Le ministère pastoral — Réflexions sur Ézéchiel 34

Ernst-August Bremicker [ajouts bibliquest entre crochets]


Im Glauben leben, 2025-3 p.17


1 - [Trois façons de considérer ce chapitre]

1.1 - La perspective historique

1.2 - La vision des prophètes

1.3 - Le point de vue plus pratique

2 - [Deux leçons principales]

2.1 - [Connaître notre Berger]

2.2 - [Apprendre la fonction de berger]

3 - Le berger agit en faveur de ses brebis — Ézéchiel 34:11

3.1 - [Présence personnelle]

3.2 - [Rechercher, s’enquérir]

3.3 - [Prendre soin]

3.4 - [Le Seigneur comme exemple pratique pour nous]

4 - Le berger s’occupe des maux — Ézéchiel 34:16

4.1 - [Les Perdus]

4.2 - [Les Égarés]

4.3 - [Les Blessés]

4.4 - [Les Malades]

5 - [Conclusion]


Le chapitre 34 du livre du prophète Ézéchiel est l’un des passages les plus connus de ce livre de l’Ancien Testament. Il commence par une description des faux bergers en Israël, qui ne se soucient pas des brebis (34:1-10). Le v. 11 présente ensuite le « grand Berger des brebis » qui prend soin de Son troupeau, comme il convient à un vrai berger.


1 - [Trois façons de considérer ce chapitre]

Pour comprendre quel enseignement Dieu veut nous communiquer par ce chapitre, il est bon de distinguer trois façons de le considérer :

1.1 - La perspective historique

Tout d’abord, il est important de rappeler que ce texte était important à l’époque où Ézéchiel l’a écrit. À l’époque du prophète, il y avait effectivement des chefs dans le peuple d’Israël (en Juda) qui étaient de mauvais bergers et qui ne pensaient qu’à leurs propres intérêts et à leur avantage personnel. Or, le rôle d’un berger est justement de se soucier de ceux qui appartiennent à Dieu. Ils ne se souciaient pas du peuple (les brebis), mais le négligeaient, et même ils l’exploitaient. Pour encourager les quelques membres du peuple de Dieu qui avaient confiance en Dieu, le prophète leur rappelle qu’ils n’étaient pas oubliés, mais qu’en tant que Berger, Lui prenait soin d’eux.

1.2 - La vision des prophètes

Il est évident que la description des mauvais bergers fait allusion de manière prophétique à l’époque où le pire des bergers, le « berger insensé » (l’Antichrist), apparaîtra et prendra la tête des Juifs (Zacharie 11:17). Effectivement, il ne cherchera que son propre intérêt et abandonnera les brebis à leur détresse. Le discours de Dieu sur Le vrai Berger sera une grande motivation pour le résidu croyant en ce jour d’affliction à venir. Il est dit explicitement qu’un jour, Dieu suscitera un berger — son serviteur David (c’est-à-dire le Seigneur Jésus) — qui prendra soin du troupeau (34:23).

1.3 - Le point de vue plus pratique

Si nous, en tant que croyants de l’ère chrétienne, lisons ce texte d’Ézéchiel 34 à la lumière du Nouveau Testament, nous y trouvons de riches enseignements et encouragements. D’une part, il y a aussi dans la chrétienté de faux bergers qui ne se soucient pas du troupeau, mais ne pensent qu’à eux-mêmes. D’un autre côté, les déclarations sur le vrai berger désignent clairement Celui qui se présente dans le Nouveau Testament comme le « Bon Berger », le « grand Pasteur » et le « Souverain Pasteur » — notre Seigneur Jésus.

2 - [Deux leçons principales]

Si nous considérons les détails du texte sous cet angle pratique, deux choses deviennent évidentes :

2.1 - [Connaître notre Berger]

Premièrement : nous apprenons à mieux connaître notre Berger (le Seigneur Jésus). Nous L’admirons pour la façon dont Il se comporte envers Ses brebis, pour tout ce qu’Il fait en général pour Ses brebis en tant que berger. Il est avec elles. Il les aide. Il les nourrit. Il leur montre le chemin. Il les protège. Il les rassemble. Il les guide.

