Étude biblique : 1 Corinthiens

Résumé-Notes d’études bibliques à Paris rédigé par Jean Muller.

Certaines parties de l’épître ne sont pas traitées (absence du rédacteur des notes)


Table des matières abrégée :

1 - 1 Corinthiens 1

2 - 1 Corinthiens 2

3 - 1 Corinthiens 3

4 - 1 Corinthiens 4

5 - 1 Corinthiens 6

6 - 1 Corinthiens 7

7 - 1 Corinthiens 10

8 - 1 Corinthiens 11

9 - 1 Corinthiens 12 et 13

10 - 1 Corinthiens 13

11 - 1 Corinthiens 14

12 - 1 Corinthiens 15


Table des matières détaillée :

1 - 1 Corinthiens 1

1.1 - 1 Cor. 1:3-6

1.2 - 1 Cor. 1:6-9

1.3 - 1 Cor. 1:8, 9

1.4 - 1 Cor. 1

2 - 1 Corinthiens 2

2.1 - 1 Cor. 2:1-5

2.2 - 1 Cor. 2:6, 7

2.3 - 1 Cor. 2:8-10

3 - 1 Corinthiens 3

4 - 1 Corinthiens 4

4.1 - 1 Cor. 4:1, 2

4.2 - 1 Cor. 4:2-4

4.3 - 1 Cor. 4:5-7

4.4 - 1 Cor. 4:8, 9

4.5 - 1 Cor. 4:10-13

5 - 1 Corinthiens 6

5.1 - 1 Cor. 6:1-4

5.2 - 1 Cor. 6:6-10

5.3 - 1 Cor. 6:11

5.4 - 1 Cor. 6:12, 13

5.5 - 1 Cor. 6:13-20

5.6 - 1 Cor. 6:19 à 7:2

6 - 1 Corinthiens 7

7 - 1 Corinthiens 10

7.1 - 1 Cor. 10:12, 13

7.2 - 1 Cor. 10:14-17

7.3 - 1 Cor. 10:16, 17

8 - 1 Corinthiens 11

9 - 1 Corinthiens 12 et 13

9.1 - 1 Cor. 12:1-3

9.2 - 1 Cor. 12:31 et 1 Cor. 13:1-3

10 - 1 Corinthiens 13

10.1 - 1 Cor. 13:4, 5

10.2 - 1 Cor. 13:5-8

10.3 - 1 Cor. 13:8-13

11 - 1 Corinthiens 14

11.1 - 1 Cor. 14:1-4

11.2 - 1 Cor. 14:3-6

11.3 - 1 Cor. 14:7-13

11.4 - 1 Cor. 14:13-19

11.5 - 1 Cor. 14:20-25

12 - 1 Corinthiens 15

12.1 - 1 Cor. 15:4-8

12.2 - 1 Cor. 15:9-11

12.3 - 1 Cor. 15:12-19

12.4 - 1 Cor. 15:51-54


1 - 1 Corinthiens 1

1.1 - 1 Cor. 1:3-6

22-05-79

La salutation du verset 3 donne à l’épître aux Corinthiens une portée générale pour tous les temps, dépassant largement les exhortations et enseignements adressés par l’apôtre à l’assemblée de Corinthe. Au moment où cette épître a été écrite, la maison de Dieu sur la terre et le corps de Christ étaient identifiés, car il n’y avait sur la terre que les Juifs (le peuple terrestre de Dieu), les Grecs (les nations idolâtres) et l’Assemblée de Dieu constituée de tous les vrais croyants qui formaient le corps de Christ (1 Cor. 10:32 et 1 Cor. 12:13). Peu de temps après, au moment où Paul écrivait la deuxième épître à Timothée, la maison de Dieu sur la terre était déjà devenue une grande maison contenant des professants sans la vie divine (vases à déshonneur) et les vrais chrétiens, le Seigneur seul pouvant dès lors connaître les siens ; mais la responsabilité de chaque croyant est de se retirer de l’iniquité et de rechercher ceux qui invoquent le Seigneur « d’un cœur pur » (caractère ajouté à la salutation de 1 Cor. 1:2).

L’épître est adressée à une assemblée particulière, mais établit en même temps un ordre commun, qui doit régner selon l’autorité du Seigneur dans toutes les assemblées :


Les assemblées de Dieu (Actes 9:31) sont donc vues comme un tout dans la Parole, réunies en des lieux divers sur le terrain de l’unité du corps de Christ. En même temps, chaque assemblée locale réunie comme corps au Nom du Seigneur (selon Matt. 18:20), représente en un lieu l’Assemblée de Dieu et possède des privilèges et des responsabilités particulières, notamment en matière de discipline, car seuls les deux ou trois réunis au Nom du Seigneur ont pouvoir de lier et de délier, toute décision prise au Nom du Seigneur sur la terre étant ratifiée par Lui dans le ciel.

L’unité de l’Assemblée sur la terre n’est plus maintenant visible en raison du désordre introduit par notre infidélité. Elle n’est connue que du Seigneur seul, mais rappelée toutefois à la Table du Seigneur, car il y a un seul pain, un seul corps. L’unité du corps est fondée sur l’œuvre parfaite de Christ. Son expression pratique est l’unité de l’Esprit que nous sommes invités à garder par le lien de la paix (Éph. 4:3).

L’apôtre souligne ensuite les fruits de la grâce chez les Corinthiens, selon son habitude dans les différentes épîtres, avant de traiter les nombreux sujets d’exercices :


1.2 - 1 Cor. 1:6-9

29-05-79

L’assemblée de Corinthe possédait une plénitude de dons ; elle ne manquait d’aucun don de grâce (v. 7).

Les dons-signes (miracles, guérisons, langues) confirmaient le témoignage du Christ au milieu d’eux, devant le monde, comme le Seigneur lui-même l’avait fait pendant Son service ici-bas (Actes 2). Toutefois, ces dons servaient à nourrir la vanité des Corinthiens, plutôt qu’à apporter de l’édification à l’assemblée. Cet état attristant de Corinthe est constaté par l’apôtre dès le début de cette épître, par l’absence de mention des effets moraux, normalement produits par l’exercice des dons.

En même temps, l’apôtre s’adresse à la conscience des Corinthiens, pour les amener à considérer leur état. C’est la raison pour laquelle les dons sont présentés en rapport avec la révélation du Seigneur Jésus Christ (v. 7) et la journée du Seigneur Jésus Christ (v. 8).

Il s’agit ici du second acte de la venue du Christ désignée selon différentes expressions dans le Nouveau Testament :



Le jour du Seigneur qui englobe toute la période millénaire :



Enfin est introduit le jour de Dieu lorsque le Fils remet à Son Père le royaume médiatorial, lorsque Dieu est tout en tous. C’est l’introduction des nouveaux cieux et de la nouvelle terre dans lesquels la justice habite (2 Pierre 3 et Apocalypse 21), le jour d’éternité : 2 Pierre 3.

Dans l’Ancien Testament le jour de l’Éternel est le jour du jugement : Joël 2 ; Mal. 4.

Le jour que Je ferai est le jour de la bénédiction millénaire (Mal. 3:17).


1.3 - 1 Cor. 1:8, 9

05-06-79

Le Seigneur Jésus Christ nous affermit jusqu’à la fin de notre course ici-bas de sorte que nous soyons irréprochables au jour de Sa gloire manifestée.

Le travail de la grâce du Seigneur par le Saint Esprit opère ainsi maintenant en nous, pour nous former en vue de la position céleste que nous occuperons en plénitude dans la gloire. Le même travail s’accomplit dans les saints et dans l’assemblée. Dieu est puissant pour nous affermir (Rom. 16:25) selon l’évangile de l’apôtre. La fidélité du Seigneur opère ainsi (2 Thes. 3:3). Le but final du Dieu de grâce sera aussi de nous établir sur un fondement inébranlable (1 Pierre 5:10).

En même temps, nous sommes invités à coopérer nous-mêmes à ce travail par la foi. L’apôtre dit aux Corinthiens : « affermissez-vous » (1 Cor. 16).

Lorsque nous serons introduits dans la gloire, nous serons irréprochables.

C’était le but que Dieu s’était proposé en lui-même :


La marche du chrétien ici-bas doit porter ce caractère :


Enfin, nous serons dans le ciel « irréprochables devant sa gloire (la gloire de Dieu) avec abondance de joie » (Jude 24) et enfin 1 Cor. 1:8 : « notre Seigneur Jésus Christ, qui aussi vous affermira jusqu’à la fin pour être irréprochables dans la journée de notre Seigneur Jésus Christ ».


Mais, pour le temps présent Dieu nous appelle, dans sa fidélité, à la communion de son Fils Jésus Christ, c’est-à-dire à participer dès maintenant à ce que Christ est : la vie éternelle et le but qui nous est assigné. Mais cette vie est déjà notre position par la foi et cette vie est dans le Fils. Et nous sommes dès maintenant en Lui quant à notre acceptation devant Dieu.

La réalisation pratique de cette communion qui implique la puissance d’un objet commun, soit avec Dieu, soit les uns avec les autres, est indissociable d’une marche dans la lumière

Nous sommes appelés à la communion du Fils de Dieu. « Notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ » (1 Jean 1:3). Mais nous ne pouvons pas dire que nous avons communion avec Dieu et marcher dans les ténèbres. D’autre part « si nous marchons dans la lumière, comme lui-même est dans la lumière, nous avons communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus Christ son Fils nous purifie de tout péché ».

Cette précieuse communion fraternelle (Ps. 133) s’exprime dans sa forme la plus élevée au culte (sacrifice de prospérité), mais aussi dans le combat, dans le service.


1.4 - 1 Cor. 1

12-06-79

La salutation et l’introduction de l’épître (v. 1 à 9) se terminent par un rappel de la fidélité de Dieu. L’apôtre aborde alors le sujet essentiel qui chargeait son cœur : l’ordre dans l’assemblée de Corinthe et plus généralement l’ordre dans l’Assemblée de Dieu c’est-à-dire comme maison de Dieu sur la terre, ch. 1:9 jusqu’au ch. 10:13. Plus loin, l’apôtre parlera de l’Assemblée comme corps de Christ.

Dans cette première partie, les sujets abordés sont les suivants :

Ch. 1 : les divisions, les écoles de doctrine et toute la sagesse humaine (des Grecs) sont jugées par la croix, qui demeure la base de la position chrétienne.

Ch. 2 : la sagesse humaine est remplacée par la sagesse de Dieu et les communications de Son Esprit.

Ch. 3 : l’édifice de Dieu est confié sur la terre à la responsabilité de l’homme, et divers ouvriers y travaillent.

Ch. 4 : l’administration de cette maison est aussi confiée à des serviteurs.

Ch. 5 : la corruption des mœurs à Corinthe et la discipline ecclésiastique.

Ch. 6 : les affaires temporelles (procès) et la sainteté dans le corps.

Ch. 7 : le mariage et la liberté chrétienne en rapport avec lui.

Ch. 8 : la liberté chrétienne en rapport avec les idoles.

Ch. 9 : la liberté du ministère chrétien, la réponse aux faux docteurs, les exercices personnels de l’apôtre introduisent au début du ch. 10 l’exemple d’Israël dans le désert.


En regard de tout : Dieu demeure fidèle.


L’apôtre constate d’abord les dissensions et les divisions au sein de l’assemblée de Corinthe, à tel point que les Corinthiens faisaient des principaux ministères chrétiens et de Christ lui-même, des chefs d’écoles philosophiques concurrentes. En fait, les Corinthiens se divisaient entre eux, pour des hommes, alors qu’ils auraient dû (et nous aussi) se séparer pour Christ, pour s’unir autour de Lui.


L’apôtre les exhorte (1:10) par le nom de notre Seigneur Jésus Christ (ce qui confirme l’autorité qu’il avait reçue du Seigneur) :


1) à parler un même langage : c’est le langage qui convient à des saints, paroles honnêtes, bienséantes, dans lesquelles la mention même du mal n’est pas envisagée (Éph. 5:3 ; Col. 3:17). Ce langage des saints doit être enseigné par les parents à leurs enfants, caractère distinctif de la famille chrétienne (à la différence des enfants de familles infidèles du temps de Néhémie 13:24 qui parlaient l’asdodien et ne savaient pas parler le juif). Les paroles des croyants doivent être toujours dans un esprit de grâce mais assaisonnées de sel (Col. 4:6). Ce principe du jugement du mal (le sel) maintient la paix parmi les saints. « Ayez du sel en vous-mêmes, et soyez en paix entre vous » (Marc 9:51).


2) à éviter les divisions : il s’agit ici premièrement de divisions produites par l’activité de l’esprit naturel de l’homme non soumis à l’autorité du Saint Esprit. Les divisions sont le fruit du travail de Satan et de l’activité de la chair. Quelquefois Dieu n’intervient pas pour les éviter, de sorte que chacun prouve son niveau moral (1 Cor. 11:19), afin que ceux qui sont approuvés soient manifestés parmi nous.


3) à être parfaitement unis dans un même sentiment et dans un même avis : ce même sentiment, ce même avis sur toutes choses, ne peuvent être réalisés que si la Parole habite dans le cœur. Au temps d’Esdras et de Néhémie (Esd. 3 ; Néh. 8) le peuple était comme un seul homme pour lire dans la loi de Moïse et lui obéir (c’est l’autorité de la Parole pour nous).


