Table des matières :
1.3 - La puissance et la direction de l’Esprit
2 - Remarques sur l’unité de l’Esprit
Auteur Inconnu
Traduit de l’allemand (Botschafter). ME 1991 p. 85-94
L’unité du corps de Christ
est exclusivement l’oeuvre du
Saint Esprit. « Car aussi nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit
pour être un seul corps »
(1 Cor. 12:13). En conséquence, cette
unité est divine, parfaite et éternelle. De même que toute participation
humaine est exclue, aucune puissance humaine ou diabolique ne peut la détruire.
Malgré l’affligeante dispersion des chrétiens, la vérité demeure : tous les
croyants constituent un seul corps,
dont Christ est la tête et dans
lequel demeure le Saint Esprit.
En revanche, dans la pratique, la réalisation et la manifestation de l’unité de l’Esprit dépendent de la responsabilité de chaque croyant et sont, de ce fait, défectueuses comme tout ce que Dieu a confié à l’homme. C’est pourquoi l’exhortation de l’apôtre est adressée à tous les croyants : « vous appliquant à garder l’unité de l’Esprit par le lien de la paix » (Éph. 4:3). Mais la plupart des chrétiens ne connaissent malheureusement pas cette unité, et les autres sont en danger de perdre de vue ses principes. Si grande que puisse être la ruine de l’Église, les principes sur lesquels est fondée, dès le commencement, la manifestation de l’Esprit sont encore valables et, pour garder l’unité de l’Esprit, il nous faut les maintenir.
Comme premier principe, nous mentionnons la reconnaissance de l’autorité
de Christ, soit que nous le considérions comme Fils sur sa maison, soit comme
Chef de son corps. Christ est fidèle « comme Fils, sur sa maison ; et
nous sommes sa maison »
(Héb. 3:6). « Et
il est le chef du corps, de l’Assemblée, lui qui est
le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin qu’en toutes choses
il tienne, lui, la première place »
(Col. 1:18). Ce dernier passage ne
souligne pas autant la relation intime entre la tête et les membres que l’épître
aux Éphésiens, mais plutôt la gloire personnelle de Christ comme Seigneur sur
toutes choses. « Toutes
choses ont été créées par lui et pour lui ;
et lui est avant toutes choses,
et toutes choses subsistent par lui…,
afin qu’en toutes choses il tienne, lui, la première place » (v. 16-18).
Nous lisons dans l’épître aux Éphésiens que l’Assemblée
est soumise à
Christ, et qu’il n’y a « qu’un seul Seigneur » (Éph. 5:24; 4:5). L’Assemblée est son
assemblée ; sa
maison, son
corps ; la table dressée au milieu d’elle
est sa
table ; les serviteurs qui y travaillent sont ses
serviteurs.
« Lui
a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes,
les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs » (Éph. 4:11). « Et il y a diversité de services, et le
même Seigneur »
(1 Cor. 12:5).
Seule sa
parole est la règle
de conduite pour tous les croyants.
Tous les croyants sur la terre font partie de cette seule
Assemblée, constituent le seul
corps, la seule
maison, et ont en
conséquence un seul
Seigneur,
un seul
chef, Christ. C’est pourquoi ils sont dans l’obligation de
reconnaître son autorité, qui garantit, lorsqu’elle est reconnue, l’unité de l’Esprit. Les croyants qui se réunissent au nom du Seigneur
dans une même ville donnent expression à l’unité du corps. « Car nous qui
sommes plusieurs, sommes un seul
pain, un seul
corps, car nous
participons tous à un seul
et même pain » (1 Cor. 10:17). C’est
dans la vie pratique de l’assemblée et le déroulement des réunions que se
manifeste l’unité de l’Esprit. Les croyants
reconnaîtront tous les serviteurs appelés par le Seigneur au service, et leur
seront soumis selon les paroles du Seigneur : « En vérité, en vérité, je
vous dis : Celui qui reçoit quelqu’un que j’envoie, me reçoit » (Jean 13:20),
et celles de l’apôtre : « je vous exhorte… à vous soumettre, vous aussi,
à de tels hommes et à quiconque coopère à l’oeuvre et travaille » (1 Cor.
16:15, 16). Ainsi seront-ils totalement en accord avec cette parole du
Seigneur : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole » (Jean 14:23).
