent à Ses enfants ! Il ignore la paix ; encore moins peut-il la donner. Mais que dit le Seigneur aux siens ? « … Je vous donne ma paix ; je ne vous donne pas, moi, comme le monde donne » (Jean 14:27).

Détournant ses regards de la scène de son affliction, le fidèle au Psaume 121 les élève vers les montagnes (Sion, objet de son espérance : voir Psaume 87:1-2). Mais son secours viendra de plus haut, d'auprès du Créateur qui a établi ces montagnes. L'Éternel répond à cette confiance par de touchantes promesses personnelles (versets 3 à 8). Chaque croyant peut entendre le Seigneur les lui adresser. Il est dans le monde, mais il y sera gardé (verbe six fois répété) partout et toujours en réponse à cette prière de son Sauveur. « Je ne fais pas la demande que tu les ôtes du monde, mais que tu les gardes du mal » (comparer verset 7 avec Jean 17:15).


144 - Psaumes 122 et 123

L'amour que l'Israélite éprouve pour Jérusalem est l'image des désirs et des affections du chrétien pour l'Assemblée, chère au cœur de Christ. Est-ce avec joie (verset 1) que, dès maintenant, nous nous rendons au lieu où Il a promis Sa présence, afin d'y célébrer son Nom (comparer verset 4) ?

Retenons la promesse du verset 6: « Ceux qui t'aiment prospéreront ». L'amour pour l'Assemblée est une source de prospérité spirituelle. Comment se manifeste cet amour ? En priant pour sa paix ; en recherchant son bien de toutes les manières (versets 6 à 9). « Que la paix soit en tes murs » (v. 7) : n’oublions pas que la sécurité est assurée par la séparation du monde représentée par la muraille.

Le Psaume 123 nous enseigne la dépendance. Le fidèle élève ses yeux vers son Dieu dans le sentiment que toutes les ressources sont en Lui (comparer 2 Chroniques 20:12). Il n'y possède aucun droit ; tout est grâce. De la part des hommes, que doit-il attendre ? Il peut être outre mesure rassasié du mépris et des insultes de ceux qui sont à leur aise ici-bas (versets 3, 4; 1 Corinthiens 4:13). Mais s'il est capable d'endurer ces choses, c'est parce qu'il dirige les regards de sa foi vers son Sauveur dans les cieux (verset 1; Psaume 141:8). Bientôt cette foi sera changée en vue. Aujourd'hui rassasié d'opprobre, demain il sera rassasié de Son image (Psaume 17:15).


145 - Psaumes 124 et 125

Les Psaume 120 à 123 nous ont décrit le peuple sous l'oppression. Les Psaume 124 et 125 nous font assister à sa délivrance. Elle n'est due, le fidèle se plait à le répéter, qu'à l'intervention de l'Éternel. Sans elle, il aurait été englouti (Psaume 124:3), submergé (versets 4, 5), dévoré (verset 6). Mais si Dieu est « pour nous », que pourront ceux qui se sont élevés « contre nous » ? (verset 2; Romains 8:31). Le Seigneur sait arracher les siens du terrible piège des oiseleurs (verset 7). Ces derniers correspondent prophétiquement à l'Antichrist et à l'Assyrien, agents de Satan contre le résidu d'Israël. Pour nous, ils évoquent les ennemis de nos âmes. Si nous mettons notre confiance en Christ, Il nous fera échapper à leur filet, c'est-à-dire au « péché qui nous enveloppe si aisément » (Hébreux 12:1; Psaume 91:3).

La confiance est précisément la première note du Psaume 125. Confiance en Celui qui a le pouvoir de nous garder sans que nous bronchions (Jude 24). En nous appuyant sur le Seigneur nous ne chancellerons pas (verset 1). Mais pour bien marcher, il ne suffit pas que nos pieds soient fermes, il faut aussi que notre chemin soit droit. N'imitons pas « ceux qui se détournent dans leurs voies tortueuses » (verset 5). Et n'oublions pas qu'avant de se montrer dans la marche, la droiture doit habiter dans le cœur (verset 4).