L’apôtre parle ensuite des dissensions entre les saints qui lui avaient été signalées par une famille de Corinthe qui souffrait de cet état. L’apôtre cite ses sources et établit les choses par un témoignage complet (2 ou 3 témoins comme en 2 Cor. 13:1).

Faisons comme lui dans les difficultés, tout en évitant de propager inutilement le mal et les choses douloureuses. Les difficultés individuelles entre les saints devraient se régler individuellement (Matt. 18:15).


2 - 1 Corinthiens 2

2.1 - 1 Cor. 2:1-5

30-10-79

La sagesse humaine, étant jugée par la croix de Christ dans le chapitre 1, est remplacée par les communications de l’Esprit de Dieu dans le chapitre 2.

« Dieu a choisi les choses folles du monde pour couvrir de honte les hommes sages ; et Dieu a choisi les choses faibles du monde pour couvrir de honte les choses fortes ; et Dieu a choisi les choses viles du monde, et celles qui sont méprisées, et celles qui ne sont pas, pour annuler celles qui sont » (1 Cor. 1:27, 28). L’apôtre appliquera cet enseignement aux Corinthiens personnellement, à la fin du chapitre 3 : « si quelqu’un parmi vous a l’air d’être sage dans ce siècle, qu’il devienne fou, afin de devenir sage… Que personne donc ne se glorifie dans les hommes » (1 Cor. 3:18, 21). Auparavant, l’apôtre expose aux Corinthiens son propre cas et son propre état (1 Cor. 2:1-5), puis parle de la sagesse de Dieu remplaçant la sagesse des hommes, toute révélation, transmission ou réception de la vérité divine ne pouvant être que par l’Esprit de Dieu.

Paul était un homme instruit (Actes 22:3), possédant une grande connaissance des Écritures, selon le témoignage de Festus en Actes 26:24 ; homme simple quant au langage, il ne l’était pas quant à la connaissance (2 Cor. 11:6). Paul était lui-même conscient du danger qu’il courait car la connaissance enfle, mais l’amour édifie (1 Cor. 8:1). Et le Seigneur, veillant sur Son cher serviteur, lui avait envoyé une écharde dans la chair pour le maintenir dans l’humilité (2 Cor. 12:7) : elle tendait à rendre l’apôtre méprisable dans sa prédication. Quel que soit l’extraordinaire des révélations qui lui avaient été faites, il fallait qu’il passe par les exercices ordinaires de la foi personnelle, afin que le Saint Esprit puisse déployer sa puissance dans l’infirmité du vase. L’apôtre vivait avec cette épreuve : « moi qui, présent, quant à l’apparence suis chétif au milieu de vous » (2 Cor. 10:1), et les Corinthiens se chargeaient de le lui rappeler sans égards pour lui : « Car ses lettres, dit-on, sont graves et fortes, mais sa présence personnelle est faible et sa parole méprisable » (2 Cor. 10:10). C’est ainsi que l’apôtre s’était présenté à Corinthe, pour y accomplir un long et difficile travail car Dieu avait un grand peuple dans cette ville (Actes 18:10). Il y avait prêché Jésus comme le Christ (Actes 18:5 et 28), mais dans Son caractère d’humiliation le plus profond, comme le crucifié (v. 2), crucifié en infirmité (2 Cor. 13:4). C’est ce qui convenait à l’état moral des Corinthiens, de même qu’au mauvais état doctrinal des Galates (Gal. 3:1).

La suite de l’épître nous montre que le verset 2 ne signifie pas que Paul se désintéressait de l’état de l’assemblée à Corinthe, ou couvrait par sa présence du mal non jugé, au contraire. Au reste, Paul était venu à Corinthe en connaissant de très profonds exercices. Lorsque l’état moral de l’assemblée est meilleur, il ouvre son cœur dans la deuxième épître en parlant de ses afflictions en toute manière : — au dehors des combats — au-dedans des craintes (2 Cor. 7:5).

La faiblesse, la crainte, et le grand tremblement de l’apôtre (v. 3) n’étaient pas produits dans son cœur par l’opposition extérieure et les blasphèmes des Juifs mentionnés en Actes 18:6, mais par l’inquiétude de ne pas répondre pleinement au service que le Seigneur lui confiait à Corinthe. D’un côté, c’est la faiblesse de l’homme qui reconnaît en avoir eu du regret (2 Cor. 7:8), de l’autre, la fidélité et la tendresse du maître qui fortifie la foi du serviteur : « Ne crains point… parce que je suis avec toi » (Actes 18:9).

C’est précisément la promesse qui était faite au Résidu remonté de Babylone, auquel s’adressent les trois derniers prophètes de l’Ancien Testament : Aggée, Zacharie, Malachie. « Je suis avec vous, dit l’Éternel des armées. La Parole… et mon Esprit, demeurent au milieu de vous ; ne craignez pas » (Aggée 2:4, 5).

C’était pour eux, comme pour nous, un temps de petites choses, à ne pas mépriser, dans lequel l’Esprit pouvait toutefois agir. « Ni par force, ni par puissance, mais par mon Esprit » (Zach. 4:6), auquel répond la déclaration de l’apôtre aux Corinthiens : « en démonstration de l’Esprit et de puissance » (1 Cor. 2:4).


2.2 - 1 Cor. 2:6, 7

6-11-79

Dans le paragraphe du verset 6, l’apôtre s’adresse, parmi les Corinthiens, aux hommes parfaits c’est-à-dire aux hommes faits, pour leur parler de la sagesse de Dieu qui remplace la sagesse humaine.

Un homme fait est un croyant, qui possède la connaissance de l’œuvre de Christ, dont l’âme est enseignée et établie dans la doctrine du salut en Christ et de ses conséquences.

L’état d’homme fait ou d’homme parfait ne sera réalisé en plénitude que dans la gloire. Paul le dit aux Philippiens : « Non que je sois déjà parvenu à la perfection » (Phil. 3:12).


La Parole nous invite à faire ici-bas des progrès dans ce sens :


L’apôtre travaillait pour que de tels progrès soient réalisés chez les croyants qu’il portait sur son cœur :


Deux obstacles pratiques s’opposent à de tels progrès :


L’apôtre voulait parler de la sagesse de Dieu en mystère, une sagesse cachée inconnue du monde et donnée à connaître en Christ, car c’est en Lui que « sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance » (Col. 2:3).

L’apôtre n’insiste pas ici sur le développement de ce mystère, mais le mentionne en contraste avec la fausse sagesse du monde, et en rapport avec l’action du Saint Esprit qui le communique à l’âme du croyant (v. 10), sujet essentiel du chapitre 2.

C’est ici l’un des douze mystères du Nouveau Testament révélé par Dieu, à ses enfants et à l’Assemblée, qui possèdent les choses qui demeurent.

Brièvement, les mystères sont les suivants, révélés essentiellement dans les écrits de Paul qui en a été l’administrateur (1 Cor. 4:1) :


2.3 - 1 Cor. 2:8-10

13-11-79

Christ est la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu (1 Cor. 1:24).

Cette sagesse était préordonnée avant les siècles pour notre gloire (v. 7) selon le conseil éternel de Dieu.

Dans l’accomplissement du mystère de la piété, Dieu manifesté en chair dans la personne de Christ, cette sagesse a été présentée au monde et n’a été connue par personne. Aucun des chefs de ce siècle ne l’a connue : Pilate, Hérode, chefs du peuple, anciens d’Israël et principaux sacrificateurs. Israël était gouvernementalement endurci et les nations aveuglées ; ignorance de la part du peuple et de ses chefs (Actes 3:17), et en même temps, haine et inimitié du monde contre Dieu et contre Christ (Jean 15). Tous se sont assemblés contre Jésus, saint serviteur de Dieu (Actes 4:27), pour crucifier le Seigneur de gloire, expression remarquable.

Par la foi, nous voyons les gloires de Christ dans son humiliation. À la croix, ici-bas, répond Sa gloire en Haut.

Le Dieu de gloire (Actes 7:1) a glorifié son serviteur Jésus (Actes 3:13), après une réponse à la prière de Son Fils : « Je t’ai glorifié sur la terre… et maintenant glorifie-moi, toi, Père » (Jean 17:4).

Aux Corinthiens l’apôtre présente donc le Seigneur de gloire dans son abaissement et comme crucifié, en contraste avec les fausses gloires et la sagesse du monde.

Dans l’épître de Jacques, l’humiliation du Seigneur de gloire est le motif puissant pour ne plus faire acception de personnes.

Poursuivant la révélation des mystères de Dieu, l’apôtre cite au verset 9 le passage d’Ésaïe 64:4, dans lequel la foi du cœur du résidu pieux d’Israël saisit, à travers toutes les circonstances extérieures le lien qui subsiste entre le peuple élu et Dieu. Dieu prépare pour celui qui s’attend à Lui des choses qui ne seraient jamais montées au cœur de l’homme. Ce passage cité par l’apôtre montre la différence frappante entre la position du résidu qui s’attend à Dieu et la connaissance qu’apporte l’évangile. Ces choses qui ne pouvaient pas monter au cœur de l’homme, nous ont été révélées à nous chrétiens, par l’Esprit de Dieu (v. 10) qui nous les communique librement (v. 12). Cette connaissance est toutefois liée à l’amour du chrétien pour Dieu. La même pensée se retrouve en Jacques 2:5 sur l’héritage du royaume qu’il a promis à ceux qui l’aiment, et en Romains 8:28 en rapport avec les soins de la grâce de Dieu pour les chrétiens sur la terre.

Le Saint Esprit est présenté dans ces passages comme le seul agent pour la révélation et la communication des choses de Dieu, leur transmission et leur réception. Témoin à l’égard du monde, de péché, de justice et de jugement, le Saint Esprit nous conduit dans toute la vérité.


3 - 1 Corinthiens 3

22-09-80

Versets 21-23

La tendance des Corinthiens de se glorifier dans les hommes les poussait à prendre les serviteurs du Seigneur comme Paul, Apollos ou Céphas pour en faire des chefs de partis dans l’assemblée, au même titre que le monde qui se choisissait des philosophes de renom pour en faire des chefs d’école. L’apôtre avait déjà signalé ce danger au ch. 1:12 où les mêmes serviteurs sont mentionnés. Les Corinthiens se réclamaient même de Christ dans cette tendance de leurs cœurs naturels à l’esprit de parti, mais ici, au ch. 3, Christ n’est pas mentionné au même titre que les apôtres, car si personne ne doit se glorifier dans les hommes, tout fidèle serviteur qu’il soit, le croyant est invité à se glorifier dans le Seigneur (1 Cor. 1:31 et 2 Cor. 10:17).


Mais la raison essentielle pour laquelle les Corinthiens et les chrétiens en général, ne devaient pas se glorifier dans les hommes est d’un autre ordre.

Toutes choses sont à nous :

Toutes choses sont déjà pour nous à la gloire de Dieu (2 Cor. 4:15), et si nous devons réaliser que nous n’avons rien dans ce monde, nous possédons toutes choses en Dieu et en Christ (2 Cor. 6:10).


Nos bénédictions sont en plénitude d’ordre spirituel, dans les lieux célestes par Dieu et en Christ :


Les serviteurs de Christ étaient comme donnés aux Corinthiens. Autrefois les lévites (figurant le service) étaient donnés en don à Aaron (figure de Christ) et à ses fils (figure des croyants comme sacrificateurs).


Les Corinthiens et nous-mêmes aussi avons (1 Cor. 7) :



Mais nous sommes à Christ, et Christ à Dieu. Ici Christ est vu comme homme, de même que dans les deux autres passages :


Comme Dieu, Christ est l’égal du Père, Son compagnon (Zacharie 13), éternel dans son existence, distinct dans Sa personne inscrutable, mais toujours divin dans Sa nature.


4 - 1 Corinthiens 4

4.1 - 1 Cor. 4:1, 2

29-01-80

La sagesse humaine jugée par la croix de Christ (ch. 1) est remplacée par les communications de l’Esprit de Dieu (ch. 2). Dans l’édifice de Dieu (l’Assemblée est vue sous le caractère de Maison de Dieu sur la terre jusqu’au ch. 10) confié à la responsabilité de l’homme, le travail de chacun est éprouvé (ch. 3). Paul, quelles que soient l’étendue et la valeur de son travail, n’était au fond qu’un serviteur du Seigneur dans lequel les hommes n’avaient pas à se glorifier. Au reste, les croyants possédaient toutes choses en Christ.

Mais les Corinthiens contestaient le ministère de l’apôtre. Paul traite brièvement le sujet au ch. 4 avant de s’occuper de l’état moral des Corinthiens (ch. 5 et suivants). Le sujet du ministère chrétien et de son propre travail sera développé plus complètement dans la deuxième épître (particulièrement les ch. 11 et 12).

L’apôtre se présente ici sous le caractère de serviteur, bien qu’investi d’autorité apostolique (1 Cor. 4:21 ; 5:4 ; 2 Cor. 13:2), belle image de son maître, le serviteur parfait, qui répondait aux disciples qui s’élevaient au cours du dernier souper sur la terre : « Je suis au milieu de vous comme celui qui sert » (Luc 22:27).

