Table des matières :
15 - Deutéronome 6:16-25; 7:1-6
28 - Deutéronome 14:22-29; 15:1-6
31 - Deutéronome 16:18-22; 17:1-7
35 - Deutéronome 19:15-21; 20:1-9
40 - Deutéronome 23:15-25; 24:1-6
43 - Deutéronome 25:13-19; 26:1-11
48 - Deutéronome 28:33-53 et 69
52 - Deutéronome 30:15-20; 31:1-6
55 - Deutéronome 31:30; 32:1-14
Dernier livre de Moïse, le Deutéronome reprend partiellement les récits et les enseignements des livres précédents. Parvenu à la fin de sa course, le fidèle conducteur retrace, à l'intention d'une nouvelle génération, les événements du désert et leurs leçons pour Israël. Les hommes sortis d'Égypte ont tous péri, de sorte qu'il est devenu nécessaire d'avertir et d'enseigner la jeune génération. À ce titre la lecture du Deutéronome sera particulièrement profitable aux jeunes croyants. Comme pour les engager à ne pas perdre un temps précieux, le livre commence par un éloquent contraste. Onze journées auraient suffi, selon le versets 2, pour conduire le peuple d'Horeb en Canaan. Mais il a fallu quarante ans ! (verset 3). Plusieurs d'entre nous reconnaissent avec tristesse avoir perdu bien des années. Il n'est nullement nécessaire d'attendre l'âge mûr ou la vieillesse pour entrer par la foi en pleine possession des « lieux célestes ». C'est dès le début de notre vie chrétienne que le Saint Esprit veut nous en enseigner les vérités et les principes.
Les versets 13 à 18 nous rappellent notre triste tendance à nous « quereller en chemin » (Genèse 45:24) et les dispositions que le Seigneur est obligé de prendre dès les premiers pas de son peuple dans le désert.
D'Horeb son point de départ, Israël se dirige vers Canaan, à travers le « grand et terrible désert ». Et la triste scène de Kadès-Barnéa est de nouveau sous nos yeux. Nous apprenons ici que c'est sur la demande du peuple que les hommes ont été envoyés pour explorer le pays (verset 22), ce que le chapitre 13 des Nombres ne précisait pas. La racine du mal était là, dans le manque de confiance envers l'Éternel. On éprouvait le besoin de contrôler ses déclarations. Et lorsqu'on marche ainsi « par la vue », non « par la foi », l'Ennemi s'empresse, pour nous faire reculer, de placer devant nous des obstacles d'apparence insurmontable (verset 28).
À cause de son incrédulité, toute cette génération est tombée dans le désert, à l'exception de Josué et de Caleb. L'épître aux Hébreux se sert de ce exemple solennel pour avertir tous ceux qui, aujourd'hui encore, endurcissent leur coeur en entendant la Parole de Dieu. Celle-ci ne sert de rien quand elle n'est pas « mêlée avec de la foi » (Hébreux 4:2).
« C'est parce que l'Éternel nous hait » (verset 27), gémit le misérable peuple. Quel est le côté le plus triste de l'incrédulité ? C'est qu'elle soit capable de mettre en doute un amour qui a pourtant fait ses preuves, l'amour d'un Dieu qui n'a pas épargné à la croix son propre Fils (Romains 8:31, 32).
Le désert était grand et terrible. Mais comment Israël l'avait-il traversé ? Dans les bras de l'Éternel (verset 31). À cette déclaration de la plus noire ingratitude : « C'est parce que l'Éternel nous hait qu'il nous a fait sortir du pays d'Égypte » (verset 27), écoutons ce que Dieu répond par la bouche de Moïse : « Je vous ai portés, comme un homme porte son fils ». Quelle tendresse dans cette comparaison ! Le chapitre 13 des Actes (verset 18) complète : « Et il prit soin d'eux dans le désert, comme une mère, environ quarante ans ». Puissant amour d'un père, profonde tendresse d'une mère, Dieu veut être tout pour les siens ! (voir aussi Psaume 103:13; Ésaïe 66:13). Que demande en retour un amour tel que celui-là ? Rien d'autre que la confiance entière d'un petit enfant qui se laisse porter dans les bras.
Une autre preuve de la fidélité de l'Éternel était la manière dont il avait ouvert la marche à son peuple, reconnaissant les lieux et le guidant ensuite d'étape en étape (verset 33). Envoyer des éclaireurs (verset 22) n'était-ce pas se méfier et douter de ces soins diligents ?
Aux craintes incrédules succèdent la légèreté et la présomption. Attitude qui conduit inévitablement à la défaite devant l'ennemi et fait verser ensuite des larmes amères (verset 45).
Le Seigneur Jésus, vrai Moïse, désire que nous nous souvenions du désert non seulement comme du lieu où nous avons multiplié les faux pas (chapitre 1:32 à 46), mais en évoquant sa bonté inépuisable et sa patience tout au long du chemin parcouru. « L'Éternel, ton Dieu, a été avec toi ; tu n'as manqué de rien », fait constater Moïse au peuple (verset 7). « Avez-vous manqué de quelque chose ? » — demandera Jésus à ses disciples au moment de les quitter — « Et ils dirent : De rien » (Luc 22:35). C'est ainsi que la présence du Seigneur avec nous tous les jours selon sa promesse fidèle (Matthieu 28:20) est pour nous la garantie qu'Il connaît nos besoins et y répondra par les ressources de sa propre plénitude. « Il a connu ta marche par ce grand désert ; pendant ces quarante ans… ». Le Seigneur mesure l'étendue du désert aussi bien que le temps nécessaire à sa traversée. Et ce qu'il donne est en proportion. L’instant vient où la voix de Dieu se fait entendre : « vous avez assez tourné autour de cette montagne » (verset 3).
Chrétien mon frère, nous entendrons bientôt du ciel l'appel qui mettra fin à notre pèlerinage : la voix connue du Seigneur Jésus nous appelant à sa rencontre « en l'air ». Quelle heureuse perspective !
La longue errance d'Israël à travers le désert était le juste châtiment de son incrédulité. Mais la durée du voyage avait aussi un autre motif. Tant qu'il comptait des guerriers valeureux, le peuple était en danger d'attribuer à sa propre force la conquête du pays. Trente-huit ans ont donc été nécessaires pour que périsse cette génération des hommes de guerre (verset 14). Le ch. 5 de Jean relate l'histoire d’un infirme que Jésus guérit au réservoir de Béthesda. C'est aussi au bout de trente-huit ans que ce malheureux a complètement renoncé à tout secours humain. Il doit convenir : « je n'ai personne… », et c'est alors que Jésus le fait marcher. Maintenant les adultes sont morts et ce sont les petits enfants dont le peuple avait dit qu'ils seraient une proie, ce sont justement eux qui vont entrer dans le pays (chapitre 1:39 ; Nomb. 14:3). Portés par les bras de l'Éternel, ils sont plus forts que tous les guerriers. Quand la force de l'homme s'en est allée, l'heure de Dieu a sonné (chapitre 32:36). Il a préparé des victoires éclatantes et fait dire au peuple : Levez-vous, partez, passez l'Arnon,… commence, prends possession, fais la guerre (verset 24). Lui se charge de tout le reste.
En nous reportant au chapitre 15 verset 16 de la Genèse, nous entendons l'Éternel faire état auprès d'Abraham de l'iniquité des peuples de Canaan (voir aussi chapitre 9:5). Mais elle n'était « pas encore venue à son comble ». Quatre cents ans ont été nécessaires pour que ce mal vienne à maturité. Combien grande est la patience de Dieu ! Il supporte depuis près de deux mille ans un monde qui a crucifié son Fils.
Ces nations des deux côtés du Jourdain viennent d'entendre parler de tout ce que l'Éternel a fait pour Israël. Elles ne se sont pas repenties pour autant. Alors le jugement doit avoir lieu et ne pourra épargner personne. Les enfants périront aussi. Comme nous savons qu'un petit enfant qui meurt est pour le ciel, un sort autrement plus affreux que la mort est ainsi écarté pour eux. N'est-on pas en effet en droit de penser qu'en devenant adultes ceux-ci auraient suivi les traces coupables de leurs parents, les conduisant à la perdition ?
Ces nations étaient des ennemis de l'Éternel et le peuple devait les détruire à cause de la gloire de Dieu. Le chrétien n'est jamais appelé comme Israël à combattre des hommes. Ce qu'il doit par contre imiter, c'est la douceur avec laquelle Israël rend ici son témoignage (versets 27 à 29).
Quand l'ennemi sort à la rencontre du peuple, l'Éternel commence par encourager et rassurer Moïse : « ne le crains pas » (verset 2). Puis la victoire est remportée : « nous le battîmes… nous détruisîmes entièrement… nous prîmes possession… ». Les villes murées jusqu'aux cieux (chapitre 1:28) avaient paru imprenables à Israël incrédule. Moïse proclame à présent : « Il n'y eut pas de ville qui fut trop haute pour nous » (chapitre 2:36). Et ces géants qui les avaient épouvantés ? Dieu rappellera plus tard : « Moi j'ai détruit devant eux l'Amoréen, dont la taille était comme la hauteur des cèdres, et qui était fort comme les chênes » (Amos 2:9). Og, le roi de Basan, un de ces terribles géants, est livré avec tout son peuple entre les mains d'Israël comme l'a été Sihon avant lui. Dieu démontre ainsi sa puissance et la déploie en faveur des siens. Pensée propre à nous encourager quand le pouvoir de Satan risque de nous effrayer ! « Tout ce qui est né de Dieu est victorieux du monde », affirme la 1° Épître de Jean, et « c'est ici la victoire qui a vaincu le monde, savoir notre foi » (1 Jean 5:4). Celle-ci triomphe parce qu'elle se fonde sur Celui qui est plus puissant que le monde. « Ayez bon courage, nous dit le Seigneur Jésus, moi j'ai vaincu le monde » (Jean 16:33).
