Chaque Jour les Écritures — Livre des Juges

Table des matières :


1 - Juges 1: 1-15

2 - Juges 1: 16-26

3 - Juges 1: 27-36; 2: 1-5

4 - Juges 2:6-23

5 - Juges 3:1-11

6 - Juges 3:12-31

7 - Juges 4:1-16

8 - Juges 4:17-24 ; 5:1-11

9 - Juges 5:12-31

10 - Juges 6: 1-13

11 - Juges 6:14-27

12 - Juges 6:28-40

13 - Juges 7:1-8

14 - Juges 7:9-25

15 - Juges 8:1-17

16 - Juges 8:18-35

17 - Juges 9:1-25

18 - Juges 9:26-57

19 - Juges 10:1-18

20 - Juges 11:1-22

21 - Juges 11:23-40

22 - Juges 12:1-15

23 - Juges 13:1-10

24 - Juges 13:11-25

25 - Juges 14:1-13

26 - Juges 14: 14-20; 15: 1-8

27 - Juges 15:9-20

28 - Juges 16:1-12

29 - Juges 16:13-22

30 - Juges 16:23-31

31 - Juges 17:1-13

32 - Juges 18:1-16

33 - Juges 18:17-31 et 21:25


1 - Juges 1: 1-15

Grande est la différence entre le livre de Josué et celui des Juges. Le premier montrait Israël prenant victorieusement possession du pays de Canaan. Le second va nous raconter l'histoire du peuple habitant dans son héritage. En apparence, le sujet continue. Mais certains signes indiquent déjà que nous ne sommes plus au temps de Josué : Tout en se portant avec zèle contre le Cananéen, Juda semble compter moins sur l'Éternel que sur son frère Siméon. Puis le roi ennemi, laissé en vie, est traité d'une manière barbare. — La page glorieuse est tournée ; nous allons assister au déclin.

C'est ce qui est arrivé aussi à l'Église responsable. La force et, dans une grande mesure, la bénédiction collective ont aujourd'hui disparu. Mais Dieu n'a pas changé. Sa puissance est toujours à la disposition de la foi individuelle. Othniel s'emparant de Debir en est un exemple. La bénédiction est aussi à notre portée (1 Pierre 3, fin du v. 9). Il suffit de la demander comme fait Acsa (verset 15). Elle découle pour nous de l'Esprit de Dieu qui, tel ces « sources » fertilisantes promises en Deutéronome 8:7, rafraîchit nos âmes par la Parole de Dieu. En ce début d'année, demandons à notre Père cette bénédiction.


2 - Juges 1: 16-26

À peine commencé, ce livre des Juges nous fait assister à un déclin aussi triste que rapide. Quelle en est la cause principale ? L'oubli de la présence de l'Éternel. Il n'est plus question de Guilgal, lieu du jugement de soi-même, et où se trouvait l'Ange de l'Éternel. Quelle en est la conséquence ? La puissance des hommes est redoutée, leurs chars de fer sont un sujet d'effroi (Prov. 29:25). Il peut y avoir une ressemblance apparente avec les temps de Josué. La prise de Luz fait penser à celle de Jéricho. Mais il n'est question de foi ni chez les fils de Joseph, ni chez l'homme qui révèle l'entrée de la ville. Rahab avait été épargnée à cause de sa foi. Tout différent est le cas du traître de Luz qui, au lieu d'habiter avec le peuple, va reconstruire sa ville ailleurs. Une victoire qui n'est pas le fruit de la confiance en Dieu n'est jamais durable.

Le déclin est général, mais chaque tribu se caractérise en tolérant ou subissant, avec plus ou moins de force de résistance, la présence d'ennemis sur son territoire. Dans l'Église aussi le relâchement collectif est la conséquence du relâchement individuel. Chaque chrétien y a sa responsabilité personnelle. Demandons-nous, vous et moi : Quelle est la mienne ? Quel a été mon témoignage depuis le jour de ma conversion ?


3 - Juges 1: 27-36; 2: 1-5

Dieu avait bien des raisons pour exiger la destruction totale des ennemis d'Israël. Il voulait en particulier juger les Cananéens à cause de leur idolâtrie abominable, et aussi protéger Son peuple contre l'influence de leur idolâtrie. Moralement, le même danger existe pour nous. Une partie de notre temps se passe au contact de personnes inconverties : camarades de travail ; parfois même certains membres de notre famille. Nous ne pouvons pas, en général, éviter ces relations. Mais nous devons veiller à ce qu'elles n'exercent aucune influence sur notre vie spirituelle. Prenons garde aux mauvaises compagnies (1 Corinthiens 15:33). Il y a des gens qu'il est nécessaire de fuir, même s'ils doivent se moquer de nous. Autrement ils ne tarderaient pas à nous « repousser dans la montagne », comme l'ont été les fils de Dan (verset 34), c'est-à-dire à nous empêcher de jouir paisiblement de ce que Dieu nous a donné.

L'Ange de l'Éternel, chef de Son armée (Josué 5:14), a attendu qu'Israël revienne à Guilgal, point de départ des glorieuses victoires d'autrefois. En vain ! Alors il monte à Bokim, lieu des larmes. En comparant la faiblesse actuelle au glorieux commencement de l’histoire de l’Église, n'est-ce pas l'humiliation qui nous convient ?


4 - Juges 2:6-23

Les années ayant passé, nous voyons se lever en Israël « une autre génération qui ne connaissait pas l'Éternel ni l'oeuvre qu'il avait faite… ». Cette génération n'avait pas fait l'expérience de la fidélité de Dieu dans le désert ni de Sa puissance en Canaan.

