EN VÉRITÉ, DIEU VEUT

QUE TOUS LES HOMMES SOIENT SAUVÉS

KOUASSIT Jean-Claude


Table des matières :

1 - Introduction

1.1 - Existence, origine, destinée — des questions auxquelles on ne peut échapper

1.2 - S’arrêter et écouter ce que Dieu dit

1.3 - Refuser Dieu ?

1.4 - La solution : l’Évangile

2 - L’homme sous le regard de Dieu

2.1 - Dieu voit tout

2.2 - La Création, la chute

2.2.1 - Ce qui s’est passé

2.2.2 - Conséquence de la désobéissance — la mort et ses effets

2.2.3 - Je suis un pécheur perdu

2.3 - Les raisons de la colère de Dieu — la culpabilité de tous

2.3.1 - Le témoignage de la Création parle à tous

2.3.2 - La connaissance de Dieu mise de côté et remplacée par des idoles — Rom. 1:21-22

2.3.3 - Corruption et dégradation finales

2.4 - L’homme entièrement responsable ; le jugement de Dieu justifié

2.4.1 - L’homme est responsable

2.4.2 - On ne peut y échapper

2.4.3 - Chacun concerné personnellement

2.4.4 - Ne pas s’endurcir

2.5 - Le sort du Juif — Rom. 2:17 à 3:2

2.5.1 - Peuple de Dieu, peuple privilégié

2.5.2 - Aussi coupables que les autres

2.5.3 - Tous coupables, tous injustes

3 - Nécessité de la justice de Dieu

3.1 - Inutile de la nier

3.2 - La justification par la foi en Jésus — Rom. 1:16, 17 ; 3:22

3.2.1 - Dieu apporte un remède quand il n’y a plus de ressources

3.2.2 - Une justice qui justifie, non pas une justice qui condamne

3.2.3 - Une justice pour tous

3.2.4 - Accepter ce que Dieu offre

3.3 - Les moyens d’y avoir part — Rom. 3:24

3.3.1 - Besoin de quelqu’un qui veuille racheter

3.3.2 - Une justice gratuite

3.3.3 - Une justice pour tous

3.3.4 - Accepter par la foi ce que Dieu offre

3.4 - Jésus, victime propitiatoire, victime excellente — Rom. 3:25-26

3.4.1 - Victime propitiatoire

3.4.2 - Christ fait péché pour nous

3.4.3 - L’opprobre des hommes, le méprisé du peuple

3.4.4 - Pourquoi Jésus a-t-il tant souffert ?

3.4.5 - Pour qui Jésus a-t-il tant souffert ?

3.4.6 - Jésus la victime excellente

3.5 - Les résultats de la justification par la foi

3.5.1 - La justification

3.5.2 - La paix

3.5.3 - La faveur de Dieu

4 - La Nouvelle Naissance

4.1 - Jean chapitre 3

4.1.1 - L’annonce du royaume — message rejeté

4.1.2 - Un nouveau message : la nouvelle naissance

4.1.2.1 - Nicodème avait un besoin

4.1.2.2 - Besoin de voir

4.1.2.3 - La nouvelle naissance : de quoi s’agit-il ?

4.1.2.4 - La révélation des choses célestes

4.1.3 - Les résultats de l’action de la Parole, de l’Esprit

4.2 - La repentance et la confession des péchés

4.3 - La foi au Sauveur et la confession de Jésus comme Seigneur

4.4 - Pardonnés et réconciliés avec Dieu

4.4.1 - Richesses de l’œuvre de Christ à la croix — l’expiation par le sang

4.4.2 - Un plein pardon

4.4.3 - Une œuvre achevée

4.4.4 - Réconciliation

4.5 - Sanctifiés et délivrés du péché — position et pratique

5 - La Vie Éternelle donnée gratuitement (Jean 3:14-15)

6 - Le Saint Esprit

6.1 - Le Saint Esprit envoyé suite à la glorification de Christ

6.2 - L’Esprit glorifie Christ — L’Esprit d’adoption

6.3 - L’Esprit habitant dans le croyant — Puissance de la vie nouvelle

6.4 - L’Esprit dans le croyant : Sceau, onction et arrhes (2 Cor. 1:21-22)

6.4.1 - L’Esprit comme sceau

6.4.2 - L’Esprit comme onction

6.4.3 - L’Esprit dans le croyant comme arrhes (ce qu’on goûte du ciel, à l’avance)

7 - Sauvés pour quoi ? —- Pour servir et pour attendre des cieux le Seigneur Jésus

8 - Conclusion

8.1 - Un vide à combler

8.2 - Dieu a donné le moyen de se faire connaître

8.3 - Ne pas résister à Dieu qui offre son salut

8.4 - L’excellence du Sauveur

8.5 - Dieu a tellement fait pour nous — Luc 15

8.5.1 - La brebis perdue

8.5.2 - La drachme perdue

8.5.3 - Le fils prodigue


1 - Introduction

1.1 - Existence, origine, destinée — des questions auxquelles on ne peut échapper

Quelle que soit sa position sociale, sa condition ou sa situation tout homme s’est au moins une fois posé des questions sur son existence, son origine et sa destinée. Il est vrai qu’il peut fuir la réalité en ne désirant pas voir les choses en face. Dès lors il peut se lancer dans l’activité, les religions, les sectes ; il peut être occupé par la science, la politique, l’art, les affaires, la tradition, les études, le travail… rien que pour fuir la réalité. Mais la réalité est comme une ombre qui le suit, comme un filet qui l’enveloppe même s’il tente par tous les moyens de s’en débarrasser. Dans sa tentative d’évasion, il peut parfois supposer, discuter, calmer sa conscience, faire semblant, accepter, refuser, calculer, se nourrir de vains espoirs, rien que pour fuir la réalité. Il peut aussi adopter cette maxime : « Mangeons et buvons car demain nous mourrons ».

Or la réalité est là : Même s’il ne veut pas le reconnaître, l’homme a besoin de quelque chose qu’il n’arrive pas à définir. Il sait qu’il y a en lui un manque, un vide qu’il désire combler en s’offrant les plus grands plaisirs, en ouvrant son cœur aux fables, aux discours persuasifs et aux philosophies.


1.2 - S’arrêter et écouter ce que Dieu dit


Nous désirons que notre lecteur marque un arrêt dans sa longue marche pour regarder, pour écouter une Personne vivante, Jésus Christ, le Fils de Dieu.

« la Parole était au commencement auprès de Dieu… en elle était la vie, et la vie était lumière des hommes. Et la lumière luit dans les ténèbres ; et les ténèbres ne l’ont pas comprise » (Jean 1:4-5).

L’homme n’a pas su, en Celui qui venait en ami pour l’éclairer, discerner son Créateur, celui de qui il sort, celui de qui il vit, celui qui donne un sens à sa vie. Que pouvons-nous faire devant une telle situation ? Abandonner et laisser tout se dégrader ou nous arrêter un peu pour écouter ce que Dieu nous dit pour nous montrer le chemin vers lui, pour le connaître ?

Il est bon de chercher à connaître Dieu, à recevoir ses pensées pour revenir vers lui, notre Créateur.


1.3 - Refuser Dieu ?


Mais, même en sachant qu’il existe, l’homme est capable d’une chose effroyable, à savoir que « la lumière est venue dans le monde, et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises » (Jean 3:19). Tel est l’homme avec son cœur incurable et sa méchanceté sans nom qui voit la lumière et qui préfère les ténèbres à la lumière. C’est d’ailleurs l’une des causes de son jugement.

Ce refus de Dieu et cette hostilité se sont pleinement révélés quand le Seigneur Jésus s’est présenté comme le Messie promis à son peuple Israël. Face à ce cœur débordant d’amour et de bonté, les Juifs, suivis par ceux qui ne l’étaient pas, ont catégoriquement témoigné leur refus. Mais Dieu aime l’homme malgré tout, Il s’approche de lui, lui tend la main, compatit à ses douleurs, le comprend dans ses besoins, lui ouvre son cœur et bande ses plaies. Dieu n’est pas si loin qu’on ne le pense et Il « veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité » (I Tim 2:4). C’est pourquoi « il est patient envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance » (2 Pier. 3:9).

Il est vrai qu’on aime vivre dans le tâtonnement, dans le flou ou dans le doute. Mais il y a une question essentielle qu’on doit se poser. Job l’exprime ainsi : « Comment l’homme sera-t-il juste devant Dieu ? » (Job 9:2). Posons la directement à Dieu. Et nous savons que « quiconque demande reçoit ; et celui qui cherche, trouve » (Matt. 7:8).

Nous avons l’assurance que l’Évangile s’adresse à tous ceux qui sont perturbés dans leur esprit au sujet de leur sort éternel. Or quel est l’homme sensé qui ne s’interroge pas sur cela ? C’est très souvent après s’être interrogé que l’on cherche une religion, une secte, une philosophie, une société secrète, ou bien on désire rester tel quel dans l’incertitude, ou encore on embrasse l’athéisme ou la religion des anciens.


1.4 - La solution : l’Évangile


Mais l’Évangile est la bonne nouvelle de Dieu. C’est le message de la grâce qui éclaire notre chemin, qui donne du repos à notre âme et qui ouvre le chemin de la paix avec Dieu.

Dieu lui-même nous parle. Qui est plus compétent que Dieu pour montrer le chemin qui mène à lui ? Est-ce l’homme, son intelligence, son raisonnement, sa philosophie ou son enseignement ? Est-ce le diable, sa doctrine, ses agents ?

Dieu seul peut, Dieu seul veut intervenir. C’est Dieu qui sauve ; le salut est son œuvre. Il en est la source et lui seul peut répondre à la question de Job : « Comment l’homme sera-t-il juste devant Dieu ? ».


2 - L’homme sous le regard de Dieu

2.1 - Dieu voit tout


Les questions fondamentales que l’homme doit se poser sont les suivantes : Comment Dieu me voit-il ? Que pense-t-il de moi ? Quelle est au fait ma position réelle devant lui ?

On cherche souvent à se cacher devant Dieu, à fuir la réalité, mais on oublie que « il n’y a aucune créature qui soit cachée devant lui mais toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de celui à qui nous avons affaire » (Héb. 5:13).


2.2 - La Création, la chute

2.2.1 - Ce qui s’est passé


À l’origine, l’homme a été créé sans péché, innocent et en relation immédiate avec Dieu dans un jardin de délices appelé Eden. Il lui avait été donné de dominer sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur les reptiles et sur toute la terre. L’homme jouissait de tous les privilèges, il était le maître de la création mais dans une position bénie de dépendance devant son Créateur. De plus, Dieu qui le connaissait à fond déclara : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide qui lui corresponde… Et l’Éternel Dieu forma une femme de la côte qu’il avait prise de l’homme, et l’amena vers l’homme » (Gen. 2:18-22). Adam était alors comblé et avait auprès de lui une aide avec qui il pouvait communiquer et communier. Dans cet état d’innocence où tout était beau et plaisant, l’homme était responsable d’obéir au commandement de Dieu : « Tu mangeras librement de tout arbre du jardin ; mais de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras pas ; car au jour que tu en mangeras, tu mourras certainement » (Gen. 2:16-17).

Mais le diable, sous l’apparence du serpent séduisit Ève en jetant un doute sur ce que Dieu avait dit. « La femme vit que l’arbre était bon à manger, et qu’il était un plaisir pour les yeux et que l’arbre était désirable pour rendre intelligent ; et elle prit de son fruit et en mangea ; et elle en donna aussi a son mari pour qu’il en mangeât avec elle, et il en mangea » (Gen. 3:6).

Cet acte était grave car c’était désobéir au commandement de Dieu. Adam et Ève ont, de leur propre volonté, mangé le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Il n’y avait aucune pression, aucune force surnaturelle qui les oblige à commettre un tel acte. Ils étaient donc à même de refuser de manger, ils pouvaient dire non au diable, mais délibérément ils choisirent de désobéir. Alors « les yeux de tous deux furent ouverts, et ils connurent qu’ils étaient nus ». Ayant succombé à la tentation en désobéissant, « l’homme et sa femme se cachèrent de devant l’Éternel Dieu, au milieu des arbres du jardin » (Gen. 3:8). Tel est l’homme qui de tout temps ne supporte pas le regard de Dieu, et pour refuser d’y penser, il préfère très souvent nier son existence.

Mais c’est Dieu qui a créé l’homme et quoiqu’il soit l’offensé, c’est encore lui qui fait le premier pas. « L’Éternel Dieu appela l’homme, et lui dit : où es-tu ? (Gen. 3:9). Nous voilà devant une question qui traverse les âges et qui s’adresse à l’homme quelle que soit sa cachette. Et que de fois n’a-t-on pas étouffé cette voix douce, qui nous atteint dans notre retranchement, et qui se fait entendre à la suite de la désobéissance.


2.2.2 - Conséquence de la désobéissance — la mort et ses effets


Quelle a été la portée réelle de cette désobéissance ? C’est que « par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort a passé à tous les hommes, en ce que tous ont péché » (Rom. 5:12). La conséquence pratique de la désobéissance d’Adam se résume ici. C’est l’introduction dans le monde, du péché et de la mort. Le drame, c’est que désormais tous les hommes sont assujettis à la puissance de la mort. Rien ne peut arrêter ses œuvres, pas même les progrès extraordinaires de la science. Même si la mort est par moment banalisée à cause de la souffrance, respectée à cause de sa tyrannie, elle demeure le compagnon mal aimé et inséparable de l’homme. Pire, la mort a un pouvoir terrible, et elle règne en maître selon qu’il est écrit : « Par la faute d’un seul, la mort a régné » (Rom. 5:17). Elle est semblable à un filet qui enveloppe l’humanité. Personne n’y échappe. Elle est dépourvue de toute pitié et compassion. Elle frappe, impose sa loi et méprise les pleurs. Elle est devenue « le roi des terreurs » (Job 18:14).

Il faut se souvenir avec humilité que c’est par la faute de l’homme qu’elle a ce pouvoir.


2.2.3 - Je suis un pécheur perdu


Comment Dieu me voit-il dans ce sombre tableau ?

« Par une seule faute les conséquences de cette faute furent envers tous les hommes en condamnation » (Rom. 5:18). Sous le regard de Dieu, je suis un homme condamné à mort. Je suis perdu, ruiné et pécheur. La désobéissance d’Adam m’a placé dans cette position et Dieu me voit tel : « Il n’y a pas d’homme juste sur la terre qui ait fait le bien et qui n’ait pas péché » (Ecc. 7:20). Aucun raisonnement ne peut contredire Dieu et sa Parole : « Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous » (1 Jean 1:8).

Ami, sache donc que Dieu te voit pécheur, réalise que le péché est avant tout un problème de nature. La nature humaine a été marquée par le péché à cause de la faute d’Adam, et cette nature, je l’ai reçue en entrant par naissance physique dans ce monde. Le roi David avait pleinement compris cette vérité, ainsi déclare-t-il : « Voici, j’ai été enfanté dans l’iniquité, et dans le péché ma mère m’a conçu » (Ps. 51:5). Voilà un homme qui reconnaît avec force et humilité son origine : dans le péché. Cette vérité est pour tous ! Personne n’y échappe. Le péché est comme un mauvais gène qui se transmet de parents à enfants depuis Adam. Nous sommes donc tous pécheurs par naissance.


2.3 - Les raisons de la colère de Dieu — la culpabilité de tous

2.3.1 - Le témoignage de la Création parle à tous


La première cause qui établit la culpabilité de tous les hommes, même celle des païens, vis-à-vis de Dieu c’est le témoignage parlant de la création.

« La colère de Dieu est révélée du ciel contre toute impiété et toute iniquité des hommes qui possèdent la vérité tout en vivant dans l’iniquité : parce que ce qui peut se connaître de Dieu est manifeste parmi eux ; car Dieu le leur a manifesté ; car, depuis la fondation du monde, ce qui ne peut pas se voir de lui, savoir et sa puissance éternelle et sa divinité, se discerne par le moyen de l’intelligence, par les choses qui sont faites, de manière à les rendre inexcusables » (Rom. 1:18-20).

En venant dans le monde, tout homme a sous les yeux un merveilleux spectacle. La terre produit de la verdure, les arbres fruitiers donnent leurs fruits selon leurs espèces. En haut dans les cieux, des luminaires éclairent la terre pour que toutes les plantes qui y sont, reçoivent la chaleur et la lumière, indispensables à leur épanouissement. Les eaux ne sont pas vides. Il y a de la vie partout sur la terre comme dans le ciel. Les êtres vivants s’expriment chacun selon son espèce. Le tableau est riche, les sons et les couleurs sont à leur place. Tout est harmonieux. Nous sommes en présence d’une intelligence supérieure qui a appelé toutes ces choses à l’existence, et les fait croître avec un but précis. Rien n’est fait au hasard !

Au milieu de tout cela l’homme est différent de toutes les autres créatures vivantes : plus faible que bien des animaux, il a une intelligence ; il cherche à comprendre tout ce qui est devant lui. Il a été créé à l’image de Dieu (Gen. 1:27).