Certaines personnes regrettent toute leur vie d'avoir manqué d'ardeur au temps de leur scolarité ! Et les parents, pas toujours écoutés, avertissent leurs enfants qu'ils travaillent pour eux-mêmes et que des études médiocres risquent fort d'être sanctionnées par une carrière médiocre ; ils engagent tout leur avenir. N'en est-il pas ainsi du chrétien ? Avec cette différence que sa vie entière constitue ses années d'école. S'il est un élève paresseux, un amateur manquant de saine ambition, s'il « ne voit pas loin », l'entrée dans le royaume céleste ne lui sera pas « richement donnée » ; il subira une perte éternelle (2 Pierre 1:9, 11). Les fils de Ruben et de Gad nous instruisent à cet égard. Ce n'est pas parce qu'ils entrent les premiers en possession de leur héritage qu'ils ont la meilleure part. Bien au contraire ! C'est au-delà du Jourdain que sont « le bon pays » et « la bonne montagne » (verset 25). Moïse le sait bien. Quel contraste entre le cher conducteur dont le coeur est au-delà du Jourdain, mais à qui il n'est pas permis d'entrer, et ces deux tribus et demie qui, elles, pourraient pénétrer en Canaan, mais n'en ont aucunement le désir ! Et votre coeur, cher ami, où se trouve-t-il ? Dans le ciel avec Jésus ou sur la terre avec les choses visibles et passagères ? (Luc 12:34).
Une seule désobéissance a privé Moïse d'entrer dans le bon pays promis par l'Éternel. Il est donc mieux placé que quiconque pour exhorter le peuple à obéir aux ordonnances de l'Éternel « afin — dit-il — que vous entriez dans le pays… » (verset 1). C'est comme s'il leur disait : Qu'il ne vous arrive pas comme à moi ; écoutez et pratiquez bien les commandements de l'Éternel ! « Ce sera là votre sagesse et votre intelligence », insiste l'homme de Dieu (verset 6). En obéissant à la volonté de Dieu, nous mettons de côté notre volonté propre, nous laissons place à la sagesse d'en haut qui se substitue à la nôtre (Jacques 3:17). Il s'ensuit que garder la Parole, c'est en même temps « garder soigneusement notre âme » (verset 9). L'autorité de cette divine Parole est confirmée ; Moïse rappelle dans quelles conditions et avec quelle solennité elle a été communiquée.
« Vous n'ajouterez rien à la parole que je vous commande, et vous n'en retrancherez rien » (verset 2, et ch. 12:32). Bien des personnes, réputées chrétiennes, ajoutent à l'Écriture des traditions, des superstitions et des façons de voir humaines. D'autres retranchent les pages qui les gênent ou celles qu'elles ne comprennent pas. L'un est aussi coupable que l'autre (lire Apocalypse 22:18, 19).
Au milieu des peuples environnants, Israël devait se distinguer par sa sagesse et son intelligence (chapitre 4:6). Sagesse et intelligence qui consistaient à connaître le seul vrai Dieu, à l'écouter et à lui être soumis. Ces peuples voisins d'Israël adoraient des idoles. Et comme conséquence, « leur coeur destitué d'intelligence fut rempli de ténèbres : se disant sages, ils sont devenus fous, et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en la ressemblance de l'image d'un homme corruptible et d'oiseaux et de quadrupèdes et de reptiles » (Romains 1:21 à 23). C'est contre cet affreux péché d'idolâtrie qu'Israël est ici mis en garde. Aujourd'hui, sauf dans les pays païens, on ne rencontre plus guère cette forme grossière d'idolâtrie. Mais le Nouveau Testament donne ce nom à d'autres péchés : la cupidité par exemple et nous prévient solennellement qu'aucun idolâtre n'héritera du royaume de Dieu (Éphésiens 5:5; 1 Corinthiens 6:9, 10).
Tout en avertissant Israël, Dieu ne lui cache pas ce qui doit arriver : le peuple se corrompra, servira des divinités païennes. Jamais la Parole de Dieu ne nous flatte ni ne nous laisse d'illusions sur ce que nos coeurs naturels sont capables de faire.
Moïse mentionne les petits-fils (v. 25). Un des siens nommé Jonathan, deviendra justement, au temps des Juges, sacrificateur d’une image taillée (Juges 18:30).
Plus responsable encore qu'Israël, la chrétienté n'a pas répondu mieux que ce peuple à ce qui était attendu d'elle. Dès les temps des apôtres, son déclin a été annoncé. Mais au milieu de cette ruine de l'Église professante, Dieu a tracé au croyant un sentier qui a son approbation : celui de l'obéissance individuelle. Remarquons qu'en parlant du déclin il est dit « vous » (versets 25 à 28). Voilà ce que vous ferez en tant que masse responsable. Mais pour le réveil (versets 29 à 31) c'est le « tu » qui est employé. Il appartient à chacun d'entendre cette voix qui s'adresse à lui personnellement. C'est celle de Paul à Timothée dans les jours fâcheux de sa 2e Épître. Elle dit : Voilà ce qu'est devenue la chrétienté dans son ensemble, « mais toi, demeure dans les choses que tu as apprises » (2 Timothée 3:14). Dieu prend soin de rappeler souvent celles-ci à notre mémoire. « C'est pourquoi je m'appliquerai à vous faire souvenir toujours de ces choses, quoique vous les connaissiez… », écrit Pierre (lire 2 Pierre 1:12, 13; 3:1, 2). Ne nous étonnons pas de trouver dans la Bible de nombreuses répétitions. En parcourant le Deutéronome, nous en rencontrerons beaucoup. À commencer par la loi elle-même, redonnée au chapitre 5 et qui justifie le nom de ce livre (Deutéronome signifie seconde loi).
Il s'agit maintenant pour Israël d'écouter les statuts et les ordonnances de l'Éternel, de les apprendre et de les garder pour les pratiquer (verset 1). Verbes significatifs pour chacun de nous en rapport avec l'Écriture entière ! En tête de toutes les instructions à Israël vient naturellement la loi. Elle met en évidence d'une part la perfection de Christ qui l'a entièrement accomplie, d'autre part la méchanceté de l'homme capable de faire tout ce qui est ici défendu (lire 1 Timothée 1:9). Que Dieu soit obligé de dire : « tu ne tueras pas… et tu ne déroberas pas » confirme que ces tendances au mal sont en nous. C'est pourquoi la loi a surtout un caractère négatif. Ce n'est pas « tu feras » mais « tu ne feras pas ». La vie chrétienne comporte elle aussi des abstentions et des défenses. 1 Pierre 1:14; 2:1, 11 exhorte l'enfant de Dieu à ne pas se conformer à ses convoitises d'autrefois, à rejeter toute malice, fraude, envie…, à s'abstenir des convoitises charnelles… Mais le christianisme est également riche en commandements positifs puisque le croyant possède une vie nouvelle capable de les accomplir. Et si Dieu réclame de nous des coeurs débarrassés des diverses convoitises, c'est qu'Il nous a donné une Personne capable de satisfaire ces coeurs, ce que la loi ne faisait pas.
La loi est donnée. L'Éternel n'a rien à y ajouter. C'est maintenant au peuple de répondre dans un élan joyeux et spontané. Combien ce premier amour a de prix pour Dieu ! « Oh ! s'ils avaient toujours ce coeur-là pour me craindre… », confirme-t-il à son serviteur (verset 29). Bien plus tard, au temps de Jérémie, il évoquera ce jour heureux : « Je me souviens de toi… de l'amour de tes fiançailles, quand tu marchais après moi dans le désert… ». Et il devra ajouter avec quelle tristesse ! : « Mais mon peuple m'a oublié pendant des jours sans nombre » (Jérémie 2:2, 32).
Oui, le peuple a bien parlé ; « tout ce qu'ils ont dit, ils l'ont bien dit » (verset 28). Mais Dieu ne se contente pas de paroles. Il nous jugera selon nos actes. « Vous prendrez donc garde à faire » (verset 32). Demandons au Seigneur d'opérer en nous « et le vouloir et le faire » (Philippiens 2:13).
Un chemin a été tracé dont on ne devra s'écarter « ni à droite ni à gauche » (versets 32, 33). Combien nous avons vite fait un pas hors du chemin de l'obéissance, attiré par un objet étranger ou effrayé par un obstacle ! Imitons Josias, ce jeune roi dont la piété brille au milieu des ténèbres de l'idolâtrie contemporaine. Il est le seul dont il soit dit qu'il marcha « dans les voies de David, son père, et ne s'en écarta ni à droite ni à gauche » (2 Chroniques 34:2).
L'amour de Dieu n'admet aucun partage, aucun compromis. Il est exclusif, en ce sens qu'il exige de notre part un engagement total : coeur, âme, force et pensées, notre être entier doit en être saisi. Et aucun moment de notre vie ne doit échapper à son influence. Dans la maison, à table, en nous levant, en nous couchant, au dehors, bref à tout instant de nos journées, notre cher Sauveur devrait pouvoir faire l'objet de nos pensées et de nos conversations (Psaume 73:25). Combien nous en sommes loin ! Mais l'Évangile nous présente le parfait modèle, en qui tout était pour Dieu. Nous entendons Jésus citer ce « grand et premier commandement » avec l'autorité de celui qui seul l'a parfaitement accompli : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, et de toute ton âme, et de toute ta pensée… » (Matthieu 22:37, 38). La Parole de Dieu était continuellement liée sur son coeur, de sorte que, quand l'Ennemi s'est présenté au désert, elle a été entre ses mains la sûre épée pour lui répondre. C'est par les versets 13 et 16 que Jésus a fermé deux fois la bouche à Satan. D'où l'importance pour nous de connaître des versets par coeur. « Vous les apprendrez… », préconisait le chapitre 5:1. Le diable ne peut rien contre l'Écriture quand nous savons la citer pour le vaincre.
Tenter Dieu (verset 16), c'est le mettre en demeure de prouver ce qu'il dit. Ce n’est donc rien d’autre que de l'incrédulité. À Massa, le peuple voulait vérifier que l'Éternel était bien au milieu de lui (Exode 17:7). Tandis que Jésus n'avait nul besoin de se jeter du haut du temple pour savoir que des ordres étaient donnés aux anges à son sujet (Matthieu 4:6).
D'après le verset 7, les parents avaient la charge d'inculquer les paroles de l'Éternel à leurs enfants. Notre verset 20 envisage que les fils interrogeront leurs pères. De telles questions sont prévues en trois autres occasions. En Exode 12:26 au sujet de la Pâque (quel est le moyen du salut ?). En Exode 13:14 au sujet de la mise à part qui s'ensuit (pourquoi cette continuelle séparation du monde ?). Enfin en Josué 4:6 au sujet des douze pierres retirées du Jourdain et dressées en Canaan (questions relatives à la position céleste du croyant et à l'unité de l'Église corps de Christ). Chaque fois les réponses se réfèrent à la délivrance dont le peuple a été l’objet (v. 21 à 25). Chers jeunes amis, posez ces questions ! Quelles belles réponses vous recevrez !
