Briem Christian
Traduit de l’allemand, Commentaire sur Actes 1.
Collection « Un peuple pour Son Nom » partie 1
Ed. Christliche Schriftenverbreitung, CSV, 2002
Des variantes de traduction du texte biblique par rapport à la version J.N.Darby sont signalés par un soulignement.
Table des matière abrégée :
1 - Introduction — « Ce qui était dès le commencement »
2 - La promesse du Saint Esprit
— Actes 1:1-5
2.2 - Deux récits adressés à Théophile (différence d’adresse) — Actes 1:1a
2.3 - Faire et enseigner — Actes 1:1b
2.4 - Sept vérités — Actes 1:2-3
2.5 - La promesse du Père — Actes 1:4-5
3 - L’ascension du Seigneur
— Actes 1:6-11
3.1 - L’histoire de l’Église — écrite par Dieu
3.2 - Le Saint Esprit — une Personne
3.3 - Pas de « corps de lumière »
3.4 - Les dernières paroles du Seigneur ressuscité —Actes 1:6-8
3.5 - Élevé dans le ciel — Actes 1:9
4 - Le choix du douzième apôtre — Actes 1:12-26
4.1 - Un temps d’attente unique
4.3 - L’élection de Matthias : était-ce une erreur ? — Actes 1:20-26
Table des matières détaillée :
1 - Introduction — « Ce qui était dès le commencement »
2 - La promesse du Saint Esprit
— Actes 1:1-5
2.2 - Deux récits adressés à Théophile (différence d’adresse) — Actes 1:1a
2.3 - Faire et enseigner — Actes 1:1b
2.4 - Sept vérités — Actes 1:2-3
2.4.1 - Ses souffrances — Actes 1:3a
2.4.2 - Sa résurrection — Actes 1:3a
2.4.3 - Le Saint Esprit qui demeure dans l’état de résurrection — Actes 1:2
2.4.4 - Son apparition en résurrection — Actes 1:3b
2.4.5 - Quarante jours — Actes 1:3b
2.4.7 - Entretiens sur le royaume de Dieu — Actes 1:3b
2.5 - La promesse du Père — Actes 1:4-5
3 - L’ascension du Seigneur
— Actes 1:6-11
3.1 - L’histoire de l’Église — écrite par Dieu
3.2 - Le Saint Esprit — une Personne
3.2.1 - L’Esprit n’était pas encore
3.2.2 - Ce que l’Esprit Saint n’est pas
3.3 - Pas de « corps de lumière »
3.4 - Les dernières paroles du Seigneur ressuscité —Actes 1:6-8
3.4.1 - Des disciples interrogateurs — Actes 1:6
3.4.2 - Le rétablissement du royaume pour Israël — Actes 1:6b
3.4.3 - Des temps et des saisons — Actes 1:7
3.4.4 - L’intelligence d’abord, la puissance ensuite — Actes 1:8a
3.4.5 - Ses témoins — Actes 1:8b
3.4.6 - En commençant par Jérusalem — Actes 1:8b
3.5 - Élevé dans le ciel — Actes 1:9
3.5.3 - Vers le ciel — Actes 1:10
3.5.4 - Regarder en haut — Actes 1:10a
3.5.5 - Le service des anges — Actes 1:10b-11
3.5.6 - Consolation céleste — Actes 1:10b-11
3.5.7 - Le retour de Christ — Actes 1:11b
4 - Le choix du douzième apôtre — Actes 1:12-26
4.1 - Un temps d’attente unique
4.1.1 - Le témoignage commence chez soi — Luc 24:47b
4.1.2 - L’attente du Seigneur au ciel — Héb. 5:10
4.1.3 - Retour à Jérusalem — Actes 1:12
4.1.4 - Un temps d’attente pour les disciples
4.1.5 - Dans la chambre haute — Actes 1:13
4.1.5.1 - Persévérer d’un commun accord dans la prière — Actes 1:14
4.1.5.2 - D’un commun accord — Actes 1:14
4.1.5.3 - Avec les femmes — Actes 1:14
4.1.5.4 - Avec Marie — Actes 1:14
4.1.5.5 - Et avec ses frères — Actes 1:14
4.1.5.6 - Prière pour recevoir le Saint Esprit ? — Actes 1:14
4.1.6 - Pierre au milieu de ses frères — Actes 1:15
4.1.7 - L’autorité de la Parole — Actes 1:16
4.2.2 - Le chemin de Judas Iscariote et sa fin — Actes 1:16b
4.2.2.1 - Un guide — Actes 1:16b
4.2.2.2 - Compté parmi nous — Actes 1:17a
4.2.2.3 - Il avait reçu en partage ce service — 1:17b
4.2.2.4 - Remords et repentance
4.2.2.5 - Fin de Judas — Actes 1:18b
4.2.3 - Le champ de sang — Actes 1:19
4.3 - L’élection de Matthias : était-ce une erreur ? — Actes 1:20-26
4.3.1 - Compléter les douze — Actes 1:20-22
4.3.2 - Les caractéristiques d’un apôtre — Actes 1:22
4.3.3 - SEIGNEUR Jésus : sobriété et déférence dans nos paroles — Actes 1:24
4.3.3.1 - L’appel du serviteur — Actes 1:23
4.3.3.2 - Prière adressée au Seigneur — Actes 1:24-25
4.3.4 - Décision par le moyen du sort — Actes 1:26
4.3.4.1 - Jeter le sort — Actes 1:26a
4.3.4.2 - Adjoint aux onze apôtres — Actes 1:26b
La première épître de Jean commence par cette expression de
grande élévation et très significative : « ce qui était dès le commencement
». J’aimerais intituler de
cette manière les considérations suivantes sur l’assemblée primitive de Dieu, telle
qu’elle nous est présentée dans le livre des Actes. L’expression « ce qui était dès le commencement
»
de 1 Jean 1:1 ne se réfère pas proprement à l’assemblée (ou : communauté,
église), mais à la Personne même de notre Rédempteur. Lui, le Seigneur Jésus,
était dès le commencement ; Il était en tant qu’homme sur la terre le
commencement et la révélation du vrai christianisme. Mais c’est un principe de
la parole de Dieu, qu’il nous faut revenir à tous égards à ce qui était dès le
commencement. Et c’est pour cette raison que j’aimerais appliquer cette
expression également à l’assemblée, ce « peuple pour son nom » (comp.
15:14), pour montrer ce qu’elle a été au commencement, comment elle est sortie au
commencement de la main de Dieu et quels traits de caractère elle a manifestés
selon Ses pensées ici-bas sur la terre.
Dans ce contexte le verset de 1 Jean 2:24 mérite toute attention :
« Pour vous, que ce
que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous
».
Ce commandement met en évidence un principe qui s’applique finalement
à tout ce qui provient de la main de Dieu. Par exemple, nous pouvons l’appliquer
à la création : nous savons que de nos jours on parle beaucoup d’évolution
; or Dieu dit avoir créé
toute chose au commencement. De la
même manière en rapport avec le christianisme et l’assemblée de Dieu, nous
devons revenir à ce que nous avons entendu dès
le commencement
, et y demeurer.
Ce qui est la vérité n’est
que ce que Dieu a donné au commencement, ce qui est consigné dans Sa sainte Parole.
Ce que les hommes ont dit sur le sujet, ou la manière dont les choses se sont développées
plus tard, ce n’est pas la
vérité. Un
serviteur de Dieu apprécié a pu dire une fois : « Ce qui est vrai est
ancien, et ce qui est nouveau n’est pas vrai ». Je mets en garde contre la
pensée que la vérité de Dieu se serait développée. Si tel était le cas, alors
ce qui a été donné au commencement n’était pas la vérité de Dieu. Il n’y a pas
d’autre possibilité. Dieu ne nous a pas donné quelque chose qui aurait besoin de
commencer par se développer pour que cela devienne comme Il voulait l’avoir. L’assemblée
non plus ne devrait pas se développer, car Il l’a créée au commencement telle
qu’Il voulait l’avoir. C’est donc en cela que nous aurions dû demeurer !
Un enfant de Dieu sage revient à ce qui était dès le commencement. Ceci est extrêmement important, justement en rapport avec le sujet qui nous occupe. La vérité de Dieu ne peut pas se développer, elle ne peut pas non plus être développée par des adjonctions humaines. Naturellement il se peut que je ne comprenne que peu de chose de la vérité, et que j’aie encore beaucoup à apprendre. Nous ne saisissons la vérité que progressivement. Mais ce n’est pas le sujet maintenant. Je parle du fait que l’on ne peut pas développer les choses que Dieu a consignées dans Sa Parole. Si on essaie de le faire quand même, on quitte par-là le terrain de la Parole de Dieu, et on tombe sur les sables mouvants des pensées et des spéculations humaines.
Dans le Nouveau Testament nous avons un récit historique fiable
de la part de Dieu sur ce qu’est l’assemblée selon Ses pensées, comment Il l’a faite,
et comment Il veut la voir aujourd’hui : c’est les Actes des apôtres
. Sans doute bien des choses dans ce livre ont un
caractère de transition, et la doctrine
sur l’assemblée n’a été donnée que plus tard par l’apôtre Paul. Mais ici nous
pouvons apprendre, comment l’assemblée est sortie des mains de Dieu, quels
traits de caractère elle a manifestés au commencement, et quelle activité elle
a déployée. Il me semble qu’en général ce livre est un peu négligé par nous les
chrétiens. Pourtant j’espère pouvoir montrer — déjà par le moyen des versets
introductifs, — que ce livre contient une plénitude de vérités importantes. La
parole de Dieu est toujours admirable et pleine de profondeurs, inépuisables
pour tout esprit humain quel qu’il soit.
— Actes 1:1-5
À vrai dire, le livre des Actes des apôtres [en allemand :
Histoire des apôtres] ne porte pas le nom approprié. Nous savons que la désignation
des livres de la Bible n’est pas inspirée de Dieu. Pour le livre des Actes
également, ce sont des hommes qui lui ont donné son nom. Mais nous allons voir tout
de suite que les hommes ont de la peine à donner un nom correct à un livre
inspiré de Dieu. Car en réalité ce livre n’est pas un livre de l’histoire des apôtres
ni de leurs actes
. Certes, dans les douze premiers chapitres nous lisons
beaucoup de choses sur Pierre, et dans les chapitres suivants beaucoup de
choses sur Paul. Malgré cela, ce n’est pas l’histoire des apôtres, pas plus de Pierre
que de Paul. Un vieux manuscrit du Nouveau Testament, le Sinaïticus découvert
par Tischendorf, est simplement intitulé « Actes ». Cela laisse
ouverte la question de savoir qui est celui qui agit. Cela nous rapproche du
titre le plus approprié. En effet nous y trouvons des actes, mais pas tant ceux
des apôtres, mais plutôt ceux du Seigneur Jésus qui est depuis longtemps dans
le ciel, et qui maintenant, depuis là-haut, agit sur la terre par le moyen du Saint
Esprit descendu sur terre.
C’est là que réside une différence essentielle d’avec les
évangiles. Le Nouveau Testament comporte, comme nous le savons, seulement cinq
livres historiques : les quatre évangiles et le livre des Actes. Les
quatre évangiles racontent la vie du Seigneur Jésus, Sa mort, Sa résurrection
et en partie Son ascension. Or c’est par cette dernière que commence
le livre des Actes des apôtres.
Tout le contenu des Actes des apôtres se réfère aux événements postérieurs à l’œuvre
accomplie à Golgotha, et il nous décrit — c’est d’ailleurs une clé pour la
compréhension de ce livre, — ce que Christ opère en
nous, tandis que les évangiles nous décrivent ce que Christ a accompli
pour
nous. Aujourd’hui Christ, tout
en étant dans le ciel, se glorifie sur la terre par le moyen d’hommes qui ont
reçu le Saint Esprit. Il s’agit donc bien d’un livre d’Actes, mais davantage
d’Actes du Saint Esprit que d’Actes d’hommes, même s’Il emploie des hommes.
Plaçons donc devant nous les cinq premiers versets de ce livre précieux :
« J’ai composé le premier traité, ô Théophile, sur toutes les choses que Jésus commença de faire et d’enseigner, jusqu’au jour où il fut élevé [au ciel], après avoir donné, par l’Esprit Saint, des ordres aux apôtres qu’il avait choisis ; à qui aussi, après avoir souffert, il se présenta lui-même vivant, avec plusieurs preuves assurées, étant vu par eux durant quarante jours, et parlant des choses qui regardent le royaume de Dieu. Et étant assemblé avec eux, il leur commanda de ne pas partir de Jérusalem, mais d’attendre la promesse du Père, laquelle, [dit-il], vous avez ouïe de moi : car Jean a baptisé avec de l’eau ; mais vous, vous serez baptisés de l’Esprit Saint, dans peu de jours » (1:1-5).
Dans le verset 1 quelque chose d’intéressant nous frappe :
« j’ai composé le premier traité, ô Théophile… » Le premier
traité ? Qui est Théophile ?
Qui est l’écrivain ? Manifestement Luc, qui n’était pas apôtre, mais était
prophète. Ce serviteur de Dieu a donc écrit deux livres de la Bible, l’évangile
qui est appelé de son nom, et le livre des Actes. Au début de ce premier verset,
il fait référence à l’évangile qu’il a écrit.
Comparons ce verset avec Luc 1:3 : « il m’a semblé bon
à moi aussi, qui ai suivi exactement toutes choses depuis le commencement,
très-excellent Théophile, de te [les] écrire par ordre ». En rédigeant le
premier récit, Luc s’adressait déjà à un certain Théophile. On constate que le
qualificatif précédant Théophile en Luc 1:3, manque en Actes 1:1. Luc l’appelait
« très excellent
Théophile ».
Pourquoi le dit-il seulement au début de son évangile, et pas en Actes 1 ?
Or c’est justement par le livre des Actes que nous savons que l’adresse de
« très-excellent » était réservée à des personnalités haut placées
(comp. Félix et Festus, Actes 24:3; 23:26; 26:25). Il est donc clair que l’évangile
de Luc s’adressait à une personnalité romaine haut-placée.
Je remarque en outre que Luc était un homme des nations, tandis que les écrivains de tous les autres livres du Nouveau Testament étaient exclusivement Juifs. Ceci est très significatif quand on pense qu’à l’époque Dieu ne parlait qu’aux Juifs (Matt. 10:5,6). Dans les Actes ce changement dans les voies de Dieu va se déployer encore davantage. Le témoignage de Dieu commence auprès des Juifs, même après la crucifixion du Seigneur Jésus. L’homme auquel Luc écrivait, et dont le nom signifie « Dieu aime », se trouvait donc dans une haute position romaine, et il ne l’occupait manifestement plus quand Luc a écrit son deuxième récit. Je n’aime pas ce qui est fantaisiste dans les choses de Dieu, et je veux m’en abstenir. Je suggère seulement que Théophile a peut-être perdu ou abandonné sa position parce qu’il était devenu chrétien, ou parce qu’il ne pouvait plus la concilier avec sa position de chrétien : en tous cas, il n’est plus appelé ici que simplement « Théophile ».
Tous ceux d’entre nous qui sont nés de nouveau, ne sont plus,
pour ainsi dire, que des Théophile
. Même
si quelqu’un revêt une position élevée dans ce monde, parmi ses frères il n’est
plus qu’un simple Théophile
. Certes
il est selon la volonté de Dieu que nous honorions et respections les
personnalités haut-placées, y compris s’il s’agit de frères. Bien que Festus fût
un homme méchant, Paul l’a appelé respectueusement « très-excellent Festus ».
Cette attitude devrait toujours nous caractériser nous aussi. Nous avons à
rendre à chacun l’honneur qui lui est dû, et par exemple ne pas parler de façon
dégradante de nos gouvernants.
Dans l’assemblée de Dieu, dans l’église, nous sommes tous égaux « dans le Christ Jésus ». On ne peut pas du tout être plus qu’un « frère dans le Seigneur », lorsqu’il s’agit de nos relations mutuelles. Le privilège le plus précieux que Dieu peut nous accorder est celui d’être « frères et sœurs dans le Seigneur ». « Et vous, vous êtes tous frères » a dit une fois le Seigneur Jésus (Matt. 23:8). Il me semble que c’est pour souligner cette vérité précieuse que Luc a supprimé ce titre de « très-excellent » précédant « Théophile ». Voilà une deuxième raison pour l’absence de ce titre.
Luc décrit maintenant brièvement le contenu de son évangile, et
rappelle à Théophile qu’il lui a écrit « sur toutes les choses que Jésus
commença de faire est d’enseigner ». Ici nous réapprenons une grande
vérité morale, et je m’adresse à ceux qui sont devenus enfants de Dieu par la
nouvelle naissance. Le Seigneur Jésus était autrefois sur la terre, et Il a d’abord
pratiqué
et ensuite enseigné
la vérité de Dieu. En Esdras 7
il est dit qu’Esdras, ce scribe « versé dans la loi de Moise »
« avait disposé son cœur à rechercher
la loi de l’Éternel, et à la faire
,
et à enseigner
en Israël les statuts
et les ordonnances » (Esd. 7:10). Du côté d’Esdras il y avait trois choses
tandis que du côté du Seigneur Jésus il n’y en avait que deux.
Dieu voudrait que nous aussi nous disposions notre cœur à rechercher
la Parole. Ce n’est pas une
affaire de théologiens, mais chaque enfant de Dieu est concerné. Nous vivons de
la Parole de Dieu. Sa Parole est la nourriture de nos âmes. Si nous voulons la faire
et l’enseigner
, nous devons d’abord apprendre à la connaître
, et en jouir par nous-mêmes. Combien nous
avons tous à avoir plus ou moins honte d’avoir gaspillé du temps précieux de
notre vie avec des choses sans valeur ! Nous recherchons beaucoup de
choses, mais beaucoup trop peu la Parole de Dieu. Nous devrions la rechercher non
pas pour savoir quelque chose de plus, mais pour la faire
.
Ceci est le deuxième point : Dieu veut que nous mettions en
pratique ce que nous avons appris — et nous apprenons de manière fragmentaire.
Dieu ne se contente pas d’une belle confession, Il veut la vérité dans l’homme intérieur.
Il veut que nous fassions
ce qu’Il
nous a dit. Prenons cette résolution : « Seigneur Jésus, je voudrais
mettre en pratique la Parole dans la mesure où je la comprends. Aide-moi pour
cela ! »
Le troisième point est également très important. Car tout doit avancer
dans l’ordre. On ne peut pas commencer par la fin : « … enseigner
en Israël les statuts et les
ordonnances ». Ici il est dit du Seigneur Jésus : « il commença à faire
et à enseigner
». L’enseignement
de la Parole de Dieu ne peut jamais être au début.
Je suis convaincu que la Parole de Dieu doit d’abord avoir ses effets sur moi-même, et qu’alors seulement je pourrai instruire d’autres par elle. La Parole de Dieu doit d’abord me juger et m’influencer ; et alors seulement je pourrai être au service des autres par la Parole. Voilà l’ordre divin. C’est la raison pour laquelle je ne crois pas que de très jeunes gens soient appelés à parler pour enseigner la Parole de Dieu. Il en va autrement pour annoncer l’évangile, ou pour témoigner de Lui, ou pour se dépouiller pour Lui.
Le Seigneur Jésus n’avait pas besoin de la première chose que nous avons trouvée chez Esdras. Il ne lui était pas nécessaire de rechercher la Parole de Dieu. Tout enfant de Dieu en connaît la raison : Il était Lui-même la Parole de Dieu. En Jean 1 il est dit : « Au commencement était la Parole ; et la Parole était auprès de Dieu ; et la Parole était Dieu. Elle était au commencement auprès de Dieu » (Jean 1:1-2). Le Seigneur Jésus est la Parole de Dieu. Il est l’expression vivante des pensées de Dieu. Voilà la signification du terme « Parole » dans l’Écriture.
Christ est Dieu autant que le Père et le Saint Esprit ; et dans Sa personne, y compris en tant qu’homme, Il est « la vérité ». Lorsque les Juifs l’ont vu au temple comme garçon de douze ans et qu’ils ont entendu les questions qu’Il posait aux scribes, ils s’étonnaient de son intelligence pour son âge. Il n’avait pas besoin de rechercher l’Écriture, car elle témoigne de Lui, et c’est Lui-même qui l’avait donnée. Il est non seulement l’Auteur de la création, mais l’Auteur aussi de la Bible. Comment aurait-il pu ne pas la connaître, même comme jeune garçon ? Il a toujours été Dieu. Nous tenons à maintenir cela, et à admirer en adorant, même si nous ne pouvons pas le comprendre. Ce ne sont pas des détails accessoires sur lesquels on peut avoir des avis différents. Celui qui pense différemment là-dessus, ou qui rejette ce fait, on ne peut pas dire de lui qu’il est un enfant de Dieu. Un enfant de Dieu qui a la vie sait que le Seigneur Jésus est Dieu, Dieu le Fils, et qu’Il est en Lui-même la vérité absolue sur toutes choses.
En tant qu’homme, le Seigneur Jésus a vécu de manière retirée pendant
trente ans sur cette terre. Y avons-nous déjà réfléchi ? Il n’est pas
apparu tout de suite en tant qu’enseignent de la part de Dieu, mais pendant trente
ans il a vécu dans le secret sous l’œil de Dieu. Lorsque le moment approprié
est venu, Il a parlé sur les pensées de Dieu, et a enseigné
la Parole. C’est l’ordre tel que nous le trouvons ici — un
ordre, sur lequel le Seigneur Jésus attire l’attention en Matthieu 5:19b :
« Quiconque aura pratiqué
et enseigné
[ce commandement], celui-là
sera appelé grand dans le royaume des cieux ».
J’aimerais faire remarquer cette expression intéressante « il commença »
. Il n’est pas
dit qu’Il ait cessé. Cette façon de s’exprimer de l’Esprit Saint est très attachante.
Je crois qu’elle laisse entendre qu’effectivement ce que le Seigneur a commencé
à faire et à enseigner, n’a pas cessé. Même s’Il a été attaché à la croix et
est mort, même s’Il est ressuscité et est monté au ciel et se trouve aujourd’hui
à la droite de Dieu, Son dessein subsiste de poursuivre depuis le ciel ce qu’Il
a commencé sur la terre. Il le fait dans la personne du Saint Esprit, qui est
maintenant sur la terre. Nous allons en trouver la confirmation au cours de
notre méditation.
