Le soir approche

Briem Christian

Gottes kostbaren Gedanken, p.289-296


1 - [La lettre à Laodicée et sa raison d’être]

2 - Correction et châtiment

3 - Un appel à l’individu

3.1 - [Le Seigneur dehors]

3.2 - [Le Seigneur frappe à la porte]

3.3 - [Écouter n’est qu’une étape]

3.4 - [Ouvrir la porte]

4 - Manger le repas du soir

4.1 - [Première bénédiction : le Seigneur prend le repas avec nous]

4.2 - [Deuxième bénédiction : le Seigneur nous offre de souper avec Lui]

4.3 - [Les disciples d’Emmaüs, Luc 24]

5 - [Conséquences heureuses d’ouvrir la porte au Seigneur qui frappe]


1 - [La lettre à Laodicée et sa raison d’être]

La lettre à Laodicée montre de manière prophétique la chrétienté dans sa dernière phase sur la terre. C’est un tableau solennel que le Seigneur Jésus dresse d’elle. Même si de véritables enfants de Dieu peuvent être influencés par l’esprit de Laodicée, ils ne peuvent quand même jamais être eux-mêmes « Laodicée ». Le jugement du Seigneur sur cette assemblée est en effet le suivant : « Ainsi, parce que tu es tiède et que tu n’es ni froid ni bouillant, je vais te vomir de ma bouche » (3:16).

Aussi graves et humiliantes que soient les choses, c’est quand même une grande bénédiction que Dieu nous fasse connaître Son jugement sur les états de la chrétienté autour de nous. Nous devons apprendre à tout voir avec Ses yeux, afin que nous puissions tout juger comme Il le fait. Être en accord avec Lui et Ses pensées est toujours quelque chose de réjouissant. En effet comment puis-je me détourner de quelque chose de faux si je ne le reconnais même pas comme faux ?

C’est pourquoi nous devons réfléchir sur le vrai caractère de la chrétienté aujourd’hui à la lumière de la Parole de Dieu. Mais nous devons aussi apprendre à tirer les conclusions pratiques de ce que nous avons appris. Et c’est pourquoi la deuxième partie de la lettre à Laodicée offre encore quelques enseignements importants de la bouche du Seigneur.


2 - Correction et châtiment

Après s’être adressé dans les versets 14-18 à l’ange de l’assemblée, c’est-à-dire à l’élément responsable dans l’assemblée, et avoir ainsi parlé à l’assemblée comme telle, le Seigneur se tourne à partir du v. 9 vers l’individu, et plus précisément vers le croyant individuel qui peut encore se trouver en relation avec le système chrétien mort de « Laodicée ». Il lui dit :

« Je reprends et je châtie tous ceux que j’aime. Aie donc du zèle, et repens-toi » (3:19).


Remarquons que : Le Seigneur ne châtie pas le monde ; Il ne châtie que ceux qu’Il aime — les fils (cf. Prov. 3:11-12 ; Héb. 12:5,6). Il veut les amener à se repentir de leur état et de leurs relations, et pour cela, il n’est pas rare que, dans Sa providence, Il utilise des voies douloureuses d’éducation. Ce n’est pas l’Église responsable, ce n’est pas la chrétienté en tant que telle qu’Il appelle à la repentance — Il est sur le point de la vomir de Sa bouche ! — mais dans Sa grâce et Son amour, Il s’occupe encore des Siens pour les corriger. Il cherche à éveiller les consciences de ceux qu’Il aime.

Quelle consolation il y a dans cette pensée, chers amis, quand nous pensons à toutes les souffrances, aux maladies graves et autres malheurs par lesquels les Siens doivent, me semble-t-il, passer de nos jours d’une manière particulière ! N’est-ce pas comme si le Seigneur redoublait Ses efforts pleins d’amour en ces jours de la fin pour nous instruire — si nécessaire — même par le châtiment et pour nous préserver ou nous délivrer du mal de « Laodicée » qui nous enveloppe partout comme l’air ? Le monde peut pointer du doigt avec malice les multiples souffrances du peuple de Dieu, mais nous savons pourquoi le Seigneur nous les envoie. Il a en vue un but béni : notre sanctification.


