Table des matières :
20 - 1 Samuel 12:16-25; 13:1-5
34 - 1 Samuel 17: 55-58; 18:1-9
37 - 1 Samuel 19:19-24; 20:1-4
Nous abordons aujourd'hui les livres de Samuel. Cependant l'époque des juges n'est pas terminée et nous en verrons deux encore : Éli et Samuel, avant le début de la période des rois. Comme Il l'a fait pour Samson, Dieu commence par nous présenter la famille dans laquelle va naître Samuel. Elkana était un Lévite (1 Chroniques 6:33 à 38) qui habitait la montagne d'Éphraïm. Il avait deux femmes : Peninna et Anne. Ce n'était pas selon la pensée de Dieu, et voyez quelles en sont les conséquences dans cette maison : de continuelles disputes, au point que Peninna peut être appelée l'ennemie d'Anne. Au lieu de consoler celle-ci parce qu'elle n'a pas l'enfant qu'elle désire, Peninna ne cesse de la « chagriner aigrement ». Des ennemis dans une famille ? Quelle tristesse ! Où en sont nos rapports entre frères et soeurs ?
Chaque année Elkana montait avec sa famille à Silo, le lieu où l'Éternel avait mis la mémoire de Son nom. Là se trouvait l'arche avec les sacrificateurs. Anne, cette fois, y apporte son chagrin et l'expose à Dieu dans la prière. N'était-ce pas ce qu'elle avait de mieux à faire ? Imitons-la, au lieu de répondre à ceux qui peuvent nous causer de la peine. Nous aurons affaire au « Dieu de toute consolation » (2 Corinthiens 1:3).
Dieu ne répond pas aux prières qui ont pour objet notre propre satisfaction (Jacques 4:3). Au contraire quand notre but est Sa gloire, Il ne manque jamais de nous exaucer (Jean 14:13). C'est le cas d'Anne. Elle a demandé un fils, non pas pour le garder égoïstement auprès d'elle mais afin qu'il devienne un serviteur de Dieu « pour tous les jours de sa vie ». C'est aussi le plus cher désir des parents chrétiens, que leurs enfants, dès leur jeune âge, soient consacrés au Seigneur Jésus. Telle a été sans doute pour plusieurs d'entre nos jeunes lecteurs la prière de leurs parents dès avant leur naissance. Mais la réponse dépend aussi de votre désir personnel. Si vous avez, comme Samuel, une maman pieuse qui jour après jour vous a présenté au Seigneur, vous êtes privilégié, mais aussi bien responsable.
Anne a exposé sa requête à Dieu « par des prières et des supplications », comme y exhorte Philippiens 4:6. Mais elle a aussi réalisé le verset précédent en répondant avec douceur à Éli qui l'a injustement accusée d'être ivre. Maintenant elle n'a plus le même visage. La paix de Dieu remplit son coeur (Philippiens 4:7) avant même la réponse qui ne tardera pas. « Dieu a exaucé » sera le nom du petit Samuel.
Selon Philippiens 4:6, verset cité hier, les actions de grâces », sont le complément indispensable de nos prières. Anne ne manque pas à présent de remercier Celui qui l’a exaucée. N'oublions pas de le faire, nous non plus, chaque fois que Dieu nous a répondu. Mais Anne va plus loin encore. C'est pour elle l'occasion de célébrer l'Éternel dans un beau cantique. Quels sont les motifs de sa louange ? : La sainteté de Dieu (verset 2), Sa connaissance (verset 3), Sa puissance (verset 6), Sa justice (verset 10). Mais par-dessus tout elle exalte la grâce dont elle porte le nom (Anne signifie grâce) et dont elle est l'objet. Cette grâce prend le pauvre misérable (vous et moi) de la poussière — image de la mort — et de dessus le « fumier » du péché, pour lui donner une part avec Jésus dans Sa gloire et dans Son règne.
Enfin les derniers mots de ce cantique introduisent ce roi puissant, cet « oint » qui est le Seigneur Jésus (dans la Parole la corne est le symbole de la puissance). Est-ce que nous nous réjouissons, comme le fait Anne, dans un tel salut (verset 1), dans un tel Sauveur ? Il est instructif de comparer les paroles de Marie en Luc 1:46 à 55 avec ce cantique d'Anne. Elle aussi se réjouit, non seulement en Dieu son Sauveur, mais dans ce que Sa puissance et Sa grâce ont fait pour tout Israël (verset 54).
Ainsi qu'elle l'avait promis, Anne s'est séparée de son petit garçon qui demeure désormais avec Éli à Silo dans la présence de l'Éternel. Et nous remarquons le contraste entre ce jeune enfant qui sert et les fils d'Éli, déjà des hommes, dont la mauvaise conduite était un scandale pour la sacrificature. Quel triste exemple ces derniers offraient en effet à tout le peuple et en particulier au petit Samuel qui les voyait tous les jours ! Vous qui êtes des aînés, faites attention à l'exemple que vous donnez aux plus petits qui vous observent. Souvenez-vous de cette sérieuse parole du Seigneur : « Quiconque est une occasion de chute pour un de ces petits qui croient en moi, il serait avantageux pour lui qu'on lui eût pendu au cou une meule d'âne et qu'il eût été noyé dans les profondeurs de la mer » (Matthieu 18:6). Et quant à vous les plus jeunes, ne vous laissez pas influencer par la conduite mauvaise de certains aînés, de certains soi-disant chrétiens. Regardez au Seigneur Jésus !
Nous constatons par cette belle histoire de Samuel qu'un tout jeune enfant peut déjà servir. Et qu'il peut aussi déjà ressembler à Jésus (comparer le verset 26 avec Luc 2:52).
À l'égard du peuple l'inconduite des fils d'Éli était un scandale. Mais surtout vis-à-vis de Dieu, quel déshonneur jeté sur Son nom ! Hophni et Phinées (celui-ci porte pourtant le même nom qu'un sacrificateur fidèle : Nombres 25:10) avaient été élevés dans la proximité du sanctuaire, au contact des vérités divines. Grande était leur responsabilité par rapport au reste du peuple ! Grande est aussi la nôtre, à nous qui avons eu les mêmes privilèges par votre éducation !
Éli, pieux lui-même, n'a pas su retenir ses enfants. Certes il leur a bien fait quelques remontrances (verset 23), mais il a manqué envers eux de fermeté. Certains enfants trouvent quelquefois leurs parents trop sévères. Qu’ils considèrent chez les fils d'Éli les conséquences d'une éducation qui n'était pas assez ferme. Et pour Éli lui-même ces conséquences sont dramatiques : Sa maison déchue de la sacrificature, ses fils retranchés. Un prophète est chargé de lui apporter ce triste message. Le Nouveau Testament nous confirme que, si les enfants d'un serviteur de Dieu ne sont pas soumis et disciplinés, ils peuvent ôter toute puissance au ministère de leur père (1 Timothée 3:4-5). Avertissement qui concerne peut-être l'un ou l'autre de nos jeunes lecteurs.
Depuis sa petite enfance, Samuel appartenait à l'Éternel et Le servait. Mais il lui manquait la connaissance personnelle du Seigneur et la communication de Sa parole (verset 7). On peut posséder le salut, en jouir, et pourtant mal connaître pour soi-même la personne du Sauveur. C'était le cas de Job : « Mon oreille avait entendu parler de toi, maintenant mon oeil t'a vu » (Job 42:5). C'est probablement le cas de beaucoup de jeunes chrétiens. Qu’ils demandent au Seigneur Jésus de se faire connaître à eux toujours mieux.
Dieu parle ! Non plus en visions, mais dans Son saint Livre qui s'adresse à chacun. Lisons-le comme s'il n'avait été écrit que pour nous. L'attitude de Samuel est celle que nous avons à prendre chaque fois que nous ouvrons notre Bible. « Parle, car ton serviteur écoute ». Encore faut-il être prêt à faire ensuite ce que le Seigneur nous aura dit. Oui, cette belle réponse nous invite à nous mettre comme lui, à l'entière disposition du Seigneur, en lui demandant comme Saul, aussitôt qu’il a été converti : « Que dois-je faire, Seigneur ? » (Actes 22:10).
Éli entend toutes les paroles solennelles que lui rapporte soigneusement le jeune serviteur. Il est soumis lui aussi : « C'est l'Éternel, qu'Il fasse ce qui est bon à Ses yeux » (verset 18).
Le triste état du peuple va nécessiter une nouvelle discipline de la part de l'Éternel. Les Philistins vont être les instruments de Dieu pour lui apprendre de dures leçons. Israël monte contre eux sans consulter l'Éternel. Qu'aurait répondu Dieu s'Il avait été interrogé ? : Ne montez pas ! Je ne puis vous donner la victoire à cause de vos péchés. Commencez par vous humilier.
C'est ce qui s'était passé au moment de la prise d'Aï. Mais le peuple ne se préoccupe aucunement de ce que peut penser l'Éternel. Même une première défaite ne lui apprend rien. Au contraire ! L'Éternel nous a battus ? — disent-ils — Qu'à cela ne tienne ! Nous allons Le prendre avec nous ; Il sera bien obligé ainsi de nous soutenir.
Tant de personnes dites chrétiennes croient pouvoir disposer de Dieu à leur guise. Elles font leur propre volonté et en même temps se réclament bruyamment du Seigneur (voir Matthieu 7:21). Mais il devra leur dire un jour : « Je ne vous connais pas » (Matt. 25:12). Ainsi Dieu est bien loin d'approuver tout ce qui est fait en Son nom dans la chrétienté. Le beau nom de Christ s'y trouve souvent associé à du mal connu, mais dont on ne désire pas se séparer.
