Sydney Long Jacob (1845-1911) [ajouts bibliquest entre crochets]
« Faithful Sayings »
p.153-155
https://www.brethrenarchive.org/media/363298/jacob-s-l-_-faithful-sayings.pdf
1 - [Le travail du Seigneur paraissant vain à cause de Son abaissement]
2 - [Difficulté d’appréciation de la valeur du travail]
4 - [Quand les premiers deviennent les derniers, et les derniers deviennent les premiers]
5 - [Humble soumission à ce que Dieu permet]
Quelle merveille que l’Esprit de Dieu ait mis dans la bouche du Seigneur, parlant prophétiquement, de telles paroles : « Et moi j’ai dit : J’ai travaillé en vain, j’ai consumé ma force pour le néant et en vain ; toutefois mon jugement est par devers l’Éternel, et mon œuvre par devers mon Dieu » (Ésaïe 49:4) (*). Précieux Sauveur, Tu t’es tellement abaissé que Ton œuvre infiniment bénie a pu paraître vaine ! Quelle merveille de la grâce !
(*) NdT : Nous ajoutons le commentaire de Hamilton Smith sur Ésaïe 49:4 :
« Il est annoncé ici que celui en qui Dieu sera glorifié sera rejeté par Israël. En tant que Serviteur, Christ a travaillé au milieu d’Israël. Mais il doit dire : « C’est en vain que j’ai travaillé, c’est en vain que j’ai dépensé ma force ». C’est ainsi qu’au jour de l’évangile, nous entendons le Seigneur commencer « à adresser des reproches aux villes dans lesquelles le plus grand nombre de ses miracles avaient été faits, parce qu’elles ne s’étaient pas repenties » (Matt. 11:20). Néanmoins, avec une soumission parfaite, le Seigneur laisse à Dieu le soin de récompenser son œuvre, et peut dire, au jour de son rejet : « Oui, Père, car c’est ce que tu as trouvé bon devant toi » (Matt. 11:26).
Bien sûr, nous savons que le travail du Seigneur n’a pas été vain, mais il faudra l’éternité pour manifester la signification et la bénédiction de cette œuvre merveilleuse. Cependant, en apparence et sur le moment, cette œuvre paraissait vaine. Puissent nos cœurs être profondément pénétrés du sentiment de la grâce divine opérant par Son travail qui n’a pas été vain.
Combien de leçons pouvons-nous tirer de cette expression de la profonde souffrance contenue dans ces paroles. Nous n’en évoquerons que quelques-unes.
Nous voyons d’abord combien les jugements humains sont erronés, combien les apparences sont trompeuses, combien il est dangereux d’essayer de juger le travail des autres ou même notre propre travail. Nous sommes tout à fait incapables de le faire, car nous ne connaissons que très peu de choses du plan de Dieu et de Ses voies pour réaliser ce plan ; ce sont des choses impossibles à découvrir. Nous connaissons bien peu également les ressorts cachés du cœur des hommes, qui sont tellement important pour déterminer réellement la valeur de leurs actions.
Combien est nécessaire d’écouter cette injonction : « Ainsi ne jugez rien avant le temps, jusqu’à ce que le Seigneur vienne, qui aussi mettra en lumière les choses cachées des ténèbres, et qui manifestera les conseils des cœurs ; et alors chacun recevra sa louange de la part de Dieu » (1 - Cor. 4:5).
Nous pouvons être assurés que très souvent il s’avérera que l’œuvre apparemment sans valeur était la plus précieuse, et que l’œuvre apparemment la plus brillante n’avait aucune valeur.
Nous apprenons également à ne pas nous décourager. Tout ce que nous avons à nous demander, c’est de savoir si nous sommes là où le Seigneur voudrait que nous soyons. Faisons-nous ce qu’Il nous a demandé de faire ? Si c’est le cas, prenons courage, chers serviteurs découragés, même si votre travail semble être un échec total.
Tout serviteur du Seigneur sincère et sérieux connaît bien le découragement provoqué par l’échec apparent de ce qu’il fait. Les petits et les humbles sont particulièrement sujets à ce découragement, mais les orgueilleux et les satisfaits d’eux-mêmes ne le connaissent pas. Pourtant, Dieu ne veut pas que nous nous découragions, même si tout semble vain. Il sait que nous sommes de pauvres créatures, mais il nous a appelés à mettre la main à la charrue, tout en sachant que nous tracerons souvent des sillons tortueux et que nous labourerons imparfaitement le sol. Pourtant, sachant cela, Il nous a choisis, Il a confié du travail à nos mains, et même s’il semble y avoir échec, notre travail n’est pas vain dans le Seigneur. C’est à nous d’exécuter Ses ordres, à Lui de donner la réussite ou l’échec ; mais même l’échec n’en est pas un, il fait partie des voies de Dieu pour réaliser Ses desseins. Tout est nécessaire, les problèmes, la ruine, les ruptures, les épreuves ardentes, les larmes amères. C’est pourquoi le travailleur fatigué, lassé, déçu, doit lever les yeux, prendre courage et compter sur le Seigneur : alors tout ira bien.
Que celui qui est satisfait de lui-même et de son travail, et qui juge celui des autres, tremble, car les premiers seront les derniers et les derniers les premiers (Matthieu 19:30). « Il fait descendre les puissants de leurs trônes et il élève les petits » (Luc 1:52).
Continuez donc, mes compagnons de travail, ne craignez pas, allez de l’avant, le résultat sera béni. L’Esprit de Dieu est en vous, Il opère, en vous et par vous, quelque chose du grand plan de Dieu pour la gloire de son Fils. Celui qui sème laborieusement, les larmes aux yeux, moissonnera certainement ensemble avec le moissonneur joyeux ; et beaucoup de ceux qui n’ont rien fait auront fait beaucoup, et beaucoup de ceux qui pensent avoir fait beaucoup seront démontrés avoir fait très peu. « La stérile en enfante sept, et celle qui avait beaucoup de fils est devenue languissante » (1 Samuel 2:5).
Précieux Seigneur, puissions-nous ainsi apprendre les leçons pleines de grâce que Tu nous enseignes si patiemment. Puissions-nous apprendre de Toi qui es doux et humble de cœur. Et quand tout notre travail semblera disparaître, que dans l’humilité, la confession du péché et le jugement de soi, mais avec une profonde gratitude, nous puissions dire : « Oui, Père, car c’est ce que tu as trouvé bon devant Toi » (Matt. 11:26).