Israël ne devait rien épargner des Cananéens ni de leurs dieux. Non pour satisfaire l'esprit belliqueux et dominateur qui anime généralement les peuples conquérants, mais parce qu'il était un peuple saint, consacré à l'Éternel (verset 6).
Vous et moi, nous sommes disposés à aimer les personnes qui nous aiment, celles qui nous paraissent sympathiques, aimables (Luc 6:32). L'amour de Dieu est d'une nature entièrement différente. Il s'est exercé envers Israël encore en Égypte, faible et misérable nation qui ne le recherchait pas, « le plus petit de tous les peuples » (versets 7, 8). Il s'est exercé envers nous alors que nous étions sans force, impies, encore pécheurs, ennemis (Romains 5:6, 8, 10). L'homme aime quand il trouve chez d’autres des raisons d’avoir à un tel sentiment d’amour : c'est un amour de préférence. Au contraire, tous les motifs de Dieu pour nous aimer étaient dans son propre coeur, en sorte que cet amour s'étend à toutes ses créatures sans distinction aucune. Désormais l'amour que Dieu attend de l'homme n'est que la juste réponse au sien. Il a un motif : « nous l'aimons parce que Lui nous a aimés le premier » (1 Jean 4:19). Il a aussi pour nous une conséquence : l'obéissance (verset 9). À celle-ci le coeur de Dieu répond de nouveau, mais par un sentiment particulier, celui du versets 13, qui, dans le Nouveau Testament correspond à la promesse du Seigneur Jésus : « Si quelqu'un m'aime, il gardera ma Parole, et mon Père l'aimera… » (Jean 14:23; 1 Jean 5:3). Que Dieu nous donne à tous d’en faire richement l'expérience !
« Tu te souviendras… souviens-toi ! » C'est comme le leitmotiv de ce livre. Car le coeur d'Israël, comme le nôtre, est prompt à oublier Dieu, ses délivrances, ses promesses, ses commandements (comparer Marc 8:17…).
L'Éternel avait porté son peuple « comme un homme porte son fils » (chapitre 1:31). Ici, il le châtie « comme un homme châtie son fils » (verset 5). Être porté et être châtié sont deux privilèges de l'enfant de Dieu (Hébreux 12:5…). Le second nous paraît plus difficile à accepter que le premier. Mais quel est le but de Dieu en permettant les expériences du désert ? Cela est répété par trois fois : « afin de t'humilier » (versets 2, 3, 16). L'homme qui a des besoins est plus disposé à se tourner vers son Créateur et c'est justement là que Dieu l'attend, car l'épreuve n'est jamais un but en soi mais un moyen « pour te faire du bien à la fin » (verset 16). Quel contraste entre le désert qu'Israël vient de traverser, « une terre aride où il n'y a point d'eau » (verset 15), et le « bon pays » rempli de ruisseaux, de sources et d'eaux profondes, dans lequel il va pénétrer ! Quel contraste aussi entre les aliments de l'Égypte (Nombres 11:5) et les riches et substantiels fruits du pays de Canaan dispensant force, joie, santé, douceur et évoquant le fruit de l'Esprit détaillé en Galates 5:22!
Pour décrire la force des ennemis d'Israël, Moïse emploie les mêmes termes que les hommes incrédules qui avaient fait fondre ainsi le coeur du peuple (chapitre 1:28). Car cette puissance était réelle. Et il ne s'agissait pas de la minimiser, mais bien de mettre sa confiance en une puissance plus grande. L'Éternel allait passer devant eux pour abattre et détruire ce pouvoir de l'ennemi.
Contrairement aux critères habituels des hommes — quantité ou qualité — l'intervention de Dieu en faveur d'Israël n'est dictée ni par le nombre (chapitre 7:7) ni par les bonnes dispositions naturelles de ce peuple (verset 6). « Sache que ce n'est pas à cause de ta justice — rappelle Moïse — que l'Éternel, ton Dieu, te donne ce bon pays pour le posséder. » Pas plus qu'Israël, l'enfant de Dieu, n'a de justice propre à faire valoir. « Il nous sauva, non sur le principe d'oeuvres accomplies en justice que nous nous eussions faites, mais selon sa propre miséricorde » (Tite 3:5 à 7). Et pour que le peuple ne soit pas tenté d'attribuer le choix de Dieu à ses mérites personnels, l'épisode humiliant du veau d'or lui est rappelé par son conducteur. Si nous avons à nous souvenir continuellement de la fidélité du Seigneur (chapitre 8), n'oublions jamais non plus combien notre coeur est faible (verset 7; Ézéchiel 16:30).
Invité à ne pas oublier ses fautes passées, Israël pouvait y associer un autre souvenir : celui du fidèle avocat qui s'était tenu pour lui sur la montagne. Moïse est spécialement mentionné au Psaume 99:6 parmi ceux qui invoquent l'Éternel et qui crient à Lui. Quelles ferventes supplications il a su faire monter vers Dieu pour le peuple ainsi que pour Aaron son frère ! Voilà bien pour nous, deux pressants sujets de prière : d'une part l'assemblée, de l'autre les membres de notre famille. Et le même psaume 99 confirme l'efficacité de la prière de la foi : « Tu leur as répondu, tu as été pour eux un Dieu qui pardonnait » (verset 8; Jacques 5:16). Réjouissons-nous de constater comment, dans ce psaume, Aaron est aussi nommé. Non seulement sa faute grave lui a été pardonnée, mais il a pu ensuite devenir à son tour un intercesseur (Nombres 16:47). Lorsque nous avons appris une leçon à nos dépens, nous sommes capables d'être en aide à d'autres. Ce fut l'expérience de Pierre. En lui annonçant qu'Il avait prié pour lui, le Seigneur ajouta : « Quand une fois tu seras revenu, fortifie tes frères » (Luc 22:32).
Quel bonheur, amis chrétiens, de pouvoir compter sur la présence dans le ciel d'un Intercesseur divin s'adressant au Père en faveur de chacun de nous !
À peine entre les mains de Moïse, les deux premières tables avaient été brisées pour que le jugement n'entrât pas avec elles dans le camp idolâtre. Aussi cette fois, l'Éternel ordonne de placer immédiatement les nouvelles tables dans l'arche, type de Christ qui est le garant de l'intégrité de la loi. Selon ses propres paroles, Jésus n'était pas venu pour abolir la loi, mais pour l'accomplir. Pas un iota, pas un trait de lettre auquel notre cher Sauveur n'ait parfaitement satisfait. À ce titre aussi, il sera le plus grand dans le royaume des cieux (Matthieu 5:17 à 19).
2 Corinthiens 3 compare les « dix paroles » inscrites jadis sur la pierre et la « lettre de Christ » gravée « sur les tables de chair du coeur ». Celle-ci se résume en fait à un nom, celui de Jésus que le Saint Esprit imprime dans le coeur de son racheté. Mais pas pour y rester caché. Une lettre est faite pour être lue. Le nom de Christ doit pouvoir l'être par ceux qui nous connaissent. Autour de nous nombreux sont ceux qui ne lisent jamais la Bible. D'une manière indirecte ils peuvent y être contraints dans la mesure où notre conduite qu'ils observent met en pratique ses enseignements et reflète Jésus (1 Pierre 3:1 fin, 2).
Un beau programme est placé devant les fils d'Israël aux versets 12 et 13. Ami chrétien, le Seigneur ne demande pas autre chose « de toi » : crainte, fidélité, amour, renoncement, obéissance. Michée 6:8 pose la même question et, en réponse, invite à la droiture, à la bonté, à l'humilité. Tout ceci est requis de nous dans notre propre intérêt, « pour ton bien » (verset 13) et n'est qu'une juste réponse à l'amour divin. Heureux liens réciproques ! : « l'Éternel s'est attaché à tes pères pour les aimer » (verset 15)… « tu t'attacheras à Lui » (verset 20).
La circoncision du coeur est demandée. Un signe extérieur prouvant qu'on a une religion ne suffit pas. Il doit exister dans le coeur la marque qu'on a jugé les prétentions de la chair et qu'on appartient à Dieu.
L'Éternel est le soutien de ceux qui sont seuls dans la vie. L'orphelin, la veuve, l'étranger sont tout particulièrement les objets de ses soins. Ce Dieu « grand, puissant et terrible » (verset 17) qui a fait des « choses grandes et terribles » (verset 21) est aussi un Dieu plein de tendresse, un Père pour les orphelins, un Juge faisant droit aux veuves (Psaume 68:5).
« Lui est ta louange » (verset 21). Ce n'est pas seulement ce qu'il a fait, mais sa Personne même qui est pour le coeur et les lèvres du racheté un continuel sujet de joie et d'adoration.
Le peuple de Dieu est appelé à faire comme le laboureur qui, pour aligner son sillon, prend des repères derrière et devant lui. Afin de redresser ses voies, Israël regardera d'abord en arrière pour se souvenir de la sortie d'Égypte et de la pénible marche à travers le désert (versets 2 à 7; Jérémie 2:23), puis en avant pour contempler par la foi le riche pays de la promesse (versets 10 à 12). Nos égarements doivent nous servir d'avertissement et parler à notre conscience, tandis que la perspective de l'héritage céleste qui est devant nous est propre à stimuler notre coeur. Sans cesse confrontée avec un passé jalonné par la grâce et avec un avenir glorieux, notre marche tendra à être droite.
Quel contraste entre le pays de la promesse et l'Égypte, figure du monde ! Pour avoir de l'eau, même de nos jours, les Égyptiens sont obligés de la faire monter péniblement dans des canaux au moyen de norias, sorte de moulins actionnés primitivement avec le pied (verset 10 fin). Tandis que dans le pays de Canaan la pluie des cieux fournit une eau gratuite et abondante. Oui, quel contraste entre les pauvres efforts de l'homme du monde pour faire lui-même son bonheur et le terrain béni sur lequel se trouve maintenant le racheté du Seigneur, qui reçoit tout de la grâce de son Dieu !