Les calculs ont été déjoués. La présence de l'arche au milieu du peuple en mauvais état n'a pas empêché le désastre. L'arche est prise (voir Psaume 78:60, 61). Quelle honte pour un régiment quand l'ennemi lui prend son drapeau ! À plus forte raison s'il s'agit, comme pour Israël, du trône même de son Dieu. Comment célébrer le jour des expiations (Lévitique 16:14-15) sans le saint propitiatoire où le sang devait être apporté ? Mais aussi comment le faire sans les descendants d'Aaron pour accomplir les ordonnances ? car, du même coup, la sacrificature a été frappée à mort. Hophni et Phinées ont été tués tous les deux.
Éli aurait peut-être eu un moyen d'arrêter le châtiment divin sur tout Israël. Selon Deutéronome 21:18 à 21, il devait désigner ses fils au peuple pour être lapidés à cause de leur mauvaise conduite. Il n'en avait pas eu le courage. Or maintenant, non seulement Hophni et Phinées ont péri, mais 34.000 hommes sont morts avec eux. Et l'arche sainte, la gloire d'Israël, s'en est allée. Cette dernière nouvelle est celle qui tue le vieillard. L'arche lui tenait à coeur plus que les siens, et il en est de même pour sa belle-fille. En appelant son fils nouveau-né : I-Cabod (= privé de gloire, ou : la gloire s’en est allée), c'est l'oraison funèbre de son peuple qu'elle prononce.
L'Éternel a permis que l'arche tombe entre les mains des Philistins. Mais il faut qu'ils sachent ceci : Si Israël a été battu ce n'est pas à cause de la supériorité du dieu philistin ; c'est parce que Lui, l'Éternel, l'a ainsi décidé. Il va montrer aux ennemis de Son peuple qu'ils ont chez eux « l'arche de Sa force » (Psaume 132:8). Par deux fois l'idole s'effondre devant le Dieu d'Israël. Puis, comme autrefois en Égypte, des plaies frappent les ennemis de l'Éternel. Sa puissance est démontrée par les jugements.
Voyez encore l'égoïsme du coeur humain. C'est à qui renverra chez les autres un objet aussi dangereux.
Détournons maintenant nos regards de ces tristes circonstances ; portons-les sur Jésus, dont l'arche est toujours la belle image. Au chapitre 18 de Jean, on Le cherche pour se saisir de Lui. À cette parole : « C'est moi ! », les hommes reculent et tombent par terre, comme ici la statue de Dagon. Il se laisse prendre ; on l'envoie d'Anne à Caïphe, d'Hérode à Pilate (de même que l'arche d'Asdod à Gath et de Gath à Ékron). Mais ceux qui disposent ainsi de Lui, qui L'outragent et qui Le condamnent, doivent apprendre ceci de Sa bouche : Ils verront « le Fils de l'homme assis à la droite de la Puissance, et venant sur les nuées du ciel » (Matthieu 26:64).
Au lieu de rejeter leur idole impuissante, pour craindre et servir dorénavant l'Éternel, les Philistins n'ont qu'une idée : se défaire au plus vite d'un Dieu aussi redoutable. Ceci nous rappelle une scène de l'Évangile : La puissance du Seigneur venait de délivrer Légion, le démoniaque, au pays des Gadaréniens. Ceux-ci avaient l'inestimable privilège d'une visite du Fils de Dieu. Hélas, aveuglés par leurs intérêts, ils ne considèrent que la perte de leurs pourceaux. Au lieu de se réjouir et de recevoir Jésus, ils Le prient de s'en aller de leur territoire (Marc 5:17).
Le monde n'a pu supporter la présence du Seigneur, parce que Sa perfection le jugeait. Alors il a voulu se débarrasser de Lui.
Les Philistins reconnaissent la puissance indiscutable du Dieu d'Israël. Ils L'honorent à leur manière ignorante. Et l'arche revient en terre d'Israël, non sans avoir de nouveau montré son pouvoir. En effet, malgré l'absence de conducteur, et tiré par ces vaches qui, contrairement aux instincts naturels, s'éloignent de leurs petits, le chariot qui la porte se dirige en droite ligne vers la frontière d'Israël.
Les habitants de Beth-Shémesh ont l'honneur de recevoir l'arche. Mais ils se permettent d'en soulever le propitiatoire (le couvercle) et Dieu les punit sévèrement (comparer Nombres 4:20). Avertissement pour nous quant au saint respect dû à la personne de Jésus. Dieu ne tolère à Son sujet aucune curiosité profane.
Hélas, devant le châtiment, les Beth-Shémites réagissent comme les Philistins, souhaitant se défaire de cette arche trop sainte pour eux. — Certains chrétiens ressemblent à ces hommes. Plutôt que de se juger et de mettre en ordre leurs affaires, ils préfèrent éloigner le Seigneur de leur pensée et de leur vie. Sa présence les gêne. N'est-ce pas triste ?
Mais Dieu nous présente maintenant ceux qui, au contraire, sont heureux de Le recevoir. Les habitants de Kiriath-Jéarim accueillent l'arche et la placent dans la maison d'Abinadab sur la colline.
Nos pensées vont de nouveau vers Jésus. Tandis que Son peuple Le rejetait ; Il n'avait pas un lieu où reposer Sa tête, mais dans une certaine occasion, « une femme nommée Marthe Le reçut dans sa maison » (Luc 10:38). Maison d'Abinadab, maison de Béthanie : joie et bénédiction pour celui qui ouvre sa porte, joie pour l'Hôte divin qui y est honoré ! (Apoc. 3:20).
« Il se passa un long temps, vingt années » ! (verset 2). Pour qui ce temps est-il long ? Pas pour le peuple qui n'a pas l'air d'en souffrir ! Ni pour Abinadab et les siens, sans doute, heureux de la présence de l'arche dans leur maison ! Mais Dieu, qui attendait, a compté ces vingt longues années.
Enfin le travail de conscience se produit : le peuple se lamente. Samuel lui parle de la part de l'Éternel. Il s'agit de se détourner des idoles pour servir le Dieu vivant et vrai (1 Thessaloniciens 1:9). Israël obéit et Samuel peut alors parler à l'Éternel en sa faveur.
Mais le rassemblement du peuple de Dieu ne peut convenir à l'ennemi. Il le considère comme une provocation. Les Philistins s'avancent,… et l'Éternel donne la victoire à Israël : Réponse à l’humiliation du peuple repentant et à l’intercession du médiateur fidèle. Ében-Ézer : Pierre de secours ; « l'Éternel nous a secourus jusqu'ici » (verset 12). Chacun de nous peut-il aussi le dire avec reconnaissance ? heureuses expériences qui glorifient la grâce divine ; il faut nous en souvenir.
Samuel sera le dernier des juges (Actes 13:20). Il remplit ses fonctions vis-à-vis du peuple. Mais en même temps il reste, par son autel, en communion avec l'Éternel, devant lequel, tout jeune, il avait appris déjà à se prosterner (chapitre 1:28).
Les fils de Samuel, comme ceux d'Éli, n'ont pas marché dans les voies de leur père. Voilà qui est sérieux à considérer pour tous les enfants de parents chrétiens. Pour jouir de la faveur de Dieu, il ne suffit pas, comme le pensaient les Juifs, d'avoir un Abraham pour père (Matthieu 3:9).
À présent le peuple vient au prophète avec une demande qui le chagrine profondément. Il voudrait un roi, comme toutes les nations. Vouloir être comme tout le monde : Au fond c'est souvent aussi notre désir, car nous n'aimons guère nous faire remarquer. Ne pas agir comme ceux qui nous entourent entraîne généralement des moqueries, de l'incompréhension, des accusations d'orgueil. Pourtant, si « nous sommes maintenant enfants de Dieu » (1 Jean 3:2), cela même établit entre nous et notre entourage, une différence fondamentale, une différence qui en entraînera beaucoup d'autres : L'inconverti n'accepte pas l'autorité de Dieu, tandis que le croyant reconnaît au contraire Jésus Christ comme son Maître et son Seigneur.
Samuel est chargé d'avertir le peuple de ceci : alors que l'Éternel était un Souverain qui comblait Ses sujets de Ses largesses, le roi qu'il désire sera exigeant et son régime sévère.
Une nouvelle période de l'histoire d'Israël commence avec notre lecture d'aujourd'hui. C'est celle de la royauté. Le peuple éprouve le besoin d'une belle organisation extérieure comme l’homme les aime : une monarchie avec toute la vaine pompe qui s’y rattache (Actes 25:23), une puissante armée, et enfin un roi dont il puisse être fier. Dieu va lui donner exactement ce qu'il désire. Voici Saül, fils de Kis, jeune homme d'élite, le plus beau et le plus grand de tout Israël ! N'est-il pas tout désigné ?
Le père de Saül l'a envoyé à la recherche de ses ânesses. Il obéit, mais la poursuite s'avère vaine. « Retournons-nous en », propose Saül à son compagnon. Nous pensons à ce changement de direction nécessaire dans la vie de tout homme et qui s'appelle la conversion. Quand on a découvert combien la poursuite des choses de la terre est inutile et décevante, alors il faut « revenir à soi-même » comme tel autre jeune homme (Luc 15:17) et retourner sur ses pas vers la maison du Père. Le compagnon de Saül lui donne un sage conseil : « Allons vers le voyant — dit-il — il nous enseignera le chemin ». Le représentant de Dieu pour nous, c'est Jésus. Se tourner vers Lui pour connaître le chemin, c'est aller à la bonne adresse.
