Philippe Laügt
Table des matières :
5.2 - Des conducteurs préparés par Dieu
5.4 - Tableau de la misère du peuple
5.5 - Avoir le désir du bien du peuple de Dieu
5.6 - Ceux qui tirent les bénéfices sans avoir pris de peine
5.7 - Emmener captive la captivité
5.8 - Ceux qui sont à l’honneur
5.9.1 - Inactifs avec un peu d’exercice spirituel
5.9.2 - Inactifs et sans exercice spirituel
5.10 - Encore d’autre à l’honneur
5.14 - Le résultat, maintenant, et plus tard
Délivrés de l’Égypte « à main forte et à bras étendu », Israël voit les Égyptiens morts sur le rivage de la mer Rouge. Le peuple comprend que l’Éternel vient de déployer sa grande puissance en sa faveur. Un chant de triomphe éclate, il monte vers l’Éternel, Moïse et tous les fils d’Israël s’y associent (Ex. 15:1). Ce cantique exalte tout ce que Dieu a fait et tout ce qu’Il se propose de faire encore dans Sa bonté (Ex. 15:13). Son peuple sera guidé par Sa force « jusqu’à la demeure de sa sainteté » (Éph. 2:6).
Mais à peine a-t-on cessé d’entendre les dernières notes, que le peuple murmure
déjà
contre Moïse en disant : « Que boirons-nous ? » (Ex. 15:24).
Il n’y aura plus, et pour longtemps, de cantique. La louange est incompatible
avec un coeur rempli de convoitises et d’idoles diverses. La rébellion
succède aux murmures, et Dieu doit intervenir en discipline (1 Cor. 10:6-10).
Plus tard, l’Éternel dira même à son peuple : « Ôte de devant moi le bruit
de tes cantiques
» (Amos 5:23) et « Je ne puis supporter l’iniquité
et
la fête solennelle
» (És. 1:13).
C’est à Beër — mot qui signifie puits — que l’Écriture situe un nouveau cantique.
Le peuple vient de parcourir une de ses dernières étapes dans le désert. Il a
traversé l’Arnon et se dirige vers le « soleil levant », vers le Jourdain. Les
coeurs sont tournés vers le pays de la promesse, tout proche maintenant !
Dieu prend l’initiative et commande à Josué : « Assemble le peuple et Je
leur donnerai
de l’eau » (Nomb. 21:16). C’est encore un don
de
Dieu avant d’entrer en Canaan, en présence des ennemis (Ps. 23:5) ; un
rafraîchissement collectif, qui se goûte dans la communion autour du Seigneur.
Auprès de ce puits « creusé par les hommes nobles du peuple, avec le
législateur », Israël chante à nouveau
, mais son cantique n’a pas, semble
t-il, l’ampleur
du précédent. La fatigue
les a atteints en
chemin, et la louange n’a plus la même fraîcheur
(Nomb. 20:14 ;
Cant. 7:9). À l’aube du millénium, ils réaliseront pleinement que Jah, Jéhovah,
est leur force et leur cantique et qu’Il a été leur salut. Alors Ils puiseront
de l’eau avec joie
aux fontaines du salut (És. 12:2-3).
Le peuple traverse ensuite le Jourdain et entre dans le pays. Dieu a
promis : « Tout lieu que foulera la plante de votre pied, je vous l’ai donné
»
(Jos. 1:3). Mais le zèle
fait défaut et leur conducteur, Josué, devra
dire : « Jusques à quand vous porterez-vous lâchement
à aller
prendre possession du pays que l’Éternel, le Dieu de vos pères, vous a
donné ? » (Jos. 18:3). Si le coeur est attiédi, comment répondra-t-il à
l’exhortation : « Célébrez
l’Éternel, invoquez son nom : faites
connaître parmi les peuples ses actes ! Chantez-lui, Chantez-Lui
des cantiques ! Méditez
toutes ses oeuvres merveilleuses » (Ps.
105:1-2).
Après la mort de Josué, l’état moral s’aggrave. Pourtant Juda semble
d’abord disposé à faire preuve de dépendance
. Mais est-il juste de
solliciter l’aide
de Siméon ? Il n’est pas toujours
selon
Dieu de se faire aider par son frère, c’est parfois un signe de faiblesse, de foi
chancelante
.
Un fait met en évidence le déclin
: Israël ne se sépare pas
complètement du monde. D’abord, Juda ne dépossède pas
les Philistins de
la vallée
. Il se contente de la montagne, « parce qu’ils avaient des
chars de fer » ! (Jug. 1:19). Notre manque de confiance en Dieu se traduit
toujours par une victoire incomplète.
Par la suite, au lieu d’être dépossédé du pays, l’ennemi en vient de plus
en plus à dicter sa loi
; à Benjamin d’abord, et puis à d’autres
tribus : Manassé‚ Éphraïm, Zabulon, Aser, Nephtali, et Dan (Jug. 1: 21, 27
à 35).