Nous entrons dans ce monde et nous voyons et contemplons la beauté de la création. À travers elle, nous découvrons son Auteur. Le doigt de Dieu est présent partout, la création est son œuvre.

Toutes les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle, sa divinité, se voient à l’œil nu depuis la création du monde. Si je ne peux pas voir Dieu physiquement, je le vois à travers ses ouvrages. La création est donc un témoignage trop parlant pour que l’on puisse nier l’existence de Dieu. C’est pourquoi même le païen est inexcusable et il attire sur lui la colère de Dieu, colère qui se révèle du ciel contre toute personne qui méprise ce témoignage de la vérité. Comment peut-on nier l’évidence ? On ne peut pas prétendre à l’athéisme. C’est à juste titre que l’Ecriture dit que seul « l’insensé dit en son cœur : il n’y a point de Dieu » (Ps. 14:1).


2.3.2 - La connaissance de Dieu mise de côté et remplacée par des idoles — Rom. 1:21-22


La deuxième raison de la colère de Dieu, c’est que les hommes ont connu Dieu dès le commencement. Mais qu’en ont-ils fait ?

« Ayant connu Dieu, ils ne le glorifièrent point comme Dieu, ni ne lui rendirent grâce ; mais ils devinrent vains dans leurs raisonnements, et leur cœur destitué d’intelligence fut rempli de ténèbres : se disant sages, ils sont devenus fous » (Rom. 1:21-22).

La logique voudrait que devant la splendeur des choses créées on explose en louange devant Celui qui a déployé tant de puissance et de sagesse. Mais les hommes dépourvus d’intelligence ont sombré dans ce qui n’a pas de sens. Ils n’ont pas glorifié Celui qui en était digne, en suivant leurs pensées obscures et leurs raisonnements. La conséquence de cet égarement, c’est qu’ils sont devenus fous. L’homme a toujours eu tendance à représenter Dieu ; ils ont changé la gloire incorruptible de Dieu en image corruptible. L’homme a préféré adorer la créature au lieu du Créateur. Pour le prophète Ésaïe, les adorateurs d’idoles et leurs fabricants n’ont ni intelligence, ni entendement. Pour preuve : « Le sculpteur en bois étend un cordeau ; il trace sa forme avec de la craie rouge, il la fait avec des outils tranchants, et la trace avec un compas, et la fait selon la figure d’un homme, selon la beauté de l’homme, pour qu’elle demeure dans la maison. Il se coupe des cèdres, et il prend un rouvre et un chêne ; il choisit parmi les arbres de la forêt. Il plante un pin, et la pluie le fait croître. Et un homme l’aura pour en faire du feu, et il en prend et s’en chauffe, il l’allume aussi, et cuit du pain ; il en fait aussi un dieu, et l’adore ; il en fait une image taillée, et se prosterne devant elle. Il en brûle la moitié au feu ; avec la moitié il mange de la chair, il cuit un rôti, et il est rassasié ; il a chaud aussi et dit : ha, ha ! je me chauffe, je vois le feu ! Et avec le reste il fait un dieu, son image taillée : il se prosterne devant elle et l’adore, et lui adresse sa prière, et dit : délivre-moi, car tu es mon dieu. Ils n’ont pas de connaissance et ne comprennent pas ; car il a couvert d’un enduit leurs yeux, en sorte qu’ils ne voient pas, et leurs cœurs, en sorte qu’ils ne comprennent pas. Et on ne rentre pas en soi-même, et il n’y a pas d’intelligence, pour dire : j’en ai brûlé la moitié au feu, et encore, j’ai cuit du pain sur ses charbons, j’ai rôti de la chair et j’ai mangé ; et ce qui reste, en ferai-je une abomination ? Me prosternerai-je devant ce qui provient d’un arbre ? Il se repaît de cendres ; un cœur abusé l’a détourné ; et il ne délivre pas son âme, et ne dit pas : n’ai-je pas un mensonge dans ma main droite ? » (És. 44:13-20).

Tout ceci est la conséquence du rejet de Dieu et pour combler ce vide l’homme a tendance à adorer du bois, des rivières, des montagnes, la lune, le soleil… mais nous devons prendre conscience que derrière ces éléments physiques se cachent des démons, c’est pourquoi l’apôtre Paul dit avec certitude qu’une idole n’est rien en elle-même « mais que les choses que les nations sacrifient, elle les sacrifient à des démons et non pas à Dieu » (1 Cor. 10:20). Et Dieu connaissant cette mauvaise tendance chez l’homme avait sévèrement mis en garde son peuple Israël en ces termes : « Tu ne feras point d’image taillée, ni aucune ressemblance de ce qui est dans les cieux en haut, et de ce qui est sur la terre en bas, et de ce qui est dans les eaux au-dessous de la terre. Tu ne t’inclineras point devant elles, et ne le les serviras point » (Ex. 20:4-5).

Même dans la chrétienté présente, cette tendance demeure. Ainsi sous le couvert du Christianisme, on est prêt à adorer tous les saints, après les avoir représentés par des gravures ou des statues.


2.3.3 - Corruption et dégradation finales


En troisième lieu, la folie de l’homme peut l’amener à faire des choses ignobles :

« C’est pourquoi Dieu les a aussi livrés, dans les convoitises de leurs cœurs, à l’impureté, en sorte que leurs corps soient déshonorés entre eux-mêmes : eux qui ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et ont honoré et servi la créature plutôt que celui qui l’a créée, qui est béni éternellement. Amen ! C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions infâmes, car leurs femmes ont changé l’usage naturel en celui qui est contre nature ; et les hommes pareillement, laissant l’usage naturel de la femme, se sont embrasés dans leur convoitise l’un envers l’autre, commettant l’infamie, mâles avec mâles, et recevant en eux-mêmes la due récompense de leur égarement » (Rom. 1:24-27).

La dégradation de l’homme s’est accentuée jusqu’à déshonorer son propre corps. En effet, beaucoup n’ont pas hésité à livrer leur corps au diable pour qu’il le possède. Oubliant que notre corps doit être respecté, certains hommes ont livré les leurs pour qu’ils soient abîmés et souillés dans des séances d’orgies sexuelles et encore, « leurs femmes ont changé l’usage naturel en celui qui est contre nature ; et les hommes aussi pareillement, laissant l’usage naturel de la femme, se sont embrasés dans leurs convoitises l’un envers l’autre, commettant l’infamie, mâles avec mâles » (Rom. 1:26-27). C’est horrible ! Et c’est malheureusement là où on arrive lorsqu’on ne se soucie pas de connaître Dieu. Le sens moral est obscurci ; la nature mauvaise dont nous avons hérité ne fait que se dégrader davantage. C’est la ruine totale, et la déchéance irrémédiable. Tout ceci provoque la colère de Dieu qui se révèle du ciel.

Le passage de Rom. 1:26-27 s’applique à l’évidence à l’état banalisé du monde actuel — sans même qu’il y ait des séances d’orgies — à la liberté sexuelle sans frein que l’homme ne trouve pas horrible du tout, car il « trouve son plaisir dans ceux qui commettent de telles choses » (Rom. 1:32). Ce qui est terrible — un endurcissement terrible — c’est que l’homme persévère malgré le débordement de maladies entraînées par cette corruption morale, et le développement parallèle de la méchanceté et de la violence, visés par Rom. 1:29. Que notre lecteur veuille bien se rendre compte de cette situation et ne pas endurcir son cœur plus avant !


2.4 - L’homme entièrement responsable ; le jugement de Dieu justifié

2.4.1 - L’homme est responsable


L’homme a été créé intelligent et responsable. Après la chute, il a acquis la connaissance du bien et du mal, c’est-à-dire une conscience qui le juge. Il sait très bien qu’il fait ce qui est mauvais : c’est cela être pécheur. Il est conscient des actes qu’il commet et il sait aussi que le jugement de Dieu est selon la vérité car « ceux qui commettent de telles choses sont dignes de mort » (Rom. 1:32). L’homme le sait ; cependant il fait le mal pour provoquer Dieu. Et s’il ne va pas jusqu’à accomplir un acte ignoble, pour une raison ou une autre, il approuve dans son cœur, et souvent même ouvertement, ceux qui les font.


2.4.2 - On ne peut y échapper


Dieu est au-dessus de nous. Il voit tout, Il sait tout et rien ne lui échappe. Il connaît à merveille toute la personnalité de l’homme, ses tendances, ses pensées secrètes et sa volonté. Il sonde les reins et connaît le cœur de l’homme qui est tortueux par-dessus tout (Jér. 17:9). Une des choses qui doit nous couvrir de honte c’est que malgré notre état pervers, nous osons condamner et juger avec mépris ceux qui font le mal que nos cœurs désirent en secret : « C’est pourquoi tu es inexcusable, ô homme, qui que tu sois qui juges ; car en ce que tu juges autrui, tu te condamnes toi-même, puisque toi qui juges, tu commets les mêmes choses » (Rom. 2:1).

Peut-être que personne ne nous voit quand nous commettons des infamies. Mais arrêtons de faire semblant parce que Dieu est lumière et Il voit tout. Et celui qui juge se condamne doublement car cela montre qu’il sait faire la différence entre le bien et le mal et que même avec cette connaissance, il fait les mêmes choses. Mettons notre masque de côté et approchons-nous de la lumière pour voir notre ruine et notre pauvreté. Venons sous le regard de Dieu pour découvrir la perversité de notre nature. Acceptons que nous sommes coupables, perdus, car quoi que nous fassions, nous n’échapperons pas au jugement de Dieu qui est selon la vérité. Et c’est selon la vérité que Dieu jugera les actions secrètes des hommes. C’est selon cette même vérité qu’il rendra à chacun selon ses œuvres accordant « à ceux qui, en persévérant dans les bonnes œuvres, cherchent la gloire et l’honneur et l’incorruptibilité, la vie éternelle ; mais à ceux qui sont disputeurs et qui désobéissent à la vérité, et obéissent à l’iniquité, la colère et l’indignation ; tribulation et angoisse sur toute âme d’homme qui fait le mal » (Rom. 2:7-9).


2.4.3 - Chacun concerné personnellement


Chacun ayant un compte à rendre personnellement à Dieu, il s’agit ici d’un jugement individuel. L’homme est entièrement responsable des actes qu’il commet. Personne ne payera à sa place et de toute façon , « il est réservé aux hommes de mourir une fois, et après cela le jugement » (Héb. 9:27).


2.4.4 - Ne pas s’endurcir


À quoi bon s’endurcir tout en persévérant dans le mal ? À quoi bon fuir la réalité en calmant la conscience sous le couvert d’une propre justice ? À quoi bon prendre pour prétexte « ma religion » pour tenter d’apaiser la colère de Dieu ? Pourquoi ne pas dès maintenant accepter le témoignage que Dieu donne de ta propre vie ?


2.5 - Le sort du Juif — Rom. 2:17 à 3:2

2.5.1 - Peuple de Dieu, peuple privilégié


Qu’en est-il des Juifs ? Israël est une nation privilégiée parmi tous les autres peuples de la terre. « Les oracles de Dieu leur ont été confiés » (Rom. 3:2). Les Juifs étaient détenteurs des saints commandements de Dieu et des promesses leur avaient été faites, notamment la venue sur terre du Messie, Emmanuel, Dieu avec nous. Dieu donc avait les regards sur ce peuple. Mais, ayant tous ces privilèges, ils ont été remplis d’un orgueil démesuré allant jusqu’au mépris des autres peuples. Ils se glorifiaient de posséder la loi et de connaître la volonté de Dieu. Le Juif s’est cru « conducteur d’aveugles, lumière de ceux qui sont dans les ténèbres, instructeur des hommes dépourvus d’intelligence, maître des petits enfants, ayant la formule de la connaissance et de la vérité dans la loi » (Rom. 2:19-20).


2.5.2 - Aussi coupables que les autres


Les Juifs pouvaient enseigner les autres. Mais au lieu de mettre la Parole en pratique, ils se sont mis à faire le contraire de ce qu’ils enseignaient : « Toi qui prêches qu’on ne doit pas dérober, dérobes-tu ? Toi qui dis qu’on ne doit pas commettre l’adultère, commets-tu l’adultère ? Toi qui as en abomination des idoles, commets-tu des sacrilèges ? Toi qui te glorifies en la loi, déshonores-tu Dieu par la transgression de la loi ? » (Rom. 2:21-24). Sans loi, l’homme est démontré pécheur et perdu ; sous la loi c’est pire, car ayant la connaissance de la volonté de Dieu, il la viole délibérément, démontrant par-là que l’homme est incapable d’obéir à la loi. C’est donc en connaissance de cause que l’apôtre Paul dit que « la pensée de la chair est inimitié contre Dieu, car elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, car aussi elle ne le peut pas » (Rom. 8:7). À travers tout ce qui précède, la ruine de l’homme est constatée. Son état de péché est démontré, qu’il soit juif ou païen. Sous le regard du Dieu scrutateur des cœurs, « il n’y a pas de différence car tous ont péché et n’atteignent pas à la gloire de Dieu » (Rom. 3:23).


2.5.3 - Tous coupables, tous injustes


Mais alors comment l’homme sera-t-il juste devant Dieu ? Il ne peut pas l’être par l’observation scrupuleuse de la loi car « nulle chair ne sera justifiée devant lui par des œuvres de loi, car par la loi est la connaissance du péché » (Rom. 3:20). Nous ne pouvons qu’être d’accord avec l’Ecriture lorsqu’elle dit : « Il n’y a point de juste, non pas même un seul. Il n’y a personne qui ait de l’intelligence, il n’y a personne qui recherche Dieu ; ils se sont tous détournés, ils se sont tous ensemble rendus inutiles, il n’y en a aucun qui exerce la bonté, il n’y en a pas même un seul » ; « car nous avons ci-devant accusé et juifs et grecs d’être tous sous le péché » (Rom. 3:10-12, 19).

Tel est en substance le fondement des relations de l’homme responsable avec Dieu son Créateur.


3 - Nécessité de la justice de Dieu

3.1 - Inutile de la nier


Tout homme doit rencontrer Dieu, même si ce fait est nié par toutes sortes de philosophies ou doctrines. Or Dieu est saint par nature et ne tolère donc pas le péché. La condamnation du pécheur est certaine, car le péché produit la colère. Est-il possible que Dieu acquitte le coupable qui mérite la condamnation sans compromettre son caractère saint et sa justice qui punit le mal ?

En d’autres termes comment serait-il juste en justifiant le pécheur ?


En outre, le besoin de justice n’est pas seulement pour éviter la condamnation finale, mais aussi pour goûter la vraie justice dès ici-bas, et en rendre témoignage, et pour goûter la paix et la vraie bénédiction qui s’y rattachent


3.2 - La justification par la foi en Jésus — Rom. 1:16, 17 ; 3:22

3.2.1 - Dieu apporte un remède quand il n’y a plus de ressources


Dieu, voyant tout ce que l’homme a fait et sachant qu’il a une nature déchue, n’attend plus rien de bon ou juste de celui-ci. Il s’approche de nous et nous trouve dans une position où nous sommes incapables de bouger étant morts dans nos péchés et ayant perdu tout espoir. Dans cette perspective, l’âme reste troublée et attend sa condamnation éternelle. Mais Dieu est compatissant et miséricordieux, lent à la colère et riche en bonté. Il nous offre une justice, dont lui est la source. Cette justice de Dieu met l’homme de côté car il est reconnu coupable. Il est frappant de constater que même les Prophètes et la Loi rendent témoignage à cette justice de Dieu. Cela nous amène à reconnaître que Dieu est au-dessus de nous et ses pensées sont haut élevées. Pour preuve, avant que l’homme n’ait démontré par l’expérience qu’en lui, il n’y a rien de bon, et qu’il est pécheur par nature, Dieu connaissait toutes choses et avait déjà pourvu au besoin de justice. C’est pourquoi, au moment où sa colère se révèle du ciel, la justice aussi fait son apparition pour rendre l’homme juste et agréable devant Dieu.


3.2.2 - Une justice qui justifie, non pas une justice qui condamne


Ce n’est pas la justice qui condamne, c’est une justice positive que Dieu veut donner à l’homme. Elle émane du cœur de Dieu et fait partie intégrante de la bonne nouvelle du salut qu’il fait annoncer aux hommes.

Cette justice n’apparaît pas pour juger et condamner, mais elle vient en grâce et en amour pour rassurer l’homme, le faire sortir de son état d’angoisse et d’inquiétude, pour le prendre par la main et le conduire dans la présence même de Dieu, présence dont nous étions bannis. Dieu donc fait une offre qui répond au grand besoin de l’homme.


3.2.3 - Une justice pour tous


Il est doux de noter que cette justice est pour tous, car tous ont péché et il n’y a point de distinction entre les Juifs et les autres peuples parce que « tous nous sommes devenus comme une chose impure, et toutes nos justices, comme un vêtement souillé et nous sommes tous fanés comme une feuille, et nos iniquités, comme le vent, nous emportent » (És. 64:6).