Dans les trois premiers versets de notre livre, on trouve en tout sept vérités ou faits :
« à faire et à enseigner »— nous l’avons déjà considéré ;
« jusqu’au jour où il fut élevé [au ciel] »: — Son ascension ;
« après avoir donné, par l’Esprit Saint, des ordres aux apôtres qu’il avait choisis »: — le Seigneur Jésus, en tant que ressuscité, a donné par l’Esprit Saint des instructions à Ses apôtres ;
« après avoir souffert »: — notre Seigneur a souffert ;
« il se présenta lui-même vivant, avec plusieurs preuves assurées »: — Il est ressuscité ;
« étant vu par eux durant quarante jours »: — Il est apparu aux Siens en tant que ressuscité ;
« parlant des choses qui regardent le royaume de Dieu ». — le contenu de Ses enseignements avant Son ascension était le royaume de Dieu.
Tous ces points font partie du fondement du vrai christianisme, du fondement de l’assemblée.
Nous aimerions maintenant avec l’aide du Seigneur considérer ces vérités selon l’ordre chronologique.
« Après avoir
souffert
, il [le Seigneur Jésus] se présenta lui-même vivant avec plusieurs
preuves assurées » (1:3a). Ô bien-aimés, notre Sauveur et Rédempteur
« a souffert » ! Nous le savons, mais combien peu nous en sommes
réellement occupés !
Cette expression « après
avoir souffert »
doit nous toucher profondément. Elle se réfère manifestement
à Sa mort sur la croix. Mais Christ n’a pas seulement souffert dans la mort,
mais Sa vie entière sur la terre a été un temps de souffrances. Certes, Il a
particulièrement souffert lorsqu’Il était pendu sur la croix. En disant cela,
il ne faut pas oublier que le Seigneur n’a pas souffert seulement comme martyr.
Cette pensée serait trop restreinte. Il est vrai qu’Il a goûté la mort à cause
de la vérité — et cela est une souffrance en tant que martyr, — mais Il est
mort en tant que sacrifice à Dieu, en tant que substitut pour toi et pour moi.
Pour ceux qui s’approprient Son œuvre par la foi, le don de Sa vie signifie la réconciliation
avec Dieu. Quel bonheur de savoir qu’Il est mort pour moi ! Sans les
souffrances et la mort de Christ, il n’y aurait pas de christianisme, il n’y aurait
pas d’Assemblée. C’est pourquoi il est dit ici : « après avoir
souffert ». Quelle expression saisissante !
Mais le Seigneur Jésus n’est pas resté dans la mort, Il a été
ressuscité par la gloire du Père (Rom. 6:4). 1 Corinthiens 15 nous montre que
nous serions encore dans nos péchés si Christ n’avait pas été ressuscité. Sa
résurrection est un des fondements du christianisme. C’est la raison pour
laquelle dans les Actes, le témoignage de Sa résurrection est répété à maintes
reprises. Également au verset 3 : « …à qui aussi il se présenta
lui-même vivant
, avec plusieurs preuves
assurées ».
Nous trouvons donc ici cette deuxième vérité, qui est également,
comme nous l’avons déjà vu, une vérité de Dieu de caractère fondamental : Christ vit !
Beaucoup reconnaissent
tout à fait qu’un jour Christ a vécu sur la terre. Mais si nous demandons
pourquoi Il n’est plus ici, la réponse humiliante pour nous tous est la
suivante : nous, les hommes, L’avons crucifié. Mais quel triomphe !
Le Seigneur Jésus est ressuscité, et tout vrai croyant le croit. Il a eu un
corps humain. Dieu comme tel n’a pas de corps. Dieu est un esprit (Jean 4:24)
et en tant que tel n’a pas de corps. Pourtant Dieu est une Personne, la plus élevée.
Mais par pure grâce et dans une bonté infinie, le Seigneur Jésus a revêtu un
corps humain (Jean 1:14 : « la Parole devint chair… ») et a vécu
comme un homme véritable sur cette terre, mais sans péché, et Il est aussi mort
comme un homme véritable. Jamais Il n’aurait pu être fait péché s’Il avait eu Lui-même
du péché. Le Seigneur Jésus a toujours été saint et Le Saint. Tenons cela fermement
par la foi !
Le Seigneur Jésus est ensuite ressuscité. Le corps du Seigneur
aussi, qui n’a jamais vu la corruption, a porté le nom de « Jésus ».
Si nous nous trouvons devant un tombeau ouvert — je parle d’enfants de Dieu, —
nous ne nous adressons pas aux morts. De toute façon le mort n’entend pas. Nous
ne devrions pas parler aux morts, et encore moins les prier ou prier pour eux.
Tout cela n’est pas selon les pensées de Dieu. Mais le corps de notre Seigneur portait
le nom de « Jésus » : « Ils mirent donc Jésus
là » (Jean 19:42). Le corps
de notre cher Seigneur fait partie de Sa personne. C’est ce corps que Dieu a
ressuscité. Lorsque Marie vint de très grand matin le premier jour de la
semaine, Il était déjà ressuscité. « Pourquoi cherchez-vous parmi les
morts celui qui est vivant ? Il n’est point ici, mais il est ressuscité »
(Luc 24:6). Quelle assurance bienheureuse !
Voilà une expression remarquable : « après avoir donné,
par l’Esprit Saint, des ordres
aux apôtres qu’il avait choisis »
(1:2). Le Seigneur, en tant que ressuscité, donna des ordres par l’Esprit Saint
à Ses apôtres. Une grande vérité se cache derrière ce fait. Tout enfant de Dieu
possède le Saint Esprit, et le possède pour toujours.
Le Seigneur Jésus dit en Jean 14 que, s’il s’en allait, Il ne laisserait pas les disciples orphelins. Il leur enverrait un autre Consolateur, l’Esprit de vérité.
Historiquement, ce fait ne se trouve qu’au ch. 2 des Actes. Nous vivons dans le temps où le Saint Esprit est sur la terre et habite en chaque enfant de Dieu comme dans un temple. Posséder l’Esprit Saint est quelque chose de merveilleux. Nous en sommes trop peu reconnaissants. Je rends grâce à Dieu de ce que cette personne prééminente, Dieu Lui-même, habite en moi sur la base de la rédemption accomplie. Cet avocat, que plusieurs appellent aussi consolateur, — bien que le terme « consolateur » soit bien trop restreint eu égard à la prééminence de l’Esprit, — restera avec nous, même si nous passons par la résurrection. Comme aussi toutes les autres vérités, nous voyons cela parfaitement présenté dans la personne du Seigneur Jésus Lui-même. Chaque vérité du Nouveau Testament L’a Lui pour centre et pour expression parfaite. Le fait que le Seigneur Jésus soit passé par la mort et qu’Il ait été ressuscité par la gloire du Père n’a rien changé du tout quant à Sa possession de l’Esprit Saint. Même comme ressuscité, Il n’agit pas indépendamment de l’Esprit Saint. Le Saint Esprit opère aussi dans l’homme ressuscité.
Le Seigneur n’a pas cessé d’avoir le Saint Esprit demeurant en
Lui malgré Sa mort et Sa résurrection ; pareillement le Saint Esprit ne va
pas non plus nous être enlevé, si nous devons passer par la mort ici-bas et connaître
la résurrection. Le Seigneur Jésus a dit que cet « autre Consolateur »
resterait
avec nous éternellement (Jean 14:16). Tu crois que cela n’a pas
beaucoup d’importance ? — Non, cela est même très important ! Ici-bas
sur la terre le Saint Esprit est malheureusement contraint de beaucoup s’occuper
de nos folies. Il doit se donner beaucoup de peine pour nous maintenir sur le
chemin à la suite du Seigneur, afin que nous ne perdions pas courage, et que
nous réalisions toute la corruption de la vieille nature que nous possédons
encore en tant qu’enfants de Dieu. C’est seulement sur le chemin à la suite du
Seigneur que l’on apprend combien l’on est corrompu de nature. Le Saint Esprit
doit souvent nous remettre en mémoire nos péchés, et nous montrer leur vrai
caractère.
Enfin il arrive souvent que le Saint Esprit ne soit pas du tout libre d’exercer la fonction qu’Il aimerait, qui est de nous montrer Christ. Que sera-ce alors dans la résurrection, lorsque nous serons capables par l’Esprit de rester dans la gloire auprès de Christ et de jouir de cette gloire ! Quelle capacité aurons-nous, nous les chrétiens, au ciel par le Saint Esprit, qui restera toujours auprès de nous, quand Il pourra déployer toute Sa force, afin que nous puissions jouir des bénédictions de la maison du Père dans toute leur plénitude ! Ici-bas l’Esprit est souvent restreint et contristé. Il ne peut pas nous montrer Christ parce que trop souvent nous prenons de mauvais chemins par désobéissance. Mais au ciel nous ne ferons plus obstacle au Saint Esprit, il n’y aura plus ni monde ni diable. Alors Il nous rendra capable en puissance de jouir parfaitement de Christ. Combien grande sera notre capacité à jouir du bonheur et de la joie dans cet état !
Nous croyons qu’il y a un homme
véritable
au ciel. Il s’est présenté aux
Siens avec plusieurs preuves assurées. D’ailleurs aucun incrédule n’a jamais vu
le Seigneur Jésus en résurrection ; Il ne s’est présenté qu’aux croyants. Sans
doute les gardes du sépulcre ont été témoins de Sa résurrection, mais c’était
des témoins qu’on pouvait acheter. Ces soldats ont dû voir comment la pierre a
été roulée ; mais ils n’ont pas vu le Seigneur Jésus Lui-même. Pierre dira
plus tard : « celui-ci, Dieu l’a ressuscité le troisième jour, et l’a
donné pour être manifesté, non à tout le
peuple, mais à des témoins qui avaient été auparavant choisis de Dieu
,
[savoir] à nous qui avons mangé et bu avec lui après qu’il eut été ressuscité d’entre
les morts » (10:quarante, 41).
Au fait, combien de fois le Sauveur est-Il apparu aux Siens après Sa résurrection ? Exactement dix fois, d’après ce que nous savons de la Parole de Dieu. À qui en premier ? Naturellement à un frère bien connu ? Certainement Pierre ? — Et non ! C’est une femme qui a eu le droit de Le voir, la première de tous, une femme qui L’aimait beaucoup, Marie de Magdala. C’est à elle que le Seigneur Jésus s’est révélé en premier.
Pendant quarante jours le Seigneur Jésus a été vu en différentes
occasions et par différentes personnes. On ne pouvait pas toujours Le voir, car
Il n’est apparu qu’à certains moments. Quelquefois ceux qui L’ont vu étaient en
groupe, d’autres fois ils étaient tous seuls. 1 Cor. 15 mentionne plusieurs
témoins de Sa résurrection, mais pas tous. Les occasions où il y a eu des
femmes n’y figurent pas. Quand il est dit, par exemple : « puis des douze »
, il ne s’agissait
pas du jour de la résurrection du Seigneur, mais d’une semaine plus tard. Le
jour de la résurrection, des femmes étaient là d’après Luc 24, mais huit jours plus
tard il n’y en avait manifestement pas. Thomas était présent huit jours après
la résurrection, et c’était la sixième fois que le Seigneur est apparu aux
Siens. En tout, cela a eu lieu dix fois.
Une fois, Il est même apparu à 500 frères d’un coup. À Jérusalem il n’est question que de cent vingt disciples ; qui sont alors les cinq cent ? C’étaient probablement des frères en Galilée. Une chose est sûre, c’est que c’étaient 500 frères à la fois qui ont vu le Seigneur Jésus dans une occasion précise. Le Seigneur Jésus s’est donc montré aux croyants dans Son corps de résurrection, qui, il est vrai, n’était pas encore glorifié. De cette manière Il a donné plusieurs preuves assurées qu’Il vit, et Il a donné ces preuves sur une durée couvrant pas moins de quarante jours.
Le nombre « quarante » dans la Parole de Dieu désigne une durée significative. Voici quelques exemples où nous trouvons le nombre quarante :
Le nombre quarante en relation avec Sa résurrection est quelque
chose de précieux. Quarante est le nombre d’une mise à l’épreuve complète, et d’un
témoignage complet. Israël a été mis à l’épreuve pendant quarante jours dans le
désert, et le Seigneur Jésus également. Lui a également été testé sur le plan
de savoir s’Il vivait réellement. En 1 Cor. 15 nous lisons qu’Il est ressuscité
le troisième jour. Tel que Jonas a été dans le ventre du poisson pendant trois
jours et trois nuits, le Seigneur Jésus se trouva également trois jours et
trois nuits dans le sein de la terre (Matt. 12:quarante). Pour prouver que
Christ était véritablement mort, il suffisait de trois
jours. Lorsque Lazare se trouva dans la tombe depuis quatre
jours, on a dit : « Il sent déjà » (Jean 11:39). La
décomposition est ainsi rapide, surtout en Orient. Mais en ce qui concerne la
résurrection du Seigneur, il fallait quarante
jours selon les pensées de Dieu pour prouver qu’Il vivait réellement et qu’Il était
resté le même.
Le fait que Christ vit est la base de l’évangile. S’Il n’était
pas ressuscité, les apôtres seraient de faux docteurs, nous serions encore dans
nos péchés, et ceux qui se sont endormis seraient réellement perdus. Ce n’est
pas moi qui le dit, c’est la Parole de Dieu (comp. 1 Cor 15:13-19). Si Christ
était seulement mort, nous ne saurions pas si Son œuvre a été acceptée par
Dieu. Nous ne saurions pas, somme toute, s’Il est le vrai témoin. Car Il a souvent
témoigné qu’Il allait ressusciter au bout de trois jours. Si ce n’était pas
arrivé, qu’est-ce que nous retiendrions de Lui ? — Mais Il est
ressuscité ; c’est la vérité et
Lui est la vérité. Quel fait béni !
C’est aussi en tant qu’homme véritable qu’Il est pour l’éternité
au ciel. L’expression « élevé »
apparaît trois fois dans le ch. 1 des Actes (1:2, 11, 22). Au v. 10 et 11 il
est question de « s’en aller » (au ciel). Le mot « élevé » au
v. 9 est différent en grec. Après que Christ se soit montré aux croyants pour
leur donner la certitude qu’Il vit, Il s’en est allé au ciel. Et c’est de là qu’Il
reviendra comme nous le verrons plus loin dans ce chapitre.
Certains croyants ont l’idée étrange que le Seigneur Jésus a d’abord vécu une ascension privée ou non-officielle avant la montée au ciel définitive que nous avons ici dans les Actes. Cette pensée parait avoir la base suivante : Quand Marie voulut toucher le Seigneur au matin de la résurrection, le Seigneur Jésus lui dit : « ne me touche pas », en donnant la raison qu’Il n’était pas encore monté vers Son Père (Jean 20:17). En d’autres occasions, on voit qu’on put Le toucher sans problème après la résurrection. Par exemple, les femmes de Galilée eurent le droit de saisir Ses pieds (Matt. 28:9). Thomas eut la permission de mettre sa main dans Son côté (Jean 20:27). On a donc conclu de tout cela (il est toujours dangereux de faire des déductions dans les choses de Dieu quand la Parole ne le fait pas), que le Seigneur serait monté au ciel juste après Son entretien avec Marie (puisqu’Il dit qu’Il n’y est pas encore monté) et qu’ensuite Il serait revenu ici-bas. Mais c’est de la pure spéculation.
Pourquoi alors ces manières d’agir si différentes du Seigneur ? Les femmes de Galilée et Thomas ont eu le droit de Le toucher, mais pas Marie de Magdala. Pourquoi cette distinction ? Il me semble qu’il y a une réponse simple à cette question. Marie de Magdala représente le résidu juif de ces jours-là, et elle pensait pouvoir continuer après la résurrection les relations terrestres dont le résidu avait déjà joui auparavant avec le Seigneur Jésus. Elle pensait pouvoir Le toucher comme elle l’avait fait auparavant. C’est pourquoi le Seigneur dut lui dire : « non Marie, cela ne va pas ; c’est maintenant un temps complètement nouveau caractérisé par des relations célestes ». Il ne pouvait pas la traiter comme auparavant. Paul dit : « et, si même nous avons connu Christ selon la chair, toutefois maintenant nous ne le connaissons plus [ainsi] » (2. Cor 5:16). Même si des personnes avaient eu certaines relations avec Lui en tant qu’homme sur la terre avant Sa mort, ces relations avaient maintenant cessé. Les relations avec un Christ vivant sur la terre avaient définitivement pris fin. À ceux qui pensaient pouvoir les continuer, il fallait qu’Il leur adresse de telles paroles. Voilà donc l’explication, et non pas une quelconque seconde ascension privée du Seigneur.
Il est à noter que les femmes de Matthieu 28 représentent également le résidu juif, mais celui qui, selon le caractère de cet évangile, rendra dans les jours à venir hommage au Ressuscité comme leur Messie. C’est pour cela que Matthieu ne mentionne ni l’ascension ni le temps de Son absence.
En rapport avec les fêtes de l’Éternel, il était commandé aux enfants d’Israël de compter cinquante jours depuis la fête de la gerbe des prémices jusqu’à la fête des semaines (Pentecôte), depuis le jour suivant le sabbat jusqu’au jour suivant le septième sabbat, c’est-à-dire notre dimanche, le premier jour de la semaine (Lév. 23:15,16).
Ces cinquante jours se fractionnent donc en quarante jours plus dix jours. Le Seigneur Jésus est resté quarante jours sur la terre en tant que Ressuscité, et pendant dix jours le Seigneur n’était plus là et l’Esprit Saint n’était pas encore venu. C’était un état intermédiaire, et on doit bien le comprendre pour qu’on saisisse, par contraste, ce qu’est l’Assemblée de Dieu, qui n’a débuté qu’avec la descente du Saint Esprit au jour de Pentecôte.
Pendant les quarante jours, le Seigneur Jésus a parlé avec les
disciples de la manière familière bien connue. Ce fait nous réjouit. À cet
égard, le Seigneur ressuscité est bien resté Le Même. Il parle de façon familière avec Ses disciples
. Plus tard nous
voyons la même chose lorsqu’Il s’est adressé du ciel à Saul de Tarse, et lui
demanda : « pourquoi me persécutes-tu ? Et il dit : Qui
es-tu, Seigneur ? Et il [dit] : Je suis Jésus que tu persécutes »
(9:4-5). C’était le Fils de l’homme glorifié dans le ciel, et c’est de là-haut
qu’Il parla avec Saul. Il en fut de même avec Ananias. C’est depuis le ciel que
le Seigneur parla en toute intimité avec Son disciple, et lui dit d’aller dans
la rue appelé la Droite. Le Seigneur sait exactement où nous habitons. D’ailleurs
cette rue à Damas porte le même nom encore aujourd’hui. Elle traverse la ville
d’est en ouest. Saul séjournait là, dans la maison d’un certain Judas, et c’est
là qu’Ananias devait aller. Le Seigneur est donc resté le même quant à Son
intimité envers nous. Souvent nous avons du mal à le croire. Nous pensons que
ça devait être beau de vivre sur la terre en même temps que le Seigneur Jésus ;
c’était bien quelque chose d’extrêmement grand. Mais n’est-ce pas beaucoup plus
grand de parler aujourd’hui avec Lui dans le ciel et d’avoir communion avec Lui
par le Saint Esprit ?
Or ici il parlait sur les choses qui concernent le royaume de Dieu
. Le royaume de Dieu est
un sujet important sur lequel je ne peux donner ici que quelques indications.
Le royaume de Dieu est le domaine sur la terre sur lequel s’étend la domination
du roi actuellement au ciel. Il se trouve là où les choses sont ordonnées selon
les pensées de Dieu du point de vue spirituel. Le royaume de Dieu n’est pas la
même chose que l’« église » ou l’« assemblée » ; car
le mot grec pour « assemblée » — « ekklesia »
— signifie « appelé en dehors », « assemblée ». Ce ne sont
pas seulement quelques croyants qui forment l’Assemblée, mais tous les enfants
de Dieu qui vivent sur la terre. Ils composent ensemble la vraie église.
Or l’église
ou assemblée
de Dieu a pour pensées
fondamentales la communion et l’unité. Mais la pensée du royaume de Dieu
est différente : c’est le gouvernement. Un
commentateur bien apprécié a dit un jour : « À la place du mot ‘royaume’
je vais mettre le mot ‘gouvernement’, et ainsi nous saurons de quoi il s’agit ».
Il se peut que ce soient les mêmes personnes qui forment l’assemblée et le
royaume, ou qui sont dans le royaume. C’était le cas au commencement. Mais la pensée
est toute différente s’il s’agit de gouvernement comme dans le royaume, ou d’unité
comme c’est le cas dans le corps de Christ.
Le royaume de Dieu se trouve aujourd’hui seulement sous forme
cachée. La forme visible du royaume est encore future. Lorsque le Seigneur
reviendra du ciel en puissance et en gloire, Il établira ici de façon visible
le « royaume millénaire »
comme on l’appelle. Ce sera alors le « royaume de Dieu » sous sa
forme visible. Le royaume de Dieu existe déjà aujourd’hui sur la terre, bien
que pas en puissance, mais en secret [ou : en mystère]. Il est
effectivement là ; et tous ceux qui sont nés de nouveau, nés d’eau et d’Esprit,
appartiennent à ce royaume. La pensée du royaume de Dieu
est plus vaste que celle du royaume des cieux
. L’expression « royaume des cieux » désigne
souvent une dispensation ou une époque ou une ère, tandis que le « royaume
de Dieu » est plutôt un concept moral. Comparez Rom. 14:17 :
« Car le royaume de Dieu n’est pas manger et boire, mais justice, et paix,
et joie dans l’Esprit Saint ». Cela fait ressortir que le royaume de Dieu
est un domaine moral où les cœurs se soumettent à Dieu et font ce qu’Il désire.