Samuel s'est attendu à l'Éternel pour désigner le roi demandé. Et tout est divinement conduit pour qu'il le rencontre. Invité au festin, Saül va entendre le « voyant » lui déclarer « tout ce qui est dans son coeur » (verset 19; 1 Cor. 14:25). Quels sont les souhaits qui habitent au fond de notre coeur ? Celui de devenir « quelqu'un », de faire de grandes choses ? Ou plutôt l'humble désir de plaire au Seigneur Jésus ?
Sur les instructions de Samuel, le cuisinier a réservé le meilleur morceau pour Saül ; c'est l'épaule, image de la force qu'il fallait pour porter le peuple. Remarquons que, contrairement à la double portion des sacrificateurs (voir Lévitique 7:31-32), il n'est pas question pour lui de la poitrine, image des affections nécessaires pour aimer l'Éternel et Son peuple. Dans le coeur de Saül, ouvert devant lui comme un livre, le prophète, hélas, n'avait pas trouvé cet amour. Sont-elles absentes du coeur de Saül ?
Le lendemain Samuel s’arrange pour prendre à part le futur roi : « Arrête-toi maintenant (ou un moment) — lui dit-il — et je te ferai entendre la Parole de Dieu » (v. 27). Cette injonction peut être adressée au pécheur qui suit son chemin de propre volonté, pour l’inviter à accepter Christ maintenant. Mais elle est aussi pour le chrétien. Savoir nous arrêter un moment pour écouter le Seigneur nous parler est, particulièrement dans la vie agitée d’aujourd’hui, une nécessité.
Samuel accomplit fidèlement l'acte qui pourtant met fin à son service de juge. Il verse sur la tête de Saül l'huile de l'onction royale. Puis il lui indique son chemin, comme les jeunes gens l'avaient espéré (chapitre 9:6). Il ne s'agit plus des ânesses ; elles sont retrouvées.
Mais Saül doit à présent parcourir les étapes qui le prépareront à occuper le trône. Il ira d'abord au sépulcre de Rachel : La mort, fin de l'homme naturel et de tous ses avantages, est la première grande leçon pour tout jeune chrétien. Mais ce tombeau de Rachel se trouvait au lieu où était né Benjamin, à la tribu duquel appartenait Saül. Benjamin, le « fils de la droite » du père, est le type de Christ dont le racheté peut jouir quand il tient le vieil homme pour mort.
La seconde rencontre, à Béthel (la maison de Dieu), nous parle de l'adoration à laquelle le jeune croyant est invité à prendre part avec les deux ou trois témoins. Enfin, en présence des ennemis et dans la compagnie des prophètes, il y a un témoignage à rendre par la puissance du Saint-Esprit.
Saül semble être passé à côté de ces leçons sans les apprendre, comme la suite de son histoire nous le montrera. Preuve qu’on peut se trouver « parmi les prophètes », avoir part à toutes les bénédictions des enfants de Dieu, sans en être un véritablement.
Maintenant que Dieu lui a fait connaître le roi qu'il va donner à son peuple, Samuel convoque Israël pour le lui présenter. Mais il faut prouver que ce choix vient bien de l'Éternel ; il va donc être confirmé devant tous par le tirage au sort. Saül est désigné et le peuple l'acclame à grands cris : « Vive le roi ! » Jour de fête et de joie ? Ah, plutôt triste jour dans l'histoire d'Israël ! « Aujourd'hui vous avez rejeté votre Dieu » — lui déclare le prophète (verset 19). Cette scène nous transporte bien des siècles plus tard au moment où ce même peuple rejettera le Fils de Dieu en affirmant à Pilate : « Nous n'avons pas d'autre roi que César » (Jean 19:15) ; ou encore, selon la parabole de Luc 19:14: « Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous ». Ce n'est pas sur un trône, c'est sur une croix qu'Israël élèvera son Messie, une croix portant cette inscription : « Jésus le Nazaréen, le roi des Juifs ». Mais ce roi méprisé, outragé, couronné d'épines, paraîtra bientôt comme le Roi de gloire (Psaume 24 et nombreux autres passages), et non plus seulement comme le Messie d'Israël, car Il « dominera d'une mer à l'autre et… jusqu'aux bouts de la terre » (Zacharie 9:10).
Dire non à Dieu est d’une audace peu ordinaire. Trois fois le peuple a prononcé ce petit mot (ch. 8:19; 10:19; 12:12). Mais n’y a-t-il pas bien des manières et des occasions où nous risquons de faire comme lui ?
C'est à l'occasion d'une victoire sur les ennemis du peuple que va s'affirmer l'autorité du roi Saül. Ennemis bien connus : les fils d'Ammon ! Sous leurs menaces arrogantes et cruelles, les habitants de Jabès de Galaad se trouvent dans une situation tragique et quasi-désespérée. Nous ne les voyons pas se tourner vers l'Éternel ; au contraire, ils auraient voulu traiter alliance avec l'ennemi ! Mais, usant de miséricorde, Dieu va néanmoins les délivrer par la main de Saül. Ces habitants de Jabès illustrent d'une manière frappante la terreur, l'opprobre et enfin le misérable esclavage qui attendent ceux qui font alliance avec le monde et son prince (voir Hébreux 2:15).
Saül vainqueur montre quelques beaux traits de caractère. Outre le zèle et le courage, il y a chez lui de la noblesse, de la générosité, de la clémence (verset 13), ainsi qu'une certaine modestie. Il attribue à juste titre la victoire à l'Éternel. Un commencement plein de promesses ! Combien de jeunes ont pris comme lui un brillant départ ! Et puis ils ont trébuché au premier obstacle placé sur leur chemin pour éprouver leur foi. Pourquoi ? Tout simplement parce que cette foi,… il est probable qu'elle n'existait pas du tout !
Une troisième fois Samuel réunit le peuple. Il le rassemble à Guilgal pour y renouveler la royauté. Et, en même temps, il va se démettre de ses fonctions de juge dont il s'est acquitté fidèlement, ainsi que le peuple lui rend témoignage. Nous pouvons rapprocher ses paroles de celles de Paul aux anciens d'Éphèse dans le chapitre 20 des Actes (versets 26, 27; 33 à 35). Elles ne sont pas destinées à glorifier celui qui les prononce, mais à placer ceux qui les entendent devant leur responsabilité. Et pour la troisième fois également, Samuel fait sentir à Israël la perte qu'il a faite en demandant un roi. Il souligne son ingratitude et son manque de confiance envers l'Éternel.
Les versets 14 et 15 nous montrent qu'il s'agit pour le peuple d'une nouvelle mise à l'épreuve. Sans la loi et sous la loi, dans le désert et dans le pays, avec et sans juges (ou sacrificateurs), encore et toujours le peuple avait manqué, abandonnant l'Éternel pour retourner à ses convoitises et à ses idoles. C'est comme si Dieu lui disait maintenant : Vous voulez un roi ? Eh, bien, voyons si peut-être cela ira mieux avec un roi ! Et, dans Sa condescendance, Il permet cette nouvelle expérience.
La pluie à la demande de Samuel en pleine période de moisson (moment où il ne pleut jamais dans ces contrées : Prov. 26:1) était un miracle destiné à prouver au peuple que le prophète lui parlait bien de la part de l'Éternel. Et que leur dit-il encore ? D'une manière touchante, après qu'ils se sont humiliés, il les exhorte à se détourner des choses de néant qui ne profitent pas, pour servir Dieu « de tout leur coeur » (versets 20, 21 — comparez Tite 2:12 à 14). Le service de Samuel comme juge est terminé. Mais il garde toute son activité d'intercesseur (verset 23), aussi bien que de prophète, pour leur enseigner de la part de l'Éternel « le bon et droit chemin ». La grâce divine leur maintient dans la personne de Samuel cette double ressource : La prière et la Parole. Nous possédons, chers enfants de Dieu, une Personne bien plus excellente encore. Jésus, jusqu'à la fin, ne cesse pas de prier pour chacun de nous. Et pour nous tracer le bon et le droit chemin sur la terre, Il nous donne Son Esprit et Sa Parole. Avec de telles ressources, nous sommes bien moins excusables qu'Israël si nous ne marchons pas à Sa gloire.
Le règne de Saül va commencer. Il rassemble le peuple à Guilgal, face à des ennemis les Philistins.
La situation ne pourrait pas être plus critique. Les Philistins sont montés, nombreux comme le sable (verset 5) ; ils occupent les lieux forts, et détachent des patrouilles qui ravagent le pays (verset 17). En face d'eux, en Israël, c'est le sauve-qui-peut. Quelques centaines d'hommes suivent Saül en tremblant, mais ils n'ont pas même d'armes pour se défendre puisque le peuple dépend de l’ennemi pour les forger ! De son côté le roi se tourmente. Samuel, qui lui avait donné rendez-vous à Guilgal (chapitre 10:8), tarde à venir, bien qu'on soit au jour fixé. Pendant ce temps le peuple découragé l'abandonne et se disperse ; le nombre des combattants s'amenuise. Le roi perd patience. Samuel n'arrive pas ? Qu'à cela ne tienne ! Il offrira lui-même l'holocauste. Mais l'acte profane n'est pas achevé que survient le prophète : « Qu'as-tu fait ? » s'écrie-t-il, consterné. En vain Saül cherche à se justifier. « Tu as agi follement », répond Samuel. Et il lui fait connaître la décision de l'Éternel : Saül ne fondera pas de dynastie : son fils ne montera pas sur le trône après lui. L'impatience, nous ne le savons que trop, c'est le mouvement de la chair qui ne peut pas supporter d'attendre. La foi, au contraire, est patiente ; elle attend jusqu'au bout le moment de Dieu (Jacques 1:4).