2.2 - [Apprendre la fonction de berger]

Mais ce n’est pas tout. Deuxièmement, nous devons apprendre de notre Berger, dans la mesure où nous assumons nous-mêmes la fonction de berger (dans le peuple de Dieu ou comme parents de nos enfants). Le Nouveau Testament nous montre qu’il n’y a qu’UN seul qui est appelé « Le Berger ». En tant que berger également, Il est unique et incomparable. Mais en plus de cela, il y a des « bergers » dans le peuple de Dieu, que ce soit dans les assemblées, parmi les enfants de Dieu en général, ou que ce soit dans nos familles, avec les parents qui s’occupent des enfants. Aux anciens d’Éphèse, il est dit explicitement qu’ils ont à veiller sur eux-mêmes et sur tout le troupeau (Actes 20:28). Pierre écrit aux anciens qu’ils ont à paître le troupeau de Dieu qui est avec eux (1 Pierre 5:2). L’exemple de notre parfait Berger nous aide à accomplir ce service correctement.

J’aimerais maintenant attirer votre attention sur deux versets qui parlent de notre pratique.

3 - Le berger agit en faveur de ses brebis — Ézéchiel 34:11

Verset 11 : « Car ainsi dit le Seigneur, l’Éternel : Me voici, Moi, et je rechercherai mes brebis, et j’en prendrai soin ».

Une fois de plus, le berger se présente à nous de manière unique. Il est le Seigneur, l’Éternel. Il se présente ainsi comme Celui qui ne change pas. Il est et reste le même. « Je suis celui qui suis » (Exode 3:14). « Car moi, le Seigneur, je ne change pas » (Malachie 3:6). « Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et éternellement » (Hébreux 13:8). Nous pouvons nous fier entièrement à ce berger. Ce qu’Il était hier, Il l’est aujourd’hui. Ce qu’Il est aujourd’hui, Il le sera demain. Il n’y a pas l’ombre d’un changement. On ne peut en dire autant d’aucun autre être humain. Cela devrait nous encourager à ne pas être inconstants, mais à être aussi cohérents et aussi conséquents que possible dans nos efforts en tant que bergers.

Les premiers mots du berger dans ce chapitre touchent notre cœur. Ils parlent de sa présence effective, de son intérêt pour nous et de son aide. L’expression introductive « Me voici » attire particulièrement notre attention sur ces trois points, qui sont trois grandes bénédictions :

3.1 - [Présence personnelle]

Me voici : c’est ni plus ni moins la promesse de sa présence personnelle. C’est lui qui se montre ici. Il n’y a aucune situation dans notre vie, aucun endroit sur terre où nous pourrions être, sans que notre Seigneur vienne vers nous et dise : « Me voici », ou « Je suis là ». Il est avec nous pour nous encourager par Sa présence ou pour nous consoler. Lorsque nous nous sentons délaissés des hommes, nous pouvons être certains qu’Il est toujours là. « Voici, moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin de ce siècle » (Matthieu 28:20). C’est ce que Paul a également vécu, quand, à la fin de sa vie, il s’est retrouvé seul dans un sombre cachot à Rome, puis qu’il a dû répondre de ses actes devant l’empereur. Il écrit : « Mais le Seigneur s’est tenu près de moi » (2 Timothée 4:17).

3.2 - [Rechercher, s’enquérir]

Je rechercherai mes brebis : cela montre l’intérêt particulier qu’Il nous porte. Nous ne sommes pas insignifiants pour notre Seigneur. Au contraire : nous sommes précieux et importants à ses yeux. Il ne nous quitte pas des yeux un seul instant. Ce qui nous touche et nous préoccupe, Le touche et Le préoccupe également. Il pénètre pour ainsi dire dans notre vie et s’enquiert de notre bien-être. Il se peut que certaines personnes, et même nos frères et sœurs, ne s’intéressent pas particulièrement à nous. Mais pas notre Seigneur. Qu’il s’agisse de circonstances joyeuses ou de détresses, Il s’intéresse toujours à nous avec amour.

3.3 - [Prendre soin]

J’en prendrai soin : cela montre qu’Il se soucie de nous et nous aide lorsque nous sommes dans le besoin. Nous vivons toujours à nouveau des situations de détresse, que ce soit dans notre vie personnelle, professionnelle ou familiale, ou dans le service de notre Seigneur. Parfois, nous nous sentons coincés, et ne voyons pas d’issue. Mais le Berger est toujours là pour se montrer fort. C’est une bonne chose d’avoir un berger aussi puissant.

3.4 - [Le Seigneur comme exemple pratique pour nous]

Le Seigneur est un exemple pour nous sur ces trois points. Nous ne sommes pas comme Lui, mais nous devrions Lui ressembler et apprendre de Lui. Il y a trois questions pour tous ceux qui se soucient des autres (que ce soit nos frères et sœurs dans la foi ou nos enfants).


4 - Le berger s’occupe des maux — Ézéchiel 34:16

Verset 16 : « La perdue, je la rechercherai, et l’égarée, je la ramènerai, et la blessée, je la banderai, et la malade, je la fortifierai ».

