Stefan Ulrich
Im Glauben leben 2023-9, p. 25
1 - Le peuple d’Israël à Guilgal : une image pour le chrétien
2 - La circoncision dans l’Ancien Testament
3 - La signification spirituelle de la circoncision
4 - Le sens basique de position de la circoncision
5 - La signification pratique de la circoncision
« … En qui (Christ) vous aussi, vous avez été circoncis d’une circoncision qui n’a pas été faite de main, dans le dépouillement du corps de la chair par la circoncision de Christ » — Colossiens 2:11
Après 40 ans dans le désert et le passage du Jourdain, les Israélites arrivèrent enfin à la frontière de la terre promise de Canaan. Pouvaient-ils maintenant prendre possession du pays ? Non, car Dieu leur fit d’abord faire une « halte », et le peuple campa à Guilgal (Josué 4 et 5).
Dans quel but ? Avant de conquérir le pays, il restait un obstacle en eux : La plus grande partie du peuple n’était pas circoncise. « Car tout le peuple qui était sorti avait bien été circoncis ; mais de tout le peuple qui était né dans le désert, en chemin après être sorti d’Égypte, aucun n’avait été circoncis » (Jos. 5:5). Les Israélites avaient négligé le commandement de la circoncision pendant les 40 années de voyage dans le désert. C’est pourquoi ils ne remplissaient pas les conditions de Dieu pour conquérir l’héritage promis et en prendre possession. Ils portaient encore sur eux l’« opprobre (ou : la honte) de l’Égypte », qui devait être effacé par la circoncision à Guilgal (cf. Jos. 5:2-9).
Dans le langage imagé de l’Ancien Testament, le pays de Canaan
est une image des « lieux célestes » dont parle l’épître aux Éphésiens. C’est le
domaine céleste dans lequel nous pouvons dès à présent — alors que nous vivons
encore sur terre — nous trouver en Christ
et séjourner par la foi. C’est
là que se trouve le Christ glorifié, et là que se trouve notre bénédiction, qui
est liée à Lui (cf. Éph. 1:3,20). Pour aller dans ce « pays » (notre héritage céleste),
c’est-à-dire pour apprendre à connaître pratiquement nos bénédictions
spirituelles et en jouir, nous avons nous aussi besoin d’une préparation à « Guilgal ».
Cela inclut les leçons liées à la circoncision, qui font l’objet de cet
article.
Dieu a ordonné la circoncision après avoir fait une alliance avec Abraham : « Que tout mâle parmi vous soit circoncis. Vous serez circoncis dans la chair de votre prépuce. Ce sera le signe de l’alliance entre moi et vous. Et à l’âge de huit jours, tout mâle parmi vous sera circoncis, en vos générations, celui qui est né dans la maison et celui qui a été acheté à prix d’argent, tout fils d’étranger qui n’est pas de ta descendance » (Gen. 17:10-12). Quelle but Dieu rattachait-Il à la circoncision ? Nous pouvons penser à plusieurs points :
● elle était le signe de l’alliance de Dieu avec Abraham et sa descendance,
● elle était le sceau de la justice par la foi qu’Abraham avait (Romains 4:11),
● elle était le signe de l’appartenance au peuple de Dieu,
● elle marquait une différence entre les Israélites et les autres peuples. Elle symbolisait la séparation du peuple d’Israël d’avec le monde pour Dieu. Par la circoncision, le peuple de Dieu était « saint » à l’Éternel (cf. Luc 2:22,23 ; Ex. 13:2), séparé pour Lui.
Mais déjà dans l’Ancien Testament, la circoncision n’était pas seulement un signe extérieur. Dans différents passages, la circoncision est liée à l’état de cœur des Israélites (par ex. Lév. 26:41,42 ; Deut. 30:6 ; Jér. 4:4 ; 9:25). Dieu ne voulait pas que le peuple d’Israël soit seulement extérieurement un peuple de Sa propriété — Il revendiquait le cœur de Son peuple. Cela conduit à la signification spirituelle de la circoncision, qui est montrée dans le Nouveau Testament.
