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Table des matières :
2 - Un conflit : sa raison d’être et ses protagonistes
3 - Peut-on s’attendre à un apaisement ?
4 - La guerre du chrétien est-elle comme les guerres de ce monde ?
Bien des articles approfondis ont déjà traité ce sujet. Le présent article se propose seulement de rappeler brièvement quelques idées simples, notamment la raison d’être du conflit et quelques-unes de ses particularités.
Pourquoi revenons-nous sur cette guerre, ce conflit, ce combat ? Nous avons dû faire un article parallèle sur le projet de gouvernement mondial, et pour comprendre le cadre et les perspectives, il fallait revenir sur cette affaire de la lutte, de la guerre où le chrétien se trouve engagé. Il ne faut pas que le croyant s’étonne d’être toujours à contre-courant dans ce monde, d’y être en conflit répété avec sa mentalité et ses perspectives (2 Tim. 3:12).
Pour traiter davantage du sujet du combat chrétien, il faudrait parler des armes, des méthodes, de l’état d’esprit, de la force d’âme, etc. ; ces questions sont abordées dans d’autres articles figurant sur Bibliquest, spécialement en rapport avec l’épître aux Éphésiens et l’armure du chrétien.
Le présent article est volontairement limité.
Quand on étudie ou présente les pensées de Dieu selon Sa Parole, la Bible, on est frappé à quel point on se trouve souvent, pour ne pas dire en permanence, en conflit avec les idées qui ont cours dans la monde, non seulement les idées de certains esprits d’avant-garde, mais tout simplement avec ce qui est communément admis par la plupart des gens. Toutes les anciennes idées sur le bien et le mal, et sur les façons de faire bonnes ou mauvaises, sont renversées (le mal est appelé bien et le bien est appelé mal). Tout est mis de côté au profit d’une soi-disant modernité, qui est en réalité un laisser-aller général où l’égoïsme et la jouissance personnelle et immédiate ont tous les droits.
Comment a-t-on pu en arriver là et quels sont les facteurs critiques ?
En tout premier lieu, notre Seigneur Lui-même dévoile l’origine de l’animosité contre le croyant en Jean 8 lorsqu’Il qualifie Satan (v. 44) de « père du mensonge… meurtrier dès le commencement ». Comment vivrions-nous en co-existence pacifique avec un pareil être et ses agents ?! On comprend que la guerre est inéluctable puisqu’il y a d’un côté Christ et les Siens (Christ qui est le chemin, la vérité et la vie !) (Jean 14:6), et de l’autre côté le meurtrier, père du mensonge, entouré d’une armée d’acolytes spirituels, ce que l’apôtre Paul appelle (Éph 6:12) les puissances spirituelles de méchanceté.
Ensuite l’influence de Satan est telle que l’apôtre Paul l’a qualifié de « chef de l’autorité de l’air » (Éph. 2:2). Qu’est-ce que ça veut dire ? Simplement qu’il domine toute l’atmosphère intellectuelle, spirituelle et morale qui constitue le milieu ambiant naturel où nous vivons. À l’opposé, le même apôtre Paul insiste pour présenter aux croyants les bénédictions spirituelles dont ils bénéficient, afin qu’ils en jouissent, et il nous dit que ces bénédictions spirituelles sont dans les lieux célestes. Il importe que les croyants soient bien conscients du domaine spirituel où ils se meuvent, et du caractère de l’atmosphère qui les entourent afin qu’ils ne se laissent pas contaminer, mais qu’ils s’attachent plutôt à ce que Dieu leur propose par Sa Parole.
Comme père du mensonge, Satan diffuse des idées fausses, des fausses doctrines (l’inverse du sain enseignement tant prôné dans les épîtres à Timothée et Tite), des fausses prophéties (2 Pierre 2:1), des fables (1 Tim. 4:7 et 2 Tim. 4:4) : ne nous étonnons donc pas d’être entourés d’idées opposées au christianisme, et même des idées qu’on veut nous imposer.
En outre, Satan n’est pas
tout seul. : l’apôtre Paul nous dit (Éph. 6:10-20) que nous avons une
lutte (non pas avec le sang et la chair, car il n’y a pas de djihad chrétien
, mais) avec les puissances spirituelles de
méchanceté ; celles-ci sont pour le moment dans les lieux célestes pour
contaminer l’atmosphère que nous respirons.