Ce verset décrit quatre situations qui ne correspondent pas à la normalité, mais au contraire à un dysfonctionnement, à une anomalie. Il y a des brebis qui se sont égarées ? le berger ira les chercher. Il y a des brebis qui se sont dispersées ? le berger les ramènera. Il y a des brebis qui sont blessées ? le berger les pansera. Il y a des brebis qui sont malades ? le berger les fortifiera.


4.1 - [Les Perdus]

Je chercherai la brebis perdue : Le propre d’un bon berger est de chercher les non-croyants (cf. Luc 15:4). Mais ici, il s’agit de ceux qui font partie de ses brebis. Même les croyants peuvent être perdus, dans le sens qu’ils ne trouvent plus le bon chemin. Une brebis perdue peut être une brebis égarée (Matt. 18:11-13). Combien de fois nous sommes-nous, nous-mêmes, égarés et avons-nous pris un mauvais chemin ! Alors le berger part à notre recherche, jusqu’à ce qu’il nous trouve. En même temps, il faut de nouveau nous demander si nous sommes prêts à chercher, à partir à la recherche de ceux qui ont perdu de vue le Seigneur, et ont quitté le chemin. Le Seigneur veut que nous nous en soucions avec un cœur de berger.


4.2 - [Les Égarés]

Je veux ramener les égarés : normalement, les moutons vivent en groupe, en troupeau. Mais il peut arriver qu’un mouton quitte le troupeau. Cela peut être dû à la propre volonté du mouton ou au mauvais comportement d’autres personnes (y compris des croyants). Le Seigneur ne se résout pas simplement à une telle situation. Son objectif est de ramener les brebis. Il veut que nous soyons en heureuse communion avec Lui et avec les autres brebis. Luc 24 en donne un exemple. Les deux disciples quittaient la compagnie des autres à Jérusalem, et se rendaient à Emmaüs. Le Seigneur se donne de la peine pour eux dans Son grand amour, et prend soin de les ramener à la communion des disciples à Jérusalem. Une fois de plus, la question se pose de savoir si, dans nos efforts pour prendre soin du troupeau, nous avons également à l’esprit ceux qui se sont éloignés du troupeau, et vivent isolés. Aidons-nous à ce qu’ils soient ramenés au berger et au troupeau ?


4.3 - [Les Blessés]

Je veux panser les blessures : les moutons peuvent se blesser eux-mêmes. Cela peut être de leur propre faute, ou ce peut être des blessures infligées par d’autres. Combien de « blessures » y a-t-il aujourd’hui parmi les croyants ! Le berger ne passe pas à côté d’eux sans y prêter attention. Il veut les panser, bander leurs plaies et les guérir. Les croyants blessés sont souvent incapables de se prendre en charge eux-mêmes. Ils ont besoin de l’aide d’autrui. Combien il est bon de connaître un berger qui guérit. « Car je suis l’Éternel, qui te guérit » (Exode 15:26). Le Seigneur veut aussi nous utiliser pour ce service. Lorsque nous voyons des frères ou des sœurs blessés, nous pouvons leur tendre la main et essayer de les aider.


4.4 - [Les Malades]

Je veux fortifier la malade : Tandis que les blessures sont plutôt des peines visibles extérieurement, les maladies sont plutôt en relation avec des blessures intérieures, à de la faiblesse ou des imperfections spirituelles. Dans le peuple de Dieu, il y a en effet des personnes qui ne sont pas en bonne santé spirituellement, et qui ne peuvent donc pas mener leur vie avec de la force spirituelle. Le berger se soucie de celles-là. Il ne les laisse pas dans cet état, mais veut les fortifier à neuf afin qu’elles puissent vivre à Son honneur et puissent Le servir. Puisque le Seigneur nous a donné un bon exemple, nous pouvons aussi apprendre de Lui à cet égard. Si nous remarquons qu’un croyant est spirituellement faible et malade, nous devrions nous approcher de lui avec un cœur de berger, et essayer de l’aider. En fin de compte, seul le Seigneur peut apporter la guérison. Néanmoins, nous pouvons être des instruments entre ses mains.

5 - [Conclusion]

Les brebis occupent une place particulière dans le cœur de notre Seigneur. Il les aime. Il a donné sa vie pour elles. C’est pourquoi Il prend soin d’elles avec amour. Cela nous apporte de la joie, et nous rend reconnaissants. En même temps, cela nous pousse à prendre soin de ses brebis dans le même esprit que Lui, et à veiller à ce que personne ne manque de la grâce de Dieu (Hébreux 12:15).