Le Seigneur Jésus a donc parlé sur des choses qui concernent le royaume de Dieu. Paul l’a également fait, mais nous ne trouvons pas dans les Actes la notion de « royaume des cieux » qui de fait ne figure que dans l’évangile de Matthieu. Après que Christ, le roi, a été rejeté, Paul n’a pas prêché le royaume des cieux, car cela aurait pu être une chose mauvaise pour l’image extérieure de ce royaume. En fait le royaume des cieux est devenu aujourd’hui sous ce point de vue un mélange où les professants authentiques côtoient les contrefaçons. Il est vrai que l’expression « royaume de Dieu » a aussi parfois cette signification ; mais en général le royaume de Dieu et est le domaine sur la terre où Il règne, et où il peut faire valoir Ses droits, et où tout vrai enfant de Dieu Le reconnaît comme son Seigneur.
Pour finir, le Seigneur donne encore un commandement important à Ses disciples. Eux les onze, devaient rester à Jérusalem et y attendre la promesse du Père. Qu’entend-Il par-là ? Il parle de la descente du Saint Esprit en tant que Personne sur la terre. Les disciples ne devaient pas s’éloigner de Jérusalem avant l’accomplissement de la promesse de leur Père céleste. D’ailleurs, nous trouvons des paroles très semblables à la fin de l’évangile de Luc. Luc commence le livre des Actes là où il termine son évangile. Le point de départ dans les Actes est la mort, la résurrection et l’ascension de Christ, ce qui est le point final de l’évangile.
La venue du Saint Esprit est donc si importante que, sans elle, il n’y aurait pas d’Assemblée. Les disciples devaient attendre jusqu’à ce que cet événement se réalise. Cet état dans lequel se trouvaient les disciples à l’époque ne peut plus jamais se reproduire, disons-le nettement. Plus jamais il ne pourra y avoir des gens sur la terre qui doivent prier pour avoir le Saint Esprit ou qui doivent L’attendre, car Il est venu depuis longtemps. Ici dans notre passage, c’était un temps situé juste après que l’œuvre soit accomplie et que le Seigneur soit au ciel, et au cours duquel ils ont attendu la réalisation de la promesse du Père pendant dix jours en tout.
« … Car Jean a
baptisé avec de l’eau
» (1:5) — c’était le baptême de repentance, de tous
ceux qui, confessant leurs péchés, étaient allé vers Jean au Jourdain pour s’y
faire baptiser par lui, — « mais
vous »
(c’est-à-dire : vous les disciples, vous les croyants),
« vous serez baptisés de l’Esprit Saint, dans peu de jours ». Les
disciples ont donc attendu, et ils ont vécu la descente du Saint Esprit le jour
de Pentecôte. Le baptême du Saint Esprit était cependant un événement unique et
ne peut plus jamais être répété, puisque le corps de Christ ne peut pas recommencer
à être de nouveau reconstitué. Les gens qui aujourd’hui naissent de nouveau,
reçoivent aussi le Saint Esprit, et sont scellés par Lui ; mais ce n’est
pas appelé directement un « baptême ».
Il y avait eu un temps déterminé selon les pensées de Dieu auquel Dieu le Fils était venu sur cette terre, et maintenant pareillement il y avait un temps déterminé auquel Dieu le Saint Esprit devait venir sur la terre pour faire Son habitation dans les croyants, et pour les équiper de puissance. De la même manière que le Seigneur Jésus était né à Bethléem en accomplissement des Écritures de l’Ancien Testament, ainsi aussi le Saint Esprit allait venir sur cette terre précisément au jour de la Pentecôte en accomplissement des préfigurations de Lév. 23 — « dans peu de jours ».
Résumons brièvement ce que nous avons considéré jusque-ici :
Le livre des Actes nous montre l’activité de Christ ressuscité qui, depuis le ciel, opère dans les hommes sur la terre, et cela par le moyen du Saint Esprit.
Il a Lui-même toujours possédé le Saint Esprit, y compris en résurrection. C’est une image de ce qui va nous arriver lorsque nous vivrons la résurrection.
Nous avons vu qu’Il s’est présenté vivant avec plusieurs preuves assurées, afin que la foi des disciples soit affermie. Il est un homme vivant, un Christ vivant dans le ciel ; car c’est comme tel qu’Il est monté dans le ciel.
Mais avant de monter au ciel, Il a dit à Ses disciples, que la promesse du Père, le Saint Esprit, viendrait sur eux. Jean baptisait avec de l’eau pour la repentance ; mais c’est de l’Esprit Saint que le Fils de Dieu les baptiserait, en tant qu’homme ressuscité et élevé en haut (Jean 1:33). Ils recevraient de la puissance, et seraient Ses témoins jusqu’au bout de la terre. C’est exactement ce que nous devrions être encore aujourd’hui — des témoins de Sa résurrection dans la puissance du Saint Esprit.
— Actes 1:6-11
C’est un événement extraordinairement grandiose qui est devant nous dans la section suivante : l’ascension de Christ Cependant, immédiatement avant intervient encore un entretien remarquable du Seigneur avec Ses disciples.
« Eux donc étant assemblés, l’interrogèrent, disant : Seigneur, est-ce en ce temps-ci que tu rétablis le royaume pour Israël ? Mais il leur dit : Ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les saisons que le Père a réservés à sa propre autorité ; mais vous recevrez de la puissance, le Saint Esprit venant sur vous ; et vous serez mes témoins à Jérusalem et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’au bout de la terre.
Et ayant dit ces choses, il fut élevé [de la terre], comme ils regardaient, et une nuée le reçut [et l’emporta] de devant leurs yeux. Et comme ils regardaient fixement vers le ciel, tandis qu’il s’en allait, voici, deux hommes en vêtements blancs, se tinrent là à côté d’eux, qui aussi dirent : Hommes galiléens, pourquoi vous tenez-vous ici, regardant vers le ciel ? Ce Jésus, qui a été élevé d’avec vous dans le ciel, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en allant au ciel » (1:6-11).
Nous avons déjà vu que le livre des Actes est un récit inspiré
par Dieu de l’Histoire de l’Église ou Assemblée
primitive
. Jusqu’à aujourd’hui il y a beaucoup d’Histoires de l’Église, et
beaucoup d’écrivains ont cherché à présenter une histoire de l’église
chrétienne, mais celle que nous avons ici est absolument fiable, ayant Dieu Lui-même
pour auteur. Nous avons vu qu’il ne s’agit pas tellement d’une Histoire des apôtres
, mais que c’est plutôt une
description des Actes du Saint Esprit
,
lequel, étant descendu sur la terre au jour de Pentecôte, opère dans des
croyants, des gens comme nous, en vue de la glorification du Seigneur Jésus
dans le ciel. Nous avons rappelé que l’expression « dès le commencement »
de la première épitre de Jean que
nous avons mise en tête de nos considérations sur les Actes mérite une grande
attention. « Vous »,
— c’est
ce que nous avons lu dans l’épître de Jean, « vous »
les enfants de Dieu, « que ce que
vous avez entendu dès le commencement demeure en vous »
(1 Jean 2:24).
Si nous voulons apprendre les pensées de Dieu sur quelque chose, alors nous pouvons, et même devons remonter au commencement de la chose. Si nous voulons savoir ce qu’est l’assemblée de Dieu selon Ses pensées, il ne faut pas regarder à l’image qu’elle offre d’elle-même aujourd’hui, mais nous devons retourner à son commencement tel que le livre des Actes nous le montre. C’est justement ce qui fait la valeur de ce livre.
En un sens le livre des Actes est le
modèle
que Dieu nous montre de Son Assemblée,
de la même manière qu’autrefois Moïse était sur la montagne auprès de Dieu et il
lui fut montré le modèle du tabernacle, et Dieu lui dit : « Prends
garde à faire toutes choses selon le modèle qui t’a été montré sur la montagne »
(Heb. 8:5). Ainsi l’Assemblée a été faite selon un
« modèle » tout à fait précis qui est consigné ici, même si ce n’est
pas d’après la doctrine. La doctrine
sur l’Église, l’Assemblée de Dieu, ne se trouve pas dans le livre des Actes,
mais elle est consignée dans les épîtres de l’apôtre Paul. Mais dans les Actes
nous trouvons l’Histoire
de l’église
chrétienne. Nous y voyons la chose elle-même [et non pas sa doctrine], et c’est
une source d’instruction et de joie de voir comment Dieu a créé les choses à l’origine,
et comment elles ont évolué, comment le témoignage chrétien a été implanté sur
la terre, et comment Dieu a conduit les choses.
Nous pouvons être sûrs qu’en continuant un peu à méditer sur ce livre, nous y trouverons de très très importantes indications pour nous aujourd’hui. Certaines nous feront honte, car nous avons beaucoup perdu de la fraîcheur des premiers chrétiens ; il n’y a aucun doute à cet égard. Si nous voulons voir où nous en sommes, il ne faut pas nous comparer les uns aux autres ou nous comparer à nous-mêmes. C’est justement ce que l’homme aime tellement faire. Il se compare à d’autres ou à lui-même, et du coup il ne se trouve pas si mal que ça. Non, il nous faut nous comparer avec l’état du commencement. C’est pourquoi : « Que ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous ». Le fondement de notre sécurité est de tenir ferme ce que Dieu a dit au commencement.
Le premier chapitre des Actes n’est pas encore proprement un récit sur l’Église, l’Assemblée de Dieu, — tout simplement parce qu’elle n’existait pas encore. Ce n’est qu’au ch. 2 que le Saint-Esprit vient sur la terre, et que par-là la vraie Église, l’Assemblée de Dieu est formée. Pourtant ce ch. 1 que nous avons devant nous est très important, et nous devons le connaître, car il forme en soi une unité et présente une certaine transition, de sorte que cela nous fait mieux saisir l’action de Dieu dans l’Assemblée.
Personne
Nous avons vu ce qu’est le fondement du vrai christianisme : que Christ a souffert, qu’Il est mort sur la croix, qu’Il est ressuscité et qu’Il est monté au ciel. La résurrection du Seigneur est attestée par de multiples preuves assurées, et a été confirmée par des témoins fiables. Avant de les quitter, Il a parlé de la promesse du Père, ce qui se réfère à la descente du Saint-Esprit sur la terre.
Il n’y aurait pas de vrai christianisme, pas d’assemblée de Dieu, si le Saint-Esprit n’était pas venu. S’Il n’était pas venu sur la terre et si les croyants n’avaient pas été baptisés « pour être un seul corps » (1 Cor. 12:13), les croyants seraient seulement un regroupement d’individus, mais il n’y aurait pas de corps de Christ, cet organisme admirable.
Mais j’aimerais d’abord m’arrêter encore sur quelques points pour
lesquels il y a beaucoup d’obscurité, même chez les enfants de Dieu. Soulignons
d’abord que le Saint-Esprit est une personne
de la Déité. Il n’est pas seulement une influence, ou une mesure d’influence,
ou une source de puissance. Le Saint-Esprit est bien cela aussi, mais il est davantage :
Il a la personnalité, Il est une personne de la Déité. Le christianisme est
caractérisé par la pleine révélation de la Déité. Elle n’était pas complètement
dévoilée dans l’Ancien Testament, mais dans le Nouveau Testament nous ne voyons
pas seulement que Dieu est un Dieu unique — Dieu est un
(1 Tim. 2:5) ; il n’y a que ce seul Dieu, non pas cent, ni
non plus trois Dieux — mais qu’Il s’est révélé en trois Personnes : comme Dieu
le Père, comme Dieu le Fils, et comme Dieu le Saint-Esprit. C’est de cette Personne
que nous parlons maintenant, de Dieu le Saint-Esprit. Comme déjà remarqué, Il n’est
pas simplement une puissance divine.
Voici encore un point essentiel : au moment où nous en
sommes de notre étude, l’Esprit n’était « pas encore », selon ce qui
est dit en Jean 7:39 : « … car l’Esprit n’était pas encore ».
Comment faut-il le comprendre ? Est-ce que Dieu le Saint-Esprit, n’existait
pas encore à l’époque où le Seigneur Jésus parlait « des fleuves d’eau
vive » ? Bien sûr qu’il existait. Dieu est toujours Dieu, et a
toujours été Dieu, et Il est à l’origine de tout. Il est seul à ne pas avoir d’origine.
Le Saint-Esprit aussi est absolument Dieu. Mais si l’Écriture Sainte dit que l’Esprit
n’était pas encore, elle nous donne aussitôt l’explication : « parce
que Jésus n’avait pas encore été glorifié ». Cela explique tout. Le
Saint-Esprit n’était pas encore en tant
que
PERSONNE habitant dans des hommes
sur la terre. L’Esprit de Dieu a toujours participé à toutes les œuvres de
Dieu. Déjà dans le premier livre de la Bible, il est écrit « l’Esprit de
Dieu planait sur la face des eaux » (Gen. 1:2). L’Esprit Saint a eu une
part active y compris dans la création.
S’il est dit qu’Il « n’était
pas encore »
, cela ne veut pas dire qu’Il n’était pas encore actif
. Il a toujours été actif. Il était
actif dans les croyants de l’Ancien Testament, et aussi dans les croyants d’aujourd’hui.
Il agit même dans les incrédules, et veut les pousser à la repentance. L’expression
signifie plutôt qu’Il n’habitait pas encore sur la terre en tant que Personne.
Cette explication est à la fois précieuse et simple : Tant que l’œuvre de
la rédemption n’avait pas été accomplie, le Saint-Esprit ne pouvait pas habiter
sur la terre. Quand Christ est venu, Il habita ici-bas — Il « tabernacla »
, selon le sens
de l’expression grecque en Jean 1:14, au milieu de nous. Pendant environ 33 ans
le Fils de Dieu a été ici-bas et habitait, « tabernaclait » au milieu
de nous. Quelle grâce merveilleuse !
Une fois qu’Il est monté au ciel après avoir accompli l’œuvre, Il envoya depuis là-haut la promesse du Père sur les croyants, ce par quoi l’Assemblée, le corps de Christ, a été formée. Depuis ce moment-là le Saint-Esprit habite dans des hommes, — dans l’Assemblée collectivement (1 Cor. 3:17), et individuellement dans chaque croyant (1 Cor. 6:19).
Tu dis : « Je ne le ressens pas ». Moi non plus, d’ailleurs ! Est-ce que tu as déjà ressenti que tes péchés te sont pardonnés ? Ce n’est justement pas une affaire de sentiments, mais de foi qui s’étend vers les choses divines et invisibles et les saisit. Les enfants de Dieu le croient parce que la Parole de Dieu le dit. Nous ne ressentons pas que l’Esprit de Dieu habite en nous, mais nous le savons parce que Dieu nous donne l’assurance dans Sa Parole, que ceux qui non seulement écoutent la Parole de la vérité, l’évangile de leur salut, mais qui aussi le croient, sont scellés par le Saint-Esprit de la promesse (Éph. 1:13). C’est là-dessus que s’appuie la foi, non pas sur des émotions passagères, même si on reconnaît volontiers que le Saint-Esprit suscite dans notre homme intérieur des émotions et des sentiments saints et heureux ; mais c’est autre chose que de s’appuyer là-dessus.
Retenons donc ceci fermement : l’Esprit de Dieu est une Personne de la Déité, et est Dieu Lui-même. Il ne pouvait pas habiter sur la terre tant que Christ n’avait pas opéré la rédemption et l’expiation, et qu’Il n’était pas monté au ciel comme preuve de cela.
1. Il faut encore faire remarquer quelque chose d’important
parce que, même parmi les enfants de Dieu, beaucoup d’obscurité entoure ce
sujet. L’Esprit
de Dieu est souvent
confondu avec des dons
de l’Esprit.
Il y a effectivement des dons de l’Esprit, c’est-à-dire des dons conférés par l’Esprit.
Ces dons servent à édifier l’Assemblée. C’est le Saint-Esprit qui est à l’origine
de ces dons. C’est Lui qui les produit, mais ils ne sont pas la même chose que
l’Esprit Saint Lui-même. Posséder un don de l’Esprit n’est pas posséder l’Esprit
Lui-même. L’Esprit est une Personne, Il est Dieu comme le Père et le Fils.
2. Il y a encore une autre différence : la « vie
nouvelle
»
que nous avons reçue par la nouvelle naissance est bien « esprit »,
mais elle n’est pas « l’Esprit ». L’Esprit de Dieu produit la
nouvelle naissance, de sorte que le Seigneur Jésus parle à Nicodème de naître d’« eau
et d’Esprit » (Jean 3:5). Ensuite Il ajoute : « il vous faut être
nés de nouveau » (Jean 3:7). Cela nous concerne tous également aujourd’hui.
Celui qui n’est pas encore né de nouveau, celui qui n’a pas de jour de
naissance spirituelle, celui-là va droit à la perdition éternelle s’il reste
dans cet état. C’est pour cela que le Seigneur Jésus dit : « Il vous faut
(être né de nouveau) — et non pas
« vous pouvez réfléchir si vous voulez ou pas (naître de nouveau) » ;
non — « il vous faut
être nés de
nouveau ». Ensuite Il explique ce que signifie être « né d’eau et d’esprit »
: l’Esprit
de Dieu se sert de la Parole de Dieu — symbolisée par l’eau — pour produire par
elle la conversion afin que l’homme se repente devant Dieu, qu’il soit brisé
devant Lui, qu’il confesse ses péchés, et qu’il soit amené à la foi au
Rédempteur.
Cette nouveauté de naissance et de vie n’émane jamais de l’homme, mais c’est le Saint-Esprit qui la produit. Il veut la produire chez chacun. « Le vent souffle où il veut », dit le Seigneur Jésus en Jean 3:8 (le même mot en grec signifie à la fois « vent » et « esprit »). Il veut atteindre les hommes partout et en tout temps. Faisons attention : Personne n’est un enfant de Dieu par naissance naturelle. Tu dis peut-être que tes parents ont été très pieux, qu’ils sont toujours allés à l’église. Il est très précieux d’avoir de tels parents, mais ce n’est pas cela qui te fait hériter de la relation d’enfant de Dieu.
Il est impossible d’hériter de la nouvelle vie. Tu dois toi-même
passer par la nouvelle naissance. Par la naissance naturelle, on devient enfant
de parents humains, et pareillement par la nouvelle naissance on devient enfant
de Dieu. On le devient
, on ne l’est
pas a priori.
Ce qui vient d’être dit avait pour but de montrer clairement que la nouvelle naissance est produite par l’Esprit, mais qu’elle n’est pas elle-même l’Esprit. Il faut bien faire la distinction.
3. Encore une troisième chose en rapport
avec la question de savoir ce que l’Esprit n’est pas : Il n’est pas la vie de résurrection
. Ici en Actes 1,
peu de jours s’étaient passés depuis que le Seigneur Jésus avait insufflé Sa
respiration dans les disciples dans la chambre haute. Il est dit alors :
« Et ayant dit cela, il souffla en eux, et leur dit : Recevez [l’]Esprit
Saint ». (Jean 20:22). Beaucoup pensent que c’est alors que les disciples
ont reçu l’Esprit de Dieu. Non, car avant Actes 2, l’Esprit de Dieu n’était pas
encore comme Personne sur la terre. Le Seigneur Jésus avait insufflé à Ses
disciples Sa vie en résurrection
, et
les avait ainsi placé de l’autre côté de la mort, et de toute la puissance de
la mort. Il leur donna Sa propre vie, la vie en résurrection, et dit :
« Recevez l’Esprit Saint ». Mais pourquoi l’appelle-t-Il « l’Esprit
Saint » si ce n’était quand même pas la Personne elle-même ? La
raison en est que, dans la nouvelle vie, la vie de résurrection du Seigneur que
possède le vrai chrétien, c’est le Saint-Esprit qui est la puissance qui opère
tout, de sorte que cette vie est caractérisée par l’Esprit de Dieu. C’est dans
cette mesure que s’applique la Parole du Seigneur : « Ce qui est né
de l’Esprit est Esprit » (Jean 3:6).
Voilà quelques pensées pour montrer ce que le Saint-Esprit n’est pas
, afin de voir d’autant plus
clairement ce qu’Il est
. Il n’est pas
seulement une influence — bien qu’il en exerce une — mais Il est une personne.
C’est justement dans le livre des Actes que nous voyons le Saint-Esprit en train de parler
à des personnes, à Ses
serviteurs. On voit qu’Ananias et Sapphira ont menti
au Saint-Esprit (5:3). On ne peut pas mentir à une influence,
mais seulement à une personne. Nous retrouverons ces choses dont nous avons
parlé au cours de notre méditation du livre des Actes — de manière non pas
doctrinale, mais historique, pratique et concrète.
Nous avons déjà été occupés de l’importance extraordinaire du fait que le Seigneur Jésus est resté Le Même dans la résurrection. Il n’a pas changé. Certes Il a eu un corps nouveau, ou encore mieux, un corps changé ; mais Il était Lui-même et est Le Même. Plusieurs prétendent qu’en résurrection Il a pris un « corps astral ». Mais pourquoi faut-il une telle idée ? Ce sont des inventions de l’esprit humain. C’est sans valeur de faire des déductions au sujet de Dieu et des choses de Dieu par notre intelligence. C’est toujours dangereux et cela nous mène facilement à l’erreur. En tant que ressuscité, le Seigneur Jésus n’avait pas de « corps astral » ou de « corps de lumière », mais il avait un corps en chair en os.
Luc raconte dans son évangile (Luc 24:39,41-43) qu’au jour de Sa
résurrection le Seigneur Jésus a dit : « Voyez mes mains et mes pieds ;
— que c’est moi-même : touchez-moi, et voyez ; car un esprit n’a pas de la chair et des os
, comme vous
voyez que j’ai ». Comme ils ne voulaient toujours pas croire, Il continue :
« Avez-vous ici quelque chose à manger ? Et ils lui donnèrent un
morceau de poisson cuit et [quelque peu] d’un rayon de miel ; et l’ayant
pris, il en mangea devant eux ». Il n’était
pas obligé
de manger ; mais s’Il voulait, Il pouvait
manger. Ne devait-Il pas faire cela, s’Il voulait justement
leur montrer qu’Il était Lui-Même Celui qui parlait auparavant avec eux ? Le
Seigneur Jésus possédait un corps de résurrection, avec lequel Il pouvait
passer à travers des portes fermées (fermées par crainte des Juifs ; Jean
20:19). Nous ne pouvons pas dire grand-chose sur ce corps de résurrection, car
qu’en comprenons-nous ? Dieu nous a donné quelques indications. Restons-en
là, sans aller au-delà. Mais nous pouvons affirmer avec admiration qu’Il avait
un corps qu’on pouvait toucher, et avec lequel Il pouvait traverser des portes
fermées. Jean, ce disciple aimé du Seigneur a écrit au début de sa première
épître (1:1) : « ce que nos mains ont
touché
».