3.2.4 - Accepter ce que Dieu offre


L’homme n’a pas été capable de plaire à Dieu, de se faire lui-même une justice ; tout ce qu’il peut faire, c’est se tourner vers celui qui seul peut lui en donner une. Au moment où l’homme est déclaré pécheur et coupable, Dieu trouve le moyen de l’acquitter. Il déclare juste celui qui croit en Jésus. Après avoir découvert sa nudité et son incapacité, ce l’homme doit faire, c’est simplement accepter ce que Dieu lui tend.


3.3 - Les moyens d’y avoir part — Rom. 3:24

3.3.1 - Besoin de quelqu’un qui veuille racheter


« Justifiés gratuitement par sa grâce, par la rédemption qui est dans le Christ Jésus » (Rom. 3:24).

L’introduction du principe de la rédemption (ou rachat) dans l’acte par lequel Dieu déclare juste et acquitte un coupable, est significative : la rédemption suppose que nous sommes esclaves. Vu que nous ne pouvons pas nous affranchir nous-mêmes ; vu notre incapacité à cause du péché qui habite en nous et de la mauvaise nature qui sert le péché ; vu que Satan nous tient captifs dans son enclos faisant jour et nuit passer devant nous nos offenses, nos fautes, la mort et sa tyrannie, nous avons besoin d’un « racheteur » pour qu’il paye le prix qui correspond à notre état.


3.3.2 - Une justice gratuite


Celui qui a cette capacité, c’est le Seigneur Jésus Christ. C’est donc par l’œuvre de Jésus Christ que la justice nous est gratuitement accordée ; nous disons bien gratuitement car l’homme est entièrement absent dans cette œuvre. Il n’a rien fait pour mériter cette justification. La justification lui est donnée par pure grâce. Les desseins et les plans de Dieu sont extrêmement merveilleux et dépassent de très loin l’intelligence humaine. Dieu ne fait rien qui soit en contradiction avec lui-même. Il opère selon sa volonté. Si la justice s’obtenait par les œuvres de loi, seuls les Juifs auraient eu cette justice. Car « nous savons que tout ce que la loi dit, elle le dit à ceux qui sont sous la loi » (Rom. 3:19) et ceux qui sont sous la loi sont naturellement les Juifs. Du coup, le reste des hommes aurait été perdu sans espoir puisqu’ils ne possèdent pas la loi. C’est pourquoi « Dieu a renfermé tous, juifs et nations, dans la désobéissance, afin de faire miséricorde à tous » (Rom. 11:32).


3.3.3 - Une justice pour tous


L’étendue de cette miséricorde est ici précisée par l’apôtre Paul « la justice, dis-je, de Dieu par la foi en Jésus Christ envers tous, et sur tous ceux qui croient » (Rom. 3:22).

Elle est envers tous, proposée à tous et ceci montre que Dieu veut que tous les hommes soient sauvés. Devant cette pensée merveilleuse, nous ne pouvons que nous courber et dire avec l’apôtre Paul : « Ô profondeur des richesses et de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! Que ses jugements sont insondables, et ses voies introuvables ! Car qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller ? » (Rom. 11:33-34).

L’Évangile est véritablement la bonne nouvelle de Dieu qui nous trouve dans notre état désespéré et nous offre non une justice humaine frêle et sans valeur, mais une justice divine qui vient du cœur de Dieu et qui a de grands résultats. Désormais, tout être humain peut l’avoir car elle est pour tous et donnée gratuitement.


3.3.4 - Accepter par la foi ce que Dieu offre


Ne la méprisons donc pas, mais au contraire que notre foi saisisse ce que Dieu nous offre.

La particularité de cette justice, c’est qu’on la reçoit par la foi et seulement par la foi : elle est placée par Dieu sur tous ceux qui croient.


3.4 - Jésus, victime propitiatoire, victime excellente — Rom. 3:25-26

3.4.1 - Victime propitiatoire


« Le Christ Jésus, lequel Dieu a présenté pour propitiatoire, par la foi en son sang, afin de montrer sa justice à cause du support des péchés précédents dans la patience de Dieu, afin de montrer, dis-je, sa justice dans le temps présent, en sorte qu’il soit juste en justifiant celui qui est de la foi de Jésus » (Rom. 3:25-26).

Pour sauver entièrement le coupable, Dieu s’est pourvu d’une victime propitiatoire en la personne de Jésus mourant sur la croix. Le propitiatoire est un lieu de rencontre entre le coupable et Dieu, de sorte que l’homme, qui par sa nature pécheresse avait attiré sur lui la colère, peut désormais avoir accès à la présence de Dieu qui lui est rendu propice.

Cette grande faveur est due à l’œuvre de Jésus Christ qui a entièrement satisfait la justice divine en faveur de l’homme.


3.4.2 - Christ fait péché pour nous


En devenant notre substitut, le Seigneur Jésus, lui qui n’a pas connu le péché, a été fait péché, ce que nous étions : péché. Le châtiment qui donne la paix est tombé sur lui. Il a commencé par goûter cette horreur à Gethsémané. Devant la souffrance qui l’attendait, et dont Il réalisait déjà toute l’atrocité, Il pria ainsi : « Père, si tu voulais faire passer cette coupe loin de moi ! toutefois, que ce soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite… Et étant dans l’angoisse du combat, il priait plus instamment ; et sa sueur devint comme des grumeaux de sang découlant sur la terre » (Luc 22:42-44).

Point n’est besoin de faire un commentaire sur ce passage parce que nous risquons d’en altérer la teneur ; et de toutes façons la plume ne traduira jamais toute l’agonie que le Seigneur connut en ces moments de douleur, moment où l’heure des ténèbres pointait à l’horizon. Pour mieux comprendre ce passage, il nous faut entrer dans ce que Christ a vécu en ce moment précis et où Luc mentionne que sa sueur devint comme des grumeaux de sang. Jésus dans toute sa perfection et ayant réalisé à fond tout ce qui l’attendait épanche son cœur devant son Père en lui demandant que cette coupe s’éloigne de lui si c’était possible. Lui qui était saint dans tout son être ne pouvait pas désirer être fait péché. Mais, venu ici bas pour faire la volonté de son Père, Jésus maintient sa position de dépendance, qui était la perfection de son humanité et sa raison de vivre. Il demeure obéissant jusqu’à la mort quoiqu’Il lui en coûte. Ainsi : « Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite ».

Sur la croix où Il fut crucifié, Il fit siennes nos iniquités : « Des maux sans nombre m’ont entouré ; mes iniquités m’ont atteint, et je ne pus les regarder ; elles sont plus nombreuses que les cheveux de ma tête, et mon cœur m’a abandonné » (Ps. 40:12).

Le Seigneur Jésus s’est identifié à nous. Nos péchés sont devenus ses péchés. Il les a acceptés comme s’ils étaient siens, et les a portés. Lorsqu’Il eut dit « mes iniquités » Il fut fait « péché ». Dès lors, dans cet acte de substitution, Il tomba sous le coup de la sainteté de Dieu. Dieu ne pouvait que se détourner de lui et l’abandonner malgré ses vives supplications : « Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m’as-tu abandonné, te tenant loin de mon salut, des paroles de mon rugissement ? » (Ps. 22:1).

Jésus était en ce moment précis sous la colère de Dieu. L’innocent était par l’acte de substitution, devenu le coupable et Ésaïe le prophète dit : « Il a plu à l’Éternel de le meurtrir ; il l’a soumis à la souffrance » (És. 53:10).

Sous ce fardeau lourd et sous cette colère inflexible, Christ dit par l’esprit prophétique : « Je suis l’homme qui ai vu l’affliction par la verge de sa fureur. Il m’a conduit et amené dans les ténèbres, et non dans la lumière. Certes, c’est contre moi qu’il a tout le jour tourné et retourné sa main. Il a fait vieillir ma chair et ma peau ; il a brisé mes os. Il a bâti contre moi et m’a environné de fiel et de peine. Il m’a fait habiter dans des lieux ténébreux, comme ceux qui sont morts depuis longtemps.

Il a fait une clôture autour de moi, afin que je ne sorte point ; il a appesanti mes chaînes. Même quand je crie et que j’élève ma voix, il ferme l’accès à ma prière. Il a barré mes chemins avec des pierres de taille ; il a bouleversé mes sentiers. Il a été pour moi un ours aux embûches, un lion dans les lieux cachés. Il a fait dévier mes chemins et m’a déchiré ; il m’a rendu désolé » (Lam. 3:1-11).

Jésus est l’Agneau de Dieu qui a pris sur lui le péché de l’humanité entière et cette vérité devient efficace pour celui qui croit. En ces trois heures sombres d’expiation, la communion avec son Père fut interrompue. La joie lui était ôtée, tous l’avaient abandonné. Il n’avait plus personne sur qui s’appuyer. L’agonie était à son comble, sa force l’abandonnait et la douleur physique avait atteint ses os. En plus, Il a connu l’opprobre et l’ignominie d’autant plus qu’il était nu comme un ver : « Moi, je suis un ver, et non point un homme ; l’opprobre des hommes, et le méprisé du peuple » (Ps. 22:6).


3.4.3 - L’opprobre des hommes, le méprisé du peuple


La terre l’avait jugé indigne et le ciel lui était fermé. Il était donc suspendu, à la merci des chefs du peuple, des dignitaires, des autorités, en un mot des grands de ce monde : « Beaucoup de taureaux m’ont environné, des puissants de Basan m’ont entouré ; ils ouvrent leur gueule contre moi, comme un lion déchirant et rugissant » (Ps. 22:12-13).

Jésus n’a pas seulement été objet de violence de la part de ceux qui détenaient le pouvoir mais aussi de la part du reste du peuple mélangé avec les païens ; des soldats romains, et de ceux qui étaient de passage ce jour là à Jérusalem : « Les chiens m’ont environné, une assemblée de méchants m’a entouré ; ils ont percé mes mains et mes pieds » (Ps. 22:16).

Celui qui avait parcouru Jérusalem et ses contrées est là, roué de coup, injurié et méprisé. Il souffre comme substitut, Il souffre comme victime expiatoire. Il est la risée de la populace et toute cette contradiction des hommes contre lui nous est dépeinte dans un tableau foncièrement sombre.

Or « certainement, lui, a porté nos langueurs, et s’est chargé de nos douleurs, et nous, nous l’avons estimé battu, frappé de Dieu, et affligé ; mais il a été blessé pour nos transgressions, il a été meurtri pour nos iniquités ; le châtiment de notre paix a été sur lui, et par ses meurtrissures nous sommes guéris. Nous avons tous été errants comme des brebis, nous nous sommes tournés chacun vers son propre chemin, et l’Éternel a fait tomber sur lui l’iniquité de nous tous. Il a été opprimé et affligé , et il n’a pas ouvert sa bouche » (És. 53:4-7).

Jésus a été la victime parfaite qui répondait aux exigences divines. Même si le ciel était d’airain, Dieu lui-même dut souffrir en voyant son Fils cloué sur une croix comme un vulgaire malfaiteur qui méritait son châtiment. Pour faire la volonté de son Père, le Seigneur Jésus porta dignement sa croix, mourut comme sacrifice pour le péché. Il était seul dans cette affaire ; et Il porta sur lui notre iniquité. Et c’est l’Éternel lui-même qui fit tomber sur lui l’iniquité de nous tous . Quelles heures que celles où Jésus fut fait péché !

La contradiction des hommes était à son comble : « Pour mon amour, ils ont été mes adversaires ; mais moi je me suis adonné à la prière. Et ils m’ont rendu le mal pour le bien, et la haine pour mon amour » (Ps. 109:4, 5). L’une des choses les plus pénibles à supporter, c’est lorsque l’amour qu’on porte envers une personne est méprisé et bafoué. Tout ce qu’on désire c’est son bien et on est prêt à tout pour le bonheur de l’autre mais les choses deviennent insupportables lorsque l’autre ne comprend pas, pire, a de la haine pour notre amour. Jésus souffrit plus que tout parce qu’il nous aima d’un amour total qui ne s’explique pas.


3.4.4 - Pourquoi Jésus a-t-il tant souffert ?


Pourquoi venir souffrir ainsi pour des hommes, qui, en retour ne manifestent que de la haine et du mépris ? Pourquoi connaître l’agonie jusqu’à dire « sauve- moi ô Dieu ! car les eaux me sont entrées jusque dans l’âme. Je suis enfoncé dans une boue profonde, et il n’y a pas où prendre pied ; je suis entré dans la profondeur des eaux, et le courant me submerge. Je suis las de crier ; mon gosier est desséché ; mes yeux se consument, pendant que j’attends mon Dieu. Ceux qui me haïssent sans cause sont plus nombreux que les cheveux de ma tête ; ceux qui voudraient me perdre, qui sont à tort mes ennemis, sont puissants, ce que je n’avais pas ravi, je l’ai alors rendu. ô Dieu ! » (Ps. 69:1-4).

Nous ne pouvons trouver qu’une seule réponse : Nous croyons que Jésus voulait d’abord maintenir la gloire de Dieu qui ne pouvait supporter le péché, quel que soit le prix, et ensuite parce que, de toute éternité, il débordait d’amour pour son Père. À la croix il en a donné la preuve à tout prix, même s’il devait être abandonné de Dieu. La croix a donné aux anges, aux hommes et aux démons de constater l’amour du Fils pour le Père (Jean 14:31). La croix a aussi permis de découvrir la perversité de l’homme, sa nature déchue et incurable. Nous avons pu connaître la haine terrible de Satan envers Dieu et les hommes, saisir la gloire de Dieu, son étendue et enfin constater l’amour de Christ envers son Père et les hommes. Et l’amour est fort comme la mort c’est pourquoi « beaucoup d’eaux ne peuvent éteindre l’amour et les fleuves ne le submergent pas » (Cant. 8:7). Il mourut à la place du pécheur, et en notre faveur. Tous nos péchés furent mis sur son compte et de ce fait, Il rendit Dieu accessible à tous. Il est la victime propitiatoire que Dieu destine à tous mais l’œuvre expiatoire elle-même devient réelle pour celui qui croit ainsi, « le fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon pour plusieurs » (Matt. 20:28).


3.4.5 - Pour qui Jésus a-t-il tant souffert ?


Les « plusieurs » sont naturellement ceux qui acceptent cette œuvre bénie. Que mon lecteur sache que désormais, il y a un médiateur entre Dieu et nous. Chose que Job ne savait pas quand il se justifiait devant Bildad disant : « Il n’y a pas entre nous un arbitre qui mettrait sa main sur nous deux » (Job 9:33). Mais maintenant nous savons que « Dieu est un, et le médiateur entre Dieu et les hommes est un, l’ homme Christ Jésus qui s’est donné lui-même en rançon pour tous » (1 Tim. 2:5-6). Nous reconnaissons que Jésus est le Médiateur parfait capable de poser sa main sur nous et sur Dieu de sorte que nous sommes comme touchés de Dieu lorsque Jésus nous touche. Dieu peut désormais nous sauver par sa grâce, nous recevoir avec amour et l’amour de Dieu n’est pas inactif mais actif. C’est pourquoi l’apôtre Jean dit : « En ceci a été manifesté l’amour de Dieu pour nous, c’est que Dieu a envoyé son fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui ; en ceci est l’amour, non en ce que nous, nous ayons aimé Dieu, mais en ce que lui nous aima et qu’il envoya son fils pour être la propitiation pour nos péchés » (1 Jean 4:9-10).

Dieu est à l’œuvre, et l’homme ne peut rien faire. C’est lui qui donne Jésus comme victime propitiatoire.

La raison en est qu’« un homme ne pourra en aucune manière racheter son frère, ni donner à Dieu sa rançon, car précieux est le rachat de leur âme, et il faut qu’il y renonce à jamais » (Ps. 49:7-8).

Cette déclaration est digne de toute considération en ce sens que tous, nous sommes pécheurs par naissance. Personne ne peut donc payer la rançon à notre place étant donné que lui-même aura un compte personnel à rendre à Dieu parce qu’il est lui aussi coupable.

Mais alors, quel est cet homme qui pouvait donner à Dieu la rançon atteignant la valeur du rachat de l’âme ? La Parole nous montre que Dieu est Esprit et saint par nature. Il punit le mal parce que sa justice et sa sainteté l’exigent. L’homme doit comprendre qu’il est manifesté coupable et ruiné et qu’il doit rencontrer Dieu dans l’éclat de sa sainteté et dans la réalité de son jugement. Nous ne pouvons pas nous présenter devant Dieu en pensant être purs, car au moins une fois dans notre vie, nous avons péché et par ce fait, sommes déjà disqualifiés pour prétendre à être juste. C’est donc inutile pour nous de faire le maximum de bonnes œuvres pour plaire à Dieu et espérer être sauvé, dans la mesure où une seule faute provoque la colère et donc la condamnation. Il ne sert à rien de dire comme l’homme de la rue : « Je n’ai ni tué, ni volé, ni commis l’adultère, pourquoi Dieu me punira-t-il ? » Ou encore être comme ceux qui veulent améliorer le monde par tout leur effort, établissant des lois pour les accomplir, respectant tous les tabous, s’acquittant avec soin des devoirs religieux. Inutile de vouloir impressionner Dieu : Tu es foncièrement mauvais, tu pèches à longueur de journée, soit en pensée soit en parole ou encore en acte.