Au ch. 13 nous avons considéré ce que la chair peut faire, ou plutôt ne peut pas faire : attendre l'instant voulu de Dieu. En contraste notre chapitre va nous montrer ce que la foi est capable d’accomplir. Les ressources humaines sont toutes du côté de Saül. Officiellement le pouvoir en Israël est là, sous le grenadier de Guibha. Mais la foi, une foi individuelle, est du côté de Jonathan et de son compagnon. Pour eux, le secours est en Dieu, connu comme Sauveur (verset 6). Double tableau qui nous fait penser à la chrétienté d'aujourd'hui. Les grandes religions dites chrétiennes prétendent détenir à elles seules l'autorité spirituelle et se considèrent comme des intermédiaires nécessaires entre Dieu et les âmes. Mais le Seigneur connaît ceux qui sont siens et Il leur accorde à la fois son appui, l’intelligence de Ses pensées, et la jouissance de Sa présence, en dehors des organisations contrôlées par les hommes. Humainement, l'expédition de Jonathan était une folle aventure. Les Philistins en force occupaient les points stratégiques. Jonathan compte sur Dieu, attendant de Lui un signe pour aller de l'avant. Encore une fois, quel contraste avec son propre père précédemment, et quel exemple pour nous !
De leur poste fortifié au sommet de la dent de rocher, les guetteurs philistins ont aperçu tout en bas les deux jeunes gens d'Israël. Et ils ne se font pas faute de se moquer d'eux. — « Montez donc, montez vers nous », crient-ils avec mépris, sans se douter qu'ils donnent ainsi aux deux hommes vaillants le signal que ceux-ci attendent de la part de l'Éternel : le signal de leur propre destruction.
Or la foi, non seulement sait attendre, mais elle sait aussi s'avancer et combattre quand Dieu lui en a donné l'instruction. Pleins de hardiesse, nos deux combattants escaladent le rocher et prennent pied à son sommet. Ils ne pensent pas au danger couru, mais à la puissance divine. Et celle-ci fait tomber devant eux les ennemis d'Israël. Les moqueries de l'instant précédent ont fait place à l'épouvante qui de proche en proche gagne tout le camp des Philistins. Ces derniers, dans une folie aveugle, se mettent à s'entre-détruire pendant que les Hébreux dispersés reprennent courage et se rassemblent à nouveau. Ainsi un petit commencement, quand c'est la foi qui le produit, peut avoir un grand résultat et de même, si nous sommes fidèles, Dieu pourra se servir de nos petites victoires pour encourager et affermir les chrétiens qui nous entourent.
La déroute des Philistins est totale. Le peuple s'est assemblé avec Saül afin de les poursuivre et de les tailler en pièces. Cependant il n'est pas animé de l’énergie qu'avaient déployée en pareille circonstance Gédéon et ses compagnons. Ceux-ci allaient après Madian « fatigués mais poursuivant toujours », car ils s’étaient rafraîchis avant d’aller à la bataille (Juges 7:6; 8:4). Ici, au contraire, Saül a fait défense au peuple de se restaurer en prenant de la nourriture, pendant toute la journée, malgré le rude effort qu'il avait à fournir. Interdiction légale, fruit de l'imagination, qui nous fait penser à tant d'autres inventions humaines en matière de religion ! Elle n'entraîne que des conséquences fâcheuses : D'abord la défaite des Philistins est moins grande qu'elle n'eût été avec une armée en pleine possession de ses moyens. D'autre part, le soir venu, lorsque le peuple a enfin la liberté de manger, il est si pressé par la faim qu'il prépare sa viande en tuant les bêtes avec le sang, commettant ainsi un péché mortel (Lévitique 17:10-14). N'était-ce pas autrement grave de désobéir à l'Éternel que de transgresser l'ordonnance charnelle de Saül ?
Veillons sur nos paroles et en particulier sur les promesses que nous pouvons faire. Nous avons vu hier les suites malheureuses du serment irréfléchi que Saül avait prononcé. Il a inutilement affaibli son armée, empêché la fin de la poursuite, amené le peuple à transgresser le commandement relatif au sang. Une dernière conséquence — mais qui, pas plus que les précédentes, n'ouvrira les yeux du pauvre roi — va être la condamnation du seul homme de foi précisément : le vaillant Jonathan. Celui-ci se trouve à présent en danger de mort, non par l'épée des Philistins, mais du fait de son propre père ! Derrière tout cela nous comprenons que c'est Satan lui-même qui agit. Il tente par ce moyen de se débarrasser de l'homme de Dieu ; toutefois l'Éternel ne le permet pas et se sert du peuple pour délivrer Jonathan. Cette scène ressemble à celle qui suivit la défaite d'Aï (Josué 7). Mais ici tous les torts sont du côté de Saül dont la folie et l'orgueil aveugle sont manifestés aux yeux de tous. Et loin de compter dorénavant sur l'Éternel qui avait donné la victoire, le roi continue à s'appuyer sur la chair, en mobilisant des hommes forts et vaillants pour sa garde personnelle, un recrutement bien différent de celui de David plus tard (ch. 22:2).
Ce chapitre 15 est important à un double point de vue. Il contient le châtiment divin contre Amalek et l'épreuve finale du roi Saül, sujet dont nous pensons parler demain. — Adversaire lâche et cruel, Amalek avait attaqué Israël par surprise, sitôt après la sortie d'Égypte. Cette méchanceté ne pouvait lui être pardonnée. « J'effacerai entièrement la mémoire d'Amalek », avait prononcé l'Éternel (Exode 17:8, 14). Quatre cents ans s'étaient écoulés, mais Dieu n'avait pas oublié. « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point », déclare le Seigneur (Matthieu 24:35). Et Israël n'aurait pas dû l'oublier davantage : « Souviens-toi de ce que t'a fait Amalek en chemin, quand vous sortiez d'Égypte — avait recommandé Moïse — … tu effaceras la mémoire d'Amalek de dessous les cieux : tu ne l'oublieras pas » (Deutéronome 25:17 à 19).
N'oublions pas non plus les ennemis qui nous ont surpris dans le passé. Comment s'appellent-ils ? Colère, mensonge, impureté… ou péché de tout autre nom. Si notre vigilance se relâchait à l'égard de ces fruits de la chair, nous pourrions avoir à réapprendre une leçon que pourtant nous avions déjà chèrement payée précédemment. Ne nous épargnons donc pas nous-même et jugeons sans pitié toutes les manifestations de la vieille nature.
Samuel vient de passer une nuit d'angoisse qui a dû lui en rappeler une autre (chapitre 3:11) : celle où lui fut annoncé le châtiment sur la maison d'Éli.
Saül n'a pas achevé l'anéantissement d'Amalek, et en conséquence il doit être rejeté comme roi. Un roi désobéissant ne peut que conduire son peuple dans la désobéissance ; il doit donc être écarté du pouvoir. — « Écouter est meilleur que sacrifice » (verset 22). La plus brillante action de toute notre vie est sans valeur si elle n'est pas accomplie par obéissance à Dieu. Et ce verset s'applique à toutes les oeuvres par lesquelles la chrétienté cherche en vain à satisfaire Dieu, au lieu d'écouter et de recevoir tout simplement Sa Parole.
Ici c'est écouter qui est meilleur que sacrifice. Mais il est dit la même chose de la bonté et de la connaissance de l'Éternel (Osée 6:6), de la justice et de la droiture (Proverbes 21:3), de l'esprit brisé (Psaume 51:16-17), de la miséricorde (Matthieu 9:13), de l'amour (Marc 12:33). Voyez par contre chez Saül ce que produit la chair, outre la désobéissance : la vanterie (verset 20), le mensonge, le rejet de la faute sur autrui (versets 15, 21), l'obstination, une fausse repentance et avec tout cela la recherche d'un vain prestige (verset 30). Bien triste tableau en vérité !
Le roi selon la chair est mis de côté dans les pensées de Dieu, bien que son règne se prolonge encore un certain nombre d'années. Et un autre roi est introduit, celui dont Samuel avait dit : « L'Éternel s'est cherché un homme selon Son coeur » (chapitre 13:14). C'est David, dont le nom signifie « Bien-aimé », type de Christ, celui qui est parfaitement selon le coeur de Dieu.
Samuel n'était pas préparé à le reconnaître, car, malgré l'expérience faite avec Saül, il regardait encore « à l'apparence ». Nous ne sommes que trop portés à juger d’après ce que nous voyons, et à nous laisser impressionner par les qualités (et les défauts) extérieurs. Or « Dieu n'a point égard à l'apparence de l'homme », répète Galates 2:6. Il regarde au coeur ! Et que voit-il dans mon coeur ? Que voit-Il dans le tien ? Toutes les apparences de piété, par lesquelles nous pouvons nous tromper et tromper les autres, ne sauraient Le tromper Lui.
Samuel visite cette famille d'Isaï. Et c'est le jeune berger qu'on avait négligé d'appeler à la fête qui sera oint « au milieu de ses frères » comme roi pour l'Éternel. Cette onction d’huile (figure du Saint Esprit) nous rappelle comment le Bien-Aimé du Père fut désigné au Jourdain à Jean le Baptiseur : « Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre, et demeurer sur lui, c’est celui-là qui baptise de l’Esprit Saint » (Jean 1:33 ; voir fin du v. 12).