On pouvait le toucher dans Son corps de résurrection comme auparavant. Il était et il est resté un homme, tout en étant toujours Dieu en même temps. Est-ce que tu peux le comprendre ? Nous ne le comprendrons jamais. C’est exclusivement un sujet de foi.
Nous chantons ainsi dans un cantique :
Personne ne peut saisir cette merveille,
Aucun ange ne peut la comprendre,
La foi regarde et adore,
Elle admire ce qui est arrivé.
Que notre louange monte vers toi,
Car à Toi, Seigneur de gloire,
Soient bénédiction, honneur et gloire.
Il s’agissait d’une période transitoire
,
et ce qui y est précieux c’est que le Seigneur Jésus, avant la venue de l’Esprit
sur la terre, a séjourné encore quarante jours sur la terre, et a rencontré Ses
disciples en différentes occasions, et a parlé avec eux.
« Eux donc étant assemblés, l’interrogèrent… » (1:6). Combien c’est touchant ! Cela nous montre
que les relations entre le Seigneur Jésus et Ses disciples n’étaient pas changées.
Il parla
avec eux, et eux eurent le
droit de l’interroger
. Une petite remarque
pratique, ici : C’est toujours pour notre bénédiction quand nous avons de
vraies questions, et quand l’Esprit de Dieu peut susciter des questions en
nous. Il y a des chrétiens qui n’ont guère de questions. Cela montre qu’ils ne
s’occupent pas beaucoup de l’Écriture. Celui qui s’occupe de la Parole de Dieu a
forcément des questions. Nous comprenons tous très peu de la Parole de Dieu, et
plus on la creuse, plus on voit combien tout est grand et combien peu on la
saisit. C’est cela qui doit
faire monter
des questions en nous.
Les disciples avaient des questions, et ils avaient la liberté de les poser. Dans son corps de résurrection, le Seigneur Jésus n’a pas été continuellement avec eux, mais Il s’est fait reconnaître par eux de temps en temps. C’est lors d’une de ces occasions qu’ils L’ont interrogé. Nous, les frères, les chrétiens, sommes facilement enclins à sourire des questions d’apparence un peu simpliste. Ce n’est pas bien. Gardons-nous de considérer quelqu’un qui pose une question avec pitié et avec le sourire ! Si la question est sincère, c’est le résultat de l’activité de l’Esprit. Si nous sommes honnêtes et admettons ne pas comprendre quelque chose, nous avons déjà beaucoup gagné. Nous n’avons pas le droit de partir de la position consistant à dire : je sais tout, je n’ai pas besoin de poser des questions. Sinon nous deviendrons tellement ignorants, nous resterons tellement sans intelligence, comme nous le sommes déjà, et nous n’allons jamais apprendre grand-chose. Avouons plutôt que nous avons, çà et là, des lacunes, peut-être même de grandes lacunes. Si nous y réfléchissons un peu, nous découvrirons beaucoup de lacunes chez nous. Mais le peu que nous comprenons va nous rendre heureux outre mesure.
« Seigneur, est-ce en ce temps-ci que tu rétablis le royaume pour Israël ? »
Cette question ne témoigne pas d’une grande intelligence de ce que le Maître leur avait dit jusque-là. Il leur avait pourtant parlé du royaume de Dieu qui allait être maintenant établi sur la terre, certes pas encore en puissance et en gloire, mais sous forme cachée, spirituelle. Néanmoins ils questionnent ; et c’est très bien.
Lorsque quelqu’un nous pose une question, ou lorsque nous étudions ensemble la Parole, et que quelqu’un pose une question, ne passons jamais outre même si la question est d’apparence simpliste. Le Seigneur Jésus ne le faisait pas non plus. Un commentateur très apprécié a dit un jour : « La valeur ne se trouve pas tellement dans la question posée, mais dans la réponse que donne le Seigneur Jésus ». La réponse du Seigneur dans le cas présent est justement riche d’enseignements, y compris pour nous aujourd’hui.
Si nous connaissons quelque peu la vie de notre Seigneur Jésus telle que les évangiles nous la dépeignent, nous savons que les disciples ne L’ont pratiquement jamais compris. Lorsqu’il leur demanda : « Avez-vous compris toutes ces choses ? » ils ont l’audace de répondre : « Oui, Seigneur » (Matt.13:51), tellement ils étaient assez convaincus de leur intelligence ; et dans Sa grâce Il les laisse avec leur conviction. Il ne leur dit pas : « vous n’avez rien compris ». Il aurait pu tout à fait le leur dire, car c’était la vérité. Il y a une personne sur la terre qui un jour L’a vraiment compris. Ce n’était pas un apôtre éminent, mais une femme simple, Marie de Béthanie. Elle était entrée dans Ses pensées, lorsqu’Il parlait de Sa mort. Alors elle L’oignit au moment opportun pour Sa sépulture. Hormis ce cas nous n’entendons guère parler de quelqu’un qui soit entré dans les pensées de Son cœur.
La question des disciples révèle qu’ils étaient toujours occupés
dans leur esprit par le royaume de Dieu visible
en Israël. Leurs cœurs restaient juifs. Il est évident que, dans ce passage, il
n’est pas question de la forme chrétienne du royaume dans lequel les croyants
sont placés par la puissance de l’Esprit. Les disciples désiraient bien plutôt plus
voir le royaume visible
rapidement
établi.
J’aimerais faire un petit parallèle avec le temps actuel. Nous connaissons beaucoup d’enfants de Dieu qui s’occupent beaucoup d’Israël, et de préférence de l’Israël d’aujourd’hui. Ils n’ont tout simplement pas encore compris qu’Israël en tant que peuple de Dieu est, pour le moment, mis de côté, et qu’il est écrit sur eux : « Lo-Ammi », « pas mon peuple » (Osée 1:9). Plusieurs sont de l’avis qu’à présent Israël occupe une place prioritaire dans l’annonce de l’Évangile ; d’autres pensent qu’il faut leur prêcher non pas un Christ crucifié, mais l’Ancien Testament. Toutes ces idées se font entendre de nos jours, mais elles sont fausses ; car il n’y a qu’un seul chemin qui mène à Dieu, et ce chemin c’est Christ.
Il y en a beaucoup qui attendent encore un salut venant des Juifs, mais en réalité il y a longtemps que le salut venant des Juifs est arrivé : c’était le Seigneur Jésus. Il est le salut de Dieu et, selon la chair, il est venu des Juifs. Pourtant Israël l’a rejeté, et ne Le reverra qu’en jugement, pas avant. Plusieurs enfants de Dieu n’ont pas des vues claires sur ce sujet, et se passionnent pour Israël dans sa forme actuelle. On organise de grands voyages en Israël, avec visite de kibboutz ; on met en route de grandes collectes, etc. Mais tout ceci est très malsain ; car on oublie que ce peuple persiste dans l’incrédulité, et rejette comme auparavant le Seigneur Jésus en tant que Seigneur et Christ.
Israël va encore devoir traverser des temps très solennels, le temps de la détresse de Jacob. Si donc Israël, en tant que peuple, est maintenu, c’est parce que Dieu veut les amener en jugement dans leur propre pays, là où ils ont mis en croix le Seigneur de gloire. Ils ont dit : « Que son sang soit sur nous et sur nos enfants ! » (Matt. 27:25), et c’est justement ce qui est arrivé, et qui arrivera encore. Nous qui sommes issus de peuples païens, sommes également co-responsables, car les Romains ont pris part à la crucifixion. Nous ne voulons jeter la pierre à personne, mais nous voulons laisser les choses où Dieu les a placées.
Revenons à la question : « Est-ce en ce temps-ci que
tu rétablis le royaume pour Israël ? ». Les disciples avaient des attentes
prématurées quant au royaume en gloire, et le Seigneur doit les corriger. On
trouve la même chose en Luc 19:11 : « Et comme ils entendaient ces choses,
il ajouta et [leur] dit une parabole, parce qu’il était près de Jérusalem, et
qu’ils pensaient
que le royaume de
Dieu allait immédiatement
paraître ».
Alors juste après, vient la parabole de l’homme noble qui s’en va dans un pays
éloigné pour recevoir un royaume. Les disciples ont dû de nouveau penser que le
royaume de Dieu allait bientôt paraître. Ils n’avaient pas compris que le
Seigneur leur disait : « Ils vont me tuer et m’attacher à la croix.
Mon royaume viendra bien, mais pas maintenant
».
À Pilate aussi, Il avait dit : « Maintenant
mon royaume n’est pas d’ici… Tu le dis que moi je suis roi » (Jean 18:36-37).
Le Seigneur Jésus n’avait pas dit qu’il n’y aurait pas de royaume visible sur
la terre, ou que Lui n’en aurait aucun ici-bas, mais que maintenant
Son royaume n’était pas de ce monde.
En Actes 3 Pierre annonce aux Juifs qu’il y aura des « temps du rétablissement de toutes choses
»
(3:21). Le temps viendra où Il remettra en ordre toutes choses dans le ciel et
sur la terre, mais c’est encore futur. Le royaume sera
rétabli pour Israël, mais il n’est pas révélé quand
ce sera. Il voulait d’abord créer
quelque chose de nouveau. Il voulait fonder l’Assemblée, l’Église de Dieu, qui
a une vocation et des bénédictions bien supérieures à celles d’Israël.
Il y a encore un autre passage, tiré du prophète Ésaïe (27:6), qu’il ne faudrait pas oublier dans ce contexte : « Dorénavant Jacob prendra racine, Israël fleurira et poussera, et remplira de fruits la face du monde ».
Ce n’est pas une Parole pour le
temps présent, même si on peut déjà acheter dans les magasins des fruits
délicieux en provenance d’Israël. Ici le Seigneur parle bien plutôt du royaume
de jours futurs. C’est pourquoi dans notre passage de Actes (1:7), Il dit
aussi : « Ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les
saisons que le Père a réservés à sa propre autorité ».
Remarquons bien encore une fois que le Seigneur ne dit pas qu’Il ne va pas du
tout rétablir le royaume à Israël. Israël a
une espérance, mais uniquement parce que Christ est mort aussi pour ce peuple, et
qu’Il est la « racine de David » (Apoc.22:16). Mais ce n’était pas leur
affaire maintenant à eux de déterminer les temps — cela signifie des époques — ou
des saisons — c’est-à-dire des moments précis — dans l’histoire des voies de
Dieu avec les hommes. Le Père les a réservés à Sa propre autorité.
Le Seigneur exprime une pensée similaire en Marc 13:32 — un passage parfois interprété de travers — : « Mais quant à ce jour-là, ou à l’heure, personne n’en a connaissance, pas même les anges qui sont dans le ciel, ni même le Fils, mais le Père ». On a conclu de ce passage que le Seigneur Jésus n’aurait pas su comment les choses allaient évoluer, ni quand seraient les dates précises où interviendraient les nouvelles manières d’agir de Dieu envers Israël.
Ce n’est certainement pas le sens de Ses paroles. Le Seigneur
Jésus est Dieu, le Fils, et Il sait absolument toutes choses, comme Dieu également
est omniscient. Or justement dans l’évangile de Marc, le Seigneur Jésus se
présente comme serviteur, et comme homme dépendant il dit : « Seul
mon Père connaît ces dates ou saisons ; ni les anges ni le Fils n’en a
connaissance ». Ici il ne s’agit pas ici de savoir si Lui, en tant que
Dieu, les connaît ou ne les connaît pas. Mais en tant qu’homme parfaitement
dépendant, Il remet tout cela à Son Père, qui Lui avait dit par la bouche du prophète :
« Assieds-toi à ma droite, jusqu’à
ce que je mette tes ennemis
pour le marchepied de tes pieds » (Ps.
110:1). Le Fils de Dieu a pris si parfaitement dans Sa grâce cette place de
serviteur, qu’en rapport avec les événements futurs, Il n’est pas allé au-delà
de ce que Son Père Lui avait communiqué. Si Son Père n’avait rien dit sur le
jour ou l’heure, alors il l’acceptait et attendait que Son Père réalise tout ce
qu’Il avait dit au sujet du Fils.
Le verset dans notre passage et celui de Marc 13:32, nous montrent que nous ne devons pas et ne pouvons pas faire des calculs de dates concernant la venue du Seigneur Jésus. Nous pouvons être sûrs d’une chose, à savoir que tous ces calculs sont faux. Autour de l’année 1000 on avait pensé que Christ viendrait. Or, celui qui connaît l’histoire sait que tout le monde chrétien a cessé alors de travailler et qu’il y a eu un grand désordre.
Nous ne pouvons pas calculer des temps que le Père a réservés à
sa propre autorité. Nous devions également nous garder de penser que le
Seigneur devait venir seulement en l’an 2000. L’homme aime calculer avec des nombres
ronds. Non, le Seigneur peut venir à chaque instant. Il n’y a aucun événement
historique qui doive s’accomplir au préalable. Il a dit : « Je viens bientôt
» (Apoc. 22:20). L’enlèvement
de l’Église n’est pas relié à des saisons ou dates.
Il en va tout autrement en ce qui concerne la venue du Seigneur Jésus en jugement et pour établir Son royaume sur la terre. Des moments précis sont alors fixés. Par exemple, le figuier — Israël — doit d’abord bourgeonner. L’Écriture dit aussi que, pour le monde, le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit (1 Thess. 5:2). Un voleur vient de façon surprenante et inattendue. Le Fils de l’homme viendra à une heure à laquelle Il ne sera pas attendu.
« Mais vous recevrez
de la puissance »
.
Avec ce « mais » le Seigneur établit un contraste. Les
disciples étaient occupés d’Israël
et
du royaume terrestre, mais ici Il esquisse de manière magistrale et en peu de
mots la position des vrais chrétiens
dans le temps intermédiaire avant Sa venue. « Mais vous recevrez de la
puissance, le Saint Esprit venant sur vous ; et vous serez mes témoins à
Jérusalem et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’au bout de la terre »
(1:8). Voilà donc la caractéristique de notre position actuelle comme chrétiens
sur la terre. Le Saint-Esprit viendrait — ce que nous trouvons en Actes 2 — et
serait une source de puissance pour les Siens.
Faisons ici encore une remarque importante. Avant que le Seigneur
Jésus donne de la puissance
aux
disciples par l’envoi de l’Esprit de la part du Père, Il leur a donné une intelligence
intérieure. On a déjà remarqué
qu’ils avaient reçu la vie de résurrection du Seigneur Jésus. L’expression
imagée en avait été que Lui, « l’Esprit vivifiant » (1 Cor.15:45), avait
« soufflé en eux », et qu’Il leur avait donné une vie pour l’éternité,
bien qu’ils possédassent déjà la vie divine auparavant. Ce sont des nuances
dans lesquelles nous ne voulons pas entrer davantage maintenant. Mais ils ne possédaient
pas encore de la puissance. C’est typique des voies de Dieu. Son œuvre va
toujours dans ce sens : Il veut d’abord nous conférer de l’intelligence
pour nous-mêmes, avant de nous donner de la puissance pour d’autres. C’est un
principe de Dieu. D’abord Il nous donne de la lumière et la vie nouvelle, à laquelle
se rattache toujours du discernement quant aux pensées de Dieu. On peut dire qu’à
la vie nouvelle se rattache une certaine compréhension, une intelligence
spirituelle — si je peux l’exprimer de cette manière.
Ses disciples seraient Ses
témoins
. Ces mots expliquent aussi notre position avec une précision divine
et une grâce inexprimable. Posons-nous tous une fois la question de savoir si
nous répondons convenablement à l’appel du Seigneur à être ses témoins. Christ
n’est plus sur cette terre. Il a été rejeté et est monté au ciel, mais nous
sommes ici, et Il voudrait que, pendant le temps de Son rejet, nous soyons Ses
témoins en paroles et en actes. Mais sans posséder le Saint Esprit, nous ne
serions pas en mesure d’être des témoins.
Nous voyons alors que les disciples ont attendu dans la chambre haute durant les dix jours qui se sont écoulés jusqu’à la venue du Saint Esprit. Ils n’avaient encore aucune puissance pour agir à l’extérieur. C’était une bonne chose d’attendre. Mais nous, nous pouvons savoir que nous avons reçu le Saint Esprit si nous croyons en Christ et en Son œuvre accomplie. La Parole de Dieu désigne la réception du Saint Esprit par l’expression « sceau [scellement] du Saint Esprit » (Éph. 1:13) ou « onction de la part du Saint » (1 Jean 2:20). Celui qui s’appuie par la foi sur l’œuvre de Golgotha reçoit l’Esprit de Dieu comme sceau et arrhes.
L’habitation de l’Esprit de Dieu en nous apporte des résultats multiples. Elle nous donne la capacité de nous aimer les uns les autres. Elle nous confère la puissance qui nous rend capables de marcher comme témoins. L’Esprit de Dieu nous rend conscients que nous sommes enfants de Dieu (Rom. 8:16). Sans l’Esprit de Dieu, nous n’aurions ni la conscience d’être enfants de Dieu ni la paix avec Dieu. Sans Lui nous ne pourrions pas « prier par le Saint Esprit » (Jude 20) ni « adorer en Esprit et en vérité » (Jean 4:23). Tout ceci se trouve dans le livre des Actes, non pas de façon doctrinale, mais en pratique. C’est ce qui donne une telle valeur à ce livre.
Encore une fois posons-nous cette question : sommes-nous des témoins pour notre Seigneur rejeté ou avons-nous honte du Seigneur Jésus ? Peut-être es-tu un ou une disciple du Seigneur, mais en secret par crainte des hommes (Jean 19:38) ? Le Seigneur Jésus voudrait que nous Le confessions dans la puissance de l’Esprit. Cela suscitera de l’inimitié, mais cela rend heureux. « Car du cœur on croit à justice, et de la bouche on fait confession à salut » (Rom. 10:10).
Mes chers jeunes amis qui allez encore à l’école ou êtes en formation : confessez le Seigneur Jésus là où vous êtes ! Cela vous donnera du courage, de la force et aussi de la joie, et cela vous gardera de dangers innombrables. D’ailleurs on n’est jamais plus heureux que quand on a confessé le Seigneur Jésus et qu’on est rendu digne de souffrir un peu pour Lui. Voulons-nous laisser passer ce privilège ?
Par où les disciples devaient-ils commencer le témoignage ?
« … à Jérusalem
et dans toute la
Judée
et la Samarie
, et jusqu’au bout de
la terre
» (1:8b). En Luc 24:47 le Seigneur Jésus dit des paroles très
semblables à celles-ci : « … à toutes les nations, en commençant par Jérusalem
». Aux
yeux de Dieu Jérusalem était la ville la plus coupable sur toute la terre. C’est
là que son Fils a été crucifié. N’est-ce pas une expression de la grâce divine
que ce soit justement dans cette ville qu’ils devaient commencer à annoncer l’évangile
du pardon des péchés ? Ils devaient commencer à Jérusalem, et non pas au
pôle nord. Mais ensuite ils devaient aller en Judée, aux environs de Jérusalem.
Ensuite en Samarie. La Samarie était un peuple mélangé, comprenant des éléments
juifs et païens. Les Juifs se tenaient à l’écart de la Samarie comme étant un lieu
impur pour eux. Mais là aussi ils devaient annoncer l’évangile et être Ses
témoins. Finalement ils devaient aller jusqu’au bout du monde. La mission chrétienne
n’est pas limitée à Israël, mais elle s’adresse à tous les hommes.
Voilà la portée précieuse de l’évangile selon les pensées de Dieu.
Arrivés ici, peut-être est-il utile de caractériser brièvement ici ce merveilleux évangile de Dieu, et plus précisément sa source, sa puissance, son fondement, son contenu et son résultat final :
La SOURCE de l’évangile est la
grâce de Dieu,
La PUISSANCE de l’évangile est le Saint Esprit,
Le FONDEMENT de l’évangile est la croix de Christ,
Le CONTENU de l’évangile est
Christ, la vie éternelle,
Le BUT de l’évangile est d’être
auprès de Christ dans la gloire
.
C’est un message béni que nous pouvons annoncer aujourd’hui.
Encore en ce jour l’évangile s’adresse à tout homme, à toi aussi, et il t’invite
avec amour. Viens au Sauveur ! Sois assez honnête pour avouer que tu ne
peux pas te gagner le ciel par toi-même. Le Seigneur Jésus donne la vie
gratuitement. Il offre le bonheur éternel à celui qui vient à Lui avec ses
péchés, qui confesse être un pécheur perdu, et qui met sa confiance en Lui.
Jamais tu ne parviendras au ciel sans connaître le Seigneur Jésus et sans L’avoir
accepté par la foi. Beaucoup d’hommes parlent du « bon » Dieu dans le
sens d’un Dieu gentil, mais il n’y a pas de Dieu gentil, ni de gentil Sauveur.
Nous ne trouvons pas de telles expressions dans l’Écriture sainte. Dieu est amour
et Dieu est lumière
. Mais l’expression « bon »
Dieu au sens de Dieu gentil est une invention des hommes.
Dieu est juste et Il a tout fait payer par Son Fils à la croix, qui y a été également pour toi. Tu peux venir au Dieu d’amour. Il voudrait te rendre infiniment heureux, comme tout enfant de Dieu l’est déjà maintenant. N’aimerais-tu pas venir ? Mais tu ne peux pas venir à Lui autrement qu’en passant par Christ, le crucifié.
« Et ayant dit ces choses, il fut élevé [de la terre], comme ils regardaient, et une nuée le reçut [et l’emporta] de devant leurs yeux » (1:9).
Note Bibliquest : le mot allemand pour « nuée » est le même que pour nuage.