146 - Psaumes 126 et 127

Comme quelqu'un qui s'éveille d'un cauchemar affreux, les fidèles seront d'abord incapables de réaliser leur subite délivrance. Mais bientôt retentiront des chants de joie auxquels les peuples feront écho : « L'Éternel a fait de grandes choses pour ceux-ci » (verset 2; Psaume 14:7). Leurs larmes auront pour ainsi dire arrosé les sillons d'une moisson abondante (verset 5). Et tel fut le ministère du Seigneur Jésus ici-bas (verset 6). Il a suivi en pleurant le chemin de la croix. « Mais s'il meurt, — dit Jean 12:24 — il porte beaucoup de fruit ». Il paraîtra triomphant, chargé du fruit du travail de son âme : ses rachetés, comme ses gerbes précieuses serrés contre son coeur.

Le Psaume 127 nous rappelle que toute entreprise est vouée à l'échec si elle n'a pas au départ l'approbation du Seigneur. Une affaire peut paraître bonne, mériter beaucoup de temps et de peines, elle n'aboutira à rien si Lui n'y a pas travaillé (comparer Jean 15:5 fin). L'activité paisible et confiante du chrétien, suivie d'un sommeil tranquille, contraste avec l'agitation fiévreuse et ambitieuse des hommes de ce monde (Ecclésiaste 2:23). Le v. 1 rappelle en particulier aux jeunes qui pensent au mariage (à bâtir leur maison), la nécessité d’être dirigés par le Seigneur pour avoir ensuite sa bénédiction.


147 - Psaumes 128 et 129

« Bienheureux quiconque craint l'Éternel… tu seras bienheureux et tu seras entouré de biens » (Psaume 128:1-2). L'homme voudrait inverser les choses. Il se figure parvenir au bonheur en améliorant ses conditions matérielles. Mais sa misère est d'abord d'ordre moral. L'homme est malheureux parce qu'il est pécheur. Qu'il commence par se tourner vers Dieu pour le craindre et marcher dans ses voies ! (verset 1). Alors il verra la bénédiction s'étendre à tout ce qui le concerne. « La piété est utile à toutes choses… » (lire 1 Timothée 4:8). « Cela ne signifie pas — écrit quelqu’un — que nous aurons une prospérité qui consiste à satisfaire nos convoitises, mais la jouissance paisible ici-bas de la faveur divine » (voir Psaume 37:4).

Psaume 129. Dès sa « jeunesse », en Égypte, Israël a souffert d'une dure oppression, mais rien n'égalera celle qui sera sa part sous le joug de l'Antichrist. Et Christ, en prenant la forme d'esclave, s'est identifié par avance avec les souffrances de son peuple (comparer versets 3 et Matthieu 27:26).

Mais l'Éternel est juste (verset 4). Les méchants seront arrachés (verset 6) ; ils ne feront pas partie des gerbes rassemblées avec joie par le grand Moissonneur (verset 7; Psaume 126:5-6) ; ils n'auront aucune part à la bénédiction du Règne (verset 8).


148 - Psaumes 130 et 131

Ce n'est pas l'oppression du Psaume 129, mais le sentiment du péché qui a placé l'âme du juste dans des « lieux profonds » (Psaume 130:1). Cependant si bas qu'il se sente, il peut toujours invoquer Dieu. « Il y a rédemption en abondance auprès de lui » (verset 7).

Le verset 4 nous étonne peut-être. Il nous semblerait que le pardon a plutôt pour effet de dissiper la crainte. Or c'est l'inverse ! La connaissance de la grâce donne au travail de conscience sa vraie profondeur. Car nous ne mesurons l'horreur de notre situation qu'à l'effort déployé par notre Sauveur pour nous en tirer (lire Romains 6:14 et 1 Pierre 1:17 fin à 19).

Psaume 131. Les épreuves d'un croyant contribuent utilement à l'humilier et à briser sa volonté propre (verset 1). Dieu les permet, et lui doit se soumettre. Quand ce qu'il aimait lui a été enlevé, son âme se trouve comme « sevrée » (verset 2). Il ressemble au petit enfant brusquement privé du lait maternel mais toujours près de sa mère. Sur le moment il ne peut pas comprendre que c’est la condition de sa croissance. Ainsi le Seigneur juge bon quelquefois de nous ôter ce qui nous semblait précieux et indispensable pour nous obliger à ne plus nous attendre qu'à Lui seul (verset 3; relire les versets 5 à 7 du Psaume 130).