Et ils seront soumis les uns aux autres, dans la crainte de Christ
(Éph. 5:21).
L’autorité de Christ était reconnue par les premiers chrétiens — la crainte de Christ prédominait. « Et toute âme avait de la crainte » (Actes 2:43). A cause du solennel jugement qui atteignit Ananias et Sapphira, cette crainte fut encore accrue. Plusieurs passages du livre des Actes en font état : « Et une grande crainte s’empara de tous ceux qui entendirent ces choses… Et une grande crainte s’empara de toute l’assemblée et de tous ceux qui entendaient parler de ces choses » (Actes 5:5, 11). Plus loin il est de nouveau parlé de la marche dans la crainte du Seigneur, à l’époque où avait cessé la persécution suscitée contre l’assemblée par Saul (Actes 9:31).
Ce n’était pas une crainte servile, mais plutôt le résultat de la connaissance vivante de la présence du Seigneur au milieu d’eux. Ils comprenaient quelle place occupait Christ auprès du Père, la première dans son coeur et ses conseils, à sa droite, « au-dessus de toute principauté et autorité, et puissance, et domination, et de tout nom qui se nomme » (Éph. 1:21). Ils connaissaient la valeur de son nom, qui « est au-dessus de tout nom » (Phil. 2:9), et ce que représente le rassemblement en ce nom. Toute activité charnelle, toute prétention humaine doivent en être écartées ; tout doit y être en accord avec les pensées, les sentiments, avec l’amour, la patience et la sainteté du Seigneur.
Ainsi ils gardaient l’unité de l’Esprit,
étant si intimement liés qu’on pouvait dire d’eux : « Et la multitude de
ceux qui avaient cru était un
coeur et une
âme (Actes 4:32). Quel
était le motif de cet état béni ? Christ
était le premier objet des
coeurs, tous étaient soumis au Chef du Corps, au Fils sur sa maison.
Mais aujourd’hui tout a changé. Les croyants dans leur ensemble
ne marchent plus dans l’unité de l’Esprit. Ils ne se
réunissent plus dans un seul
Esprit à la seule
table du Seigneur ;
la connaissance de la vérité du seul
pain et du seul
corps a été perdue par la plupart. Ce n’est plus « un
Seigneur » qui est reconnu, mais plusieurs seigneurs ont usurpé l’autorité
sur le troupeau de Dieu. Un homme parle de son
église, où lui seul agit,
exhorte, édifie et enseigne. Qu’est devenue l’autorité de Christ sur sa
maison,
alors que les serviteurs qu’il a donnés à toute l’Assemblée
en vue de l’utilité ne sont pas reconnus ? C’est une usurpation
évidente des droits qu’a le Seigneur sur sa table, sur son assemblée et sur ses
serviteurs. Et quelle est la cause profonde du morcellement de la chrétienté ?
Rien de moins que le reniement de l’autorité de Christ. Ni sa
volonté,
ni son
commandement ne sont la règle de conduite, mais bien la volonté
et le commandement de l’homme. Même si l’on tient encore au Nom
de
Christ, la crainte
de Christ fait défaut. Le « seul maître et
Seigneur » (c’est-à-dire plus encore l’autorité
de Christ que sa personne)
est renié (comp. 2 Pierre 2:1; Jude v. 4).
Mais lorsque la crainte de Christ disparaît du coeur, la condition principale de la sauvegarde de l’unité de l’Esprit n’est pas réalisée. Car, en n’ayant pas égard au Seigneur, on n’a pas non plus égard à sa Parole et encore moins aux avertissements de ses messagers ; la soumission mutuelle dans la crainte de Christ est chose tout à fait inconnue. Un tel état, nous l’avons vu, n’exprime pas l’unité de l’Esprit.
La crainte de Christ n’accorde aucune place à la présomption ni à la crainte de l’homme. Elle garde chaque membre à la place qui lui est assignée par la Tête et n’admet ni envie, ni jalousie. Si elle habite le coeur, on est petit à ses propres yeux et satisfait de prendre la dernière place, pourvu que Christ occupe la première ; on estime humblement l’autre supérieur à soi-même ; « chacun ne regardant pas à ce qui est à lui, mais chacun aussi à ce qui est aux autres » ; et ainsi on manifeste les sentiments de Jésus (Phil. 2).