3 - Un appel à l’individu

« Voici, Je me tiens à la porte et Je frappe : Si quelqu’un entend ma voix et qu’il ouvre la porte, J’entrerai chez lui et Je souperai avec lui, et lui avec moi » (3:20).


3.1 - [Le Seigneur dehors]

Dans quelle position solennelle voyons-nous ici le Seigneur ? Il se tient à la porte. Il a pris sa place en dehors du système chrétien parce qu’Il ne peut pas s’identifier à son mauvais état moral. Cependant l’autre côté est tout aussi vrai : la chrétienté dans l’état de « Laodicée » Lui a fermé la porte. Elle Le laisse dehors, elle ne Le désire pas. N’est-ce pas là une situation qui doit nous humilier profondément ?


3.2 - [Le Seigneur frappe à la porte]

Mais ensuite, le Seigneur fait quelque chose d’extrêmement réconfortant, quelque chose qui est une expression touchante des affections de Son cœur envers les Siens — Il frappe, non pas à la porte de « Laodicée », mais à la porte du cœur des Siens individuellement. Ce passage n’a rien à faire avec la prédication de l’Évangile, comme on le comprend souvent. Vois-tu, cher lecteur, Il ne t’a pas abandonné, Il frappe aussi à ta porte. Il l’a certainement déjà fait souvent. N’as-tu jamais entendu le cher Seigneur se tenir à la porte de ton cœur, demandant à entrer ? Peut-être que les lignes que tu as maintenant devant toi pour les lire font partie de ces coups frappés à la porte ! Il est plein de patience et de miséricorde et veut nous libérer, toi et moi, non seulement des chaînes, mais aussi de l’esprit soporifique de « Laodicée ».


3.3 - [Écouter n’est qu’une étape]

Écouter la voix du Seigneur Jésus est une chose, Lui ouvrir la porte en est une autre. Les deux sont nécessaires. Beaucoup s’arrêtent au premier stade. Ils ont déjà souvent entendu la voix du Seigneur, ils ont déjà entendu beaucoup de bonnes prédications, ils ont déjà eu beaucoup d’entretiens utiles et plusieurs ont bien saisi certaines choses, mais ils en sont restés là. Ils n’ont pas ouvert la porte de leur cœur au Maître. Il ne suffit pas, en effet, d’entendre la voix du Seigneur. Ce qu’Il recherche, c’est l’obéissance, c’est suivre Sa parole par amour pour Lui. C’est cela ouvrir la porte. « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui » (Jean 14:24).


3.4 - [Ouvrir la porte]

Tu fais peut-être partie de ceux qui sont encore dans « Laodicée » et qui déshonorent le Seigneur par les associations qu’ils entretiennent. Il y a de nombreuses raisons de rester dans ces relations, certaines voix te le conseilleront. Mais ce n’est pas la voix du Seigneur, du bon berger, qui non seulement vient vers Ses brebis, mais qui les mène toujours hors de ce qui n’a plus Son approbation (Jean 10:3). Ne veux-tu pas ouvrir la porte à Celui qui est mort pour toi et qui te recherche avec tant d’amour ? Quelle tristesse si, comme l’épouse du cantique des cantiques, nous ne sommes pas en état d’ouvrir au bien-aimé lorsqu’il heurte ! « Écoute ! Mon bien-aimé ! Il frappe : « Ouvre-moi, ma sœur… » !


4 - Manger le repas du soir

4.1 - [Première bénédiction : le Seigneur prend le repas avec nous]

Le Seigneur veut entrer chez celui qui entend Sa voix et ouvre la porte, et manger le repas du soir avec lui, et inversement il mangerait le repas avec Lui. Le Seigneur ne se laisse jamais offrir quelque chose, et si nous Lui ouvrons la porte juste avant la fin du temps de la grâce (c’est ce dont parle le « souper » ou « repas du soir »), Il nous récompensera richement.