Les croyants du temps de la grâce n’ont pas le commandement de se faire circoncire extérieurement. Mais par la circoncision, Dieu illustre une vérité spirituelle pour nous chrétiens. En Romains 2:28,29, la circoncision extérieure est clairement distinguée d’avec une circoncision intérieure du cœur : « Car celui-là n’est pas Juif qui l’est au dehors (extérieurement), et la circoncision n’est pas celle qui l’est extérieurement dans la chair ; mais celui-là est Juif qui l’est au-dedans, et la circoncision est celle du cœur, en esprit et non dans la lettre ; et la louange de ce Juif ne vient pas des hommes, mais de Dieu ». Si nous poursuivons nos recherches, nous nous rendons compte que le Nouveau Testament présente la signification spirituelle de la circoncision dans un double sens :
Une indication sur le sens basique de la circoncision se trouve en Colossiens 2:11 : « … dans lequel [Christ] vous avez été circoncis d’une circoncision qui n’est pas faite de main, dans le dépouillement du corps de la chair par la circoncision du Christ ».
Par « circoncision du Christ », il ne faut pas entendre la circoncision littérale du Seigneur Jésus à l’âge de huit jours (Luc 2:21), mais Sa mort sur la croix. De même que lors de la circoncision, on coupait symboliquement un morceau de chair, le prépuce, de même Dieu a exécuté le jugement sur la chair pécheresse, la vieille nature de l’homme, sur le Seigneur Jésus (Romains 8:3). Comme Christ est mort, de la même manière ceux qui croient en Lui et en Son œuvre sont aussi morts spirituellement (cf. Rom. 6:8 ; Col. 3:3). La circoncision que nous avons vécue, c’est que nous sommes morts avec Lui. Sa mort s’applique à nous et signifie la fin du vieil homme (Romains 6:6). Quant à notre position, nous ne nous tenons plus devant Dieu comme des pécheurs « dans l’incirconcision de notre chair » (Col 2.13), mais comme ceux qui sont en Christ, ensevelis avec Lui, ressuscités avec Lui et bénis en Lui de toute bénédiction spirituelle.
La signification pratique de la circoncision est présentée par exemple en Colossiens 3:5-11 : « Faites donc mourir (= mortifiez) vos membres qui sont sur la terre : La fornication, l’impureté, les affections déréglées, la mauvaise convoitise et la cupidité, qui est de l’idolâtrie… Mais maintenant, vous aussi, rejetez tout cela : la colère, le courroux, la méchanceté, les injures, les paroles honteuses qui sortent de votre bouche. Ne mentez pas l’un à l’autre, car vous avez dépouillé le vieil homme avec ses actions et vous avez revêtu l’homme nouveau ».
Parce que nous sommes fondamentalement morts avec Christ, nous sommes invités à faire mourir (mortifier) nos « membres qui sont sur la terre ». Par « membres », il est entendu tout ce qui sort toujours de nouveau de la chair que nous avons encore en nous. Paul mentionne par exemple les péchés sexuels, les affections déréglées, la cupidité, la colère, le courroux, les mensonges, etc. Nous devons radicalement et directement couper ces choses (les mortifier), en allant avec elles à la croix et en nous rappelant que le Seigneur Jésus a dû souffrir et mourir (« être circoncis ») pour cela. Cela peut faire mal, car notre chair aime les choses mentionnées. Mais plus vite nous les « tuerons » (mortifierons), moins cela fera mal.
Nous trouvons le côté pratique de la circoncision encore dans d’autres passages : « Portant toujours dans notre corps la mort (le mourir) de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps » (2 Corinthiens 4:10). Ou encore : « Car nous sommes la circoncision, nous qui rendons culte par l’Esprit de Dieu, et qui nous glorifions dans le Christ Jésus, et qui n’avons pas confiance dans la chair » (Phil. 3:3).
Lorsque les Israélites furent circoncis sur les rives du Jourdain, l’Éternel dit à Josué : « Aujourd’hui, J’ai roulé de dessus vous l’opprobre (la honte) de l’Égypte. Et l’on donna à ce lieu-là le nom de Guilgal (c’est-à-dire roulement) » (Jos. 5:9). Le progrès spirituel chez nous requiert que nous « roulions de dessus nous » la « honte de l’Égypte », c’est-à-dire les mauvaises choses qui nous caractérisaient avant notre conversion et qui se manifestent à nouveau dans notre vie, en les condamnant par le jugement de soi-même.
La circoncision était le signe extérieur, institué par Dieu, de l’alliance qu’Il avait faite avec Abraham et Sa descendance. Elle a une signification de préfigure pour nous aujourd’hui.