Turbulences dans l’église catholique. Avenir de la chrétienté
Bibliquest — 10 septembre 2018
Nous avons déjà
parlé à plusieurs reprises des déboires de l’église catholique,
d’une part parce que tous les medias en parlent, d’autre part parce que qu’il
faut bien que les fidèles puissent trouver une ligne de conduite valable. Nous
reprenons les choses en général malgré des répétitions.
Il s’est d’abord agi de l’inconduite de tel ou tel membre du
clergé, puis il s’est agi de ceux qui les « couvraient ». Les fautes
sont des cas de pédophilie, généralement associés à de l’homosexualité qui
apparaît fort répandue parmi les prélats ; il s’y joint la non
dénonciation des fautes et le laxisme envers les coupables. L’habitude de muter
les coupables pour étouffer les affaires a eu l’effet de multiplier les cas. Quand
on parle de fautes, il faut distinguer entre ce qui est faute selon les lois
civiles, fautes selon le canon catholique, et fautes selon les principes
bibliques.
Plus récemment les enquêtes de Pennsylvanie ont parlé de cas
se comptant par centaines de prêtres et milliers de victimes. Des témoignages
précis et sûrs ont déjà été dégagés, jusqu’à des membres haut-placés dans la
hiérarchie de l’église (cardinaux). Les suites judiciaires commencent à
s’enclencher. Huit autres états des États-Unis ont décidé de lancer des
enquêtes approfondies du même genre : elles permettent d’accéder aux
archives secrètes des diocèses. La divulgation de cas précis d’un ancien nonce confirme
et met en cause un grand nombre de personnes, jusqu’à des cardinaux et même le pape.
L’idée de réclamer la démission du pape se répand.
Plusieurs raisons font que ces affaires ont plus de
retentissement aux USA qu’en Europe :
- La richesse du catholicisme américain est grande, et ce sont des
pourvoyeurs importants du Vatican.
- Les procès devant les tribunaux américains sont très couteux, les
décisions de juges sont sévères et les dommages-intérêts qu’ils accordent sont
énormes ; plusieurs diocèses sont déjà en faillite, et les fidèles sont
scandalisés que leurs offrandes puissent servir à payer ces dommages (on parle
que plusieurs milliards de dollars auraient déjà été payés)
-
Possibilité de mise sous séquestre des biens des personnes
impliquées dans des abus. Certains fidèles commencent à mettre leurs offrandes
sur comptes bloqués.
-
Les procédures légales dites de « discovery »
permettent de forcer une partie adverse à produire des documents privés,
donnant ainsi accès à toutes sortes d’informations secrètes. Les réticences à
produire et les déclarations mensongères sont sévèrement punies.
-
Les procédures judiciaires ne sont pas limitées au territoire des
E-U. Les juristes s’affairent pour actionner la législation sur le crime
organisé du fait de l’organisation internationale de l’église catholique.
-
Il apparaît que de plus en plus de prélats sont impliqués, au
point que la hiérarchie perd tout crédit dans ses prises de position.
-
L’existence d’un lobby homosexuel influent au sein de l’église
est identifié et dénoncé par plusieurs ; il voudrait même changer la
doctrine de l’église sur le sujet et il serait très influent, spécialement dans
un éventuel conclave s’occupant d’élire un nouveau pape. Ce sujet est
passablement occulté en Europe à cause de lois antidiscrimination, et par la
non objectivité des medias.
Il s’agit donc d’affaires d’ampleur jamais vue. Quelles sont
les conséquences ?
AU NIVEAU CATHOLIQUE :
- Une partie du clergé appelle à la clarté et à la purification ;
l’espoir d’une « grande lessive » leur fait espérer un retour à de
beaux jours pour l’église ; une autre partie du clergé se tait, et son
silence les rend d’autant plus suspects. C’est le cas du pape.
- Beaucoup mettent leur confiance dans la puissance de l’église et
pensent qu’« elle en a vu d’autres », et qu’elle s’en sortira
toujours.
