H. Rossier
Les sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest ; Mess. Évang. 1918 pages 101
Plan de lecture :
Les chapitres 8 d’Ésaïe et 15 de Jérémie contiennent une instruction très précieuse quant à l’attitude des fidèles au sujet des difficultés mentionnées dans notre titre. Ces difficultés n’appartiennent pas seulement aux jours d’autrefois, mais sont de tous les temps.
La tendance de la plupart des sectes qui composent la chrétienté,
ou plutôt des esprits sérieux qui en font partie, est de chercher, dans des confédérations
et des alliances, le remède à un malaise croissant, et plus ou moins ressenti de
tous. On voudrait obtenir un rapprochement, un accord qui amène une fusion entre
les partis, et qui tienne compte aussi peu que possible de ce qui les sépare, tout
en accentuant le plus possible les points qu’ils ont en commun. On oublie que ce
principe aurait pour effet de grouper et de laisser subsister ensemble toutes les erreurs
dans une combinaison nouvelle
pire que les précédentes, alors même qu’elle contiendrait les vérités essentielles
du christianisme. Et puis, pourquoi se faire illusion ? Avec le système des
alliances, les limites premières seront bientôt franchies et l’on finira par préconiser,
comme cela est arrivé il y a quelques années dans un congrès mémorable, non seulement
la fusion entre les églises catholique, grecque et protestantes, mais entre la chrétienté
et le judaïsme et, couronnement de cette apostasie, entre la chrétienté et l’Islam !
À ces propositions d’alliances, qu’elles soient plus ou moins sincères,
les fidèles n’ont qu’une réponse à faire : « À la loi et au témoignage ! S’ils ne parlent pas selon cette parole,
il n’y a pas d’aurore pour le peuple
» (Ésaïe 8:20). La Parole de Dieu
tout entière, l’obéissance à toute la Parole, donnée, interprétée et reçue par le
Saint Esprit, le rejet de tout ce qu’elle condamne, désapprouve ou n’enseigne pas,
l’acceptation de tout ce qu’elle approuve, telle est la seule sauvegarde des disciples,
le seul moyen de résister aux offres fallacieuses de l’ennemi et d’éviter ses pièges,
quelques belle apparence qu’ils puissent avoir. Le Seigneur n’a-t-il pas dit :
« Lie le témoignage, scelle la loi parmi
mes disciples
» (Ésaïe 8:16)
Nous ne doutons pas que là où se trouve une vraie spiritualité, ce
système d’alliances, qui laisse subsister tout le mal pour s’accorder la triste
satisfaction d’une union de parade, n’ait été jugé depuis longtemps ; mais
il revêt aujourd’hui une forme beaucoup plus subtile, à laquelle il est bon de rendre
attentifs tous ceux qui ont à cœur d’être les témoins de Christ. Le fait est, qu’on
rencontre partout de nos jours, une grande quantité de partis chrétiens qui ont
la très louable prétention de réunir les enfants de Dieu. Pour ces chrétiens, l’alliance
religieuse avec le monde est une chose jugée, aussi n’est-il pas besoin d’en parler
ici ; et ils ont rompu avec toutes les sectes qui maintiennent d’une manière
plus ou moins ostensible la non séparation du monde. Cependant ces chrétiens sont
divisés entre eux, tout en ne retenant en apparence, ni les uns, ni les autres,
aucune doctrine attentatoire aux vérités fondamentales de la Parole de Dieu ou à
la gloire du nom de Christ. Il semblerait que l’on pût trouver ici une base d’entente,
et arriver plus facilement à une fusion que le malaise général porte à désirer.
C’est sur ce terrain que l’on a vu surgir une proposition nouvelle :
« Humilions-nous ensemble
»,
dit-on, « nous trouverons dans une humiliation commune une base d’entente ;
et nous pourrons ainsi réparer les brèches produites par nos divisions de jadis ».
Cette offre est séduisante ; examinons-la à la lumière de la Parole de Dieu.
Y a-t-il, entre les chrétiens divisés, une possibilité d’humiliation commune ? Sans doute, si leur division a eu des deux côtés les mêmes causes, l’esprit de parti qui dit : « Moi je suis de Paul ; moi je suis d’Apollos ». Sans doute aussi si cette division est le produit de l’envie et des querelles ou des contestations entre chrétiens. Mais cette humiliation commune est absolument irréalisable si la division a pour origine le maintien de l’honneur et de la sainteté du Nom de Christ. Expliquons-nous à ce sujet en prenant pour exemple le témoignage de Jérémie au chapitre 15 de ce prophète.