« Mettez ces miennes paroles dans votre coeur et dans votre âme » (verset 18). « … Que mes paroles demeurent en vous… » est le mot d'ordre que le Seigneur Jésus en partant nous a laissé. S'il en est ainsi, nous saurons comment prier (Jean 15:7), comment parler de Lui (Psaume 45:1; Matthieu 12:34), comment fuir le mal (Psaume 119:11). À tout instant de la journée, nous serons occupés de ces paroles et de Celui qui les a prononcées. Nos entretiens, nos actes, notre marche en porteront l'empreinte. On pourra lire jusque sur notre visage le bonheur qu'elles procurent. Dans notre foyer, à notre lieu de travail, dans nos allées et venues, nous ornerons en toutes choses « l'enseignement qui est de notre Dieu sauveur » (Tite 2:10).
Puis vient la conclusion de toutes les exhortations à l'obéissance : « Regarde, je mets aujourd'hui devant vous la bénédiction et la malédiction » (verset 26). Devant chacun de nous s'ouvrent ces deux chemins. L'un est le sentier étroit de l'obéissance au Seigneur, l'autre la route large de notre propre volonté. Mais à cet embranchement, Dieu a placé des poteaux indicateurs. Le chemin de l'obéissance conduit à la bénédiction ; l'autre, celui de la volonté propre, à la malédiction. Lequel voulons-nous choisir et suivre ?
Jusqu'au chapitre 4, le peuple a été invité à tirer les leçons du passé. Du chapitre 4 au chapitre 11, Moïse a placé sur son coeur le grand devoir de l'obéissance à l'Éternel. Nous arrivons à présent à la troisième partie du livre dans laquelle Israël va recevoir des instructions pour le moment où il habitera le pays. Et la toute première concerne l'établissement d'un lieu pour le culte de son Dieu. L'Israélite devait commencer par purifier le pays des abominations cananéennes, puis chercher — mais non pas choisir — la place où le culte serait célébré. Il n'appartient pas davantage au chrétien de décider où ni comment il rendra à Dieu la louange. Son devoir est de s'enquérir soigneusement, d'après l'écriture, du lieu où le Seigneur a promis sa présence. Dans l'incertitude, qu'il imite les deux disciples envoyés par le Maître pour préparer la Pâque et qui l'interrogent : « Où veux-tu que nous l'apprêtions ? » (Luc 22:9).
C'est en ce lieu choisi par l'Éternel (verset 14) que l'Israélite apportera ses divers sacrifices, qu'il les mangera, enfin qu'il se réjouira avec toute sa maison (versets 7, 12). Image de ce que nous venons faire et recevoir dans la présence du Seigneur Jésus quand nous sommes assemblés autour de Lui ! (Matthieu 18:20).
Par la bouche de Moïse, l'Éternel vient de rappeler que, le premier, Il a droit au service des siens. Mais Il n'est jamais leur débiteur. Aussitôt qu'ils lui ont rendu ce qui lui revient, il se révèle comme un Dieu plein de bonté, qui pourvoit à leur nourriture et entre avec tendresse dans les circonstances de leur vie quotidienne. Ce qui n'autorise pas les croyants à agir à leur guise ! « Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, ou quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu » (1 Corinthiens 10:31). Le Nouveau Testament confirme à l'enfant de Dieu qu'il doit s'abstenir de manger du sang et se tenir à l'écart des souillures des idoles (lire Actes 15:20). Cette dernière défense fait partie des soins de Dieu envers son peuple. Soyons sûrs que si le Seigneur nous interdit quelque chose ce n'est jamais pour nous imposer arbitrairement une privation mais pour éviter que nous ne soyons « pris au piège » (verset 30). Ce même verset nous apprend que le premier pas dans le chemin de l'idolâtrie est souvent la curiosité. « Comment ces nations servaient-elles leurs dieux ? » S'intéresser au mal est un signe que notre conscience n'a pas été profondément atteinte et nous fait entrer désarmés sur le territoire de Satan.
Un faux prophète est particulièrement dangereux quand il s'élève du milieu du peuple de Dieu. Tous les apôtres sonnent l'alarme contre ces propagateurs de doctrines perverses qui « par de douces paroles et un beau langage… séduisent les coeurs des simples » (Romains 16:18; 2 Pierre 2:18; 1 Jean 2:19; Jude 4). « Tu n'écouteras pas… », enjoint le verset 3 — et au contraire : « vous marcherez après l'Éternel… vous écouterez sa voix » (verset 4). La sécurité pour les brebis du bon Berger consiste à bien connaître Sa voix (Jean 10:4, 5). Elles n'ont alors aucune peine à distinguer — pour la fuir — la voix d'un étranger.
Un deuxième danger non moins subtil est celui que nous font courir les mauvaises influences, d'autant plus à craindre qu'elles proviennent de quelqu'un de plus intime. « Ne soyons pas séduits : les mauvaises compagnies corrompent les bonnes moeurs » (1 Corinthiens 15:33). Ayons le courage de rompre une fréquentation qui tend à nous éloigner du Seigneur (Luc 14:26). Enfin le mal peut prendre un caractère collectif : une ville entière pouvait en être infectée. Le croyant fidèle est appelé à se retirer de tout milieu religieux dans lequel, à la lumière de la Parole de Dieu, il aura décelé de l'iniquité (2 Timothée 2:19).
Les « fils de l'Éternel » (verset 1) constituaient « un peuple saint, consacré à l'Éternel » (verset 2). À une telle position devaient correspondre une sainte conduite et une piété que les versets suivants nous montrent comment préserver. La Bible est la pierre de touche qui nous permet de distinguer entre ce qui est pur et ce qui ne l'est pas. Les mammifères purs étaient ceux qui possédaient à la fois les deux critères. Devaient être rejetés ceux qui, comme le chameau, ruminaient sans avoir le pied divisé (beaucoup de connaissance sans la marche correspondante) et inversement ceux qui, tels le porc, laissaient une empreinte irréprochable mais n'avaient pas la bonne manière de s'alimenter. Les pharisiens illustraient cette seconde catégorie. Extérieurement séparés du mal, ils n'étaient pas gouvernés intérieurement par la Parole de Dieu. Jérémie est l'exemple d'un homme réunissant les deux caractères. « Tes paroles se sont-elles trouvées, je les ai mangées… », déclare-t-il. C'est la « rumination » ! Et dans le verset suivant : « Je ne me suis pas assis dans l'assemblée des moqueurs… » (Jérémie 15:16, 17). C'est la marche séparée.
Un reptile volant était impur (verset 19). Dieu ne reconnaît pas le mélange de ce qui est céleste (pourvu d'ailes) avec ce qui est de la terre (le reptile).
Le service religieux pur et sans tache devant Dieu le Père, dont parle Jacques (chapitre 1:27), comporte deux côtés : « visiter les orphelins et les veuves dans leur affliction » et « se conserver pur du monde ». Hier nous avons considéré l'aspect personnel : se conserver pur. L'autre côté est aujourd'hui devant nous : le service d'amour envers ceux qui sont dans l'affliction et dans le besoin : l'orphelin, la veuve (verset 29), comme aussi le Lévite, l'étranger, le pauvre. « Donnez l'aumône, a dit le Seigneur Jésus ; faites-vous des bourses qui ne vieillissent pas… » (Luc 12:33). Sans doute Dieu n'a-t-il besoin de rien ; il peut sans notre aide « rassasier de pain les pauvres » (Psaume 132:15). S'il nous invite à partager ce que nous avons, ce n'est pas à cause du besoin à pourvoir, mais pour nous apprendre à donner. Il sait que nos coeurs sont par nature profondément égoïstes, préoccupés de nos propres besoins et peu sensibles à ceux d'autrui. Et le Dieu d'amour se plaît à reconnaître chez les siens ce premier fruit de la vie divine : l'amour dans ses multiples manifestations. Oui, son coeur de Père se réjouit de constater chez ses enfants quelque ressemblance avec son Fils bien-aimé, celui qui par amour a tout donné pour eux (2 Corinthiens 8:9).
Donner est une source de joie non seulement pour celui qui reçoit, mais surtout pour celui qui donne (Actes 20:35). Joie que Dieu goûte lui-même le tout premier, lui « le Père des lumières » dont descend tout ce qui nous est donné de bon et tout don parfait ! (Jacques 1:17). Et, afin que les siens partagent cette joie, il place devant eux des occasions de donner. Quelle contradiction si leur coeur est triste en le faisant (verset 10) ! N'oublions jamais que « Dieu aime celui qui donne joyeusement » (2 Corinthiens 9:7).
« Le pauvre ne manquera pas au milieu du pays » (verset 11). « Vous avez les pauvres toujours avec vous », disait le Seigneur Jésus (Jean 12:8). Pour goûter la joie de donner, ne serait-ce qu'une parole de vraie sympathie, l'occasion est donc toujours là. Peut-être est-elle « couchée à notre porte » comme Lazare devant celle du riche (Luc 16:20) mais nous manque-t-il les yeux du coeur pour la voir, le dévouement pour la saisir ! « Celui qui a 1'oeil bienveillant sera béni, car il donne de son pain au pauvre » (Proverbes 22:9). Et l'exemple du serviteur hébreu, figure de Christ, venant à la suite de ces instructions, nous rappelle que tout ce que nous ferons par amour pour un plus pauvre ou un plus petit que nous, c'est pour Jésus que nous le ferons.
Des sept fêtes mentionnées en Lévitique 23, ce chapitre ne retient que les trois principales : la Pâque, beaucoup plus détaillée ici, la fête des semaines ou Pentecôte, enfin celle des Tabernacles. À ces trois grandes occasions, chaque Israélite était tenu de monter au lieu que l'Éternel avait choisi pour y demeurer. Luc 2:41… nous montre Joseph et Marie se rendant à Jérusalem pour la Pâque en compagnie de l'enfant Jésus. Et Luc 22:14… relate la dernière Pâque apprêtée pour le Seigneur. Elle était un véritable besoin de son coeur. « J'ai fort désiré de manger cette pâque avec vous, avant que je souffre », dit-il à ses chers disciples.
Ces jours solennels étaient annuels, toutefois l'Éternel voulait que chacun des siens se souvienne tous les jours de sa vie de sa sortie d'Égypte (verset 3) et qu'il y avait été esclave. Ce n'est pas une fois par an, ni même une fois par semaine, le dimanche, que le racheté du Seigneur se rappelle d'où il a été tiré par grâce. Il doit en être reconnaissant tous les jours. Et ce souvenir le préservera de toute légèreté. Mais sans cesser d'être grave et sérieux, le chrétien est appelé par avance à goûter la joie du ciel. « Tu ne seras que joyeux ! » (verset 15). « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur », écrit l'apôtre (Philippiens 4:4; 1 Thessaloniciens 5:16).