Il est vrai que l’on peut arriver à ne pas commettre d’actes grossiers susceptibles d’attirer les regards, mais la colère, les injures, les convoitises, les mobiles malsains, les mauvais désirs, les mauvaises pensées sont des péchés aux yeux de Dieu. Nous pouvons être appréciés des hommes et recevoir leur approbation parce qu’en apparence on ne dérange personne mais Dieu connaît l’état de notre cœur et face à une telle situation, nous ne pouvons que trembler et nous demander : « Qui pourra me sauver ? »

Toute personne a un compte à rendre à Dieu. Le désir de l’âme qui veut la paix avec Dieu ne peut être satisfait par une religion quelconque, une philosophie ou une secte. Posons-nous sérieusement la question de savoir qui peut nous sauver et faire en sorte que notre âme ne soit plus dans le doute, quitte sa position de trouble, de perturbation, pour l’assurance et le repos ? Que mon lecteur réalise que l’âme souffre, désirant être en paix avec son Créateur. Nous pouvons vivre comme nous voulons, mais la réalité est là ; l’âme n’est pas en paix, elle est perturbée à la pensée de rencontrer Dieu un jour en jugement. Elle n’a aucune envie de se retrouver devant Dieu dans le doute, dans la crainte ou dans l’espérance mais plutôt dans l’assurance. C’est pour toutes ces raisons que Jésus a été envoyé par Dieu parce qu’il était le seul capable de satisfaire les exigences de Celui-ci.


3.4.6 - Jésus la victime excellente


Lui seul pouvait comprendre et partager ces exigences et cette volonté immense que Dieu avait de sauver l’homme coupable. En plein accord avec son Père, il s’est présenté lui-même pour accomplir cette volonté, disant : « Tu n’as pas voulu de sacrifice, ni d’offrande, mais tu m’as formé un corps. Tu n’as pas pris plaisir aux holocaustes ni aux sacrifices pour le péché ; alors j’ai dit : Voici, je viens, il est écrit de moi dans le rouleau du livre pour faire, ô Dieu, ta volonté… C’est par cette volonté que nous avons été sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus Christ faite une fois pour toutes » (Héb. 10:1 et 7).

Il était sans défaut et sans tâche, l’agneau préconnu dès avant la fondation du monde. Sa naissance fut miraculeuse : « sa mère, Marie, étant fiancée à Joseph, avant qu’ils fussent ensemble, se trouva enceinte par l’Esprit saint » (Matt. 1:18).

Cette naissance ne fut pas du type naturel que nous connaissons, car si cela avait été le cas, notre adorable Seigneur aurait eu en lui le principe du péché, conséquence de la désobéissance d’Adam.

S’il avait dû rendre compte pour lui-même à Dieu comme nous, Il aurait été disqualifié pour payer notre rançon. Mais gloire soit rendue à Dieu ; le prophète Ésaïe annonçait bien avant sa naissance que « la vierge concevra et elle enfantera un fils, et appellera son nom Emmanuel » (És. 7:14). Jésus est par ce fait la seule personne, qui en entrant dans le monde par naissance physique, n’a pas eu en lui et cela dès sa naissance, le principe même du péché. Il est donc le médiateur parfait capable d’accomplir la rédemption. Approchons-nous de lui comme victime propitiatoire, agréée de Dieu. Il est notre justice ayant accompli la justice de Dieu.


3.5 - Les résultats de la justification par la foi

« Ayant donc été justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ » (Rom. 5:1).


3.5.1 - La justification


L’apôtre avait précédemment dit que la colère de Dieu se révélait du ciel contre toute impiété et toute iniquité des hommes. Dieu était en colère contre l’homme et il était impossible à ce dernier de fuir la colère, tant sa culpabilité était signalée sans la loi et sous la loi. Dieu, dans sa grande bonté a envoyé au temps marqué, c’est-à-dire au temps où la condition de l’homme s’est révélée irrémédiable et incurable, le Fils de ses délices pour mourir à notre place. Cet acte d’une valeur éternelle avait pour but de donner à Dieu le moyen de nous justifier ; ce qui fait qu’aujourd’hui encore, Dieu justifie l’impie en étant lui-même juste.


3.5.2 - La paix


La paix qui est ici annoncée comme résultat pratique de la justification par la foi est ce qui est donnée à celui qui a connu cette vérité. Cette paix n’est pas la paix de Dieu, mais la paix avec Dieu ; Dieu ne me regardant plus comme un objet à condamner et à punir dans le feu qui ne s’éteint point. Mon âme trouve donc un profond repos parce qu’elle n’est plus troublée, angoissée et confuse mais elle trouve l’acceptation. Il est doux de constater ici, une fois de plus, que tout est de Dieu. L’homme n’y est pour rien. C’est pourquoi cette paix est ferme et inébranlable. Et c’est justement cette paix, résultat d’une œuvre divine qu’il faut à mon âme pour la tranquilliser et lui donner de l’assurance.


3.5.3 - La faveur de Dieu


Certains veulent s’approcher de Dieu pour apaiser sa colère, et à force de réfléchir, tombent dans une vague espérance, ou dans le doute, ou encore dans le rationalisme, faisant des calculs avec beaucoup de raisonnements.

D’autres, à force de subir le martyre que connaît l’âme perturbée, lèvent le poing contre Dieu ou tout simplement adhèrent à une philosophie qui nie Dieu. Quel gâchis ! Pourtant il suffit simplement d’accepter le témoignage que Dieu donne de notre vie perdue et mauvaise, de reconnaître notre incapacité à être juste devant Dieu, d’accepter le remède que Dieu apporte à notre condition. Il suffit de saisir, par la foi, qu’il nous revêt comme d’un manteau de la justice parfaite de son Fils, ce qui fait que nous entrons librement, sans la moindre conscience d’être rejetés, dans la faveur et la présence même de Dieu. Lecteur, désormais la voie est libre, tu as accès à la faveur imméritée. Dieu n’est plus caché, Il est plutôt révélé comme Dieu Sauveur.

Nous sommes donc vus en Christ avec un autre œil, non avec l’œil du Juge mais du Père qui aime et qui manifeste son amour.

Quel beau résultat que celui de la justification par la foi ! Nous qui manifestions méchanceté, désobéissance, mépris et hostilité, nous sommes amenés dans une nouvelle position devant Dieu : c’est la restauration dans sa faveur.

Que c’est rafraîchissant de voir de près ce qu’il y a dans le cœur de Dieu ! Il veut nous avoir près de lui dans la gloire là où se trouve présentement le Fils de son amour.

Dieu est amour et son amour actif va nous chercher dans une position où le mot misérable nous convient. Il nous revêt de la justice de son Fils Jésus Christ.

En effet, il a été déjà démontré que l’homme n’a pas de justice en lui-même ; c’est pourquoi Dieu lui impute cette justice pour qu’il soit apte à sa présence et du coup, Dieu le voit comme étant sans faute, ses péchés étant effacés. Quant à son étendue, la justification et ses résultats sont offerts à tous car « comme par une seule faute les conséquences de cette faute furent envers tous les hommes en condamnation, ainsi aussi, par une seule justice, les conséquences de cette justice furent envers tous les hommes en justification de vie » (Rom. 5:18).


4 - La Nouvelle Naissance

4.1 - Jean chapitre 3

4.1.1 - L’annonce du royaume — message rejeté


Le Messie promis d’Israël était en lui-même le Salut de Dieu, la « lumière pour la révélation des nations » (Luc 22:32).

Il avait pour mission la délivrance d’Israël et l’introduction du règne millénaire. Toutes ces vérités avaient été annoncées dans les Psaumes et par les prophètes ; tout bon Israélite désirait vivement voir le moment où son Messie serait manifesté. Mais le temps s’était écoulé et beaucoup d’entre eux avaient méprisé ou même oublié cette promesse. Néanmoins, quelques-uns malgré l’indifférence générale, espéraient fortement. Parmi ceux-ci, figurent Zacharie, Elisabeth, Anne et Siméon qui, tous attendaient la consolation d’Israël. Jean-Baptiste avait été le précurseur de ce Messie. Sa naissance fut prédite et il naquit d’une femme qui, dans sa condition première, était stérile et avancée en âge. Il est dit de ce Jean-Baptiste « qu’il sera grand devant le Seigneur, et il ne boira ni vin ni cervoise ; et il sera rempli de l’Esprit Saint déjà dès le ventre de sa mère. Et il fera retourner plusieurs des fils d’Israël au Seigneur leur Dieu… tu seras appelé prophète du Très-haut car tu iras devant la face du Seigneur pour préparer ses voies, pour donner la connaissance du salut à son peuple, dans la rémission de leurs péchés, par les entrailles de miséricorde de notre Dieu, selon lesquelles l’Orient d’en haut nous a visités afin de luire à ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort, pour conduire nos pieds dans le chemin de la paix » (Luc 1:15-16 ; 76-79).

Tout ce qui avait été dit de lui s’est réalisé dans sa vie pratique et publique. Son message était fort et direct, ne ménageant personne mais déclarant la vérité. Cet homme était comme une lampe qui luisait et autour de laquelle Israël aimait à se retrouver, car depuis longtemps Dieu n’avait plus parlé à son peuple. Dès lors, voir un prophète surgir en cette période de ruine, apportait la joie. Son message était basé sur l’Évangile du royaume. De ce fait, les Juifs devaient se repentir et se faire baptiser pour attendre le règne qui venait. Jésus, pendant son ministère public démontra que le royaume de Dieu était proche et prêt à être établi ; il suffisait, pour Israël, de discerner en lui le Messie promis, de se repentir et d’accepter son témoignage ; mais parce que leurs œuvres étaient mauvaises, ils ont préféré les ténèbres à la lumière. Le message du Seigneur Jésus a été rejeté, sa parole méprisée, et sa vie devenue une occasion de chute pour plusieurs.


4.1.2 - Un nouveau message : la nouvelle naissance


Dans cette atmosphère de confusion et d’incrédulité générale, le royaume de Dieu ne pouvait être établi, puisque le roi était rejeté. Dieu ayant renfermé tous les hommes juifs et païens dans la désobéissance, un nouveau message est annoncé : c’est celui de la nouvelle naissance qui s’adresse à tous. Désormais pour le Juif, on n’entrait plus dans le royaume de Dieu par droit de naissance mais par une nouvelle naissance. Ce nouvel ordre de choses dépassait de très loin l’espérance juive.


4.1.2.1 - Nicodème avait un besoin

C’est ce que Jésus expliquait à Nicodème en qui le Saint Esprit produisait en vue de son salut, une soif de connaître et le sentiment qu’il n’était rien malgré sa position de docteur de la loi. Cet homme contrastait avec le reste du peuple qui ne croyait en Jésus qu’à cause de ses miracles. Cette croyance provoquée par la curiosité, par l’intérêt matériel, n’avait aucune valeur, et ne les délivrait pas de leur aveuglement. C’est pour tout cela que Jésus ne se fiait pas à eux car Il connaissait ce qui était dans l’homme « mais il y avait un homme d’entre les pharisiens, dont le nom était Nicodème, qui était un chef des juifs. Celui-ci vint à lui de nuit, et lui dit : Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de Dieu ; car personne ne peut faire ces miracles que toi tu fais, si Dieu n’est avec lui » (Jean 3:1-2).

Nicodème avait le sentiment de sa misère, il ne croyait pas seulement au nom de Jésus mais il voulait savoir un peu plus. Quoiqu’il fût docteur d’Israël, il n’en demeure pas moins qu’il désirait connaître. Les besoins de son âme étant forts et comme il savait que le monde allait être contre lui, il vint de nuit. Que c’est beau lorsque l’Esprit Saint opère dans un homme ! Même si les difficultés pour aller à Jésus semblent être un obstacle infranchissable à cause de la position sociale ou religieuse, à cause des « qu’en dira-t-on », ou même à cause de la peur de la persécution, l’Esprit saura ouvrir le chemin parce qu’il veut achever l’œuvre qu’il a commencée. Nicodème vient à Jésus avec des paroles aimables : « Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de Dieu ». Jésus connaissait le grand besoin de Nicodème et savait aussi que le terrain sur lequel Nicodème s’approchait de lui était faux ; aussi faisant fi de toutes ces flatteries, Il va droit au but en présentant le nouvel ordre de choses en ces termes : « En vérité, en vérité je te dis : si quelqu’un n’est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu » (Jean 3:3).


4.1.2.2 - Besoin de voir

Nicodème s’était approché de Jésus en tant que bon juif, donc fils, par naissance, du royaume et sur ce terrain, il voulait être enseigné ; mais Jésus n’est pas là pour enseigner la chair et satisfaire sa curiosité. Le royaume de Dieu était au milieu d’eux, dans sa personne. Il fallait une nouvelle naissance pour le voir. Dieu établissait quelque chose de nouveau que l’homme naturel n’était pas capable de voir. Mais le royaume de Dieu était là et Jésus, répondant aux pharisiens qui lui avaient demandé quand viendrait le royaume de Dieu dit : « le royaume de Dieu ne vient pas de manière à attirer l’attention ; et on ne dira pas : voici, il est ici, ou voilà, il est là ; car voici, le royaume de Dieu est au milieu de vous » (Luc 17:20-21).

C’est triste de constater que les Juifs ne le discernaient pas. Ils étaient assis dans les ténèbres et ne voyaient en lui que le fils du charpentier, l’homme qui n’avait pas étudié et qui venait de Nazareth, la ville méprisée. Ils avaient du mal à discerner que ce Jésus était le Christ, le Fils du Dieu vivant, Emmanuel, Dieu avec nous.


4.1.2.3 - La nouvelle naissance : de quoi s’agit-il ?

Il fallait une nouvelle naissance pour discerner en Jésus celui qui introduisait le royaume de Dieu. Mais Nicodème est surpris par ce langage qui n’a rien à voir avec ses connaissances. Il demande : « Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il entrer une seconde fois dans le sein de sa mère et naître ? Jésus répondit : En vérité, en vérité, je te dis : si quelqu’un n’est né d’eau et de l’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu ; ce qui est né de la chair est chair ; et ce qui est né de l’Esprit est esprit » (Jean 3:4-6).

Nous sommes ici devant une déclaration formelle du Seigneur Jésus ; Il place devant nous le contraste entre la naissance physique : ce qui est né de la chair, et la naissance spirituelle : ce qui est né de l’Esprit. « La chair et le sang ne peuvent pas hériter du royaume de Dieu » (1 Cor. 15:50). Il faut une nouvelle naissance caractérisée par ces deux éléments : l’eau, symbole de la Parole, et l’Esprit Saint. En clair, pour naître de nouveau, condition obligatoire pour entrer dans le royaume de Dieu, il faut que l’on écoute la Parole qui présente avec clarté notre état misérable et notre ruine irrémédiable. Il faut que l’on écoute Dieu quant à la manière dont Il nous voit, qu’on sache comment Dieu apprécie notre état et nos œuvres en tant qu’homme responsable. Nos oreilles doivent entendre ce que Dieu a fait pour nous racheter, comment il a jugé bon de mettre devant nous un propitiatoire afin que nous ayons part à sa justice. Cette Parole, ayant été entendue, l’Esprit Saint vient et l’applique à nos cœurs pour nous la faire bien comprendre et nous pousser à l’accepter. Ce processus nous conduit à la vie nouvelle, à la naissance par l’Esprit, la nouvelle naissance.

L’Esprit Saint est donc la source de la nouvelle naissance. Nous sommes véritablement dans un nouvel ordre de choses et tout ceci était étrange pour Nicodème d’où sa question : « comment ces choses peuvent-elles se faire ? » (v. 9). Jésus s’étonne que Nicodème n’arrive pas à saisir ce nouvel ordre de choses, car toutes ces vérités n’étaient pas si étranges que çà. Dieu parle, mais nous ne prêtons pas attention et Nicodème se croyait en face d’un message tout neuf. Or, il n’en était rien dans la mesure où en Ézéchiel 36, le prophète avait prophétisé montrant que l’entrée dans le règne millénaire ne se ferait que par un renouvellement intérieur d’où cette déclaration : « Je répandrai sur vous des eaux pures, et vous serez purs : je vous purifierai de toutes vos impuretés et de toutes vos idoles. Et je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai au-dedans de vous un esprit nouveau, et j’ôterai de votre chair le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair, et je mettrai mon Esprit au-dedans de vous » (És. 36:25-27).

Nicodème qui connaissait bien la loi aurait dû comprendre ces choses : « Tu es le docteur d’Israël, et tu ne connais pas ces choses ? » (Jean 3:10). C’est triste de constater que ces docteurs étaient aveugles, que dire donc du peuple ! Notre Seigneur Jésus a vraiment souffert pendant son passage sur la terre car chaque jour, Il voyait des aveugles conduire d’autres aveugles.