Le roi Manassé avait rempli d’idoles et de toute sorte de corruption
Jérusalem et le pays de Juda. Son successeur, Amon, avait suivi le même chemin d’impiété.
Le peuple tout entier
avait suivi l’exemple
de ses rois. Puis était venue une période de restauration, le règne de Josias, sous
lequel commença
le rôle de Jérémie comme
prophète. Le peuple, qui avait toléré les idoles sous Manassé et Amon, s’était purifié
des idoles sous Josias. On ne trouvait plus trace du culte de Baal en Juda. Il semble
que l’Éternel dût se déclarer satisfait, mais il n’en fut pas ainsi. Un seul homme
, Josias, déchira ses vêtements
en entendant la Parole de Dieu qui plaçait pour la première fois devant lui le péché
de ses pères et le péché du peuple (2 Chr. 34:18-21). Ce seul homme
s’humilie devant Dieu, et Dieu reconnaît son humiliation.
Il lui dit : « Parce que ton cœur a été sensible… et que tu t’es humilié
devant moi, et que tu as déchiré tes vêtements, et que tu as pleuré devant moi,
moi aussi j’ai entendu, dit l’Éternel… tu seras recueilli en paix dans tes sépulcres »
(v. 26-28).
Mais, direz-vous, Dieu ne tenait-il aucun compte de tout le bien
auquel participaient Jérusalem et Juda ? Le culte n’était-il pas rétabli, la
Parole de Dieu remise en honneur, l’opprobre jeté jadis sur le nom de l’Éternel
enseveli désormais dans le silence ? Écoutons ce que, dans ce temps de restauration extérieure
, l’Éternel déclare à Jérémie :
« Quand Moïse et Samuel se tiendraient devant moi, mon âme ne serait pas tournée
vers ce peuple… à cause de Manassé, fils d’Ézéchias, roi de Juda, pour ce qu’il
a fait dans Jérusalem » (Jér. 15:1-4). Et ce qu’il y a de plus remarquable,
c’est qu’avant que Dieu parle ici, Manassé lui-même, ce roi impie, le plus profane
d’entre les rois de Juda, avait, dans la détresse, à la seconde moitié de sa carrière,
imploré l’Éternel et s’était humilié beaucoup devant le Dieu de ses pères (2 Chr.
33:12). Mais Juda ne s’était pas humilié
.
Malgré toute la restauration extérieure, le
péché initial
, pardonné même à l’homme qui en était l’auteur, était demeuré
sur la tête du peuple. Une à deux générations s’étaient succédées depuis lors ;
les idoles de Manassé étaient peut-être oubliées de la jeune génération ; cela
ne changeait rien au jugement de Dieu. L’eau que contenait le vase pouvait avoir
l’apparence d’une eau fraîche et pure ; mais la tâche, la souillure initiale
était au fond, et rien ne pouvait la laver sinon la repentance : déchirer ses
vêtements comme Josias ou s’humilier beaucoup comme jadis Manassé.
Remarquez que si, devant la Parole de Dieu retrouvée, un seul homme
, Josias, s’était humilié ;
un seul homme
, Jérémie
, est là comme témoin de Dieu au milieu du peuple. Peut-on trouver
un témoignage plus faible et d’apparence plus misérable ? Jérémie en avait
lui-même pleinement conscience. Dieu ne nous présente pas sans motif ce fait que
Jérémie est seul
. Il est le type d’un
petit et pauvre résidu juif dans les temps prophétiques, alors que le jugement final
sera à la porte. Le prophète conserve ce caractère de représentant du résidu dans
toute sa prophétie et dans le livre des Lamentations. De nos jours, la Parole donne
les mêmes caractères que ceux de Jérémie à un résidu chrétien qui, comme Philadelphie,
a peu, très peu de force, et se place entre une profession sans vie et une tiédeur
qui aspire faussement à la puissance. Mais si la force manque à Philadelphie, Jésus
la possède pour elle ; Lui seul a la clef de David, la puissance qui ouvre
la porte ou la ferme. Jérémie ne cherche pas à s’associer au peuple, quoiqu’il fût
extérieurement en ordre, car le peuple était sans repentance. S’il avait oublié
le déshonneur infligé jadis à l’Éternel, Dieu, Lui, ne l’avait pas oublié. Dans
un temps si prospère en apparence, où les idoles n’existaient plus, où le Nom de
l’Éternel était remis en honneur, Dieu était las de se repentir
(v. 6). Pourquoi le jugement n’était-il pas tombé
sur Juda dans les jours de Manassé ? Parce que Dieu avait attendu jadis, et
dès lors, et jusqu’au dernier moment, non pas qu’ils reprissent une marche extérieure
correcte, stricte même, mais qu’ils revinssent
de leurs voies
(v. 7) Dieu, comme il le
fait toujours
, regardait au point de départ de ces voies, et c’était de là qu’il
leur fallait revenir s’ils voulaient Lui plaire.