L'Esprit de Dieu a saisi David. — Mais du malheureux Saül, Il s'est retiré, faisant place à un mauvais esprit qui le tourmente maintenant. Dieu se sert de ce moyen pour introduire à la cour, en qualité de joueur de harpe, le jeune David, musicien expérimenté qui deviendra plus tard « le doux psalmiste d'Israël » (2 Samuel 23:1). Et, à cette occasion, un beau témoignage lui est rendu (verset 18), montrant qu’à la cour même du roi, il en était qui connaissaient l’oint de l’Éternel. Phil. 4:22 nous apprend un fait analogue : la maison de César, c’est-à-dire l’entourage de l’empereur romain, comptait aussi des chrétiens. C’est ainsi que Dieu se pourvoit de témoins dans tous les milieux.
Maint détail nous reporte à Celui dont David est le type : Christ vrai « rejeton du tronc d'Isaï », dont il est écrit : « L'Esprit de l'Éternel reposera sur Lui,… l'Esprit de connaissance et de crainte de l'Éternel » (Ésaïe 11:1-2). Quel témoignage rendons-nous devant le monde à notre Bien-aimé ?
« Je t'ai pris des parcs, d'auprès du menu bétail, pour que tu fusses prince sur mon peuple, sur Israël », dira plus tard l'Éternel (2 Samuel 7:8). Encore un contraste avec Saül : celui-ci avait été appelé alors qu'il poursuivait en vain des ânesses, montures des nobles, mais sans valeur pour les sacrifices ; tandis qu’en s'occupant des brebis, David a été préparé à « paître » fidèlement le peuple d'Israël (voir Psaume 78:70-72).
Voici à nouveau les Philistins rassemblés contre Israël. Et cette fois ils disposent d'un atout magistral : un champion extraordinaire, haut d’environ trois mètres, revêtu d'une armure de soixante-quinze kilos ; un colosse si formidable que sa vue suffit à frapper ses ennemis de terreur. C'est Goliath ! Plein d'orgueil, il s'avance entre les lignes et met au défi quiconque de s'opposer à lui en combat singulier. Et non seulement aucun adversaire ne se présente, mais chaque fois, chez les Israélites, c'est une fuite éperdue ; chaque fois c'est l'occasion pour le géant d'outrager les armées de l'Éternel, et par voie de conséquence, l’Éternel lui-même. Goliath nous rappelle ce qui est dit du Léviathan : « Quand il se lève, les forts ont peur, ils s'enfuient saisis d'épouvante » (Job 41:16). Et surtout il nous fait penser à cet « homme fort » dont parle le Seigneur Jésus (Marc 3:27) : Satan lui-même qui, par la crainte de la mort, exerce une domination cruelle sur les hommes, cherchant à en faire définitivement ses esclaves (verset 9).
Pendant ce temps David va et vient, de son troupeau à la cour du roi, aussi à l'aise ici que là, belle image de Jésus dans Son humilité et Son dévouement inlassable.
Envoyé par son père comme Joseph autrefois (Genèse 37:13) pour prendre des nouvelles de ses frères, David est ici l'image de Celui qui a quitté le ciel pour visiter le monde en grâce. Et voilà qu'il entend le défi quotidien, l'outrage jeté à la face d'Israël par le champion philistin. Consterné, il s'informe. Éliab l'entend et le reprend pour sa curiosité. Ainsi arrive-t-il à des aînés de rabrouer injustement et sans ménagements leurs frères et soeurs plus jeunes.
Bien qu'ayant assisté à l'onction de David, Éliab ne le prend pas au sérieux. Il nous rappelle les frères de Jésus qui « ne croyaient pas en Lui non plus » (Jean 7:5).
Quarante jours ont passé — quarante est, dans toute l’Écriture, le nombre qui correspond à une complète mise à l’épreuve. Hélas il faut bien se rendre à l'évidence : En face du Philistin il n'y a personne ! Personne pour délivrer Israël ! Ni Éliab, malgré sa haute stature (ch. 16:7) — il aurait pu avoir honte de sa lâcheté devant David — ni même Saül (lui aussi plus grand que tout le peuple, et son défenseur tout désigné) car l'Éternel l'a abandonné ! Mais pour la foi de David, Goliath n'est qu'un Philistin comme les autres, vaincu d'avance parce qu'il s'est permis d'insulter les troupes rangées du Dieu vivant (És. 37:23, 28).
David se présente devant Saül et lui fait part de son projet. « Tu n'es pas capable » — répond d'abord celui-ci. Impressionné toutefois par la résolution et la ferme confiance du jeune homme, il se déclare prêt à lui venir en aide : Voici son armure ; il la prête à David. Mais embarrassé, paralysé dans ses mouvements, ce dernier ne peut s'en servir. Non, ses armes seront les humbles instruments du berger. Sans valeur aux yeux des hommes, elles mettront d'autant plus en évidence la puissance de l'Éternel.
Cette armure de Saül nous parle de tous les secours et précautions de la sagesse humaine ; la foi les considère comme une entrave !
Formé par Dieu dans le secret pour le service auquel il était destiné (comme l'ont été tant de serviteurs et Jésus lui-même à Nazareth), David paraît maintenant en public, prêt au combat. Et, pour démontrer la puissance de l'Éternel, il raconte une expérience de cette « école du désert ». Il a tué sans témoins un lion et un ours, délivré une brebis. Nous pensons à un autre Berger mettant Sa vie pour Ses brebis, les délivrant du cruel Adversaire (Jean 10:11; 17:12, et 18:8, 9). Valeur imense d'un seul agneau pour le coeur de ce bon Berger !
Une nouvelle fois le Philistin sort des rangs avec sa provocation. Mais qui donc vient à sa rencontre ? Est-ce là le champion que lui oppose Israël : un tout jeune homme avec ses armes dérisoires, un bâton, une fronde de berger ? Se moque-t-on de lui ? Il toise de haut en bas ce misérable adversaire, indigne de se mesurer à lui et l’insulte avec mépris ! Mais David est sans émoi, lui qui pourra écrire : « L'Éternel est la force de ma vie ; de qui aurai-je frayeur ? » (Psaume 27:1). D'un geste sûr, la pierre est lancée ; elle pénètre dans le front du géant qui s'affaisse. David court et lui tranche aussitôt la tête avec sa propre épée. Alors ce sont les cris de victoire dans le camp d'Israël, la confusion et la déroute dans celui des Philistins. Scène mémorable ! Elle illustre la puissance de la foi, cette foi qui permet au croyant de remporter à genoux de semblables victoires. Mais nous savons qu'elle a une portée infiniment plus grande. Type de Christ, David a triomphé de Goliath, figure de Satan, en utilisant sa propre épée, la mort. Par la mort, Jésus a rendu impuissant « celui qui avait le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le diable » (Hébreux 2:14). C'est la victoire de la croix, inépuisable sujet de la louange éternelle.
Vainqueur, David se tient à nouveau devant le roi, tenant à la main la tête du géant. Et nous constatons avec étonnement que Saül ne sait plus de qui il est le fils. À l'égard du Seigneur Jésus, il se manifeste un semblable aveuglement : Les Juifs ne connaissaient ni Lui ni Son Père (Jean 8:19). Et il en est toujours ainsi, même dans nos pays chrétiens où beaucoup de personnes ne reconnaissent pas Jésus comme le Fils de Dieu (1 Jean 4:14-15).
Jonathan par contre ne se pose pas de question touchant David (ch. 20:13 à 15). Celui qui vient de donner à Israël cette extraordinaire délivrance ne peut être que l'oint de l'Éternel. Et son âme s'attache à lui, non pas simplement par reconnaissance, ou par admiration, mais par un lien d'amour intime et personnel. Bel exemple pour le croyant qui, non seulement se réjouit de son salut, mais aime Celui qui l'a sauvé. Or l'amour est un sentiment qui se montre. Pour David, le Bien-aimé, Jonathan se dépouille de ce qui fait sa force et sa gloire. Sommes-nous prêts à en faire autant ? Avons-nous reconnu Jésus notre Sauveur comme Celui qui a aussi tous les droits sur votre coeur et sur tout ce qui nous appartient ?
Aussi profond était l'amour de Jonathan pour David, aussi violente la haine de Saül contre lui. Cela a débuté par de l'irritation (verset 8) accompagnée de jalousie, puis le désir de meurtre vient habiter son coeur, enfin l'acte s'ensuit : une tentative pour assassiner David, qui sera suivie de beaucoup d'autres au cours des prochains chapitres. C'est là exactement ce que l'Écriture appelle « le chemin de Caïn » (Jude 11). Celui-ci commença par être « très irrité »… et finit par tuer son frère. Irritation et jalousie ne sont donc rien de moins que les premiers pas dans ce chemin terrible.
Le roi avait promis sa fille à qui vaincrait le Philistin. Il ne tient pas sa parole. Puis il se sert de sa cadette Mical pour essayer de faire périr David sous la main des ennemis. Il aurait pourtant pu se douter que le vainqueur de Goliath triompherait encore plus facilement de Philistins moins redoutables que celui-ci. En outre il n’ignore pas le secret qui fait la force de David, et c’est bien ce qui l’effraie : « l'Éternel était avec lui » (versets 12, 14, 28). « Je ne craindrai aucun mal, car tu es avec moi », dit-il au Psaume 23 verset 4. Connaissons-nous ce secret-là, et avons-nous fait l’expérience du courage qu’il peut nous donner (2 Tim. 4:17) ?