Nicodème était troublé devant cette vérité, lui qui avait étudié et certainement enseigné un grand nombre. Il enseignait des choses qu’il ne connaissait pas vraiment, mais Jésus dit : « Nous disons ce que nous connaissons, et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu, et vous ne recevez pas notre témoignage (Jean 3:11). Le Seigneur Jésus connaissait – non pas en partie, comme nous, mais à fond. Il parlait avec conviction de ce qu’il avait vu et entendu. Lui seul avait la compétence nécessaire pour rendre témoignage de ce qu’il avait vu et entendu et, chose contradictoire, ses contemporains ne recevaient pas son témoignage.


4.1.2.4 - La révélation des choses célestes

Face à cette incrédulité, cette indifférence et ce refus, Il dit : « Si je vous ai parlé des choses terrestres et que vous ne croyez pas, comment croirez-vous si je vous parle des choses célestes ? » (v. 12)

Ces « choses terrestres » étaient celles qui concernaient Israël et en grande partie le règne millénaire du Messie sur la terre. Mais ils n’arrivaient pas même à saisir que la première des choses pour entrer dans ce royaume où le Christ serait le Roi, c’était de naître de nouveau. Comment pouvaient-ils comprendre quelque chose d’une espérance céleste ?

Nous voulons ici marquer un arrêt pour louer Dieu qui nous a envoyé son Fils, l’homme venu du ciel pour nous révéler ses pensées de grâce. En effet, depuis que Christ est venu, le ciel s’est comme ouvert pour que nous comprenions et croyions aux « choses célestes ». Cette connaissance des affaires d’en haut s’est accentuée depuis la Pentecôte après l’ascension de Jésus dans le ciel. Le Saint Esprit est alors venu sur la terre nous faire connaître que nous sommes liés à Christ dans le ciel, jouissant ainsi d’une part céleste avec lui. Les prophètes et apôtres, principalement Paul, ont été les canaux bénis pour exposer par écrit les pensées de Dieu quant aux « choses célestes » qui sont notre part maintenant.

Les mystères ont été donnés à connaître et il est bon pour l’homme d’écouter le Seigneur Jésus car « personne n’est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le fils de l’homme qui est dans le ciel » (v. 13)


4.1.3 - Les résultats de l’action de la Parole, de l’Esprit


Notre ruine a sa source dans la nature que nous possédons par naissance physique et nous avons démontré plus haut que l’homme est incapable d’être acceptable devant Dieu, ce qui fait que tout ses efforts ne sont que des œuvres mortes. La solution que Dieu annonce pour que l’homme puisse se tenir devant lui, c’est la création d’une nouvelle nature participant de la nature divine (1 Pier. 1:4).

Nous comprenons maintenant pourquoi Nicodème, quoiqu’il fut docteur de la loi ne comprenait pas le langage de Jésus. Jésus n’améliore, ni n’enseigne la chair. Il l’a met de côté et donne une nature nouvelle. De ce fait, Dieu donne la vie comme résultat de l’action de la Parole proclamée et reçue par l’opération puissante du Saint Esprit qui juge tout dans l’homme. Il lui présente sa misère, lui fait réaliser sa condition de pécheur perdu. À la place des pensées perverses de l’homme, il introduit celles de Dieu afin que l’homme voie comme Dieu voit. C’est la nouvelle naissance qui permet d’entrer dans une sphère nouvelle que la chair n’aperçoit ni ne comprend. C’est ce que Jésus enseignait à Nicodème, lui montrant que Dieu n’avait plus affaire à la vielle nature. Désormais la Parole symbolisée ici par l’eau, vient à l’homme avec son action purificatrice supplanter les pensées perverses de la chair par celles de Dieu : la naissance d’eau fait ainsi son apparition et l’Esprit applique toute cette Parole au cœur, convainquant l’homme d’accepter le témoignage de Dieu. Quand ce témoignage est accepté, le Saint Esprit communique la vie : c’est la naissance de l’Esprit et ce qui est né de l’Esprit est esprit.

La nouvelle naissance, c’est donc le fait d’être né d’en haut, né de Dieu, c’est le fait de posséder la vie et une nouvelle nature pour se tenir devant Dieu, de comprendre son langage, d’être introduit dans le royaume du Fils de son amour parce que c’est sur ce terrain qu’il agit en puissance et en force et donne toute sorte de bénédictions.

L’apôtre Jean dit dans son épître que « quiconque croit que Jésus est le Christ, est né de Dieu » (1 Jean 5).

Sachons donc que ce qui nous lie à Dieu sur la base de la nouvelle position de l’homme sous le doux regard de Dieu, c’est la vie et une nature nouvelle. Cette nature est créée selon Dieu dans une justice et une sainteté parfaites, qui ne pèche pas, comme l’apôtre Jean le précise en disant : « quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché, car la semence de Dieu demeure en lui, et il ne peut pas pécher, parce qu’il est né de Dieu. Par ceci sont rendus manifestes les enfants de Dieu et les enfants du diable » (1 Jean 3:9-10).

Celui donc qui est né de Dieu a deux natures fondamentalement opposées quant à leur source et leurs caractères. La vieille se reçoit par la naissance physique. Nous recevons la nouvelle par la nouvelle naissance, par la repentance et la foi en Celui qui s’est sacrifié lui-même pour nous sauver. Croyant que sans elle l’homme ne peut être en relation avec Dieu, nous souhaitons vivement que celui qui lit ces pages se repente.


4.2 - La repentance et la confession des péchés


L’homme naturel veut suivre son chemin en marchant malheureusement sans frein ni loi. Et même si par moments, il croit qu’il y a un Dieu dans le ciel, il veut être en relation avec lui et lui plaire, à sa manière et selon ses propres vues.

Qu’un tel homme s’arrête pour écouter l’Évangile de Dieu ! Cet Évangile lui dit qu’il est pécheur, coupable, perdu, et que son sort, c’est la condamnation éternelle. Cet Évangile lui déclare que le chemin qu’il suit, bien qu’il soit juste à ses propres yeux et réponde à ses aspirations, le mènera indubitablement à la perdition. Que doit faire cet homme dans une telle situation ? Il doit accepter le témoignage de Dieu. Ce processus douloureux et difficile de changement de pensée, de cœur et d’esprit est ce que l’on appelle la repentance. Elle suppose donc une nouvelle attitude, une nouvelle façon de voir et d’apprécier. Il s’agit pour l’âme coupable de réaliser au plus profond d’elle-même sa condamnation. En d’autres termes, c’est prendre le jugement de Dieu et l’appliquer à soi-même, à sa condition d’homme perdu, à son état irrémédiable de péché.

C’est désormais voir mon œuvre, ma justice propre, mes prétentions, avec le regard de Dieu. C’est saisir que tout ce que j’ai fait jusqu’ici pour obtenir le salut est nul devant Dieu. C’est enfin dire comme Job : « J’ai horreur de moi, et je me repens dans la poussière et dans la cendre » (Job 42:6).

Pour que l’homme arrive à reconnaître ses fautes, à reconnaître que tout ce qu’il a construit pour obtenir le salut est abominable devant Dieu, il faut un travail de l’Esprit Saint. Car lui seul peut opérer pour convaincre l’homme d’accepter le témoignage que Dieu donne de sa vie. C’est difficile à dire mais il faut avouer que l’homme peut volontairement refuser de se laisser convaincre par le Saint Esprit. Ô homme, « la bonté de Dieu te pousse à la repentance » (Rom. 2:4).


4.3 - La foi au Sauveur et la confession de Jésus comme Seigneur


L’homme en qui le Saint Esprit a puissamment opéré en vue de le convaincre de sa condition de perdu selon l’appréciation de Dieu, ne peut que trembler et être poussé vers un Objet extérieur à lui, Objet que Dieu présente à son âme. Dieu ne reste pas inactif devant le besoin que crée dans une âme le Saint Esprit. Au contraire, Il présente pour étancher la soif de cette âme : Jésus Christ son Fils bien aimé, qui est objet de ses délices.

L’apôtre Paul dit : « Si tu confesses de ta bouche Jésus comme Seigneur et que tu croies dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé. Car du cœur on croit à justice, et de la bouche on fait confession à salut. Car l’Écriture dit : « quiconque croit en lui ne sera pas confus » car il n’y a pas de différence de Juif et de Grec, car le même Seigneur de tous est riche envers tous ceux qui l’invoquent ; car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » (Rom. 10:9-13).

Cette déclaration formelle s’adresse à chacun parce que tous ont péché et sont donc sur le même pied d’égalité : coupables devant Dieu. Il est maintenant demandé à ce coupable qui réalise qu’il mérite le juste jugement de Dieu, de se tourner vers le Sauveur, de croire en lui, et de le confesser de sa bouche comme Seigneur. Ce titre de Seigneur montre sa grandeur et son autorité. Il est aussi ajouté : « si tu crois dans ton cœur ». Cette vérité est la pierre de touche, car la foi du cœur n’a rien à voir avec toutes les autres formes de croyances. Par elle, toutes nos affections sont engagées et s’attachent à cet Objet extérieur à nous. Mon cœur est saisi par cette Personne qui s’est sacrifiée pour me permettre d’être délivré du jugement, et ni l’obstacle, la persécution, la honte ne peuvent m’empêcher d’aller à lui.

Il s’agit en fait de croire dans son cœur que Dieu a ressuscité Jésus d’entre les morts. Parler de résurrection suppose que Jésus est mort pour mes péchés et la résurrection est la preuve irréfutable que Dieu a agréé son sacrifice et qu’il peut nous donner maintenant la justice que nous avons cherchée en vain. C’est pourquoi « du cœur, on croit à justice ».

Ayant donc cette pleine assurance et cette profonde conviction, et mon cœur étant rempli de la personne vivante de Celui qui m’a sauvé, je ne peux que confesser publiquement Jésus Christ. Je donne à travers cet acte une expression vivante de ma foi et de la profonde réalité qui est en moi.

Que toute âme d’homme qui tremble devant l’idée de l’éternité sache que « quiconque croit en lui ne sera pas confus ».


4.4 - Pardonnés et réconciliés avec Dieu

4.4.1 - Richesses de l’œuvre de Christ à la croix — l’expiation par le sang


On ne parlera jamais assez de l’immensité et de la richesse de l’œuvre de Christ à la croix. Les fondements de notre réconciliation et de notre pardon ont été posés là, une fois pour toutes, dans la souffrance et dans la douleur.

Quel contraste frappant avec tous les sacrifices de la dispensation de la loi ! Jésus connaissant parfaitement Dieu son Père, et sachant tout ce qui était nécessaire pour que les conseils éternels de grâce s’accomplissent, vint dans le monde selon les exigences de ces conseils, s’offrir lui-même en sacrifice. Il a opéré pleinement l’expiation devant Dieu, étant entré dans le vrai sanctuaire dans la présence de Dieu avec son propre sang. Dieu est pleinement satisfait de cette œuvre et Il n’a pas besoin qu’il y ait répétition. Dans le sanctuaire céleste, tout est sanctifié par le sang précieux de Jésus. Nous y entrons dans la présence de Dieu avec confiance à cause du sang de Jésus. Et, plus beau encore, à cause de ce sang, le propos de Dieu peut enfin se réaliser parce qu’en Jésus « toute la plénitude s’est plu à habiter, et par lui, à réconcilier toutes choses avec elle-même, ayant fait la paix par le sang de sa croix, par lui, soit les choses qui sont sur la terre, soit les choses qui sont dans les cieux. Et vous qui étiez autrefois étrangers et ennemis quant à votre entendement, dans les mauvaises œuvres, il vous a toutefois maintenant réconciliés dans le corps de sa chair, par la mort, pour vous présenter saints et irréprochables et irrépréhensibles devant lui » (Col 1:19-22).

Le fondement étant posé, Dieu peut déployer envers nous toute la richesse de sa grâce infiniment variée. Le pécheur perdu, peut s’approcher et recevoir justice, pardon et réconciliation.


4.4.2 - Un plein pardon


Le Christ, par sa mort nous ouvre un chemin par son sang pour aller vers Dieu. Nos œuvres et nos efforts n’ont pas de place ici, tout est grâce et bénédiction. L’œuvre de Christ dépasse de très loin le cadre de la terre, il va jusque dans le ciel pour abolir le péché devant Dieu par son sacrifice. C’est une œuvre parfaitement excellente, agréée de Dieu, capable de purifier le pécheur, de le réconcilier avec Dieu et de lui accorder un plein pardon pour qu’il puisse dire : « bienheureux celui dont la transgression est pardonnée, et dont le péché est couvert ! Bienheureux l’homme à qui l’Éternel ne compte pas l’iniquité, et dans l’esprit duquel il n’y a point de fraude ! » (Ps. 32:1-2).

Il n’y a plus d’incertitude ni d’angoisse parce que le fondement a été posé et il est solide. L’âme est heureuse parce que le plein pardon lui est accordé à cause de l’œuvre expiatoire de Christ. Désormais, on peut proclamer haut et fort que tout homme peut avoir le pardon de ses péchés parce que le sacrifice expiatoire a été pleinement agréé du fait qu’il a été offert par l’Agneau sans défaut et sans tâche. Soulignons que c’est l’homme qui a offensé Dieu par ses nombreuses fautes et normalement, c’est l’homme qui devait mourir parce que le salaire du péché, c’est la mort. Nous comprenons pourquoi Jésus était véritablement homme et véritablement Dieu.


4.4.3 - Une œuvre achevée


L’œuvre est parfaite et nous sommes invités à croire en cette œuvre, en sa valeur et en son étendue. Enfin, l’âme troublée peut avoir un plein repos. Elle est en paix avec Dieu qui « est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1:9).

Dieu est entièrement satisfait, sa justice est satisfaite. Satan ne peut plus nous accuser et montrer du doigt un de nos péchés. Il nous regarde et il est irrité, n’ayant rien à dire. La loi qui avait pour but de montrer notre incapacité est glorifiée. L’âme reconnaît sa culpabilité et se jette avec confiance entre les mains du Dieu sauveur. Elle a entièrement confiance qu’elle est acceptée de Dieu car « Il nous a rendus agréables dans le bien-aimé, en qui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des fautes selon les richesses de sa grâce » (Éph. 1:6-7).

La vérité sur ce point est très importante et nous ne voulons pas vous laisser dans l’ambiguïté et le vague mais nous voulons que vous sachiez que l’Écriture déclare positivement que l’expiation est une œuvre achevée et qu’elle constitue désormais le caractère de l’état chrétien. Soyons donc d’accord avec l’apôtre Paul pour « rendre grâces au Père qui nous a rendus capables de participer au lot des saints dans la lumière, qui nous a délivrés du pouvoir des ténèbres et nous a transportés dans le royaume du fils de son amour, en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés » (Col 1:12-14).

De nos jours, l’on s’est vraiment écarté de cette vérité si bénie et beaucoup de personnes souffrent parce qu’elles n’ont pas l’assurance que la question de leurs péchés a été réglée devant Dieu par l’œuvre expiatoire de Christ. Or dès les premiers temps du christianisme, les apôtres annonçaient cette bonne nouvelle.

Pour sa première prédication devant un païen après la Pentecôte, l’apôtre Pierre précise devant Corneille que Jésus leur a « commandé de prêcher au peuple et d’attester que c’est lui qui est établi de Dieu juge des vivants et des morts. Tous les prophètes lui rendent témoignage, que par son nom, quiconque croit en lui reçoit la rémission des péchés » (Act. 10:42-43).

Plus loin, l’apôtre Paul déclare devant son auditoire que par Jésus est « annoncée la rémission des péchés, et que de tout ce dont vous n’avez pu être justifiés par la loi de Moïse, quiconque croit est justifié par lui » (Actes 13:38-39).

Les apôtres annonçaient clairement et avec hardiesse la rémission des péchés. Eux-mêmes avaient été au bénéfice des résultats de cette œuvre. Quoique nous ne soyons pas tous des évangélistes, nous sommes appelés à faire l’œuvre d’un évangéliste en annonçant à ceux qui nous entourent, en parole ou par écrit, la repentance et le pardon des péchés. C’est une tâche noble et d’une très grande valeur devant Dieu, car elle ouvre le chemin à l’aveugle, donne la paix à l’homme troublé et rassure celui qui a le doute. Puissions-nous le faire avec hardiesse et conviction, ayant nous-mêmes expérimenté cette vérité !

Que c’est doux d’être pardonné et réconcilié avec Dieu ! De là vient que nous pourrons répondre au désir de Dieu exprimé par Jésus en ces termes : « les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car aussi le Père en cherche de tels qui l’adorent » (Jean 4:23).