149 - Psaume 132

Ce beau cantique évoque le jour où le roi David fit monter l'arche à Jérusalem (2 Samuel 6:17). Plus tard, lors de la consécration du Temple, Salomon termina sa prière par les versets 8 à 10 (2 Chroniques 6:41-42). Prophétiquement, ce psaume correspond à l'introduction du Règne millénaire. Dieu entrera dans son repos (verset 14) ; le monde entier sera béni et se réjouira (versets 15, 16) ; Christ, le vrai Fils de David, recevra la couronne universelle (versets 17, 18). Les promesses inconditionnelles de Dieu s'accompliront en Lui, par Lui et pour Lui.

Mais, remarquons-le bien, elles sont la conséquence de « toutes Ses afflictions » (verset 1; comparer 1 Chroniques 22:14; David est un type de Christ, Roi rejeté, tandis que Salomon représente le Messie dans sa gloire). C'est parce que Christ a souffert qu'il sera ainsi exalté et c'est parce qu'Il a connu ici-bas le travail douloureux de son âme que la terre jouira du repos de Dieu.

Rapprochons respectivement les versets 2 et 11, 5 et 13, 8 et 14, 9 et 16, 10 et 17, 18. Nous constatons que ce fidèle, qui a eu à cœur la gloire de Dieu, obtient point par point des exaucements dépassant toutes ses espérances. Il a affaire à Celui qui peut faire infiniment plus que tout ce que nous demandons ou pensons (Éphésiens 3:20).


150 - Psaumes 133 et 134

Le verset 1 du Psaume 133 devrait toujours pouvoir trouver son application dans l'assemblée et dans nos familles. En est-il ainsi ? Quand des frères habitent unis ensemble, c'est une chose bonne et agréable pour eux-mêmes, mais avant tout pour le cœur du Père. Les membres de la famille de Dieu sont unis entre eux parce qu'ils sont liés à une même Personne, Christ ; ils forment comme le bord de son vêtement : ce qui est visible de Lui ici-bas (comparer Exode 28:33-34). Lui est en haut, vrai Aaron, souverain Sacrificateur ; mais Il a donné son Esprit qui, telle une « huile précieuse », descend sur les frères réunis là où Dieu a commandé la bénédiction éternelle (verset 3; Actes 2:33; Éphésiens 4:2 à 4).

Avec le Psaume 134, dernier psaume des degrés, les rachetés du peuple terrestre sont parvenus à la plus élevée de ces quinze marches figurées par autant de cantiques. Ils ont atteint le but ardemment désiré ; ils ont franchi les portes de Jérusalem (Psaume 122:1-2) ; ils se tiennent dans la maison de l'Éternel.

Bientôt les rachetés du Seigneur atteindront leur but céleste : la maison du Père. Mais « il n'y aura pas de nuit là », révèle Apocalypse 21:25. Et aucune exhortation à la louange n'y sera nécessaire. Celle-ci jaillira spontanément de tous nos cœurs quand nous verrons Jésus face à face.


151 - Psaume 135

Le Psaume 134 nous montrait les serviteurs de l'Éternel se tenant dans sa Maison pour le célébrer. Le Psaume 135 nous apprend quel est le thème de leur louange : le grand nom de l'Éternel.

Au Psaume 133, ce qui était bon et agréable c'était que des frères habitent unis ensemble. Ici au versets 3, c'est l'Éternel Lui-même qui est trouvé bon et agréable. L'adorateur a « goûté que le Seigneur est bon » (1 Pierre 2:3). Si précieuse que soit la communion fraternelle rien ne remplace pour l'âme la saveur de l'amour du Seigneur. Est-ce seulement pour rencontrer d'autres chrétiens que nous nous rendons au rassemblement ? Ou bien parce que nous y jouissons de la présence bénie du Seigneur ?

Dieu s'est choisi Israël — comme aussi chaque racheté — « pour son trésor particulier » (verset 4; comparer Matthieu 13:44) et Il a mis en oeuvre pour acquérir son âme les moyens les plus puissants (versets 5 à 12). Mentionnées après un tel Dieu combien les idoles du monde apparaissent vaines et ridicules ! Et combien sont à plaindre « ceux qui se confient en elles » ! (verset 18). Bénir l'Éternel, devenu pour nous le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, est le privilège de tous ceux qui le craignent (verset 20; Éphésiens 1:3).