Telle est la voie par laquelle l’unité de l’Esprit est réalisée et gardée dans le lien de la paix. Cela ne signifie pas pour autant que les membres sont dans la pratique exempts de fautes ou parfaits, de sorte qu’ils n’auraient plus besoin de se supporter et de se pardonner l’un à l’autre. Loin de là ! L’obligation de nous supporter mutuellement en patience et en amour, demeurera aussi longtemps que nous serons dans des corps mortels. Mais si la crainte de Christ remplit notre coeur, si nous reconnaissons vraiment celui-ci comme le Chef du corps, nous vivrons ce lien de la paix sans contrainte. Il est la Tête (le Chef), et aux membres convient la soumission. Donc agir dans l’indépendance du Chef revient à introduire l’autorité de l’homme et à provoquer la destruction de l’unité de l’Esprit. Que nous sachions tous apprendre du grand apôtre ce qu’il écrit aux Corinthiens : « amenant toute pensée captive à l’obéissance du Christ » (2 Cor. 10:5) !
En outre, à cette reconnaissance de l’autorité de Christ s’ajoute encore l’impérieuse nécessité d’une séparation conséquente du mal, car nous ne pouvons ni avoir communion avec ce qui déshonore son saint nom, ni garder l’unité de l’Esprit aux dépens de la sainteté du Seigneur. Nous avons bien fait mention du support en amour et en patience, mais dès que se manifeste au milieu de l’Assemblée un mal portant le caractère de la lèpre, la voie de la séparation est le seul remède pour garder l’unité de l’Esprit. L’amour et la patience qui vont à l’encontre de la sainteté ne proviennent pas de Christ mais sont purement humains. Pour le Seigneur leur conséquence est le déshonneur ; pour l’Assemblée, de grands dommages.
Dans certains cas, il est peut-être difficile de connaître le vrai caractère du mal ; mais la difficulté disparaîtra si, en l’examinant, on met la gloire du Seigneur au premier plan. On a aussi tendance à juger le mal moral avec plus de rigueur que le mal doctrinal et les principes corrupteurs. La cause principale en est que les chrétiens dans nos jours de ruine pensent en général plus à leur propre gloire qu’à celle du Seigneur. On est plus rapidement d’accord sur un jugement concernant un cas d’ivrognerie ou d’immoralité que s’il s’agit de doctrine ou de principes qui attaquent la personne du Seigneur.
Alors qu’on devrait avoir à coeur avant toute chose la gloire du
Seigneur, on hésite à se séparer de doctrines et de principes qui rabaissent
celle-ci. Et cette hésitation se présente très souvent sous le prétexte de l’amour
fraternel. Mais est-ce l’amour pour Christ ? Où sont la crainte de Christ
et l’acceptation de son autorité ? « Si je suis maître,
où est
la crainte qui m’est due ? » (Mal. 1:6). Un tel amour des frères ne
provient pas de la bonne source — de l’amour de Dieu. Car Jean dit : « Par
ceci
nous savons que nous aimons les enfants de Dieu, c’est quand nous
aimons Dieu et que nous gardons ses commandements »
(1 Jean 5:2). Or,
maintenir la communion aux dépens de l’amour pour Christ, ce n’est pas garder l’unité
de l’Esprit. Pour garder cette dernière, il est clair
qu’il est impossible de rester en communion avec un mal moral, non plus qu’avec
des doctrines et des principes qui déshonorent le Seigneur et renversent
peut-être les fondements du christianisme. Car de telles doctrines sont dès
leur début la source principale
de la ruine, et ont très souvent pour
origine un mal moral. Par elles, les coeurs s’éloignent de Christ, source de la
force, de la paix, de la joie et de la sainteté ; autant de vertus divines qui
manqueront en conséquence à la marche chrétienne.
C’est pour cette raison que les apôtres condamnaient avec la plus grande sévérité le mal se présentant sous une forme de fausse doctrine et de principes corrupteurs. Paul prononce à plusieurs reprises son anathème sur ceux qui prêchaient un autre évangile et souhaite qu’ils soient retranchés. Il était inquiet au sujet des assemblées qui prêtaient l’oreille à ces doctrines et il craignait d’avoir travaillé en vain. Aussi travaillait-il de nouveau pour l’enfantement des croyants de la Galatie jusqu’à ce que Christ soit formé en eux (Gal. 1:8, 9; 4:11, 19, 20).