L’apôtre ici s’associe de plus avec Apollos et Céphas (bel exemple d’humilité) comme :


Dans le Nouveau Testament, un serviteur est présenté sous trois caractères :


En même temps, Paul était ambassadeur pour Christ (2 Cor. 5:20), de même que chaque croyant dans sa mesure vis-à-vis des âmes perdues.

Ambassadeur lié de chaînes pour le mystère de l’évangile (Éph. 6:20) ; ici, l’évangile contient tous les conseils de Dieu touchant Christ et l’Église.


Le conseil caché dès les siècles en Dieu était maintenant révélé par Paul (Éph. 3:9) qui en avait reçu l’administration (fonction qui dépasse la simple révélation).

Paul devient ainsi serviteur de l’évangile (dans la première création) et serviteur de l’Assemblée (en vue de la nouvelle création), double caractère de son ministère mentionné en Col. 1:23 et 25.


L’apôtre présente ici particulièrement son service en rapport avec l’administration du mystère de Dieu :


La même expression est employée en rapport avec les jugements de la fin. Le mystère de Dieu se termine par les 7 coupes du jugement universel, contenues dans la septième trompette (Apocalypse 10:7).


4.2 - 1 Cor. 4:2-4

5-02-80

4.2.1 - (v. 2)

Le caractère essentiel d’un administrateur qui a reçu un service de la part de Dieu est sa fidélité. Le Seigneur l’a réalisé en perfection et en plénitude comme chef sur sa maison (Héb. 3:6). La Parole nous présente des serviteurs qui dans leur mesure, ont été trouvés fidèles :

Moïse mentionné aussi en Héb. 3 et en Nb. 12:7 : « Mon serviteur Moïse, qui est fidèle dans toute ma maison », témoignage donné par Dieu lui-même. Le caractère de fidélité dans le service est lié pour ce précieux serviteur à la douceur et à l’humilité.

Hanania du temps de Néhémie, qui était fidèle, qui craignait Dieu plus que beaucoup d’autres (Néh. 7:2), à un moment où « la crainte des hommes tend un piège » à beaucoup (Prov. 29:25).

Daniel dont la fidélité a excité la méchanceté des hommes jaloux qui entouraient le roi Darius (Dan. 6:4). La consécration à Dieu et la séparation du mal à la cour de Babylone caractérisaient aussi ce serviteur.

Élie a été fidèle dans son service pour autant qu’il se tenait dans la présence de Dieu ; la crainte d’une femme (fut-elle reine d’Israël) a produit du découragement dans son cœur et voilé pour un moment la valeur de son service au milieu du peuple d’Israël, encore reconnu de Dieu malgré son infidélité.


4.2.2 - (v. 3)

Au reste Paul, serviteur de Dieu et administrateur des mystères de Dieu, recherchait avant tout cette présence de Dieu et l’approbation de son maître, même si l’influence de mauvais ouvriers et de faux docteurs de l’assemblée influençait le jugement des Corinthiens.

Il lui importait peu d’être soumis à un interrogatoire de leur part, comme s’il devait rendre compte de ses actes aux hommes. Ce n’était encore que le jour de l’homme et non pas le jour du Seigneur où tout sera jugé et pesé.

Lui-même ne s’autorisait pas à porter sur sa conduite un jugement. Son affaire, comme la nôtre maintenant, était de se tenir dans la présence de Dieu et sa lumière qui manifeste tout, dans un constant jugement de soi-même, qui conduit à appliquer la mort de Christ aux mouvements de notre cœur naturel. C’est ainsi que Paul montrait aux Corinthiens comment il convenait pour tout chrétien de « porter toujours partout dans le corps la mort de Jésus » (2 Cor. 4:10).

Paul s’appliquait ainsi à maintenir :



En définitive, c’est le Seigneur qui justifie, qui approuve et qui seul a qualité pour juger, et le moment d’exercer ce jugement n’est pas encore venu.

Tout sera manifesté à la venue du Seigneur (1 Cor. 4:5).


4.3 - 1 Cor. 4:5-7

12-02 80

Le verset 5 se relie à d’autres passages du Nouveau Testament qui présentent la manifestation des choses cachées :


Ces passages posent 3 grands principes :


Il est intéressant, en passant, de souligner que la fin du verset 5 : « chacun recevra sa louange de la part de Dieu » ne signifie pas que tout chrétien (et encore moins tout homme) doit recevoir une louange de la part de Dieu, mais qu’une louange quelconque ne peut être attribuée que par Dieu, lorsque les conseils des cœurs seront manifestés. L’apôtre quant à lui-même s’appliquait à se tenir dans la lumière de la présence de Dieu, tout en marchant dans l’humilité. Il peut ainsi se présenter comme modèle : notamment au verset 16 de ce chapitre ainsi qu’au ch. 11:1 de la même épître et plus tard, pendant sa captivité en Phil. 3:17.

Cette humilité de l’apôtre contrastait avec l’orgueil des Corinthiens :


Cet orgueil se manifestait de la manière la plus triste dans le domaine spirituel, où les Corinthiens doués de manière exceptionnelle par le Seigneur, employaient leurs dons pour se glorifier, tout en se jalousant et en étant jaloux de l’apôtre. Triste tableau de l’homme, même croyant, mais qui n’a pas découragé Paul qui a continué à se dépenser sans compter pour le bien de ceux qu’il aimait.

Cette sollicitude pour les Corinthiens, dans l’humilité, se manifeste de façon très belle déjà au verset 6 où l’apôtre ne cite pas nommément les chefs de doctrine qui s’opposaient à lui, mais reporte sur lui et sur Apollos le débat causé par la triste attitude des Corinthiens.

Ce n’était pas en suivant l’exemple de Paul ni d’Apollos, deux serviteurs fidèles chacun à leur place, que les Corinthiens avaient pu apprendre à s’élever. D’autre part, se réclamer de l’un ou de l’autre n’avait pas de sens puisque de toutes manières, toutes choses étaient déjà à eux (1 Cor. 3:21), même les serviteurs qui avaient travaillé parmi eux.

Le verset 7 présente de plus trois principes importants :


La femme avait déjà prêté l’oreille à la voix de Satan : « Vous serez comme Dieu ». C’est le propre de l’orgueil, piège et faute du diable. Cet orgueil sera porté à son comble dans l’antichrist, l’homme de péché, qui viendra en son propre nom et se présentera comme étant Dieu. Les Juifs apostats l’écouteront et le recevront. Déjà du temps du Seigneur, les Juifs ne pouvaient croire en Lui, car ils recevaient de la gloire l’un de l’autre et ne cherchaient pas la gloire qui vient de Dieu seul (Jean 5:44).


4.4 - 1 Cor. 4:8, 9

19-02-80

En écrivant au verset 8 sur le ton de l’ironie, l’apôtre, en fait, décrit le triste état moral profond des Corinthiens, qui avaient fait de l’assemblée de Dieu, leur propre monde et sphère de gloire : ils étaient rassasiés, riches et régnaient déjà sans les apôtres. L’apôtre ajoutera un autre caractère lié au règne, c’est le jugement du monde et des anges, au ch. 6, pour montrer aux Corinthiens que le temps n’était pas venu, mais bien celui de la séparation et de la souffrance pour Christ

L’état pratique des Corinthiens tenait à la fois de celui de Laodicée : riche, enrichi, sans besoins donc sans cœur pour Christ (Apoc. 3:16) et de la Babylone de la fin : « Je suis assise en reine » (Apoc. 18:7). C’était déjà l’iniquité de Sodome : « orgueil, abondance de pain, insouciant repos » (Éz. 16:49).

Pour nous maintenant, comme pour les Corinthiens alors, la conformité au présent siècle tarit la jouissance des choses divines. Le danger est particulièrement signalé lorsque les forces spirituelles déclinent. Le cœur du peuple d’Israël s’est découragé à la dernière étape du désert (Nb. 21), et en vient à traiter la nourriture céleste (la manne) « de pain misérable dont leur âme est dégoûtée ».

Ce n’était pas pour les Corinthiens le temps de régner, pas plus que pour nous encore maintenant. C’est le temps de souffrir pour Christ, car les souffrances et le service précèdent toujours la gloire et le repos. Il en a été ainsi en perfection de Christ, et il doit en être de même pour ses disciples s’ils sont fidèles.

« Si nous souffrons, nous régnerons aussi avec lui » (2 Tim. 2:12).

« Tous ceux aussi qui veulent vivre pieusement dans le Christ Jésus, seront persécutés » (2 Tim. 3:12).

C’est une part offerte à tous les chrétiens, mais acceptée par bien peu d’entre eux. Quant à Paul, son compte était fait avec Christ et pour Lui :

« Je ne fais aucun cas de ma vie, ni ne la tiens pour précieuse » (Actes 20:24).

« Si même je sers d’aspersion sur le sacrifice et le service de votre foi, j’en suis joyeux » (Phil. 2:17).

« Pour moi, je sers déjà de libation » (2 Tim. 4:6).


De sorte qu’il se présente, avec les autres apôtres, de la part de Dieu, comme produits les derniers sur la scène du monde moral (v. 9), empruntant ainsi une image aux spectacles du monde romain. Déjà les saints hommes de foi de l’Ancien Testament avaient été éprouvés jusqu’à la mort (Héb. 11:35-38).

La croix du Seigneur était un spectacle pour le monde (Luc 23:48 ; Ps. 22). Quelle conformité entre l’apôtre et son Maître lorsque Paul se présente comme compté parmi ceux qui sont voués à la mort (v. 9), ayant déjà en lui-même la sentence de mort (2 Cor. 1:9), en raison des épreuves qu’il traversait ! Comme plus loin dans cette deuxième épître, l’apôtre empruntera une autre image à la puissante Rome : celui du triomphe où les apôtres et les croyants apportent au monde la bonne odeur de Christ pour la mort ou pour la vie, suivant la position de chaque homme par rapport à l’évangile.

Mais la position des apôtres va beaucoup plus loin, et Paul en avait accepté toutes les conséquences pour Christ, car en fait, pour lui, vivre c’était Christ et alors mourir un gain.


4.5 - 1 Cor. 4:10-13

26-02-80

L’apôtre acceptait d’être considéré comme hors de sens par le monde pour l’amour de Christ, (c’est le témoignage précis de Festus à son égard en Actes 26:24), les Corinthiens étaient eux, sages en Christ. Fondamentalement, ils l’étaient bien car Christ leur avait été fait sagesse de la part de Dieu (1 Cor. 1:30). Mais, dans la pratique, quelle différence et quel contraste, entre l’état et le comportement, de l’apôtre et de ses compagnons, et ceux des Corinthiens.

D’un côté des serviteurs fidèles au Seigneur, acceptant d’être fous, faibles, dans le mépris. D’un autre, des chrétiens mondains et charnels, influencés par l’atmosphère d’une ville cultivée et corrompue, qui étaient sages à leurs propres yeux, forts et en honneur, vivant dans la nonchalance un christianisme commode et sans opprobre. En fait, le dévouement pour Christ et pour les âmes, était du côté de l’apôtre qui suivait le seul chemin sur la terre, celui de Christ.

Cette similitude entre le chemin parfait de Jésus sur la terre, et celui que par grâce Paul a réalisé dans sa mesure, est encore plus apparente à travers les circonstances de sa vie qui sont rappelées dans les versets 11 à 13 (et dont les détails sont donnés en 2 Cor. 11)



L’apôtre



Le Seigneur


La faim et la soif (2 Cor. 11:27)

Faim à la tentation au désert (Luc 4:2)

Soif au puits de Sichar (Jean 4:8) et sur la croix (Jean 19:28)

Nu

Froid-nudité (2 Cor. 11)

Privé de ses vêtements partagés par les soldats (Ps. 22 et Jean 19)

Dans la honte et l’opprobre qui lui brisait le cœur

Souffleté ou fouetté (actes 16 ; 2 Cor. 11)

És. 50:6 : « Je n’ai pas caché ma face à l’opprobre et aux crachats »

Matt. 26:67 : « Alors ils lui crachèrent au visage et lui donnèrent des soufflets »

Sans demeure fixe

Matt. 8:20 : « Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des demeures ; mais le fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête »

Prenant de la peine

Peine et labeur (2 Cor. 11)

Mon Père travaille et moi je travaille (Jean 9)

Lassé du chemin (Jean 4)

À la poupe de la nacelle, dormant sur un oreiller (Marc 4:38)

Visage défait (És. 52:14)

Travaillant de ses propres mains (Actes 20:34, faisant des tentes)

Charpentier (Marc 6:3)

Fils de charpentier (Matt. 13:55)

Persécutés à cause de la justice (Matt. 5:10) ou pour Christ

Christ a été persécuté, les disciples le seraient aussi (Jean 15:20)

Injurié (outrages, 2 Cor. 12)

« Lorsqu’on l’outrageait, ne rendait pas d’outrage » (1 Pierre 2:23)

Calomnié

Accusé par de faux témoins (Matt. 26:59, 60)

Balayures du monde et rejeté de tous

Messie retranché (Daniel 9)

Retranché de la terre des vivants (És. 53:8)

Méritant la mort (Matt. 26:66)


Paul acceptait toutes ces choses, comme ayant calculé la dépense (Luc 14:28), se réjouissant dans les tribulations (Rom. 5 ; Rom. 8 ; 2 Cor. 12).