4.4.4 - Réconciliation


Comment mon lecteur adore-t-il ? Est-il dérangé dans la présence de Dieu à cause de son péché qui pèse sur lui ? Dans ce cas, il n’est pas le vrai adorateur que le Père recherche. Sur le plan humain, il nous serait difficile d’être dans la présence de notre prochain quand nous ne sommes pas à l’aise vis-à-vis de lui pour une raison ou une autre. Étant dans sa présence, nous nous reprochons quelque chose, et la conscience nous reprend. Nous n’avons pas la paix et l’âme est par conséquent irritée et troublée. Même si pendant longtemps nous jouons aux hypocrites en étouffant la voix de la conscience, tôt ou tard nous craquerons, ne pouvant plus supporter une telle situation. Nous plaçons devant vous cette faible image pour montrer qu’une âme qui n’est pas à l’aise dans la présence de Dieu et qui n’a pas conscience que ses péchés sont pardonnés et qu’elle est elle-même réconciliée avec Dieu, agréée de lui, ne peut en aucune manière prétendre être parmi les vrais adorateurs que le Père recherche. Il faut que j’aie la conviction que mes péchés sont pardonnés et que je suis moi-même réconcilié avec Dieu, pour que je puisse adorer.

Le fondement de notre paix ayant été assuré par l’œuvre expiatoire de Jésus, notre communion est totale avec Dieu. « Ayant donc, frères, une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus, par le chemin nouveau et vivant qu’il nous a consacré à travers le voile, c’est-à-dire sa chair, et ayant un grand sacrificateur établi sur la maison de Dieu, approchons-nous avec un cœur vrai, en pleine assurance de fois, ayant les cœurs par aspersion purifiés d’une mauvaise conscience et le corps lavé d’eau pure » (Héb. 10:19-22).


4.5 - Sanctifiés et délivrés du péché — position et pratique


Nous avons vu plus haut que l’une des conséquences immédiates de la nouvelle naissance c’est que le chrétien possède une nouvelle nature. La première nature est tellement corrompue qu’on ne peut l’améliorer. Elle a été condamnée à la croix : « Notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit annulé, pour que nous ne servions plus le péché » (Rom. 6:6). C’est bien dommage que quelques-uns tentent de la faire sortir de sa position de crucifiée, pour la faire revivre en l’améliorant. Toute cette tentative est inutile et ne sert à rien car la vielle nature ne peut pas produire des fruits dignes de la repentance, des fruits de la sainteté, et elle ne peut pas être enseignée parce que « l’homme animal ne reçoit pas les choses qui sont de l’Esprit de Dieu, car elles lui sont folie ; et il ne peut les connaître parce qu’elles se discernent spirituellement » (1 Cor. 2:14).

On ne peut donc pas parler d’une sanctification qui a son origine dans une nature déchue et rejetée mais qui est en nous pendant notre bref séjour sur la terre. Au contraire « la chair convoite contre l’Esprit, et l’Esprit contre la chair ; et ces choses sont opposées l’une à l’autre, afin que vous ne pratiquiez pas les choses que vous voudriez » (Gal 5:17).

Le chrétien qui commence ses premiers pas dans la foi est par moment surpris de constater que sa chair n’a pas du tout changé. Elle est pareille à celle qu’a le païen et il fait l’expérience de l’homme dont parle l’apôtre Paul qui, pour plaire à Dieu s’était mis sous la loi :

« Je trouve donc cette loi pour moi qui veux pratiquer le bien, que le mal est avec moi, car je prends plaisir à la loi de Dieu selon l’homme intérieur ; mais je vois dans mes membres une autre loi qui combat contre la loi de mon entendement et qui me rend captif de la loi du péché qui existe dans mes membres » (Rom. 7:21-23).

Un tel chrétien est anxieux quant à sa vie chrétienne. Rien ne va et sa marche pratique prouve le contraire de sa profession. Quoiqu’il ait pris toutes les bonnes résolutions possibles pour faire le bien et plaire à Dieu, il doit dire comme l’homme de Romains 7 « Ce que je fais, je ne le reconnais pas, car ce n’est pas ce que je veux que je fais, mais ce que je hais, je le pratique… je sais qu’en moi, c’est-à-dire en ma chair, il n’habite point de bien, car le vouloir est avec moi, mais accomplir le bien, cela je ne le trouve pas. Car le bien que je veux, je ne le pratique pas ; mais le mal que je ne veux pas, je le fais » (Rom. 7:15, 18-19).

Ces paroles décrivent à n’en point douter l’état pratique du chrétien sincère qui, s’étant mis sous la loi veut vivre une vie de sainteté pour plaire à Dieu. Mais hélas ! Il n’y arrive pas. Ayant la volonté, il n’a pas le pouvoir et il fait le contraire de ce qu’il veut faire : le péché le domine. Il fait l’expérience que le péché devient de plus en plus fort en lui quand il se met sous la loi.

À ce propos, l’apôtre dit : « je n’eusse pas connu le péché, si ce n’eût été par la loi ; car je n’eusse pas eu conscience de la convoitise, si la loi n’eût dit : « tu ne convoiteras point… ». Or moi, étant autrefois sans loi, je vivais ; mais le commandement étant venu, le péché a repris vie, et moi je mourus ; et le commandement qui était pour la vie, a été trouvé lui-même pour moi pour la mort » (Rom. 7:7, 9-10).

Le péché est donc fort quand on se place sous la loi pour vivre la sainteté pratique. N’oublions pas que Dieu a donné la loi « afin que toute bouche soit fermée, et que tout le monde soit coupable devant Dieu » (Rom. 3:19) et de plus « la loi a été notre conducteur jusqu’à Christ afin que nous fussions justifiés sur le principe de la foi ; mais la foi étant venue, nous ne sommes plus sous un conducteur, car vous êtes tous fils de Dieu par la foi dans le Christ Jésus » (Gal 3:24-26). Néanmoins la loi demeure. Elle est d’origine divine, elle est sainte juste et bonne. Cependant elle ne s’exerce plus sur le chrétien et pour cause : « la loi n’est pas pour juste, mais pour les iniques et les insubordonnés, pour les impies et les pécheurs, pour les gens sans piété et les profanes, pour les batteurs de père et les batteurs de mère, pour les homicides, pour les fornicateurs, pour ceux qui abusent d’eux-mêmes avec des hommes, pour les voleurs d’hommes, les menteurs, les parjures, et s’il y a quelque autre chose qui soit opposée à la saine doctrine suivant l’évangile de la gloire du Dieu bienheureux » (1 Tim 1:9-11).

L’un des drames dans le christianisme d’aujourd’hui c’est que l’on s’est grandement écarté de l’enseignement simple que les apôtres et prophètes ont laissé par écrit, chacun voulant faire ce qu’il lui plaît. Bien plus, on a séparé la marche pratique, de la saine doctrine. Comment donc pouvons-nous demander à un chrétien de marcher saintement sans avoir reçu au préalable l’enseignement qui se trouve dans la Parole à ce sujet ? On ne peut pas s’écarter de la Parole et en même temps vouloir vivre une vie digne de Dieu. Ce que doit faire le chrétien, c’est de s’asseoir pour être enseigné comme Marie le fut aux pieds de Jésus. L’apôtre Paul avait conscience de cette nécessité, c’est pourquoi il dit aux Colossiens :

« Nous ne cessons pas de prier et de demander pour vous que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle, pour lui plaire à tous égards, portant du fruit en toute bonne œuvre, et croissant par la connaissance de Dieu » (Col 1:9-10).

Ainsi, c’est après que j’ai compris l’enseignement sur un sujet donné que je peux obéir, marquant ainsi que j’accepte cet enseignement. Lecteur, la mesure, c’est la Parole de Dieu, non notre propre satisfaction ou encore l’approbation des autres. On peut penser bien faire et être approuvé des autres, mais la Parole peut nous contredire et mettre à nu toutes nos mauvaises intentions ainsi que nos mobiles déplacés. La Parole pénètre là où le regard des autres n’ira jamais. Inutile de se lancer des fleurs car ce qui nous juge, c’est la Parole de Dieu. Pour plaire à Dieu, il faut vivre ce qui sort de sa bouche, et ce que Dieu veut, est écrit dans la Bible. Méditons-là soigneusement, car chacun aura un compte à rendre à Dieu pour lui-même. Jetons maintenant un regard sur ce que l’apôtre Paul dit aux Corinthiens : « Vous êtes de lui dans le Christ Jésus, qui nous a été fait sagesse de la part de Dieu, justice, sainteté et rédemption, afin que, comme il est écrit : celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur » (1 Cor. 1:30-31). Cette déclaration de l’apôtre brise toutes nos prétentions. Nous prenons conscience ici que nous n’avons pas en nous-mêmes une sanctification mais que Jésus a été fait, pour nous, sainteté. Voilà ce que Jésus est pour nous en vertu de son œuvre accomplie. Ma foi doit saisir et garder ferme cette vérité, attendant que les effets pratiques de la vérité se développent puissamment en moi. Précisons ici que la nouvelle nature ne pratique pas le péché et ne nous conduira jamais dans ce chemin-là.

La nouvelle nature porte en elle les germes de la sainteté. Tout ce qu’elle veut c’est qu’on la laisse vivre pleinement n’étant pas entravée par les actions de la chair. Elle n’est point guidée par la loi mais elle accomplit la loi. Si la loi dit : « Tu ne tueras pas », la nouvelle nature ne sera pas du tout ébranlée parce que le principe du meurtre n’est point en elle et n’effleure pas sa pensée ; au contraire, elle trouve son plaisir à accomplir toute la volonté de Dieu.

Ce n’est pas à la légère que Jésus dit à la croix : « C’est accompli ». Nous devons en réalité faire des progrès dans la connaissance de ce que Christ a accompli pour nous. À cette croix, Jésus a acquis pour nous une sanctification parfaite.

Il est vrai que notre marche pratique tend à prouver le contraire mais il n’en demeure pas moins que la sanctification fait partie de ce grand salut. L’apôtre Paul nous demande à cause de notre bienheureuse union avec Christ de nous tenir pour « morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus » (Rom. 6:11). Notons que notre union est tellement totale avec Christ que nous devenons automatiquement participants de tout ce que Christ est. Que c’est doux de savoir que Jésus a été fait pour nous, sanctification ! Que cette vérité prenne racine en nous. Que notre foi la rende vivante et opérante ! Dès lors nous verrons que la sanctification de position est une réalité de telle sorte que sa manifestation pratique suivra. Sachons par ailleurs que, quant à la pratique, le Saint Esprit opère au moyen de la Parole.

Les croyants sont « élus selon la préconnaissance de Dieu le Père, en sainteté de l’Esprit, pour l’obéissance et l’aspersion du sang de Jésus Christ » (1 Pier. 1:2).

Jésus demandait à son Père : « Sanctifie-les par la vérité » (Jean 17:17). Paul dit aux Corinthiens : « Or vous êtes de lui dans le Christ Jésus, qui nous a été fait sagesse de la part de Dieu, et justice, et sainteté, et rédemption » (1 Cor. 1:30).

Le Saint Esprit, connaissant parfaitement le Dieu qui vit dans la lumière et dont la sainteté est ce qui le caractérise, travaille dans le croyant afin qu’il soit irrépréhensible, s’appuyant sur l’œuvre parfaite de Christ à la croix qui fait de nous des sanctifiés par position. Étant en nous comme résultat de cette même œuvre, il nous fait prendre conscience de notre identification avec Christ. Il stimule nos affections afin que Christ devienne notre trésor. Or « là où est ton trésor, là sera aussi ton cœur » (Matt. 6:21).

Le Saint Esprit donne la force à la nouvelle nature pour se développer, manifester le fruit de l’Esprit qui est « l’amour, la joie, la paix, la longanimité la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance : contre de telles choses, il n’y a pas de loi » (Gal. 5:22).

Nous avons été mis à part d’une manière absolue « car par une seule offrande, il a rendu parfait à perpétuité ceux qui sont sanctifiés » (Héb. 10:14 ).

Telle est notre position, et cette œuvre n’est plus à refaire parce que « nous avons été sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus Christ faite une fois pour toutes » (Héb. 10:10). C’est plutôt nous qui devons faire des progrès dans la connaissance de cette œuvre. Jésus nous veut là où Il est. Le monde ne l’a pas jugé digne, Il a été cloué sur un bois, hors de Jérusalem. Il n’est pas du monde, nous n’en sommes pas non plus. Réalisons maintenant que nous sommes mis à part. Si nous saisissons par la foi notre sanctification absolue en position, la sanctification progressive se met en marche. La Parole est le moyen puissant dont le Seigneur se sert : « Sanctifie-les par la vérité ; ta parole est la vérité » (Jean 17:17). Il n’y a pas que la Parole, il y a aussi le sang de Christ qui purifie notre conscience des œuvres mortes : « Le sang de Jésus Christ, son fils, nous purifie de tout péché » (1 Jean 1:7 ).

Pour avoir communion avec Dieu, il faut poursuivre la sainteté. La Parole distingue la sanctification de position de la sanctification progressive ou pratique. Ce sont deux choses que nous ne devons pas mélanger. Le but du croyant, c’est de tendre résolument vers la ressemblance à Jésus. « Que le Dieu de Paix lui-même vous sanctifie entièrement, et que votre esprit, et votre âme, et votre corps tout entier, soient conservés sans reproche en la venue de notre Seigneur Jésus Christ » (1 Thes. 5:23).


5 - La Vie Éternelle donnée gratuitement (Jean 3:14-15)

Dieu savait que l’homme ne pouvait pas venir jusqu’à lui dans sa condition de pécheur. Il fallait donc que Dieu lui-même puisse pourvoir au remède car il était impossible à l’homme de se rendre juste en produisant quoique ce soit qui puisse satisfaire les exigences de Dieu. Jésus, pour montrer le remède de Dieu pour le salut de l’homme coupable, rappelle une scène bien connue de tout Juif, qui s’était produite pendant la traversée du désert.

Israël, ce peuple particulièrement béni parmi tous les peuples de la terre, a souvent provoqué la colère de Dieu par l’idolâtrie et l’incrédulité. Le peuple avait une très mauvaise tendance à murmurer. Ils méprisaient les bons soins de Dieu au point de dire que la nourriture que l’Éternel leur donnait, était misérable ; alors « l’Éternel envoya parmi le peuple les serpents brûlants et ils mordaient le peuple » (Nomb. 21:6). Malgré tout, nous apprécions énormément la démarche du peuple qui « vint à Moïse, et dit : nous avons péché, car nous avons parlé contre l’Éternel et contre toi. Prie l’Éternel qu’il retire de dessus nous les serpents » (Nomb. 21:7).

Le peuple reconnaissait en Moïse le législateur, le prophète envoyé de Dieu, et il savait que Dieu pouvait écouter celui-ci. Ô si tout homme pouvait seulement s’approcher de Jésus et reconnaître qu’il a péché contre Dieu, Jésus lui présenterait ce que Dieu a fait pour qu’il ne périsse pas. « Moïse pria pour le peuple. Et l’Éternel dit à Moïse : Fais-toi un serpent brûlant, et mets-le sur une perche ; et il arrivera que quiconque sera mordu, et le regardera vivra. Et Moïse fit un serpent d’airain, et le mit sur une perche ; et il arrivait que lorsqu’un serpent avait mordu un homme, et qu’il regardait le serpent d’airain, il vivait » (Nomb. 21:8-9). On ne demandait pas de raisonner, de philosopher, de supposer mais de croire la parole de l’Éternel : « quiconque sera mordu et le regardera, vivra » et d’y obéir. Ce qui était important ici, c’était la confiance en ce que Dieu avait dit, c’était de regarder simplement le moyen qu’il donnait pour la guérison.

Et le Seigneur Jésus déclare : « Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi il faut que le fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3:14-15).

Quel est l’homme qui peut dire qu’il n’a jamais été mordu par le serpent du péché ? Si tu n’es pas un extra-terrestre et que tu es de la race humaine, écoute donc ce que Dieu propose pour que tu aies la vie éternelle. Seul Dieu peut nous montrer le chemin qui mène à lui. Jésus dit que pour avoir la vie éternelle, il faut simplement croire en lui, le fils de l’homme élevé sur la croix, fait péché pour nous pécheurs. Cela a eu lieu au temps marqué, et le Christ souffrit et mourut pour le peuple sur une croix dressée hors de Jérusalem dans un lieu nommé Golgotha. Il mourut là, élevé entre le ciel et la terre, perché sur cette croix maudite et fut fait malédiction pour nous ; non seulement pour les Juifs mais aussi pour l’humanité tout entière.

Le serpent qui a été la source du péché a été maudit. Jésus, fait péché pour nous, a reçu à notre place la malédiction de Dieu que nous avions méritée. Mais Christ était et demeure le saint Fils de Dieu et il révèle le motif, la source du mystère de sa mort : « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3:16).

Le cœur de Dieu s’ouvre dans cette déclaration de Jésus. Nous y voyons qu’il aime le monde entier composé de toutes sortes de personnes. Nous y voyons aussi que la source du salut offert à tout homme c’est que « Dieu est amour » (1 Jean 4:9) et qu’il l’a démontré en ce que « lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous » (Rom. 5:8). Ce salut est gratuit. Pour le recevoir, il faut croire que Jésus est mort pour nos péchés sur une croix, qu’il a pris sur lui le jugement de Dieu à notre place, et cela suffit. Mais ceux qui refusent de croire périssent. Refuser de croire Dieu c’est le tenir pour menteur et prétendre pouvoir se présenter devant Lui comme si on était juste, sans péché. Mais celui qui croit, reconnaît au plus profond de lui-même qu’il est coupable et perdu, et qu’il ne peut en aucune manière être juste devant Dieu. Il accepte simplement ce que Dieu propose pour être réconcilié avec lui ; il échappe ainsi à la condamnation éternelle et reçoit la vie éternelle.