L’apôtre Jean écrit : « Quiconque vous mène en avant
et
ne demeure pas dans la doctrine
de Christ n’a pas Dieu » et « si
quelqu’un vient à vous et n’apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans
votre maison et ne le saluez pas » (2 Jean 9, 10). Voulons-nous être plus
sages que les apôtres, ou avons-nous plus d’amour qu’ils n’en avaient ? Or
si cette stricte séparation de tout ce qui mettait en cause l’autorité de
Christ sur sa maison et détruisait l’unité de l’Esprit
était nécessaire de leur temps, combien plus est-elle nécessaire dans les jours
fâcheux dans lesquels nous vivons ! Sachons bien que les principes pour garder l’unité
de l’Esprit sont les mêmes de nos jours qu’autrefois.
Ces principes renversés, il est impossible de garder cette unité. Si nous
voulons obéir à l’exhortation de l’apôtre de garder l’unité de l’Esprit, il nous faut avant tout reconnaître l’autorité de
Christ comme Chef
du corps, en toute vérité et pas seulement en la
professant. Nous devons lui donner en toutes choses la première place, nous
soumettre à lui sans condition et marcher dans sa crainte. « La crainte de
l’Éternel est le commencement de la sagesse » (Prov. 9:10). Si nous marchons dans cette crainte, nos
coeurs seront capables de discerner le bien et le mal.
Nous considérons maintenant un troisième principe, à savoir que
nous avons besoin de la puissance et de la direction du Saint Esprit pour
garder l’unité de l’Esprit. L’effort universel
déployé parmi les croyants pour s’unir montre sans doute combien est ressenti
profondément le besoin d’unité. Or la plupart ne se rendent pas compte du fait
que non seulement l’unité existe déjà par le Saint Esprit (1 Cor. 12:13), mais
qu’elle ne peut être gardée
que par cet Esprit. Seul l’Esprit Saint, qui unit tous les membres de Christ en un
seul
corps, qui habite et agit en eux, distribuant les dons comme il veut
et à qui il veut, peut accorder la grâce, la sagesse et la puissance
nécessaires pour garder l’unité. Sans la marche selon l’Esprit,
celle-ci est impossible. Des règles et des prescriptions n’y trouvent aucune
place, sauf celles que le Saint Esprit a données à l’Assemblée,
en d’autres termes : la parole de Dieu elle-même.
Ou nous acceptons la puissance du Saint Esprit et, dans ce cas, nous nous attendons à sa direction, ou alors nous agissons par notre propre sagesse et nous amenons du trouble. L’église professante a malheureusement procédé de cette dernière manière. Elle a, dans son principe, mis de côté l’autorité de Christ sur sa maison ainsi que la puissance du Saint Esprit, introduisant l’autorité et l’action de l’homme. Pendant longtemps le Seigneur a attendu en vain la repentance (Apoc. 2:21) ; en vain l’exhortation lui a été adressée : « Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées » (Apoc. 2:7, 11, 17). La conséquence est qu’un terrible aveuglement s’est emparé d’elle, de sorte que cette exhortation ne s’adresse plus à l’église comme telle, mais uniquement aux vrais chrétiens en elle. Malgré toute la confusion, ces derniers restent responsables de garder l’unité de l’Esprit parce qu’ils sont soumis à Christ comme à leur commun Seigneur et qu’ils obéissent à la direction de l’Esprit qui les unit.
Le besoin d’unité est donc ressenti par un grand nombre de
croyants ; mais au lieu de reconnaître simplement celle que le Saint Esprit a
faite,
ils s’efforcent — avec des principes divers — de produire
une
unité. Ces efforts sont en eux-mêmes déjà un désaveu de l’unité de tous les
croyants produite par le Saint Esprit. « Car aussi nous avons tous été
baptisés d’un seul
Esprit
pour être un seul
corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit
hommes libres ; et nous avons tous été
abreuvés pour l’unité d’un seul
Esprit » (1
Cor. 12:13). Il est par conséquent manifeste que tous les efforts pour faire
une unité ne peuvent être produits par le Saint Esprit, mais proviennent
exclusivement de la chair. L’apôtre nous enseigne que les « sectes »
appartiennent aussi bien aux oeuvres de la chair que la fornication, l’idolâtrie
et les choses semblables (Gal. 5:19, 20).
La voie sur laquelle conduit le Saint Esprit pour manifester et
garder pratiquement l’unité consiste donc premièrement à reconnaître l’autorité
de Christ sur sa maison, deuxièmement à reconnaître l’unité que Lui
a
faite, troisièmement à se séparer de tout ce qui travaille contre cette unité
et quatrièmement à marcher sous la direction du Saint Esprit. Cette voie est
encore aujourd’hui aussi simple et claire qu’au début du christianisme. Et tous
ceux qui y marchent manifestent et réalisent l’unité de l’Esprit,
jouissent de la consolation du Saint Esprit (Actes 9:31), ont par Lui
la
conviction ferme et sûre de l’exactitude du chemin qu’ils suivent, et sont
gardés d’égarements.
Tout comme il n’appartient qu’au Saint Esprit de donner à une
âme la certitude
de son salut
, il n’appartient qu’à lui seul
de
convaincre les croyants de l’exactitude du chemin
à suivre. Aucune
puissance humaine ne peut l’indiquer. Quelqu’un peut avoir la faculté d’exposer
clairement la vérité à autrui, mais seul le Saint Esprit peut donner la
conviction intérieure qu’on se trouve là sur le terrain de la vérité. « Mais
quand celui-là, l’Esprit de vérité, sera venu, il
vous conduira dans toute la vérité » (Jean 16:13). C’est pourquoi : « Que
celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit
dit
aux assemblées ». Celui qui reste sourd à cette exhortation court
constamment le danger de suivre les hommes.
Pour terminer, nous aimerions encore une fois rendre chacun
attentif à la sérieuse responsabilité incombant aux croyants. Nous savons
combien l’unité des siens tient à coeur au Seigneur, et il appartient à chaque
croyant de la manifester et de la réaliser pratiquement. Les conditions
nécessaires pour cela ne sont certes pas irréalisables, et ce n’est nullement
un esprit de parti qui nous incite à présenter ou à rappeler ces vérités. Ces
conditions sont en effet la moindre des choses que le
Seigneur est en droit d’attendre de chacun des siens. Une connaissance
particulière et un don pour les comprendre ne sont pas nécessaires et personne
ne peut prétendre que la direction du Saint Esprit n’est plus aussi perceptible
qu’au début du christianisme. Chacun sait donc qu’il doit marcher dans la crainte
de Christ,
condition première à la réalisation de l’unité, car d’elle
découle la direction du Saint Esprit et la faculté de distinguer l’unité de l’Esprit de toute imitation humaine. « Celui qui est
spirituel discerne toutes choses ; mais lui n’est discerné par personne »
(1 Cor. 2:15).
C.W. ( ?) — Fragment
ME 1957 p. 99-105
Avant d’aborder ce sujet, nous dirons quelques mots sur trois aspects différents suivant lesquels les croyants sont considérés en Éphésiens 2 en tant que formant un corps.
Nous trouvons :
1. Les Juifs et les gentils « réconciliés en un seul corps à Dieu par la croix » (Éph. 2:16).
2. « l’édifice bien ajusté ensemble croît pour être un temple saint dans le Seigneur » (Éph. 2:21).
3. « vous êtes édifiés ensemble pour être une habitation de Dieu par l’Esprit » (Éph. 2:22).
Ces trois aspects de l’Assemblée commencèrent dès la Pentecôte avec la descente du Saint Esprit et ils existent maintenant sur la terre. Cependant il importe de faire une distinction entre eux, car bien que coexistants ils n’ont pas la même signification. On ne peut pas, non plus, employer les mêmes termes pour les décrire.
