Morts au péché — Romains 6:11

Christian Briem [adapté d’une prédication orale, langage révisé]


Im Glauben leben, 2021-5 p.3


« De même vous aussi, tenez-vous pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus » (Rom. 6:11).


Dans les dix premiers versets de Romains 6, nous trouvons la présentation de la doctrine : nous sommes morts avec Christ. Cette partie de l’épître ne contient aucune exhortation. Mais voilà qu’au v. 11, une exhortation apparait. C’est une conclusion tirée de la doctrine : « De même vous aussi, tenez-vous pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus ». Lorsqu’il est dit « tenez-vous pour », cela suppose qu’il peut y avoir une autre pratique.

Notons également qu’il n’est pas dit : « Que ceci soit votre expérience ». Être mort au péché, est-ce là ton expérience ? En tout cas, ce n’est pas la mienne. Il n’est pas non plus dit : « Ressentez ceci, soyez tout à fait heureux » ou « Ressentez que vous êtes morts au péché ». Vous ne pouvez pas le sentir. Bien des jeunes croyants regardent en eux-mêmes. Ils veulent ressentir quelque chose — y compris quand il s’agit du salut, ils voudraient ressentir quelque chose. Mais il n’y a rien du tout à ressentir. On doit l’accepter simplement parce que Dieu le dit dans Sa Parole. Que des sentiments d’actions de grâces viennent ensuite ne fait aucun doute, mais ma foi n’est pas fondée sur le sentiment que j’ai éprouvé.

Il y avait récemment auprès de moi un jeune homme qui se sentait toujours très fier. Alors je lui ai dit : cher ami, voici un verre d’eau. Le verre d’eau est plein à ras bord, et j’y mets mon poing dedans en entier. Maintenant le poing est dans le verre et il a déplacé l’eau. C’est le principe de déplacement, comme on dit en physique. Tu as besoin de laisser déplacer ton misérable Moi — par la main puissante du Seigneur. Tu dois laisser de côté tout ce que tu es et t’occuper de Lui ! Il ne s’agit pas de ce que tu viens de ressentir. Paul ne dit pas « ressentez qu’il en est ainsi » — car nous ressentons juste le contraire — mais il dit « tenez-vous ».

Il est très précieux de voir comment Dieu procède. Il nous montre d’abord notre position. Et Il ne dit pas quelque chose du genre « maintenant, vous devez faire un réel effort pour y arriver ». Non, il dit : « Regarde, c’est ce que Je t’ai donné, c’est ta part, et maintenant garde-la, tiens-la bien pratiquement ». Voilà la clé d’une marche sainte, où on n’obéit plus au péché.

Dieu nous a mis dans cette position magnifique par la mort et par la résurrection de Christ. Nous sommes unis à Lui, Sa position est aussi ma position. Notre foi ne le ressent pas, mais elle s’appuie là-dessus. Peux-tu par exemple sentir que le Seigneur Jésus est mort sur la croix de Golgotha ? Bien sûr que non ! L’œuvre s’est accomplie en dehors de toi, nous ne pouvons ressentir que ce qui se passe à l’intérieur de nous. L’œuvre de la rédemption s’est produite en dehors de moi et, de plus, elle a eu lieu il y a 2000 ans, mais la foi l’accepte et la voit comme Dieu la voit.

C’est là le point de départ d’une vie sainte, pieuse et sans péché. « Tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché ». Maintenant, vous dites : « Oui, mais je vois que le péché vit en moi ». Je pense que beaucoup d’entre nous connaissent cette pensée : Le péché vit en moi — comment peux-tu dire : « Tenez-vous pour mort au péché » ? Or la Parole de Dieu ne dit pas du tout que le péché est mort ! La parole de Dieu dit que, toi, tu es mort, que tu es passé par la mort !

On ne peut pas être assez précis sur le péché. On ne peut pas glisser dessus et minimiser le péché, par exemple en disant : « les temps ont changé, aujourd’hui c’est une époque différente, on pense plus aujourd’hui comme avant, on ne voit plus rien dans les choses immorales. Aujourd’hui, on a dépassé ce stade ». Non, on n’a pas avancé là-dessus, tu le sais très bien. Sois précis quant au péché qui est en toi. Mais du même coup, reconnais que c’est justement pour cela que ton Sauveur est mort.

J’ai rencontré bien des croyants dans un abattement profond. Ils ne voient que du péché en eux, et de manière très précise. Mais ils ignorent ou ne tiennent pas compte du reste de la phrase : « … et pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus » ! Nous ne sommes pas sous la loi, mais sous la grâce (Rom. 6:14). La grâce me donne une nouvelle position, puis elle me dit : « Maintenant, tiens-toi-z’y ». Et si je pèche encore, je sais que c’est pour cela que mon Sauveur est mort. Au fur et à mesure que j’avancerai dans la vie, jour après jour, je me rendrai de plus en plus compte quelle nature honteuse et terrible il y a en moi. Je l’ai souvent comparé à une bête de proie. Il suffit d’ouvrir un peu la porte de la cage du prédateur pour qu’elle vienne te faire du mal. Mais cela fait une différence énorme quand nous comprenons que ce prédateur n’est plus « moi », c’est-à-dire que je ne m’identifie plus à la vieille nature, au péché qui est en moi. C’est un corps étranger. Si je n’ai pas été vigilant et que j’ai laissé sortir le « prédateur », je dois le confesser, mais la chose elle-même — ma vieille nature — a été jugée depuis longtemps (Rom. 8:3).

La parole que nous considérons ici est importante : « Tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché ! » L’apôtre ne dit pas : « Faites comme si nous n’en aviez pas ». Quand le péché arrive, ne dites pas : « C’est pas possible, je suis tout découragé maintenant ! », mais dites : « Seigneur, c’est le péché ! ». Nous pouvons ainsi avoir communion avec Dieu même au sujet du péché. Comment ça ? En pensant comme Lui pense — voilà la communion. Je peux penser comme Lui et prendre Son parti. Lorsque de mauvaises pensées viennent, pour ainsi dire, planer au-dessus de ta tête, dis simplement : « Ces pensées ne sont pas les miennes ! ». Mais si les mauvais oiseaux ont construit un nid sur ta tête, alors il faut le confesser. Mais alors tu confesses quelque chose pour lequel le Seigneur est mort — et alors la paix du cœur te reviendra.

Ainsi, vous aussi, tenez-vous pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus.