Questions et réponses en rapport avec la Bible

Christian Briem


Traduit de l’allemand « Antworten auf Fragen zu biblischen Themen » = Réponses à des questions sur des thèmes bibliques, édité par Christliche Schriftenverbreitung, Hückeswagen, 2005. ISBN 3-89287-088-8


Table des matières :

1 - Les apocryphes sont-ils cités dans le Nouveau Testament ?

2 - Lire seulement la Bible ?

3 - Inspiration de l’Écriture et compréhension par les auteurs — 1 Pierre 1:10-11


1 - Les apocryphes sont-ils cités dans le Nouveau Testament ?

Christian Briem

Questions et réponses p. 27


Question

Beaucoup considèrent que les apocryphes ne font pas partie de la parole de Dieu. Or ne trouve-t-on pas, dans le Nouveau Testament, des citations tirées des apocryphes ?


Réponse

Non ! Pas une seule fois le Seigneur Jésus ni aucun écrivain d’un quelconque des livres du Nouveau Testament n’a dit « car il est écrit… » suivi d’une citation des apocryphes. Nous ne trouvons nulle part dans le Nouveau Testament, qu’une pensée ou qu’un événement soit étayé ou fondé sur une parole des livres apocryphes.

Parmi les nombreuses prétendues allusions, où l’on ne trouve d’ailleurs la plupart du temps, qu’un ou deux mots qui concordent, les éditeurs du Nouveau Testament grec dont je dispose, l’édition Nestle-Aland N26, ne donnent que trois passages comme étant des « citations » des apocryphes ; il s’agit de Matthieu 9:36, Marc 10:19 et 2 Timothée 2:19. Et encore, il ne s’agit pas là de citations directes, mais seulement d’allusions, et encore d’allusions à des passages de l’Ancien Testament. Que des siècles plus tard, les écrivains des apocryphes se soient servis d’expressions ou de tournures de langage semblables (car il ne s’agit de rien de plus) à celles, par exemple, de l’écrivain du Pentateuque, Moïse, on le comprend facilement, car ils étaient eux-mêmes des Juifs et ils étaient familiers des saintes Écritures de l’Ancien Testament.

Je vais montrer plus précisément ce que je veux dire par un exemple qui vaudra aussi pour les autres cas. En Matthieu 9:36 le membre de phrase « comme des brebis qui n’ont pas de berger » peut être compris comme une allusion à Nombres 27:17 et 2 Chroniques 18:16. Même si l’auteur du livre apocryphe de Judith emploie la même tournure de langage au chapitre 11 v. 19, on ne peut pas en conclure, même avec la meilleure volonté, que Matthieu cite le livre de Judith. Il en est exactement de même pour les deux autres passages : il existe chaque fois une base dans le texte de l’Ancien Testament. Attribuer une autorité quelconque aux apocryphes dans ces circonstances est absolument dénué de tout fondement.


2 - Lire seulement la Bible ?

Christian Briem

Questions et Réponses, p. 66


Question

On entend souvent l’argument : « Je ne lis aucun livre ou exposé sur la Bible, je préfère lire la Bible elle-même ». Est-ce une position juste et digne d’être imitée ?


Réponse

Sûrement pas ! Naturellement la lecture de l’Écriture sainte est d’une importance extrême et, elle devrait avoir dans notre vie la place de la plus grande valeur, à côté de la prière. Mais pour notre croissance dans la connaissance de Lui-même, Dieu se sert, à côté de Sa parole, de toute une gamme d’autres ressources qui sont bien entendu toutes basées sur cette Parole. L’une des ressources les plus importantes est l’enseignement donné par d’autres. Dieu veut que cela ait lieu, et chacun de nous en a besoin.

À cet égard, il est bien sûr instructif de constater que Dieu ne nous a pas seulement rendus dépendants de Lui-même, mais que, dans une certaine mesure, nous sommes aussi dépendants les uns des autres. Dieu l’a voulu ainsi. C’est ainsi, par exemple, qu’aucun membre du corps ne peut dire à un autre membre : « Je n’ai pas besoin de toi » (1 Cor. 12:21). Dieu a attribué à chaque membre du corps de Christ individuellement une position et une mission bien déterminées « comme Il l’a voulu » (1 Cor. 12:18). À cet égard, chaque membre a besoin de l’autre, si l’on veut empêcher l’apparition de carences dans le membre lui-même et dans le corps tout entier.

De plus le Seigneur exalté au ciel a donné des dons à Son assemblée (Éph. 4), des hommes par qui Il désirait opérer le perfectionnement des saints et l’édification du corps (Éph. 4:12). Parmi eux et en rapport avec la question posée, les pasteurs et les docteurs [ou : enseignants] ont une place toute particulière. Nous avons tous besoin du service des pasteurs et docteurs [ou : enseignants], sinon le Seigneur ne nous les aurait pas donnés. N’avons nous pas souvent éprouvé combien notre cœur a été réchauffé et réveillé quand un pasteur nous a appliqué la vérité divine, à nous et à notre vie ? N’avons nous pas été souvent remplis d’une joie profonde quand Dieu s’est servi d’un docteur [enseignant] pour placer devant nos âmes l’élévation de la personne de Christ ou des pensées de Dieu, ainsi que leur signification profonde ? Inversement ces dons ont aussi besoin du service d’autres membres. Mais nous parlons maintenant de la nécessité de l’enseignement.

Si quelqu’un pense qu’il n’a pas besoin de l’enseignements des autres, il devrait alors logiquement estimer superflues les réunions où la parole de Dieu est annoncée ou méditée. Car en principe, il s’agit du même processus et de la même chose. Bien sûr participer à une réunion au Nom du Seigneur Jésus est quelque chose de bien plus élevé que de lire un livre à la maison ; car seuls ceux qui sont assemblés au Nom du Seigneur Jésus peuvent jouir de Sa présence personnelle. Mais il y a ceci de commun dans le fond : Dieu me parle par un don.

Et qui voudrait contester que Dieu se sert encore aujourd’hui de dons qui depuis longtemps ne sont plus parmi nous, notamment au moyen de ce qu’ils ont écrits ? L’Écriture sainte elle-même en est la meilleure preuve. Il est certain que les apôtres et les prophètes du Nouveau Testament ont été des dons donnés une seule fois, et qu’en outre, pour leur service, ils ont été inspirés mot à mot par Dieu, le Saint Esprit (1 Cor. 2:13 ; 2 Tim. 3:16). Cependant je pense que Dieu a aussi donné plus tard des dons à son peuple, qui, dans leur genre, n’ont eu lieu qu’une fois. Si on les rejette, non seulement on en souffrira une perte irréparable pour soi-même, mais ce sera aussi au déshonneur de Celui qui les a donnés pour le bien du corps tout entier.

D’une manière générale, on refait toujours le même constat, à savoir que les enfants de Dieu qui estiment ne pas avoir besoin d’écrits ni d’explications de la Parole de Dieu pour les conduire plus avant, ne font que rarement de vrais progrès intérieurs. La plupart restent des « nains » au point de vue spirituel. Dieu n’a permis en général qu’à très peu de personnes de redécouvrir la vérité indépendamment des autres, et avec une certaine originalité. Il faut une grosse dose de confiance en soi, pour ne pas dire plus, pour vouloir se compter parmi eux aujourd’hui. J’ai connu personnellement encore quelques frères qui durant leur vie furent à juste titre comptés au rang des conducteurs parmi les frères ; ils reconnaissaient pourtant volontiers que la plupart de ce qu’ils savaient sur la parole de Dieu, ils l’avait appris d’autrui.

C’est aussi en plein accord avec 2 Timothée 2:2. L’apôtre exhorte là son enfant Timothée à commettre à d’autres hommes fidèles ce qu’il avait entendu de lui en présence de beaucoup de témoins. Ceux-ci devaient aussi avoir, de leur côté, la capacité d’enseigner d’autres à leur tour. Telle est donc la manière normale de transmission de la vérité divine à d’autres, et spécialement d’une génération à l’autre : l’instruction a lieu par ceux qui ont appris d’autrui.

Si nous avons d’abord appris à voir ces choses dans la vraie lumière, je pense que nous serons d’autant plus reconnaissants envers Dieu de se servir des moyens les plus divers, et justement aussi de l’enseignement par d’autres, pour nous aider à saisir Sa vérité. Et cet enseignement par d’autres ne se limite nullement aux heures de nos réunions, même s’il y trouve là son expression la plus élevée. Peu de temps avant sa mort comme martyr, l’apôtre Paul réclamait les « livres » et les « parchemins ». Timothée devait à tout prix les lui apporter lorsqu’il viendrait (2 Tim. 4:13).


3 - Inspiration de l’Écriture et compréhension par les auteurs — 1 Pierre 1:10-11

Questions et réponses, p. 203

3.1 - Question

Lorsque les apôtres et prophètes écrivaient le Nouveau Testament, comprenaient-ils tout ce qu’ils écrivaient ? Ou bien étaient-ils si fortement sous l’inspiration du Saint Esprit qu’ils ne comprenaient pas ce qu’ils avaient à écrire ?


3.2 - Réponse

Ce « Ou bien » dans votre question n’est pas très heureux. Car il pourrait donner l’impression que, si les écrivains avaient compris ce qu’ils écrivaient, ils n’auraient pas été sous l’inspiration du Saint Esprit, ou tout au moins qu’ils n’auraient pas été « si fortement » sous cette inspiration. Le fait que les écrivains écrivaient sous l’inspiration, c'est-à-dire sous le contrôle complet de l’Esprit Saint, n’est ni prouvé ni affaibli par le fait d’avoir eux-mêmes compris ou non ce qu’ils écrivaient. Inversement cependant, on peut dire : S’il se trouvait que les écrivains de la Bible ne comprenaient rien du tout à ce qu’ils écrivaient, alors ce serait une preuve montrant à quel point l’inspiration du Saint Esprit est absolue et indépendante de la compréhension de l’écrivain.

Or ce fut effectivement le cas des écrivains de l’Ancien Testament : beaucoup de ce qu’ils ont écrit, ils ne le comprenaient pas. 1 Pierre 1:10, 11 l’affirme. Les prophètes écrivaient au sujet du salut, au sujet de « de la grâce qui vous était destinée », et ils étaient contraints de s’informer et de s’enquérir avec soin dans leurs propres écrits de « quel temps ou quelle sorte de temps l’Esprit de Christ qui était en eux indiquait ».

Mais il en va autrement pour les écrivains du Nouveau Testament. Comme 1 Corinthiens 2:10-16 le montre clairement, ils comprenaient ce qu’ils écrivaient. Le Seigneur Jésus avait accompli l’œuvre, et posé par là le fondement pour l’accomplissement des conseils de Dieu. À la suite de cela, le Saint Esprit était venu en Personne sur la terre, et avait fait Son habitation dans les croyants, pour les conduire dans toute la vérité, et leur donner l’intelligence des pensées de Dieu. L’expression « afin que nous connaissions les choses qui nous ont été librement données par Dieu » montre clairement que les apôtres et prophètes du Nouveau Testament comprenaient tout ce que, sous l’inspiration du Saint Esprit, ils écrivaient « en paroles enseignées de l’Esprit ».

Cela ne veut quand même pas dire que dans la parole de Dieu, il n’y ait pas beaucoup de choses et de liaisons dont les écrivains ne pouvaient sûrement pas se rendre compte. Ainsi par exemple, dans les récits des quatre évangiles, il y a beaucoup de points qui, les uns avec les autres, forment une relation merveilleuse ou un contraste certain. À la base des Actes des apôtres, de l’Apocalypse, et même de chaque livre de la Bible, il y a un plan, une structure divine cachée dont les écrivains ne se rendaient certainement pas compte en écrivant. Mais en principe les écrivains du Nouveau Testament comprenaient ce qu’ils écrivaient.