Homme heureux : chantant les louanges de Dieu dans la prison de Philippes (Actes 16:25)

Le plus heureux des hommes (hormis ses liens), se comparant à Agrippa (Actes 26)


5 - 1 Corinthiens 6

5.1 - 1 Cor. 6:1-4

8-04-80

En rapport avec l’ordre et la conduite des saints dans la maison de Dieu sur la terre, qui font l’objet de la première partie de l’épître jusqu’au début du ch. 10, l’apôtre avait abordé au ch. 5 la question capitale de la pureté morale, pour les Corinthiens qui vivaient au milieu de la corruption païenne. D’autres maux d’ordre moral affligeaient aussi cette assemblée ; ils sont abordés au ch. 6 (v. 1 à 11) avant d’examiner les différents aspects de la liberté chrétienne :


Une remarque générale se présente en rapport avec l’enseignement de l’apôtre dans le ch. 6. L’expression : « ne savez-vous pas » s’y trouve 6 fois (v. 2, 3, 9, 15, 16, 19). L’apôtre rappelle ainsi des vérités chrétiennes que les Corinthiens auraient dû connaître et mettre en pratique, car ils avaient eu le privilège du ministère effectif oral de l’apôtre pendant 18 mois (Actes 18:11), « enseignant parmi eux la Parole de Dieu ». Cet enseignement n’avait pas porté les mêmes fruits que chez d’autres (Thessaloniciens ou Éphésiens), car les Corinthiens étaient restés charnels (1 Cor. 3:1) et leurs privilèges (les dons spirituels notamment), leur étaient en piège.

Pour les ramener à un juste jugement moral de leur état, l’apôtre leur présente Christ sacrifié comme notre Pâque (5:7), appelant tout vrai chrétien à réaliser pendant sa vie, le caractère de sainteté de la fête des pains sans levain liée pour Israël à la Pâque. Cette sainteté concerne non seulement le corps offert à Dieu en sacrifice vivant (Rom. 12:1), mais aussi l’âme et l’esprit (2 Cor. 7:1 et 1 Thes. 5:23). Mentionné en Galates 4, le mal doctrinal est pour nous aujourd’hui, aussi dangereux et plus subtil que le mal moral, et appelle de la part de tout chrétien une vigilance et une séparation rigoureuses : 2 Jean 10 va plus loin que 1 Cor. 5:11, Jude 22, 23.

L’action de l’assemblée visée en 5:11, 13 est la dernière forme de la discipline ecclésiastique à l’égard de quelqu’un coupable d’un mal grave (la liste du v. 11 n’est pas exhaustive puisque les voleurs et les meurtriers n’y sont pas mentionnés et n’ont individuellement pas leur place à la Table du Seigneur).

La seule autorité de lier et de délier sur la terre, est confiée aux 2 ou 3 réunis au Nom du Seigneur, prenant une décision en Son nom, ratifiée par Lui dans le ciel.

Mais d’autres maux affaiblissaient aussi les Corinthiens : des dissensions non réglées parmi eux étaient portées devant les tribunaux humains. C’était déjà une faute que de se laisser aller à de semblables disputes. C’en était une plus grave encore de faire appel au monde pour les régler. Le Seigneur, bien que juge de toute la terre, lorsqu’il était Lui-même sur la terre ne voulait pas intervenir : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi l’héritage. Mais il lui dit : Homme qui est-ce qui m’a établi sur vous pour être votre juge et pour faire vos partages ? » (Luc 12:14).

Le croyant reconnaît les autorités établies de Dieu, et doit se soumettre à elles, sans évidemment se mêler au monde et à son organisation.

L’apôtre ajoute 2 motifs pour amener les Corinthiens à régler leurs affaires dans un esprit chrétien de support mutuel et de douceur (caractère de celui qui n’insiste pas sur ses droits) :


5.2 - 1 Cor. 6:6-10

15-04-80

L’état charnel des Corinthiens se manifestait dans leurs relations fraternelles :


Déjà l’Ancien Testament contenait d’importantes instructions sur la conduite envers les autres, en application du commandement suprême de l’amour qui contient toute la loi :


Un bel exemple de renoncement aux biens matériels dans le désir de la paix est celui de Mephibosheth : « Qu’il prenne même le tout, puisque le roi, mon seigneur, est revenu en paix » (2 Sam. 19:17, 18). Le mobile de Mephibosheth était l’amour pour David.

C’est ainsi que la Parole nous enseigne à supporter des injustices (1 Cor. 6:7). Les Corinthiens étaient disposés à le faire vis-à-vis du monde (2 Cor. 11:20), mais manquaient à l’égard de leurs frères. La proximité des relations fraternelles rend l’exercice du support et du pardon mutuels d’autant plus nécessaire, mais s’accompagne d’exercices profonds et de blessures pour l’âme : « Un frère offensé est plus difficile à gagner qu’une ville forte » (Prov. 18:19).

Christ, homme parfait, a profondément senti, non seulement la contradiction des pécheurs, mais l’incompréhension et la dureté de cœur de ses disciples, et pardonne tout, y compris le reniement de Pierre ; sur la trahison de Judas, l’un des 12, le Psaume 55 nous présente prophétiquement les sentiments de Christ.

Les difficultés entre frères, d’ordre matériel (comme indiqué ici au ch. 6) ou d’ordre moral, doivent être réglées selon les enseignements de la Parole, sinon elles deviendront racine d’amertume dans les assemblées et produiront des ravages, comme les petits renards dans les vignes (Cant. 2:15).

La Parole engage à la fois, celui à qui le tort a été fait à aller régler le cas avec son frère (Matt. 18:15), et celui qui est l’objet de griefs de la part d’un frère à régler le cas (Matt. 5:23-25).

C’est l’esprit du support mutuel, du pardon dont l’application est sans limite : 70 fois 7 fois comme le Seigneur le dit à Pierre (Luc), et dont la mesure est celle du pardon que Dieu nous a accordé en Christ (Éph. 5).

Le caractère des injustices est rappelé ensuite au verset 9, en rapport avec les droits et les caractères de Dieu dans son royaume (qui est justice, paix et joie dans l’Esprit Saint, Rom. 14:17).

L’apôtre signale particulièrement ici les péchés contre la sainteté du corps et l’ordre divin dans la création.


5.3 - 1 Cor. 6:11

22-04-80

Ce verset 11 répond à 3 questions posées dans le livre de Job :


La Parole répond par une œuvre des trois Personnes divines : Dieu le Père, le Fils et le Saint Esprit, œuvre envers nous à la croix et en nous, les croyants, par la foi.

Rappelant que quelques-uns des Corinthiens appartenaient à cette liste des versets 9 et 10, de ceux qui ne pouvaient hériter du Royaume de Dieu, l’apôtre montre ainsi que la grâce surabonde là où le péché abondait, car il n’existe aucune misère morale à laquelle la grâce de Dieu ne puisse répondre, et en même temps la même grâce de Dieu, seule, peut nous garder de retourner à de pareilles choses. Car, en fait, à Corinthe parmi les chrétiens dont Christ était la justice (1 Cor. 1:30), certains étaient retombés dans des voies d’injustice (6:8). Si d’un côté notre position en Christ devant Dieu est parfaitement assurée, en tant que fondée sur l’œuvre parfaite de la croix, notre état moral pratique peut varier dans d’effrayantes proportions, et appelle de notre part une vigilance continuelle tant que nous sommes sur la terre.


L’apôtre présente les croyants comme lavés, sanctifiés, et justifiés. Cette triple œuvre de la grâce est liée au sacrifice de Christ et au sang versé.


1) Les croyants sont lavés :


« Le sang de Jésus Christ son Fils nous purifie de tout péché » (1 Jean 1:7).

« Bienheureux ceux qui lavent leurs robes, afin qu’ils aient droit à l’arbre de vie et qu’ils entrent par les portes dans la cité » (Apoc. 22:14).

Lors de la purification de la famille sacerdotale (Ex. 29), Aaron (figure de Christ) était oint d’huile, figure du Saint Esprit descendu sur Christ homme, au début de son ministère avant l’aspersion du sang du sacrifice. L’ordre était inverse pour les fils d’Aaron (figure des saints et de l’Église) qui étaient oints d’huile après que le sang ait été répandu.

Sous l’ancienne alliance, le sang du sacrifice pour le péché répondait à la fois :


Le lavage est celui de la régénération (Tite 3:5) ; il est accompli par l’eau et par le sang, dans la puissance de l’Esprit Saint (c’est le triple témoignage de 1 Jean 5). À la conversion, l’être moral tout entier est purifié et lavé : « Celui qui a tout le corps lavé… est tout net » (Jean 13:10), « Vous êtes déjà nets, à cause de la parole que je vous ai dite » (Jean 15:3). En rapport avec la marche pratique et notre état moral du moment, l’application de la Parole à nos cœurs opère le lavage des pieds toujours nécessaire.


2) Nous sommes aussi sanctifiés


La cendre d’une génisse rousse sanctifie (allusion à Nomb. 19), « combien plus le sang du Christ, qui, par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à Dieu sans tache ! » (Héb. 9:14). Sanctifié, c’est aussi être mis à part pour Dieu ; vivifié par le Saint Esprit, un croyant est placé sous l’efficace de l’œuvre de Christ.

L’Écriture parle aussi d’une sanctification progressive : « quiconque à cette espérance en lui se purifie, comme lui est pur » (1 Jean 3:3). Les progrès sont donc à accomplir, à cet égard, pour tout chrétien. Cette sanctification progressive s’opère pratiquement en contemplant Christ, transformé à sa ressemblance, alors dès ici-bas.


3) Enfin, les croyants sont justifiés


Lorsque la sanctification et la justification sont placées ensemble, la sanctification vient habituellement avant la justification. La justification nous donne le droit au ciel, mais la sanctification est nécessaire auparavant pour nous rendre propre pour y entrer.

La justification est par le sang, comme faisant place au péché, acquise par la résurrection de Christ qui a été livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification. Ainsi justifiés « nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ » (Rom. 4:25 et 5:1).


L’apôtre développe alors dans la suite du chapitre les conséquences pratiques de cet enseignement en rapport avec la sainteté du vase, car le chrétien acheté à prix, appartient entièrement à Christ : esprit, âme et corps.


5.4 - 1 Cor. 6:12, 13

29-04-80

Le Nom du Seigneur par lequel nous avons été lavés, sanctifiés et justifiés représente la puissance et l’autorité de Celui qui est vainqueur, seul Nom « par lequel il nous faille être sauvés » (Actes 4:12), obtenant la rémission des péchés (Actes 10:43), Nom qui guérit (Actes 3:6), Nom qui rassemble (Matt. 18:20) et en vertu duquel les 2 ou 3 réunis ont autorité pour lier et délier sur la terre.

À partir du verset 12 l’apôtre traite de la liberté chrétienne, d’abord dans les circonstances ordinaires de la vie individuelle du croyant. Ce sujet sera repris en rapport avec la vie du corps de Christ sur la terre (10:23) et les relations fraternelles.

La liberté chrétienne ne doit pas être une occasion pour la chair dont les tendances sont toujours subtiles (Gal. 5:13) et Rom. 13:14 : « ne prenez pas soin de la chair pour satisfaire à ses convoitises ». Ici il ne s’agit pas de péchés positifs en rapport avec des choses mauvaises en elles-mêmes, mais d’un manque d’exercice pour rechercher le bien en rapport avec la gloire de Christ. Nos pensées doivent être occupées des choses vraies, vénérables, justes, pures, aimables, de bonne renommée, contenant vertu et louange (Phil. 4:8).

Nous devons ensuite faire les choses accomplies en Paul — en tant qu’imitateurs de Christ — et par-dessus tout marcher comme Christ a marché (1 Jean 2:6), c’est la parfaite loi de la liberté (Jacq. 1:25 ; 2:12) qui va de pair avec la loi royale de l’amour (Jacq. 2:8).

L’autre danger signalé par l’apôtre est de se laisser asservir par les circonstances et les ordonnances. Le sens du devoir rencontrant la présence du péché en nous-mêmes produit l’esclavage, là où les ordonnances sont créées pour soulager la conscience, lorsque la piété baisse. Si le chrétien ne doit pas ainsi se laisser asservir par quoi que ce soit, il ne doit pas manquer d’asservir son corps et de mortifier la chair qui est en lui (1 Cor. 9:27) : c’est le jugement de soi-même, la mort de Christ portée dans le corps (2 Cor. 4:10).

Le verset 13 montre que l’apôtre a devant lui les choses de la vie présente en rapport avec la nature humaine vivant ici-bas. À la création, Dieu a donné les plantes portant semence et les fruits des arbres comme nourriture à l’homme (Gen. 1:29, 30), l’herbe verte étant la nourriture des animaux. Les bêtes mauvaises et les ronces et les épines sont une conséquence de la chute, en gouvernement, de Dieu à l’égard de l’homme pécheur. Après le déluge, les viandes ont été données à l’homme, comme suite à l’autorité sur les bêtes, à l’exception du sang qui est la vie (Gen. 9:3, 4).