Évènement merveilleux, sur lequel nous ne saurions assez nous
arrêter ! Il venait juste de parler avec eux, et Le voilà élevé d’un coup,
toujours plus haut, jusqu’à ce qu’un nuage Le cache à leurs yeux. Ce qui est
dit ici est très significatif : « comme
ils regardaient »
. Je crois que cette manière de s’exprimer justifie la
pensée que le Seigneur Jésus n’a pas disparu de devant leurs yeux comme un
éclair. Il semble qu’Il ait été élevé lentement, car ils ont pu Le regarder.
Dans l’Ancien Testament nous avons des événements similaires. Élie
est monté au ciel dans un tourbillon (2 Rois 2:11), et Élisée, son successeur comme
prophète l’a vu et s’est écrié : « Mon père ! Mon père !
Char d’Israël et sa cavalerie ! » (2 Rois 2:12). Élisée a donc vu la
scène. Élie lui avait bien dit : « Si tu me vois
[quand je serai] enlevé d’avec toi, il en sera ainsi pour toi ».
Élie est monté au ciel dans un char de feu (le feu est un symbole de jugement).
Ce prophète avait effectivement un caractère de juge.
Quant à Hénoc, ce fut différent. Nous lisons de lui : « …
et il ne fut plus, car Dieu le prit » (Gen.5:24). Après qu’il ait marché
avec Dieu pendant trois cent ans, Dieu le pris auprès de Lui sans qu’il ait à
passer par l’humiliation de la mort. Ce n’est que dans le Nouveau Testament qu’il
est dit qu’Énoch a été enlevé
(Héb.11:5). Nous ne le lisons pas dans l’Ancien Testament.
Avec le Seigneur tout cela s’est passé autrement. Il était mort et était sorti du tombeau avec un corps de résurrection, et, après L’avoir touché et parlé avec Lui, les disciples L’ont regardé en train d’être élevé au ciel. Nous pouvons bien imaginer que les yeux du Sauveur ont reposé en amour sur les disciples qu’Il laissait derrière Lui. En Luc 24:50 nous lisons qu’Il leva Ses mains en haut et les bénit. Tandis qu’Il se séparait d’eux en les bénissant, ils ont vu encore une fois les mains percées par les clous qui l’attachaient à la croix.
Dans l’Ancien Testament, Aaron devait bénir le peuple Israël (Nomb. 6:22-27). Il devait également étendre ses mains sur eux (Lév. 9:22). Mais les mains d’Aaron n’étaient pas des mains percées, car il n’était pas mort pour le peuple de Dieu, comme le Seigneur Jésus.
« … et une nuée le reçut et l’emporta de devant leurs yeux » (1:9b).
Je suis certain que ce nuage n’était pas un nuage ordinaire de brume,
ce n’était pas un phénomène météorologique, mais c’était la nuée de la gloire
de Dieu. C’était la même nuée qui les avaient couvert sur la montagne de la
transfiguration, cette nuée lumineuse dont nous lisons que Lui et les deux
hommes y entrèrent (Luc 9:34). C’était la nuée de la présence de Dieu, qui
avait jadis rempli le temple de Salomon (1 Rois 8:10). Cette nuée qui parle de
la présence de Dieu, L’emporta de devant leurs yeux. Cette pensée nous réjouit.
En Hébreux 2 nous lisons qu’Il est maintenant couronné de gloire et d’honneur (Héb.
2:9). Dieu a salué
Celui qui, une
fois l’œuvre accomplie, est retourné dans la gloire vers Son Père. C’est ce que
nous lisons en Héb. 5:10 : « … étant salué par Dieu souverain sacrificateur
selon l’ordre de Melchisédec ». Il lui a dit : « Assieds-toi à
ma droite » (Héb.1:13). Où Christ est-Il maintenant ? — Il est assis
à la droite de Dieu en tant qu’homme glorifié, et Il est depuis là-haut le
point de départ de toute bénédiction pour nous sur la terre. C’est justement ce
que nous montre le livre des Actes.
« Et comme ils regardaient fixement vers le ciel, tandis qu’il s’en allait… » (1:10).
Nous pouvons nous l’imaginer de façon vivante : ils regardaient fixement vers le ciel. Quel spectacle impressionnant ce dut être pour eux de voir leur Seigneur monter au ciel ! Mais aussi combien solennel ! Leur maître sorti de la mort leur était revenu ; ils avaient pu passer encore quarante jours avec Lui ici ou là, et maintenant Il les quittait de nouveau et disparaissait dans le ciel. Étaient-ils tristes ? Oh, non, « et eux, lui ayant rendu hommage, s’en retournèrent à Jérusalem avec une grande joie. Et ils étaient continuellement dans le temple, louant et bénissant Dieu » (Luc 24:52-53).
Un vrai homme est monté au ciel. Tu te demandes si je le crois vraiment. Évidemment que je le crois. Vois-tu, si je ne le croyais pas, je pourrais mettre la Bible entière de côté. Alors j’aimerais savoir en quoi donc toi, tu crois. Parce que si Christ n’est pas monté au ciel, toi non plus, tu n’y iras jamais, tu peux en être certain. Le ciel n’a jamais été un endroit pour des hommes, et il n’y en avait encore jamais eu. Ce n’est que depuis que Christ y est, qu’il y a un homme là.
Il y a quelques années, l’homme a réussi à conquérir la lune ; c’est un exploit humain sans pareil. Pour pouvoir marcher sur la lune, il fallait une combinaison spatiale munie d’un épais blindage et pressurisée, avec un appareil respiratoire et une protection contre les radiations, etc. C’était un problème extraordinairement complexe que l’homme a eu à surmonter. Mais si l’homme naturel a besoin d’un tel blindage protecteur pour pouvoir faire quelques pas sur la lune, alors laisse-moi te demander, toi qui n’es pas encore sauvé, qu’est-ce que tu voudrais faire au ciel dans la sainte présence de Dieu sans avoir revêtu Christ !
Que Christ soit au ciel, est la preuve que les enfants de Dieu peuvent aussi y parvenir. Nous n’avons pas besoin de combinaison spatiale ; il nous faut juste avoir revêtu Christ — et cela a lieu lors de la conversion.
« Et comme ils regardaient fixement vers le ciel, tandis qu’il s’en allait
… » (1:10).
J’ai déjà fait remarquer que le Saint Esprit utilise bon nombre d’expressions
précieuses pour décrire l’ascension du Seigneur Jésus. Ici c’est :
« tandis qu’il s’en allait ».
Mais alors la nuée L’emporta de devant leurs yeux : la nuée a empêché les disciples de voir Christ glorifié. Plus tard, Étienne « vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu » (7:55). Saul de Tarse aussi a vu le Seigneur glorifié (ch. 9). Mais ici il n’est rien dit de pareil.
« Et comme ils regardaient fixement vers le ciel, tandis qu’il s’en allait, voici, deux hommes en vêtements blancs, se tinrent là à côté d’eux » (1:10).
Ce regard vers un Christ monté au ciel devrait aussi toujours nous caractériser. Malheureusement nous chrétiens, nous regardons beaucoup trop vers la terre. Nos maisons, notre profession, nos intérêts terrestres sont des choses en partie nécessaires. Mais parfois nous aimerions amener cela à un certain niveau, nous voudrions aller de l’avant et endosser une position la plus élevée possible, nous aimerions gagner beaucoup d’argent ! Le danger pour nous chrétiens est qu’avec tout cela, nous ne regardions plus qu’à la terre. Mais Dieu voudrait que nous portions nos regards en haut, comme les disciples qui fixaient leurs regards vers le ciel. C’est vers là que devraient être dirigés nos regards à nous chrétiens, ce qui malheureusement n’est pas toujours le cas. Je suis convaincu, que souvent notre regard n’est pas ainsi dirigé parce qu’il y a chez nous trop de pensées terrestres ; c’est de là aussi qu’il résulte malheureusement beaucoup de querelles et de disputes et de manque de paix. Cela ne peut pas arriver et n’arrivera pas si nous regardons en haut vers le ciel dans l’espérance que le Seigneur revient bientôt et si nous L’attendons vraiment. En effet, c’est à notre profonde honte si nous n’avons pas un regard de foi qui monte vers Celui qui nous aime de manière si inexprimable.
Les disciples regardent fixement vers le ciel et, en quelque sorte, le Seigneur Jésus ne peut pas, pour ainsi dire, faire autrement que de leur donner aussitôt une réponse ; et celle-ci est très précieuse.
« Voici, deux hommes en vêtements blancs, se tinrent là à côté d’eux, qui aussi dirent : Hommes galiléens, pourquoi vous tenez-vous ici, regardant vers le ciel ? Ce Jésus, qui a été élevé d’avec vous dans le ciel, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en allant au ciel » (1:10b-11).
D’abord quelques courtes remarques au sujet des anges et de leur service ; car il semble que parfois nous n’avons pas des idées bien saines à ce sujet.
Dans l’Ancien Testament Dieu avait envoyé de temps en temps des anges aux hommes, comme par exemple les deux anges qui ont fait sortir Lot de Sodome. Dans l’histoire d’Israël les anges ont joué un rôle important, étant au service de la providence de Dieu (1 Rois 19:5). La loi a également été donnée par la disposition des anges (7:53 ; Gal.3:19). Dans le Nouveau Testament nous les voyons en relation avec la naissance, la vie, les souffrances et la résurrection du Seigneur.
Lorsque Christ a été sur la terre, Dieu n’a jamais utilisé des anges pour faire passer des messages. Les anges ont été des porte-parole de Dieu à Sa naissance et à Sa résurrection. Au sépulcre du Seigneur, l’ange a dit : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n’est point ici, mais il est ressuscité » (Luc 24:5,6). Mais quand Christ exerça Son service sur la terre, les anges durent obligatoirement se mettre en retrait. Le service des anges est en rapport avec la providence de Dieu, et non pas en rapport avec la communication de vérités. Christ Lui-même était ici-bas Celui qui est la vérité. Dieu a parlé dans le Fils, et non pas par des anges (Héb. 1). Mais lors de la résurrection et de l’ascension du Seigneur, les anges apparaissent avec une bonne nouvelle que, bien sûr, ils ont entendue de la part de Dieu, et non pas acquise par leurs propres recherches. Dieu leur avait dit ce qu’ils devaient annoncer.
Dans le psaume 103 nous lisons au sujet des anges qu’ils sont ceux qui exécutent Sa Parole, écoutant la voix de sa Parole (Ps. 103:20) et qu’ils sont « ses serviteurs, accomplissant son bon plaisir » (Ps. 103:21). Ces versets montrent ce qui distingue les anges et ce qu’ils font. Ce sont des êtres obéissants, — le contraire de nous les hommes, malheureusement ! Les anges ont été également créés, ce sont des créatures ; mais ils ne peuvent bénéficier d’aucune rédemption quand ils sont tombés. Christ n’est pas mort pour eux.
En Hébreux 1:14 nous apprenons sur les anges : « Ne sont-ils pas tous des esprits administrateurs, envoyés pour servir en faveur de ceux qui vont hériter du salut ? ». Encore aujourd’hui les anges sont les serviteurs des croyants, mais ils ne servent pas dans des affaires intérieures, seulement lorsqu’elles sont extérieures. Le jour où tu seras affligé, Dieu viendra te consoler, non pas par le moyen d’un ange, mais le Saint Esprit le fera, Dieu Lui-même qui habite en toi. Il est notre Consolateur, Celui qui nous relève et nous remet en communion avec le Seigneur. C’est Lui, et non pas un ange, qui place Christ devant notre cœur.
Dans les temps du Nouveau Testament où le Saint Esprit est sur
la terre et où la Parole de Dieu est complète, nous n’avons généralement plus à
attendre de tels messages par des anges, comme lors de l’ascension du Seigneur
Jésus. Je répète, ils sont encore aujourd’hui des serviteurs de la providence de Dieu
. Pour caractériser le service
des anges au début de l’époque chrétienne, voici brièvement quelques exemples tirés
du livre des Actes :
Ces exemples montrent clairement qu’au temps du Nouveau Testament où l’Esprit de Dieu est sur la terre et habite dans les croyants et dans l’assemblée, Dieu ne se sert pas d’anges pour nous donner des communications sur la vérité divine. Il les utilise dans Sa providence en rapport avec nos circonstances extérieures. J’ai quelquefois pensé : là, c’est un ange qui a placé sa main entre ma voiture et celle de l’autre. Nous l’avons certainement déjà tous vécu.
D’ailleurs, les enfants n’ont pas « d’anges gardiens ».
Cette idée est dépourvue de tout support dans l’Écriture sainte. « Leurs anges »
(Matt.18:10)
ne signale pas d’éventuels « anges gardiens » que les enfants
auraient, mais cette expression désigne les âmes d’enfants morts en bas âge,
avant l’âge de responsabilité. Un « ange » signifie souvent un représentant
. La partie invisible et représentative
des enfants, à savoir leur âme, verrait en tout temps la face de Son Père s’ils
devaient mourir en bas âge. Le Seigneur Jésus est également mort pour eux, car
eux aussi sont perdus par nature.
Pour terminer sur ce point, remarquons que, dans le livre de l’apocalypse, après l’enlèvement de l’assemblée, le service des anges revient au premier plan. Ils seront les exécuteurs des jugements de Dieu.
Les deux hommes en vêtements blancs apportent un message
merveilleux. Il s’agit d’une vérité extrêmement bénie, à savoir qu’au moment où
Christ s’en va et disparait aux yeux des croyants, Il fait tout de suite transmettre
par les anges le message qu’Il revient
.
J’aimerais comparer ceci avec Jean 14 où, après la cène, Il avait dit à Ses
disciples qu’Il s’en allait vers Son Père. Mais Il ajouta aussitôt :
« Que votre cœur ne soit pas troublé… Et si je m’en vais et que je vous
prépare une place, je reviendrai
, et
je vous prendrai auprès de moi » (Jean 14:1,3). C’est le même processus qu’ici.
Le Seigneur parle bien de Son départ, mais Il les console immédiatement par la
pensée bienheureuse de Son retour.
Mais ce n’est pas tout. Il leur dit, pour ainsi dire (en Jean
14) : « J’aimerais vous avoir auprès de moi, et c’est la raison pour
laquelle je viens et je vous prendrai auprès de moi. Je vous aime, et je ne voudrais
pas passer l’éternité seul dans le ciel. J’aimerais vous avoir auprès de moi
». Pendant le temps
de Son absence où nous ne pouvons pas le voir physiquement de nos yeux, peut-il
y avoir une consolation plus grande que le fait qu’Il reviendra ?
Il me semble qu’ici les anges ne parlent pas du même aspect de Son
retour que celui dont parle le Seigneur en Jean 14. Le retour du Seigneur se déroule
en deux phases différentes
, ou est présenté
sous un double caractère
dans l’Écriture.
D’abord le Seigneur va venir et enlever au ciel Son épouse, à savoir la multitude
croyante des chrétiens depuis la Pentecôte et tous ceux qui sont du Christ à Sa
venue. C’est 1 Thessaloniciens 4, Jean 14 et quelques autres passages qui en
parlent. Peu d’années plus tard, accompagné des croyants, Il reviendra du ciel
sur la terre et instaurera ici-bas Son royaume (Apoc.19). La Bible n’appelle
pas cet événement « l’enlèvement » qui est plutôt une expression de
la grâce de Dieu, mais elle l’appelle « apparition »,
« révélation », « manifestation », « jour du Seigneur »
ou « la venue du jour de Dieu ».
On peut bien supposer que les anges qui ont délivré ici ce message céleste ignoraient tout de l’enlèvement et n’en parlaient pas. Je sais bien que C.H. Mackintosh voit cela pourtant dans son commentaire. Mais sur ce point, je ne peux pas suivre ce commentateur et serviteur du Seigneur très béni. Ici le Saint Esprit n’a certainement en vue que l’aspect général de Sa venue.
« Ce Jésus »
reviendra, notre Seigneur, que nous connaissons. Il reviendra Lui-même. Merveilleuse
grâce ! Un enfant de Dieu s’en réjouit. « Souviens-toi de Jésus
Christ, ressuscité d’entre les morts » (2 Tim. 2:8). Souvenons-nous aussi
qu’Il va revenir ! Nous pouvons L’attendre à chaque instant.
Ici il s’agit de l’aspect extérieur de Sa venue en puissance et en gloire. Cela ressort entre autres de ce que premièrement les anges ne connaissent pas les mystères [ou : secrets] de Dieu, et que deuxièmement les anges disent que les disciples Le verraient revenir de la même manière qu’ils L’ont vu s’en allant au ciel. Les disciples L’ont vu corporellement monter au ciel, et c’est justement de cette même manière que le peuple d’Israël Le verra lorsqu’Il reviendra. « Voici, il vient avec les nuées, et tout œil le verra, et ceux qui l’ont percé » (Apoc.1:7). D’un point de vue prophétique, les disciples ici représentent le résidu juif des jours futurs.
Le fait qu’Il est monté au ciel depuis la montagne des oliviers, et qu’Il reviendra justement sur la montagne des oliviers, et que celle-ci se fendra par le milieu (Zach.14:4) est très significatif. À vrai dire, cela montre clairement que les anges ne parlent pas ici de Sa venue pour enlever l’ensemble de ceux qui constituent l’Épouse, mais de Sa venue officielle, si je peux m’exprimer ainsi. Mais le point essentiel est le fait comme tel, le fait qu’Il reviendra. Ainsi il y a quelque chose de merveilleux dans l’expression « ce Jésus » et dans le fait qu’Il reviendra. Tous ne sont pas capables de distinguer les différents côtés de la vérité sur Sa venue. Mais le plus jeune et le plus faible peut saisir que ce Jésus, Celui qui est mort pour lui, reviendra.
Après la mort du Seigneur Jésus, rien n’est désormais trop grand pour Dieu pour ne pas être offert à ceux qui croient en Son Fils. Le Seigneur Jésus verra un jour le « fruit du travail de son âme » (És. 53:11) et « il se reposera dans son amour » (Soph.3:17). Dieu se reposera dans Son amour lorsqu’Il verra Son conseil accompli dans la personne de Son Fils. Le Seigneur Jésus se reposera dans Son amour lorsqu’Il verra, glorifiés autour de Lui, l’ensemble des Siens qu’Il a rachetés par Son propre sang, et lorsqu’Il verra les pensées de Dieu accomplies. Depuis que Christ est mort pour nous, Dieu nous donne tout ce qu’Il peut enfin donner. Le Seigneur nous introduira dans la maison de Son Père où est le bonheur éternel.
Qu’il s’agisse de la révélation des anges, ou de l’explication du Sauveur Lui-même en amour, la première chose qui se trouve dans le cœur du Seigneur pour nous est qu’Il reviendra. Le don du Saint Esprit durant le temps de Son absence et pendant l’éternité est certes quelque chose d’immense, mais l’espérance de l’Assemblée est avant tout de voir le Sauveur — de Le voir Lui comme Il est.
« Maran atha »
,
c’était la parole des premiers chrétiens lorsqu’ils se rencontraient l’un
l’autre (1 Cor. 16:22). « Le Seigneur vient ». Est-ce aussi notre langage
lorsque nous nous rencontrons l’un l’autre ? Quelle certitude extrêmement
consolante :
« Ce Jésus reviendra ».
S’Il venait aujourd’hui, irais-tu avec la foule des rachetés ?
« Quel bonheur d’être racheté
Seigneur Jésus par ton sang » (cantique)
Est-ce aussi l’expression de ton cœur ? Sinon, dépêche-toi de
t’abriter auprès du Seigneur Jésus qui veut être aussi ton Rédempteur ! Il
ne va pas te mettre dehors ; car voici Ses Paroles : « Tout ce
que le Père me donne viendra à moi ; et je ne
mettrai point
dehors
celui qui vient à moi » (Jean 6:37).
« Alors ils s’en retournèrent à Jérusalem, de la montagne appelée des Oliviers, qui est près de Jérusalem, le chemin d’un sabbat. Et quand ils furent entrés [dans la ville], ils montèrent dans la chambre haute où demeuraient Pierre, et Jean, et Jacques, et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques [fils] d’Alphée et Simon Zélote, et Jude [frère] de Jacques. Tous ceux-ci persévéraient d’un commun accord dans la prière, avec les femmes, et avec Marie, la mère de Jésus, et avec ses frères (1:12-14).
Lors de la méditation sur le passage précédent, nous avons vu que le Seigneur Jésus, avant de s’en aller au ciel, a donné une mission importante à Ses disciples : ils devaient être Ses témoins dans ce monde. Nous nous sommes posé la question, nous qui confessons Lui appartenir, si nous sommes réellement Ses témoins. Nous avons également admiré la grâce de Dieu : justement au lieu où Christ a été rejeté et crucifié, c’est là qu’ils devaient commencer leur témoignage : à Jérusalem. En effet, Jérusalem est la ville la plus coupable sur la terre. Nulle part ailleurs le Fils de Dieu n’a autant été manifesté en grâce, et c’est justement là qu’Il a été mis à mort. Pourtant c’est dans cette ville qu’ils devaient commencer à annoncer l’évangile de la grâce, ensuite en Judée, puis en Samarie, et même jusqu’au bout de la terre.
Permettez de faire une certaine application de ce passage. Dieu
désire que nous aussi nous commencions notre témoignage pour ainsi dire « à
Jérusalem », c’est-à-dire chez nous. Ce n’est pas l’art et la manière de
faire de Dieu de nous utiliser directement au pôle nord ou en Amérique du sud,
mais Il veut bien plutôt que nous commencions
notre témoignage à la maison
. Il est
important d’y penser.
Une fois où le Seigneur Jésus avait guéri un démoniaque, Il lui
a dit : « Retourne dans ta maison et raconte tout ce que Dieu t’a
fait » (Luc 8:39). Le témoignage d’un chrétien doit d’abord commencer à « Jérusalem »
, au lieu où est
notre chez nous, là où nous sommes le mieux connus. Ceux qui vivent sous le
même toit que nous devraient être les premiers à être témoins oculaires de ce que
nous sommes chrétiens.