Au milieu de cet état de choses, avons-nous dit, Jérémie reste seul,
vrai type d’un faible résidu haï et calomnié. Il a, par son témoignage, la réputation
d’être un homme de débat, un homme de contestation à tout le pays (v. 10). Chacun
le maudit ; cependant il reste intègre (et puissions-nous l’être tous !)
au milieu d’un état de choses qu’il est seul
à ne pas approuver
. Il ne fait son profit de personne, ne s’approprie pas les
biens qui appartiennent à d’autres, n’accuse pas non plus ses frères d’avoir fait
leur profit de lui : « Je n’ai pas prêté à usure, on ne m’a pas prêté
à usure » (v. 10). Mais son âme est angoissée : « Malheur à moi ! »
dit-il. Son cœur tendre souffre du caractère haineux que tous ses frères lui attribuent.
Néanmoins, il a la bonne part, et son Dieu le rassure !
« Si je ne te délivre
pour le bien ! »
(v. 11). Cette promesse s’est en effet réalisée quand le peuple, tout restauré qu’il
parût, est tombé sous le jugement. « Voici, aujourd’hui, » lui dit le
chef des gardes, « je te délivre
des chaînes qui sont à tes mains » (chap. 40:4). Jérémie seul est délivré,
et « toute la terre est devant lui », mais Juda avait péché contre l’Éternel
et n’avait pas écouté sa voix, « et cette chose lui est arrivée » (v.
3).
Alors le Seigneur adresse à Jérémie les paroles mémorables du verset
19. « Si tu te retournes
, je te ramènerai
… ». Pour que celui qui
représente un faible résidu fidèle puisse être un vrai témoin pour Dieu, il faut,
en premier lieu, qu’un travail s’opère dans sa conscience. Lui-même a à se retourner,
à s’humilier, à considérer ses voies, à se repentir. Ne venait-il pas de douter
de la fidélité de Dieu en voyant partout le triomphe du mal chez ce peuple qui n’était
restauré qu’en apparence ? « Me serais-tu bien comme une source qui trompe,
comme des eaux qui ne sont pas constantes ? » (v. 18). Mais l’humiliation
de Jérémie n’avait rien de commun
avec
celle à laquelle le peuple était appelé. Le prophète pouvait, comme Daniel, prendre
la place d’Israël devant Dieu ; il pouvait, on le voit dans ses « Lamentations »,
porter le jugement de Jérusalem, et le faire sien, comme le fit plus tard, et dans
quelle perfection, le Seigneur Lui-même ; mais il ne pouvait pas s’humilier
avec le peuple, d’un péché contre lequel il
avait constamment rendu témoignage
. Ne s’était-il pas assis solitaire et rempli
d’indignation à cause de ceux qui, sous Manassé, avaient participé à l’opprobre
jeté sur le Saint Nom de l’Éternel ? Et cependant, combien de fluctuations,
combien de découragements dans son témoignage ! En vérité, sans la main qui
le soutenait, combien de fois aurait-il cédé devant le mal ? Une humiliation
commune au peuple de Jérusalem et à Jérémie
n’aurait été qu’un acte sans vérité et sans réalité, propre à tromper les âmes des
coupables et à leur faire perdre de vue la
gravité de leur faute
; car jamais
le prophète n’avait marché dans leurs voies.