Alors l’Ange de l’Éternel quitte
Guilgal, où le peuple aurait dû,
dans l’obéissance, revenir de façon habituelle, se juger devant Dieu et
chercher Sa volonté
. Il monte à Bokim, « le lieu des pleurs » (Jug. 2:1-5
). De fait le peuple va pleurer
à Bokim et même offre des sacrifices
.
Mais il n’y a aucun changement dans
sa conduite
: celui qui
confesse ses transgressions et les abandonne
obtient miséricorde (Prov.
28:13).
Ne faut-il pas reconnaître, que faute d’exercices réels, nous avons laissé
l’Ennemi nous dérober
au moins en partie
la jouissance de
l’héritage que Dieu nous a réservé ? (Jude 2-3). Pour prendre vraiment
possession de cet héritage, il faut que la vertu — ou l’énergie spirituelle
—
soit jointe à la foi (2 Pier. 1:5 ; Jos. 1:9 ; Ps. 16:5-6). Il
faut d’abord revêtir et garder l’armure complète de Dieu. Alors on pourra
résister à la puissance spirituelle de méchanceté, qui se trouve encore dans
les lieux célestes (Éph. 6:10-18).
Ici la désobéissance obstinée du peuple à la volonté de Dieu aboutit à une
situation consternante. Malgré des avertissements précis
de l’Éternel,
les fils d’Israël traitent alliance
avec les habitants de Canaan et ne
détruisent pas
leurs autels. Au contraire, Ils donnent
leurs fils à
leurs filles et servent
les Baals (Jug. 2:2 ; 3:5-7 ; Deut.
32 :16) !
Dans son cantique
, Debora déclare très justement : « On choisissait
de nouveaux dieux, alors la guerre
était aux portes » (Jug. 5:8). La
colère de l’Éternel s’embrase vis à vis de son peuple et il les vend
à
leurs ennemis. Privé de Son secours, Israël est incapable de leur résister
(Jug. 2:14). Mais avant
de se repentir
vraiment et de retourner
à l’Éternel, ils restent souvent longtemps opprimés (Jér. 4:1). Dieu est en
peine
de la misère d’Israël ; ce n’est pas volontiers
qu’Il
afflige et contriste les fils des hommes (Lam. 3:34).
Enfin ils crient à Lui, et dans Ses compassions, il leur envoie un « sauveur »
.
Ce sont des hommes « enveloppés d’infirmité », mais Dieu est glorifié
quand il se sert des choses viles du monde, de celles qui sont méprisées et de celles
qui ne sont pas
(Jug. 10:16 ; 1 Cor. 1:27-29).
Au chapitre 4 du livre des Juges, les enfants d’Israël font à nouveau ce
qui est mauvais
aux yeux de l’Éternel. La chair ne peut être améliorée,
elle est incurable. L’Éternel vend son peuple dans la main de Jabin, dont le
nom signifie « connaissance » (Jug. 4:2). C’est un roi de Canaan
, il règne
à Hatsor, dans le pays ! Il évoque cette sagesse humaine, opposée à
Dieu : une sagesse terrestre, animale, diabolique, en contraste complet
avec la sagesse d’en Haut (Jacq. 3:15-17). Le chef de l’armée de Jabin, Sisera
( = celui qui lie de chaînes) est une figure de Satan. Ils vont opprimer
Israël, avec leurs neuf cents chars de fer, pendant vingt ans
.
Mais en fait c’est un ennemi qui renaît de ses cendres
. Son ancêtre,
appelé aussi Jabin, vivait du temps de Josué. Au moment de la conquête du pays,
il occupait la même région. Sa capitale portait le même nom et il avait aussi
des chars de fer. Mais en ce temps-là, Israël, en s’appuyant sur l’Éternel,
avait entièrement détruit et brûlé Hatsor au feu, avec tous ses habitants, « selon
tout ce que l’Éternel avait commandé à Moïse » (Jos. 11:1-15). Le peuple de Dieu
doit éviter
toute relation avec le monde,
même dans ce qu’il a
d’attrayant pour notre esprit, qui doit être lui aussi sanctifié (1 Thess.
5:23). « Que personne ne fasse de nous sa proie par la philosophie et par de
vaines déceptions, selon l’enseignement des hommes » (Col. 2:8). Le domaine de
Jabin devait être rayé
de la carte de Canaan ! Ne lui laissons pas
de place dans nos pensées.
On peut, hélas, retrouver des dérives comparables dans l’histoire de
l’Église. Au début, elle est entièrement séparée
du monde. Mais peu à
peu, le monde s’infiltre,
ses principes
envahissent les coeurs
des enfants de Dieu, retirés, et même arrachés au présent siècle (1 Jean
2:16 ; Gal. 1:4).
Déjà à Corinthe, des enfants de Dieu osent entrer en procès devant les
incrédules
(1 Cor. 6:1-4). Le Seigneur dit à Pergame : « Je sais où tu
habites
, là où est le trône de Satan » (Apoc. 2:13). Même lors du grand
réveil de la Réforme, des croyants n’hésitent pas à chercher du secours en
s’appuyant sur les autorités de ce monde. Aujourd’hui, quand des chrétiens sont
persécutés, plusieurs ne cherchent-ils pas parfois à être protégés par ceux qui
gouvernent ? D’autres, il est vrai, montrent une foi vivante et se réjouissent
de souffrir pour le nom de Christ !
L’Église se distingue souvent à peine du monde, tant elle en épouse les
caractères. Dans de telles conditions, il n’y a plus de force spirituelle
.
Nous sommes inconsciemment peut-être, réduits en esclavage
par le Prince
de ce monde, comme c’est le cas ici avec Jabin, vis à vis d’Israël.
« On ne voyait ni bouclier ni pique chez quarante milliers en Israël » (Jug.
5:8 ; 1 Sam. 13:19-22). Il n’y avait donc plus d’arme défensive, encore
moins offensive. Où sont nos
armes, celles que Dieu nous a
données ? (2 Cor. 10:4). Quel usage faisons-nous de l’Épée de l’Esprit
?
(Éph. 6:17). Savons-nous encore manier
la Parole pour résister
aux fausses doctrines qui pullulent au milieu de la chrétienté ?
Les fils d’Israël sont, à vue humaine, absolument à la merci
de
leurs ennemis. Leur unique recours dans la détresse, et le nôtre aussi, c’est
de s’humilier, de confesser
leurs fautes et de crier
à
l’Éternel ! (Ps. 60:5,11). Y sommes-nous personnellement disposés ?
La bénédiction est en réserve pour ceux qui « déchirent leur coeur » et non leurs
vêtements (Joël 2:13).
Debora, personne active (son nom signifie abeille), et prophétesse
,
juge Israël en ce temps-là. Affligée par toute cette ruine, elle se lève
(Jug.
5:7). Barak se trouve à Kedesh (= le sanctuaire), une des villes de refuge.
Elle l’appelle et lui commande, de la part de l’Éternel
, de se rendre
avec dix mille hommes de Nephtali, sur le mont Thabor (Jug. 4:6). Dieu fait
savoir à Barak : « J’attirerai
vers toi, vers le torrent du Kison,
Sisera, chef de l’armée de Jabin, et ses chars, et sa multitude, et je le
livrerai
en ta main » (Jug. 4:7).
Barak est mentionné au milieu de la « grande nuée des témoins de la foi »
(Héb. 11:32 ; 12:1). La Parole déclare à leur sujet que de faibles
qu’ils étaient, ils furent rendus vigoureux
, devinrent forts dans la
bataille, firent ployer les armées des étrangers (Héb. 11:34). Nous aimons à
lire et à méditer cette liste des témoins de la foi. Dieu y met en évidence des
manifestations de la foi que nous aurions été incapables de discerner.
Dans ce récit des Juges, Barak paraît plutôt pusillanime. Il déclare à
Debora : « Si tu vas avec moi, j’irai ». Il a besoin d’un appui humain
visible
et ce sera une femme
. Debora accepte : « j’irai bien
avec toi », mais elle l’avertit que ce ne sera pas à son honneur, car
l’Éternel vendra Sisera en la main d’une autre femme, ce sera Jaël ! (Jug.
4:8-9). Elle
comprend que c’est une honte
pour les conducteurs
d’Israël que Dieu confie à une femme
une place d’activité publique.
L’apôtre écrit : « Je veux que les hommes
prient en tout lieu » (1 Tim. 2:8). Il s’agit vraiment ici de l’homme en contraste
avec la femme. Or, de nos jours, il y a des femmes qui, en désobéissance à la
Parole (1 Tim. 2:11-12), prennent la place que Dieu a donnée aux hommes.
Avons-nous réalisé que si un homme garde constamment le silence
, que ce
soit à la réunion de prières ou d’adoration, il prend par cette attitude la
place de la femme ? Certains s’habituent parfaitement à garder le silence,
année après année.
Barak rassemble ses troupes. Debora monte avec lui et l’encourage : « Lève-toi
,
car c’est ici le jour où l’Éternel livrera Sisera en ta main. L’Éternel
n’est-il pas sorti
devant toi ?
» (Jug. 4:14). De fait, Dieu
met en déroute Sisera et tous ses chars. Toute son armée périt et Sisera
s’enfuit à pied. C’est à Jaël, femme de Héber, le Kénien, que revient
l’honneur, malgré sa faiblesse naturelle, de mettre à mort cet adversaire. Elle
agit sans sortir de la tente
, c’est à dire de sa
place (Jug.
4:21 ; Gen. 18:3).
C’est une complète victoire, et Debora, cette mère en Israël
,
instruite dans la Parole de Dieu, chante, avec Barak, un hymne à l’Éternel, le
Dieu d’Israël (Jacq. 5:13). C’est le seul que l’on trouve dans ce livre des
Juges, et un des rares cantiques de l’Ancien Testament.
Ils ne sont que deux témoins
pour chanter (Deut. 19:15), dans un
temps de ruine. Unis par le même amour pour Dieu et pour son peuple, ils ont un
même sentiment et pensent à une seule et même chose (Phil. 2:2). Ils sont
conscients de leur misère
et de l’unité disparue
dans la famille
de Dieu. Le cantique a pour but essentiel de célébrer la puissance et la bonté
de Dieu, mais il met aussi en évidence ce qui, au milieu de son peuple, est à
Sa gloire ou ce qui Le déshonore.
La louange retrouvée est toujours le signe d’un réveil
. Les fidèles
se souviennent des bénédictions premières, quand les montagnes se fondaient
devant l’Éternel, ce Sinaï, le Dieu d’Israël. Ils s’appuient entièrement sur
l’Éternel. Devant Lui, une grande
montagne devient une plaine (Jug.
5:4-5 ; Deut. 33:2 ; Zach. 4:7). Réalisons aussi que
dans notre infirmité,
Sa grâce nous éclaire.
Notre impuissance même
est notre sûreté :
Qui ne veut rien sans Lui,
peut tout
en Sa bonté !
Ne pensons pas, comme des croyants infidèles le font, qu’il faut s’adapter
aux jours où nous vivons ! Il n’y a pas de variation
ni d’ombre de
changement dans le Père des lumières auquel nous avons affaire (Jacq. 1:17).
Dieu prépare souvent en secret
ceux qu’il choisit pour conduire son
peuple (Moïse, David, Amos, Paul). Les chefs semblaient faire cruellement
défaut avant
cette grande bataille. Maintenant, le cantique de Debora
les cite en premier lieu. L’accent est mis sur le rôle qu’ils ont joué au
milieu du peuple de Dieu. Faute d’une sage direction, chacun est en danger de
suivre son propre chemin et de s’égarer (Jug. 21:25).
Là où ceux qui sont à la tête, sont conduits par Dieu et se tiennent aux
avant-postes, le peuple est encouragé, et se porte en avant de bonne volonté.
Il est spontanément prêt à tout sacrifier, même sa vie (Jug. 5:2 ; 1 Jean
3:16). C’est un motif pour faire monter la louange vers Dieu, qui dispose les
coeurs : « Bénissez l’Éternel ! ». Il opère en nous le vouloir
et le faire
, selon son bon plaisir (Phil. 2:13). .
Au commencement de l’histoire de l’Église sur la terre, il y avait de vrais
conducteurs
au milieu du peuple de Dieu. En particulier, le Seigneur
avait choisi douze apôtres, pour annoncer la Parole, mais aussi pour prendre
soin de ses disciples. Ces derniers, avec les douze, « persévéraient dans la
doctrine et la communion des apôtres, dans la fraction du pain et les prières »
(Act. 2:46). L’apôtre Paul pouvait dire : « Soyez mes imitateurs, comme moi
aussi je le suis de Jésus-Christ » (1 Cor. 11:11). Un vrai conducteur met en
pratique
ce qu’il enseigne (Héb. 13:7 et 17 ; 2 Tim. 3:10).
Mais à travers les siècles des « conducteurs » ont parfois contribués à égarer
le peuple de Dieu (És. 9:16), en frelatant
les Écritures, en l’annulant
même par leur tradition
(2 Cor. 2:17 ; Marc 7:13). Moins soigneux
que les Béréens, attentifs à examiner les Écritures
chaque jour, pour
voir si les choses que Paul disait étaient ainsi (Act. 17:11), de nombreux
croyants se sont laissés séduire
: « Mon peuple l’aime ainsi » (Jér.
5:30-31 ; 23:16). La Parole de Dieu doit toujours être notre seule
pierre de touche.
Debora a saisi l’importance de son cantique, il a même une portée
prophétique. Elle invite les rois et les princes à écouter
, et il est
utile que nous soyons attentifs aussi. Sous la conduite de l’Esprit de Dieu,
elle évoque de grands évènements
, encore à venir. La victoire « près des
eaux de Meguiddo » (Jug. 5:19) préfigure un triomphe complet sur les forces du
mal.
La prophétesse trace un triste tableau de l’état du peuple. Elle cite Shamgar, qu’elle associe ici à Jaël. C’étaient de faibles instruments, mais ils ont accompli, l’un au Nord, l’autre au Sud du pays, des actes de valeur en faveur d’Israël (Jug. 3:31). Aujourd’hui encore, dans un temps de faiblesse et de ruine comparable, une conduite fidèle honore Dieu. Ne méprisons pas le temps des petites choses (Zach. 4:10).
Les grands chemins sont délaissés, pour cause d’insécurité, au profit des
chemins détournés
(És. 33:8). Dieu précise pourtant dans sa Parole le
chemin
où l’on doit
marcher (És. 30:21) mais l’on préfère souvent
suivre le penchant obstiné de son coeur. Amorcé par sa propre convoitise, on
sert des idoles variées. Or tout ce qui porte atteinte aux droits de Dieu dans
mon coeur est une idole
(Ps. 32:8 ; Jér. 9:14 ; 1 Jean 5:21).
Les villes, où l’on aurait du habiter
en sécurité
, sont
abandonnées. Ne faut-il pas reconnaître que nous avons perdu les privilèges que
nous trouvions dans les rassemblements, sous l’effet combiné de la mondanité
et de la crainte
des ennemis ? Serons-nous appelés à juste titre
des réparateurs de brèches et des restaurateurs des sentiers
fréquentés (És. 58:12) ?
Debora, est grandement attristée devant toute cette misère. Le sommes-nous
devant l’état de l’Église ? Elle est d’autant plus reconnaissante devant
l’intervention puissante de Dieu, de qui descend tout don parfait. Elle
s’écrie : « Mon coeur est aux gouverneurs d’Israël qui ont été portés de
bonne volonté
parmi le peuple. Bénissez l’Éternel ! » (Jug. 5:9). « Qui
sera de franche volonté
pour offrir à l’Éternel ? » demande David (1
Chr. 29:5) Et l’Écriture garde le souvenir de ceux qui ont montré de telles
dispositions : « Tous ceux que leur coeur porta
à s’approcher de
l’oeuvre, pour la faire » (Ex. 36:2). Elle nous exhorte : « Que chacun fasse
selon qu’il se l’est proposé dans son coeur
, non à regret ou par
contrainte, car Dieu aime celui qui donne joyeusement
(2 Cor. 9:7).
Apprenons à voir le bien
produit sous l’action du saint Esprit et à
rendre grâce au Seigneur
. Dieu appelle encore aujourd’hui des hommes
fidèles dans les assemblées à prendre leur part de souffrances
, comme de
bons soldats de Jésus-Christ (2 Tim. 2:3).
Puis la prophétesse s’adresse à ceux, hélas nombreux, qui sont disposés à jouir
de la sécurité retrouvée sans pour autant s’être joints au combat
. On
les trouve dans toutes les « classes » de la société : il y a des fils
du roi
, mais d’autres ont une condition très modeste. Ceux qui « montent sur
des ânesses blanches », ceux qui « sont assis sur des tapis » ou qui marchent
simplement le long des routes, tous apprécient cette sécurité retrouvée. Debora
les appelle à méditer
, à rendre grâce à l’Éternel.
D’autres qui partagent le butin là « où l’on puise l’eau », racontent ce
que Dieu a fait
, ses justes actes (Jug. 5:11 ; Nomb. 23:23).
Debora invite Barak, le fils d’Abinoam, qui a conduit l’armée victorieuse
de l’Éternel, à emmener « captifs ses captifs », c’est à dire à mener en triomphe
la longue procession des prisonniers de guerre. Barak est ici un type de Celui
qui a remporté une victoire complète et définitive
sur toutes
les
puissances de méchanceté : « Par la mort Il a rendu impuissant celui qui
avait le pouvoir de la mort, c’est à dire le diable » (Héb. 2:14).
Plus tard, David exalte ces gloires du Christ ressuscité et décrit les bénédictions millénaires qui en résultent pour son peuple terrestre : « Tu es monté en haut, tu as emmené captive la captivité ; tu as reçu des dons dans l’homme, afin que Jah, Dieu ait une demeure » (Ps. 68:18).
L’apôtre Paul à son tour, conduit par le saint Esprit, applique
cette prophétie à l’Église. Elle reçoit des dons spirituels de la part de la
tête du Corps, Christ, déjà entré dans la gloire (Éph. 4:8 ; Col. 2:15).
Debora distingue maintenant les tribus qui ont pris part
au combat. Éphraïm,
sa
tribu, est citée la première au tableau d’honneur, en particulier
ceux dont la racine est en Amalek (Jug. 5:14). Ils ressemblent à ceux de
Pergame, auxquels le Seigneur déclare : « Je sais où tu
habites, là
où est le trône de Satan, et tu n’as pas renié ma foi, même dans les jours dans
lesquels Antipas était mon fidèle témoin, qui a été mis à mort parmi vous, là
où Satan habite » (Apoc. 2:13). La présence d’Amalek au milieu des hommes
d’Éphraïm garde la trace de leurs défaillances. Mais en dépit des manquements,
il y avait au milieu d’eux ceux qui, au moment de l’épreuve
, ont été
fidèles à l’Éternel.
Après Éphraïm, Benjamin
est mentionné. Rien de remarquable n’est
relevé à son sujet, mais cette tribu est là
au moment du combat. Comme
Philadelphie, il a sans doute « peu de force » mais il est fidèle. Cette tribu a
répondu avec simplicité à l’appel de l’Éternel, comme Philadelphie, à laquelle
le Seigneur dit : « tu as gardé ma Parole et tu n’as pas renié mon nom »
(Apoc. 3:8).
De Makir, un des fils de Manassé
, les gouverneurs sont descendus.
Ils étaient prêts à se soumettre à la loi divine, en temps de guerre comme en
temps de paix. Ceux qui cherchent vraiment à faire la volonté de Dieu au milieu
de son peuple, doivent être prêts « à combattre pour la foi qui a été une fois
enseignée aux saints » (Jude 3).