« Le corps » comme nous l’apprend 1 Corinthiens 12 est formé par le baptême du Saint Esprit et comprend tous les vrais chrétiens. Ils sont vitalement unis par l’Esprit à Christ qui est la tête dans le ciel, et en même temps unis entre eux pour former son corps sur la terre. Le corps, dans l’Écriture, est toujours considéré comme un organisme complet, ayant sa sphère de manifestation et d’activité sur la terre, bien qu’uni à la tête qui est dans le ciel, « le Chef, duquel tout le corps alimenté et bien uni ensemble par des jointures et des liens, croît de l’accroissement de Dieu » (Colossiens 2:19). Tous les membres sont si étroitement unis qu’il ne saurait y avoir de divisions dans le corps (1 Corinthiens 12:25) ; si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui, et quoi que ce soit qui affecte un membre sur la terre atteint la tête qui est dans le ciel (Actes 9:4).
La ruine extérieure de l’Église, ou la dispersion apparente des membres du corps, n’altère pas cette unité vitale, ni n’affaiblit à aucun degré la vivante et divine sympathie ou l’interdépendance des membres entre eux. L’intelligence peut ne pas reconnaître que l’état des membres qui sont en Australie affecte ceux qui sont en Europe, et que le bon ou mauvais état d’un seul membre réagit sur l’ensemble du corps, mais il en est cependant ainsi.
C’est un fait béni et qui s’impose à notre âme. Dans le corps tout est l’œuvre de l’Esprit, du commencement à la fin, sans aucune intervention humaine.
2. Le temple saint est construit par le Seigneur Lui-même et il croît jusqu’à ce qu’il soit complet, chaque pierre étant préparée et mise à sa place, par la main de Celui qui dit en Matthieu 16:18 : « … je bâtirai mon assemblée, et les portes du hadès ne prévaudront pas contre elle ». C’est de ce temple saint, qui s’édifie actuellement, que Pierre parle dans le chapitre 2 de sa première épître : « …duquel vous approchant comme d’une pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse auprès de Dieu, vous-mêmes aussi, comme des pierres vivantes, êtes édifiés une maison spirituelle ». Le temple saint est composé entièrement de vrais croyants, et ici, comme dans le corps, nulle main humaine n’intervient, l’oeuvre est entièrement du Seigneur, et ce travail sera complet à sa venue, quand la dernière pierre vivante aura été posée.
3. L’habitation a été commencée par Dieu Lui-même, opérant avec des instruments humains. Elle est donc fondée d’une façon parfaite, mais construite par l’homme et confiée à sa responsabilité. Il en résulte un état de choses totalement différent de celui du corps ou du temple saint. Dans ces deux derniers cas tout est divin et par conséquent parfait. Quand il s’agit de « l’habitation », c’est l’édifice de Dieu, la sphère de son activité dans le monde, mais l’homme étant effectivement l’ouvrier, des défauts se manifestent et on trouve que de bons et de mauvais matériaux ont été employés au cours de l’édification. Nous avons en 1 Corinthiens 3 sa formation son histoire. Paul travaillant comme collaborateur de Dieu et en sage architecte déclare : « …j’ai posé le fondement et un autre édifie dessus ; mais que chacun considère comment il édifie dessus. Car personne ne peut poser d’autre fondement que celui qui est posé, lequel est Jésus Christ ».
Commencée par Dieu, qui a fait entrer l’homme dans son travail, l’habitation (ou maison) était au début, tout comme le corps, composée de vrais croyants et les deux se trouvaient ainsi confondus. Il arriva, très rapidement, que le travail de Dieu par l’Esprit, et celui de l’homme, dans lequel il y avait place pour la responsabilité, ne furent plus confondus. Alors qu’au commencement tous ceux qui confessaient Christ et étaient baptisés étaient des croyants vrais et vivants, il arriva bien vite que la faiblesse de la main de l’homme se montra, et de simples professants, sans aucune foi vivante, furent introduits parmi les vrais croyants par la profession et le baptême, et édifiés ensemble avec eux. La maison devint beaucoup plus grande que le corps car elle était composée de pierres vivantes et de pierres mortes, édifiées ensemble, mais non pas unies l’une à l’autre par le lien vivant du Saint Esprit.
Cette construction fut cependant la sphère du travail de Dieu et le lieu de son habitation, avec les privilèges bénis et les responsabilités solennelles qui en résultaient pour la foi de ceux qui ne s’étaient pas mélangés à l’état de choses qui les entourait.