Il nous fait deux propositions. Il prendrait le repas du soir avec nous. C’est la première bénédiction. Elle est en effet merveilleuse ! Quand Il entre chez nous, Il nous révèle toute Sa grâce. Oui, Il entre dans nos circonstances et les partage avec nous. T’inquiètes-tu de ce que tes amis vont penser si tu fais ce pas de la foi, et te détournes de ce que tu as reconnu comme faux à la lumière de Dieu ? As-tu peur des conséquences que pourrait entrainer le fait de t’éloigner de Lui ? Il connaît tout cela. Prends courage ! Il entrera chez toi, Il se penchera vers toi avec miséricorde, et te fera goûter toute Sa grâce — si tu Lui ouvres la porte.


4.2 - [Deuxième bénédiction : le Seigneur nous offre de souper avec Lui]

La deuxième bénédiction dépasse encore la première. Il veut nous offrir de souper (manger le repas du soir) avec Lui. Il a à cœur de nous élever vers Lui-même et vers Ses pensées, au-delà des circonstances qui nous accablent ici-bas. Il voudrait que nous ayons communion avec Sa personne hautement louée dans la gloire, avec Ses intérêts et même avec Son cœur. Cela ne peut signifier que la joie la plus profonde. « Notre communion est avec le Père et avec Son Fils Jésus Christ. Et nous vous écrivons ces choses afin que votre joie soit accomplie » (1 Jean 1:3,4).


4.3 - [Les disciples d’Emmaüs, Luc 24]

Quand le Seigneur parle de manger le repas du soir, je ne peux m’empêcher de penser à la scène touchante des disciples d’Emmaüs en Luc 24. Ils revenaient chez eux de Jérusalem, où leur Seigneur avait été crucifié trois jours auparavant. Unis avec le méprisé et le crucifié qu’ils croyaient encore mort, ils rentrent chez eux, abattus. Mais soudain, un inconnu se joint à eux et leur parle sur le chemin, d’une manière incomparable, des souffrances de Christ et des gloires qui suivraient (cf. 1 Pierre 1:11). Plus tard, ils doivent reconnaître : « Notre cœur ne brûlait-il pas quand Il nous parlait sur le chemin et qu’Il nous ouvrait les Écritures ? » (Luc 24:32).

Ils arrivent bientôt au village. L’étranger fait mine de vouloir continuer. Laisseraient-ils cette personne mystérieuse poursuivre sa route ? C’est alors que sortent de leurs lèvres ce que Son cœur désirait, ce pourquoi Il avait frappé à la porte de leur cœur sur le chemin : « Reste avec nous car le soir approche et le jour a baissé » (24:29). Il s’arrête donc chez eux, et devient leur hôte (invité), prêt à prendre le repas du soir avec eux. Mais la situation change : L’invité devient l’hôte (qui reçoit). « Et il arriva, comme Il était à table avec eux, qu’Il prit le pain et Il bénit ; et l’ayant rompu, Il le leur distribua ». Maintenant, Il mange le repas du soir avec eux. Et à la fraction du pain, symbole de Sa mort pour eux, ils Le reconnaissent. Ont-ils vu les blessures à Ses mains !


5 - [Conséquences heureuses d’ouvrir la porte au Seigneur qui frappe]

Bien-aimés, nous ferons la même expérience aujourd’hui. Si nous Lui ouvrons la porte, Il entrera dans nos circonstances. Plus encore, Il se fera reconnaître à nous, et rien n’est comparable à cela.

Si nous Lui accordons une entrée personnelle — et il s’agit jusqu’à présent d’une chose purement personnelle — Il pourra certainement nous rendre précieux ce qui est dans Son cœur pour les Siens dans un sens corporatif (collectif), et nous conduira à apprécier les relations qu’Il a Lui-même nouées entre les saints.