La loi donnée par Moïse a confirmé cette restriction touchant le sang et en a ajouté deux autres :

La graisse symbole de l’énergie intérieure qui n’appartenait qu’à Dieu,

La distinction entre les animaux purs et impurs :


Si ces deux dernières interdictions ont été levées dans le christianisme, témoignage confirmé par Dieu lui-même à Pierre rendant visite à Corneille, leur sens moral subsiste : L’énergie morale doit être consacrée à Dieu et nous devons résister à l’influence du monde.

L’interdiction de manger le sang est solennellement confirmée en Actes 15 où la transgression de cette défense, est placée au même plan que la fornication. Au temps du moyen âge, certains hommes ont défendu de manger de la viande (1 Tim. 4:3-5), Paul traite de telles défenses d’enseignements de démons.

D’un autre côté, la sobriété en toutes choses, en rapport en particulier avec la nourriture et la boisson, est une obligation pour le chrétien.


5.5 - 1 Cor. 6:13-20

6-05-80

Le paragraphe des versets 13 à 20 revient sur le sujet capital, pour les Corinthiens, de la sainteté. Trois raisons essentielles sont données comme solennel appel à la sainteté :



1) Au début du verset 13 l’apôtre avait montré que les viandes et l’estomac seraient mis à néant par Dieu, c’est-à-dire ne concernaient que la vie présente animale. Il n’en est pas ainsi du corps, qui sera ressuscité pour les morts, ou transmué pour les vivants.

Le salut complet, opéré par Christ et reçu par la foi, concerne non seulement l’âme mais le corps aussi. Christ est le Sauveur de notre corps qu’il transformera à Sa venue (Phil. 3:20, 21). Notre corps est ainsi vivifié et changé (1 Cor. 15:51), par la puissance de Dieu (1 Cor. 6:14). Romains 8:11 ajoute que c’est à cause de l’Esprit qui habite en nous.

Par sa nature humaine, le croyant participe à une semence : corruptible, en déshonneur, faiblesse, corps animal (comme âme vivante et vie animée), portant l’image de la poussière.

Ressuscité par Christ, il est changé : incorruptible, en gloire, en puissance, corps spirituel portant l’image du céleste (1 Cor. 15)


2) Nos corps sont aussi des membres de Christ.

Notre union à Christ est complète : le corps déjà maintenant et pour l’éternité (v. 15), de même que notre esprit aussi (v. 17), car l’être comporte esprit, âme et corps. Cette union indissoluble de Christ et de ses rachetés est soulignée en 1 Cor. 12:12 : « tous les membres du corps, quoiqu’ils soient plusieurs, sont un seul corps, ainsi aussi est le Christ ».

Christ qui est le nom d’attribut du Seigneur Jésus, désigne ici Christ et l’Église, tous les rachetés. La figure de cette union est déjà donnée dans le cas d’Adam et d’Ève créés successivement par Dieu, et sont désignés ensemble dans le « livre des générations ». « Dieu les créa mâle et femelle, et les bénit ; et il appela leur nom Adam, au jour qu’ils furent créés » (Gen. 5:2).


3) Nos corps sont le temple du Saint Esprit.


L’expression est tirée de l’exemple du sanctuaire de Dieu sur la terre au milieu du peuple d’Israël, et désigne ici la maison elle-même, le sanctuaire, lieu saint par excellence, où Dieu habite. Dieu a habité en Christ homme, Dieu était en Christ (2 Cor. 5:19) et le Seigneur désigne Son corps comme un Temple (Jean 2:21). Maintenant, le Saint Esprit habite dans chaque vrai croyant. C’est un fait, dont les effets sont manifestés en rapport avec notre état moral pratique, soit individuellement (c’est le point de vue de l’apôtre dans ces passages), soit collectivement. Si le Saint Esprit est attristé, ou contristé, ou éteint dans l’assemblée, ses effets ne se feront pas sentir en bénédiction ou en témoignage vis-à-vis du monde.


L’apôtre tire de ces trois grands faits d’importants enseignements :

Il condamne d’abord l’ascétisme et le gnosticisme qui traitaient le corps comme une chose vile qu’on devait rejeter. L’enseignement est repris en Colossiens 2 en rapport avec le danger que couraient les Colossiens, de perdre de vue leur union avec Christ, la tête glorieuse du corps. En Romains 12, nous sommes même exhortés à offrir nos corps en sacrifice vivant.

L’appel à la sainteté adressé aux Corinthiens est répété aussi aux Thessaloniciens en 1 Thes. 4:3 à 7.


5.6 - 1 Cor. 6:19 à 7:2

13-05-80

L’appel à la sainteté adressé par l’apôtre aux Corinthiens était basé sur les vérités suivantes (ne savez-vous pas est répété 3 fois dans le dernier paragraphe) :


Achetés à prix :

Rachetés :


Dès lors, nous appartenons à Christ, le Seigneur, Celui qui a l’autorité et les droits, non seulement sur le monde et toute la création, mais sur notre être entier : esprit, âme et corps.

L’apôtre s’appuie sur ces droits du Seigneur sur nous, pour nous inviter à glorifier Dieu dans notre corps, vase et instrument.

La question du mariage est alors introduite, comme faisant moralement suite aux instructions du chapitre 6.

La fornication était réprouvée de Dieu, mais le mariage n’était pas une chose impure, malgré les prétentions de certains hérétiques (notamment les gnostiques et les ascètes).

Au début de la création, Dieu avait uni Adam et Ève dans l’institution divine du mariage. Lémec, le premier, a transgressé le commandement divin et Dieu a supporté cet état de choses après le déluge, notamment au sein de son peuple Israël. Mais quand le christianisme est introduit, l’institution divine est rétablie telle qu’elle était au commencement.

L’apôtre élève même cette institution en Éph. 5:23-33, comme étant la figure de l’union de Christ et de l’Assemblée, un grand mystère. Le mariage établit entre l’homme et la femme un lien positif, indissoluble, qui ne peut être délié que par la mort. On remarquera que toute allusion au divorce, prévu autrefois dans la loi de Moïse à cause de la dureté de cœur du peuple Israël (Matt. 19:8), est soigneusement évitée par l’apôtre dans ce chapitre.


6 - 1 Corinthiens 7

20-05-80

L’apôtre répond aux questions que les Corinthiens lui avaient posées relativement au mariage en parlant :


Les instructions importantes données par l’apôtre dans ce chapitre sont présentées dans l’ordre suivant :


7 - 1 Corinthiens 10

7.1 - 1 Cor. 10:12, 13

11-11-80

Avec ce paragraphe, l’apôtre termine ses instructions morales sur l’ordre dans la maison de Dieu sur la terre et la profession chrétienne, sujet qui a été développé dans la première partie de l’épître.

Dès lors, l’apôtre parlera du corps de Christ.


On comprend ainsi pourquoi les exemples donnés par l’apôtre au ch. 10:1-11 se rapportent tous au désert et aux conséquences sur la terre de la conduite d’Israël, objet du gouvernement de Dieu comme Son peuple. Mais, pensée consolante, le juste gouvernement de Dieu, en particulier vis-à-vis de l’Église responsable et de la profession chrétienne n’empêche pas l’accomplissement de ses conseils éternels. Israël est sévèrement châtié à cause de son incrédulité en Nombres 14 pour avoir décrié le pays : 40 années d’épreuves à travers le désert seront le prix de leur incrédulité. En Nombres 15 Dieu parle à Son peuple de son entrée dans le pays (v. 2 et 18), comme si rien ne s’était passé.

Le désert, c’est-à-dire pour nous la vie présente dans le corps, au milieu d’un monde duquel nous sommes retirés mais dans lequel Dieu nous laisse selon sa sagesse, est le lieu où le chrétien est appelé à faire une double expérience préfigurée par la position d’Israël en Deut. 8 :


Cette double expérience est reprise par l’apôtre aux versets 11 et 12 de 1 Cor. 10.

La connaissance de soi-même conduit à l’humilité et à la petitesse d’esprit. C’est la seule position de sécurité pour le chrétien au milieu des pièges qui l’entourent, dont les plus subtils sont ceux de son propre cœur. Paul est un bel exemple de réelle humilité (1 Cor. 15:9 ; 1 Tim. 1:15 ; Éph. 3:8).

C’est la grâce de Dieu qui nous garde :

« À celui qui a le pouvoir de vous garder sans que vous bronchiez » (Jude 24).

« Je vous recommande à Dieu, et à la Parole de sa grâce » (Actes 20:32).


Chaque âge de la vie dans le corps et de la vie chrétienne a ses propres dangers :


Des exemples solennels comme ceux de David et de Salomon montrent qu’une chute grave peut survenir au soir de la vie et beaucoup assombrir la fin d’une course, tant il est vrai que la chair ne va jamais en s’améliorant, même lorsque l’énergie de la nature décline.

D’un autre côté, nous sommes non seulement gardés par Dieu mais aussi les objets constants de Ses soins d’amour (comme un père porte son enfant (Deut. 1:31) ou comme une mère en prend soin, cité par Paul en Actes 13:18 dans son discours à Antioche de Pisidie), car Dieu est fidèle (v. 13), expression déjà trouvée en 1 Cor. 1:9.


La tentation est ici l’épreuve envoyée par Dieu selon Sa sagesse pour notre bien.

La tentation a deux sens dans la Parole :


Le passage de l’oraison dominicale « ne nous induis pas en tentation » n’est pas en contradiction avec Jacq. 1:13 mais signifie : nous prions Dieu qu’il permette que nous ne soyons pas placés au milieu de circonstances dans lesquelles nos convoitises se manifesteraient pour nous faire tomber.


7.2 - 1 Cor. 10:14-17

18-11-80

À partir du v. 14, l’apôtre considère l’Assemblée de Dieu comme le corps de Christ. Le sujet est introduit par une mise en garde renouvelée contre l’idolâtrie ; l’expression « C’est pourquoi » établit le lien entre les deux parties de l’épître et rattache cette exhortation aux enseignements et avertissements fournis par l’histoire d’Israël dans le désert.

L’idolâtrie c’est adorer qui que ce soit d’autre que Dieu, et donner les affections de son cœur à un autre que Christ. Historiquement, l’idolâtrie a été introduite dans le monde d’après le déluge, Satan et les démons ayant pris la place de Dieu dans l’esprit de l’homme.

Abraham a été arraché à ce système pour n’être en relation qu’avec Dieu seul, mais bientôt Israël est retombé dans ce piège, déjà dans le désert (Amos 5:25-27 cité par Étienne dans Actes 7:42, 43), puis dans le pays, surtout après la séparation des 10 tribus d’Israël avec Jéroboam qui a maintenu l’unité politique du peuple au moyen de son unité religieuse idolâtre. Deux veaux étaient placés à Béthel (autrefois sanctuaire et maison de Dieu) et à Dan (le lieu de l’apostasie).

Le peuple a été délivré de l’idolâtrie à la transportation (la maison d’Israël a été purifiée de son esprit immonde), mais retombera plus bas encore dans l’apostasie idolâtre après l’enlèvement de l’Église en recevant l’antichrist, celui qui viendra en son propre nom pour occuper la maison balayée et ornée avec 7 esprits immondes.

La Parole met en garde contre les dangers de l’idolâtrie :


Après cette mise en garde contre l’idolâtrie, l’apôtre introduit le sujet de l’Assemblée corps de Christ, par la communion, manifestée dans l’acte de manger.

Et, de fait, les quatre exemples de la vie d’Israël dans le désert, étaient déjà en rapport avec le même sujet :


L’acte de manger, établit l’identification avec la chose qui est mangée, mais aussi la communion avec ceux qui participent au même repas.

La cène du Seigneur est ainsi présentée ici, non seulement comme la communion avec Christ, mais comme l’expression de l’unité du corps de Christ composé de tous les vrais croyants. C’est le côté de la communion, et de la responsabilité collective des saints qui est placée ici devant nous. Au ch. 11, la même cène du Seigneur, souvenir de la mort du Seigneur, est présentée comme le mémorial pendant l’absence de Christ en rapport d’abord avec les affections, puis avec la responsabilité individuelle.

Si la cène, communion et mémorial, est liée au souvenir de la mort de Christ, la pâque était l’anticipation de celle-ci.


7.3 - 1 Cor. 10:16, 17

25-11-80

Au v 16 du ch. 10 la coupe est la communion du sang du Christ versé à la croix, le pain est la communion du corps de Christ.

La communion est l’identification avec la personne, et la position, présentée en figure dans le repas : un Christ mort et crucifié. Au ch. 11:24, 25 l’apôtre, s’appuyant sur les paroles mêmes du Seigneur données dans les évangiles, ajoute que le corps du Christ a été donné pour nous de même que le sang de Christ a été versé pour nous. Nous en rappelons le précieux souvenir par la cène.

La fraction du pain [le fait de le rompre] n’est pas en elle-même un acte religieux ; de même le Seigneur en instituant la Cène a pris une coupe contenant déjà le vin, de sorte que verser le vin dans la coupe n’est pas non plus un acte religieux.