De Zabulon
aussi sont venus « ceux qui tiennent le bâton du
commandant » ou peut-être du scribe. Ils ont une attitude bien différente de
celle des scribes qui ont combattu le Seigneur, quand il était sur la terre. À
Meguiddo, ils s’opposent vaillamment aux ennemis
du peuple de Dieu.
Quelle tristesse de voir d’autres scribes qui cherchaient à enlacer le
Serviteur divin dans Ses paroles, et se sont joints à ceux qui l’ont crucifié
(Mat. 27:41). Ceux qui sont instruits touchant la pensée et la volonté de Dieu
et l’enseignent doivent être disposés, comme ces scribes de Zabulon, à obéir au
commandement de Dieu, à l’heure du danger.
« Les princes d’Issacar
ont été avec
Debora, et Issacar, comme
Barak ; il a été envoyé sur ses pas
dans la vallée ». C’était une
grande bénédiction pour ces princes d’être en compagnie de Debora. En effet,
comme prophétesse, elle connaissait la pensée de Dieu et elle pouvait la
communiquer à Israël. Les princes étaient comme Barak, mais s’ils partageaient
les mêmes privilèges
, ils lui étaient toutefois soumis
. C’est sur
ses pas, sous son commandement, qu’ils sont envoyés dans la vallée de Meguiddo.
Il est précieux de savoir que la grâce de Dieu nous appelle à partager la
place qui appartient à Christ devant Dieu le Père : « Comme Il est, Lui,
nous sommes, nous aussi, dans le monde » (1 Jean 4:17). Mais, si notre part est
si privilégiée, il ne faut pas oublier qu’Il est notre
Seigneur. Notre
place, comme Marie de Béthanie, est à Ses pieds, pour L’adorer et Le laisser parler
à nos coeurs en toutes circonstances.
Toutes autres sont les constations avec Ruben
: « Aux divisions
de Ruben, grandes considérations de coeur » ! Ils se sont longuement
interrogés sur ce qu’il convenait de faire dans ce jour de crise, mais ils ont
finalement laissé échapper le privilège de se tenir du côté de Dieu
dans
ce conflit.
Il ne suffit pas d’avoir un coeur exercé, et de se lamenter (Jos. 7:10),
agir pour Dieu
doit en découler. Dans son cantique, Debora pose une
question solennelle à Ruben : « Pourquoi
es-tu resté entre les
barres des étables, à écouter le bêlement
des troupeaux ? (Jug.
5:16). Il y a un temps où il convient de se tenir au milieu des brebis. Ce
n’est pas pour écouter leurs bêlements mais pour les nourrir
et en prendre
soin
, comme le Seigneur le recommande à Pierre (Jean 21:15-17). Mais, à
l’heure du combat, l’on doit être disposé à prendre sa
part de
souffrances
comme un bon soldat de Jésus-Christ (2 Tim. 2:3). Sinon une
occasion est perdue
, au lieu d’être saisie
(Éph. 5:16).
Nous sommes nombreux à ressembler à Ruben ! Nous prenons de grandes
résolutions, nos coeurs paraissent exercés devant Dieu, mais finalement plus
d’une occasion est manquée de se montrer loyal envers Lui, au moment de l’épreuve
.
La région de Galaad, occupée par Ruben, Gad et la demi-tribu de Manassé, était
située au-delà
du Jourdain. Ses habitants ne ressemblaient pas à la
génération passée qui, tout en choisissant d’élire domicile de l’autre côté du
Jourdain, avait déclaré : « Nous nous équiperons promptement pour marcher
devant les fils d’Israël, jusqu’à ce que nous les ayons introduits en leur
lieu » (Nomb. 32:17). Ces derniers avaient activement participé aux combats pour
s’emparer de l’héritage, et Josué avait pu leur dire : « Vous n’avez pas abandonné
vos frères pendant ce long temps, jusqu’à ce jour » (Jos. 22:3).
Ici il ne semble pas qu’il y ait eu chez Gad
et cette demi-tribu de Manassé
les mêmes délibérations de coeur que chez Ruben. Il leur suffisait, au lieu de
prendre à coeur les intérêts
du Seigneur, de demeurer tranquilles au
milieu de leurs possessions, au-delà du Jourdain (Nomb. 32:4).
Mais ils n’avaient pas été les seuls à rester inactifs. Debora s’enquiert
aussi au sujet de Dan
: « Pourquoi
a-t-il séjourné sur les
navires ? » Lui non plus ne se sentait pas concerné
par les combats
de l’Éternel. Il était activement engagé
dans le commerce, il prospérait
dans les affaires de ce monde tandis que ses frères risquaient leur vie sur le
champ de bataille. Une telle attitude, très fréquente aussi aujourd’hui, est
extrêmement triste. Les paroles de Paul aux Philippiens sont toujours
d’actualité : « Tous cherchent leurs propres intérêts, non pas ceux de
Jésus-Christ » (Phil. 2:21).
