QUELQUES PENSÉES SUR ÉPHÉSIENS 5:22 à 33

AU SUJET DU MARIAGE

Paul Fuzier


ME 1979 p. 57

L’assemblée est présentée, dans l’épître aux Éphésiens, d’abord comme étant le corps de Christ : « l’assemblée, qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous » (1:23) — ensuite, comme « la maison de Dieu » (2:19), dans un jour à venir « temple saint dans le Seigneur » et dès maintenant « habitation de Dieu par l’Esprit » (ib. 21, 22). Au chapitre 3, c’est le « mystère caché dès les siècles en Dieu » (v. 9), non pas caché maintenant, mais caché dans les âges passés (note). Au chapitre 4, nous avons l’exercice des dons dans l’assemblée, grâce auxquels le corps prend son accroissement par « l’opération de chaque partie dans sa mesure » (v. 16). Enfin, au chapitre 5, l’assemblée est vue comme étant l’épouse de Christ (v. 22 à 33), ce qui conduit l’apôtre à donner des enseignements très importants concernant le mariage, qui est une figure de l’union de Christ et de l’assemblée.


« Le chemin de l’homme vers la jeune fille » (Prov. 30:19), est quelque chose que nous ne pouvons « connaître » (ib. 18). Dieu fait naître dans le coeur de l’homme des sentiments d’amour à l’égard de celle qu’il veut lui donner comme épouse et dans le coeur de laquelle il produit les mêmes sentiments d’amour. Dans cette condition nouvelle où la grâce de Dieu veut les placer, c’est donc un amour réciproque qui est dans les coeurs et qui peut être manifesté — qui doit l’être -tout au long du chemin qui s’ouvre devant les époux. Cependant, comme cela a été remarqué, le passage d’Éphésiens 5 que nous considérons contient une exhortation à ce sujet adressée seulement au mari (v. 25 à 30 et v. 33) ; il semble donc qu’elle est moins nécessaire pour la femme, à laquelle, par contre, « soumission » et « crainte » sont demandées (v. 22 à 24 et v. 33).


Dans cette condition nouvelle, mari et femme ont de précieux privilèges, mais aussi de grandes responsabilités. Pouvoir goûter — dans une mesure plus ou moins grande, suivant l’état des coeurs et le degré de spiritualité — quelque chose de ce qu’est l’union de Christ et de l’assemblée, l’amour de Christ pour son assemblée, quel immense privilège, dans la jouissance duquel les époux chrétiens sont appelés à entrer toujours davantage ! Mais aussi, chacun d’eux doit penser à ce que Dieu lui demande, afin de le réaliser. Le mari est exhorté à aimer sa femme, et combien grande est la mesure de cet amour : « comme aussi le Christ a aimé l’assemblée ». Christ a aimé l’assemblée d’un amour infini ! Cela ne parle-t-il pas au coeur du mari ? Christ a manifesté cet amour dans le don de lui-même et son amour pour son assemblée n’a pas changé et ne peut pas changer : il en prend soin tout le long du chemin. Il veille d’abord à ce qu’elle soit toujours dans l’heureux état qui lui permettra de goûter son amour et d’en jouir : il « la sanctifie, en la purifiant par le lavage d’eau par la parole » et il poursuit ce travail en elle jusqu’au moment où il se la présentera à lui-même « glorieuse, n’ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable… sainte et irréprochable » (v. 26, 27). Quel exemple, quel « modèle inimitable » pour le mari chrétien ! Combien cela doit toucher son coeur et le conduire à entourer sa femme de tous les tendres soins d’un amour vigilant ! Il lui appartient de la nourrir et de la chérir, « comme aussi le Christ l’assemblée » (v. 29) (*). La manifestation d’un tel amour est souvent difficile, en raison même de ce que nous sommes, de la présence en nous de la vieille nature ; elle nécessite toujours la recherche de la communion avec le Seigneur, de la jouissance de son amour à Lui, la recherche du secours et des directions dont le mari a besoin à chaque pas du chemin.


(*) Et l’apôtre Pierre exhorte les maris à « porter honneur » à leurs femmes « comme étant aussi ensemble héritiers de la grâce de la vie » (Rédaction du Messager Évangélique).


C’est la soumission et la crainte qui sont demandées à l’épouse, et cela est aussi bien difficile à réaliser, plus que jamais sans doute en un temps où, dans ce monde, la femme est poussée à revendiquer la place et les prérogatives que Dieu a assignées à l’homme, au sein d’un couple qui est « un ». La mesure de la soumission de la femme chrétienne à son mari est indiquée au verset 22 : « Femmes, soyez soumises à vos propres maris comme au Seigneur ». « Mais comme l’assemblée est soumise au Christ, ainsi que les femmes le soient aussi à leurs maris en toutes choses », ajoute l’apôtre au verset 24. Et le verset intermédiaire (v. 23) nous donne la raison de cette soumission : « parce que le mari est le chef (la tête) de la femme, comme aussi le Christ est le chef (id). de l’assemblée ». La position du mari à l’égard de sa femme est donc une figure de celle de Christ à l’égard de l’assemblée.


Il ne conviendrait certainement pas que la première place soit donnée à l’assemblée : n’appartient-elle pas à Christ ? « Il est le chef du corps, de l’assemblée, lui qui est le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin qu’en toutes choses il tienne, lui, la première place » (Col. 1:18). — En particulier, dans l’annonce et la célébration d’un mariage, qui est, répétons-le, une figure de l’union de Christ et de l’assemblée, quelqu’un qui a compris cela peut-il se conformer aux usages généralement admis dans le monde en donnant la première place à l’épouse ? Faut-il agir comme le monde ou s’en tenir, là comme en toutes circonstances, aux enseignements de la Parole ? Nous n’avons pas besoin d’insister sur ce point, la chose est suffisamment claire.

Que Dieu veuille accorder aux frères et sœurs qu’il unit dans les liens du mariage de saisir à la fois la grandeur des privilèges qu’il veut leur dispenser et, ce qu’il leur demande — cela, pour qu’ils puissent en tout premier lieu honorer le Seigneur, jouir dans une abondante mesure des privilèges et, d’autre part, répondre pleinement à ce que Dieu attend d’eux dans la vie de leur foyer, pour les bénir richement !