Prendre part à la cène, manger le pain et boire à la coupe, a sa valeur à travers l’acte lui-même, dans le symbole représenté par ce qui est mangé et bu. Ni le pain, ni le vin, ne changent de substance, mais sous leur forme naturelle représentent en figure le corps donné et le sang versé du Seigneur dans sa mort. Au v. 17 l’apôtre établit un principe de toute importance, selon lequel la fraction du pain est non seulement la communion du corps de Christ, mais aussi notre communion les uns avec les autres : vérité de la Table du Seigneur dressée sur le terrain de l’unité du corps de Christ.


Tous les vrais croyants ont place à la Table du Seigneur, mais pour qu’un rassemblement de croyants puisse se réclamer de la présence du Seigneur et soit effectivement réuni autour de la seule Table du Seigneur, il convient que soient réalisées, selon l’enseignement de l’Écriture rappelé par un frère estimé parmi nous, les conditions suivantes :


C’est la raison pour laquelle, chaque assemblée locale, représentant en un lieu l’Assemblée toute entière des premiers-nés, est responsable :


Si la communion au seul corps de Christ (l’ensemble de tous les croyants) est ainsi manifestée, c’est à la Table du Seigneur.


8 - 1 Corinthiens 11

06-01-81

Versets 28 à la fin

La cène dominicale (ou cène du Seigneur) est célébrée par les saints réunis en Assemblée le jour du Seigneur, le premier jour de la semaine, seul jour mis à part pour le chrétien et qui remplace le jour du sabbat, marque du repos pour le peuple terrestre. Le lendemain du sabbat était le jour de la fête de la Gerbe tournoyée ou fête des Prémices, précieuse figure de la résurrection de Christ d’entre les morts (troisième des 7 fêtes de Lév. 23) suivie dans l’année du peuple Juif par la fête des Semaines ou de la Pentecôte typifiant l’Église formée des croyants Juifs et Gentils. C’est au premier jour de la semaine seulement que la Parole nous montre le Seigneur ressuscité se trouvant au milieu des disciples réunis (Jean 20:19 et 26).

En Actes 20:7, Paul et les croyants de Troade sont rassemblés le premier jour de la semaine pour rompre le pain.

En 1 Cor. 16:1, 2, la collecte faite pour les saints, dans l’exercice du service de la bienfaisance liée en Héb. 13 à celui de l’adoration, se faisait aussi le premier jour de la semaine.


Les v. 27 à 32 du ch. 11 nous montrent la préparation morale que le Seigneur demande de la part de chacun de ses rachetés pour pouvoir célébrer la cène en mémorial de ses souffrances et de sa mort, mais aussi le privilège ineffable qu’Il accorde aux siens, comme conséquence de son œuvre, de se souvenir ainsi de Lui jusqu’à ce qu’Il vienne.

L’absence d’exercice profond et de jugement de soi-même en rapport avec cette ordonnance précieuse et solennelle expose celui qui se conduit légèrement à cet égard au juste gouvernement du Seigneur

La légèreté des Corinthiens se manifestait :


Les conséquences décrites ici pour notre instruction morale étaient :


Cette faiblesse, conséquence d’un gouvernement du Seigneur inclut peut-être la faiblesse dans le corps, mais aussi dans l’esprit et les pensées, le croyant ne faisant pas de progrès spirituels. La mort est ici le jugement gouvernemental extrême, conséquence du mépris à l’égard du mémorial de la mort de Christ. Quelquefois, le Seigneur est intervenu dans une assemblée en mauvais état pour la réveiller en retirant un frère fidèle et utile ; solennelle expression de l’amour du Seigneur pour sa chère Assemblée, mais ce n’est pas le cas envisagé ici.

En face de la responsabilité et du juste gouvernement du Fils sur sa maison, la grâce subsiste et répond à notre faiblesse. Une âme tourmentée pourrait être consciente de sa faiblesse et de son iniquité. Le Seigneur et la Parole nous répondent que nous sommes propres pour la présence de Dieu et que le jugement de soi-même nous maintient dans un état pratique qui nous permet de répondre à l’invitation du Seigneur pour Sa joie et notre bénédiction (v. 28 et 31).


9 - 1 Corinthiens 12 et 13

9.1 - 1 Cor. 12:1-3

13-01-81

À partir de ce chapitre l’apôtre parle des manifestations spirituelles et notamment des opérations de l’Esprit Saint, personne divine, par les dons (ch. 12). L’exercice des dons dans l’assemblée est présenté au ch. 14 qui se relie directement au dernier verset du ch. 12. Entre ces deux chapitres liés à la vie du corps de Christ sur la terre, le chemin bien plus excellent nous conduit dans le ch. 13 à l’amour, c’est-à-dire à la nature même de Dieu.

On peut dire aussi que le ch. 12 donne le principe du rassemblement, le ch. 13 sa puissance et le ch. 14 son expression pratique.

Pour le temps de la fin, où nous sommes parvenus, les ressources divines nous sont assurées, ainsi que le présente la deuxième épître à Timothée, par le Saint Esprit qui est un esprit de puissance (caractère du ch. 12), d’amour (ch. 13) et de conseil (ch. 14).


La division du ch. 12 se présente comme suit :

1) v. 1-3

Manifestations spirituelles en général et les moyens donnés de Dieu pour distinguer les manifestations de l’Esprit Saint de toutes autres manifestations spirituelles, humaines ou démoniaques.


2) v. 4-7


3) v. 8-11 : les 9 dons spirituels :


4) v. 12-27

La vie du corps de Christ sur la terre et le ministère par les dons

L’unité du seul corps de Christ et la diversité de ses membres

Les 3 dangers liés à la présence et à l’exercice des dons dans l’assemblée :


5) v. 28-31

Les opérations des dons spirituels placés par Dieu dans l’assemblée :


Dans le premier paragraphe (v. 1-5), l’apôtre met en contraste l’état antérieur des Corinthiens idolâtres, l’idolâtrie cachant l’activité des démons, avec leur position présente comme membres du corps de Christ jouissant des dons spirituels du seul Esprit de Dieu.

Le chrétien seul, par l’Esprit de Dieu peut dire « Seigneur Jésus », reconnaissant en Christ maintenant sur la terre, celui qui possède toute autorité bien qu’Il ne le fasse pas encore valoir, mais qu’Il conserve le nom de l’homme abaissé.

En même temps, le nom du Seigneur Jésus réveille dans le cœur du croyant et de l’Église de saintes et puissantes affections. La cène est le mémorial de la mort du Seigneur Jésus instituée la nuit même où Il a été livré (1 Cor. 11:23).


Deux exemples remarquables nous montrent l’incapacité des démons ou esprits immondes de prononcer le nom de Seigneur Jésus selon l’expression du v. 3.


9.2 - 1 Cor. 12:31 et 1 Cor. 13:1-3

17-02-81

Les dons de l’Esprit sont placés par Dieu dans l’Assemblée, corps de Christ sur la terre (v. 28) :


Comme dans l’énumération du début du chapitre (v. 8-10), le don des langues dont les Corinthiens se satisfaisaient le plus est placé le dernier.

Lorsque l’édification de l’assemblée est considérée comme l’œuvre de Dieu pour l’accomplissement de Ses conseils (comme en Éph. 2), les apôtres et prophètes sont présentés comme les fondements sur lesquels Dieu édifie les pierres vivantes ;

Lorsque l’œuvre est présentée comme confiée à l’homme (1 Cor. 3), alors Christ est le fondement.

Le Nouveau Testament nous présente d’autres apôtres que les 12 qui ont vécu avec le Seigneur pendant Son ministère, notamment Paul et Barnabas. Toute succession apostolique est étrangère à l’Écriture.

Les dons de prophètes et docteurs sont pour tous les temps et subsistent jusqu’à maintenant. Ce sont des dons que nous devons désirer avec ardeur, même au temps de notre grande faiblesse. Le don de prophétie est placé avant celui de docteur :


Le prophète, ordonné de Dieu pour maintenir autrefois les relations avec Son peuple, était caractérisé par sa proximité de Dieu : « Le Seigneur, l’Éternel, ne fera rien, qu’il ne révèle son secret à ses serviteurs les prophètes » (Amos 3:7). « S’ils sont prophètes, et si la parole de l’Éternel est avec eux, qu’ils intercèdent auprès de l’Éternel des armées » (Jér. 27:18).

Le prophète, même aux premiers temps de l’Église, annonçait des choses à venir ; Agabus annonce la famine en Actes 11:28, et la prochaine capture de l’apôtre Paul en Actes 21:11, cela par l’Esprit Saint. Maintenant, le prophète dans l’assemblée exerce son service pour l’édification, l’exhortation et la consolation (14:3) et parle par révélation (14:6) sous l’action du Saint Esprit (1 Cor. 2:12).

Si nous étions exercés, humbles et fidèles, cette révélation nous serait donnée au moment même (1 Cor. 14:30), dans la soumission les uns aux autres (v. 32), pour que l’assemblée soit édifiée par un ministère répondant aux besoins présents.

Mais le ressort profond et indispensable de tout service et la condition de toute bénédiction, c’est l’amour. L’apôtre montre aux Corinthiens un chemin bien plus excellent, puisqu’ils étaient conduits ainsi jusqu’à la nature même de Dieu (ch. 13). Il ne s’agit pas ici de la définition de l’amour, mais de ses effets pratiques et visibles dans la marche des saints (le chemin de l’amour) et la vie de l’assemblée.

Avant d’aborder les 14 caractères pratiques de l’amour, l’apôtre montre d’abord dans les versets 1 à 4 que toute activité poussée jusqu’à la forme extrême du dévouement, séparée de l’amour selon Dieu est sans fruit et sans profit :


Tels sont les exemples que donne l’apôtre d’une activité qui ne produit pas de résultats ou n’est pas acceptée par Dieu lorsqu’elle est séparée de l’amour.


10 - 1 Corinthiens 13

10.1 - 1 Cor. 13:4, 5

24-02-81

Ce chapitre nous donne une description bénie de l’amour et de ses différents caractères

L’amour est le premier caractère du fruit de l’Esprit (Gal. 5:22), et le dernier et indispensable maillon de la chaîne complète des vertus chrétiennes (2 Pierre 1:7). L’amour, caractère de Dieu est inséparable de la vérité, expression de l’autre caractère de Dieu qui est aussi lumière.


La bonté de Dieu s’est ainsi manifestée en Christ comme modèle parfait de sainteté, piété, miséricorde et grâce : Ps. 16 ; 2 Chron. 6 ; Ps. 89.

L’apôtre présente maintenant dans ce chapitre 14 caractères de l’amour, comme activité de l’Esprit de Christ opérant dans les chrétiens et dans l’Assemblée :


L’amour use de longanimité : expression de la patience à supporter les offenses. L’amour ne se laisse pas provoquer par le mal qui est dans le monde, il est au-dessus de tout le mal qui s’y trouve, car en tant que caractère de Dieu l’amour est souverain.


L’amour est plein de bonté :

« Ce qui attire dans un homme, c’est sa bonté » (Prov. 19:22).


Dans les premiers caractères négatifs de l’amour, on remarquera que plusieurs des caractères que l’amour évite étaient justement caractéristiques de l’état pratique de l’assemblée de Corinthe : envie, vanterie, orgueil, conséquences du mauvais état moral.

L’orgueil est la faute du diable (Éz. 28), c’est aussi le piège du diable (1 Tim. 3). L’orgueil est à la racine de la chute de toutes les dispensations :


Le caractère essentiel du monde :


10.2 - 1 Cor. 13:5-8

03-03-81

Nous avions considéré d’abord les 5 derniers caractères négatifs de l’amour :


L’amour supporte tout, croit tout, espère tout, endure tout.


Le support de l’amour n’est pas le support du mal ou des méchants, caractère qui était encore manifesté par Éphèse malgré l’abandon du premier amour (Apoc. 2), c’est l’acte de couvrir pour éviter de propager ce qui n’est pas édifiant.


Dieu pouvait autrefois manifester sa patience et sa justice dans le support des péchés précédents. Dès lors, le chrétien, pardonné en Christ doit lui-même aussi pardonner (Éph. 4:32) et manifester un esprit de grâce, cette disposition de cœur à couvrir et enfouir dans la profondeur de notre conscience les choses confessées et couvertes va de pair avec la manifestation de la vérité dans la marche des saints et des assemblées. « Aimer son prochain comme soi-même » en Lév. 19:17, 18 c’est « Tu ne manqueras pas à reprendre ton prochain, et tu ne porteras pas de péché à cause de lui. Tu ne te vengeras pas, et tu ne garderas pas rancune aux fils de ton peuple ».


L’amour croit tout parce que non seulement « peut-être y aura-t-il quelque espoir » (Lam. 3:29), mais l’assurance tranquille de la foi regarde à Dieu qui mène tout à bonne fin même dans les cas humainement désespérés.


Paul offre un merveilleux exemple vivant de ces 4 derniers caractères de l’amour :



10.3 - 1 Cor. 13:8-13

10-03-81

La nature divine est permanente et immuable : éternelle et sans changement, l’amour donc ne périt jamais. Par contraste, tout ce qui se rattache à la terre et à la période du temps passé, même les moyens par lesquels nous parviennent les communications divines, prophéties, langues et connaissance auront leur fin et cesseront.

La vérité qui est en Jésus nous est entièrement révélée, mais nous ne pouvons maintenant la saisir que partiellement « en partie » tant que nous sommes sur la terre dans des vases de faiblesse et d’infirmité.