C’est toujours la maison de Dieu, et il en sera ainsi jusqu’à la fin, ainsi que nous en instruit le solennel avertissement de Pierre. « Car le temps est venu, écrit-il, de commencer le jugement par la maison de Dieu ; mais s’il commence premièrement par nous, quelle sera la fin de ceux qui n’obéissent pas à l’évangile de Dieu ? » (1 Pierre 4:17). Il s’agit de la maison extérieure, visible, ou « habitation de Dieu par l’Esprit », et si c’est toujours la maison de Dieu, elle est néanmoins ruinée et en désordre. Son histoire sur la terre, en tant que confiée à la responsabilité de l’homme, sera bientôt terminée par le jugement, mais elle apparaîtra de nouveau dans le ciel comme le tabernacle de Dieu (Apocalypse 21:3) conforme à ce qu’Il s’est proposé et qu’Il aura réalisé par son infaillible pouvoir.
Mais, outre ce que nous venons de voir, c’est-à-dire la formation de l’Église comme le corps de Christ, le temple saint et l’édification des croyants ensemble d’une façon extérieure et visible comme habitation de Dieu, une chose nouvelle est née à la Pentecôte. C’est l’accomplissement de la prophétie de Caïphe, que « Christ devait rassembler en un les enfants de Dieu dispersés » (Jean 11:52) et aussi la réalisation de la prière du Seigneur : « Or je ne fais pas seulement des demandes pour ceux-ci, mais aussi pour ceux qui croient en moi par leur parole ; afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi ; afin qu’eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé ». (Jean 17:20-21). Cela comportait tous les croyants comme « appelés en un seul corps » et amenés par la présence et la puissance de l’Esprit à une unité de pensée, d’affections, d’objet, tout à la fois morale et pratique. Nous lisons en effet, que « tous les croyants étaient en un même lieu », et qu’« ils avaient toutes choses communes » (Actes 2:44), et encore : « la multitude de ceux qui avaient cru était un coeur et une âme, et nul ne disait d’aucune des choses qu’il possédait qu’elle fût à lui ; mais toutes choses étaient communes entre eux ». (Actes 4:32). C’est là l’unité de l’Esprit, une unité dans laquelle tout est d’accord avec la pensée de Dieu, produite et maintenue par la présence de l’Esprit au milieu des croyants. La base de tout cela repose sur les grands principes qui nous sont donnés dans la dernière partie d’Éphésiens 2 : « un homme nouveau » (15), « un seul corps » (16), « accès au Père par un seul Esprit » (18) et « édifiés ensemble pour être une habitation de Dieu par l’Esprit » (22).
L’unité de l’Esprit dans sa perfection est donc la puissance de l’Esprit qui produit un accord divin parmi les croyants et les rend capables de réaliser leur union avec tous les saints, assurant de cette manière la manifestation de l’unité du corps sur la terre. Considérée dans sa plénitude elle ne peut être séparée de l’unité du corps, bien que ce ne soit pas cependant la même chose, car « il y a un seul corps et un seul Esprit ».
Pratiquement ce que le Seigneur demande en Jean 17 : « qu’ils soient un » et « un en nous » est l’unité de l’Esprit, et c’est ce que les croyants doivent s’appliquer à garder dans le lien de la paix. Juifs et gentils, rassemblés au nom de Jésus à Éphèse ne devaient plus poursuivre leurs intérêts ou garder leurs différends personnels, mais marcher ensemble « avec toute humilité et douceur, avec longanimité, se supportant l’un l’autre dans l’amour » (Éph. 4:1-2) ; manifestant ensemble un accord divin par la puissance de l’Esprit, qui faisait que la pensée de Dieu et la leur étaient une sur cette terre. Réconciliés à Dieu et les uns avec les autres par la croix, en communion devant le Père par un seul Esprit, leur marche comme ensemble traduisait cette communion. C’est ainsi que commence l’unité de l’Esprit, mais dans la pratique elle se développe suivant ce que sont les enfants de Dieu en rapport avec tous les autres saints comme le « seul corps » et « l’habitation de Dieu par l’Esprit ».
D’un point de vue abstrait l’unité de l’Esprit est la pensée de Dieu. Quand les pensées de deux croyants sont d’accord avec la pensée de l’Esprit, cette unité est pratiquement gardée. Mais si les saints ne sont pas d’accord, l’Esprit de Dieu est contristé en eux, l’unité de l’Esprit n’est pas gardée, quand bien même il n’y aurait pas de brèche apparente. Ils peuvent être extérieurement « comme un seul corps », mais intérieurement ils ne sont pas un seul coeur et une seule âme. Le « un en nous » de Jean 17 n’est pas réalisé.