Je le dis spécialement pour les jeunes croyants et pour les
enfants de foyers chrétiens. Vous gagnerez beaucoup en grâce et en force si, à
la maison, vous montrez et confessez qui vous êtes. L’étape suivante est la Judée
. Je crois que nous pouvons en
faire l’application à notre parenté. Ils sont les plus proches ensuite chez qui
nous allons et qui devraient voir que nous sommes des témoins du Seigneur Jésus.
Quant à la Samarie
, elle est une image
de nos connaissances. Les cercles s’étendent, jusqu’à ce qu’ils atteignent finalement
tout le monde, et cela peut aller jusqu’au bout
de la terre
, si Dieu nous y conduit.
Dieu a salué le Seigneur monté au ciel (Héb. 5:10) et Lui a dit :
« Assieds-toi à ma droite ». Depuis ce moment-là le Seigneur Jésus
est assis et attend. Qu’attend-Il ? d’aller chercher Son épouse pour l’amener
à la maison ? — C’est certainement vrai, mais l’Écriture ne l’exprime pas
ainsi. Il attend, jusqu’à ce que Ses
ennemis soient mis pour marchepied de ses pieds
(Hébr. 10:12,13). Il faut
nous rappeler que le Seigneur Jésus n’agira pas toujours en tant que Sauveur
. Il le fait actuellement, et Il
s’offre comme Sauveur à toi aussi, à ton âme. Mais un jour Il ne sera plus pour
toi le Sauveur. Si nous taisons qu’un jour le Seigneur Jésus sera le juge
, nous n’annonçons pas un bon évangile,
un évangile complet, nous n’annonçons pas toute la vérité.
Pour beaucoup de personnes, c’est une pensée un peu étrange que ce « cher Sauveur » — comme bien des personnes L’appellent — puisse devenir un juge. Et pourtant l’Écriture nous montre que Dieu mettra les ennemis du Seigneur sous Ses pieds à Lui, Son Fils, et que Celui-ci les foulera aux pieds. Dans une parabole le Seigneur dit : « Mais ceux-là, mes ennemis, qui n’ont pas voulu que je régnasse sur eux, amenez-les ici et tuez-les devant moi » (Luc 19:27).
Chers lecteurs, le temps de grâce est limité. C’est une époque particulière des voies de Dieu avec les hommes, mais ce temps a des limites, comme chaque époque en a. Seule l’éternité n’a pas de limites. Le bonheur éternel et les tourments éternels n’ont pas non plus de limites. C’est effectivement inimaginable !
Les disciples, consolés par le message des anges, retournèrent à Jérusalem « de la montagne appelée des Oliviers, qui est près de Jérusalem, le chemin d’un sabbat » (1:12). Il est peut-être instructif de dire quelque chose sur les 2000 coudées même s’il s’agit d’une forme extérieure. Pourtant Dieu ne dit jamais quelque chose pour rien. Qu’est-ce que « le chemin d’un Sabbat » (voir Ex. 16:29) ? On considère qu’il s’agit de 2000 coudées, c’est-à-dire environ 1 km. Dans la traversée du désert, il fallait respecter une distance de 2000 coudées entre l’arche et le peuple qui marchait derrière (Josué 3:4).
On sait également — et c’est peut-être ce qui est le plus important ici — qu’autour des villes dans lesquelles des lévites habitaient, il fallait leur réserver une banlieue délimitée par une distance de 2000 coudées dans toutes les directions, mesurée depuis le mur de la ville (Nomb. 35:2-5). Le jour du sabbat, qui avait une place importante sous la loi, les Juifs avaient interdiction de travailler et de quitter le lieu où ils étaient (Exode 16:29). Nous pouvons bien supposer qu’ils pouvaient se déplacer à l’intérieur des limites données par Dieu, c’est-à-dire à l’intérieur des 2000 coudées. Ici, les disciples revenaient à la ville depuis la montagne des oliviers qui se trouve à l’extérieur de Jérusalem, le chemin étant d’environ 2000 coudées. C’est pour cela que cela s’appelle le chemin d’un sabbat, car c’est, je n’en doute pas, ce qu’on avait le droit de parcourir un jour du sabbat. Cependant le chrétien ne se trouve pas sous une telle loi. Si nous devions courir un chemin de 10 kilomètres le jour du Seigneur pour prêcher la Parole ou pour l’écouter, ce serait un privilège.
La section de ce chapitre que nous considérons maintenant, nous dépeint un temps tout à fait particulier qui, sous cette forme-là, n’a jamais existé auparavant et ne se reproduira jamais. C’est le temps pendant lequel les disciples, extérieurement abandonnés par leur Seigneur et laissés seuls à eux-mêmes, attendaient que le Saint Esprit vienne sur la terre à la Pentecôte. Combien a duré ce temps ? Exactement dix jours. Dans l’Écriture sainte, le chiffre « dix » est le chiffre de la responsabilité (par exemple dix commandements, dix vierges, etc.).
Ces disciples se trouvaient sur la terre ; leur Maître était monté au ciel, et d’un point de vue extérieur ils étaient une poignée de minables. Ils se voyaient en face de l’incrédulité et de l’inimitié juives, qui allait bientôt se faire puissamment jour avec la lapidation d’Étienne. Une grande haine s’était accumulée chez les conducteurs religieux contre les disciples du Seigneur. Ils n’étaient qu’une petite troupe qui avait été réunie autour du Seigneur Jésus, et maintenant Celui-ci ne se trouvait plus au milieu d’eux ! C’était un temps très grave, et pourtant très significatif, comme souvent un « temps mort » précède un temps de riche bénédiction.
Nous ne voyons pas les disciples se livrer à aucune activité particulière, mais ils faisaient ce que le Seigneur Jésus leur avait dit : « Mais vous, demeurez dans la ville », c’est-à-dire Jérusalem, « jusqu’à ce que vous soyez revêtus de puissance d’en haut » (Luc 24:49). Ils attendaient, et c’était vraiment un temps tout à fait particulier. J’aimerais insister là-dessus, car il sera important d’en tenir compte dans la suite de notre étude de ce livre.
C’est un principe général que nous ne pouvons tirer un enseignement correct de l’Écriture que si nous laissons tout dans le contexte dans lequel cela nous est donné. Nous pouvons tomber dans des erreurs incroyables si nous sortons des passages de l’Écriture sainte de leur contexte pour étayer des constructions doctrinales qui ne sont plus en accord avec ce contexte. C’est pourquoi les événements qui sont devant nous ont un caractère particulier, et bien qu’ils soient riches en instruction pour nous, nous ne pouvons pas les imiter dans tous les points.
C’était un temps d’attente,
et le temps de l’Assemblée dont nous voulons nous occuper dans ces méditations n’avait
pas encore commencé parce que le Saint Esprit n’était pas encore venu. Les
disciples montèrent dans la chambre haute où ils demeuraient
. Le texte original grec utilise ici le temps du verbe à
l’imparfait, ce qui signifie : « où ils avaient l’habitude d’être ».
Dans la chambre haute à Jérusalem se trouvait donc un bon nombre
de croyants, et la lecture de ce passage réchauffe toujours mon cœur. Ils
étaient méprisés du monde, aux yeux duquel ils étaient comme quelques flocons
de neige qui allaient fondre sous les rayons du soleil. Qu’allait-il advenir de
cette petite troupe ? Que devaient faire les disciples privés de la
présence de leur Maître ? Ce petit groupe faible pouvait-il espérer subsister
en face de l’inimitié acharnée des autorités établies et de la masse du peuple ?
Pas d’inquiétude ! Jusqu’à aujourd’hui le Maître dans le ciel a Son œil fixé
sur ceux qui veulent Le suivre. Même s’ils n’avaient pas de force
, néanmoins ils avaient du discernement
comme nous le verrons tout
de suite. En outre, ils avaient vu le Seigneur Jésus en résurrection, ce qui n’avait
pas été accordé au monde. Ils possédaient aussi une espérance bénie que les Juifs
ne connaissaient pas, et qui allait très bientôt s’accomplir : l’effusion
du Saint Esprit.
Mais jetons un regard dans la chambre haute, « où demeuraient Pierre, et Jean,
et Jacques… ».
Il s’agissait de la même chambre haute où ils étaient
et demeuraient et où le Saint Esprit allait descendre sur eux (2:1).
D’ailleurs, c’est la dernière énumération des onze apôtres dans la Parole de Dieu, ce qui est certainement remarquable. Au début du livre des Actes les onze apôtres sont encore une fois cités nommément. Ils étaient dans la chambre haute, mais pas tous seuls. C’était une réunion « hétérogène » : d’autres personnes étaient présentes, y compris des femmes.
Cette juxtaposition de « Pierre et Jean »
est absolument nouvelle. Nous pouvons la comparer aux
énumérations des apôtres dans les évangiles : nulle part ailleurs ces deux
hommes, très opposés dans leur caractère, ne sont nommés ensemble. Je
trouve cela extrêmement touchant. Le Saint Esprit met deux frères de capacités entièrement
différentes, comme nous aussi sommes ensemble très différents. Il utilise
Pierre en tant que Pierre, et Jean en tant que Jean ; il se sert de toi
tel que tu es, et de moi tel que je suis. Il ne faut pas essayer d’être comme l’autre.
Laissons cela de côté ! Reste comme tu es, mais tu dois seulement suivre le
Seigneur Jésus. Moi, je reste comme je suis, et c’est ainsi que je voudrais suivre
mon Seigneur. Ainsi nous marchons tous les deux ensemble. — Remarquons déjà que
quelque chose de nouveau est en train de faire son chemin. Pierre et Jean sont
cités en bloc : Bien qu’ils eussent des caractères totalement différents,
ils étaient pourtant un en Christ. Plus tard nous trouvons ces deux hommes d’un
commun accord dans le service et le témoignage pour leur Seigneur.
« Tous ceux-ci persévéraient d’un commun accord dans la prière… ».
C’était certainement l’occupation convenable et la meilleure à
faire avant la venue du Saint Esprit. Certes elle ne conditionnait pas la venue
de l’Esprit, mais lorsque Dieu est sur le point de faire quelque chose de grand,
Il touche les cœurs de Son peuple dans la prière
afin qu’ils soient dans l’état intérieur approprié pour recevoir la bénédiction.
En outre la tâche qui leur avait été confiée était si grande, tellement en
dehors de leurs capacités qu’ils ne pouvaient que détourner leurs regards de
leurs propres ressources et se tourner vers les ressources de Dieu. Souvenons-nous
des paroles de la première épître de Jean (2:24) : « Pour vous, que
ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous ». Nous avons
ici quelque chose du ‘commencement’.
Persévérons-nous encore aujourd’hui d’un commun accord dans la prière ? Connait-on
encore dans la chrétienté quelque chose de ce qu’est une réunion de prière en
commun où les enfants de Dieu fléchissent les genoux pour exprimer leur
dépendance de Lui ? Combien cela est devenu rare ! On vient bien
encore écouter une prédication, mais ployer les genoux ensemble devant Dieu est
quelque chose qui, au fond, ne peut être fait que par de vrais croyants, et c’est
là ce qui fait que les esprits divergent. Mais même de vrais croyants ne
réalisent pas toujours l’importance de la prière en commun. Quand nous
arriverons à la méditation du ch. 2, nous serons amenés à entendre davantage sur
ce sujet.
Ensuite quelle belle expression : « d’un commun accord » ! Nous la retrouverons encore souvent dans le livre des Actes, par exemple au ch. 4. Les apôtres venaient de subir leur première persécution. Ils avaient été en prison et rentraient maintenant vers les leurs. Alors il est dit : « ils élevèrent d’un commun accord leur voix à Dieu » (4:24). C’est quelque chose d’extrêmement grave et triste si, dans la prière, nous ne sommes pas d’un commun accord. Car si la prière est l’expression de notre désaccord, elle devient vite un fouet, une verge de discipline, une arme avec lesquelles on règle des divergences de pensées. Or la prière ne devrait et ne doit jamais être cela. Nous ne devrions jamais oublier que nous parlons à Dieu quand nous prions. Alors nous n’avons pas besoin de prières apprises par cœur, mais nous parlons selon que l’Esprit de Dieu le produit. Mais, comme déjà dit, ce doit être d’un commun accord.
Si nous perdons occasionnellement le ‘commun accord’ ou le ‘parler un même langage’, comment faire pour les retrouver ? Seulement en abandonnant notre propre volonté et en ayant le cœur rempli du Seigneur Jésus — non pas par des arrangements humains ni en concluant des compromis. Il n’y a rien de plus triste que de faire des compromis en rapport avec la vérité de Dieu. Rien ne détruit davantage la vérité et le commun accord. Non, les compromis ne sont pas le chemin de Dieu. Ils sont bons pour le monde sans Dieu. Lorsque de grands politiciens débattent de quelque chose et n’arrivent à aucun résultat tangible (ce qui arrive souvent), alors ils rédigent un communiqué. Celui-ci inclut ce sur quoi ils n’ont pas pu se mettre d’accord. Et on écrit ainsi de belles paroles afin que tout le monde soit content, et puisse à nouveau parler de rencontre au sommet réussie. Ce n’est pas ainsi qu’on doit agir dans les choses de Dieu. Sinon, nous détruisons ce qui est vrai. Un commun accord vrai provient de l’obéissance. Si nous obéissons au Seigneur Jésus et à ce qu’Il a dit, nous serons forcément d’un commun accord. Lorsque nous nous retrouvons pour prier ensemble, que nous puissions rester d’un commun accord et y persévérer. Prier ensemble est un privilège particulier, et il me semble que Pierre a été ici (4:24) la bouche des autres.
Encore quelque chose d’important : lorsque nous prions ensemble nous ne parlons pas tous à la fois comme cela arrive malheureusement ici ou là. Dieu ne le veut pas, car ce n’est rien d’autre que du désordre (1 Cor. 14:33). Non, un seul prie, et il est la bouche des autres. Les autres ajoutent « Amen », et cela est selon Dieu. Mais Dieu ne veut jamais qu’une femme soit la bouche de ceux qui sont assemblés, quand des hommes sont présents. Car elle exercerait alors de l’autorité sur l’homme, ce qu’elle ne doit pas faire (1 Tim. 2:12).
Il y a encore quelque chose d’intéressant rapporté sur ceux qui étaient
réunis dans la chambre haute : « …
avec les femmes, et avec Marie, la mère de Jésus… ».
En Luc 8 et Marc
15, on a une très belle mention des femmes.
Nous avons vu à l’instant que Dieu ne veut pas que les femmes se mettent
publiquement en avant soit dans la prière soit dans l’enseignement. Dieu n’a
jamais envoyé des femmes prêcher. Pourtant nous savons que ça se fait aujourd’hui.
Mais nous voulons revenir à ce qui était
dès le commencement
. Nous voulons regarder dans le miroir de Dieu, et y
discerner ce qui est vrai et juste devant Lui. Dieu n’utilise pas de femmes quand
il s’agit d’annoncer publiquement la vérité. Il ne l’a jamais voulu, ni n’a
jamais dit de le faire ; nous ne le trouvons pas dans toute la Parole de
Dieu.
Néanmoins, nous pouvons voir des femmes qui ont accompli un service
, un très beau service. Les sœurs
n’ont pas à être tristes comme si aucune mission de leur était confiée. Elles
ont un service que je crois encore plus beau et plus intime que les frères. Le
service des frères se tourne davantage vers l’extérieur, et celui des sœurs
vers l’intérieur. C’était des sœurs, des femmes, qui ont suivi le Seigneur
Jésus depuis la Galilée, et qui L’assistaient de leurs biens. Je me suis
souvent dit combien cela a dû être touchant pour le cœur du Seigneur Jésus.
Quelques femmes peu nombreuses — certaines devaient avoir été riches — Le
suivaient et L’assistaient de leurs biens. Dans Sa grâce le Seigneur Jésus est
devenu si pauvre, qu’Il ne possédait rien ici-bas. Il s’est rendu dépendant du
service des autres. Ces femmes sont restées auprès de la croix même quand les
hommes « vaillants » s’étaient tous enfuis depuis longtemps. Certes,
Jean est revenu à la croix un peu plus tard, mais les femmes y étaient restées.
Et elles sont aussi restées près du sépulcre où le corps du Seigneur Jésus
avait été déposé. C’est une femme, Marie de Magdala, à qui le Seigneur Jésus ressuscité
est apparu en premier.
Ici nous trouvons plusieurs femmes avec Marie, la mère — de Dieu
?
La mère de Dieu
? Est-ce écrit
ici ? Tu peux prendre n’importe quelle traduction de la Bible, tu ne le trouveras
jamais écrit dans la Bible. Non ! Dieu n’a pas de mère. Mais le Seigneur
Jésus en tant qu’homme avait une mère (1:14, la mère de Jésus), et elle est aussi
appelée la « mère du Seigneur ». J’aimerais attirer l’attention du
lecteur sur la manière de la présenter de l’Écriture ; car la manière dont
Dieu parle est admirable. Cette Marie n’est pas considérée ici comme une femme dont
émanent des moyens de grâce. Nous ne voyons pas non plus que d’autres personnes
aient prié Marie ou lui aient demandé son aide. Non, elle prie elle-même, elle
prie avec les onze dans la chambre haute, et persévère dans la prière avec les
autres femmes et hommes. Personne n’est là pour lui offrir une vénération
divine. Sur ce point, aussi, s’il est besoin, revenons à ce qui était dès le
commencement ! Marie, la mère de Jésus était une créature comme les autres,
et elle a eu besoin d’un Rédempteur comme toi et moi. Et s’il lui a été accordé
de mettre au monde le Seigneur Jésus — Dieu l’a fait hautement jouir de Sa
faveur, et elle a été bénie entre les femmes (Luc 1:28) — elle n’a pourtant
jamais été rien d’autre que ce qu’elle dit d’elle-même : « Voici l’esclave
du Seigneur » (Luc 1:38). Elle n’était pas une divinité, ni un être
intermédiaire ni une médiatrice, mais l’esclave
du Seigneur.
Je ne le dis pas pour faire de la peine à quiconque, mais nous voulons simplement apprendre par la Parole de Dieu les choses comme elles sont, comme Lui les voit. Et il est très significatif que c’est la dernière fois où nous voyons Marie apparaître. C’est d’ailleurs une manière de considérer les choses que nous pouvons souvent utilement appliquer : réfléchissons quand la Parole de Dieu dit quelque chose pour la première fois, quand une personne apparaît pour la première fois sous nos yeux, ou alors quand est-ce que cela se produit pour la dernière fois. N’est-ce pas très révélateur que Marie, la mère du Seigneur Jésus, est nommée et mentionnée ici pour la première fois dans le livre des Actes et pour la dernière fois dans toute la Bible.
Et comment nous la voyons ? À genoux en toute humilité d’esprit, en prière avec les frères et les autres femmes, attendant le don du Saint Esprit. C’est le dernier coup d’œil que le Saint Esprit nous laisse avoir sur Marie, et c’est ainsi qu’elle disparaît pour toujours de notre champ de vision : Marie n’a vraiment aucunement participé à l’œuvre de Rédemption du Seigneur Jésus. C’est pourquoi les épîtres ne la mentionnent jamais. Certes, elle était pieuse, craignant Dieu ; elle a été la mère du Seigneur et est ainsi un modèle pour nous ; mais quant à l’œuvre de la Rédemption et à la vérité chrétienne, elle n’a vraiment aucune place particulière.
« …et avec ses frères »
. N’est-ce
pas aussi un ajout intéressant — « avec
ses frères »
? Y avons-nous déjà réfléchi ? Comment, là,
dans la chambre haute, il y avait les frères
du Seigneur Jésus ? A-t-Il vraiment eu des frères ? Oui, nous le
lisons dans les évangiles de Matthieu et Marc. Ils sont cités nommément :
« Celui-ci n’est-il pas … le frère de Jacques et de Joses et de Jude et de
Simon ? et ses sœurs ne sont-elles pas ici auprès de nous ? »
(Marc 6:3). Nous lisons également que, pendant que le Seigneur Jésus parlait
dans une maison, sa mère et ses frères vinrent pour Lui parler. Mais ce qui est
étonnant, c’est que ses frères n’ont pas cru au Seigneur Jésus pendant Son
séjour sur cette terre. En Jean 7:5 il est dit expressément : « Car
ses frères ne croyaient pas en lui non plus ». Et soudain nous lisons ici,
où les croyants persévéraient dans la prière dans la chambre haute : « et avec ses frères »
! N’est-ce
pas merveilleux de voir combien la grâce de Dieu a opéré !
En 1 Cor. 15 nous apprenons que le Seigneur Jésus est apparu à Jacques. C’est probablement Son frère dans la chair, et non pas l’apôtre Jacques. D’ailleurs l’épître de Jacques a été écrite par ce frère du Seigneur, et non pas par l’apôtre. L’apôtre Jacques a été déjà très tôt exécuté (12:2), mais le frère du Seigneur a vécu encore longtemps. Il était un témoin de Dieu à Jérusalem, et était considéré par les croyants comme une colonne (Gal. 2:9). Il était encore très lié avec la loi, comme nous le verrons plus tard. Combien il est réjouissant que la mort et la résurrection de Christ aient produit quelque chose chez les frères dans la chair du Seigneur Jésus, les ayant amenés à la conversion, de sorte que maintenant ils se trouvaient dans la communion des croyants. Le Seigneur Jésus ressuscité s’est fait reconnaître personnellement à l’un de ces frères — justement à ce Jacques (1 Cor 15:7).
Peut-être que toi aussi tu as encore un frère dans la chair qui ne croit pas en Christ ? As-tu un père, une mère, qui ne sont pas encore convertis ? As-tu une épouse qui est encore dans le monde, as-tu un mari qui ne veut rien savoir de la Parole de Dieu ? Ou as-tu des enfants qui ne sont pas sur le bon chemin ? N’oublie pas que les frères du Seigneur en étaient aussi là ! Prions, persévérons dans la prière pour ceux des nôtres qui sont encore dehors, afin que le Seigneur Jésus les sauve et qu’ils n’aillent pas à la perdition éternelle ! Au geôlier de Philippes qui lui demandait : « Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? », Paul répondit : « Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé… » — toi tout seul, et personne d’autre ? Non, Dieu soit béni, le verset continue : « toi et ta maison ». Dieu voit le chrétien et sa maison toujours comme formant une unité.