Jonathan s'est attaché à David. Maintenant l'occasion se présente où il doit témoigner devant son père en faveur de son ami. — Si nous aimons le Seigneur nous n'aurons pas honte de parler de Lui, en tout premier lieu devant ceux de notre famille. Sans crainte, nous confesserons Celui qui est sans péché, qui a frappé le grand Ennemi et par lequel Dieu a opéré une merveilleuse délivrance (comparer versets 4, 5).
En réponse à l'intervention de Jonathan, Saül jure au nom de l'Éternel qu'on ne fera pas mourir David. Promesse bientôt envolée ! Au moment même où David est occupé à le soulager, le roi renouvelle son geste criminel. Combien grande est l'ingratitude du coeur de l'homme envers ceux qui lui font du bien, mais tout spécialement envers le Sauveur dont David est l'image ! (Psaume 109:4, 5).
Puis le misérable roi, égaré par sa jalousie, poursuit son propre gendre jusque dans sa maison, jusque dans son lit (voir le titre du Psaume 59). Mical protège son mari, mais non pas comme l'a fait son frère Jonathan par une confession courageuse : elle use de mensonge et de dissimulation. — David fuit par la fenêtre. Paul à Damas, objet de la haine des Juifs, devra échapper par le même moyen (Actes 9:25; 2 Corinthiens 11:32, 33).
David jusqu'ici avait bien fait son chemin : Gendre du roi, officier supérieur, héros populaire, il semble qu'il n'ait plus qu'à attendre tranquillement le moment de prendre la succession de Saül. Eh bien non ! Le plan de Dieu à son égard prévoyait des années difficiles destinées à le préparer à occuper le trône. Les épreuves du croyant ont absolument le même but : le former ici-bas pour régner plus tard avec Jésus.
Ainsi David doit tout quitter : foyer, situation, ressources. Mais, avant les tribulations qui l'attendent, il va passer quelques jours dans la compagnie de Samuel à Naïoth. Privilège pour ce jeune homme au début de sa carrière de recevoir les enseignements et les exhortations du vieillard qui, lui, est au bout de la course. Jeunes croyants, nous vous conseillons de rechercher vous aussi cette compagnie de chrétiens plus âgés ! Profitez de leur expérience. Timothée a été formé ainsi aux côtés de l'apôtre Paul. Les enseignements que vous recevrez de cette manière ne vous dispenseront pas de faire ensuite comme David des expériences personnelles. Mais ils peuvent et doivent vous préparer à les traverser sans dommage.
La venue de Saül à Naïoth a provoqué la fuite de David. Toutefois celui-ci a gardé quelque espoir de reprendre sa place à la cour et revient prendre conseil de son ami Jonathan. « L'ami aime en tout temps et un frère est né pour la détresse » (Proverbes 17:17). Compagnons des jours heureux, David et Jonathan vont maintenant ressentir combien leur affection est précieuse et consolante au moment où arrive l'épreuve.
À plus forte raison en est-il ainsi dans nos relations avec l'Ami suprême. Pourrions-nous connaître Sa parfaite sympathie si nous n'en avions jamais besoin ? (Hébreux 4:15-16).
David apparemment n'est plus qu'un pauvre proscrit pour qui les promesses divines de la royauté paraissent annulées. Mais la foi de Jonathan continue de voir en lui celui qui doit régner infailliblement, celui dont les ennemis seront retranchés, y compris son propre père (que par un respect louable il évite de nommer). Remarquez comme il parle de l'avenir avec une pleine certitude. Ainsi les rachetés de Jésus discernent par la foi Ses gloires admirables et savent que leur Sauveur, aujourd'hui haï et rejeté par le monde et par son prince, paraîtra bientôt comme le Roi de gloire ayant tous Ses ennemis sous Ses pieds.
Comment s'explique l'amour réciproque de David et de Jonathan ? Il y avait entre eux ce lien étroit : une même foi. L'un et l'autre avaient montré cette foi en remportant seuls une victoire de l'Éternel sur les Philistins.
C'est parce qu'ils ont cette foi en commun « une foi de pareil prix » que les chrétiens se reconnaissent entre eux et s'aiment (2 Pierre 1:1). Souvenons-nous-en lorsque nous choisissons nos amis. Pour nous, enfants de Dieu, il ne peut y avoir de vraie, de profonde amitié en dehors d'une même foi dans le Seigneur Jésus Christ (Ps. 119:63).
Jonathan se fait à nouveau, non sans risques, l'avocat de David auprès de son père Saül. Incrédule, ce dernier a oublié la sentence de Dieu (chapitre 13:13, 14) et il voudrait malgré elle assurer les droits de son fils à la succession royale (verset 31). En apparence Jonathan agit donc à l'inverse de son propre intérêt. C’est le signe du vrai amour (voir 1 Corinthiens 13:5). Même après que son père ait cherché à le tuer lui aussi, s'il est affligé c'est à cause de l'outrage fait à David (verset 34) et nullement pour lui-même. Chers amis, est-ce que l'outrage fait au Seigneur Jésus par le monde nous afflige plus que les torts que ce dernier peut nous faire ?
La vie errante de David va commencer. Il se rend à Nob auprès d'Akhimélec le sacrificateur. — Le Seigneur rappellera cette scène aux Juifs pour leur prouver que tout (y compris la loi) doit être soumis à leur Messie, dont David était le type (Marc 2:25-26). — Avant d'affronter nos difficultés, avant d'entreprendre quoi que ce soit, allons à Jésus, notre grand Sacrificateur. Demandons Lui, comme David, la nourriture et l'épée. Sa Parole comprise et reçue nous fournira à la fois l'une et l'autre.
Hélas, de la bouche de David nous devons entendre un mensonge (verset 2) ! Ensuite, nouveau manquement, il cherche refuge chez les ennemis d'Israël et contrefait le fou devant Akish, prince des Philistins. Triste tableau ! N'est-il pas l'oint de l'Éternel, le vainqueur de Goliath, l'image en d’autres temps du Seigneur Jésus ? Triste spectacle aussi quand un chrétien oublie qu'il est un représentant de Christ et agit devant le monde comme un insensé !
Mais il est consolant d'apprendre par le titre du Psaume 34 qu'après son faux pas, David restauré a pu composer par l'Esprit ce merveilleux cantique : « Je bénirai l'Éternel en tout temps… » (Psaume 34:1).
La caverne d'Adullam devient le refuge de David. Mais c'est plutôt l'Éternel qui est son refuge, comme l’affirme un Psaume qu’il a composé dans cette caverne : « Tu es mon refuge » (Psaume 142:5 — voir aussi Psaume 57:1). Il ajoute : « Les justes m'environneront parce que tu m'auras fait du bien » (verset 7). Les justes ? Peut-il s'agir de ces hommes du versets 2, en apparence si peu recommandables, suspects, hors la loi, véritables rebuts de la société ? Oui, Dieu donne ce nom à ceux qui aiment Son oint et le reconnaissent comme chef. Du moment qu'ils sont venus à David il n'est plus question de leur triste passé.
Ainsi ceux qui se rassemblent aujourd'hui autour de Jésus ont échangé leur détresse morale, leur immense dette envers Dieu, l’amertume de leur âme (v. 2) contre Sa justice. Lorsqu'ils n'ont plus rien à faire valoir, que le monde n'a pu les satisfaire, ils trouvent en Lui un Chef et un objet pour leurs affections.
Que pouvait offrir David à ses compagnons ? Pour le présent, rien que des souffrances ! Mais pour l'avenir, le partage de sa gloire royale. Telle est la part du croyant ! Quel contraste avec les gens de ce monde qui, comme les serviteurs de Saül au versets 7, reçoivent tous leurs avantages et leurs biens dans la vie présente !
Pendant que David, le futur roi, est errant et proscrit avec ses fidèles, Saül ourdit contre lui de sinistres projets. En même temps sa jalousie le pousse au meurtre des sacrificateurs de l'Éternel. Et ce qu'il n'a pas exécuté contre Amalek, l'ennemi du peuple, en épargnant Agag ainsi que le bétail, il ne craint pas de le faire à l'égard de cette ville de Nob qui est entièrement passée au fil de l'épée. Pour accomplir sa vengeance, Saül se sert du traître lui-même, Doëg, un Édomite, terrible figure de l'Antichrist qui, dans un temps à venir, s'élèvera contre le Seigneur et contre Israël (voir Psaume 52 titre).
Considérons maintenant au contraire un tableau plein de grâce : Abiathar rejoint l'oint de l'Éternel. « Demeure avec moi recommande ce dernier — … celui qui cherche ma vie cherche ta vie… » — « Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï avant vous — rappelle Jésus à Ses disciples — … s'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi » (Jean 15:18, 20). Cette persécution, cette haine du monde est-elle un sujet de crainte pour nos coeurs ? Alors écoutons, comme de Sa bouche, cette précieuse promesse jamais démentie : « Près de moi tu seras bien gardé » (verset 23 ; voir Jean 18:9) !
Informé de l'attaque des Philistins contre Kehila, David aurait pu se dire : « C'est l'affaire de Saül de protéger le pays ». Eh bien non ! Malgré le risque, celui qui jadis délivrait ses brebis du lion et de l'ours, se porte au secours de la ville en danger. David agit ainsi comme le véritable roi. Seulement il n'oublie pas de demander d'abord à Dieu ce qu'Il en pense (verset 2). N'y manquons jamais, même quand nous entreprenons quelque chose qui nous paraît bon. Cela s'appelle la dépendance !
Les hommes de David sont pleins de crainte. Ils nous font penser aux disciples du Seigneur qui « étaient stupéfiés et craignaient en Le suivant » (Marc 10:32).