Au commencement, lors de la Pentecôte, l’unité de l’Esprit était complètement gardée, et tous les croyants étaient intérieurement et extérieurement unis en un ; l’unité du ciel brilla sur la terre pour un court espace de temps. Satan entra bien vite sur la scène, et en Actes 5 et 6 nous voyons que l’unité de l’Esprit a disparu, bien que la puissance de ses manifestations demeurât. L’unité du corps restait intacte, et même ses manifestations extérieures étaient toujours maintenues, mais, fait bien triste et bien solennel, l’unité de l’Esprit n’avait pas été gardée.
Auteur Inconnu
ME 1886 p. 254-257
Tout enfant de Dieu, en qui l’Esprit Saint habite, est un membre du « seul corps », qui est formé par « un seul Esprit ». Le corps ne peut être brisé ni divisé, car il est formé par la puissance divine ; mais la manifestation du seul corps et du seul Esprit a complètement manqué ; de là vient la confusion actuelle dans la chrétienté.
Nous sommes appelés à agir pratiquement comme membres du « seul
corps », et l’activité du « seul Esprit » nous conduit à cela ;
mais il ne nous est dit nulle part de garder l’unité du corps, oui bien « l’unité
de l’Esprit ». Le Saint-Esprit
est la puissance
pour tout ce qui est selon Dieu, et par la Parole il
ordonne tout quant à notre marche comme individus, et quant à notre action
collective sur le terrain de l’assemblée.
Quand le SEIGNEUR parle à ses assemblées, il nous commande d’écouter
« ce que l’Esprit dit », et comme il y a un
seul
Esprit et qu’il habite dans l’assemblée sur la terre , le Seigneur
commande à chaque individu d’écouter ce que l’Esprit
dit à chaque assemblée. « Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées » (Apoc.
2 et 3). Ainsi, le Seigneur invite chaque membre du « seul corps » à
écouter ce qu’il dit touchant chaque assemblée. Si donc chaque membre du « seul
corps écoutait ce que l’Esprit dit aux assemblées, et
agissait d’après cela, l’unité le l’Esprit serait
gardée. Mais tous les membres du « seul corps » n’écoutent pas, et
peut-être ne se soucient pas d’écouter ce que l’Esprit
dit. N’est-il pas évident qu’alors ceux qui écoutent doivent agir
selon
la fidélité au Seigneur, et, quelque douloureux que ce soit, se séparer de ceux
qui n’écoutent pas ce que l’Esprit dit ? Car il
nous est commandé de garder
, à tout
prix, l’unité de l’Esprit
dans le lien de la
paix. Comment pourrait-elle autrement être pleinement gardée ?
Un mal d’un caractère inconnu jusqu’à présent, peut se manifester dans quelque endroit, parmi ceux qui, dans ces derniers jours, sont rassemblés sur le terrain de l’assemblée de Dieu. Que doivent faire ceux qui sont fidèles. Le mal peut se trouver dans un endroit éloigné de mille lieues et plus ; y serons-nous indifférents pour cela ? C’est impossible, si nous croyons qu’un seul Esprit habite dans l’assemblée. Ne recourrons-nous pas aussitôt au Seigneur comme étant notre refuge, et ne nous tournerons-nous pas vers « la parole de sa grâce ? » N’est-ce pas dans ce sentier que l’Esprit conduit les coeurs sincères ? Eh bien, le Seigneur dit : « Écoutez ce que l’Esprit dit ». Et de tels coeurs verront bientôt que l’Esprit censure et repousse ce mal comme profane, comme contraire à la vérité, et ne convenant pas à la nature de Celui qui se nomme le Saint et le Véritable. Ceux qui regardent aux hommes iront de travers ; ceux-là seuls peuvent avoir la pensée du Seigneur, qui s’attendent à lui et honorent le Saint-Esprit.
De plus :
l’Esprit est la vérité,et il conduit dans
toute la vérité.
Puissions-nous tous regarder à Celui qui peut nous garder de chute, et lui demander : « Soutiens-moi, et je serai en sûreté ».