- Certains mettent leur confiance dans la parole du Seigneur disant
que les portes du Hadès [ou : enfer] ne prévaudront pas contre l’église
qu’Il bâtit, appliquant à tort cette parole à l’église catholique (Matt. 16).
- Le conflit entre traditionalistes et progressistes s’exacerbe en
toutes sortes de domaines et partout : règles morales (avortement,
euthanasie, sexualité, gestation pour autrui, etc.), prises de positions politiques,
écologie, œcuménisme, « dialogue » avec les religions non
chrétiennes.
AU NIVEAU DE LA CHRÉTIENTÉ
- On aurait pu penser que les branches non catholiques de la
chrétienté en auraient profité. En fait ce n’est guère le cas, car bien des
églises sont laxistes ou coupables de fautes du même ordre. La propagation de
l’évangile de prospérité a jeté beaucoup de discrédit là où l’évangile de la
grâce était un peu mieux connu.
- L’influence du monde pousse plutôt à l’apostasie.
- On s’occupe beaucoup de l’effet psychologique sur les victimes,
mais on ne s’occupe pas de la désobéissance à la Parole de Dieu, ni du
déshonneur jeté sur le Nom de Dieu.
- On se prétend capables d’améliorer le monde et on ne s’occupe pas
des prophéties qui annoncent le jugement.
- On parle de mesures de correction et de prévention à prendre, de
punitions à exercer, de coupables à identifier ou isoler. On ne parle jamais de
ce que dit l’apôtre Jean (1 Jean 5:19) « le monde entier gît dans le
méchant » ni l’apôtre Paul (Rom. 3) « Il n'y a point de juste, non pas même
un seul ; il n'y a personne qui ait de l'intelligence, il n'y a personne
qui recherche Dieu ; ils se sont tous détournés, ils se sont tous ensemble
rendus inutiles… il n'y a point de crainte de Dieu devant leurs yeux… car tous
ont péché et n'atteignent pas à la gloire de Dieu ».
AU NIVEAU GÉNÉRAL ET BIBLIQUE
- Dans toutes les dispensations, ce qui a été produit par l’homme a
abouti à la ruine, et le christianisme ne fait pas exception. Inversement ce
que le Seigneur Lui-même a bâti, ce que Dieu a établi, est parfait et demeure
accessible à la foi, sans RIEN perdre de sa valeur.
- La tradition et les multiples additions au simple enseignement
Biblique ont conduit à des organisations humaines, qui de plus sont gangrénées
par la corruption.
- L’évolution vers une chrétienté puissante mais corrompue figure
déjà dans la parabole du champ et de l’ivraie (Matt. 13) ; l’ivraie issue
de l’action d’un ennemi se développe ; à la fin elle est cueillie par des
anges et brûlée au feu. — On trouve aussi cette évolution dans l’image de l’église
(ou : assemblée) de Thyatire (Apoc. 2) où une femme adultère Jésabel enseigne
et égare les esclaves du Seigneur et les entraine à la fornication ; son
action corrompue est dévoilée publiquement à la fin (2:22-23). Les vrais
fidèles sont tellement haïs des autres qu’ont les accuse d’être en connexion
avec Satan (2:24). — Une évolution supplémentaire dans la corruption est
annoncée sous la forme de Babylone la grande (Apoc. 17 et 18) identifiée sans
ambiguïté avec Rome (17:9)..
- L’idée d’une grande lessive qui va tout blanchir est une illusion
sans fondement biblique. Certes Éph. 5:26 nous dit que le Seigneur sanctifie
Son assemblée (Son Église) en la purifiant par le lavage d’eau par la Parole.
Mais justement cette purification est un retour à la Parole de Dieu,
c’est-à-dire à l’Écriture Sainte, la Bible. Les mouvements actuels en sont
loin. Les prophéties de Fatima les poussent plutôt vers la vierge Marie. — L’apôtre
Pierre annonce (2 Pierre 2 et 3) que tout se termine par le jugement de Dieu
(Sodome réduite en cendres). On voit l’annonce que les enfants de Jésabel
seront mis à mort (Apoc. 2:23). Quant à la grande Babylone elle est haïe par les
autorités civiles, puis rendue déserte et nue, dévorée, et enfin brûlée au feu
(Apoc. 17:16). Ce processus qu’on s’attendait à être postérieur au retour de Christ
pour enlever les vrais croyants semble commencer avant.