Certains, comme Dan, cherchent à tout prix à prospérer
dans ce
monde. D’autres, comme Aser, ont surtout en vue leurs aises
et leur
sécurité : « Aser
est resté au bord de la mer, et il est demeuré
dans ses ports » (Jug. 5:17). L’homme se plaît dans une atmosphère agréable, en
bord de mer. Il se sent plus en sécurité dans un petit port. Mais le peuple de
Dieu ne doit pas chercher égoïstement
son bien-être (Rom. 15:1-3). Ce
n’est pas là chercher premièrement le royaume de Dieu et sa justice. À l’heure
du combat. Il faut être prêt à aider
et montrer, malgré le danger, notre
loyauté vis à vis du Seigneur. Dan peut se comparer à ceux qui mettent leur lumière
sous un boisseau, une mesure de capacité utilisée pour le grain, Aser à ceux
qui la cachent sous un lit de paresse
(Marc 4:21).
En contraste complet avec Dan et Aser, « Zabulon
est un peuple qui a
exposé son âme à la mort » (Jug. 5:18). Ces hommes étaient préparés à tous les
sacrifices, y compris celui de leur vie, pour que le peuple de Dieu échappe à
l’esclavage. Leur riche récompense c’est d’avoir l’approbation de Dieu dans
cette page inspirée.
Nephtali
, la tribu de Barak, partage avec eux ce sacrifice
d’eux-mêmes, ce privilège et cet honneur : « Nephtali aussi
sur les
hauteurs des champs » (Jug. 5:18). Ces deux tribus fidèles nous rappellent les
saints à Smyrne, auxquels le Seigneur dit : « Ne crains en aucune manière
les choses que tu vas souffrir. Sois fidèle jusqu’à la mort et je te donnerai
la couronne de vie » (Apoc. 2:10). D’autres, autour de nous, par amour pour
Christ, connaissent des épreuves comparables.
Zabulon sort de ce conflit avec un double honneur. Au verset 14, ses conducteurs reçoivent une mention honorable, et au verset 18, c’est toute la tribu qui est à l’honneur. L’apôtre Paul, écrivant aux saints à Philippes, s’adresse non seulement à tous les saints, mais aussi à ceux qui prenaient soin d’eux : « aux surveillants et aux serviteurs » et la salutation était pour eux tous : « Grâce et paix à vous, de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ (Phil. 1:1-2).
Les tribus de Juda et de Siméon, éloignées, il est vrai du champ de bataille, sont passées sous silence.
Les versets 19 à 22 décrivent cette grande bataille. Elle a eu lieu à
Meguiddo, et préfigure celle qui se déroulera quand les nations se réuniront à
Armagédon, et seront détruites. Cet événement précèdera de peu l’établissement
du royaume du Seigneur Jésus sur la terre. Ici, il est écrit : « Les rois
sont venus, ils ont combattu ; alors les rois de Canaan ont combattu à
Thaanac, près des eaux de Meguiddo » (Jug. 5:9 ; 2 Rois 29:29). Dans la
grande journée d’Armagédon, il y aura dans cette plaine des rois « de la terre
habitée tout entière », convaincus par des miracles (1 Rois 22:21-22 ; 2
Thess. 2:9), assemblés par les esprits des démons
pour le combat de ce
grand jour de Dieu, le Tout-puissant ! (Apoc. 16:14-16).
Jabin, le roi de Canaan, et Sisera, le chef de son armée, n’emporteront pas
de butin d’argent
. Au lieu de piller, ils seront pillés
comme
l’annonce prophétiquement Zacharie : « Et Juda aussi combattra à
Jérusalem ; et les richesses de toutes les nations d’alentour seront
rassemblées, or et argent et vêtements, en grande quantité » (Zach. 14:14). Si
Juda et Siméon ne sont pas mentionnés par Debora, ils ne seront pas absents de
ces combats des derniers jours et ils auront leur part des honneurs de la
victoire.
Barak et ceux qui sont venus l’aider n’auraient pas pu faire face aux
armées redoutables de Jabin, sans le secours
venu de l’Éternel. « On a
combattu des cieux ; du chemin qu’elles parcourent, les étoiles ont
combattu contre Sisera » (Jug. 5:20). Dieu est concerné par les combats de son
peuple. Il intervient au moment convenable avec Ses ressources pour donner la
victoire aux siens. Toute l’histoire de son peuple est là pour en rendre
témoignage. Chaque fois qu’il s’est tourné vers Dieu, il a reçu du secours.
Aujourd’hui encore il nous appartient d’en faire également l’expérience.
Il n’y avait pas que le bras invisible Dieu pour agir en faveur de Debora et de Barak, les éléments agissaient aussi en leur faveur : « le torrent de Kison les a emportés » (Jug. 5:21). Debora s’écrie : « Mon âme, tu as foulé aux pieds la force ! » Les hommes vaillants de l’ennemi cherchent en vain leur salut dans la fuite. Nous ne devrions pas craindre nos ennemis. Dieu donne ses ressources aux siens pour résister à leurs assauts. Appuyons-nous sur la promesse : « le Dieu de paix brisera bientôt Satan sous vos pieds » (Rom. 16:20).