Les dons de grâce plus grands tels que prophète ou docteur, les dons-signes temporaires comme celui des langues, sont pour le moment où l’assemblée de Dieu est sur la terre, et l’exercice selon la puissance de Dieu ne peut produire en nous que des résultats partiels.

Nous sommes dans un état comparable à celui d’un enfant, pensées et raisonnement, tandis que nous attendons la rédemption, la délivrance de notre corps. Mais lorsque nous aurons revêtu notre corps glorieux et incorruptible, le corps de notre abaissement étant transformé en la conformité du corps de la gloire de Christ, quel changement dont nous ne pouvons maintenant soupçonner la mesure ! :


Nous sommes amenés à contempler à face découverte Sa gloire morale (2 Cor. 3) de sorte que s’opère à notre insu une transformation morale et une plus grande conformité à Lui-même. C’est « le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances » (Phil. 3:10). Nous ne sommes pas encore parvenus à la perfection, c’est la gloire à venir ; néanmoins les progrès de l’âme devraient tendre à imprimer sur nous le caractère d’homme fait (ou parfait).

Dans cet exercice moral, les ressources de Dieu sont la foi et l’espérance.

*

1 Thes. 1:3 : œuvre de foi, travail d’amour, patience d’espérance, alors que dans Apoc. 2:2 il n’y a plus que l’œuvre, le travail, la patience.

1 Thes. 5:8 : la foi et l’amour sont en rapport avec la cuirasse ; l’espérance du salut est en rapport avec le casque.

2 Thes. 1:3 : la foi augmente beaucoup et l’amour abonde ; l’espérance fait défaut.


11 - 1 Corinthiens 14

11.1 - 1 Cor. 14:1-4

17-03-81

Nous sommes donc exhortés à poursuivre et à rechercher l’amour, tout en désirant ardemment les dons de l’Esprit et particulièrement celui de prophète dans le but d’édifier l’assemblée. C’est ainsi que l’amour et l’intelligence spirituelle qui nous est donnée par l’Esprit de Dieu, caractères d’un homme en Christ, sont à la base de tout service fidèle dans l’assemblée.

L’amour et les manifestations de l’Esprit de Dieu sont liés d’une manière très précieuse dans Éph. 3 et 4.

L’apôtre désirait que les Éphésiens soient enracinés et fondés dans l’amour (Éph. 3:18) ; en leur montrant les dimensions du conseil de Dieu, il les ramenait à ce qui en est le centre connu : l’amour de Christ (Éph. 3:19) ; leur marche digne de l’appel, c’est-à-dire digne du Saint Esprit conduisait au support mutuel dans l’amour (Éph. 4:2) ; les dons donnés par le Seigneur pour le perfectionnement des saints étaient pour l’édification du corps de Christ en amour (Éph. 4:12 et 16). La marche des saints était alors, en conséquence, dans la vérité (Éph. 4:25) et dans l’amour (Éph. 5:1), dont la mesure est Christ lui-même.


Touchant maintenant l’exercice des dons de l’Esprit dans l’Assemblée, l’apôtre mentionne particulièrement deux des trois dons de grâce plus grands, prophète et docteur dont il montre la supériorité par rapport à ce don-signe temporaire des langues et de leur interprétation.


La prophétie en elle-même n’est pas simplement, ni essentiellement maintenant, la révélation des événements à venir, quoique des hommes de Dieu d’autrefois, revêtus de ce don de prophète, avaient bien annoncé de telles révélations. On trouve même occasionnellement dans le temps de l’Église une telle position comme dans le cas d’Agabus annonçant la famine en Actes 11:28 et de la part de l’Esprit Saint la capture de Paul en Actes 21:10-12.

Le prophète est un homme vivant dans la proximité morale de Dieu à qui Dieu révèle ses pensées qu’il peut ensuite communiquer aux autres :


Mais maintenant l’exercice du don de prophète dans l’Assemblée produit l’édification, l’exhortation et la consolation (v. 3).

Une telle communication de la part de Dieu fait ressortir de la Parole, par la puissance de l’Esprit de Dieu, ce qui était caché en elle et qui répond aux besoins et aux circonstances du moment dans l’Assemblée, en parlant au cœur et à la conscience atteints par la puissance du témoignage.


11.2 - 1 Cor. 14:3-6

24-03-81

En établissant la différence entre l’exercice du don des langues d’une part, et celui du don de prophète et docteur d’autre part, l’apôtre ne voulait pas diminuer l’importance et la valeur du premier, mais clairement établir que l’exercice de tout don quel qu’il soit, dans l’Assemblée, doit concourir à l’édification. Les langues ont été confiées aux apôtres le jour de la Pentecôte (Actes 2:4) comme conséquence du don de l’Esprit Saint pour annoncer aux étrangers qui étaient venus à Jérusalem les choses magnifiques de Dieu (Actes 2:11).


L’apôtre rappelle aux Corinthiens que ce don ne pouvait être exercé dans l’Assemblée que dans la mesure où il s’accompagnait d’un autre don distinct, celui de l’interprétation des langues (v. 5 et 13).

Les enseignements de ce chapitre doivent nous rappeler que toute activité dans l’Assemblée doit s’exercer de manière à être comprise et reçue. Lorsque le résidu de la transportation était réuni à Jérusalem (Néh. 8) :


Les lévites avec Esdras, lisaient distinctement dans le livre de la loi de Dieu, en donnaient le sens et le faisaient comprendre ; le but était de « devenir intelligents dans les paroles de la loi » (Néh. 8:13).

Tous sont aussi invités dans l’Assemblée à servir où à écouter en étant remplis de la connaissance de la volonté de Dieu, en toute sagesse et intelligence spirituelle (Col. 1:9).

Toute sagesse humaine est ainsi mise de côté et jugée par la Parole de la Croix (1 Cor. 2) et remplacée par les communications de l’Esprit de Dieu.

Le seul chemin pour les uns et les autres pour recevoir ces communications divines est d’être pratiquement rempli de l’Esprit de Dieu qui prend possession de l’être moral et des pensées.

Dans l’Assemblée les pensées de Dieu sont communiquées soit par révélation soit par connaissance, ces deux moyens de communications étant respectivement confiés au prophète et au docteur :


La connaissance ou la doctrine enseigne des vérités ou explique la Parole, choses très utiles dans l’Assemblée surtout au temps de la fin où beaucoup d’erreurs sont enseignées ; l’ouvrier fidèle expose justement ou découpe droit la Parole de la vérité (2 Tim. 2:15), cette activité, toutefois, n’implique pas nécessairement une manifestation de la présence de Dieu aux hommes dans leur propre conscience et leur propre cœur, et l’enseignement s’adresse essentiellement à celui qui est spirituel.

Le prophète, au contraire, peut s’adresser par le tranchant de la Parole, à celui-là même qui n’est pas spirituel et toucher sa conscience.

Le même effet peut être produit sur un incrédule entrant dans l’Assemblée (v. 24) qui sera convaincu devant tous.


11.3 - 1 Cor. 14:7-13

31-03-81

L’apôtre parle essentiellement dans ces versets du don des langues dont les Corinthiens se vantaient et se servaient pour s’élever à leurs propres yeux en négligeant l’édification de l’Assemblée.

Deux pensées générales se dégagent de ce paragraphe :


Dans les versets 7 à 11, l’apôtre prend l’exemple des instruments de musique (v. 7 et 8) ou des différentes voix humaines dans le monde (v. 10) pour rappeler que le caractère essentiel de l’exercice du don des langues en vue de l’utilité (1 Cor. 12:7) doit être de prononcer des paroles intelligibles.

Nous avons rappelé en passant que les instruments de musique (harpe et flûte) ont trouvé naissance dans les générations de Caïn le meurtrier, alors que les arts et les techniques rendaient le monde aussi heureux que possible, sans Dieu, à l’homme pécheur et misérable (Gen. 4:22).

On trouve les instruments de musique liés à l’idolâtrie dans Daniel 3 à l’occasion de la statue de Nébucadnetsar dans la plaine de Dura, de sorte que la musique dont le monde moderne est saturé s’allie aussi bien au mensonge qu’à la violence.

Les comparaisons employées par l’apôtre montrent d’autre part que Dieu choisit des instruments divers pour en constituer des vases pour son service. Les livres de l’Écriture ont été écrits par des personnes d’origine et de capacités naturelles très diverses, mais qui ont été poussées par l’Esprit Saint pour donner une Écriture inspirée de Dieu d’une admirable unité : Moïse instruit dans toute la sagesse d’Égypte, Amos berger de Thekoa, les apôtres du Seigneur étaient en général des hommes illettrés et du commun, bien que Luc, le médecin bien-aimé ait été plus instruit que les autres, et que Paul ait été instruit aux pieds de Gamaliel et ait été un vase d’une capacité exceptionnelle. Les écrits de nos devanciers du siècle dernier émanent aussi de personnes très différentes ; s’ils ne sont pas inspirés comme l’Écriture elle-même, ils sont toutefois de toute valeur pour nous aider à la comprendre.

v. 10 : le mot « barbare » signifiait simplement « étranger » pour quelqu’un qui appartenait à l’empire romain.

v. 12 : se relie au ch. 12:31 et ch. 14:1 et 5.

Nous devons chacun désirer l’édification de l’Assemblée (expression rencontrée 7 fois dans ce chapitre). L’édification est ici la croissance spirituelle des saints de l’Assemblée par une nourriture de leurs âmes. C’est croître dans la grâce et dans la connaissance de Christ Fils de Dieu jusqu’à l’état de pères en Christ.


11.4 - 1 Cor. 14:13-19

07-04-81

Le don miraculeux des langues n’est mentionné dans le Nouveau Testament que par trois écrivains inspirés : Marc à la fin de son évangile, Luc dans le livre des Actes et Paul dans les chapitres 12 et 14 de la première épître aux Corinthiens.

Les passages sont les suivants :


1) Marc 16:17 : Lorsque le Seigneur envoie ses disciples prêcher l’évangile, il fait la promesse que ceux qui croiraient par leur parole seraient miraculeusement doués :


Il s’agit clairement de miracles destinés à accréditer le christianisme et à protéger les chrétiens contre la haine du monde.


2) Actes :


3) 1 Cor. 12 et 14 :

Don miraculeux signe donné à l’Église au premier temps de son histoire ici-bas, mais l’Écriture montre qu’il n’a pas eu de place permanente comme les autres dons plus excellents de prophète et docteur.

Dans l’Assemblée ce don pouvait s’exprimer sous 4 activités différentes : parler, prier, chanter, bénir (ou rendre grâce).

Sous quelque forme que ce don s’exerçât il fallait qu’il le soit de façon intelligente et intelligible de sorte que celui qui en était doué devait prier pour que le don d’interprétation des langues lui soit confié en même temps, de sorte que l’édification soit produite dans l’Assemblée.


11.5 - 1 Cor. 14:20-25

14-04-81

Ce paragraphe termine l’exposé de l’apôtre relatif à l’exercice des dons dans l’Assemblée.

À partir du v. 26 et jusqu’à la fin du ch. 14, il s’agit plutôt de l’ordre dans l’Assemblée et dans les réunions d’Assemblée.

L’apôtre souhaitait que les Corinthiens ne demeurent pas dans cet état d’enfance qui les caractérisait parce qu’ils étaient charnels (1 Cor. 3:1). Les croyants hébreux étaient restés dans cet état à cause de leur paresse spirituelle (Héb. 5:11, 12).

Dans ces deux cas, l’apôtre souhaitait que des progrès soient faits dans le jugement moral du bien et du mal (Héb. 5), ce qui était l’état normal de l’homme fait, et que l’entendement source profonde des pensées et caractérisant l’être moral soit maintenu dans la lumière de Dieu.

Depuis la chute, l’entendement de l’homme en Adam a été obscurci (Éph. 4:18), son jugement moral faussé. L’esprit de l’entendement est renouvelé dans le croyant qui a revêtu le nouvel homme et qui est placé sous l’influence habituelle de la vérité qui est en Jésus (Éph. 4:22).

Le renouvellement de l’entendement transforme le croyant pour lui donner la connaissance de la volonté de Dieu et le séparer du monde (Rom. 12:2) ; c’est ainsi que sont opérés des progrès dans le chrétien pour le transformer à la ressemblance de Christ et le présenter parfait en Lui (Col. 1:28).

Ici cette exhortation de l’apôtre en rapport avec l’entendement et le jugement moral des croyants est donnée en rapport avec l’exercice des dons dans l’Assemblée et notamment celui des langues qui était un piège pour les Corinthiens par l’occasion qu’ils saisissaient dans son exercice de se glorifier en eux-mêmes et d’oublier le Donateur ; or le don des langues était essentiellement un don-signe donné à l’égard du monde et des incrédules.

L’apôtre cite ici le passage d’Ésaïe 28:11, 12 (v. 21) pour montrer comment autrefois Dieu avait déjà agi vis-à-vis d’Israël, ce peuple rebelle et contredisant, dont l’élément apostat ferait même plus tard alliance avec les ennemis déclarés de Dieu et de son Christ.

Le peuple était sous un endurcissement gouvernemental, appelé au moment du rejet de Christ (Jean 12) et confirmé par l’apôtre Paul à la fin de son ministère (Actes 28), lorsque les derniers témoignages de la grâce et du Saint Esprit avaient été rejetés.