Le contenu de ce message était si simple et si vivant qu’il détruisait toutes les prétentions des hommes de telle sorte qu’il prit la forme d’un scandale pour les Juifs et fut une folie pour les païens. Mais l’apôtre Paul prêchait Christ crucifié : « Car, puisque, dans la sagesse de Dieu, le monde, par la sagesse, n’a pas connu Dieu, il a plu à Dieu, par la folie de la prédication, de sauver ceux qui croient » (1 Cor. 1:21).

Que mon lecteur s’arrête dans sa folie et qu’il sache que Jésus est le chemin, la vérité et la vie, qu’il puisse dire comme l’apôtre Jean, après avoir été touché par la grâce de Dieu : « nous savons que le fils de Dieu est venu, et il nous a donné une intelligence afin que nous connaissions le véritable, et nous sommes dans le véritable savoir dans son fils Jésus Christ : lui est le Dieu véritable et la vie éternelle » (1 Jean 5:20).


6 - Le Saint Esprit

6.1 - Le Saint Esprit envoyé suite à la glorification de Christ


Dieu s’est fait connaître aux hommes par la présence personnelle de Jésus sur la terre. Il est l’image de Dieu, l’empreinte de sa substance de telle sorte que le voir c’était voir Dieu (Col. 1:15 ; Héb. 1:2-3). En Jésus, « habite toute la plénitude de la déité corporellement » (Col. 2:9) et Il a pu dire : « Je suis sorti d’auprès du Père, et je suis venu dans le monde, et de nouveau je laisse le monde, et je m’en vais au Père » (Jean 16:28). Par sa mort expiatoire suivie de sa résurrection, nous pouvons nous tenir devant Dieu sans aucune conscience de péché. La rédemption accomplie, le Seigneur Jésus monte au ciel et Il envoie le Saint Esprit afin que tout croyant, né de nouveau, puisse vivre de la vie divine et expérimenter la vie en abondance. Quelle abondance de bénédictions nous est ainsi apportée : « Celui qui nous a oints, c’est Dieu, qui aussi nous a scellés, et nous a donné les arrhes de l’Esprit dans nos cœurs » (2 Cor. 1:22).


6.2 - L’Esprit glorifie Christ — L’Esprit d’adoption


L’Esprit veut nous conduire dans toute la vérité, dans des choses qui ne nous sont jamais montées au cœur. « Quand celui-là, l’Esprit de vérité, sera venu, il vous conduira dans toute la vérité : Car il ne parlera pas de par lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses qui vont arriver. Celui-là me glorifiera ; car il prendra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera. Tout ce qu’a le Père est à moi ; c’est pourquoi j’ai dit qu’il prend du mien, et qu’il vous l’annoncera » (Jean 16:13-15).

Premièrement l’Esprit Saint en nous fait que nous crions « Abba, Père » et nous savons que nous sommes enfant de Dieu. Ensuite, Il nous fait prendre conscience que Christ est en nous et nous en lui. Enfin, Il nous communique l’amour de Dieu qui est versé dans nos cœurs (Rom. 5:5). Face à tous ces privilèges, notre responsabilité est de ne pas l’attrister mais de le laisser agir en nous. Il ne nous incombe pas de le prier et chercher à le voir en nous — c’est du mysticisme — mais simplement de réaliser que c’est par l’Esprit que nous pouvons prier Dieu (Éph. 6:18) et avoir accès auprès du Père (Éph. 2:18).


6.3 - L’Esprit habitant dans le croyant — Puissance de la vie nouvelle


La nouvelle nature a besoin de la puissance que donne le Saint Esprit. Une fois de plus, l’homme n’y est pour rien ; c’est Dieu qui travaille ; il n’y pas moyen de se glorifier ; tout est grâce et don de Dieu. Dieu donne le Saint Esprit comme puissance pour animer la nouvelle nature afin qu’elle agisse, et nous savons que son fruit n’ira jamais en contradiction avec la volonté de Dieu car « quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché, car la semence de Dieu demeure en lui, et il ne peut pas pécher, parce qu’il est né de Dieu » (1 Jean 3:9).


Dieu ne donne pas seulement le Saint Esprit comme puissance, Il le donne pour habiter personnellement en nous. Ainsi, l’apôtre Paul interpelle les Corinthiens qui déshonoraient Dieu et leurs corps en ces termes : « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint Esprit qui est en vous, et que vous avez de Dieu ? Et vous n’êtes pas à vous-mêmes ; car vous avez été achetés à prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps » (1 Cor. 6:19-20).

Dieu nous a acquis à grand prix ; Il met tout en œuvre pour que nous ayons une communion ininterrompue avec lui. L’Esprit Saint habite en nous comme dans un temple. Nous ne devons pas oublier que l’Esprit Saint était au ciel attendant que l’œuvre de la rédemption soit accomplie. Il pouvait par moments, d’une manière sporadique, intervenir sur la terre et dans les croyants, mais pour qu’il habite dans les croyants, il fallait nécessairement que l’œuvre de la rédemption soit accomplie et que le Seigneur Jésus soit glorifié (Jean 7:39). Avant son départ ; il rassurait ses disciples troublés en ces termes : « Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, pour être avec vous éternellement, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut pas recevoir, parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas, mais vous, vous le connaissez parce qu’il demeure avec vous, et qu’il sera en vous. Je ne vous laisserai pas orphelins » (Jean 14:16-18).

L’Esprit Saint vient du ciel habiter dans celui qui est né de nouveau. Cet Esprit connaît le ciel qui est objet de nos espérances. Il nous fait prendre, d’une manière consciente, la place où nous met l’œuvre rédemptrice de Jésus. Sa présence en l’homme régénéré permet à celui-ci de goûter déjà le ciel même. Le croyant est comme à la source, buvant cette eau divine qui le désaltère, étanche sa soif et lui donne le pouvoir d’être heureux parce que les grands besoins de son âme sont comblés. C’est ce que Jésus voulait enseigner à la femme Samaritaine qui, étant connue comme pécheresse, vint au puits de Sichar à midi pour fuir le regard accusateur de ses concitoyens. Cette femme rencontre Jésus venu en grâce dans un temps où Israël le rejetait. Jésus, brisant toutes les barrières entre Juifs et Samaritains, établit un lien de confiance avec elle et attire son attention sur des vérités profondes. À cette femme qui avait soif des choses du monde, Jésus lui propose une autre eau qui étanchera sa soif à jamais : « Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, moi, n’aura plus soif à jamais ; mais l’eau que je lui donnerai sera en lui une fontaine d’eau jaillissant en vie éternelle » (Jean 4:14).

Que celui qui lit ces pages sache que Jésus est prêt aujourd’hui à donner de l’eau à celui qui a soif, à donner du repos à celui qui est fatigué et chargé. Que de fois on aurait fait l’économie de la perte de temps si on avait compris très tôt que Jésus était le don de Dieu qui ne laisse pas errer ses rachetés dans ce monde méchant ! Il est « l’Esprit qui est de Dieu afin que nous connaissions les choses qui nous ont été librement données par Dieu » (1 Cor. 2:12). Nous savons que Jésus a été glorifié et justement l’Esprit Saint en est le témoin vivant. Il était au ciel lorsque ce fait eut lieu c’est pourquoi Il donne la certitude à notre esprit que tout est accompli : le pardon, la grâce, la réconciliation, l’amour de Dieu, l’espérance de la gloire, la nouvelle position que nous possédons en Christ sont des vérités que l’Esprit Saint place devant les yeux de la foi.


6.4 - L’Esprit dans le croyant : Sceau, onction et arrhes (2 Cor. 1:21-22)

6.4.1 - L’Esprit comme sceau

Le sceau de Dieu qui n’est pas un objet matériel, ni une sensation, ni une puissance, ni un ange, mais l’Esprit en personne, est donné au croyant comme marque indélébile. Le Seigneur dans les cieux regarde sur la terre et voit des objets estampillés qui brillent, le Saint Esprit en étant la flamme. Ainsi, malgré le grand mélange que connaît la terre habitée, l’apôtre Paul peut dire : « Toutefois le solide fondement de Dieu demeure, ayant ce sceau : le Seigneur connaît ceux qui sont siens » (2 Tim 2:19). Parole réconfortante en ces temps de trouble où le mélange est ce qui caractérise la grande maison, qui dès le commencement était l’Église du Dieu vivant appelée à être la colonne et l’appui de la vérité. Mais le Seigneur connaît les siens ; et ceux qui lui appartiennent ont en eux l’Esprit de Dieu comme sceau ; preuve que le travail a été achevé et bien fait. Et quel est ce chef d’entreprise qui apposera son sceau sur un document inachevé ? « Vous avez espéré, ayant entendu la parole de la vérité, l’évangile de votre salut ; auquel aussi ayant cru, vous avez été scellés du Saint-Esprit de la promesse, qui est les arrhes de notre héritage, pour la rédemption de la possession acquise, à la louange de sa gloire » (Éph. 1:13-14).

L’Esprit comme sceau est donc une marque d’appartenance à Dieu. Mais cette marque d’appartenance n’est pas destinée seulement à être visible de Dieu. Les effets du Saint Esprit devraient aussi faire voir effectivement aux yeux des hommes que le croyant est un enfant de Dieu.

Pour notre intelligence, nous devons savoir que l’habitation effective du Saint Esprit dans le croyant est ce qui constitue l’état chrétien. Il est par conséquent nécessaire que nous distinguions le fait d’être scellé et l’opération du Saint Esprit en nous qui se lie avec notre expérience. Ne confondons donc pas la position en Christ et la marche pratique.


6.4.2 - L’Esprit comme onction

L’onction est une capacité de comprendre et d’intelligence (1 Jean 2:20). L’apôtre Jean enseignait les petits enfants, mais ceux-ci étaient assurés que, grâce au Saint Esprit, ils étaient rendus capables de comprendre ce qui venait de Dieu. L’interdiction, qui a longtemps prévalu, de la Bible aux gens ordinaires sous prétexte qu’il leur fallait seulement l’enseignement de l’église n’est donc pas fondé. La suggestion de certaines sectes ou milieux chrétiens qu'il existe des connaissances spéciales au-delà de la Bible est également fausse.

L’onction est aussi une puissance d’action ou de consécration : 2 Cor. 2:21. Autrefois, dans l’Ancien Testament, l’onction était appliquée aux lépreux guéris et purifiés (une image du croyant à qui la vie nouvelle a été donnée), aux rois, aux sacrificateurs et aux prophètes (une image du nouveau rôle du croyant comme représentant le Seigneur et comme serviteur du Seigneur - 1 Pierre 2:5-9). Cela nous montre que l’action du chrétien, pour être efficace et selon Dieu, doit être animée par le Saint Esprit.


6.4.3 - L’Esprit dans le croyant comme arrhes (ce qu’on goûte du ciel, à l’avance)

Par ailleurs, nous reconnaissons que l’homme scellé dans le présent n’est jamais allé au ciel. Cependant l’Esprit Saint qui est descendu du ciel et qui est maintenant en lui rend vivantes et présentes les réalités célestes de telle sorte que la terre et ses affaires n’ont plus d’attrait. Ce qui est présent à l’esprit de cet homme scellé, c’est l’éternité, le Christ dans la gloire, son héritage et aussi le retour de Jésus qui viendra le chercher afin que là où Il est, il y soit aussi.

Pendant qu’il était sur la terre, Il disait à ses disciples lors de son départ : « Que votre cœur ne soit pas troublé ; vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a plusieurs demeures, s’il en était autrement, je vous l’eusse dit car je vais vous préparer une place, je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi ; afin que là où moi je suis, vous, vous soyez aussi (Jean 14:1-3).

L’Esprit Saint en nous, rend ce lieu familier. Il fait en sorte que nos cœurs soient remplis de toutes les réalités célestes. Nous n’ignorons pas que le croyant a été préparé pour la gloire dont il n’est plus privé. Sa position est plus élevée qu’Adam innocent. Cette gloire, il l’a en espérance mais l’Esprit Saint la rend présente. Avec l’Esprit Saint en nous, nous voyons déjà le Seigneur Jésus dans la gloire c’est pourquoi « nous tous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit » (2 Cor. 3:18).

La gloire de Jésus est devant le croyant ; il nous est simplement demandé de la contempler et le Saint Esprit en nous, fait que nos cœurs ne sont pas oisifs mais goûtent à toutes les bénédictions liées à cette gloire de sorte que nous en soyons dès maintenant inondés. Dieu ouvre ainsi le ciel au croyant par l’Esprit Saint demeurant en lui. Les privilèges liés à la présence effective du Saint Esprit dans le croyant sont immenses et il n’est pas bon qu’il soit dans le vague à ce sujet. Le Saint Esprit en lui est le gage de l’héritage, la preuve vivante et permanente que le ciel est ce qu’il attend. L’héritage, il ne l’a plus seulement en promesse, il l’a, il le sait, il le goûte ; c’est sa portion constante et le Saint Esprit agit en ce sens.


7 - Sauvés pour quoi ? —- Pour servir et pour attendre des cieux le Seigneur Jésus

Les Thessaloniciens avaient répondu à la pensée de Dieu pour eux. Ils vivaient pleinement le propos de Dieu de sorte que l’apôtre pouvait leur dire : « Vous êtes devenus nos imitateurs et ceux du Seigneur, ayant reçu la parole, accompagnée de grandes tribulations avec la joie de l’Esprit Saint, de sorte que vous êtes devenus des modèles pour tous ceux qui croient dans la Macédoine et dans l’Achaïe… en tous lieux, votre foi envers Dieu s’est répandue, de sorte que nous n’avons pas besoin d’en rien dire » (1 Thes. 1:6-8).

Après avoir été convertis ils avaient vu et écouté son serviteur Paul ; ils avaient reçu le même salut que l’apôtre, il n’était pas difficile pour eux d’imiter celui qui avait été imitateur de Jésus-Christ. Les Thessaloniciens étaient différents de leurs contemporains ; c’étaient des hommes mis à part, sanctifiés pour servir le Dieu vivant et vrai, en contraste avec les faux dieux et les idoles qu’ils adoraient auparavant. Le changement était total et l’on ne pouvait que le constater. Il n’y avait pas de mélange et ils ne pouvaient être que des modèles pour les autres croyants. Ils servaient librement le Dieu qui les avait délivrés et entraient dans sa présence sans aucune crainte parce qu’ils avaient réalisé la richesse du sacrifice de Jésus dont ils étaient les bénéficiaires. Ils avaient aussi la connaissance du Père, nom que Jésus révèle après sa résurrection lorsqu’Il dit à Marie de Magdala « Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20:17). Ils connaissaient donc le cœur du Père qui les aimait et qui avait tout mis en œuvre en vue de leur salut.

Ils avaient pleinement conscience qu’ils avaient été convertis à Dieu en se tournant « des idoles vers Dieu, pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour attendre des cieux son fils qu’il a ressuscité d’entre les morts, Jésus, qui nous délivre de la colère qui vient » (1 Thes. 1:9-10). Le salut qui avait été révélé aux Thessaloniciens est le même que le nôtre et le résultat doit être le même. Nous sommes sauvés pour servir le Dieu vivant et vrai. L’inactivité ne fait pas du tout partie de la vie chrétienne, on est pas passif lorsque l’Esprit Saint est en nous.

L’apôtre Jacques, avec le regard du commun des mortels dit : « Comme le corps sans esprit est mort, ainsi aussi la foi sans les œuvres est morte » (Jac. 2:26). En effet, comment moi en tant qu’homme, pourrais-je savoir si tu as la foi, si tes œuvres ne démontrent pas la réalité de celle-ci ? Dieu seul sonde les cœurs, mais nous, nous ne pouvons que dire avec Jacques « quel profit y a-t-il si quelqu’un dit qu’il a la foi, et qu’il n’ait pas d’œuvres ? » (Jac. 2:14). Nous sommes sauvés pour servir parce que l’Esprit Saint en nous, nous conduit à découvrir les bonnes choses que Dieu a préparées pour ceux qu’il aime afin que nous les pratiquions. La foi produit des œuvres à la gloire du Père.

Un second caractère brillait aussi dans la vie des Thessaloniciens ; ils attendaient chaque jour des cieux Jésus que Dieu avait ressuscité d’entre les morts. Le croyant doit réaliser que Jésus revient pour enlever les siens « car le Seigneur lui-même, avec un cri de commandement, avec une voix d’archange, et avec la trompette de Dieu, descendra du ciel ; et les morts en Christ ressusciteront premièrement, puis nous, les vivants qui demeurons, nous serons ravis ensemble avec eux dans les nuées à la rencontre du Seigneur, en l’air ; et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur » (1 Thes. 4:16-17). Cette attente des premiers chrétiens doit caractériser notre christianisme aujourd’hui. On peut étudier le retour de Jésus en bien des manières ; mais la vie journalière des Thessaloniciens montre que le retour de Jésus fait partie intégrante de la vie chrétienne. Les choses de la terre n’ont plus d’attrait et nous ne plaçons plus notre confiance en ce qui est admiré du monde. Attendre chaque jour le Seigneur est un puissant stimulant qui nous entraîne vers le but que Dieu s’est fixé en nous sauvant.