152 - Psaume 136

Toutes les voies de Dieu envers sa créature ont un seul et même motif : sa bonté qui demeure à toujours. Elle apparaît d'abord dans les « grandes merveilles » accomplies en faveur de l'homme avant même son existence, lorsque Dieu composait le milieu favorable à sa vie et à sa subsistance (versets 4 à 9). C'est ainsi qu'une mère, avant la naissance de son enfant, prépare avec tendresse le cadre dans lequel le bébé sera accueilli et tous les objets qui vont lui être nécessaires.

À partir du verset 10 nous pouvons voir briller l'amour de Dieu dans l'œuvre de la rédemption. Elle est illustrée par la sortie d'Égypte et l'entrée d'Israël en Canaan. « Dans notre bas état, Il s'est souvenu de nous » peuvent chanter tous les rachetés reconnaissants (verset 23).

L'expression « sa bonté demeure à toujours » surprend à la fin des versets 10, 15, 17 à 20. Mais n'oublions pas que même le châtiment des méchants est lié aux desseins de l'amour de Dieu envers les siens, ainsi qu'à la bénédiction du monde futur. Ainsi s'expliquent aussi les terribles versets 8 et 9 du Psaume 137. Les hommes parlent du « bon Dieu » avec la plus grande légèreté. Puissent-ils réfléchir à la portée de cet adjectif, confirmé par des témoignages si éclatants,… et répondre ensuite à un tel amour !


153 - Psaumes 137 et 138

Ici commence une avant-dernière série de psaumes, pour la plupart de David. Ils reprennent le récit de la restauration finale d'Israël depuis sa servitude au milieu des nations (Psaume 137), à travers sa tribulation, jusqu'à la délivrance et, dans les Ps. 145 à 150, la louange générale.

Le début du Psaume 137 évoque la captivité de Babylone. Comment les pauvres transportés auraient-ils pu chanter sur commande et se réjouir sous le joug de l'oppresseur ? Il n'est pas de joie pour eux loin de Jérusalem. Ceux qui leur ont tout pris n'ont pu leur en ôter le souvenir. Ainsi, amis croyants, étrangers dans un monde hostile, nous n'y trouvons rien pour nos cœurs, mais nous possédons en Christ une joie que personne ne nous ôte (Jean 16:22). N'oublions jamais la cité céleste (verset 5) !

Au Psaume 138, le fidèle, malgré son « bas état » (verset 6), chante de tout son cœur, et se prosterne vers Jérusalem (cf. versets 2 et 1 Rois 8:47…). « Tu m'as répondu », peut-il dire ensuite, bien que rien ne soit encore changé dans ses circonstances. Mais Dieu a augmenté la force de son âme (verset 3). Et c'est cette force-là qui compte pour le croyant (Éphésiens 3:16).

Dieu achèvera ce qui nous concerne (verset 8), non par la destruction de la race des méchants (fin du Psaume 137), mais par le retour du Seigneur.


154 - Psaume 139

« Dieu est lumière » (1 Jean 1:5). « Et il n'y a aucune créature qui soit cachée devant Lui… » (lire Hébreux 4:13). Il est insoutenable pour un pécheur de sentir ce saint regard continuellement posé sur lui, mettant à nu ses pensées les plus intimes et découvrant ses plus secrets motifs ! Il n'a d'abord qu'une idée : fuir ce terrible faisceau de lumière. Mais celui-ci fouille les ténèbres où il cherche à se cacher (verset 11), le rejoint au bout du monde, remonte dans son plus lointain passé… (Genèse 3:8; Jean 3:19). Car c'est une folie de penser qu'on peut échapper à Dieu. C'en est une autre de se dérober… à Celui qui veut assurer notre bonheur. Quand vous êtes malade, il ne vous vient pas à l'idée de cacher au médecin le moindre de vos symptômes. Vous savez bien que vous avez intérêt, pour être guéri, à lui dire tout ce que vous ressentez. Pourquoi agir autrement lorsque Dieu veut sauver votre âme ou vous délivrer d'un péché ? Confessez-Lui tous les aspects du mal qui vous mine. Laissez sa lumière scruter votre conscience. Que votre prière soit celle des versets 23, 24: « Sonde-moi, ô Dieu » et sonde-moi encore ! Mets tout en ordre dans ma vie. Ne me laisse pas m'engager sur « quelque voie de chagrin ». Mais « conduis-moi dans la voie éternelle » !