Quatre choses avaient caractérisé Jérémie au milieu du désordre moral qui régnait sous l’apparence d’un ordre extérieur. Il avait porté l’opprobre pour le Seigneur dont le Nom avait été déshonoré ; Il s’était nourri de ses paroles et se les était appropriées ; elles avaient été l’allégresse et la joie de son cœur ; Il s’était identifié par elles avec le Nom du Seigneur, associées indissolublement avec son existence personnelle. Ce Nom était la gloire du prophète, et il n’avait pas consenti à ce qu’il fut traîné dans la poussière (Ps. 4:2 ; 7:5). Enfin, il avait préféré s’asseoir solitaire, rempli d’indignation contre ceux qui avaient méprisé le Nom qui était tout pour lui. Dans le jour actuel, les caractères de Jérémie appartiennent à Philadelphie. Elle a peu de force ; la synagogue de Satan la méprise ; elle garde la Parole du Véritable ; elle n’a pas renié le Nom du Saint. Puissent tous les vrais enfants de Dieu ressembler à Jérémie aujourd’hui, et être salués par le Seigneur du nom de Philadelphie !
Tout cela indique-t-il, même de loin, la possibilité d’un retour
et d’une humiliation commune entre Jérémie, type d’un résidu affligé, et le peuple
qui est sous le jugement de Dieu à cause de son passé ? En aucune manière !
Jérémie a à se retourner vers Dieu
(comme
le résidu se retournera vers Lui à la fin des temps), et ce n’est qu’à cette condition
qu’il jouira de la communion avec le Seigneur et pourra se tenir devant Lui (1 Rois
17:1 ; 18:15 ; 2 Rois 3:14). Mais quant au peuple, l’Éternel dit :
« Qu’ils reviennent vers toi, mais toi,
ne retourne pas vers eux
» (v. 19). Eux avaient à revenir vers Jérémie,
parce que, jusqu’à ce jour, ils n’étaient pas revenus de leurs voies
(v. 7). Ils avaient à revenir vers lui parce
qu’il était demeuré ferme dans sa fidélité au Nom de l’Éternel. Retourner vers eux
aurait été renier la position que Dieu lui avait donnée, et abandonner sa position de séparation comme témoin
. Il
devait continuer à élever le Nom du Saint et la vérité de Dieu dans Sa Parole, dont
il était le porteur aux yeux de tous.
« Et si tu sépares ce
qui est précieux de ce qui est vil, tu seras comme ma bouche
» (v. 19).
Le résultat d’un travail de séparation entre ce qui est précieux aux yeux du Seigneur
et ce qu’il a « en petite estime », sera que le fidèle pourra parler avec
une autorité qui vient de Dieu, et trouvera des oreilles disposées à l’écouter et
à le recevoir. Jérémie n’avait pas à chercher un rapprochement
entre ces éléments disparates, bien au contraire ;
il devait travailler à réunir ce qui est précieux aux yeux de l’Éternel, sur le
pied d’une séparation
des éléments impurs
auxquels ils étaient associés.
« Et je te ferai être
à l’égard de ce peuple une muraille d’airain bien forte ; ils combattront contre
toi, mais ils ne prévaudront pas sur toi
» (v. 20). C’est par le Seigneur
que le fidèle sera capable de résister aux assauts que l’ennemi dirige continuellement
contre lui pour ébranler la vérité et lui faire abandonner son témoignage. Si Jérémie
avait cédé sur ce point et ne s’était pas assis solitaire, quoiqu’on pût dire et
qu’il pût lui en coûter ; il n’y aurait plus eu aucun témoignage
en Israël. Le prophète, malgré les apparences contraires,
ne perdait rien à l’attitude que Dieu lui avait Lui-même assignée. Il avait l’heureuse
conscience que Dieu était avec lui : « Je suis avec toi pour te sauver
et pour te délivrer, dit l’Éternel ».
Il reste vrai, après les instructions contenues dans ce chapitre,
que le rassemblement des enfants de Dieu ne peut avoir lieu sur le pied d’une commune
humiliation entre ceux qui ont été indifférents à l’outrage fait parmi eux au Nom
de Christ, et ceux qui, ressentant cet outrage, se sont assis solitaires plutôt
que d’y participer. Sans doute, le prophète avait-il pour lui-même des causes d’humiliation ;
mais, ne l’oublions pas, le seul
chemin
du peuple était de revenir vers Jérémie
.