8 - Conclusion

8.1 - Un vide à combler


Le véritable problème de l’homme après la chute d’Adam, c’est qu’il est devenu un être qui prend conscience qu’il y a en lui un vide et des désirs profonds, très souvent inexplicables, à satisfaire. C’est quelque chose qui le ronge et qu’il veut à tout prix combler. On peut nier Dieu et sa nécessité, cependant, il n’en demeure pas moins qu’on réalise qu’il manque quelque chose. Et c’est très souvent pour fuir la réalité que l’on a tendance à s’adonner aveuglement à l’activité, à accepter sans ambages toutes sortes de philosophies, d’enseignements qui enseignent la réalisation de soi. Pour combler le vide, on est prêt a adorer le diable ou à donner à un homme la position que Dieu devrait avoir pour nous diriger. Ou encore, on est prêt à gagner le monde avec le désir inavoué de se faire soi-même Dieu. Celui qui ne trouve pas Dieu hors de lui, le cherche en lui. Mais une vie sans Dieu est vide de sens, elle est semblable à un navire sans gouvernail ballotté ça et là par des vents contraires sur une mer en furie. Or Dieu connaît l’homme à fond. Il le sonde et Il connaît ses grands besoins. C’est pourquoi Il a donné aux hommes le moyen de le trouver.


8.2 - Dieu a donné le moyen de se faire connaître


« Il a fait d’un seul sang toutes les races des hommes pour habiter sur toute la face de la terre, ayant déterminé les temps ordonnés et les bornes de leur habitation, pour qu’ils cherchent Dieu s’ils pourraient en quelque sorte le toucher en tâtonnant et le trouver, quoiqu’il ne soit pas loin de chacun de nous » (Actes 17:26-27). En fait, Dieu n’est pas si loin. Tout autour de nous prouve qu’il est là car Il est « le Dieu qui a fait le monde et toutes les choses qui y sont, lui qui est le Seigneur du ciel et de la terre » (Actes 17:24).

Cependant Dieu ne s’est pas arrêté là pour se faire connaître de l’homme car « Dieu ayant autrefois, à plusieurs reprises et en plusieurs manières, parlé aux pères par les prophètes, à la fin de ces jours-là, nous a parlé dans le Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses, par lequel aussi il a fait les mondes, qui étant le resplendissement de sa gloire et l’empreinte de sa substance, et soutenant toutes choses par la parole de sa puissance, ayant fait par lui-même la purification des péchés, s’est assis à la droite de la majesté dans les hauts lieux » (Héb. 1:1-3).

Pour se révéler à l’homme, Dieu s’est approché de lui dans un corps d’homme. Il a été manifesté en chair et a habité parmi les hommes. Mais malgré tout, la nature de l’homme s’est jusqu’au bout montrée ruinée, rebelle, incontrôlable, indisciplinée et a démontré qu’elle ne supportait pas Dieu. La preuve, ils l’ont haï sans cause ayant conspiré contre lui, ils ont délibérément résolu de le crucifier afin de faire taire la voix qui présentait clairement leur condition. Mais au fait, pourquoi une telle attitude ? Nous ne trouvons qu’une seule réponse exprimée par l’apôtre Jean en ces termes : « la lumière est venue dans le monde, et… les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises » (Jean 3:19). À la vérité, l’homme préfère les ténèbres à la lumière parce qu’il ne veut pas écouter Dieu et accepter le moyen qu’il propose pour être réconcilié avec Lui.


8.3 - Ne pas résister à Dieu qui offre son salut


Eh bien, l’homme est inexcusable, c’est entièrement sa faute s’il refuse le moyen que Dieu propose. Qu’il sache que celui qui refuse Dieu comme Sauveur le rencontrera comme Juge. Certains peuvent argumenter en disant : « Je suis né dans une famille où notre religion ne nous permet pas d’agir ainsi » ; mais nous nous souvenons encore de ce que Jésus disait aux juifs : « Le royaume des cieux est pris par violence, et les violents le ravissent » (Matt. 11:12). La violence mentionnée ici n’est pas physique, mais il s’agissait pour le Juif qui avait discerné en Jésus le Messie de se défaire de tout lien et de sortir du système judaïque pour saisir l’Objet qui avait ravi son cœur. Cela ne se faisait pas sans violence et sans souffrance. L’auteur de l’épître aux Hébreux leur enjoint : « Sortons vers lui hors du camp, portant son opprobre » (Héb. 13:13).

Pour nous aujourd’hui, le camp qui nous retient captif peut être notre religion, nos liens familiaux, nos traditions, nos amis … Cependant, à cause du sort de notre âme, nous devons sortir hors du camp pour aller à Jésus. Cela ne se fera pas sans difficulté. Il faut reconnaître que l’homme — vous ou moi — est un être difficile et orgueilleux. Mais « l’Évangile est la puissance de Dieu à salut » qui anéantit tout raisonnement et révèle l’amour de Dieu pour le pécheur. Il est bon pour l’homme qu’il arrête de résister. Il n’y a pas de honte à capituler devant Dieu. C’est plutôt une gloire de dire : « Dieu m’a vaincu ». Le Dieu que Jésus révèle a toujours voulu des fils et une famille autour de lui pour leur faire découvrir la plénitude de son amour. Aujourd’hui encore, il nous fait dire par l’apôtre Paul que le Dieu Sauveur veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité. C’est donc l’homme qui ne veut pas l’être.

Pour certains, leur haine contre Dieu découle du fait qu’ils ont vu des personnes qui se proclament chrétiens, apôtres, prophètes, évangélistes, pasteurs, docteurs, anciens, diacres, diaconesse, faiseurs de miracles… commettre des choses abominables. Ces mauvais comportements offensent Dieu et recevront leur jugement. L’apôtre Paul nous avertit qu’aux derniers temps, des hommes auront la forme de la piété, mais en auront renié la puissance (2 Tim. 3:5). Est-ce donc là une raison suffisante pour laisser son âme périr ? « Chacun de nous rendra compte pour lui-même à Dieu » (Rom. 14:12). Tout homme a véritablement un compte à rendre à Dieu et comme son âme est éternelle, il connaîtra soit la vie éternelle, soit les peines éternelles. Dès maintenant Dieu place devant nous la vie afin que nous la choisissions. Et Jean nous rappelle « que Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils : Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie » (1 Jean 5:11-12).


8.4 - L’excellence du Sauveur


Mais alors, pourquoi l’homme refuse-t-il la vie en choisissant la mort ? Or Dieu lui montre le chemin, lui expose le moyen pour l’atteindre et surtout rend un vibrant témoignage à son Fils, son Don par excellence. Dieu s’est dépouillé en donnant Jésus pour que l’homme soit réconcilié avec lui. Peut-être mon lecteur voudrait qu’on lui parle encore de Jésus avant qu’il ne se décide ? Mais la plume ne traduira jamais l’excellence de la personne de Jésus.

Il est celui qui a parfaitement glorifié Dieu sur la terre et il s’est offert lui-même à Dieu, volontairement, sans contrainte et sans aucune pression. Sa perfection est mise en évidence quand on considère qu’il est celui « qui n’a pas commis de péché, et dans la bouche duquel il n’a pas été trouvé de fraude ; qui, lorsqu’on l’outrageait, ne rendait pas d’outrage, quand il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à celui qui juge justement ; qui lui-même a porté nos péchés en son corps sur le bois, afin qu’étant morts aux péchés, nous vivions à la justice » (1 Pier. 2:22-24).

Jésus était l’image du Dieu invisible et le reflet de sa gloire. Jésus connaissait parfaitement le Père ayant été avec lui de toute éternité. Il avait pu dire : « À cause de ceci le Père m’aime, c’est que moi je laisse ma vie, afin que je la reprenne. Personne ne me l’ôte, mais moi, je la laisse de moi-même ; j’ai le pouvoir de la laisser, et j’ai le pouvoir de la reprendre : j’ai reçu ce commandement de mon Père », (Jean 10:17-18).. Et encore : « C’est mes délices, ô Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir, et ta loi est au-dedans de mes entrailles » (Ps. 40:8). Que de fois n’a-t-il pas été exposé aux obstacles et aux difficultés qui tendaient à briser cet élan ? Il fut tenté en toutes choses à part le péché mais — gloire à Dieu ! — toutes ces tentations, ces obstacles, ces embûches, ces assauts de l’ennemi, l’animosité des hommes n’ont fait que faire briller l’excellence de sa personne, à l’intérieur comme à l’extérieur. Tout comme le lapidaire qui, après avoir fait passer sa pierre précieuse dans toutes sortes d’épreuves, l’expose avec satisfaction à la contemplation des admirateurs, ainsi nous voyons le Seigneur Jésus sortir de toutes sortes d’épreuves, vainqueur. Sa pensée n’allait pas au-delà de sa parole ; ce qui nous montre que, l’intérieur et l’extérieur de Christ étaient identiques c’est-à-dire purs. Il n’a pas laissé échapper une parole qui ne reflétait pas sa pensée. Mais au contraire, ses mobiles, ses intentions, ses affections, ses actes et ses paroles cadraient avec ses pensées qui toutes découlaient de Dieu. Ainsi il a pu dire aux Juifs qui s’étonnaient de son enseignement : « Ma doctrine n’est pas mienne, mais de celui qui m’a envoyé » (Jean 7:16). Ceux qui l’écoutaient « s’étonnaient de sa doctrine ; car ils les enseignaient comme ayant autorité, et non pas comme les scribes » (Marc 1:22). À une autre occasion, « une femme éleva sa voix du milieu de la foule et lui dit : bienheureux est le ventre qui t’a porté et les mamelles que tu as tétées. Et il dit : mais plutôt bienheureux sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent » (Luc 11:27-28)


8.5 - Dieu a tellement fait pour nous — Luc 15

Notre Seigneur Jésus a résolument marché devant Dieu dans une entière obéissance, une totale dépendance et un profond dévouement. Cette obéissance l’a conduit jusqu’à la mort de la croix pour sauver l’homme perdu. Il nous aima jusqu’à la mort. Y a-t-il une preuve d’amour plus grande que celle-ci ? Il faut être vraiment insensible pour ne pas capituler devant l’amour de Jésus. Dieu a ouvert les portes de sa maison en donnant son Fils. Allons à Lui en empruntant le chemin qu’il nous présente. Les portails éternels sont ouverts et plusieurs demeures attendent ceux qui croient.


8.5.1 - La brebis perdue


Pour l’heure, les trois Personnes divines sont en action pour que le coupable soit acquitté, le rebelle accepté, l’inique pardonné, et le pécheur justifié. Chacune des trois Personnes divines cherche l’homme perdu, comme le Seigneur l’a montré dans les trois paraboles de Luc 15 : Nous voyons Jésus en cet homme qui, ayant perdu une brebis parmi les cent, laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller après celle qui est perdue jusqu’à ce qu’il l’ait retrouvée. Mais lorsqu’Il l’a retrouvée, Il ne l’insulte pas, ne la frappe pas, ne la menace pas, ni ne la tire par les oreilles pour l’amener de force dans sa bergerie. Mais « il la met sur ses propres épaules ,bien joyeux ; et , étant de retour à la maison, il appelle les amis et les voisins , leur disant : Réjouissez-vous avec moi, car j’ai trouvé ma brebis perdue » (Luc 15:5-6). Quelle manière ! Tout est joie et amour.


8.5.2 - La drachme perdue


De plus nous voyons le Saint Esprit représenté dans cette femme qui, ayant perdu une drachme parmi les dix qu’elle possède, arrête toute autre activité et se met à la recherche de celle-ci. Elle sait que la drachme est une pièce de monnaie qui ne fera pas de bruit pour se signaler. La drachme n’a pas de vie et donc ne peut se mouvoir. Cette femme ne reste pas les bras croisés et ne dit pas : « ce n’est pas grave, les neuf autres me suffisent ». Mais elle allume une lampe pour voir la drachme cachée dans les ténèbres. Si cela ne suffit pas, elle balaie la maison et cherche avec soin et diligence jusqu’à ce qu’elle la retrouve. Et « l’ayant trouvée, elle assemble les amies et les voisines, disant : Réjouissez-vous avec moi, car j’ai trouvé la drachme que j’avais perdue » (Luc 15:9).


8.5.3 - Le fils prodigue


Enfin nous voyons le Père dans cet Homme qui avait deux fils. « Le plus jeune d’entre eux dit à son père : Donne-moi la part du bien qui me revient. Et il leur partagea son bien. Et peu de jours après ,le plus jeune fils, ayant tout ramassé, s’en alla dehors en un pays éloigné ; et là il dissipa son bien en vivant dans la débauche. Et après qu’il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays-là ; et il commença d’être dans le besoin. Et il s’en alla et se joignit à l’un des citoyens de ce pays-là et celui-ci l’envoya dans ses champs pour paître des pourceaux. Et il désirait de remplir son ventre des gousses que les pourceaux mangeaient ; et personne ne lui donnait rien. Et étant revenu à lui-même, il dit : Combien de mercenaires de mon père ont du pain en abondance, et moi je péris ici de faim ! » (Luc 15:11-17). Quel fils indigne que celui-ci ! Il ressemble étrangement à l’homme pécheur qui étant en relation avec Dieu par le souffle de vie décide de ne plus reconnaître Dieu comme son Créateur et son Père. La pensée de l’indépendance, de la propre volonté, de l’obstination et de l’égoïsme l’envahit et il décide d’aller dans un pays éloigné, symbole du monde : c’est la séparation. Là, il dissipe tous ses biens c’est-à-dire tout ce que Dieu lui a naturellement donné en tant qu’homme. Dans ce monde où Dieu est absent, il est livré à lui-même et laisse libre cours à sa chair : c’est la vie de débauche, la sensualité qui entraîne la destruction physique et spirituelle. Mais que peut donner le monde à celui qui a soif ? Il se rend très vite compte que ce qui faisait l’objet de sa joie n’est qu’un élixir. Il connaît la famine, l’âme souffrant d’un manque de nourriture. Réalisant sa solitude et son manque, il se met au service du diable ; citoyen du pays qui, sans prendre connaissance de ses besoins réels, l’envoie dans ses champs, garder les pourceaux. L’humiliation est à son comble, le péché est ce qui l’environne ; le fils indigne ne fait que s’enfoncer. Lui qui était fils d’un père riche qui dormait dans une belle demeure et avait des serviteurs, le voilà qui descend au plus bas de l’échelle sociale, avec les pourceaux. Il finit par ne plus rien avoir à manger enviant même les gousses, nourriture des porcs dont il ne pouvait même pas se nourrir. Le diable n’est pas l’ami de l’homme et ne l’aime pas.

Ceux qui se sont confiés à lui en savent quelque chose. Le fils indigne se souvient de la maison paternelle où il y a tout en abondance. Il entre en lui-même : c’est le réveil et la prise de conscience. Il prend une ferme résolution et se dit : « Je me lèverai et je m’en irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et devant toi ; je ne suis plus digne d’être appelé ton fils ; traite-moi comme l’un de tes mercenaires .Et se levant, il vint vers son père » (Luc 15:18-20).

Le fils indigne fait un retour en arrière : c’est la conversion, ensuite il se repent et après il confesse ses fautes tout en gardant dans sa mémoire le message qu’il dira à son père. Mais il lui manque quelque chose : Il ne connaît pas le cœur du père, ses intentions, sa bonté et sa manière d’accueillir ceux qui s’éloignent de lui. Et à cause de cette méconnaissance, il espère seulement que son père le traitera comme l’un de ses mercenaires ! Or, « comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, et, courant à lui, se jeta à son cou et le couvrit de baisers » (Luc 15:20).

Qu’aurions-nous fait à sa place ? Nous l’aurions traité comme un vaurien pour ensuite le renier parce que nous l’aurions jugé indigne de porter notre nom. Mais le père était différent ; il fut ému de compassion, courut à sa rencontre, se jeta à son cou, méprisa ses odeurs, sa saleté et la vétusté de ses haillons. Le père oublia qu’il pouvait se salir et le couvrit de baisers. Quelle manière ! Après que le fils indigne eut confessé ses fautes, « le père dit à ses esclaves : Apportez dehors la plus belle robe, et l’en revêtez ; et mettez un anneau à sa main et des sandales à ses pieds ; et amenez le veau gras et tuez-le ; et mangeons et faisons bonne chère ; car mon fils que voici était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé » (Luc 15:22-24).

Dieu veut que tous les hommes soient sauvés. Il est prêt à donner la robe de la justice à quiconque se repent. Inutile de repousser à demain la grâce qui t’est donnée aujourd’hui. Que mon lecteur sache qu’« il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent » (Luc 15:10).