C’est un exemple sérieux à considérer pour nous qui faisons partie d’une nouvelle génération du peuple de Dieu, enfants de parents chrétiens qui avons « entendu parler » des merveilles que Dieu a faites pour les générations précédentes, mais qui ne connaissons peut-être pas le Seigneur par expérience personnelle. — Hélas, depuis le brillant réveil du 19° siècle, la pente a été tristement descendue. Les « anciens » dont nous avons entendu parler, s'en sont allés les uns après les autres, et si le Seigneur nous laisse quelques années encore, les plus jeunes d’entre nous auront leur tour de responsabilités à prendre. — « Souvenez-vous de vos conducteurs », recommande Hébreux 13:7. Ils nous ont laissé leur ministère écrit, leur exemple. Imitons par-dessus tout leur foi. Et puis, si eux nous ont quittés, le Seigneur nous reste. Présence suffisante même pour un temps de faiblesse comme celui d'aujourd'hui.


5 - Juges 3:1-11

Dans ce livre des Juges, nous verrons constamment le même « cycle » se reproduire : Le peuple commence par abandonner l'Éternel. Celui-ci emploie alors des ennemis pour réveiller sa conscience. Enfin Israël crie à Dieu qui, plein de compassion, le délivre en lui donnant un libérateur, un juge (voir aussi Psaume 107:6, 13, 19, 28). Ce cycle, hélas, se répète trop souvent dans la vie de chacun de nous. Quand, oubliant le Seigneur, nous subissons l'influence du monde, Il se sert parfois, pour nous réveiller, de l’inimitié de celui-ci.

Le v. 2 nous rappelle de quelle manière Dieu nous tient en état d’alerte et nous exerce à combattre. Il laisse subsister des ennemis expressément dans ce but. Une préparation militaire comporte nécessairement des exercices et des manoeuvres sans lesquels un soldat serait inapte à faire la guerre le moment venu. Combattre le bon combat de la foi est une exhortation permanente pour le chrétien (1 Tim. 6:12). Car la foi possède une double certitude : la première, que le monde est son ennemi ; la seconde, que le monde est un ennemi vaincu. « J’ai vaincu le monde » est la dernière parole du Seigneur aux Siens avant la croix. Notre foi doit s’en emparer pour triompher à son tour (Jean 16:33 ; 1 Jean 5:4, 5).


6 - Juges 3:12-31

La « verge » que Dieu emploie maintenant pour discipliner Son peuple, c'est Moab, cette même nation que l’Éternel avait jadis empêchée d’obtenir la malédiction d’Israël de la bouche de Balaam. Dix-huit ans s'écoulent avant que le peuple retourne à l'Éternel ; précédemment huit ans avaient suffi (verset 8).

Dans Sa miséricorde, Il leur suscite un Sauveur : Éhud le Benjaminite. Éhud a « une parole de Dieu » pour Églon roi de Moab. Cette parole solennelle n'est autre que son épée à double tranchant, signifiant la mort pour le méchant. L'Épître aux Hébreux compare la Parole de Dieu, vivante et opérante, à une épée à deux tranchants (Hébreux 4:12). Bienfaisante aujourd’hui pour celui qui se laisse sonder par son moyen, elle condamne et fera périr ceux qui n'auront pas cru (Apocalypse 19:13 à 15).

L'arme de Shamgar, c'est encore la Parole de Dieu, mais cette fois telle que le monde la voit : un instrument sans aucune valeur apparente. Pourtant cette arme a une grande puissance et suffit à délivrer de nouveau Israël.

Faiblesse de l'homme (Éhud était gaucher), faiblesse de l'instrument (l'aiguillon de Shamgar), l'une et l'autre font ressortir la puissance divine qui délivre ceux qui crient à Lui.


7 - Juges 4:1-16

Au Nord du pays l'ennemi d'autrefois s'est reformé. Sous le même nom : Jabin ; dans la même capitale : Hatsor (voir Josué 11:1). Et il opprime Israël pendant vingt ans. Veillons à ne pas perdre le fruit des victoires de ceux qui nous ont devancés. Il faut combattre tout à nouveau, et Debora, une femme prophétesse, « une mère en Israël » (5:7), va être employée par l'Éternel pour juger et délivrer le peuple. Jeunes filles croyantes, ne pensez pas que vous êtes mises de côté dans les services de l'Assemblée. Certes il ne convient pas à le femme « d'user d'autorité sur l'homme », ni de prendre la parole en public (1 Timothée 2:12; 1 Corinthiens 14:34). Mais combien de chrétiennes ont obtenu, ne serait-ce que par leurs prières, de remarquables délivrances !

Debora appelle Barak, mais celui-ci manque de courage. Il a besoin de s'appuyer sur quelqu'un. Sa confiance en Dieu n'est pas suffisante pour se passer de tout secours humain (lire Ps. 146:3, 5). Notre courage dépend toujours de la mesure de confiance que nous avons dans le Seigneur. Si nous en manquons, faisons comme les apôtres au chapitre 4 des Actes. Ils demandent à Dieu « toute hardiesse » (verset 29) et, par l'Esprit, la reçoivent (verset 31).


8 - Juges 4:17-24 ; 5:1-11

Sisera s'est enfui à pied ; ses neuf cents chars de fer ne lui ont été d'aucun secours. Il a cru trouver asile dans la tente du Kénien. Mais c'est la mort qu'il y a rencontrée par la main de Jaël, femme de foi. Elle est intéressante, cette famille du Kénien. Hobab, son ancêtre, avait jadis refusé d'accompagner Israël (Nombres 10:29-30). Mais par la suite ses descendants suivirent le peuple (1:16), et c'est pour prendre part à présent à ses combats et à son triomphe.

Barak survenant, trouve son ennemi anéanti par une femme, perdant ainsi, comme l'en avait prévenu Debora, une partie de l'honneur de la victoire. Eh bien, Dieu discerne la foi où nous n'en voyons guère briller ! Le nom de Barak figure dans la liste des fidèles témoins du chapitre 11 des Hébreux (verset 32). Quelle grâce ! Le peu que le Seigneur nous permet de faire pour Lui, tout mêlé souvent de sentiments humains, ce peu a du prix pour Lui, et Il s’en souviendra.