Maintenant le salut par grâce était annoncé à tous, Juifs et Gentils. Comment échapperaient-ils, ceux qui le négligeaient, d’autant que Dieu accompagnait son témoignage de signes et prodiges et divers miracles et distributions de l’Esprit Saint ? (Héb. 2:4).

Lorsque l’Assemblée toute entière se réunissait, ce qui maintenant n’est plus possible à cause de la ruine et de l’infidélité de l’Église, il convenait de tout faire pour l’édification de l’Assemblée, en réalisant la présence de Dieu par son Saint Esprit.

Cette dépendance du Saint Esprit n’était pas réalisée si tous parlaient en langues sans qu’elles soient interprétées ; au contraire, le ministère du prophète s’adressant aux croyants produisait en même temps un effet solennel sur un incrédule ou une personne peu instruite. Les secrets mêmes de son cœur seraient rendus manifestes et l’amèneraient à une confession publique de la présence de Dieu dans l’Assemblée.

Au temps de la fin, les deux ou trois réunis au Nom du Seigneur selon Matt. 18:20 en Assemblée (v. 23) peuvent jouir des mêmes privilèges que dans les temps de la fraîcheur du début, car le Seigneur Jésus demeure fidèle, et l’Assemblée subsiste jusqu’à la fin comme le lieu où Dieu demeure sur la terre par son Esprit.


12 - 1 Corinthiens 15

12.1 - 1 Cor. 15:4-8

19-05-81

Le ch. 15 développe les vérités de la première résurrection (v. 1 à 50) et du retour du Seigneur en grâce pour prendre Son Église (v. 51-58) qui se rattachent à la doctrine de Paul confiée par une révélation spéciale du Seigneur à Son serviteur. Les deux autres aspects de cette doctrine sont également mentionnés dans cette épître : l’Église corps de Christ et son expression par la Cène du Seigneur

La première résurrection est celle des croyants, elle comporte deux phases :


Il n’y a donc pas de résurrection générale de tous les hommes mais deux résurrections séparées :


La résurrection dans 1 Cor. 15 est ici celle du corps : l’âme et l’esprit, partie immatérielle de l’être, sont réunis à nouveau à un corps glorieux (non plus de faiblesse) semblable à celui de Christ ressuscité.

La résurrection est employée aussi dans le sens spirituel (ou mystique) pour désigner la position du croyant vivifié et lié à un Christ céleste et glorifié (Éph. 2 ou Col. 3).

Le sujet de la première résurrection est traité par l’apôtre dans les v. 4 à 34, (les v. 20 à 28 formant une parenthèse, de sorte que le v. 29 se lie directement au v. 19), les v. 35 à 50 traitent de la manière dont s’opère cette première résurrection.


L’apôtre commence par établir de façon irréfutable la vérité et la réalité de la résurrection de Christ, fondement même du christianisme et de laquelle découle la résurrection des croyants endormis de toutes les dispensations, 7 témoignages sont donnés :


Ces témoignages ont été, en fait, rendus par 7 groupes de témoins, car l’apôtre fait la distinction dans les 500 frères entre ceux qui vivaient encore lorsque l’épître était écrite et ceux qui s’étaient endormis.

On a remarqué que tous les témoignages ne sont pas mentionnés, en particulier celui des saintes femmes qui étaient au sépulcre, (notamment Marie de Magdala), auxquelles le Seigneur s’est révélé en premier lieu (Jean 20), ni les deux disciples d’Emmaüs (Luc 24).

Le premier témoin nommé est Pierre et l’entretien du Seigneur avec son disciple n’est pas rapporté sauf qu’il est cité en Marc 16 et Luc 24.

Le dernier est Paul qui se présente comme hors de temps, qui n’a pas vu le Seigneur sur la terre comme les autres disciples, mais dans la gloire sur le chemin de Damas et ravi dans le 3ème ciel.

Ces deux apôtres, objets de la même grâce du Seigneur parlent à la fois des souffrances de Christ et de sa résurrection :


12.2 - 1 Cor. 15:9-11

26-05-81

Pensant au dernier témoignage que le Seigneur lui avait confié touchant à Sa résurrection, l’apôtre Paul jette un regard sur sa vie passée, son appel par le Seigneur et son service pour Lui.

Effectivement, Saul de Tarse, après avoir consenti à la mort d’Étienne, respirait menace et meurtre contre les disciples du Seigneur. En les persécutant, il persécutait Jésus lui-même : « Je suis Jésus que tu persécutes » (Actes 9:6 et Actes 26:15), « Je suis Jésus le Nazaréen que tu persécutes » (Actes 22:8). Saul persécutait en même temps l’Assemblée de Dieu constituée de tous les rachetés du Seigneur.

N’ayant pas oublié son état antérieur et la purification de ses péchés d’autrefois, Paul était maintenu humble et n’oubliait jamais qu’il était un objet de la grâce. En même temps il était profondément convaincu de son appel par le Seigneur et justifiait, de la part de Dieu lorsqu’il le fallait, sa position d’apôtre appelé (Gal. 1 par ex.).

Chaque croyant et chaque serviteur du Seigneur, à l’image de l’apôtre, se considère indigne par nature et empreint de faiblesse :

Moïse (après l’école du désert),

Gédéon (le plus petit dans la maison, dans le plus pauvre milieu de la plus petite tribu),

Ésaïe,

Jérémie,

Daniel, Ézéchiel, Amos,

sont des exemples que l’Ancien Testament offre à notre méditation. Les rachetés célestes contemplant l’agneau immolé le considèrent comme seul digne.

Si faiblesse humaine et indignité de nature nous caractérisent tous, l’exhortation nous est en même temps adressée pour que nous marchions dans le temps présent d’une manière digne de Dieu (Thes.), du Seigneur (Col.), de l’appel et du Saint Esprit (Éph.) et de l’évangile (Phil.).

La fidélité présente et la marche pure au milieu d’une chrétienté infidèle et d’un monde méchant appellent pour celui qui vaincra la promesse d’être digne de marcher avec Christ en vêtements blancs (Apoc. 3).


Paul, heureux de n’être rien, était toutefois conscient de ce que la grâce de Dieu avait accompli en lui et par lui. Les deux épîtres aux Corinthiens nous donnent la relation de quelques aspects de son travail (plus que tous les autres apôtres) et de ses souffrances : 1 Cor. 15:32 ; 2 Cor. 1 ; 2 Cor. 4 ; 2 Cor. 5 ; 2 Cor. 6 ; 2 Cor. 11 ; 2 Cor. 12.

Paul et tous les autres apôtres avaient prêché Christ, Christ crucifié (1 Cor. 1:23) mais aussi Christ ressuscité. « Les apôtres rendaient avec une grande puissance le témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus » (Actes 4:33).

C’est ainsi que l’apôtre introduit le sujet de la résurrection de Christ et de la première résurrection des saints endormis, vérité chrétienne qui était battue en brèche par certains à Corinthe.

Il est remarquable de souligner que l’apôtre avait conservé ce sujet fondamental pour la fin de cette épître, le Saint Esprit le conduisant à nous faire des révélations de toute importance sur la résurrection et l’enlèvement des saints au retour du Seigneur.


12.3 - 1 Cor. 15:12-19

02-06-81

Nous avons souligné à nouveau que ce chapitre présente la vérité de la résurrection des corps en contraste avec d’autres passages des épîtres de Paul qui parlent de la résurrection spirituelle de l’âme, qui est conséquence de la nouvelle naissance.

Étant par nature morts dans nos fautes, la nouvelle naissance nous vivifie, et Dieu nous ressuscite avec le Christ pour nous faire asseoir ensemble avec Lui dans les lieux célestes. C’est une présence par la foi (Éph. 2).


Le mystère présenté par l’épître aux Corinthiens est autre.

Tous les morts doivent ressusciter. La première mort est la séparation du corps (le corps animal) qui retourne à la poussière, et de la partie immatérielle de l’être (esprit et âme) qui est gardée jusqu’à la résurrection ; pour les incrédules : le hadès, pour les croyants : le repos et la joie avec Christ en attendant la résurrection et la gloire.

La résurrection des corps opérée par la puissance divine du Fils de Dieu réunit à nouveau esprit, âme et corps en un être immortel :


L’Ancien Testament et le Nouveau Testament présentent plusieurs exemples de personnes ayant été ressuscitées par la puissance de Dieu :


Toutes ces personnes ont été ressuscitées dans le corps pour la vie présente et ont connu de nouveau la mort. Seul Christ, premier-né d’entre les morts et prémices de ceux qui se sont endormis, est ressuscité comme homme glorieux dans la puissance d’une vie impérissable pour ne plus connaître la mort à jamais.

Les v. 12-19 montrent que tout repose sur cette résurrection de Christ dont les preuves et témoignages assurés avaient été établis aux v. 4 à 8. Nier la résurrection des morts, comme quelques-uns le faisaient à Corinthe (v. 12) c’était nier aussi la résurrection de Christ (v. 13) ce qui rendait tous les témoins et les apôtres des imposteurs et des faux témoins (v. 15), et en même temps détruisait le fondement même de la foi chrétienne (v. 17), et de l’espérance du croyant (v. 19).


12.4 - 1 Cor. 15:51-54

21-07-81

La vérité du retour du Seigneur est révélée dans les épîtres de l’apôtre Paul, et constitue l’une des 4 parties fondamentales de sa doctrine :


Cette vérité précieuse pour les chrétiens est exprimée à de nombreuses reprises dans le Nouveau Testament et en particulier dans toutes les épîtres de Paul sauf celles aux Éph. et aux Gal.

Sous forme figurée, le Seigneur en a parlé à ses disciples : paraboles des vierges (Matt. 25), paraboles des talents (Matt. 25), paraboles des mines (Luc 19), béatitude de celui qui attend le maître et accomplit Son service (Luc 12).

C’est la consolation qu’Il laisse à Ses disciples en les quittant (Jean 14).

L’apôtre Paul en révèle le mystère (1 Cor. 15), c’est la dernière vérité importante développée dans cette épître aux Corinthiens, et cela de la part du Seigneur (1 Thes. 4).

Dans la première épître aux Thessaloniciens l’espérance du retour du Seigneur, présentée dans chacun des 5 chapitres est successivement : vivante, encourageante, stimulante, consolante et purifiante.

Le retour du Seigneur est présenté en rapport avec la responsabilité du chrétien, comme le moment de la manifestation de toutes choses (1 Cor. 4 et 2 Cor. 5), comme le terme du temps de l’épreuve et de la patience (Jacques 5:7-11).

C’est aussi le terme du témoignage de l’Église responsable sur la terre ; aussi le retour du Seigneur est-il présenté à chacune des 4 dernières assemblées de Apocalypse, Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée, sous un caractère adapté à l’état de l’assemblée et à la position du résidu fidèle que le Seigneur s’est maintenu au sein de chacune d’elles.

Enfin l’Apocalypse se clôt par la promesse répétée trois fois par le Seigneur lui-même : « Je viens bientôt » (Apoc. 22:7, 12, 20).

Le retour du Seigneur en grâce pour prendre Ses rachetés à Lui et les introduire dans la maison de Son Père constitue la première phase de Sa seconde venue.

Aucun événement historique ou prophétique ne nous sépare de cette venue. Les vierges qui s’étaient endormies en Matt. 25 sont les mêmes que celles qui se réveillent et entrent avec l’Époux aux noces. Les mêmes serviteurs auxquels le maître confie talents ou mines lui rendent des comptes à Son retour. Les 7 Églises de l’Apocalypse existant au temps de l’apôtre Jean sont prises comme symbole de l’histoire prophétique de l’Assemblée sur la terre. L’apôtre attendait le retour du Seigneur avec une telle réalité qu’il se place parmi les vivants qui seraient emmenés avec Lui. Toutefois plus tard, il savait de la part du Seigneur, comme Pierre du reste, que le temps de son départ était arrivé et qu’il laisserait l’Église derrière lui encore pour un temps.

L’Assemblée a oublié pendant bien des siècles la réalité de la promesse du retour du Seigneur ; mais, au 19 ème siècle, le cri de minuit a retenti, comme dans la parabole des vierges (bien que l’Église, à proprement parler, ne soit pas en vue dans cette parabole), à peu près au même moment dans toutes les parties du monde chrétien.

Ce réveil, par la grâce du Seigneur, des affections de l’Église pour voir Christ et l’attendre correspondrait aux premiers appels de la trompette, en poursuivant l’allusion au départ du camp militaire romain qui se faisait par trois trompettes successives.

L’épître aux Thessaloniciens mentionne :


L’épître aux Corinthiens insiste sur la rapidité de l’événement : « un instant », « un clin d’œil ». Il sera trop tard pour se préparer à ce moment et l’enlèvement des saints passera inaperçu aux yeux du monde. L’apôtre insiste aussi bien sur le changement de notre corps et la corrélation entre la première résurrection et le retour du Seigneur :


Dieu seul possède l’immortalité (1 Tim. 6), Il a annulé la mort et a fait luire la vie (en rapport avec l’âme) et l’incorruptibilité (en rapport avec le corps) par Jésus Christ (2 Tim. 1).