Méroz occupait sans doute une position stratégique-clef, fort utile pour la
destruction de l’armée de Sisera. Mais ses habitants ont délibérément refusé
d’aider : « Ils ne sont pas venus au secours de l’Éternel, au secours de
l’Éternel, avec les hommes forts » (Jug. 5:23). Leur inaction les conduits, et
ceux qui, nombreux, agissent comme eux, à la malédiction
. Dieu n’a pas besoin
de Méroz, il n’a besoin de personne. Méroz est maudit pour n’avoir rien fai
t.
Il y a des heures et des situations où la neutralité
affichée prend un
caractère criminel (Matt. 12:30). Quel avertissement pour chacun d’entre
nous ! Gardons-nous de refuser
les occasions que le Seigneur donne,
dès la jeunesse, de Le servir (Jér. 30:21 ; 22:21).
Quand Paul envoie ses salutations aux saints à Corinthe, il ajoute :
« Si quelqu’un n’aime pas le Seigneur Jésus, qu’il soit anathème, Maranatha
(c’est à dire : le Seigneur vient) » ! (1 Cor. 16:22). On peut
cheminer apparemment avec les autres, mais le jour du combat
montre
qu’il n’y a pas de dévouement
pour Celui que l’on professait servir.
Jaël, la femme de Héber le Kénien, offre par sa conduite courageuse un
contraste complet avec Méroz. Sa façon d’agir, à l’heure où elle est personnellement
mise à l’épreuve,
lui vaut la bénédiction de la part de Dieu : « Bénie
soit, au-dessus des femmes, Jaël, femme de Héber, le Kénien. Qu’elle soit bénie
au-dessus des femmes qui se tiennent dans les tentes ! ». Il y avait paix
entre Jabin et ce Kénien, mais c’était une paix honteuse, semble t-il (Jug.
4:17).
Debora prend plaisir à détailler la façon d’agir de Jaël. Comme Méroz, elle
a eu une occasion unique
, et elle l’a littéralement saisie
des
deux mains : l’une pour tenir le pieu de la tente, l’autre pour se servir
du marteau. Ce n’est pas une attitude coutumière pour une femme mais dans la
circonstance un acte de foi
de sa part. Elle comprend qu’elle peut aider
à la délivrance du peuple de Dieu. Ce n’est pas du patriotisme, mais de la foi.
Les droits de Dieu doivent passer avant
les sentiments de la nature
ou les droits de l’homme. L’acte de Jaël évoque ce qui s’est passé à la Croix
où Jésus, la semence de la femme
, a brisé la tête du Serpent ancien, de
Satan (Gen. 3:15-16). La grâce de Dieu s’est manifestée là de façon magnifique,
d’autant plus que la femme était tombée la première sous les dards enflammés du
Méchant (1 Tim. 2:14 ; Rom. 5:20).
Au lieu de la victoire escomptée, accompagnée du butin habituel, les
ennemis du peuple de Dieu connaissent la défaite et la destruction. Le triomphe
et les réjouissances
sont pour le peuple de Dieu, l’angoisse et le deuil
pour ceux qui pensaient continuer à le tenir en esclavage et le piller (Jug.
5:28-29). Debora attribue tout
à l’Éternel. Les ennemis d’Israël sont à
ses yeux ceux de Dieu lui-même. Elle s’écrie : « Qu’ainsi périssent tes
ennemis, ô Éternel ! (Jug. 5:31).
Il en sera de même à la fin. Tous ceux qui monteront contre Israël, qu’ils viennent de l’Ouest, de l’Est ou du Nord, attireront sur eux-mêmes le jugement consumant de Dieu.
Quant au peuple de Dieu, la Loi sera écrite dans leurs coeurs. Ils seront vraiment « ceux qui t’aiment » et « comme le soleil quand il sort dans sa force » (Jug. 5:31). Ils tireront semblables à Celui qui sera comme « le soleil de justice », apportant la guérison dans ses ailes (Mal. 4:2).
Après cette victoire, le pays fut en repos 40 ans. Mais quand le Seigneur viendra donner la victoire à son peuple, le pays connaîtra la paix pendant toute la période milléniale. Ce sera le jour de Christ et la gloire du Seigneur couvrira la terre, comme les eaux couvrent la mer.
Le réveil spirituel
du peuple d’Israël tout entier est une des
pensées dominantes de ce cantique. L’appel : « réveille-toi » y est répété
quatre fois (Jug. 5:12). Dieu nous invite aussi à un pareil réveil, à la fin de
l’économie de la grâce, à la veille du retour de Jésus-Christ pour enlever son
Église, formée de tous les vrais croyants. Dans l’attente de Sa venue, chaque
enfant de Dieu est invité à offrir par Christ, sans cesse à Dieu, un sacrifice
de louanges, c’est à dire le fruit des lèvres qui confessent son nom » (Héb.
13:15). Bientôt, nous chanterons en perfection le Cantique nouveau
autour du trône et de l’Agneau : « Tu es digne de prendre le livre et d’en
ouvrir les sceaux ; car tu as été immolé et tu as acheté pour Dieu par ton
sang, de toute tribu, et langue, et peuple, et nation ». (Apoc. 5:9).