Il est bien loin, le jour où tout le peuple chantait sur le rivage de la mer Rouge. Dans ce temps de faiblesse, nous n’entendons que deux voix, celles de Debora et de Barak, un homme et une femme de foi. Mais leur cantique n'est pas moins triomphant. Il commence par célébrer l'Éternel à qui revient la gloire de la victoire.


9 - Juges 5:12-31

Si la cantique de Barak et de Debora attribue justement à l’Éternel l’honneur de la victoire, chaque tribu concernée ne doit pas moins recevoir sa louange ou son blâme. Certaines de ces tribus ont pris une part active aux combats. Zabulon et Nephthali, par exemple, ont exposé leur vie (v. 18 ; comp. Rom. 16:4 ; Phil. 2:30). D’autres, au contraire, par lâcheté ou paresse, ne se sont pas engagées. Parmi elles les deux tribus et demie : Ruben, malgré des « considérations de coeur », des hésitations, est resté auprès de ses troupeaux qui lui avaient déjà été en piège pour s’établir au delà du Jourdain. De même Galaad (Gad et Manassé ; v. 17). Dan et Aser, retenus par leur commerce et leurs affaires, n'ont pas quitté les bateaux ni les ports. Le Seigneur ne peut pas se servir des indécis ni des gens trop occupés. À un moment ou à un autre l’occasion est fournie de montrer ce qui a la priorité dans notre vie. Est-ce que ce sont les intérêts du peuple de Dieu, le bien de l’Assemblée ? Ou bien ressemblons-nous à ceux dont Paul pouvait dire avec tristesse qu’ils cherchent « leurs propres intérêts, non pas ceux de Jésus Christ » ? (Phil. 2:21).

En rapprochant notre verset 12 du Psaume 68 v. 18, cité en Éphésiens 4:8, nous y discernons Christ vainqueur, délivrant les prisonniers de Satan, puis montant au ciel en triomphe. Merveilleuses paroles ! Barak, cet homme timoré, peut donc être un reflet du Seigneur ? Oui, et de même le plus faible racheté est appelé à Lui ressembler (2 Corinthiens 3:18).


10 - Juges 6: 1-13

Israël recommence à faire ce qui est mauvais aux yeux de l'Éternel qui cette fois se sert de Madian pour le discipliner de la manière annoncée en Deutéronome 28:33. Chaque année, au temps de la moisson, ce peuple montait, telle une invasion de sauterelles, s'emparait des vivres et du bétail, pillait et ravageait tout le pays. — Que fait Satan pour affaiblir le croyant, pour le rendre spirituellement « très appauvri » ? Il s'efforce de lui ôter sa nourriture. Avez-vous remarqué comme tout paraît quelquefois se liguer contre nous pour empêcher de lire notre Bible, ou pour nous priver d'une réunion d'édification ? C’est l’oeuvre du diable, n'en doutons pas. Il connaît la force que nous en retirons, et il craint cette force-là.

Bien des jeunes rêvent de devenir très forts, des champions. Qu'ils imitent Gédéon ! Voilà un homme fort (verset 12), énergique, qui se donne de la peine pour assurer sa subsistance et se mettre avec sa famille à l'abri de la disette. Forts et vaillants ! Il ne s'agit pas de nos muscles bien sûr, mais de courage et de décision de coeur pour le Seigneur ; Dieu qui regarde (verset 14) voit si nous montrons cette vertu dans la vie de tous les jours.


11 - Juges 6:14-27

En regardant à lui-même, Gédéon ne trouve pas cette force dont lui a parlé l'ange. Tout au contraire ! Il est le plus petit dans le millier le plus pauvre. Mais, comme l'apôtre plus tard, comme vous et moi si souvent dans notre vie, Gédéon doit apprendre la leçon que voici : « Quand je suis faible, alors je suis fort » (2 Corinthiens 12:10) ; et « Je puis toutes choses en celui qui me fortifie » (Philippiens 4:13). La force de Gédéon (verset 14) était celle de Dieu Lui-même : « la force que Dieu fournit » (1 Pierre 4:11) et qui « s'accomplit dans l'infirmité » du serviteur.

Précieuse rencontre avec l'Ange de l'Éternel, figure de celle que nous devons nécessairement avoir avec le Seigneur une fois dans notre vie sur la base du sacrifice de la croix ! La conséquence de cette rencontre n'est pas la mort, loin de là, c'est la paix (verset 23). Et Gédéon élève un autel en hommage à ce Dieu de paix qui s'est fait connaître à Lui. Puis, sitôt après, il doit apprendre qu'il y a des choses à renverser, à démolir et à couper. N’avons-nous pas, nous aussi, des destructions à envisager si nous voulons être forts ? Comment se pourrait-il qu’une idole habite dans notre coeur en même temps que le Saint Esprit dont notre corps est devenu le temple ?


12 - Juges 6:28-40

Gédéon connaît à présent la paix intérieure. Mais en même temps, les combats qui vont commencer. En tout premier lieu il faut qu'il prenne position dans la maison paternelle. Où commence notre témoignage ? À la maison, dans notre famille, en montrant à ceux qui nous connaissent le mieux, le changement que Dieu a opéré en nous (Marc 5:19). En ce qui concerne la plupart d'entre nous, une telle prise de position ne peut causer que de la joie à notre famille, tandis que pour beaucoup de jeunes convertis dans certains pays, musulmans par exemple, elle entraîne de terribles conséquences.

On sent qu'avant d'obéir Gédéon a passé par bien des tourments d'esprit. Il savait quel risque il courait (verset 30) même en agissant de nuit. Mais Dieu le soutient et change les dispositions de Joas, puis des hommes de la ville.

Après avoir travaillé en Gédéon, l'Éternel va pouvoir travailler par son moyen. Sa trompette rassemble les combattants. Mais voyez ! il manque encore de confiance. Il lui faut un signe, et l'Éternel consent à lui donner ce double signe de la toison. Dieu est toujours patient envers nous, et Il nous montrera clairement Sa volonté, si nous la Lui demandons avec droiture.