- Mais il ne faut pas que la foi soit ébranlée en confondant
l’église (ou : assemblée) selon la Parole de Dieu et celle comme les
hommes l’ont faite. Il ne faut pas confondre la beauté morale selon Dieu et la
splendeur extérieure des cérémonies et bâtiments humains. — Ce qui en était de
notre Seigneur nous le fait comprendre : A) ce que voyaient et disaient
les hommes : « Beaucoup ont été stupéfaits en te voyant, — tellement
son visage était défait plus que celui d'aucun homme, et sa forme, plus que
celle d'aucun fils d'homme… Il n'a ni forme, ni éclat ; quand nous le
voyons, il n'y a point d'apparence [en lui] pour nous le faire désirer. Il est
méprisé et délaissé des hommes, homme de douleurs, et sachant ce que c'est que
la langueur, et comme quelqu'un de qui on cache sa face ; il est méprisé,
et nous n'avons eu pour lui aucune estime… nous, nous l'avons estimé battu,
frappé de Dieu, et affligé » (És. 52:14 à 53:4). B) La foi s’exprime
autrement : « Tu es plus beau que les fils des hommes ; la grâce
est répandue sur tes lèvres… » (Ps. 45:2-8) et « Mon bien-aimé est
blanc et vermeil, un porte-bannière entre dix-mille… toute sa personne est
désirable » (Cant.d.C. 5:10-16) — Des chrétiens trouvent la satisfaction
de leurs émotions religieuses dans des cérémonies splendides, une musique
d’orgue non moins splendide, des ornements décoratifs de toute beauté ; en
face de cela notre Seigneur a promis SA PRÉSENCE au milieu de deux ou trois
réunis à Son nom !!! Certes, pour avoir cette présence il ne suffit pas de
jeter aux orties les cérémonies, les bâtiments, les ornements, la
musique ; il faut autre chose : la vie de Dieu d’abord, puis la
marche avec Dieu, le désir de Sa présence dans la prière et l’adoration. Or
cela n’a aucun éclat à des yeux humains.
- Pas d’éclat aux yeux humains ? Ce n’est pas du dépit qui
nous le fait dire, mais c’est ce qui est proposé à tout vrai chrétien. Notre
Seigneur et Sa Parole l’ont ainsi laissé entendre : Matt. 18:20 : « Là
où DEUX OU TROIS sont assemblés en Mon Nom, Je suis là au milieu d’eux ».
Luc 18:8 « Le fils de l’homme quand Il viendra, trouvera-t-Il de la foi
sur la terre ? ». Luc 24:32 « Notre cœur ne brûlait-il pas au
dedans de nous, lorsqu'Il nous parlait par le chemin, et lorsqu'Il nous ouvrait
les écritures ? ». Actes 2:42 : « Ils persévéraient dans la
doctrine et la communion des apôtres, dans la fraction du pain et les
prières ».
- La chrétienté va-t-elle donc s’écrouler ? Les ingrédients
pour, sont déjà là. L’achèvement est encore pour une date indéterminée pour
nous, même s’il est proche. Mais ce qui va s’écrouler n’est pas ce qui est de
Dieu. Ce qui est de Dieu est et restera accessible jusqu’à la fin, et la
qualité n’en sera pas réduite ; on garde même l’essentiel. Le decorum
terrestre est non seulement inutile, mais il est nuisible. Les hommes l’avaient
introduit, Dieu l’ôte. Ce n’est pas une privation.
- Ces réflexions sur l’avenir de la chrétienté concernent la terre.
La vraie espérance chrétienne est le retour de Christ pour enlever Son Église
au ciel (1 Thes. 4:14-18 ; Apoc. 2:28). Cette espérance est glorieuse,
mais elle aussi doit passer inaperçue selon 2 Thes. 2:11-12.