Différents groupes de personnes responsables sont placés devant nous jusqu'à la fin du chapitre 18. Ce sont successivement : les juges, les rois, les sacrificateurs, les Lévites et les prophètes en Israël. — Les juges et les magistrats sont les premiers nommés. Ils doivent juger le peuple « par un jugement juste », agir sans partialité, ne pas recevoir de présents (versets 18, 19; Proverbes 18:5; 24:23; 17:23). Jacques dans son épître met particulièrement l'accent sur les rapports sociaux du croyant : devoirs envers le prochain, relations du riche et du pauvre. Il dénonce l'acception de personnes (chapitre 2:1 … ), l'égoïsme et la dureté de coeur (chapitre 2:15, 16) ; l'avarice et l'oppression (chapitre 5:1 … ). Et pour que nous n'oubliions jamais jusqu'où peut descendre l'injustice, il rappelle : « vous avez condamné, vous avez mis à mort le juste… » (chapitre 5:6). Non seulement Israël n'a pas poursuivi « la parfaite justice » (verset 20), mais il a rejeté et crucifié « le juste parfait » (Job 12:4).
La nécessité de deux ou de trois témoignages pour établir une accusation ou un fait quelconque, souligne combien nous sommes faillibles et quelle distance nous sépare de Christ, le seul « témoin fidèle et véritable » (Apocalypse 3:14; Jean 8:14).
Une sentence rendue par le sacrificateur ou par le juge faisait autorité et devait être acceptée. Paul confirme qu'il « n'existe pas d'autorité si ce n'est de par Dieu… en sorte que celui qui résiste à l'autorité résiste à l'ordonnance de Dieu » (Romains 13:1, 2; 1 Pierre 2:13 à 17). Mais celui qui détient l'autorité est responsable devant Dieu de la manière dont il l'exerce. Plusieurs recommandations importantes sont faites aux rois : ne pas avoir une multitude de chevaux (orgueil) ni un grand nombre de femmes (convoitise de la chair), ne pas amasser beaucoup d'argent ou d'or (convoitise des yeux), avoir la loi divine pour seul guide, enfin ne pas s'élever au-dessus de leurs frères (ce sont leurs frères, non leurs sujets). Salomon, le roi le plus brillant de l'histoire d'Israël enfreignit tous ces commandements (1 Rois 10:22 à 28; 11:1, 4; 12:4). Tandis que Josias, un de ses derniers successeurs, se distingua par l'honneur qu'il rendit au Livre de Dieu retrouvé et par les effets pratiques que la Parole eut dans sa vie (2 Chroniques 34:14…). Posséder un exemplaire du saint Livre, l'avoir auprès de soi, y lire tous les jours de sa vie, c'est ainsi que nous apprendrons à craindre le Seigneur, à connaître ses paroles « pour les faire » (verset 19).
Ce chapitre 18 place devant nous les personnes assumant une position religieuse. Les prophètes en particulier sont des hommes chargés de parler au nom de l'Éternel. Quel terrible égarement quand ils ne sont pas fidèles ! Car sous leur caution, on est en danger de prendre pour la parole de Dieu ce qui n'est que mensonge (voir 1 Rois 22:22).
Les versets 9 à 12 mettent le peuple de Dieu en garde contre l'activité des astrologues, mages, voyantes, spirites, diseurs de bonne aventure… toutes les formes de l'occultisme. Aujourd'hui plus que jamais des foules courent après ces pratiques abominables. Que Dieu nous donne de les avoir, comme lui, en horreur !
Israël dans son pays a connu successivement la période des juges, puis celle des rois et des prophètes. Les uns et les autres ont été trop souvent des bergers infidèles. Alors l'Éternel a envoyé pour paître son peuple Celui qui, parmi ses titres de gloire est le juste Juge, le Roi des rois, le prophète mentionné au versets 15 et qu'Israël attendait. Pierre, prêchant l'évangile aux Juifs pourra s'appuyer sur ces versets pour leur annoncer Jésus. Lui est la Parole elle-même. Écoutons-le dans tout ce qu'il pourra nous dire (verset 15; Actes 3:22 et 7:37).
« De Dieu juste et sauveur, il n'y en a point si ce n'est moi », proclame l'Éternel (Ésaïe 45:21). Juste, il condamne le criminel (versets 11 à 13). Sauveur, il met à couvert l'homicide involontaire. Trois premières villes doivent être désignées pour servir d'asile, figure de l'abri que nous trouvons en Christ contre la juste colère de Dieu. Que faut-il pour en profiter ? Simplement la foi en ce moyen unique préparé par Dieu pour le salut du pécheur, lequel est coupable, avec toute l'humanité d'avoir versé le sang innocent de Son Fils bien-aimé (versets 10 à 13). Paul semble avoir devant les yeux cette image de la ville de refuge quand il parle de courir, pour gagner Christ et être trouvé en lui, n'ayant pas sa justice, mais celle qui est par la foi en Christ (Philippiens 3:8, 9; lire aussi Hébreux 6:18 fin).
La violence n'est pas le seul moyen de nuire à son prochain ; on peut par exemple reculer les bornes de ses voisins (verset 14), « jouer des coudes » pour se tailler à leurs dépens une meilleure place dans le monde. Le chrétien est enseigné à être content de ce qu'il a présentement (Hébreux 13:5), à être sobre (1 Pierre 5:8) et en même temps à ne pas insister sur ses droits, en sorte que sa douceur soit connue de tous les hommes (Luc 6:29 à 31; Philippiens 4:5).
Les sacrificateurs et les juges devaient démasquer et châtier les faux témoins (verset 18; Proverbes 19:5, 9). Comble de l'iniquité, lorsque Jésus comparut devant leur sanhédrin, ils cherchèrent de faux témoignages contre lui pour le faire mourir ! (Matthieu 26:59). Étienne, également devant le sanhédrin, eut affaire à de faux témoins (Actes 6:13).
Le chapitre 20 traite de la guerre. Qui est chargé de la préparer et de mobiliser les soldats ? On s'attendrait à ce que ce soient des officiers. Il n'en est rien, ce sont de nouveau les sacrificateurs et les juges. Ce qu'il faut apprécier en effet, ce n'est ni la force ni l'armement des soldats, mais la fidélité et le dévouement à l'Éternel. Les versets 5 et suivants énumèrent les motifs de réforme et de sursis qui dispensaient un homme de prendre part à la guerre. Ils font penser aux mauvaises excuses invoquées par les invités du grand souper de la parabole : « j'ai acheté un champ… j'ai épousé une femme… » (Luc 14:18 à 20). Mais écoutons l'avis expérimenté de quelqu'un qui avait lui-même combattu le bon combat : « Nul homme qui va à la guerre ne s'embarrasse dans les affaires de la vie, afin qu'il plaise à celui qui l'a enrôlé pour la guerre ». C'est à cette condition que chacun de nous pourra être « un bon soldat de Jésus Christ » (2 Timothée 2:3, 4 et 4:7).
Les fils d'Israël étaient autorisés à conclure la paix avec les villes éloignées. Au contraire on ne devait avoir aucune pitié pour les cités proches, celles qui empêchaient le peuple de posséder son pays. En ce qui nous concerne, chrétiens, nous avons une distinction à faire dans les choses de la terre entre celles dont nous pouvons légitimement nous servir et celles que nous devons résolument rejeter parce qu'elles nous priveraient de la jouissance de notre céleste héritage. Il nous appartient de les discerner.
L'Israélite était tenu de respecter les arbres fruitiers et de ne pas les utiliser pour faire la guerre. Mise en garde qui peut avoir une application spirituelle ! On voit des chrétiens faire preuve d'un zèle aveugle et sectaire, condamnant et brandissant comme arme de guerre ce qu'après tout Dieu a peut-être donné pour le rafraîchissement et la nourriture des siens. Ces versets 19 et 20 nous mettent en même temps en garde contre le gaspillage. Pensons à l'exemple que nous a donné Jésus lui-même. Lui le Créateur qui pouvait à l'infini multiplier les pains — et venait d'en donner la preuve — a pris soin de faire ramasser les restes dans des paniers « afin que rien ne soit perdu » (Jean 6:12).
Voici de nouveau les juges devant un cas embarrassant ! Représentons-nous Israël entré dans son pays, habitant ses villes. Un jour un cadavre est découvert dans un champ. Qui est coupable de ce meurtre ? Personne ne le sait. Pas question par conséquent de vengeur du sang, ni de ville de refuge ! Pourtant il faut un responsable, car tout sang versé doit être vengé (Gen. 9:6). Alors les anciens et les juges, en mesurant, déterminent quelle est la ville la plus proche. C'est sur elle que reposera la culpabilité. Devra-t-elle être détruite ? Non ! la grâce de Dieu fournit un sacrifice en vertu duquel Il peut justement pardonner. Nous avons là une figure de Christ, de son sacrifice, de sa mort. Jérusalem est la cité coupable, « la ville qui tue les prophètes et qui lapide ceux qui lui sont envoyés » (Matthieu 23:37). Son plus grand crime a été de crucifier le Fils de Dieu. Merveille de la grâce ! c'est cette mort qui est devenue le moyen juste par lequel Dieu peut pardonner ! En effet dans le sacrifice de la génisse, Jésus est aussi placé devant nous. Celui qui n'a jamais connu le joug du péché (verset 3) est descendu dans la vallée de la mort où coule désormais pour nous le torrent qui ne tarit pas : la grâce éternelle du Dieu sauveur (verset 4).
Grand était le privilège du fils aîné en Israël (verset 17). Mais que dire, en comparaison, de nos avantages si nous sommes enfants de parents chrétiens élevés selon les enseignements de la Parole ? N'est-il pas profondément triste de constater que, malgré des privilèges aussi grands, plusieurs ont suivi le chemin du fils indocile et rebelle ? Un tel chemin pour le jeune Israélite se terminait par la mort sans rémission. Il devait être lapidé sur le témoignage de ses propres parents. Or cette histoire du fils insensé, ivrogne et débauché, nous la retrouvons en Luc 15 avec une fin bien différente. Le fils prodigue n'était pas meilleur que le fils rebelle de notre chapitre. Mais la grâce le trouva et agit dans son coeur, le poussant à la repentance. Alors, au lieu de l'accusation du père, ce sont ses bras ouverts ; au lieu de la condamnation inflexible, un plein pardon ; au lieu de la mort, la maison paternelle, le festin, la joie.