13 - Juges 7:1-8

À côté des multitudes de Madian, d'Amalek et de « tous les fils de l'Orient », la petite armée de trente-deux mille Israélites faisait déjà maigre figure. On peut donc imaginer la perplexité dans laquelle Gédéon dut être plongé quand l'Éternel lui dit par deux fois : « Le peuple est trop nombreux » (versets 2, 4). Mais il ne faut pas que celui-ci puisse s'attribuer par la suite l'honneur de la victoire. Un premier tri se fait : ceux qui manquent de courage s'en retournent, selon Deutéronome 20:8. Dix mille restent, que le test de l’eau va encore départager. Les uns se mettent à leur aise pour boire, les autres, à la hâte, lapent l'eau dans leur main. Ces derniers, au nombre de trois cents seulement, sont propres au combat. Ils savent faire passer la recherche de leurs aises après le but qu'ils poursuivent. Leçon pour nous dont le but est céleste ! « Si quelqu'un veut venir après moi, avertit le Seigneur Jésus, qu'il se renonce soi-même » (Luc 9:23). N'est-Il pas digne de tout renoncement ? Lui aussi a bu « du torrent dans le chemin » (Psaume 110:7), trouvant ici ou là quelque rafraîchissement pour son coeur, mais sans perdre un instant de vue le but qu'il poursuivait : le triomphe de la croix et la gloire de Dieu Son Père (Luc 9:51 et 12:50).


14 - Juges 7:9-25

Un dernier encouragement pour Gédéon : le songe du Madianite expliqué par son compagnon. Une dernière leçon en même temps : il n'a pas plus de valeur qu'un pauvre pain d'orge. Alors le combat peut commencer. Dans la nuit, les trois petites troupes se disposent tout autour du camp ennemi, chacun à sa place. Observons bien quelles sont les armes de ces étranges soldats : un flambeau allumé à l'intérieur d'une cruche. Dans l'autre main une trompette, comme à Jéricho. Pas d'épée ni de lance ; c'est l'Éternel qui combat. « Afin que l'excellence de la puissance soit de Dieu et non pas de nous », explique 2 Corinthiens 4:6-7. Le même passage compare les croyants à des vases de terre dont la volonté doit être brisée, pour que le trésor resplendissant (Christ en eux) puisse rayonner au dehors.

À la sonnerie éclatante des clairons dans la nuit, aux lueurs fantastiques au flanc de la montagne, tout le camp soudain s'éveille épouvanté. Pris de panique, les hommes s'entretuent, fuient où ils peuvent. Et la poursuite commence, d'autres Israélites se joignant aux trois cents.

L'histoire d'Israël enregistre cette page glorieuse (Psaume 83:11). Le rocher d'Oreb avec le pressoir de Zeëb rappelleront aux générations à venir la délivrance de l'Éternel.


15 - Juges 8:1-17

Les leçons d'humilité que Dieu a enseignées à Gédéon ont porté leur fruit. Il est prêt à reconnaître la part que d'autres ont prise à la victoire. Et la colère des hommes d'Éphraïm tombe devant sa réponse douce qui souligne l'importance de ce qu'eux avaient fait (versets 2 et 3). Faire ressortir le travail des autres, mettre en valeur leurs qualités, au lieu d'insister sur notre travail et sur nos qualités est un fruit de la vie divine qui n’a rien de commun avec l’hypocrite diplomatie humaine. Pierre nous rappelle qu’un esprit doux et paisible est d’un grand prix devant Dieu (1 Pierre 3:4).

Dieu a bien choisi les trois cents combattants. Ils ne tiennent pas plus compte maintenant de leur fatigue, que de leur confort et de leur soif au bord de la source (ch. 7). Ils ont un but et le poursuivent (verset 4). « Je fais une chose — déclare Paul — … je cours droit au but » (Philippiens 3:14). « Abattus, mais ne périssant pas » — dit-il ailleurs (2 Corinthiens 4:9). Comme Gédéon avec les hommes de Succoth et de Penuel, l'apôtre devra faire la pénible expérience de ceux qui « cherchent leurs propres intérêts » (Philippiens 2:21), puis que tous l'ont abandonné (2 Timothée 4:16). Mais quel contraste avec la dure vengeance de Gédéon : Paul peut ajouter en vrai disciple de son Maître : « que cela ne leur soit pas imputé » !


16 - Juges 8:18-35

Après la victoire, toute une série de dangers subtils menace encore le serviteur de Dieu. Hier, nous avons vu les jalousies d'Éphraïm auxquelles Gédéon répond par la douceur. À présent voici les flatteries du monde. Mais ces compliments de Zébakh et Tsalmunna sur son visage — comme celui d'un fils de roi — n'empêchent pas Gédéon de les mettre à mort.

Un autre piège lui est tendu, cette fois par les Israélites : « Domine sur nous — disent-ils — et toi et ton fils… car tu nous as sauvés ». Sa réponse est belle : « L'Éternel dominera sur vous » (versets 22, 23). Un serviteur doit veiller à ne pas prendre vis-à-vis des âmes la place qui revient au Seigneur, et les fidèles doivent prendre garde de ne pas flatter les serviteurs de Dieu (Matt. 23:8, 10).

Après ces victoires de Gédéon, voici un dernier « piège » (verset 27) dans lequel hélas il va cette fois tomber. En souvenir de sa victoire, il établit dans la ville un éphod (objet d'or rappelant la sacrificature) et tout Israël vient l'admirer, oubliant que le seul centre de la sacrificature était à Silo où se trouvait l'arche (Josué 18:1). Puis Gédéon meurt… et le peuple retourne aux idoles !


17 - Juges 9:1-25

Ce triste chapitre décrit les progrès rapides et effrayants du déclin.

