Pierre ROSSEL
1980-1988
La repentance est une oeuvre de Dieu dans l’âme. C’est, selon le
sens du terme grec metanoia,
un
changement de pensée à l’égard de soi-même comme à l’égard de Dieu. L’homme
apprend d’une part qu’il est un pécheur, qu’il n’est pas meilleur qu’un autre,
selon que le Seigneur Jésus l’a enseigné quand il dit à ses auditeurs que,
s’ils ne se repentaient pas, ils périraient tous, comme les Galiléens mis à
mort par Pilate ou comme ceux sur qui la tour de Siloé tomba : « Si vous ne
vous repentez
… vous périrez tous
pareillement » (Luc 13:3, 5). Il apprend d’autre part que Dieu ne veut pas la
mort du pécheur, mais sa conversion et sa vie : Il y a de la joie au ciel
pour un seul pécheur qui se repent
(Luc
15:7, 10). C’est ce qu’allait être l’un des grands objets de la prédication des
apôtres, selon qu’il est écrit : « Il fallait que le Christ souffrit… et
que la repentance
et la rémission des
péchés fussent prêchées en son nom à toutes
les nations » (Luc 24:46, 47).
La repentance n’est pas la conversion. Elle est le retour
complet et décidé du coeur à Dieu (J.N.D. — M.E. 1866/30). L’apôtre Pierre
adresse cet appel : « Repentez-vous
donc
et vous convertissez, pour que vos péchés soient effacés » (Actes 3:19).
En fait trois questions se posent :
1. Qui doit se repentir ? — Tout homme, car Dieu ordonne
aux hommes qu’en tous
lieux ils se repentent
(Actes 17:30).
2. Qui amène l’homme à se repentir ? — Dieu lui-même, car
« méprises-tu les richesses de sa bonté… ne connaissant pas que la bonté de
Dieu te pousse à la repentance ? »
(Rom.
2:4).
3. Quel est le fruit qui convient à la repentance ? — Jean
le Baptiseur était venu, prêchant dans le désert de la Judée : « Repentez-vous,
car le royaume des cieux
s’est approché… Produisez donc du fruit qui convienne à la repentance »
(Matt. 3:2, 8). Produire un tel fruit, c’est
reconnaître avec droiture son état de péché, le confesser et avoir désormais
une attitude répondant aux paroles exprimées (S.P.).
Après Jean le Baptiseur, après le Seigneur Jésus lui-même, les
apôtres n’ont cessé de prêcher la repentance. L’apôtre Pierre a adressé cet
appel en plusieurs de ses discours. Dans le cinquième, par exemple, il déclare
que Dieu a exalté par sa droite Jésus « prince et sauveur, afin de donner la repentance
à Israël et la rémission
des péchés » (Actes 5:31). Puis, quand Corneille eut reçu la vérité chrétienne,
les apôtres et les frères qui étaient en Judée ont glorifié Dieu disant :
« Dieu a donc… donné aux nations la repentance
pour la vie ! »
(Actes 11:18). Enfin, au terme de sa deuxième épître (3:9), l’apôtre Pierre dit
encore : « Il est patient… ne voulant pas qu’aucun périsse, mais que tous
viennent à la repentance
».
L’apôtre Paul de même a parlé avec insistance de la nécessité de
la repentance. C’est ce qu’il rappelle aux anciens de l’assemblée à Éphèse,
lorsqu’il prend congé d’eux. Il leur dit qu’il a rendu témoignage à l’évangile
de la grâce de Dieu, qu’il a prêché le royaume de Dieu, qu’il leur a annoncé
tout le conseil de Dieu, mais que tout d’abord il a insisté « sur la
repentance
envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus Christ » (Actes
20:21). Plus tard, en présence du roi Agrippa, il déclare que l’objet de sa
prédication a toujours été : « se repentir
et… se tourner vers
Dieu, en faisant des oeuvres convenables à la repentance
» (Actes 26:20).
Le jour vient où plus aucun homme ne se repentira. Il est écrit
que, lorsque les anges verseront sur la terre les sept coupes du courroux de
Dieu, les hommes blasphémeront le nom de Dieu et ne se repentiront
pas
pour lui donner gloire. Et encore : ils blasphémeront le Dieu du ciel et
ne se repentiront
pas de leurs oeuvres (Apoc. 16:9, 11). Ils seront
définitivement endurcis.
Ces quelques passages de l’Écriture suffisent à montrer
l’importance de la repentance. Elle est une vérité de base de l’Évangile car,
sans elle, il n’y a pas d’accès possible aux bénédictions de la grâce. Bien au
contraire : « selon ta dureté et selon ton coeur sans repentance
, tu
amasses pour toi-même la colère dans le jour de la colère et de la révélation
du juste jugement de Dieu » (Rom. 2:5).