155 - Psaume 140

Ce psaume nous fait entrevoir combien les croyants du résidu souffriront pendant les temps terribles de la grande tribulation. La grâce de Dieu nous a jusqu'ici préservés de persécutions dans nos pays. Mais il est bon de nous poser quelquefois cette question : si demain il fallait de nouveau souffrir comme chrétien, voudrais-je encore porter ce nom ?

Par ailleurs n'oublions jamais que nous avons affaire continuellement à des ennemis, d'autant plus redoutables qu'ils nous sont familiers. Cet homme mauvais, violent (verset 1), qui médite le mal (verset 2), qui affile sa langue comme un serpent (verset 3) et s'efforce de faire trébucher mes pas (verset 4), l'épître aux Romains me révèle à son sujet une chose effrayante : il habite dans mon propre cœur (Romains 3:13; 7:17). Mais la même épître contient, si l'on peut dire, son faire-part de décès (lire Romains 6:6). La mort m'a délivré de ce « vieil homme » ; je n'ai plus à le combattre mais à le considérer comme crucifié avec Christ. Quant à l'Ennemi du dehors, c'est aussi Dieu qui m'en protège. « Le Seigneur est la force de mon salut — dit le fidèle — ; tu as couvert ma tête au jour des armes » (verset 7). Le casque du salut est une pièce indispensable de l'armure complète de Dieu (Éphésiens 6:17).


156 - Psaume 141 et 142

Nous ne fatiguons jamais le Seigneur en nous adressant à Lui. Au contraire, la prière d'un croyant est un parfum agréable pour Lui (verset 2; comparer Apocalypse 5:8 fin). Hélas ! notre bouche est capable de faire jaillir aussi des paroles amères. Sans le secours d'en haut, personne n'est capable de dompter sa langue (Jacques 3:8-9). « Mets, ô Éternel ! une garde à ma bouche », demande ici l'homme de Dieu. Cependant celle-ci ne fait que traduire ce qui bouillonne dans le cœur (Psaume 39:1 à 3). Ce dernier a aussi besoin d'une « garde » vigilante pour n'être incliné à aucune chose mauvaise (verset 4). Enfin sachons considérer la répréhension non comme une blessure d'amour-propre, mais comme une faveur, une « huile excellente » réservée par le Seigneur aux siens (verset 5; comparer 2 Samuel 16:5 et 10; Galates 6:1).

Psaume 142. Pourchassé par Saül, David s'est caché dans la caverne d'Adullam (1 Samuel 22; Psaume 57). Il erre avec ses compagnons « dans les déserts et les montagnes, et les cavernes et les trous de la terre » (Hébreux 11:38). Tout refuge humain est perdu pour lui (verset 4). Mais sa foi lui permet de s'écrier : « Éternel… tu es mon refuge » (verset 5).

« Les justes m'environneront… » (verset 7). Christ, le vrai David, introduira avec Lui dans sa gloire ceux qu'Il aura revêtus de sa propre justice.


157 - Psaume 143

« Écoute ma prière…, s'écrie le fidèle du fond de sa détresse, ne me cache pas ta face… réponds-moi ». Quel contraste entre cette inquiétude et l'assurance paisible qui peut être aujourd'hui la part du chrétien ! Ce dernier est certain de trouver toujours accès par Jésus auprès du Père (Hébreux 4:16). Et pourtant le même intense désir de communion devrait l'animer. « Mon âme, comme une terre altérée, a soif de toi » (verset 6; comparer Psaume 63:1). Oui, chaque jour, dès le matin, j'ai besoin d'entendre non seulement la Parole de Dieu, mais Sa bonté, en ouvrant mon cœur pour l'écouter (verset 8). Ce sentiment de l'amour du Seigneur fortifiera la confiance que j'ai placée en Lui et je Lui demanderai, d'abord de me faire connaître son chemin, puis de m'y conduire. L'appeler mon Dieu, me nommer moi-même « son serviteur » (verset 12), m'engage à faire ce qui Lui plaît. Mais il faut en premier lieu qu'il me l'enseigne, et ensuite que Son bon Esprit me guide dans le « pays uni » (ou : de droiture — voir note) de Sa volonté (verset 10). En réalité ces demandes sont liées les unes aux autres. D'une part la communion du Seigneur est nécessaire pour connaître Sa volonté. Mais d'autre part nous ne pouvons la goûter que dans l'obéissance à cette volonté !