Bien sûr que chacun doit se convertir personnellement, mais l’intention de Dieu est de sauver lui et toute sa maison. On en trouve déjà l’esquisse dans l’Ancien Testament avec Rahab. Elle a été sauvée, elle et toute sa maison, même si c’était dans un sens temporel. Si aujourd’hui, au temps de la grâce, quelqu’un est amené, par la miséricorde de Dieu, des ténèbres à Sa merveilleuse lumière, Dieu laisse entendre par-là qu’Il ne veut pas seulement le sauver lui seul, mais aussi toute sa maison. Merveilleuse promesse ! Tenons-la fermement dans la foi !
Au début j’ai déjà fait remarquer que ce paragraphe est unique dans l’histoire. Nous savons que ces hommes et femmes ont persévéré dans la prière, et que, bien sûr, ils attendaient la promesse du Père, le Saint Esprit. J’aimerais faire remarquer au passage qu’il ne nous est pas rapporté s’ils ont positivement prié pour cela. Je pense qu’ils ne l’ont pas fait, car le Seigneur Jésus avait dit que l’Esprit descendrait sur eux. Ils n’avaient pas besoin de prier pour qu’Il vienne ; mais il me semble qu’ils voulaient être pratiquement dans un état spirituel tel que, quand le Saint Esprit viendrait, Il pourrait opérer au milieu d’eux sans empêchement. Et nous savons que c’est ce qui eut lieu.
Cela clarifie autant que possible le fait qu’aujourd’hui nous n’avons
pas besoin d’aménager des réunions de prière spéciales dans le but de prier que
le Saint Esprit soit répandu. Si des personnes priaient pour que le Saint
Esprit soit de nouveau répandu, cela témoignerait d’une compréhension tout à
fait erronée de l’Écriture sainte. Cela n’aura pas lieu, car Il est venu depuis
longtemps. Dans ce sens, cette réunion de prière de l’époque n’est pas à
répéter, car les chrétiens ne pourront jamais se retrouver dans l’état où le
Sauveur est au ciel et le Saint Esprit pas encore sur la terre. C’est pour
cela, comme je l’ai déjà fait remarquer au début, qu’il s’agit d’un état d’exception
, un état transitoire
que nous ne revivrons jamais. Un chrétien n’a jamais besoin de prier pour que
le Saint Esprit vienne sur lui. Il Le possède s’il croit au Seigneur Jésus et à
Son œuvre accomplie. Quant à un incrédule, il ne Le recevra jamais. Il faut qu’il
commence par croire au Seigneur Jésus, et qu’il vienne au Sauveur avec ses
péchés. Ensuite il sera scellé du Saint Esprit (Éph. 1:13). Nous l’avons déjà
vu.
« Et en ces jours-là, Pierre se levant au milieu des disciples (le nombre de ceux qui étaient réunis était d’environ cent vingt), dit : ».
Les cent vingt n’étaient sûrement pas le nombre total des croyants avant la Pentecôte. En 1 Cor. 15 il est parlé de cinq cent frères à qui le Seigneur est apparu en une fois. Il semble qu’à Jérusalem, cette ville privilégiée, il ne se trouvait que cent vingt disciples du Seigneur (hommes et femmes), tandis que dans la « Galilée des nations » voisine, on trouvait cinq cent frères. Il est intéressant de voir que ce n’était pas dans la ville sainte où le Seigneur Jésus avait fait beaucoup de miracles, que se trouvait la majorité des disciples. Cela est d’autant plus frappant que trois mille âmes à la fois se sont converties lorsque Pierre a tenu sa première prédication après la venue du Saint Esprit, la première prédication chrétienne (2:41).
Le Seigneur Jésus était-Il moindre que Pierre ? Bien sûr que non ! Comment donc expliquer cette disproportion ? C’est que le Saint Esprit était venu entre temps ; de plus le Seigneur Jésus avait dit : « Celui qui croit en moi … fera de plus grandes œuvres que celles-ci » (Jean 14:12). Donc ce n’est pas parce que le Seigneur Jésus ne pouvait pas le faire ou en était incapable que les choses se sont passées ainsi, mais c’était selon la pensée de Dieu qu’après l’accomplissement de l’œuvre de la Rédemption par Son Fils et après la venue du Saint Esprit sur la terre, de nouveaux effets fussent produits qui dépasseraient les miracles qu’avait faits le Seigneur Jésus sur la terre.
Pour la période de temps des douze premiers chapitres des Actes,
Pierre devait prendre la direction, car il avait reçu les « clés du
royaume des cieux » (Matt. 16:19). Le Seigneur Jésus n’a confié ces clés qu’à
Pierre, et depuis lors, personne d’autre ne les a jamais de nouveau possédées.
D’ailleurs on ne gouverne pas avec des clés. Une clé sert seulement à ouvrir
quelque chose, rien de plus. Pierre avait la mission d’ouvrir — ouvrir quoi ?
l’église ? l’assemblée ? Bien sûr que non ! L’assemblée n’a pas
besoin d’être ouverte par quelqu’un. Alors, le ciel ? C’est tout aussi
faux ! Pierre ne peut accorder à quelqu’un d’entrer ni dans l’assemblée ni
dans le ciel. Non ! Pierre devait ouvrir le royaume des cieux
. Nous verrons plus tard plus clairement ce que
cela signifie.
Or Pierre paraît maintenant devant nous tel que nous ne le connaissons pas encore. Il nous surprend assez. N’avait-il pas renié son Sauveur peu de temps auparavant : « Je ne le connais pas » ; et n’avait-il pas juré cela sous serment ? Le mot grec pour « je ne le connais pas » signifie : « Je n’ai aucune relation d’aucune sorte avec lui ». Ces paroles de Pierre allaient très loin ! Ne s’était-il pas ensuite enfui devant une femme ? Or voilà maintenant ce même Pierre qui se lève au milieu des frères et prononce des paroles qui nous étonnent, et que nous voulons regarder maintenant de plus près.
Dieu se sert de Pierre, et celui-ci dit des choses que nous n’aurions jamais attendues de lui. D’un coup cet homme possédait une intelligence spirituelle des Écritures qui, à bien des égards, dépasse de loin notre intelligence à nous, nous qui pourtant possédons le Saint Esprit. Aurais-tu su que le psaume 69 parle de Judas ? Moi non. Aurions-nous pensé que le psaume 109 est une prophétie sur Judas Iscariote ? Je pense que personne parmi nous ne l’aurait su, mais Pierre le comprenait maintenant. Comment cela est-il arrivé ? Nous avons déjà vu que la possession de la vie de résurrection donne du discernement.
En outre, comme nous le savons, le Seigneur Jésus ressuscité avait
parlé avec les disciples sur les choses du royaume de Dieu, et certainement ils
avaient beaucoup appris par-là, de sorte que maintenant ils connaissaient les Écritures.
De la même manière que le Seigneur avait ouvert les Écritures
aux deux disciples sur le chemin d’Emmaüs, et avait fait
brûler leur cœur, de la même manière il avait ouvert l’intelligence
de ceux qui étaient réunis à Jérusalem, afin qu’ils
comprennent les Écritures (Luc 24:32,45). Le Seigneur Jésus ouvre les Écritures
et ouvre l’intelligence, et Il le fait encore aujourd’hui. Grâces lui soient
rendues pour cela ! Nous ne pouvons pas comprendre les Écritures si le Saint
Esprit ne nous y fait pas pénétrer. Le Seigneur doit ouvrir le cœur et aussi
les Écritures. Il se peut que tout ce que tu lis ici te passe complètement
au-dessus de la tête. Pourtant le Seigneur Jésus veut travailler dans ton âme, Il
veut l’ouvrir, que tu sois déjà sauvé ou non. Il veut ouvrir ton cœur et le réchauffer
pour Sa Personne. Personne ne peut le faire, sinon Dieu Lui-même.
« Hommes frères, il
fallait que fût accomplie cette écriture
» (1:16a).
Nous trouvons ici de nouveau un enseignement très important, et
je désirerais devant Dieu que nous le gravions profondément dans nos cœurs. Ces
frères d’il y a 2000 ans n’avaient rien plus à cœur que l’autorité de la Parole de Dieu et l’accomplissement de ses
différentes promesses. « Il fallait
que fût accomplie cette écriture »
— c’est cela qui les intéressait.
Est-ce aussi notre intérêt, notre désir ? Attachons-nous de l’importance à
ce que l’Écriture sainte nous dit ? Certes, Dieu emploie également des
hommes pour nous donner des commentaires, des explications de l’Écriture, mais
il faut qu’ils soient eux-mêmes fondés sur l’Écriture sainte, et qu’ils soient
en accord avec elles.
Pierre et ceux qui étaient avec lui se sont placés entièrement sous l’autorité de l’Écriture, — l’Ancien Testament en l’occurrence. Ne considérons jamais les Écritures de l’Ancien Testament comme étant secondaires ! Il me semble que nos frères d’autrefois ont beaucoup plus souvent parlé et écrit sur l’Ancien Testament que nous aujourd’hui. C’est un constat certain que je fais. Si c’est bien, je laisse cette question en suspens. En tout cas il ne faut pas avoir la pensée que l’Ancien Testament est moins Parole de Dieu ou moins important que le Nouveau Testament. Bien sûr, il ne contient pas la vérité chrétienne, mais il parle de Christ.
Pierre parle ici sur l’Ancien Testament et le cite. « Il fallait que fût accomplie cette
écriture que l’Esprit Saint a dite d’avance par la bouche de David, touchant
Judas ».
Cette manière de s’exprimer est très significative, car elle
donne un exemple de la manière dont Dieu considère ce que Lui-même a dit, — en
bref un exemple de ce que signifie l’inspiration
de l’Écriture sainte (dans le cas présent de l’Ancien Testament). Cette formulation
utilisée par Pierre, n’est-elle pas magnifique ? En une courte phrase,
nous avons ici l’explication de ce qui constitue l’essence de l’inspiration. Le
sujet qui nous occupe maintenant n’est pas le contenu de l’inspiration, mais le
fait que le Saint Esprit a parlé ; or pour ce faire, Il a utilisé la
bouche d’un homme : voilà qui est typique de toute l’Écriture sainte. Le Saint
Esprit n’a pas simplement fait tomber un livre du ciel, mais Il a fait écrire
un livre par des hommes, dans une écriture et une langue humaines, afin que
nous puissions le comprendre. C’est un livre céleste, mais écrit par des
hommes. L’auteur n’est pourtant pas l’homme. Luc par exemple, dit bien avoir
« composé » le premier traité, son évangile (Actes 1:1), mais le véritable
auteur de l’Écriture sainte est Dieu, le Saint Esprit. Il a dirigé et contrôlé l’esprit
et la main de l’instrument humain de sorte que le résultat corresponde
parfaitement à ce qu’Il voulait exprimer. En ce qui concerne l’Ancien Testament,
il en était de même. Le Saint Esprit avait fait une prédiction, mais Il l’avait
faite par la bouche de David ; il a utilisé celui-ci comme instrument. Un
peu plus tard dans le livre des Actes, David est cité comme prophète, et ce
sont des paroles des psaumes de David qui sont citées. Pourtant c’est l’Esprit
Saint qui parle. C’est le même cas ici.
« Hommes frères, il fallait que fût accomplie cette écriture que l’Esprit Saint a dite d’avance par la bouche de David, touchant Judas, qui a été le guide de ceux qui ont pris Jésus ; car il était compté parmi nous, et il avait reçu en partage ce service ; (celui-ci donc s’était acquis un champ avec le salaire de l’iniquité, et, étant tombé la tête en avant, s’est crevé par le milieu, et toutes ses entrailles ont été répandues. Et ceci a été connu de tous les habitants de Jérusalem, de sorte que ce champ-là est appelé dans leur propre dialecte Aceldama, c’est-à-dire champ de sang ;) car il est écrit dans le livre des Psaumes : ‘Que sa demeure soit déserte, et qu’il n’y ait personne qui y habite’, et ‘Qu’un autre prenne sa charge de surveillant’ » (1:16-20).
L’Écriture a donc parlé de Judas. En Jean 13:18-19, le Seigneur Jésus dit : « Je ne parle pas de vous tous ; moi, je connais ceux que j’ai choisis ; mais c’est afin que l’écriture soit accomplie : ‘Celui qui mange le pain avec moi a levé son talon contre moi’. Je vous le dis dès maintenant, avant que cela arrive, afin que, quand ce sera arrivé, vous croyiez que c’est moi ». Puis au même endroit le Seigneur Jésus cite le psaume 41 v. 9 : « Mon intime ami aussi, en qui je me confiais, qui mangeait mon pain, a levé le talon contre moi » [Texte de Jean 13:18 : « Celui qui mange le pain avec moi a levé son talon contre moi »].
Akhitophel, le conseiller du roi David, en qui David se confiait, lui est devenu infidèle et est devenu conseiller de son fils Absalom (2 Sam. 15:12 ; 16:23). Or il avait donné un « bon conseil » pour anéantir David. L’homme de Dieu, Hushaï resté fidèle à David, n’a pas donné un conseil aussi bon, mais ce conseil a été utilisé de Dieu pour garder David (2 Sam. 15:31-37 ; 17:1-14). C’est Akhitophel que David a devant son âme au Ps. 41. Bien sûr, David ne savait pas qu’Akhitophel était une préfiguration de Judas Iscariote. David pensait à Akhitophel qui auparavant avait été son conseiller, et qui avait maintenant rejoint l’armée de son fils rebelle Absalom. Il se lamentait dans sa tristesse de ce que celui qui mangeait le pain avec lui, son intime ami, l’avait trahi et abandonné. Mais le Saint Esprit parlait prophétiquement de Judas Iscariote en se servant de la bouche de David.
Nous voyons ici une autre caractéristique de l’inspiration de l’Écriture sainte. Les hommes qui ont écrit l’Ancien Testament ignoraient généralement toute la portée de ce qu’ils devaient écrire : Dieu conduisait tellement leur main qu’ils étaient amenés à écrire des choses qu’ils ignoraient en partie. C’est intentionnellement que j’ai cité Jean 13. Après avoir lavé les pieds des disciples, et avant de les quitter, le Seigneur Jésus a dû leur faire savoir que Judas Iscariote, qui était l’un d’entre eux, était un méchant, un diable, comme il l’avait déjà dit auparavant : « N’est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous, les douze, et l’un d’entre vous est un diable ? » (Jean 6:70). Dès le début Il avait connu Judas Iscariote, et pendant trois ans et demi Il l’avait traité en amour et en grâce. Mais maintenant, à la fin, les disciples devaient savoir qu’il était un ennemi dangereux.
Il l’a révélé lors du repas de la pâque, avant d’instituer la cène. Judas Iscariote n’a pas été présent à la fraction du pain, même si l’évangile selon Luc pourrait le faire croire. Mais comme nous le savons, Luc n’écrit pas en ordre chronologique. Les disciples devaient être préparés à la trahison pour ne pas être blessés par l’accablement causé par cette méchanceté imprévue au milieu d’eux. C’est le Seigneur Jésus qui a fait cette révélation, mu par Son amour et Son désir de secourir ; il s’est servi de la Parole prophétique, et leur dit : « Je vous le dis dès maintenant, avant que cela arrive, afin que, quand ce sera arrivé, vous croyiez que c’est moi ». Quelle grâce de la part du Seigneur Jésus !
Combien il est béni, bien-aimés, de connaître les déclarations de l’Écriture, y compris sur les événements les plus sombres, et d’en tirer des leçons personnelles ! Dans le Nouveau Testament aussi nous avons des écrits prophétiques qui nous avertissent et nous préparent au mal dans les derniers jours du témoignage chrétien sur la terre. Autant ces choses sont graves et tristes par elles-mêmes, autant c’est une grande grâce que le Seigneur nous ait tout prédit, de sorte que nous ne soyons ni surpris ni abattus par le mal.
La chute de Judas Iscariote n’a donc pas été imprévue, en tout
cas pas dans l’Écriture. Le Seigneur Jésus avait déjà dit que l’Écriture devait être accomplie
quand
Il parlait du fils de la perdition qui était perdu (Jean 17:12). Maintenant au temps
de leur plus grande faiblesse, Pierre attire l’attention des frères également
sur la Parole prophétique. Quelle consolation ils ont dû trouver dans le fait
que Dieu avait prévu le comportement sans cœur de Judas ! Son acte effrayant
n’a été que l’accomplissement de la Parole prophétique !
« … qui a été le
guide de ceux qui ont pris Jésus ».
Voilà un mot saisissant : il a été un guide ! Judas
Iscariote a livré le Seigneur et a montré à ses poursuivants où Il était dans
le jardin de Gethsémané, afin qu’ils puissent Le prendre. Il est devenu un
guide, un guide pour le mal. Mettons un autre passage, celui de Actes 2:23, en
face de notre verset : « ayant été livré par le conseil défini et par
la préconnaissance de Dieu, Lui, — [cela vise le Sauveur] — vous l’avez cloué à
[une croix] et vous l’avez fait périr par la main d’hommes iniques ». Ce passage
nous montre le propos de Dieu
. C’était
le propos de Dieu que Son Christ souffrît, et que dans cette mesure Judas
Iscariote ne soit qu’un guide. Bien sûr, il était entièrement responsable
de ce qu’il a fait, mais c’était
le conseil de Dieu. La responsabilité
personnelle de l’individu et le conseil
de Dieu vont toujours de pair dans l’Écriture, et n’entrent jamais en
collision. Les deux sont absolument vrais. Aucun des deux ne peut ni ne doit
être amoindri au détriment de l’autre. Le conseil de Dieu se réalise, et l’homme
est entièrement responsable pour son acte. Voilà l’enseignement de l’Écriture Sainte.
Arrêtons-nous encore un peu sur la personne de Judas — un sujet si solennel ; car la Parole de Dieu le place devant nous, lui et sa fin dramatique. Judas est quelqu’un de si trouble que nous devons laisser agir sur nos âmes ce que nous lisons de lui.
Judas était un homme faux, mauvais. On peut se demander pourquoi
le Seigneur Jésus l’avait choisi pour le service, sachant qu’il n’était pas
sauvé et qu’il ne croyait pas vraiment en Lui. Judas a reconnu extérieurement
le Seigneur comme le Messie, mais c’était tout. Ici nous lisons : « Car
il était compté parmi nous »
. Cette
expression est profondément bouleversante. Judas Iscariote a été un des douze,
et Pierre dit ici : « Il était compté
parmi nous
». En Matt. 10 nous apprenons qu’il a été envoyé avec les
autres (v. 1-5). Lorsque le Seigneur Jésus avait appelé ses douze disciples, —
notons bien : douze
! — Il
leur a donné puissance sur les esprits immondes et puissance pour guérir.
Ensuite les noms de tous les douze disciples sont énumérés, et Judas Iscariote
est également nommé. Ensuite au verset 5 : « Jésus envoya ces douze ».
Cela nous montre le fait très clair que Judas a fait des
miracles, qu’il a chassé des démons, qu’il a guéri des malades et des langueurs,
comme les autres disciples. On ne voyait pas de différence, « il avait
reçu en partage ce service » (1:17b), et pourtant cet homme n’était pas
sauvé. On peut faire des miracles, si Dieu le veut et s’Il en donne la force ;
et malgré tout aller à la perdition. C’est effrayant ! En Matthieu 7:21-23
le Seigneur Jésus le confirme : « Ce ne sont pas tous ceux qui me
disent : Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le royaume des cieux, mais
celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me
diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé en
ton nom, et n’avons-nous pas chassé des démons en ton nom, et n’avons-nous pas
fait beaucoup de miracles en ton nom ? Et alors je leur déclarerai :
Je ne vous ai jamais connus
;
retirez-vous de moi, vous qui pratiquez l’iniquité ! »
À l’inverse, Il dit de Ses brebis : « Mes brebis
écoutent ma voix, et moi je les connais
»
(Jean 10:27). Ils ont beau être méprisés dans ce monde, le Seigneur les
connaît. Peu importe où tu te trouves : Le Seigneur Jésus te connaît si tu
es une de Ses brebis. Mais aux professant sans vie, Il devra dire un jour non
seulement : « Je ne vous connais plus maintenant », mais :
« Je ne vous ai jamais
connus ».
En effet, il ne suffit pas d’être seulement actif pour Christ. Nous pouvons
être religieux et être très actif extérieurement ; Judas l’était aussi. Il
était compté parmi eux, il avait reçu ce service comme les autres apôtres — et
pourtant il est allé à la perdition ! C’est une pensée extrêmement solennelle !
Y a-t-il parmi mes lecteurs quelqu’un qui se compte parmi les croyants, qui est
considéré comme un des leurs, qui vient peut-être régulièrement aux réunions —
et qui pourtant n’est pas sauvé ? Alors dépêche-toi de venir au Sauveur
pour ne pas prendre le même chemin que Judas et aller à la perdition éternelle !
« Il fallait que fût accomplie cette écriture … touchant Judas » (1:16a).
Comme nous l’avons déjà vu, le Seigneur Jésus parle également de
Judas dans Sa prière en Jean 17, et Il l’appelle « fils de perdition ».
Aucun des douze ne serait perdu sinon le fils de perdition, dit-Il. Judas ne s’est
pas laisser avertir. Il a vendu son âme ; il a trahi le Seigneur pour
trente pièces d’argent. C’est effrayant de voir comment le diable peut séduire
un homme. Satan a rempli Judas, il est entré en lui, et ensuite il est dit de
Judas : « Il sortit aussitôt ; or il était nuit » (Jean
13:30). Extérieurement il faisait nuit
,
et dans l’âme de cet homme, c’était la nuit
!
Combien sa fin est terrible.
En Matthieu 27 nous lisons « qu’il a eu du remords ».
Il a eu du remords d’avoir livré le sang innocent ; alors il jeta les
trente pièces d’argent dans le temple. Les principaux sacrificateurs dirent que
c’était le prix du sang, et s’en servirent pour acheter un champ pour y
ensevelir les étrangers. Jusqu’à ce jour ce champ s’appelle « Aceldama »,
c’est-à-dire « champ de sang ». Judas a eu du remords
, mais le mot grec ne signifie pas « repentance ».
