Croyants faibles et croyants forts (Rom. 14)/
Croyants « affranchis » et « non affranchis » (Rom. 6 à 8)

1 - Schéma de l’épitre aux Romains

2 - Affranchissement ou délivrance du pouvoir du péché — Rom. 6 à 8

2.1 - Ce dont il s’agit, en bref

2.2 - Un peu plus de détails sur ce qu’est l’affranchissement

2.2.1 - Une affaire de position à réaliser en pratique

2.2.2 - Réalisation pratique de l’affranchissement

2.2.3 - Aboutissement de ces exercices spirituels

2.2.4 - Orientations des pensées

2.2.5 - Affranchis ou pas affranchis ?

3 - Rom. 14 et 15 — Les forts et les faibles

3.1 - Ce dont il s’agit, en bref

3.2 - Un peu plus de détails sur ce qu’est la conscience et ce à quoi elle sert

3.2.1 - Ce qu’est la conscience

3.2.2 - Le cas des Juifs au commencement. Effet de la conscience sur les personnes

3.2.3 - Comment tenir compte de la conscience

4 - Conclusion


1 - Schéma de l’épitre aux Romains

La notion d’affranchissement, c'est-à-dire de délivrance de l’esclavage du péché, est développée dans les ch. 6 à 8 de l’épitre aux Romains. Les ch. 1 à 5v12 montrent comment l’homme pécheur peut devenir un croyant par la foi en Jésus Christ mort et ressuscité. Mais ensuite il reste en lui « le péché », une vieille nature qui opère en lui et l’entraîne à commettre de nouveau l’impureté et l’iniquité.


2 - Affranchissement ou délivrance du pouvoir du péché — Rom. 6 à 8

2.1 - Ce dont il s’agit, en bref

Les ch. 6 à 8 enseignent que le croyant est « mort et ressuscité avec Christ », ce dont le baptême est une image. La mort avec Christ le délivre du pouvoir du péché, qui est un véritable esclavage. La foi en Christ et en sa mort sur la croix et en sa résurrection est donc un véritable affranchissement, une délivrance de l’esclavage du péché. Dès lors le croyant a une nouvelle position « en Christ » qui lui permet d’être conduit par l’Esprit de Dieu et de plaire à Dieu : c’est la marche en nouveauté de vie. Il faut donc aussi la foi pour réaliser cette identification à Christ, à sa mort et sa résurrection. La jouissance des privilèges du chrétien se fait dans la marche par l’Esprit qui s’ensuit.


Cet enseignement sur « l’affranchissement » a conduit quelquefois à parler de croyants affranchis et de croyants non-affranchis, comme si l’affranchissement était une étape supplémentaire et complémentaire de la nouvelle naissance. En fait la Parole de Dieu ne parle pas de cette manière ; elle ne fait pas cette distinction, mais elle présente au croyant les effets ou conséquences de l’œuvre de Christ à la croix, l’affranchissement du pouvoir du péché, la nouvelle position du croyant en Christ et la marche selon l’Esprit ; et elle exhorte à recevoir cela par la foi et à vivre en conséquence.


2.2 - Un peu plus de détails sur ce qu’est l’affranchissement

2.2.1 - Une affaire de position à réaliser en pratique

Le croyant est donc affranchi du péché par la foi en l’œuvre de Christ. Il est dès lors libre d’accomplir la volonté de Dieu, de Le servir en nouveauté d’esprit et non selon la lettre de la loi de Moïse (Rom. 7:6). Cette position devant Dieu est la part de tout croyant. Tous peuvent bénéficier des pleins résultats de l’œuvre de Christ à la croix, mais tous ne réalisent pas cette pleine délivrance de la loi du péché, ce principe qui domine dans l’homme descendant d’Adam.


2.2.2 - Réalisation pratique de l’affranchissement

En effet avant de réaliser pratiquement l’affranchissement dont parle Rom. 6, le croyant doit apprendre et accepter qu’en lui-même, c’est-à-dire en sa chair, il n’habite aucun bien (Rom. 7:18). C’est l’enseignement de Rom. 7:7-24. Le croyant qui passe par de tels troubles peut être désespéré. Il constate que sa vielle nature est toujours en lui et cherche à s’imposer alors que, de son cœur, il voudrait servir Dieu. Il exprime sa détresse au v. 24 « Misérable homme que je suis, qui me délivrera de ce corps de mort ? » Cette expérience est certainement nécessaire pour ne pas se confier en la chair et être gardé de s’enorgueillir et rendre grâce à Dieu qui donne la délivrance par Jésus Christ notre Seigneur (7:25).


2.2.3 - Aboutissement de ces exercices spirituels

Le ch. 8 donne les ressources : Le péché dans la chair a reçu sa juste condamnation à la croix dans la mort de Christ, Lui qui a été fait péché pour nous (2 Corinthiens 5:21), et qui a subi la condamnation, que nous méritions à cause de ce que nous sommes par nature. Il n’y a pas de condamnation pour ceux qui sont au bénéfice de cette œuvre de la croix ; ils sont « en Christ », « dans le Christ Jésus » (Rom. 8:1). Telle est leur position devant Dieu. Et la part de tout croyant c’est d’avoir le Saint Esprit comme puissance qui l’affranchit de la domination du péché et de la mort. S’il marche selon l’Esprit, il n’a plus à se soucier du péché qu’il a dans la chair ; celui-ci a été condamné une fois pour toute dans la mort de Christ.