158 - Psaume 144

« Enseigne-moi à faire ce qui te plaît » était la prière du Psaume 143 (verset 10). « Enseigne mes mains pour le combat… », demande ici David. Le combat chrétien comporte aussi des « lois » (2 Timothée 2:5) et chaque croyant qui veut plaire à « Celui qui l'a enrôlé » doit accomplir en quelque sorte ses classes militaires. Pourtant ce n'est pas sur l'expérience acquise, ni sur son courage qu'il compte pour être victorieux. L'Éternel Lui-même, déclare-t-il, est « mon lieu fort, ma haute retraite… mon bouclier et celui en qui je me réfugie » (verset 2).

La délivrance d'en haut qui répondra au cri du résidu (versets 5 à 11) ouvrira enfin la porte aux bénédictions milléniales (versets 12 à 15). N'oublions jamais qu'à la différence d'Israël, peuple terrestre, les bénédictions actuelles du chrétien sont spirituelles, « dans les lieux célestes en Christ » (Éphésiens 1:3). Elles sont par conséquent — comme Christ — hors de l'atteinte des épreuves d'ici-bas et il nous est possible d'en jouir au milieu des pires difficultés. Inversement, si tout nous paraît aller pour le mieux dans notre santé, dans nos affaires et dans notre vie de famille, n'en concluons pas que notre âme prospère elle aussi, ni que nous avons l'approbation du Seigneur. Il pourrait en être tout autrement…


159 - Psaume 145

Christ, dont David est la figure, entonne ici la louange (voir titre), qui, dans les derniers psaumes va s'élargir à toute la création (comparer Psaume 22:25…). Et nous pouvons chanter avec Lui : « Je t'exalterai, mon Dieu… je te bénirai chaque jour… à toujours… » L'Éternel est grand, d'une grandeur insondable (verset 3). Ses actes sont puissants (versets 4, 12), merveilleux (verset 5) et terribles (verset 6). Sa bonté est grande (versets 7, 8) et universelle (verset 9) ; on en fera « jaillir la mémoire ». Sa force sera déclarée, sa justice hautement chantée. Mais une de ses gloires surpasse toutes les autres : c'est la grâce (verset 8). Elle nous apporte le salut ; de plus, les versets 14 à 20 en énumèrent diverses manifestations. L'Éternel soutient (Psaume 37:24)…, relève (Psaume 146:8)…, donne la nourriture, rassasie (Psaume 107:9), se tient près de ceux qui l'invoquent (Psaume 34:17-18)…, accomplit le souhait de ceux qui le craignent, entend leur cri, les sauve, garde ceux qui l'aiment. Oui, « de sa plénitude, nous tous nous avons reçu, et grâce sur grâce » (Jean 1:16). Et tous les verbes à la première personne du futur : « je t’exalterai… je bénirai… je louerai… je parlerai… je déclarerai… » ne sont que la juste réponse du racheté au déploiement de cette grâce.


160 - Psaume 146

N'attendons pas d'être au ciel pour célébrer notre Dieu Sauveur. « Je louerai l'Éternel durant ma vie », déclare le psalmiste (verset 2; comparer Psaume 34:1). Lui seul mérite notre hommage comme aussi notre confiance Les versets 3 et 4 nous avertissent sérieusement de ne pas mettre notre confiance en l'homme, car c'est un danger constant et qui peut prendre bien des formes (par exemple la recherche d'une recommandation). N'attendons aucun appui des principaux, même si occasionnellement Dieu s'en sert Lui-même pour notre bien. Si haut placés soient-ils, il n'y a pas de salut en eux (verset 3) ; ils ressemblent à la vanité (Psaume 144:4) et, s'ils sont incrédules, ils périront en un jour avec leurs desseins (verset 4).

Nous avons pour Père un Dieu infiniment puissant, infiniment sage et qui nous aime ; que nous faut-il de plus ?

Les v. 7 et 8 illustrent ce que fait l’Évangile : Il met en liberté les captifs de Satan (verset 7) ; Il ouvre les yeux de la foi (Éphésiens 1:18) ; Il relève ceux qui marchent courbés sous des fardeaux trop pesants. L’Éternel aime les justes (verset 8). L'étranger, l'orphelin, la veuve jouissent de soins appropriés à leurs besoins. Le Seigneur Jésus sur la terre, dans les guérisons qu’il opérait, se faisait reconnaître comme ce Dieu puissant et plein d’amour (Luc 4:19 et 13:13).