En 2 Corinthiens 10 l’apôtre parle (v. 4-6) de ce que nous avons une guerre dans laquelle il nous faut être armés (il précise bien, comme en Éphésiens, qu’il ne s’agit pas d’armes charnelles) et qu’il y a des places de l’ennemi à détruire : des forteresses, des raisonnements, des hauteurs [ce sont toutes des expressions imagées] qui s’élèvent contre la connaissance de Dieu ; l’objectif de l’apôtre était d’amener toute pensée captive à l’obéissance du Christ.
En 2 Corinthiens 11 l’apôtre parle (v. 13-15) d’une guerre plus sournoise et insidieuse puisque Satan se déguise en ange de lumière et fait intervenir de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, des ministres déguisés en ministres de justice.
Satan accuse aujourd’hui que
la source de tous les conflits est dans les religions, et que pour établir la
paix, il faut éradiquer les religions. Il est vrai que le premier meurtre est
dû à une question en rapport avec Dieu, mais attention ! ne nous trompons
pas sur les faits que Satan interprète à l’envers : Caïn a tué Abel parce
que ses œuvres étaient mauvaises
et
que celles d’Abel étaient justes (1 Jean 3:12), et Caïn a été irrité de ce que Dieu avait agréé Abel
qui avait bien
agi. La racine du conflit n’est pas dans une concurrence religieuse, mais dans
le mal du cœur de l’homme.
Les passages qui précèdent montrent qu’on est loin d’une co-existence pacifique
La situation du vrai croyant qui veut marcher avec Dieu au milieu de ce monde est conflictuelle, au point même que l’apôtre Paul dit que tous ceux qui veulent vivre pieusement dans le Christ Jésus seront persécutés (2 Tim. 3:12).
Ce conflit, cette guerre est-elle générale ou limitée à quelques individus ? Elle est générale, car l’apôtre Jean nous parle du « monde » (ce système organisé, ce milieu ambiant où nous vivons) comme étant ennemi ; pire même, il est inimitié (Jacques 4:4) : l’antagonisme est viscéral (1 Jean 2:15-17).
Cette question est importante pour comprendre comment il est possible d’être en situation de guerre alors que le croyant est du côté du Dieu de paix, et que la Parole exhorte à rechercher la paix, à aimer la paix, à poursuivre la paix. Il ne manque pas de gens pour inciter à faire la paix avec l’ennemi, même si c’est contre Dieu.
La guerre du chrétien est un
peu étrange et inhabituelle puisqu’il part chaussé de la préparation de l’évangile
de paix (Éph. 6:15) et qu’il doit aimer ses ennemis [les humains, pas les
puissances spirituelles], faire du bien à ceux qui le haïssent, prier pour
ceux qui lui font du tort (Luc 6:27-28) ; le croyant reste paisible (1
Tim. 2:2), rempli de la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence (Phil.
4:7) ; ce qui l’occupe ce sont les choses vraies, vénérables, justes,
pures, aimables, etc. au point que le Dieu de paix est avec lui : on est aux antipodes à la fois des guerres
classiques et du djihad islamique
. Le chrétien ne fait pas la guerre autour
de lui comme le monde le fait.
Mais l’ennemi reste un ennemi, et il n’est pas question de faire des compromis avec lui.
Un autre aspect étrange de cette guerre est que Satan est un ennemi déjà vaincu (à la croix selon Colossiens 2:15), mais qui court encore et fait du mal à ceux qui ne résistent pas (1 Pierre 5:9) ; il ne sera lié que plus tard (Apoc. 20:1-2) ; l’autorité qu’il a est une autorité qu’il s’arroge lui-même, elle ne lui a pas été donnée par Dieu. Il cherche à faire peur (Philippiens 1:28, 1 Pierre 5:8). Satan a pour but de cacher sa défaite et la victoire de Christ à la croix. Cependant la victoire est assurée au chrétien et à la foi (Romains 8:37 ; 1 Jean 5:4). Le chrétien n’a pas besoin de constituer une grande armée ; même tout seul il peut être victorieux.
Que ces considérations puissent affermir les croyants à la fois pour rester en paix et pour tenir ferme contre ses ennemis.