Cela est très solennel. Repentance
signifie un changement de pensée et un brisement personnel devant Dieu. Mais
avoir du remords ne signifie souvent
pas plus que regretter les voies et les résultats et s’en lamenter : Ce n’est
pas une réelle repentance. Judas Iscariote ne s’est jamais réellement repenti.
Il a eu du remords, c’est tout. Cela lui a fait de la peine de voir les choses tourner
de cette manière. Il ne l’avait pas imaginé, j’en suis certain. Il avait probablement
supposé que le Seigneur se libérerait une nouvelle fois dans Sa puissance,
comme Il l’avait souvent fait. Mais voilà qu’Il était fait prisonnier !
Alors, il a eu du remords.
T’es-tu déjà repenti ? Que veut dire « se repentir » ? Cela signifie donner raison à Dieu et être brisé personnellement, adopter le côté de Dieu contre soi-même. Il ne s’agit pas de faire des exercices de repentance, ou des œuvres de repentance, mais de dire à Dieu qu’on a péché, qu’on est un pécheur coupable qui mérite le jugement éternel. Même si tu ne te souviens plus de tous les péchés, dis-Lui ce que tu sais. Judas ne l’a jamais fait, et il est allé à la perdition éternelle. Dans la vie d’un homme, il y a un temps où on ne peut plus se convertir. Sais-tu que tu ne peux pas te convertir quand tu veux ? Dieu dit : « Aujourd’hui ! » Peut-être que tu vois encore une longue vie devant toi, et que tu veux d’abord jouir du monde. C’est ce que voulait Judas aussi. La passion de l’argent l’a captivé. Que nous soyons jeunes ou âgés, il faut s’être repenti. Un peu plus loin dans le livre des Actes, la Parole de Dieu appelle cela « la repentance pour la vie ».
Déjà du seul point de vue extérieur, la fin de Judas Iscariote a été terrible. Le passage ici dit ceci : « … étant tombé la tête en avant, s’est crevé par le milieu, et toutes ses entrailles ont été répandues » (1:18b). Si nous le comparons avec le récit de Matthieu 27:5 : « et s’en étant allé, il se pendit », on a peut-être un peu de peine à concilier ces deux passages. Mais en se servant de cet exemple, permettez d’exprimer un avertissement. Beaucoup de gens aujourd’hui pensent pouvoir faire le procès de la Parole de Dieu, et décider qu’elle se trompe, qu’elle ne concorde pas en toutes ses parties ; mais soyons certains que dans tous les cas l’erreur est chez l’homme, par notre inintelligence et notre méconnaissance du contexte.
Veillons à ne pas attribuer une erreur à la Parole de Dieu ! Si tu le fais, tu ne t’en sortiras pas à ton avantage. Les deux choses que nous trouvons dans les passages cités sont vraies. La Parole de Dieu est la vérité absolue, et ne se contredira jamais. Nous savons qu’il y a quelques passages dont la transmission est douteuse ou incertaine. Mais c’est toute autre chose. Nous n’avons pas besoin de nous laisser impressionner par des contradictions apparentes comme ici. Au contraire : Ces « contradictions » se révèlent toujours en fin de compte comme des preuves spéciales de l’inspiration et du caractère divin de l’Écriture Sainte. C’est aussi le cas ici.
N’oublions jamais : Souvent nous ne connaissons pas le contexte
. Le premier but de Dieu dans Sa
Parole n’est pas de nous transmettre de l’information. Il veut parler à nos
cœurs et à nos consciences. C’est pourquoi Il ne nous communique pas tous
les détails historiques. Lorsque Luc écrit sur la résurrection du Seigneur, Son
ascension et aussi sur la fin de Judas, presque tous les témoins oculaires étaient
encore en vie. Il ne pouvait donc pas écrire quelque chose qui était finalement
faux. Tous les témoins oculaires encore en vie lui auraient dit immédiatement :
‘Écoute un peu, ce que tu écris n’est pas du tout exact’. Lorsqu’au milieu de
ses frères, Pierre s’est levé et a parlé sur la fin de Judas Iscariote,
Matthieu était présent, alors qu’il raconte autre chose dans son évangile !
A-t-il soulevé une objection ? — Nous répétons donc ceci : Si nous
connaissions toutes les informations collatérales que connaissaient les frères
du commencement et Matthieu et les autres apôtres, nous n’aurions pas la
moindre difficulté à tout comprendre.
Sans prétendre déterminer ou garantir quel a été le déroulement effectif des événements, j’aimerais montrer une solution possible à la difficulté. À la suite des propos très durs que lui ont tenus les principaux sacrificateurs, Judas Iscariote s’est trouvé plongé dans un profond désespoir. Leur réponse était : « Tu y aviseras ! » C’est caractéristique de l’homme religieux : il laisse l’homme seul dans son désespoir. Le Sauveur ne parle pas ainsi lorsqu’on vient à Lui. Il accueille. Ce sont les hommes qui n’hésitent pas à dire crûment : « Tu y aviseras ». — Là-dessus Judas est parti se pendre. Puis, ou bien la corde s’est rompue ou bien la potence s’est brisée. Il est aussi possible que les hommes y aient contribué, parce que le sabbat était proche (Jean 19:31). Quoi qu’il en soit, Judas est tombé la tête la première, peut-être dans une fosse, et il s’est cassé la nuque et ses entrailles ont été répandues.
Voilà la triste fin de celui qui a bien eu du remords, mais qui n’a pas vécu un réel changement de pensées. Livrer le Seigneur Jésus pour trente pièces d’argent ! Nous connaissons des gens qui Le vendraient pour encore moins, qui vendent le salut de leur âme pour de petits plaisirs mondains. En fais-tu aussi partie ? Judas est allé « en son propre lieu » (1:25b), au lieu terrible de la damnation éternelle. Veux-tu aussi que ce soit ton lieu ?
En outre, nous avons ici une image
prophétique
devant nous. Si nous considérons 1 Rois 21, nous y trouvons le
roi impie Achab qui voulait à tout prix prendre possession de la vigne de
Naboth. Pour cela il a fait verser le sang de Naboth. Alors arrive le prophète Élie
envoyé par Dieu en mission auprès d’Achab, et il lui dit : « Au lieu
où les chiens ont léché le sang de Naboth, les chiens lécheront ton sang, à toi
aussi » (1 Rois 21:19). Jusqu’à aujourd’hui c’est une image prophétique d’Israël.
On a la même chose ici en Actes 1 : Le lieu où on a versé autrefois le
sang du Seigneur Jésus, est aujourd’hui le « champ de sang ». Les
étrangers qui n’avaient pas le droit à une sépulture en Israël furent désormais
enterrés dans ce « champ de sang ».
C’est une image d’Israël au temps actuel, où ce peuple est devenu un « Aceldama », un « champ de sang ». En Apoc. 14:20, nous lisons qu’un jour Dieu foulera la cuve, et le sang sortira jusqu’aux mors des chevaux ; cela nous fait comprendre un peu ce qui est indiqué ici de manière prophétique : le sang du Seigneur Jésus sera vengé. Si déjà le sang d’Abel avait crié à Dieu, combien plus le sang de Son Fils ! Israël, et dans un certain sens le monde entier aussi, est devenu un « champ de sang ». C’est une pensée solennelle !
Nous arrivons maintenant aux derniers versets d’Actes 1. Nous y trouvons le fait intéressant de l’élection d’un douzième apôtre. Comme nous le verrons, ici aussi c’est l’Écriture sainte qui sert de base aux disciples pour le faire. Ils ne l’ont pas fait parce qu’ils l’estimaient bon ou utile, mais parce que l’Écriture avait dit au Ps. 109 : « Qu’un autre prenne sa charge de surveillant ». Dieu voulait que cette place d’apôtre du Seigneur Jésus sur la terre, quittée par Judas, soit de nouveau occupée.
Beaucoup ont pensé que Pierre commettait une erreur en soulevant
la question, et en disant qu’il fallait que soit ajouté aux onze quelqu’un de
ceux qui étaient avec eux dès le début, et qui avait été témoin de Sa
résurrection. Je suis entièrement convaincu qu’il n’a pas commis d’erreur
. Car premièrement son acte a été basé sur l’Écriture
sainte. Or c’est toujours la base la plus sûre. Deuxièmement, ils en ont fait
un sujet de prière au Seigneur, et Celui-ci leur a répondu ; et
troisièmement, et c’est peut-être la raison la plus importante, l’apôtre
Paul n’est jamais mis en relation avec les douze dans l’Écriture.
Nous avons peut-être déjà entendu l’argument que normalement Paul aurait dû être le douzième apôtre,
mais ce n’est certainement pas le cas. Le service de l’apôtre Paul a été tout
différent. De plus, il n’a pas accompagné le Seigneur Jésus sur la terre, et il
n’a pas été un témoin de sa résurrection. Il a bien plutôt vu Christ dans la
gloire, il a été témoin de Sa gloire. Il devait être l’apôtre des nations (Rom.
11:13). Selon Col. 1, il a eu un double service : il était serviteur de l’évangile
, et serviteur de l’assemblée
. Ainsi le service de Paul a
été entièrement différent de celui de Pierre et des onze, parce qu’il a été
appelé par un Christ glorifié, et qu’il a été pour Lui un « vase d’élection »
pour porter Son Nom devant les nations et les rois, et les fils d’Israël
(9:15).
En outre, le témoignage de Dieu après l’ascension du Seigneur
Jésus devait d’abord s’adresser à Israël, et c’est dans ce but que Pierre
devait se lever « avec les onze »
comme nous le trouvons au ch. 2 v. 14. Il devait de nouveau y avoir « les douze »
(6:2). Le nombre
douze
dans l’Écriture parle du
gouvernement et de l’administration parfaits de Dieu en rapport avec la terre.
Le Seigneur Jésus avait également dit que les douze qui avaient partagé son
rejet avec Lui sur la terre lorsqu’il séjournait ici-bas, seraient, dans la
régénération, assis avec lui, sur douze trônes et qu’ils jugeraient les douze
tribus d’Israël (Matt. 19:28). Cela n’a jamais été la vocation de Paul. Ou bien,
l’un des trônes devait-il rester vide ? En Apoc. 21:14, les douze noms des
douze « apôtres de l’agneau » sont inscrits sur les fondements de la cité,
mais non pas le nom de Paul.
Dieu a toujours vu les « douze » comme le total des
apôtres ; également en 1 Cor. 15:5, d’ailleurs : « … puis
(il a été vu)
des douze ».
— Pourtant ce dernier verset ne concorde pas avec ce que nous
lisons en Actes 1 ! Ils n’étaient que onze, et même seulement dix, puisque
Thomas n’était pas là ! J’admets qu’une semaine plus tard ils étaient
effectivement onze. Et pourtant la Parole de Dieu dit que le Seigneur a été vu « des douze ».
Cela est si touchant : Dieu voit toujours « les douze ».
En quelque sorte il ne prend pas connaissance de ce que l’un d’eux manque. Dieu
voit toujours le peuple de Dieu dans son entier, encore aujourd’hui. Élie a
pris douze
pierres, pourtant le
peuple était déjà divisé à l’époque. Même devant Agrippa Paul parle de
« nos douze tribus
»
(26:7). Le croyant aujourd’hui peut également — comme Dieu — embrasser dans son
cœur et dans ses pensées tout le peuple de Dieu, même si extérieurement il est
déchiré.
Au verset 22 il est dit explicitement quelles sont les
caractéristiques d’un apôtre. Puissent
prendre cela à cœur tous ceux qui pensent qu’aujourd’hui il y a encore des
apôtres équipés d’une puissance et d’une autorité particulières. Bien sûr que,
dans un sens plus général il y a encore des apôtres aujourd’hui, puisque « apostolos »
veut simplement dire
« envoyé ». Barnabas était également un apôtre, dans un sens plus
large. Et nous, nous sommes des ambassadeurs [donc des ‘envoyés’] pour Christ
(2 Cor. 5:20). Nous sommes des apôtres, des ambassadeurs au sens général. Dans
ce sens-là tout chrétien, tout serviteur du Seigneur est un apôtre. Mais au
sens plus strict où le Seigneur Jésus a choisi les douze et les a nommé
apôtres, il n’y a plus d’apôtre aujourd’hui, car ils ne portent plus les
caractéristiques d’un apôtre indiquées clairement aux v. 21 et 22.
« Il faut donc que d’entre les hommes qui se sont rassemblés avec nous pendant tout le temps que le Seigneur Jésus entrait et sortait au milieu de nous, en commençant depuis le baptême de Jean, jusqu’au jour auquel il a été élevé [au ciel] d’avec nous, quelqu’un d’entre eux soit témoin avec nous de sa résurrection » (1:21,22).
Voilà les caractéristiques d’un apôtre, et dans ce sens-là, il n’y a eu que douze apôtres reconnus par Dieu. Par-dessus Il a encore nommé l’apôtre Paul, mais personne d’autre. Aujourd’hui nous n’avons plus d’autorité apostolique, car le fondement des apôtres et des prophètes, le fondement de l’assemblée (Éph. 2:20) est posé depuis longtemps.
L’expression que Pierre utilise en parlant du Seigneur Jésus pendant le temps de Son séjour sur la terre est extrêmement touchante : « tout le temps que le Seigneur Jésus entrait et sortait au milieu de nous » ! Quel reflet d’intimité et de proximité !
On est frappé aussi de ce que Pierre parle du Seigneur
Jésus — ce que, sauf erreur, il
n’a jamais fait auparavant. Dis-moi, est-ce que tu parles également ainsi de
ton Sauveur, ou bien est-ce que tu parles seulement de « Jésus » ?
Surtout lorsque nous parlons sur la gloire du Seigneur Jésus, le titre
« Seigneur » est le seul qui convient. C’est le Seigneur Jésus
, et nous ne devrions pas parler de Lui en disant
seulement « Jésus ». « Vous m’appelez maître
et Seigneur
, et
vous dites bien, car je le suis ; si donc moi, le Seigneur
et le maître
… »
(Jean 13:13,14). La seconde fois, le Seigneur change l’ordre des expressions,
et met « Seigneur » en premier. J’aime m’adresser à mon Sauveur en
disant « Seigneur », car Il a tous les droits sur moi, et aussi sur
toi, si tu es racheté. Dans les formules d’adresse, laissons de côté tous les qualificatifs
comme « bien-aimé » etc., car dans l’Écriture nous ne voyons jamais que
l’apôtre Paul ou un autre disciple se soit jamais adressé au Seigneur en disant
« bien-aimé Seigneur ». Ne pensons pas pourvoir souligner notre amour
pour le Seigneur en accumulant des adjectifs lorsque nous parlons du Seigneur
Jésus ou au Seigneur Jésus. Restons très sobres et déférents : « Seigneur Jésus ».
Nous nous
trouverons alors sur le terrain de la vérité, car le Saint Esprit conduit
toujours à reconnaître la seigneurie du Seigneur Jésus (1 Cor. 12:3).
« Et ils en mirent deux sur les rangs : Joseph, appelé Barsabbas, qui était surnommé Juste, et Matthias » (1:23).
J’aimerais faire remarquer très nettement ici que ce n’était pas un choix par des hommes
. Ils n’en
mirent
que deux sur les rangs. Probablement que parmi les disciples il n’y en avait
plus beaucoup qui portaient les caractéristiques d’avoir été avec eux depuis le
baptême de Jean et d’avoir aussi été témoin de Sa résurrection. Ils en présentèrent
donc deux. Qui allait choisir maintenant ? L’homme ou le Seigneur ?
Ce n’est pas selon la pensée de Dieu si nous
les hommes, si l’assemblée ou n’importe quel comité choisissons
des hommes pour le service du Seigneur. Le Seigneur
Jésus
Lui-même établit dans le service ; c’est Lui qui confère les
dons spirituels, et c’est Lui qui équipe Ses serviteurs avec la force et la
sagesse nécessaires. « Suppliez donc le Seigneur de la moisson
, en sorte qu’il
pousse des ouvriers dans sa moisson » (Matt. 9:38).
C’est ce qui s’est passé également ici. Qui est le Seigneur de la
moisson ? Dieu le Père ? Même cela n’est pas tout à fait juste. Le
Seigneur Jésus séjournant sur la terre était le « Seigneur de la moisson ».
Ne confondons pas avec le vigneron ou cultivateur dont parle le Seigneur Jean
15. En Jean 15, c’est une autre image, et dans l’image du cep, de la vigne, c’est
le Père
qui est cultivateur ou
vigneron.
« Et priant, ils dirent : Toi, Seigneur, qui connais les cœurs de tous, montre lequel de ces deux tu as choisi, afin qu’il reçoive en partage ce service et cet apostolat, duquel Judas est déchu pour s’en aller en son propre lieu » (1:24-25).
Ils ne prient donc pas Dieu le Père, mais le Seigneur Jésus, et
demandent que Lui choisisse
. Jusqu’à
aujourd’hui c’est le principe de l’appel [ou : la vocation] d’un
serviteur. Le Seigneur Jésus, depuis le ciel — car dans notre passage Il était déjà
glorifié à la droite de la puissance de Dieu (Luc 22:69), — désigne qui, sur la
terre, doit être Son serviteur, Son esclave. C’est Lui qui établit dans le
service (1 Tim. 1:12). Le Seigneur glorifié donne depuis le ciel des dons à Son
Assemblée pour son édification : apôtres, prophètes, évangélistes,
pasteurs et docteurs (Éph. 4:11). Dès le ventre de sa mère, Dieu a mis à part Paul
et l’a appelé (Gal. 1:15). Ainsi c’est toujours Dieu, c’est toujours le Seigneur
Jésus qui est Celui qui appelle, Celui qui donne des missions ; ce n’est
jamais l’homme.
Mais si déjà le Seigneur Jésus avait prié sur la terre avant de choisir les douze apôtres (Luc 6:12), combien plus était-il convenable qu’eux aussi « prient ». Nous pouvons admettre que c’est Pierre qui a conduit la prière publique.
Cette prière est un modèle de simplicité et de caractère direct. Ils parlent au Seigneur, et croient qu’Il a déjà fait Son choix. Combien nous avons à apprendre de tout cela !
Ils jetèrent donc le sort (*). Cela nous montre que le Saint Esprit n’était pas encore venu.
« Et ils jetèrent le sort sur eux ; le sort tomba sur Matthias, qui fut adjoint aux onze apôtres » (1:26).
(*) Note Bibliquest : Dans ce verset 1:26 et son
commentaire, on a laissé l’expression « jeter
le sort », comme en français on jette
des dés. L’expression française plus courante, mais de même
sens, est : « tirer
au
sort ». Il ne faut pas comprendre l’expression « jeter le sort »
comme ayant un rapport quelconque avec les pratiques de magie ou d’occultisme
consistant à « jeter un sort », ou « jeter des sorts ».
Jeter le sort pour connaître la volonté de Dieu était une méthode appartenant à la dispensation de la loi. Nous pouvons le lire dans plusieurs passages de l’Ancien Testament, par exemple en Prov. 16:33 : « On jette le sort dans le giron, mais toute décision est de par l’Éternel ». Également en rapport avec Acan (Josué 7) et lors de la répartition du pays sous Josué (Josué 13 à 18), le sort a été jeté. Plus tard, en Ézéchiel 47, ce sera encore le cas (v. 22). Mais dans le temps où le Saint Esprit est sur la terre, on ne jette plus de sort pour en apprendre la volonté de Dieu. Nous avons entre nos mains la Parole de Dieu complète, et c’est elle qui nous révèle Sa volonté. Nous n’avons pas besoin de jeter le sort, car le Seigneur Jésus veut nous faire connaître Sa volonté par le moyen du Saint Esprit avec l’aide de la Parole. Mais ici nous remarquons qu’ils ne se trouvaient pas encore sur ce terrain-là puisque le Saint Esprit n’était pas encore venu.
Ainsi ils jetèrent le sort, et à ce moment-là c’était tout à fait selon les pensées de Dieu. Le Seigneur dirigeait le sort, et ne laissait par-là aucun doute quant à celui qu’Il avait élu pour ce service. Même si aujourd’hui nous ne jetons pas de sort, le Seigneur va tout de même, par le moyen de Son Esprit, montrer clairement qui Il appelle dans Son service — et le montrer pas seulement au serviteur lui-même, mais aussi aux frères qui l’entourent. Cela devrait être pris à cœur par tous les frères qui pensent que le Seigneur les appelle dans Son service direct. Il est indiscutable que c’est Lui seul qui appelle et établit dans le service. Il est aussi indiscutable qu’Il montre également sa volonté aux autres de manière tout à fait claire. Nous en avons un bel exemple au ch. 13 v. 2 : « Et comme ils servaient le Seigneur et jeûnaient, l’Esprit Saint dit : Mettez-moi maintenant à part Barnabas et Saul, pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés ».
« Et le sort tomba sur Matthias, qui fut adjoint aux onze apôtres ».
Dieu agit toujours ainsi. Il ajoute à d’autres. Un peu plus tard nous lisons que trois mille âmes se sont converties et que le Seigneur les a ajoutées à l’assemblée (2:41). Les hommes se joignent à une confession chrétienne, à un mouvement ; Dieu ajoute, — Il ajoute à ce qui est de Lui.
Une fois que le groupe des apôtres a de nouveau été au complet,
tout était prêt pour le jour de Pentecôte. Souvenons-nous encore une
fois : les deux événements-clés — l’effusion de l’Esprit Saint et le
retour de Christ — délimitent le temps de la grâce. Nous vivons dans l’intervalle
de temps situé entre les deux. As-tu pris conscience que c’est là l’un des plus
grands privilèges qui soient ? Nous sommes nés dans le temps de la grâce,
et nous vivons dans cette époque. Lorsque le Seigneur Jésus reviendra, le temps
de la grâce sera fini pour toujours
. Ne
veux-tu pas venir, toi aussi, au Sauveur ? Étant devenu des enfants de
Dieu par Sa grâce, nous nous réjouissons de Son retour. Peut-être sera-ce aujourd’hui !
Alors une joie inexprimable sera notre part éternellement.