Gédéon avait autrefois sagement refusé pour lui et son fils la domination qui lui était proposée, mais ensuite, la chair reprenant le dessus, il a donné au fils de sa concubine le nom d’Abimélec (mon père est roi — ch. 8:31). Ce dernier, par ruse et par violence s'empare du pouvoir. En contraste, voyez Jotham, le plus jeune des fils de Gédéon, seul réchappé de l’affreux massacre de Sichem. Il n'a pas peur de dire la vérité et rend témoignage aux oreilles de toute une ville, un peu comme son père l'avait fait autrefois en construisant son autel et en renversant celui de Baal.

La parabole du roi des arbres est instructive pour nous. Elle souligne trois choses à ne pas laisser, à garder avec soin : 1° l'huile ou la graisse de l'olivier, figure du Saint Esprit, seule puissance du chrétien ; 2° la douceur et le bon fruit (du figuier) autrement dit les oeuvres de la foi ; 3° le moût réjouissant Dieu et les hommes, image des joies de la communion avec Dieu et les uns avec les autres. Accepter de régner ici-bas, autrement dit d'y occuper une place éminente, et de nous agiter pour le monde, ce serait nécessairement abandonner ces trois précieux privilèges. Que le Seigneur nous en garde tous !


18 - Juges 9:26-57

Notre chapitre confirme la déclaration d'Ésaïe à propos de tels hommes : « Leurs pieds courent au mal et se hâtent pour verser le sang innocent ; leurs pensées sont des pensées d'iniquité ; la destruction et la ruine sont dans leurs sentiers… » (Ésaïe 59:7 cité en Romains 3:15-16). Les choses ont-elles changé aujourd'hui dans le monde ? Absolument pas ! La politique des hommes reste dominée par la violence, le mensonge et l'agitation. « Irai-je m'agiter » parmi eux ? C'était la question posée par Jotham dans sa parabole (versets 9, 11, 13). Il aurait pu prendre parti contre Abimélec, pour venger ses frères assassinés. Mais il s'en garde bien ! Loin du trouble et des intrigues, il est à Beër (verset 21; voir Nombres 21:16), attendant paisiblement la délivrance de l'Éternel. Et de la même manière que nous avons vu dans le camp de Madian les ennemis s'entre-tuer, à présent Abimélec et les hommes de Sichem travaillent à se détruire mutuellement. Ils sont l'un pour l'autre un feu dévorant. Ainsi se réalise ce que Jotham avait prédit (verset 20), et en même temps s'accomplit la parole toujours vérifiée dans l'histoire des hommes : « Ce qu'un homme sème, cela aussi il le moissonnera » (Galates 6:7; voir aussi Galates 5:15).


19 - Juges 10:1-18

Deux juges sont nommés au début de ce chapitre : Thola et Jaïr, hommes considérés. Puis le déclin reprend de plus belle. Dans son égarement, Israël s'empresse à servir les dieux de tous les peuples possibles. Alors, comme précédemment, l'Éternel emploie des ennemis pour le châtier. Ce sont cette fois les Philistins et les fils d'Ammon. Avoir adoré les idoles de ces deux nations n'est d'aucun profit à Israël. Remarquons que les premières victimes sont les tribus d'au-delà du Jourdain (v. 8). Elles sont littéralement « écrasées » (verset 7) ! Enfin vient la confession : « Nous avons péché… ! » Nous savons que c'est toujours le « mot de passe » pour revenir au Seigneur.

Et pourtant Dieu répond avec sévérité, disons même avec ironie : Ces dieux que vous vous êtes choisis, c'est le moment de faire appel à eux ; ils n’ont qu’à vous sauver ! Ah, c'est que la confession ne suffit pas ! Il faut aussi ôter les idoles (comp. Gen. 35:2). C'est la pierre de touche d'un vrai travail de conscience. Le peuple le comprend. Alors nous entendons cette parole consolante : « Son âme fut en peine de la misère d'Israël » (verset 16). Quelle tendresse que celle de Dieu pour Son peuple misérable ! En aurait-Il moins maintenant pour Ses enfants ?


20 - Juges 11:1-22

L'Éternel « est un Dieu de pardons, faisant grâce et miséricordieux » (Néhémie 9:17). Il va délivrer son peuple une fois encore, par la main de Jephté. L'histoire de ce juge commence un peu comme celle d'Abimélec. Mais au lieu de se rebeller, de se venger de ses frères, il renonce à ses droits et se retire au pays de Tob où Dieu sait le retrouver le moment venu.

Jephté, privé de sa part d'héritage, chassé par ses frères et exilé dans un pays étranger d'où il revient ensuite en libérateur, est sous cet aspect une figure du Seigneur Jésus. Le sauveur du peuple doit impérativement être aussi son chef et capitaine (10:18 ; 11:8, 9, 11) ; Christ est-il l’un et l’autre pour vous ? Après avoir été rejeté par son peuple Israël qui n'a pas voulu reconnaître Ses droits, Christ est maintenant absent, monté au ciel d'où Il reviendra avec puissance et en vainqueur (voir Luc 19:12 à 14). Devant les ennemis d'Israël, Jephté est plein de courage. Comment répond-il à leurs réclamations, à leur mensonge ? En rappelant les vérités du commencement et en s'appuyant sur les bénédictions d'autrefois. Exemple à suivre ! Les principes de la Parole qui ont dirigé les croyants des générations passées, il nous faut bien les connaître et les maintenir avec fermeté (2 Thessaloniciens 2:15).


21 - Juges 11:23-40

Jephté se croit obligé de payer à l'Éternel, au moyen d'un sacrifice, sa victoire sur les fils d'Ammon. C'est bien mal connaître Dieu ! Il se plaît à bénir les siens et attend seulement en retour de l'amour pour Lui ! Il sauve gratuitement.

Voyez la folie de la promesse que fait Jephté. Dieu nous laisse parfois porter aussi les conséquences de ce que nous avons décidé précipitamment ! Veillons donc de près sur nos paroles, car des promesses faites légèrement peuvent avoir de graves conséquences (Prov. 20:25).