161 - Psaume 147

Chacun des Psaumes 146 à 150 a pour en-tête et pour conclusion « Louez Jah », autrement dit « alléluia ». Ce cri de joie remplira la terre lorsque Israël sera rassemblé et Jérusalem rebâtie (verset 2).

En qui l'Éternel prend-Il son plaisir ? En ceux qui le craignent et qui s'attendent humblement à sa bonté. Par contre Il ne se complaît pas dans la force dont l'homme se glorifie (versets 10, 11; Apocalypse 3:8). Même dans notre siècle caractérisé par la vitesse, ni les « jambes de l'homme » (verset 10), ni ses dernières découvertes techniques ne sont nécessaires pour que la Parole du Seigneur coure avec vitesse (verset 15; 2 Thes. 3:1). Si chaque croyant rendait témoignage là où il a été placé, l'Évangile se répandrait rapidement par sa propre puissance (Psaume 68:11).

L'activité insondable de Dieu embrasse des domaines aussi différents que de guérir ceux qui ont le cœur brisé… (verset 3) et de dénombrer les étoiles (verset 4). Il fait alterner les saisons pour le bien de sa créature. Il prépare la pluie (verset 8; Deutéronome 28:12), donne la neige (verset 16), fait souffler son vent (verset 18). Y pensons-nous lorsque nous nous plaignons du temps qu'il fait ?

Oui, « notre Seigneur est grand et d'une grande puissance ; son intelligence est sans bornes » (verset 5).


162 - Psaume 148

Ce psaume donne essor à la louange universelle. Elle retentira dans les cieux (versets 1 à 6) et sur la terre (versets 7 à 13). Prodigieux concert, dans lequel chaque créature aura une note à faire entendre ! Mais comment comprendre que des choses matérielles soient invitées à se joindre à cette symphonie ? (versets 3, 7…). Romains 8 nous apprend que, depuis la chute, « la création a été assujettie à la vanité » ; l'homme ne s'en est servi que pour se glorifier lui-même. Or le moment vient où, enfin « affranchie de la servitude de la corruption », la création glorifiera Dieu seul (Romains 8:20-21; Ésaïe 55:12-13). Ses « soupirs » actuels feront place à un plein épanouissement. Oui, à sa manière, elle racontera la gloire de Dieu et sa voix sera entendue (Psaume 19:1 à 3). Elle exaltera à la fois son Créateur et son Libérateur, Celui qui l'a faite et Celui qui aura permis par sa croix le « rétablissement de toutes choses » (Actes 3:21).

Le verset 12 nous rappelle la belle réponse de Moïse au Pharaon : « Nous irons avec nos jeunes gens et avec nos vieillards, nous irons avec nos fils et avec nos filles,… car nous avons à célébrer une fête à l'Éternel » (Exode 10:9). Et le verset 14 nous montre la place que, dans le monde à venir, Dieu donnera à Israël, ce peuple qui est « près de Lui ».


163 - Psaumes 149 et 150

Nous sommes parvenus à la conclusion des Psaumes, ce « livre de l'épreuve » dont la dernière page ne sera tournée qu'à la fin de notre séjour terrestre. Et nous constatons que toutes les souffrances qui y sont décrites ont abouti à ce résultat final : la louange de Dieu par tout ce qui respire. Puisse-t-il en être ainsi de chacune de nos épreuves : qu'elle soit trouvée « tourner à louange, et à gloire, et à honneur, dans la révélation de Jésus Christ » (1 Pierre 1:7).

Le livre des Psaumes a commencé par Dieu bénissant l’homme : il s’achève par l’homme bénissant Dieu.

Nous avons entendu successivement l'alléluia chanté par le résidu sauvé (Psaume 146), par Jérusalem (Psaume 147), et par la Création (Psaume 148). Le Psaume 149 a pour sujet le cantique nouveau d'Israël et les derniers jugements précédant le Règne. Enfin le Psaume 150 répond à toutes les questions concernant la louange : Qui doit être adoré ; (verset 1), pourquoi (verset 2), comment (versets 3 à 5), et par qui (verset 6) le culte doit être rendu à Dieu.

Toutes les expressions diverses de cette louange universelle se fondent en une harmonie parfaite. Car le cantique est unique : il exalte les actes puissants et la grandeur infinie de Celui qui aura alors accompli tous ses conseils pour sa propre gloire et pour la bénédiction universelle.