Michael Hardt
Biblecentre : Receiving the Truth of God
1 - [Place et particularité du ch. 2]
2 - [Le ch.2 traite de la manière dont la vérité parvient aux croyants]
3 - [L’origine des problèmes : une marche charnelle rend défaillant pour recevoir la vérité]
4 - [L’homme naturel manque à recevoir la vérité de Dieu : il faut être spirituel]
5 - [La sagesse n’est pas dans le monde, mais en Christ]
À première vue, il est un peu difficile de comprendre pourquoi ce chapitre est placé entre les ch. 1 et 3 de cette épitre :
Moi, je suis de Paul, et moi d’Apollos, et moi de Céphas, et moi de Christ» (1 Cor. 1:12).
Car quand l’un dit : Moi, je suis de Paul, et un autre : Moi, je suis d’Apollos, n’êtes-vous pas charnels ?» (1 Cor. 3:4).
Mais en y regardant de plus près, on s’aperçoit que tout est parfaitement en ordre, et que, bien sûr, Dieu a toujours raison. Sa sagesse brille, même dans l’agencement de Ses communications.
Le ch. 2 traite est essentiellement de la manière dont la vérité parvient aux croyants. Trois étapes sont identifiées :
Dieu nous les a révélées par Son Esprit(1 Cor. 2:10). N’oublions jamais que seul l’Esprit de Dieu est capable de connaître et de communiquer «
les choses profondes de Dieu» et «
les choses de Dieu» (1 Cor. 2:10, 11).
L’homme naturel ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont pour lui une folie, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on les discerne» (1 Cor. 2:14). Cela signifie-t-il que tout croyant est en mesure de saisir les pensées et la sagesse de Dieu ? Nullement. Pour cela, il ne suffit pas d’être né de nouveau ; il ne suffit pas même d’être habité par l’Esprit. Pour saisir la vérité, il faut être spirituel : «
L’homme spirituel discerne toutes choses» (1 Cor. 2:15).
C’est dans cette dernière étape que les Corinthiens étaient
défaillants, sans s’en rendre compte. Ils n’étaient pas spirituels, mais
charnels (3:1). Ils étaient immatures, ils ne pouvaient pas supporter la
nourriture solide et avaient plutôt besoin de « lait » (3:2). Comment Paul
pouvait-il le savoir ? C’est très simple : « N’êtes-vous pas charnels,
et ne marchez-vous pas à la manière des hommes ?
» (3:3). Ne
marchons-nous pas tous, forcément, comme des hommes ? Pas dans le sens de
l’expression utilisée ici. Marcher à la manière des hommes signifie marcher sans
référence à Dieu, ni à Sa sagesse ni à Son enseignement, la chair n’étant pas
jugée. Telle était la raison profonde de l’esprit de parti et des disputes qui
régnaient parmi eux : Car quand l’un dit : Moi, je suis de Paul, et l’autre,
Moi je suis d’Apollos, n’êtes-vous pas charnels ? » (1 Cor. 3:4).
En bref, Paul avait expliqué comment la vérité de Dieu nous parvient. Dans chacune des trois étapes, c’est l’œuvre de l’Esprit. Toute la gloire revient à Dieu (cf. 1:31). Les Corinthiens ne jouaient aucun rôle dans les deux premières étapes : Dieu avait donné la vérité aux apôtres et ceux-ci l’avaient communiquée (d’abord oralement, et plus tard par écrit). Le problème résidait dans la troisième étape, celle de la réception de la vérité. C’est là que les Corinthiens étaient impliqués — et ils avaient manqué !
Nous comprenons maintenant la raison de la digression du ch. 2. Les Corinthiens se plaisaient probablement à former des partis et à imiter les voies des hommes et la sagesse du monde. En réalité, ce faisant, ils ne faisaient que démontrer que leurs pensées n’était pas formées par la vérité divine, ce qui, à son tour, mettait à nu leur état charnel.
Cette argumentation nous aide non seulement à saisir le fil de la pensée dans cette partie de l’épître, mais aussi à sonder nos cœurs. Par grâce, nous ne sommes plus des « hommes naturels ». Nous avons été vivifiés. Mais sommes-nous spirituels ? Permettons-nous à l’Esprit d’agir ? Pour ce faire, nous avons besoin de nous laisser éclairer par la lumière des Écritures, et de juger, à cette lumière, ce qui est contraire aux pensées de Dieu. C’est dans la mesure où nous le faisons que l’Esprit pourra nous remplir et nous enseigner les choses profondes de Dieu.
Cela en vaut certainement la peine. Cela nous préserve de nous
égarer. Et c’est un immense privilège de connaître les choses « qu’aucun des chefs
de ce siècle n’a connues … mais, selon qu’il est écrit : ce que l’œil n’a
point vu, ce que l’oreille n’a point entendu, ce qui n’est point monté au cœur
de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux qui L’aiment
» (2:8-9).
Pourquoi devrions-nous faire l’expérience de la sagesse du
monde, la « sagesse » de gens qui, de toute évidence, n’en avaient aucune idée,
comme le dit Paul : « Car s’ils l’avaient connue, ils n’auraient pas
crucifié le Seigneur de gloire
» (1 Cor. 2:8). Ce serait chercher la sagesse
au mauvais endroit, et le résultat serait de « marcher à la manière des hommes
»
(3:3). Il existe une sagesse qui est bien meilleure : « Le Christ Jésus,
qui nous a été fait sagesse de la part de Dieu
» (1:30).