Octobre 2003
Comme nous sommes dans un monde où les difficultés générales et particulières vont en grandissant, beaucoup risquent de succomber à l’inquiétude, à diverses formes de découragement, dont le défaitisme. Le résultat en est l’échec, soit dans la vie personnelle ou familiale ou professionnelle. Cette évolution fâcheuse s’accentue par un cercle vicieux selon lequel plus on s’inquiète, plus on a de sujets d’inquiétude, et moins on est en mesure de faire face aux difficultés et plus les échecs se multiplient.
Ce phénomène peut toucher aussi bien les incroyants que les croyants, et ceux-ci peuvent être atteints aussi bien du côté ordinaire de la vie que du coté religieux.
On a donc cherché à trouver des solutions pour remédier à ces processus destructeurs. Dans le cas du croyant, la première ressource évidente se trouve dans la Bible qui place devant lui si souvent toutes sortes de sujets d’espérance et de certitudes des soins de Dieu à son égard.
On a tenté d’adapter ces solutions chrétiennes pour les non-croyants, et c’est ainsi qu’on a vu il y a quelques années, une des grandes marques de carburant, faire de la publicité pour « les nouveaux conducteurs ». Ceux qui achetaient leur carburant étaient censés être de « nouveaux conducteurs », se comportant mieux que les autres, et faisant moins d’accidents. C’était une tentative de copier l’enseignement biblique de la nouvelle naissance, mais il est évident que sans Dieu et sans l’action de l’Esprit dans le croyant, cette campagne publicitaire ne pouvait avoir aucun succès pour changer les gens. Néanmoins cette campagne était très typique de la technique d’autosuggestion comme moyen d’influencer les esprits.
La méthode Coué, appelée du nom de son auteur, a ainsi commencé au début du 20° siècle, avec le principe de base consistant à s’auto-suggérer que tout va toujours mieux, et à bien se le répéter ; on pense ainsi que le subconscient fera le nécessaire pour qu’effectivement tout aille mieux.
Puis, le mouvement de la Pensée Positive est allé plus loin : le principe est de ne voir que le côté positif des choses, de ne raisonner que positivement vis-à-vis de toute chose, et de n’utiliser toujours qu’un vocabulaire positif, en bannissant tout ce qui est négatif, dans la forme comme dans le fond.
A-t-on donc trouvé le grand remède aux maux du monde ? Et qu’en dit la Bible exactement ? Est-ce bien là l’espérance positive dont elle nourrit les croyants ?
La question se pose d’autant plus fortement, que le rapprochement avec un certain enseignement biblique est tel que beaucoup de croyants sont attirés par ces méthodes. En effet la Bible enseigne
Beaucoup de croyants sont confortés dans ces idées de Pensée Positive par le fait qu’ils sont souvent amenés (quelquefois contraints) à les appliquer professionnellement, toute l’action et la méthodologie des entreprises étant basées sur la conviction qu’on va réussir ce qu’on entreprend.
Même si le croyant voit bien des différences entre la Pensée Positive et la Bible, il reste un parallèle, que d’aucuns espèrent transformer en synergie. Aussi nombre de prédicateurs ou conducteurs religieux enseignent et appliquent ces méthodes, explicitement ou non, comme substance de la vie chrétienne.
La Bible contient beaucoup d’enseignements très positifs :
On voit déjà, qu’appliquées sans discernement, ces pensées peuvent diriger vers un optimisme béat et naïf. Nous sommes en effet dans un monde dont la Bible dit que le chef est Satan, ce qui est lourd de conséquences :
Si le chrétien est heureux, c’est qu’il a le Seigneur pour lui et avec lui, — ce n’est pas parce que les choses vont aller mieux ; au contraire les prophéties bibliques surabondent pour dire que le monde va de mal en pis, et que cela ne fera que s’aggraver. L’optimisme du chrétien n’est pas la naïveté de croire que les choses vont s’améliorer, mais la conviction que le Seigneur le préserve au travers d’un état de chose qui se dégrade.
L’opposition du monde vis-à-vis du chrétien, concrétisée dans la croix de notre Seigneur et dans l’inimitié entre le Père (Dieu) et le monde, est une réalité objective, non pas une faiblesse du monde. Ce n’est pas le relent d’un passé suranné, mais le fruit naturel produit par ce qui anime le monde, et qui se reproduira encore dans le futur, selon ce qui ressort de la prophétie.
Le bonheur du chrétien est lié aux choses invisibles, éternelles, célestes (Matt. 6:19-21, 33) et non pas sur un adoucissement de conditions du monde. La vraie espérance est l’enlèvement du chrétien hors du monde, non pas le calme d’un monde devenu raisonnable ou ayant cessé d’être ennemi de Dieu.
Selon une expression connue, « la vie chrétienne n’est pas une promenade », ce qui veut dire que le chrétien n’a pas à s’attendre à des conditions de vie faciles et douces, mais à des épreuves nombreuses au travers desquelles Dieu forme le croyant, l’éduque, et lui apprend ce qu’est son cœur et ce qu’est le cœur de Dieu (Livre de Job ; Phil. 1:29-30 ; Éph. 6:10-18 ; Jean 16:33 ; Deut. 8). L’optimisme du croyant se fonde sur les soins de Dieu envers lui personnellement au travers des difficultés, et non pas en rapport avec les conditions qui l’entourent, ou la situation générale du monde ou du cadre où nous vivons.
Si le monde semble moins opposé aux croyants actuellement, c’est soit qu’il s’adapte, soit que le témoignage des chrétiens a baissé de vivacité, soit que le monde agit plus par ruse que par force, cherchant à mieux endormir les consciences. Il n’y a pas d’amélioration des cœurs ou des idées. Lire notamment :
au milieu d'une génération tortue et perverse, parmi laquelle vous reluisez comme des luminaires dans le monde,
Attention ! il ne faut pas tirer la conclusion inverse que les chrétiens doivent se mettre à raisonner négativement, ou ne pas être heureux. Non : un chrétien doit raisonner positivement dans certains domaines, mais non pas positivement à tout prix ni en toutes choses ni en toutes circonstances. Pour lui, le positif n’est ni factice ni artificiel, il est solidement basé sur la Bible, sur les promesses de Dieu envers le croyant, et sur leur accomplissement en et par Jésus Christ.
L’optimisme factice et artificiel est basé sur les qualités de la nature humaine présumée bonne ; sur l’illusion que le monde n’est plus mauvais ; sur l’idée que le monde progresse constamment ; sur des traditions, idéologies, religions ou philosophies d’origine humaine.
Veillons à rester basés sur ce qui est éternel et qui subsiste contre vents et marées, non pas sur les modes humaines éphémères et les idées séduisantes, mais creuses, des hommes. Le bon discernement se nourrit de la Parole de Dieu.