Pour encourager ses gens, David questionne à nouveau l'Éternel qui lui répond de manière plus précise encore. Et la victoire est remportée. Hélas, David le sait : Ceux qu'il a délivrés sont capables de le livrer à Saül sans hésitation ; il n'a pas confiance en eux. N'en était-il pas ainsi du Seigneur ? Il était venu délivrer Son peuple ; cependant Il « ne se fiait pas à eux parce qu'Il connaissait tous les hommes… ce qui était dans l'homme » (Jean 2:24, 25). Et Il connaît aussi chacun de nos coeurs.
Aveuglé et endurci, Saül avait osé dire de David au verset 7: « Dieu l'a rejeté et livré en ma main ». Le verset 14, non sans ironie, rétablit la vérité : « Dieu ne le livra pas en sa main ». Et pourtant le « bien-aimé », le roi « selon le coeur de Dieu », doit connaître l'amertume et l'injustice de sa situation en marge de la société. Il faut qu'il fasse l'expérience de toute la méchanceté humaine s'exerçant contre lui : haine, jalousie, ingratitude et jusqu'à la trahison. Ces Ziphiens ne nous font-ils pas penser à Judas vendant son Maître ? Oui Jésus, le Roi rejeté, a connu plus encore que David ce débordement de mal à son égard, cette « contradiction de la part des pécheurs contre lui-même » (Hébreux 12:3). Son coeur, infiniment sensible, en a souffert de la manière la plus profonde.
Ce que David a éprouvé alors, nous pouvons le comprendre par certains psaumes composés dans ce désert de Juda (Psaume 54; 63 … ). La visite de Jonathan l'encourage et porte sa pensée vers l'avenir. Mais l'ami fidèle lui-même « s'en alla à sa maison » (comparer Jean 7:53), tandis que David, image d'un plus grand que lui continue, avec ceux qui ont tout abandonné pour le suivre, son chemin de rejection.
David et ses compagnons ont trouvé abri dans d'autres cavernes : les lieux forts d'En-Guédi. Hébreux 11:38 nous parle de ces hommes de foi « desquels le monde n'était pas digne, errant dans les déserts et les montagnes, et les cavernes et les trous de la terre ». Or voilà Saül, respirant encore menace et meurtre (comme son homonyme en Actes 9:1) qui, tout en poursuivant David, pénètre fortuitement dans la caverne où celui-ci se tient caché. C'est la main de Dieu, estiment aussitôt ses jeunes hommes : L'Éternel te fournit une occasion d'en finir avec ton ennemi et de prendre sa place sur le trône. Mais David ne le fera pas. Il honore « l'oint de l'Éternel » malgré sa méchanceté (1 Pierre 2:17).
Il met aussi en pratique l’exhortation de Rom. 12:19: « Ne vous vengeant pas vous-mêmes, bien-aimés… ». Parlant peut-être de cette expérience, David dira : « j’ai délivré celui qui me pressait sans cause » (Ps. 7:4). Sa noblesse et sa douceur nous font bien sûr penser à Celui qui ne s’est pas vengé de ses ennemis, mais au contraire priait pour eux : « Père, pardonne-leur… » (Luc 23:34).
Confus (voir Psaume 35:4), humilié en apparence, Saül doit reconnaître les droits de David au royaume d'Israël. Les ennemis de Christ eux-mêmes devront confesser qu'il est « Seigneur à la gloire de Dieu le Père » (Philippiens 2:11; voir aussi Ésaïe 49:7).
Samuel meurt et avec lui cessent les prières qu'il faisait monter fidèlement en faveur du peuple (chapitre 12:23). Moïse et lui sont deux grands exemples de l'intercession (Jérémie 15:1). C'est toujours solennel quand Dieu retire un homme ou une femme de prière, quand une voix se tait… après avoir peut-être beaucoup prié pour nous. Toutefois celle du Seigneur ne s'interrompra pas. Il est « toujours vivant pour intercéder pour nous » (Hébreux 7:25).
David, le vrai roi, le sauveur d'Israël, est là au milieu de son peuple comme un berger fidèle. Il a veillé sur les troupeaux du riche Nabal aussi soigneusement que jadis sur ses propres brebis. À présent il envoie ses jeunes gens avec une parole de paix pour la maison de cet homme (verset 6; comparez Luc 10:5). Mais Nabal ne connaît pas David et il le méprise (verset 10). Il ressemble à ces pharisiens qui disaient de Jésus : « Pour celui-ci, nous ne savons d'où il est » (Jean 9:29). Il rejette à la fois le roi véritable et ses messagers. Et c'est aussi ce que le Seigneur annonçait à Ses disciples : « Celui qui vous écoute, m'écoute ; et celui qui vous rejette, me rejette » (Luc 10:16).
En outre, tout comme le riche « insensé » de Luc 12:16 à 20, Nabal s’attribue ce que Dieu a placé entre ses mains : mon pain, mon eau, ma viande, etc…
« Ils m'ont rendu le mal pour le bien », pourra dire David au Psaume 35:12. C'est ce que faisait Nabal. C'est déjà ce qu'avait fait Saül, ainsi que lui-même l'avait reconnu au chapitre précédent : « Tu m'as rendu le bien et moi je t'ai rendu le mal » (chapitre 24:18). Mais cette fois, David ne rend pas le bien. Sous le coup de la colère, le chef offensé a ceint son épée pour la vengeance. Il a cessé de ressembler au Modèle parfait, « qui lorsqu'on l'outrageait, ne rendait pas d'outrage, quand Il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à Celui qui juge justement » (1 Pierre 2:23).
Dans cette maison de Nabal, la sagesse et la folie habitaient côte à côte. La folie s'était manifestée par la bouche de Nabal l'incrédule (dont le nom signifie fou, et nous l’avons déjà hier comparé au riche insensé de Luc 12). À présent la sagesse intervient à son tour par le moyen de la pieuse Abigaïl, femme de bon sens (verset 3). Avec ses présents, elle se porte à la rencontre de celui qu'elle reconnaît comme l'oint de l'Éternel. Elle se prosterne, confesse son indignité et magnifie les gloires actuelles et futures que sa foi a discernées dans le roi selon Dieu. Nous constatons que la folie et l'incrédulité vont ensemble, comme aussi la vraie sagesse est inséparable de la foi.
Alors que Nabal festoie comme un roi (après avoir repoussé et outragé le roi véritable), Dieu va Lui-même le frapper. Nous ne perdons rien à laisser le Seigneur agir à notre place. Abigaïl, femme de foi, s'est distinguée par son bon sens, son empressement (elle se hâte : versets 18, 23, 42), son humilité, son dévouement. « Lorsque l'Éternel t'aura établi prince… souviens-toi de ta servante », avait-elle demandé (versets 30, 31; comparez avec la requête du brigand en Luc 23:42).
Réponse qui dépasse toutes ses espérances : David fait d'elle à présent son épouse. Et cette femme abandonne sans un regret les richesses de la terre pour partager dans les cavernes et les déserts le sort du roi rejeté. Précédemment unie à un insensé, elle devient l'heureuse compagne du « bien-aimé ». Maintenant pour les souffrances, mais plus tard aussi pour le règne ! Belle figure de l'Église, l'Épouse de Christ partageant la position de son Seigneur, aujourd'hui méconnue et rejetée du monde comme Il l'est Lui-même ; demain venant régner avec Lui en gloire ! « Si nous souffrons nous régnerons aussi avec Lui », rappelle 2 Timothée 2:12 (voir aussi Rom. 8:17).
La générosité de David au chapitre 24 avait paru toucher enfin le coeur de Saül. Mais, il ne s'agissait pas d'un vrai repentir ! La lâche dénonciation des Ziphiens qui cherchent à se faire bien voir, remet le méchant roi en campagne contre celui qui doit un jour prendre sa place. Le Ps. 54 écrit à cette occasion, nous permet de mesurer ce que cet acte infâme des Ziphiens a eu de douloureux pour David. Il implore le secours de Dieu contre les hommes violents qui cherchent sa vie ; ils n’ont pas mis Dieu devant eux (Ps. 54:3) mais lui l’invoque, et, en réponse à sa prière, Dieu protège Son oint et lui fournit une nouvelle occasion de montrer la pureté de ses intentions envers Saül. Une expédition nocturne met entre les mains de David la lance avec laquelle, à deux reprises, le roi criminel avait voulu le transpercer. Un mot aurait suffi ;… Abishaï l'attend. Mais cette fois encore la miséricorde arrête son bras.
N'est-ce pas ainsi qu'a agi notre parfait Modèle (voir par exemple Luc 9:54, 55). Il mettait en pratique ce qu'il avait enseigné auparavant à ses disciples : « Aimez vos ennemis ; faites du bien à ceux qui vous haïssent,… Soyez miséricordieux… ne jugez pas… ne condamnez pas » (Luc 6:27, 36, 37). Puissions-nous mettre davantage en application ces précieuses paroles du Seigneur Jésus !
Il nous est peut-être difficile de comprendre le caractère de Saül. Comment concilier ces regrets, ces promesses et ces démonstrations d'affection avec l'acharnement renouvelé qu'il met à poursuivre David pour le détruire ? Ne confondons jamais la foi avec la sentimentalité. Cette dernière est capable de verser des larmes abondantes, de répéter sans vraie conviction : « J'ai péché » (chapitre 15:30; 26:21), et de prendre aussi les engagements les plus solennels. Mais la conscience n'est pas atteinte et la preuve c'est que les fruits ne seront pas durables. Saül est un homme superficiel, capable de beaucoup d'émotion, mais sans force pour exécuter ses bonnes résolutions parce qu'il n'a pas la foi.