2.2.4 - Orientations des pensées

Maintenant il s’agit, pour le croyant, de savoir vers quoi sont tournées ses pensées : aux choses de la chair, ou aux choses de l’Esprit ? Nous avons reçu le Saint Esprit par lequel nous pouvons faire mourir les actions du corps (Rom. 8:13) : le Saint Esprit, s’il n’est pas contristé, nous éclaire par la Parole sur l’origine de nos désirs, savoir si nous cherchons à satisfaire la chair ou si notre marche est conduite par l’Esprit et l’obéissance à la Parole. Cet Esprit est l’Esprit d’adoption : par lui nous réalisons notre relation avec Dieu comme enfant avec leur Père. En présence de la tentation, nous pouvons crier à Lui comme à notre Dieu et Père qui est puissant pour nous garder de chute.


2.2.5 - Affranchis ou pas affranchis ?

À la question « Seigneur, ceux qui doivent être sauvés sont-ils en petit nombre ? » le Seigneur ne répondit pas selon la teneur de la question. Mais Il dit « Luttez pour entrer par la porte étroite » (Luc 13). Le Seigneur ne répond pas à la curiosité humaine mais s’adresse à chacun pour lui montrer sa propre responsabilité. De même, quand Pierre L’interroge au sujet de Jean : « Seigneur, et celui-ci, - que lui arrivera-t-il ? » Il répond « … que t’importe ? Toi suis-moi » (Jean 21:21-22). Ce qui devait arriver à Jean ne concernait pas Pierre, mais Pierre devait marcher à la suite du Seigneur sans se préoccuper du sort de l’autre.

Ainsi nous ne devons pas chercher à savoir qui serait affranchi ou qui ne le serait pas, mais à vivre chacun de nous comme étant affranchi du péché et asservi à la justice (Romains 6:18).


3 - Rom. 14 et 15 — Les forts et les faibles

3.1 - Ce dont il s’agit, en bref

Rom. 14 et 15 présente quelque chose de tout à fait différent. Ce ch. 14 avec le début du 15, fait partie des exhortations pratiques de l’apôtre aux Romains, à part des enseignements sur le salut complet du croyant en Jésus Christ des ch. 1 à 8. Il s’y trouve effectivement une distinction, faite expressément, entre croyants faibles et forts, la distinction n’étant plus une affaire de position en Christ, réalisée ou pas, mais une affaire de conscience vis-à-vis de choses considérées comme permises ou non, et qui ne sont pas réglées directement par la Parole de Dieu.

Contrairement à ce qui est enseigné à propos de l’affranchissement, il n’y a pas d’exhortation à transformer les croyants faibles en forts, ni à mettre de côté les exercices de conscience des faibles pour devenir forts. Au contraire il est interdit de porter de jugement sur les croyants de l’autre catégorie.


3.2 - Un peu plus de détails sur ce qu’est la conscience et ce à quoi elle sert

3.2.1 - Ce qu’est la conscience

Genèse 3 nous montre comment l’homme a acquis une conscience qui lui permet de distinguer entre le bien et le mal ; elle rend témoignage à l’homme de ce qui est bien et de ce qui est mal (Rom. 2:15). Mais elle ne peut pas être un guide sûr. Elle peut être cautérisée (1 Timothée 4:2) ou souillée (Tite 1:15). Elle a besoin d’être purifiée (Héb. 9:14).


3.2.2 - Le cas des Juifs au commencement. Effet de la conscience sur les personnes

La conscience peut aussi être influencée par l’environnement, l’éducation. C’est ainsi que les Juifs devenus chrétiens avaient des difficultés à rompre avec leurs habitudes transmises par les ordonnances juives. Pierre en Actes 10:9-16 en est un exemple.

On a des opinions personnelles sur certains sujets, et ces opinions conduisent à des raisonnements lorsqu’on les examine : c’est le sens de Romains 14:1. Mais l’instruction de la Parole de Dieu est catégorique : Nous n’avons pas le droit de nous juger les uns les autres à cause de questions de conscience basées sur des opinions personnelles qui ne sont pas en opposition à la Parole de Dieu (Rom. 14:10-12). Nous devons supporter ceux qui agissent sur cette base.


3.2.3 - Comment tenir compte de la conscience

Le croyant peut se dégager de ce qui a influencé sa vie jusqu’ici. Il a la force de mettre de côté ses opinions précédentes, pour considérer ce qui est profitable devant Dieu pour lui et pour les autres. L’apôtre Paul développe ces pensées dans d’autres passages (1 Cor. 6:12 ; 10:23-24 ; Actes 16:3 ; Gal. 2:3-4)


4 - Conclusion

L’examen de ces chapitres de l’épitre aux Romains et des distinctions qu’on y trouve font conclure qu’il ne faut pas faire de confusion entre cette question de forts et faibles et l’affranchissement et sa réalisation pratique. Ce sont deux questions totalement distinctes.