Cependant il n’avait pas à se faire illusion : il devait s’attendre à les voir
combattre contre lui au lieu de retourner vers lui ; mais n’importe, l’Éternel
était avec lui. Avait-il besoin d’autre chose ?
Le peuple est-il revenu ? Il en avait, sous Josias, l’apparence
aux yeux des hommes
et à ses propres yeux
, mais non pas aux yeux de Dieu
, ni aux yeux du prophète
appelé du Nom de l’Éternel.
Un seul péché
avait été mis à la charge
du peuple : le péché de Manassé
;
et il ne consentait pas à le considérer comme son propre péché. Soyons certains
qu’il y en avait au milieu d’Israël qui disaient en ce temps-là : Ne parlons
pas du passé ; il ne nous concerne pas. Vois, Jérémie, si maintenant
le Nom de l’Éternel est déshonoré
parmi nous. Mais Dieu ne parlait pas comme eux ; Il dit : « Je les
livrerai… à cause de Manassé
, roi de Juda
, pour ce qu’il a fait dans Jérusalem ».
Or, chose solennelle, tout le reste de cette histoire nous montre que Juda ne s’est
pas humilié.
À cette vérité, je voudrais en ajouter une autre relative au rassemblement
des enfants de Dieu, car elle a quelque rapport avec le chapitre qui nous occupe.
La voici : Jamais Dieu ne rétablit ce
que l’homme a ruiné.
Ceux qui étaient touchés par la grâce sont revenus à Jérémie
après
que le jugement eut été exécuté.
Ils ont dit : « Nos pères ont péché,
ils ne sont plus, et nous portons la peine de leurs iniquités
» (Lamentations
5:7). Ils ont dit enfin
par la bouche
du prophète : « fais nous revenir
à toi, ô Éternel, et nous reviendrons
; renouvelle nos jours comme ils
étaient autrefois » (v. 21). Mais les Lamentations se terminent par cette parole
désolée : « Ou bien nous aurais-tu entièrement rejetés ? Serais-tu
extrêmement courroucé contre nous ? » (v. 22).
La ruine de l’Église est totale, comme celle du peuple d’Israël ; mais des ruines de l’Église et du peuple, Dieu saura tirer un peuple de franche volonté au jour de sa puissance.
C’est là ce que nous attendons. Dieu introduira un peuple à Lui,
exempt de tout mélange ; une « rosée de jeunesse » dans la glorieuse
Jérusalem céleste ; et il introduira un peuple « sorti de l’aube du jour »
dans la Jérusalem terrestre restaurée. Ce rassemblement
des siens
ne se produira pas en enduisant de mauvais mortier, une muraille qui
va crouler (Ézéchiel 13:10), ou en bouchant les fentes d’une citerne crevassée qui
ne retient pas l’eau ; mais il aura lieu par une œuvre entièrement nouvelle
qui ne pourra plus être
ruinée comme celle qui était confiée aux mains de l’homme. Ce sera l’œuvre de Dieu
et non pas la nôtre. Ce ne
sera pas un raccommodement entre des chrétiens désunis, qui ont perdu, par leur
propre faute, l’immense privilège d’être un témoignage collectif du Seigneur au
milieu du mal ; mais ce sera le souffle puissant de l’Esprit de Dieu, pénétrant
en tout lieu dans le monde pour rappeler au cœur des saints la venue prochaine de
Christ. Déjà ce souffle, qui sera bientôt irrésistible, dénote sa présence au milieu
de tous les misérables systèmes édifiés par les hommes, et qui usurpent le nom d’Église ;
et même au milieu de ceux qui semblent le plus éloignés des principes divins de
la Parole. Oui, par la grâce de Dieu, ce cri : « l’Époux vient ! »
retentit de nouveau. Ne perdons pas des moments précieux en vains efforts pour réédifier
ce que nous avons ruiné de nos propres mains. Ces efforts ne peuvent aboutir ;
le Dieu Saint, que nous avons déshonoré, ne le permettra pas ; mais que, dans
le monde entier, cette parole : « l’Époux vient ! », devienne,
non seulement le mot d’ordre individuel de tous les enfants de Dieu, mais le cri
de l’Église universelle à laquelle le saint Esprit pleinement s’associe.
« Oui, je viens bientôt. Amen, viens Seigneur Jésus ! »