Une autre mort terrible est évoquée par les versets 22 et 23. Et celle-là, c'est le Fils bien-aimé, le Fils obéissant qui l'a subie à notre place ! « Maudit est quiconque est pendu au bois », rappelle Galates 3:13. Insondable mystère de la croix ! Christ y a été fait malédiction pour que la bénédiction promise à la foi parvienne jusqu'à nous.
L'Éternel ne condamne pas seulement le mal positif et grossier (chapitre 21). Il réprouve toute forme d'égoïsme. Perdre un boeuf ou un âne est signe d'un manque de vigilance (1 Samuel 9:3). Toutefois Dieu en profite pour m'apprendre que je n'ai pas le droit d'être indifférent à ce qui arrive à mon prochain. Il me rappelle que celui-ci est mon frère et m'invite à m'occuper de ce qui lui appartient aussi soigneusement que si c'était à moi. Sans son mouton pour le sacrifice, son boeuf pour labourer, son âne pour porter ses fardeaux, comment un Israélite pouvait-il servir l'Éternel et subsister ? Ne ressemblons pas à ces croyants dont Paul déplorait l'absence d'esprit de service : « Tous cherchent leurs propres intérêts… » (Philippiens 2:21; lire aussi 1 Corinthiens 10:24).
Le verset 5 prend toute sa valeur dans le monde moderne où la femme tend à se faire l'égale de l'homme. C'est renverser l'ordre de Dieu dans la création. De toute manière, même si la portée de telles instructions nous échappe, gardons-nous de « contester » (1 Corinthiens 11:16). Les versets 9 à 11 nous rappellent que Dieu ne veut, dans la vie et le témoignage de ses enfants, ni confusion ni mélange des réalités divines avec les principes de ce monde.
Considérons Jésus enseignant les disciples et les foules. À travers les commandements de Moïse que les pharisiens respectaient à la lettre, Il veut leur faire comprendre la pensée de Dieu, sa sagesse, son amour : Ainsi par exemple quand ses disciples froissaient des épis en passant par les blés en un jour de sabbat ou quand on l'interrogeait sournoisement au sujet du divorce (Matthieu 12:1… ; 19:3…). Appliquons-nous en lisant ces chapitres, à y découvrir la même sagesse divine, le même amour. À côté d'une justice absolue, brille une parfaite bonté. Les droits des propriétaires sont maintenus, sans que les devoirs fraternels de la charité y perdent rien. Seul Dieu peut établir un tel équilibre et il est bien important de le constater dans notre monde toujours prêt à verser d'un côté ou de l'autre. L'enfant de Dieu n'a pas à choisir entre différents systèmes politiques, économiques ou sociaux. Pour lui ces questions sont d'avance résolues. Il n'a pas d'autre doctrine que la soumission à la pensée de son Père et cette pensée ce n'est pas dans les journaux ni dans les livres des hommes qu'il peut la découvrir mais dans la toujours « vivante et permanente Parole de Dieu » (1 Pierre 1:23).
Dieu est lumière ; Dieu est amour (1 Jean 1:5; 4:8). Il se révèle de cette double manière dans les commandements en apparence les plus petits. Lumière : il condamne le voleur, surveille l'apparition de la lèpre (figure du péché), exige la justice de la part du prêteur et de l'employeur, apprécie la mesure de responsabilité de chaque pécheur. Amour : il a les yeux sur tous les opprimés : débiteurs, pauvres, étrangers, veuves, orphelins, serviteurs, et leurs cris montent à ses oreilles. C'est ce que déclare Jacques au sujet de ces riches qui frustraient de leur salaire les ouvriers qui avaient moissonné leurs champs (Jacques 5:4).
Le monde admire les gens puissants et riches. Au contraire les faibles et les petits l'intéressent médiocrement. Veillons, enfants de Dieu, à ne pas nous laisser gagner par cette façon de voir. Notre Maître a traversé ce monde comme un serviteur, un étranger, un pauvre. Jésus de Nazareth n'a pas été l'objet de considération. Il a été « méprisé et délaissé des hommes », on n'a eu pour lui « aucune estime » (Ésaïe 53:3). Vous avez méprisé « le pauvre », fait observer Jacques (chapitre 2:6). Alors que le Psaume 41 commence ainsi : « Bienheureux celui qui comprend le pauvre ! »
Le châtiment corporel était encouru pour certains délits et devait être infligé mais avec mesure. Hébreux 12:9 précise que c'est une prérogative de la discipline paternelle qui contribue à inculquer le respect (voir Proverbes 23:13, 14). Dieu prend ce châtiment de la verge comme exemple de la discipline que lui-même exerce envers ses enfants, en nous rappelant qu'« il fouette tout fils qu'il agrée ». Mais dans sa sagesse et sa connaissance de la cruauté du coeur de l'homme, il fixe une limite : le coupable ne pourra pas recevoir plus de quarante coups. Pour être certains de ne pas les dépasser, les Juifs avaient l'habitude de donner quarante coups moins un. Dans leur haine contre l'Évangile, Paul nous apprend qu'à cinq reprises ils lui ont fait subir ce châtiment inique (2 Corinthiens 11:24).
Un autre verset de notre lecture (verset 4) évoque les travaux de l'apôtre (1 Corinthiens 9:9). Enfin l'instruction concernant les devoirs du beau-frère servira aux sadducéens à tendre un piège au Seigneur Jésus au sujet de la résurrection. Mais Il leur répondra : « Vous errez, ne connaissant pas les Écritures… » (Matthieu 22:29). Et pour nous aussi, le moyen de ne jamais nous égarer, c'est de bien connaître la Parole de notre Dieu et de nous appuyer sur elle.
Parmi toutes les expériences humiliantes du désert, il en est une encore dont Israël doit se souvenir et nous avec lui. Amalek avait lâchement profité de la fatigue du peuple pour se jeter sur les faibles et les retardataires. Faisons-y attention ! Le diable n'ose guère s'attaquer aux chrétiens dont la marche est confiante et assurée. Par contre les « traînards » sont pour lui des proies toutes désignées. Nous savons ce qui arriva à Pierre qui suivait Jésus de loin (Luc 22:54).
Le chapitre 26 nous introduit de nouveau dans le pays. Mais le passé n'est pas oublié pour autant. L'Israélite, béni dans ses récoltes, venant au lieu choisi par l'Éternel, devait rappeler à la fois son origine misérable et la divine puissance qui l'avait délivré pour l'introduire dans ce bon pays. Puis, comme une preuve de la bonté de son Dieu, il devait poser devant Lui le fruit de sa corbeille et se prosterner le coeur plein de joie et de gratitude. Belle illustration du culte des rachetés venant rappeler leur glorieux salut et offrir à Dieu « le fruit des lèvres qui confessent son Nom » (Hébreux 13:15). Comme s’il disait au Seigneur avec adoration : « Tous les fruits exquis, nouveaux et anciens : mon bien-aimé, je les ai gardés pour toi ! » (Cantique des Cantiques 7:13).
L'invitation d'Hébreux 13:15 à offrir sans cesse à Dieu des sacrifices de louanges, est aussitôt suivie de cette exhortation : « Mais n'oubliez pas la bienfaisance et de faire part de vos biens ». Ici aussi, nous trouvons le sujet des dons traité immédiatement après celui des offrandes de prémices à l'Éternel (versets 1 à 11). Les dîmes faisaient partie du culte en Israël et le verset 11 nous apprend pourquoi : il fallait que le Lévite et l'étranger puissent se réjouir avec l'Israélite. Ainsi nous sommes invités à faire part de nos biens, non pour en retirer quelque reconnaissance ou considération mais pour que celui à qui nous donnons rende grâces au Seigneur avec nous des biens dont nous jouissons ensemble (2 Corinthiens 9:12). Au ciel la bienfaisance n'aura plus sa raison d'être, tout besoin ayant évidemment disparu. Mais sur la terre l'Esprit de Dieu lie ce service à la louange comme pour nous donner l'occasion de prouver notre amour au Seigneur autrement que par des paroles. Et n'oublions pas le touchant motif qui devrait nous suffire : « Dieu prend plaisir à de tels sacrifices » (Hébreux 13:16) !
Une seule chose élevait Israël « en louange et en renommée et en beauté, au-dessus de toutes les nations », c'était l'obéissance aux commandements de son Dieu (versets 18:19).
Écrite « bien nettement » sur de grandes pierres enduites de chaux, éclatantes de blancheur, la loi sera placée en évidence sur une montagne, en témoignage à tout Israël. Personne ne pourra alléguer ne pas la connaître. Nous qui possédons entre nos mains la Bible tout entière, nous sommes encore plus responsables.
Ce monument pour glorifier la loi nous fait penser au magnifique Psaume 119 qui déploie dans ses 176 versets les merveilles de la Parole de Dieu et ce qu'elle est pour le fidèle. Et ce psaume commence en proclamant la bénédiction de « ceux qui marchent dans la loi de l'Éternel ». « Tu mettras la bénédiction sur la montagne de Garizim, et la malédiction sur la montagne d'Ébal », avait-il été ordonné (chapitre 11:29). Hélas ! nous n'entendrons pas les tribus prononcer la bénédiction. En effet, le peuple est « sous la loi » et « tous ceux qui sont sur le principe des oeuvres de loi sont sous malédiction » (Galates 3:10). Maudit,… maudit,… maudit,… est la sentence qu'Israël devra entendre douze fois (versets 15 à 26). Mais le même passage des Galates annonce que « Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi » en la prenant sur lui (Galates 3:13). Dorénavant nous ne sommes plus sous la loi, mais sous la grâce (Romains 6:14).