Si la foi a manqué un moment chez Jephté, elle brille à présent chez sa fille. « Seule, unique », chérie par son père, sa soumission nous fait penser à celle du Seigneur Jésus (Jean 8:29). Elle ne tient pas sa vie pour précieuse et se réjouit de la victoire que l'Éternel a donnée à Israël. Elle est obéissante jusqu'à la mort par amour pour l'Éternel, pour son père et pour son peuple. En cela elle est une touchante figure de Christ quoique bien loin derrière Celui qu'elle représente.

Si la fille de Jephté méritait d'être célébrée d'année en année, infiniment plus digne est notre Seigneur Jésus d'être exalté dès ici-bas et pour toute l'éternité !


22 - Juges 12:1-15

Au chapitre 8, v. 2 et 3, Gédéon avait fait l'expérience qu'« une réponse douce détourne la fureur ». À présent Jephté va apprendre à ses dépens la suite de ce verset : « mais la parole blessante excite la colère » (Proverbes 15:1). Il se heurte à ces mêmes hommes d'Éphraïm, susceptibles, toujours prompts à contester (ch. 8:1 et Josué 17:14), espérant recueillir les fruits de la victoire sans avoir combattu, jaloux enfin du succès des autres alors qu'ils auraient dû se réjouir avec eux de la délivrance de l'Éternel. À Jephté aussi ils reprochent de ne pas les avoir appelés au combat. Voyez la place que tient le moi dans sa réponse (versets 2, 3). Et cette fois, c'est la guerre déchaînée Que c'est triste, une guerre entre frères ! Pourtant les disputes dans nos familles ont le même caractère en plus petit ! Et les causes en sont identiques : égoïsme, jalousie, susceptibilité. Pensons au grand commandement du Seigneur : « Comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez l'un l'autre » (Jean 13:34-35; 15:12, 17), répété par l'apôtre Jean (1 Jean 3:23; 4:7, 11, 21).

Enfin, d'autres juges sont donnés à Israël, choisis dans différentes tribus. Temps de paix ! Mettons à profit ceux qui nous sont donnés pour nous fortifier et non pour nous endormir


23 - Juges 13:1-10

Une fois de plus Israël s'abandonne à la méchanceté, une fois de plus l'Éternel le discipline par la main des Philistins. Une fois de plus… l'épreuve a-t-elle porté ses fruits ? Malheureusement non ! Quarante longues années s'écoulent. En vain Dieu attend,… prête l'oreille… Aucun cri ne monte cette fois vers Lui ! Le peuple s'est habitué à son misérable état de servitude. Pourtant ici ou là quelques témoins sont fidèles et craignent l'Éternel. Parmi eux Dieu nous présente Manoah et sa femme, un ménage pieux de la tribu de Dan, qui n'a pas d'enfant. Et voilà qu'un jour un visiteur céleste apparaît à la femme. Il a pour elle un heureux message : elle sera mère de celui qui commencera à sauver Israël de la main des Philistins. Cette scène nous transporte au début de l'Évangile de Luc où l'ange Gabriel annonce à Marie la venue glorieuse du Sauveur ici-bas.

Seulement il y a des conditions à remplir pour la mère comme pour l'enfant. Nazaréen selon Nombres 6, il devra être séparé pour Dieu et s'abstenir d’une forme de joies qui sont la part des autres hommes, représentées par le fruit de la vigne : Caractère de famille pas toujours facile, ni agréable à réaliser, mais… c'est celui que Dieu souhaite voir dans les maisons des siens (comp. Jér. 35:6…).


24 - Juges 13:11-25

Ce n'est pas aux puissants en Israël que l'Éternel fait connaître Ses pensées pour la délivrance de Son peuple ; c'est à deux pauvres Israélites de Dan, la plus faible des tribus (chapitre 1:34). À qui Dieu révèle-t-il aujourd'hui Son plan de salut et le Sauveur qu'Il a donné ? Aux petits enfants et à ceux qui leur ressemblent en simplicité de foi (Matthieu 11:25). Lors de cette seconde visite de l'Ange, nous remarquons l'holocauste, l'offrande de gâteau, le rocher. Autant d'images de Christ qui nous sont familières. Mais l'Ange lui-même, qui est-il, quel est Son nom ? Manoah qui avait ardemment désiré le connaître personnellement et pas seulement par l'intermédiaire de sa femme, obtient cette seule réponse : « Mon nom ? Il est merveilleux » (verset 18). Pour que nous le reconnaissions, il n'a pas besoin d'en dire davantage. Ouvrons nos bibles en Ésaïe 9:6. « On appellera Son nom : Merveilleux » ! Et parce qu'Il est merveilleux, Il ne peut que faire « une chose merveilleuse » par laquelle nous Le reconnaissons aussi. L’Ange qui monte ici dans la flamme de l'holocauste, et Jésus qui, Son oeuvre achevée, « après leur avoir parlé fut élevé en haut dans le ciel » (Marc 16:19), sont une seule et même Personne.


25 - Juges 14:1-13

C'était un grand privilège pour Samson de venir au monde dans une famille où Dieu était personnellement connu et craint. Peut-être avons-nous eu ce même privilège ? Alors prenons garde à l'histoire de cet homme ! Elle commence bien (chapitre 13:24-25). Mais au moment de prendre une femme, il la choisit parmi les Philistins contre l'avis de ses parents. Expérience amère ! Combien de jeunes l'ont faite après lui. Ils se sont engagés dans le chemin du mariage avec une personne qui « plaisait à leurs yeux » (verset 3) sans s'occuper de savoir s'il plaisait d'abord au Seigneur.