Quelle dignité David conserve, malgré son humiliation ! Pourchassé « comme une perdrix dans les montagnes », tout montre que c'est pourtant lui le maître de la situation. Il reprend Abner et pose fermement à Saül des questions auxquelles celui-ci ne peut répondre (verset 18). — À nouveau nos coeurs se reportent à Celui qui, après avoir été humilié, méprisé et rejeté, sera « exalté et élevé et placé très-haut ». Et il est ajouté : « Des rois fermeront leur bouche en Le voyant » (Ésaïe 52:13 à 15).
Une première visite de David à Gath chez Akish avait tourné à sa complète confusion (chapitre 21:10 à 15). Et malgré cela il y retourne à présent par crainte de Saül. Nous ne reconnaissons plus celui qui, au chapitre précédent, descendait sans peur au milieu même du camp de son adversaire, pour prendre la lance à son chevet. Et nous reconnaissons encore moins le vainqueur de Goliath en celui qui va chercher refuge auprès des Philistins. Hélas, est-ce que cela n'arrive pas souvent qu'on ne puisse plus nous reconnaître comme disciples de Jésus ? Avec Son secours, nous avions peut-être remporté quelque victoire. Nous avions, comme David, montré de la confiance en Dieu, de la fermeté dans notre témoignage devant les hommes. On avait pu voir en nous quelques traits de la grâce. Puis, d'un moment à l'autre, plus rien ne parait subsister. Nous nous retrouvons du côté du monde, ayant partie liée avec les ennemis du Seigneur.
Oui, David à Gath a oublié la défaite du Philistin. Chers amis, n'oublions jamais la croix ! Comme une barrière, elle nous sépare du monde qui a crucifié Jésus (lire Galates 6:14).
Pendant que David est à Gath dans une situation équivoque et dangereuse, Saül se trouve dans une position bien plus terrible encore. Devant les Philistins, qui montent pour une nouvelle guerre, son coeur tremble très fort car rien ne le soutient plus. Ayant abandonné l'Éternel, il est à présent abandonné de Lui. Il se tourne de tous côtés. Peine perdue ; Dieu reste sourd ! Solennelle illustration de Proverbes 1:24 à 28! Mais rappelons-nous que même un croyant ne peut pas espérer connaître la volonté du Seigneur lorsque sa conscience est en mauvais état.
Aujourd'hui encore, certaines personnes se prétendent capables d'évoquer les esprits des morts et le diable se sert d’elles pour égarer de pauvres âmes superstitieuses. Ces dernières se trouvent en effet mises ainsi en communication, non avec les morts, mais avec des démons.
Enfants de Dieu, n'ayons même pas la curiosité de ces choses. Elles sont aux yeux de Dieu une abomination (Deutéronome 18:10-12; Lévitique 19:31). Saül le savait ; en de meilleurs jours, il avait veillé à les ôter d'Israël (verset 3). Homme inconstant, charnel, le voilà pourtant qui, dans son désarroi, a recours à cette voyante d'En-Dor.
Scène effrayante ! La femme elle-même a poussé un cri d'épouvante. Car ce n'est pas à la suite de ses enchantements que Samuel est apparu. Ni elle, ni Satan son maître n'avaient le pouvoir de le faire. C'est la main de Dieu qui pour un instant a entrouvert la porte du séjour des morts et a fait monter sur la scène son serviteur Samuel. Ce que le prophète déclare au roi déchu ressemble au message dont, tout jeune, il avait été chargé pour Éli (chapitre 3:11 à 13). C'est une terrible confirmation de la sentence de l'Éternel. Plus qu'un seul jour et elle sera exécutée : le royaume enlevé à Saül sera donné à David, et le roi, avec ses fils, rejoindra Samuel dans le lieu où les morts attendent la résurrection : pour la vie ou pour le jugement.
Elle est bien solennelle, la fin de cet homme qui avait commencé dans de si bonnes dispositions. Chers amis, rappelons-nous bien ceci : les qualités les plus aimables, en l’absence de la vie nouvelle, conduisent au châtiment éternel tout aussi sûrement que les péchés les plus grossiers. Cette vie divine, Jésus la donne à tous ceux qui la Lui demandent. La possédez-vous ?
Tant qu'il n'y avait pas guerre ouverte entre Israël et les Philistins, la position de David chez des étrangers pouvait, à la rigueur, s’excuser ; la haine de Saül le poussait en effet à l'exil. Mais à présent, à la veille de la bataille, cette situation devient intenable ; et David aurait dû le sentir. Or, il persévère dans son double jeu, se montrant prêt à prendre les armes contre Israël aux côtés des Philistins. Mais l'Éternel, dans Sa grâce, se sert de la méfiance des princes pour arracher David de justesse au piège dans lequel il s'est lui-même jeté. Rappelons-nous bien que, pour le chrétien, le monde n'est pas seulement étranger, mais ennemi. Il n'est pas moins dangereux par ses avances et ses compliments — ici ceux d'Akish à David (versets 6, 9) — que par ses manifestations de violences.
L'homme réputé pour avoir frappé ses dix mille Philistins a pu perdre le souvenir de ses propres victoires. Mais ses ennemis, par contre, en ont gardé le cuisant souvenir (verset 5; chapitre 21:11). Et quand nous avons oublié la croix et notre témoignage précédent, le monde sait toujours nous montrer du doigt : N'est-ce pas là ce chrétien qui se prétendait meilleur que nous ?
Dieu n'a pas permis que David participe à la bataille contre Saül qu'il avait si généreusement épargné par deux fois ; contre Jonathan son ami ; et contre Israël sur lequel il était appelé à régner ! Mais, bien que gardé, il faut qu'il passe maintenant par la discipline comme tout serviteur désobéissant. Cette discipline, c'est le désastre qu'il trouve en retournant à Tsiklag. Ah ! quelle détresse pour ces hommes et tout spécialement pour leur chef. Ceux qui lui sont le plus chers ont disparu. Il ne sait s'ils sont morts ou seulement captifs. David a tout perdu. Pis encore : Exilé d'Israël, pourchassé par Saül, repoussé par ses faux amis les Philistins, ce sont maintenant ses vrais amis, ses fidèles compagnons du commencement, qui se tournent contre lui et parlent de le lapider. Il n'a plus rien… Si pourtant : Dieu lui reste ! Et nous lisons cette remarquable parole : « David se fortifia en l'Éternel son Dieu » (verset 6). Ne pouvant plus compter sur rien ni sur personne, il réalise ce que dit un cantique : « Quand tout vient à manquer, Il me reste, Lui-même ». Alors, avec cette force divine qu’il a retrouvée en son Dieu, David s'engage résolument sur la piste des ravisseurs Amalékites.
Le pauvre esclave égyptien, abandonné par ses maîtres et que David recueille et réconforte, nous fait penser à la condition du pécheur perdu. Quand Satan l'a laissé dans un état de faiblesse totale et de mort morale, Jésus, tel le bon Samaritain, lui donne la vie, ainsi que des forces et la capacité de Le servir.
Guidés par ce garçon, David et ses hommes tombent à l'improviste sur les Amalékites occupés à fêter leur victoire. Et, Dieu permet qu’ils recouvrent tout ce qui leur avait été ravi, et qu'ils s’emparent d’un très grand butin. Grâce divine dont il faut que tous profitent, y compris les gardiens du bagage ! Telle est la réponse de David à ses compagnons égoïstes et jaloux. N'est-ce pas également l'enseignement de l’Évangile ? L'ouvrier de la onzième heure recevra autant que ses camarades du matin, malgré leur dépit, car il a affaire à un maître plein de bonté (Matthieu 20:14, 15). Ne pensons pas, par exemple, qu'un croyant infirme ou malade sera moins favorisé au jour de Christ parce qu'apparemment il ne s’est pas trouvé « en première ligne ». Nous ne pouvons juger le service des autres chrétiens ni apprécier leur récompense. Le Seigneur la leur a préparée à la mesure de Son amour parfait.
Pendant ces événements, la bataille s'est engagée entre Israël et les Philistins. Elle tourne vite à l'avantage de ces derniers, car ils disposent d'un corps d'archers contre lequel les Israélites, frappés à distance, ne peuvent faire usage de leurs armes. Alors soudain tout manque à Saül. Et, en contraste avec David au chapitre précédent (verset 6), Dieu lui manque aussi. La seule ressource tragique qu'il voit, est de s'ôter la vie. Ainsi fera Judas. Mais, comme tant d’incrédules que leur désespoir a conduits au suicide (plutôt que dans les bras du Seigneur), en voulant échapper au déshonneur sur la terre, Saül ne fait que se précipiter plus vite dans le malheur éternel. Homme misérable ! Il avait eu le royaume et tout ce qu'on peut souhaiter dans ce monde. Mais à quoi cela sert-il pour celui qui fait la perte de son âme ? (Marc 8:36).
Les hommes de Jabès de Galaad, ville liée par le sang à la tribu de Benjamin (Juges 21:14) montrent leur reconnaissance envers celui qui les a délivrés jadis (ch. 11).
Au commencement du livre, nous avons vu la ruine de la sacrificature. Parvenus à sa fin, nous assistons à la chute de la royauté selon l'homme. Elle s'écroule en un moment sur cette montagne de Guilboa. À présent tout l'ancien ordre de choses est mis de côté pour faire place au roi selon Dieu, David, image de Christ venant régner en gloire.