Ce long chapitre fait le pendant du chapitre 26 du Lévitique. Ensemble ils constituent un double et solennel témoignage, avertissant Israël des conséquences de son obéissance ou de sa désobéissance (Job 33:14). « Si tu écoutes… » (versets 1, 2, 13). Bien des fois déjà dans ce livre a retenti l'appel : « Écoute Israël ! » Que chacun de nous mette son propre nom à la place de celui d'Israël et prête l'oreille aux commandements du Seigneur ! « Parle, car ton serviteur écoute », répondra le jeune Samuel (1 Samuel 3:10). Et Christ lui-même pourra dire par l'Esprit de prophétie : « Le Seigneur… réveille mon oreille pour que j'écoute comme ceux qu'on enseigne » (Ésaïe 50:4). À ce fait d'écouter la Parole, de la garder et de la mettre en pratique sera toujours liée la bénédiction du Seigneur (Apocalypse 1:3). Elle réjouira et enrichira nos âmes partout et continuellement, « à la ville ou dans les champs ». Notre vie de famille et « tout ce à quoi nous mettrons la main » en porteront la marque (verset 8). Nous irons de victoire en victoire (verset 7). Enfin cette surabondance de prospérité spirituelle (verset 11) ne pourra passer inaperçue et son origine sera évidente à tous : elle vient du Seigneur auquel nous appartenons et dont le nom sera ainsi glorifié (verset 10).
D'ici, à la fin de ce long chapitre, l'Éternel énumère toutes les malédictions qui attendent Israël s'il n'écoute pas. Hélas ! l'Écriture, ainsi que l'histoire de ce peuple, confirment qu'en effet « ils ont ouï dur de leurs oreilles » et que, comme conséquence, toutes ces épreuves leur sont arrivées. Quant à nous qui sommes sous la grâce, notre responsabilité est encore plus grande, c'est pourquoi il nous est dit : « Prenez garde que vous ne refusiez pas Celui qui parle » (Hébreux 12:25). Nous ne refuserions pas seulement des paroles, mais la Personne qui les a prononcées.
Alors, si nous sommes restés sourds à la voix de sa bonne Parole, il faut bien qu'Il emploie un autre langage infiniment plus pénible et plus sévère : celui des épreuves. Tant que nous persisterons dans le chemin de notre volonté propre, nous rencontrerons nécessairement la volonté du Seigneur contre nous. Apprenons à la discerner derrière les instruments de sa discipline. Et que le Seigneur nous préserve d'avoir à faire toute sorte de fâcheuses expériences avant de comprendre que nous ne pouvons être heureux loin de Lui ! Le fils de la parabole nous enseigne cette leçon sans que nous ayons besoin pour l'apprendre de le suivre dans « un pays éloigné » (Luc 15).
« Les misères de ceux qui courent après un autre seront multipliées » (Psaume 16:4). Ce verset (qui prophétiquement s'applique au culte de l'Antichrist), peut servir de titre aux versets 15 à 68 de notre chapitre. Celui qui parle au psaume 16, c'est Christ qui, en contraste avec Israël, n'a jamais cessé de se confier en Dieu, de se proposer l'Éternel devant Lui. Aussi pouvait-il compter sur son Dieu pour être gardé, pour conserver son lot, pour ne pas être ébranlé (Psaume 16:1, 5, 8). Jésus est notre modèle dans le chemin de la foi. Mais Dieu est obligé de nous montrer aussi l'exemple inverse et ses conséquences tragiques. L'effroyable menace du verset 53 s'est littéralement accomplie dans l'histoire d'Israël (2 Rois 6:29). Quant à sa liberté, le peuple l'a pratiquement perdue depuis les jours de sa transportation à Babylone.
« Servez l'Éternel avec joie », invite le Psaume 100:2. Précisément Israël n'a pas servi son Dieu « avec joie et de bon coeur » (verset 47), s'exposant ainsi à subir le joug de fer de ses ennemis. Moralement il en est toujours ainsi. En refusant de servir le Seigneur, nous nous replaçons pratiquement sous l'esclavage de Satan et du péché (Jean 8:34). Que Dieu nous apprenne à Le servir joyeusement, imitant Celui qui trouvait ses délices à faire Sa volonté ! (Psaume 40:8).
Tout Israël est rassemblé pour entendre les paroles de l'alliance. La puissance et l'amour de l'Éternel ont opéré pour lui de grands miracles. Le peuple les a vus (verset 1) mais pas avec les yeux du coeur (verset 4; Éphésiens 1:18). Les signes accomplis en sa faveur n'ont pas eu d'effet moral sur sa conscience. Il en fut de même aux jours du Seigneur Jésus sur la terre. « Plusieurs crurent en son nom, contemplant les miracles qu'il faisait. Mais Jésus lui-même ne se fiait pas à eux… » (Jean 2:23, 24). Et nous risquons de leur ressembler chaque fois que nous nous contentons d'une connaissance intellectuelle de la vérité. Pourtant le verset 4 affirme que Dieu n'avait pas donné à Israël des oreilles pour entendre jusqu'à ce jour. Était-ce alors la faute de ce dernier s'il n'a pas écouté ? Certainement oui ! L'apôtre Paul rend ce peuple responsable d'avoir volontairement fermé ses oreilles de peur d'entendre et de se convertir (Actes 28:27, 28). « Sachez — poursuit-il — que ce salut de Dieu a été envoyé aux nations, et eux écouteront ». Le Seigneur veuille que ce ne soit pas en vain et qu'aucun de nous n'endurcisse son coeur aujourd'hui en entendant sa voix (Hébreux 3:7, 15; 4:7). Remarquons la fréquente répétition de ce mot « aujourd'hui » tout au long des derniers chapitres de ce livre.
Jusqu'ici il a été question du peuple dans son ensemble. Les versets 18 à 21 s'adressent à l'individu, homme ou femme qui se détourne de l'Éternel. L'absinthe (verset 18 fin) est une plante au jus amer et toxique qui croît dans les lieux incultes. Si notre coeur est spirituellement « à l'état sauvage », ne nous étonnons pas qu'il s'y développe de telles racines d'amertume, empoisonnant notre esprit de toutes sortes de ressentiments, jalousies, animosités. Le remède préventif, selon Hébreux 12:15: ne pas manquer de jouir de la grâce de Dieu.
Le chapitre s'achève sur un verset consolant. Notre histoire comme celle d'Israël comporte un côté apparent : celui de notre responsabilité et un côté caché : celui de la grâce, dont Dieu seul a pleinement connaissance. Certaines tapisseries se brodent à l'envers. Tant que dure le travail, on ne voit sur le canevas que des noeuds et des fils embrouillés ; seul l'artisan s'y reconnaît. Mais en retournant l'ouvrage terminé, le dessin final apparaît dans toute sa perfection et sa beauté. « Les choses révélées » correspondent à l'envers visible du travail divin. Épreuves, échecs, discipline, nous paraissent parfois aller à l'encontre du plan de Dieu. Mais bientôt, dans la magnificence du Saint Lieu, nous admirerons l'autre face et « nous comprendrons tout Son amour ».
La grâce de Dieu tient en réserve des « choses cachées » (chapitre 29:29) dont ce beau chapitre nous entretient. « Non seulement l'Éternel rassemblera les siens, les ramènera, les multipliera, et agira en puissance en leur faveur, mais il opérera en eux une puissante oeuvre de grâce d'une valeur bien plus grande qu'aucune prospérité extérieure » (C. H. M.). Dans un temps futur, Dieu agira sur le coeur de son peuple pour y produire l'obéissance et l'amour envers Lui (Hébreux 8:10). Il l'invite depuis si longtemps : « Si tu reviens… reviens à moi » (Jérémie 4:1; lire Osée 14:1, 2). Eh bien, tout ce patient travail n'aura pas été vain ! « Et toi tu reviendras… » (verset 8).
Le chapitre 10 des Romains cite les versets 12 à 14 en les appliquant à « quiconque croit ». Christ, la Parole vivante, est venu du ciel où l'homme ne pouvait monter, afin de révéler le coeur de Dieu qui veut que tous les hommes soient sauvés (1 Timothée 2:4). Ami, ne dites pas que ce salut est trop merveilleux et vous trop misérable (verset 11). Si loin que vous soyez, Jésus est tout près de vous. Ouvrez-lui maintenant votre coeur !
Quant à nous chrétiens, prenons conscience que si la Parole est dans notre bouche ou dans notre coeur, ce n'est pas pour rester sans fruit, mais pour être pratiquée (verset 14; lire Jean 13:17).
Voici de nouveau la bifurcation rencontrée au chapitre 11:26. Deux chemins seulement s'ouvrent devant Israël comme ils s'ouvrent devant tout homme : l'un mène à la vie et au bonheur ; il consiste à aimer l’Éternel, à écouter sa voix, à s’attacher à Lui (v. 20). Tel est le secret d’une vie heureuse déjà sur la terre. L'autre chemin, plein d'attrait peut-être au départ, conduit infailliblement à la mort et au malheur (versets 15, 19; comparer Jérémie 21:8). Et, le choix nous appartient. Écoutons la voix amie qui murmure à nos oreilles : « C'est ici le chemin, marchez-y » (Ésaïe 30:21).
Moïse est âgé de cent vingt ans. Lui aussi avait dû choisir, quatre-vingts ans plus tôt. Il avait refusé les honneurs, les richesses et les plaisirs de la cour du Pharaon, préférant être « dans l'affliction avec le peuple de Dieu » et partager « l'opprobre du Christ » (Hébreux 11:25, 26). Dans la certitude qu'il ne s'était pas trompé, il peut exhorter à présent Israël, exhorter en fait tous ceux qui ne se sont pas encore décidés : « Regarde… choisis la vie ». Jésus est le chemin la vérité et la vie (Jean 14:6). Choisir la vie, c'est le choisir lui-même. Il se chargera ensuite de notre bonheur. Cher ami, choisis la vie, choisis Jésus ! Fais-le aujourd'hui même ! Demain ne t'appartient pas.
Après avoir enjoint à tout Israël de se fortifier et d'être ferme (verset 6), Moïse adresse les mêmes paroles à Josué (verset 7). La source du courage est la même dans les deux cas : l'Éternel qui marche avec eux. Moïse a rédigé la loi. Encore faut-il qu'elle soit lue ! Aussi une dernière instruction est-elle donnée, relative à la lecture périodique des commandements divins devant tout Israël rassemblé : hommes, femmes et enfants. Dans quel but ? « Afin qu'ils entendent et afin qu'ils apprennent, et qu'ils craignent l'Éternel, votre Dieu, et qu'ils prennent garde à pratiquer toutes les paroles… » (verset 12). C'est aussi pour ces motifs que nous avons des réunions d'assemblée où la Parole de Dieu est lue et méditée. Et ce v. 12 montre bien que les enfants y ont leur place avec leurs parents. Ne négligeons pas ces rassemblements « comme quelques-uns ont l'habitude de faire » (Hébreux 10:25).