Pour bien comprendre l'histoire de Samson, il est nécessaire de se rappeler ceci : Il y a chez lui ce que fait l'homme… et combien c'est triste ! Mais il y a aussi ce que Dieu fait par son moyen (se servant même de ses manquements : sens du v. 4) ; combien c'est glorieux ! Et ce que Dieu accomplit par Samson, cet homme fort mis à part pour délivrer Israël, évoque à plus d'une reprise Jésus, le vrai Nazaréen, le grand vainqueur de la croix. Satan, le lion rugissant, s'est présenté sur le chemin de Christ et celui-ci l'a vaincu. De sorte que maintenant le terrible adversaire n'a plus de force contre le croyant qui le rencontre à son tour, en s'appuyant sur le Seigneur !


26 - Juges 14: 14-20; 15: 1-8

Les victoires du croyant, au lieu de le fatiguer et de l'affaiblir, lui procurent au contraire nourriture et douceur. Voilà ce que signifie le miel trouvé dans la carcasse du lion. Mais c’est un secret que le monde ne peut pas comprendre car ses propres joies, il les trouve plutôt dans les fêtes (v. 10). Pour l'homme inconverti il y a là un mystère : Comment un chrétien peut-il trouver ses plaisirs et la nourriture de son âme là où lui-même ne discerne que la terreur et la mort (le pouvoir de Satan annulé par la mort de Christ — Hébreux 2:14) ? Samson pose son énigme aux Philistins et, sans la trahison de sa femme, ceux-ci n'auraient pu l'expliquer. Un peu plus tard, c'est son beau-père qui le trahit (chapitre 15:2). Le monde est toujours trompeur, toujours décevant. S'il nous arrive comme à Samson de lui faire confiance, ou de nous mêler à ses joies, nous connaîtrons d'amères déceptions.

Dieu garde Son serviteur en lui évitant ce mariage avec une Philistine. Mais tout le souci et le tourment qu'il s'attire lui auraient été évités s'il avait écouté ses parents. Et Dieu n'aurait pas manqué de lui fournir une autre « occasion contre les Philistins ».


27 - Juges 15:9-20

Israël est tombé au plus bas. Non seulement il ne souffre nullement de la domination des Philistins, mais il est gêné par le libérateur que Dieu lui a donné. Les hommes de Juda montent pour lier Samson et s'en débarrasser. « Ne sais-tu pas que les Philistins dominent sur nous ? » Cela revenait à lui dire : Nous sommes satisfaits comme cela. Pourquoi viens-tu nous attirer des difficultés ?

Mais voilà l'occasion fournie à Samson ! Il rompt les cordes neuves et, tout seul, remporte une éclatante victoire. Comme l'aiguillon de Shamgar (chapitre 3:31), la mâchoire d'âne est une arme méprisable. Elle souligne que la victoire vient de Dieu seul.

Samson fait l'expérience qu'après le combat, il a besoin de l'eau que Dieu donne. En réponse à sa prière, elle jaillit pour lui du rocher, ce rocher qui parle toujours du Christ (1 Corinthiens 10:4). Dieu nous donnera de même, si nous les Lui demandons, les ressources fraîches et vivifiantes de Sa Parole que l'Esprit adapte à nos besoins.

Sa victoire sur le lion avait procuré à Samson de la nourriture ; après celle-ci Dieu lui donne à boire. Les victoires que le Seigneur nous accordera, si nous nous attendons à Lui, seront toujours l'occasion de fortifier et de rafraîchir nos âmes en jouissant de Son amour.


28 - Juges 16:1-12

Samson est un homme plein de contrastes : Physiquement très fort, moralement c'est un faible, habitué à céder à tous ses caprices. Extérieurement, il était séparé pour l'Éternel ; sa longue chevelure le montrait. Mais intérieurement, son coeur était partagé. La preuve c'est qu'à présent il aime une ennemie de son peuple. Demandons-nous si ce que nous montrons au dehors correspond bien à l'état de notre coeur ? L'exercice corporel n'est pas inutile, mais ce qui a de la valeur pour le Seigneur, ce ne sont pas les exploits sportifs qui développent l'orgueil, ce sont les victoires secrètes sur nos convoitises. Par sa chevelure non coupée une jeune fille croyante montre extérieurement son obéissance. Encore faut-il que cette obéissance soit également dans son coeur !

Réjouissons-nous de trouver aussi dans notre lecture une image de Celui qui a « brisé les portes d'airain, et a mis en pièces les barres de fer » (Psaume 107:16). Samson arrachant et emportant sur ses puissantes épaules les portes de Gaza, nous fait penser à Christ : Il a brisé les liens de la mort et délivré ainsi « tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient… assujettis à la servitude » (Hébreux 2:15). Puis Il est ressuscité en puissance, avec les clés de la mort et du hadès (Apocalypse 1:18).


29 - Juges 16:13-22

Il y avait des secrets dans la vie de Samson : Son énigme au chapitre 14, et ici son nazaréat. Il n'a su garder ni l'un ni l'autre. Le racheté a ses propres secrets avec son Sauveur : telles expériences faites avec Lui dont il ne pourra peut-être parler à personne. Naturellement, notre conversion est une chose qui doit se savoir. Par contre nous ne pouvons pas toujours expliquer à autrui pourquoi nous faisons ou ne faisons pas telle ou telle chose (Dan. 3:16). Ce motif, c'est notre mise à part pour Dieu, notre « nazaréat » dont dépend notre force spirituelle. « Séparés de moi, vous ne pouvez rien faire » a dit le Seigneur Jésus (Jean 15:5). Alors si le monde arrive à découvrir en quoi consiste notre séparation, il saura aussi nous la faire perdre.

Séduisante, Délila, jour après jour, harcèle le pauvre Samson. Et celui-ci, tourmenté, ennuyé « jusqu'à la mort », finit par céder. « Elle l'endormit », est-il ajouté. Fatal sommeil ! « Ne dormons pas comme les autres, mais veillons et soyons sobres », recommande l'apôtre (1 Thessaloniciens 5:6).

Vainqueur d'un lion, l'homme fort à deux reprises n'a pas su garder sa langue (chapitre 14:17 et 16:17). « Toute espèce de bêtes sauvages… a été domptée par l'espèce humaine — déclare Jacques — mais pour la langue, aucun des hommes ne peut la dompter » (chapitre 3:7, 8). Pour y parvenir, il faut le secours de Dieu et Il ne l'accorde qu'à ceux qui Lui obéissent (1 Jean 3:22).


30 - Juges 16:23-31

Pauvre Samson ! Voici la fin de sa solennelle histoire : Aveugle, prisonnier, il devient un sujet de risée pour les ennemis de Dieu et de Son peuple. Et, ce qui est plus grave : sa honte rejaillit sur Dieu Lui-même puisque l'idole parait plus puissante que le champion de l'Éternel. Mais Dieu met un terme à une telle présomption de l’adversaire. Une dernière victoire sera accordée à Samson, la plus grande qu’il ait jamais eue, mais il y perdra la vie.

Samson a ainsi perdu successivement sa force, sa liberté, sa vue et enfin sa vie. Méditons ce récit nous tous qui avons été élevés dans la connaissance du Seigneur Jésus. Nous avons beaucoup reçu ; notre position est privilégiée. Il est vrai que nous sommes tenus à un « nazaréat » — à une séparation d'avec le monde et d'avec la plupart de ses plaisirs. Mais quelle compensation ! : Une force surnaturelle de source divine, celle du Saint Esprit, est à votre disposition. Et, dans le chemin de la volonté de Dieu, rien ne résiste à cette force-là ! Puissions-nous être et rester de ceux auxquels s'adresse l'apôtre Jean : « Je vous ai écrit, jeunes gens, parce que vous êtes forts, et que la Parole de Dieu demeure en vous, et que vous avez vaincu le méchant » (1 Jean 2:14).


31 - Juges 17:1-13

Voici une triste famille, bien différente de celle de Manoah. Le fils vole, la mère jure par des imprécations, puis de la même bouche (voir Jacques 3:10), elle bénit son fils au lieu de lui faire sentir la gravité de sa faute. Enfin, elle fait fabriquer pour lui des images taillées. La loi qui défendait ces pratiques est donc complètement mise de côté, bien que le nom de l'Éternel soit mêlé aux paroles de cette femme. « Ce peuple m'honore des lèvres — dira le Seigneur — mais leur coeur est fort éloigné de moi » (Matthieu 15:8; Ésaïe 29:13 ; 46:6). Avertissement pour chacun de nous ! Prononcer le nom du Seigneur exige que nous nous retirions du mal (2 Timothée 2:19). Appeler Jésus notre Seigneur, signifie que nous reconnaissons Son autorité. Ici au contraire, chacun fait ce qui est bon à ses propres yeux. C'est le cas de Michée, de sa mère et aussi de ce jeune lévite de Bethléhem que Michée s'établit comme sacrificateur et qu'il consacre sans aucun droit pour le faire. Hélas ! ce jeune homme est un petit-fils de Moïse (chapitre 18:30). Qu'aurait pensé celui qui avait apporté la loi, détruit le veau d'or, enseigné le cantique solennel (Deutéronome 32), en voyant son propre petit-fils devenir sacrificateur d'une image taillée ! Les descendants d’un homme de Dieu ne sont pas à l’abri d’un naufrage spirituel.


32 - Juges 18:1-16

La propre volonté et l'esprit d'idolâtrie manifestés dans la maison de Michée ont contaminé une tribu entière, comme notre chapitre nous le relate. Il en est toujours ainsi. Avant de se répandre et de troubler le peuple de Dieu, le mal a commencé par germer dans les familles.

Le lot des Danites ne leur était pas encore échu en ces jours-là, nous apprend le verset 1. Alors, au lieu de consulter l'Éternel et de s'attendre à Lui, ils décident dans leur impatience de choisir eux-mêmes un héritage. Esprit d'indépendance ! Et aussi, choix d'une solution facile. Nous nous souvenons que les fils de Dan s'étaient laissé repousser dans la montagne (chapitre 1:34). Au lieu de s'emparer de ce qui leur était destiné et qui était à leur portée, mais qui exigeait l'énergie de la foi, ils entreprennent une expédition à l'autre bout du pays. Peut-être faisons-nous comme eux plus souvent que nous ne le pensons. Le Seigneur nous a préparé un service dans notre entourage. Mais nous reculons devant les exercices de foi et les combats que nous demanderait ce service. Et nous préférons une action plus spectaculaire dans la direction que nous avons choisie nous-mêmes.


33 - Juges 18:17-31 et 21:25

La prise de Laïs n'a rien de commun avec les conquêtes de la foi du temps de Josué. Que voyons-nous chez Dan ? Convoitise de « tout ce qui est sur la terre » (verset 10), confiance en sa force en même temps que lâcheté, ingratitude, vol, mauvaise foi et, pour couronner le tout, établissement d'un culte idolâtre. Quel tableau ! Et nous passons par-dessus les chapitres suivants (lesquels rendent ce tableau plus sombre encore) pour arriver au dernier verset du livre, répétition du chapitre 17 verset 6: « Chacun faisait ce qui était bon à ses yeux ». Cette phrase résume l'état d'Israël au temps des juges. Et elle résume aussi tristement celui de la chrétienté dans nos jours actuels. Si le livre de Josué a été rapproché des « Éphésiens », l'épître qui ressemble le plus au livre des Juges est la 2e à Timothée (en particulier son chapitre 3). Mais cette succession de hauts et de bas, de chutes et de restaurations, n'est-ce pas aussi trop souvent notre histoire ? Soyons gardés de faire ce qui est bon à nos yeux auxquels nous ne pouvons pas nous fier, et appliquons-nous plutôt à faire ce qui est agréable au Seigneur (Éphésiens 5:10; Hébreux 13:21).

Fait bien solennel, Jonathan, petit-fils de Moïse, a donc confirmé ce qu’avait prophétisé son grand-père en Deut. 4:25.