Pourquoi après avoir promis à Israël de ne pas l'abandonner (verset 6), l'Éternel annonce-t-il : « je les abandonnerai, et je leur cacherai ma face » (verset 17) ? Parce qu'entre-temps, c'est le peuple qui aura abandonné son Dieu et rompu son alliance (verset 16 fin). Mais une ultime promesse sera formulée par la bouche du prophète Osée : « Je guérirai leur abandon de moi, je les aimerai librement » (Osée 14:4).
Une même phrase annonce les bénédictions que l'Éternel réserve à son peuple et l'inqualifiable trahison de celui-ci se tournant vers d'autres dieux (verset 20). Averti du sombre avenir que se prépare Israël, Josué est cependant exhorté à se fortifier (verset 23). Car ce n'est pas dans le peuple qu'il puisera sa force, mais en l'Éternel. Sans doute, chers jeunes gens, constatez-vous bien des faiblesses et des manquements chez les chrétiens que vous connaissez. Vos aimés sont loin de vous donner toujours le bon exemple. Les réunions auxquelles vous assistez ne vous apportent parfois que peu d'édification. N'y a-t-il pas souvent de quoi vous décourager ? Dites-vous qu'en regardant aux personnes il ne peut en être autrement. Mais si vos regards sont dirigés sur Jésus, vous ne risquez aucune déception. En Lui se trouvent d'inépuisables provisions de grâces et de perfections capables de suppléer à toutes nos insuffisances.
Moïse, Josué, Paul… savaient ce que deviendrait leur oeuvre ici-bas. « Car je sais qu'après ma mort vous vous corromprez… » dit Moïse (verset 29). « Moi je sais qu'après mon départ il entrera parmi vous des loups redoutables… » annonce Paul (Actes 20:29). Mais ils savaient aussi qui ils avaient cru, et leur confiance était en sa puissance à Lui (2 Timothée 1:12).
Ainsi que l'Éternel lui en a donné l'ordre, Moïse va maintenant enseigner un cantique aux fils d'Israël. Prenant à témoin les cieux et la terre, il exalte la Parole de Dieu descendant « comme une pluie fine sur l'herbe tendre (la jeunesse), et comme des ondées sur l'herbe mûre » (verset 2). Il attribue la grandeur à Dieu, célèbre ce qu'Il est : fidèle, juste, droit (verset 4). Le Rocher est son nom, assurant aux siens le refuge, l'habitation, l'ombre bienfaisante, l'eau vive (Psaume 31:2; 71:3; Ésaïe 32:2 et bien d'autres passages) ainsi que le miel et l'huile (verset 13). Le cantique exalte ensuite ce que Dieu fait : une oeuvre parfaite ! (verset 4). Tout le déploiement de cette oeuvre envers Israël est exposé dans les versets 8 à 14. Il l'a choisi (verset 8), trouvé, pris en charge, gardé (verset 10), porté (verset 11), conduit (verset 12) et finalement élevé en haut (verset 13). « Qu'y avait-il encore à faire… que je n'aie pas fait » ? demandera plus tard l'Éternel à propos de sa vigne d'Israël (Ésaïe 5:4). À plus forte raison, enfants de Dieu, sommes-nous en droit de nous écrier avec le cantique : « Du Rocher de Jacob, toute l'oeuvre est parfaite… ! » — « Car ceux qu'il a préconnus, il les a aussi prédestinés…, il les a aussi appelés…, il les a aussi justifiés…, il les a aussi glorifiés » (Romains 8:29, 30).
Le cantique qu'enseigne Moïse aux fils d'Israël n'a malheureusement pas qu'une seule strophe ! Celle que nous avons apprise hier avec le peuple, excepté le versets 5, célébrait le côté de Dieu. Voyons à présent le côté de l'homme ! Les riches dons de l'Éternel à son peuple, énumérés au verset 14, n'ont servi à ce dernier qu'à s'engraisser lui-même (verset 15). Au lieu de s'attacher davantage au « Rocher de son salut », de lui offrir la graisse des agneaux et les libations de vin (verset 14), Israël l'a abandonné, méprisé, provoqué et finalement oublié (versets 15, 16, 18). Quelle ingratitude ! Et pourtant ne ressemblons-nous pas parfois à ce misérable peuple ? Nous nous « engraissons » volontiers de l'abondance dont nous comble notre Père. Nous faisons prospérer nos affaires terrestres en oubliant de donner au Seigneur la place qui lui appartient dans notre vie. À ceux qui sont « riches dans le présent siècle », il est ordonné « qu'ils ne mettent pas leur confiance dans l'incertitude des richesses, mais dans le Dieu qui nous donne toutes choses richement pour en jouir » (1 Timothée 6:17). Si les fils d'Israël avaient été sages, ils auraient considéré leur fin (verset 29). Que le Seigneur nous accorde la sagesse de gérer ses dons comme ayant à lui en rendre compte au moment de son retour !
Les versets qui terminent le cantique de Moïse rappellent que Dieu est souverain, qu'il est « le Même » et que par conséquent on peut s'attendre à ce qu'il ait le dernier mot. Quel est ce mot final ? La vengeance pour ses ennemis longtemps impunis mais aussi le pardon pour son peuple avec lequel les nations se réjouiront durant le millenium (verset 43).
Moïse achève ses enseignements par une dernière exhortation à l'obéissance : « Appliquez votre coeur » à cette parole, à cette loi, « c'est votre vie » (versets 46, 47; Ésaïe 55:3; Proverbes 4:13 et 7:2). Certains jeunes pensent que, pour « vivre leur vie », ils doivent s'affranchir de toute tutelle et surtout de celle de Dieu. Ces versets affirment, et notre expérience confirme, que se plier au joug béni du Seigneur, c'est en fait saisir « ce qui est vraiment la vie » (1 Timothée 6:19).
Les instructions de Moïse sont terminées. Vrai médiateur, il a parlé du peuple à l'Éternel et de l'Éternel au peuple. Il va à présent quitter celui-ci. Hébreux 13:7 nous exhorte à nous souvenir des fidèles conducteurs qui nous ont annoncé la Parole de Dieu. Beaucoup d'entre eux ne sont plus là. Mais, ajoute l'auteur de l'épître : « Jésus Christ est le même, hier, et aujourd'hui, et éternellement » (comparer verset 39).
Sur le point de quitter le peuple, l'homme de Dieu laisse parler ses affections. L'heure n'est plus aux exhortations ; il prend congé de ceux qu'il aime et son dernier message est une bénédiction (comparer Luc 24:50). Moïse est le digne représentant d'un Dieu qui « aime les peuples » et tient tous ses saints « dans sa main » (verset 3). Assurance complétée par la promesse du Seigneur Jésus : « Personne ne peut les ravir de la main de mon Père » ! (Jean 10:29).
En comparant cette bénédiction de Moïse à celle de Jacob en Genèse 49, nous relevons quelques différences pleines d'instruction pour nous. D'après le témoignage de son propre père, Lévi était un homme violent, cruel. Dieu à cause de la fidélité de ses fils (Ex. 32:26) en fait « l'homme de sa bonté » et lui confie les charges du sanctuaire. De son côté Benjamin était appelé « un loup qui déchire » (Genèse 49:27). Par grâce, il devient « le bien-aimé de l'Éternel », et ce « loup » va occuper la place de la brebis trouvée, car il est dit : « il habitera entre ses épaules » (verset 12; Luc 15:5). Si complète est la transformation que l'Évangile produit en celui qui le reçoit ! Ce fut l'expérience d'un Saul de Tarse qui appartenait précisément à cette tribu de Benjamin et qui, d'ardent persécuteur, devint fidèle témoin et serviteur du Seigneur (1 Timothée 1:12, 13).
Tout ce qu'il y a de « plus précieux » doit être pour Joseph, figure de Christ. Cinq fois nous trouvons cette expression. Mais rien n'est « plus précieux » pour le Seigneur Jésus que l’amour de son Église. « Celui qui a été mis à part de ses frères » (Genèse 49:26) reste « à part de ses frères » (verset 16). Au titre de ses souffrances dans la fosse et dans la prison, puis de sa gloire en Égypte, Joseph occupe de droit cette place particulière. C'est celle de Jésus. Personne ne pouvait l'accompagner dans le terrible chemin du Calvaire. Il fut seul sur la croix. Aussi Dieu lui a-t-il donné pour toujours une place à part ; il l'a haut élevé, il lui a donné « un nom au-dessus de tout nom » ; « il l'a oint d'une huile de joie au-dessus de ses compagnons » (Philippiens 2:9; Psaume 45:7).
Comme en un tableau splendide, le règne millénaire de Christ est évoqué par les bénédictions des tribus. Contrairement à celle qu'a prononcée Jacob, elles ne contiennent aucun blâme, aucune restriction. Cette seconde liste comporte toutefois un absent ; l'avez-vous remarqué ? C'est Siméon, jadis associé à Lévi dans une même condamnation (Genèse 49:5). Lévi, objet de la grâce, est richement béni. Mais Siméon, où est-il ? Sérieuse question ! Votre nom est-il dans le livre de vie ?
Moïse avait passé quarante ans chez le Pharaon, quarante ans chez Jéthro à l'école de Dieu, quarante ans enfin dans le désert, conduisant Israël. Il avait eu au commencement la « grande vision » du buisson. Il avait ensuite, par la foi, tenu ferme « comme voyant Celui qui est invisible » (Hébreux 11:27). D'un oeil qui n'est pas affaibli (verset 7), l'homme de Dieu, achevant sa course, contemple l'admirable panorama du pays d'Emmanuel.
Puis vient le moment où, selon ses propres paroles au Psaume 90:3, sur l'ordre de Dieu l'homme retourne à la poussière. Mais l'Éternel honore son cher serviteur en s'occupant Lui-même de sa sépulture (verset 6). Moïse fait partie désormais des témoins de la foi qui attendent la gloire promise, tout en jouissant déjà de la présence de Celui qui est sa parfaite « rémunération » (Matthieu 17:3). Qu'est la perte du pays en comparaison de ce gain-là ? À la fin de cette partie de la Bible constituée par les cinq livres de Moïse (ou Pentateuque), puisse chacun de nous avoir fait aussi un gain positif dans la connaissance du Seigneur ! « Moïse a écrit de moi », dira Jésus aux Juifs (Jean 5:46). N'est-ce pas en effet Lui-même que nous avons découvert à travers tant d'ombres et de figures dans cette riche portion de la Parole de Dieu ?