Briem Christian
Traduit de l’allemand de Gottes Kostbare Gedanken p.177-233
4.1 - La purification unique (initiale)
4.2 - Une purification qui se poursuit
4.4 - De l’eau — non pas du sang
9.1 - Une épée à deux tranchants
10.1 - La semence comme moyen de nouvelle naissance
10.2 - La semence comme moyen d’ensemencement
L’Écriture sainte contient dans le nouveau Testament comme dans l’Ancien, un grand nombre d’images, de symboles et de comparaisons pour faciliter la compréhension des contenus spirituels. Il suffit de penser aux événements, objets, personnes ou prescriptions de l’Ancien Testament qui ont un caractère préfiguratif ou prophétique pour nous aujourd’hui (par ex. l’histoire de Joseph, les sacrifices, le tabernacle). Il n’est pas rare que Dieu Lui-même se compare à un être humain et à ses actions (par ex. homme, père, mère). Dans le Nouveau Testament, ce sont surtout les paraboles dans lesquelles le Seigneur s’est servi du langage des images.
Nous ne sommes probablement pas assez reconnaissants à Dieu de nous parler de cette manière imagée. En fait, c’est grâce à cela que nous avons pu mieux comprendre certaines vérités profondes.
Mais ce n’est pas de ces images dont il est question ici. Peut-être que certains lecteurs n’ont pas encore vraiment pris conscience du fait que l’Écriture Sainte parle sur elle-même sous une forme symbolique. Autrement dit, le Saint Esprit a aussi utilisé des images ou symboles pour la Parole de Dieu elle-même pour nous faire saisir sa grandeur et son caractère. Il ne fait aucun doute que ces descriptions imagées de la Parole de Dieu sont tout aussi inspirées que les Écritures en général. Elles sont également très significatives et pleines d’enseignements pour chacun de nous. Qui pourrait ignorer que leur auteur est divin ?
Dans une petite série de rubriques, nous voulons jeter un coup d’œil
sur les différents symboles et chercher à saisir leur signification spirituelle
pour nous. Nous nous intéresserons tout d’abord aux symboles qui ont un rapport
direct avec nous-mêmes
, pour ensuite nous tourner vers ceux qui montrent
la bénédiction par nous pour les autres
.
Comme premier exemple de la manière dont Dieu décrit Sa Parole
par une image, voyons un passage de l’épître aux Hébreux (4:12) : « Car la
parole de Dieu … discerne
les pensées et les intentions du cœur ».
Le mot « discerner » vient du grec « kritikos », qui signifie « capable de juger et de décider ». Le mot dérivé « critique » a cependant une connotation négative qui ne se trouve pas dans le mot grec. C’est pourquoi le terme « examinateur » parait plus approprié.
La Parole de Dieu — un examinateur-juge du cœur. Cela montre clairement que la Bible ne peut pas être lue comme un livre humain normal. Elle s’adresse directement au cœur et à la conscience de l’homme, comme aucun autre livre au monde. Et elle le fait avec une autorité et une perfection divines. C’est pourquoi nous devons lire l’Écritures Sainte avec recueillement et avec un cœur ouvert, en gardant toujours à l’esprit que Dieu nous parle à travers elle.
Le cœur
est le centre moral de notre être, de notre personnalité.
Non seulement il est le siège de nos affections, mais c’est aussi dans le cœur
que se prennent les décisions concernant notre vie. C’est pourquoi le livre des
Proverbes nous exhorte : « Garde ton cœur plus que tout ce que l’on garde,
car de lui sont les issues de la vie » (Prov. 4:23).
Il est effectivement de la plus haute importance que les pensées et les intentions de notre cœur soient soumises à un contrôle salutaire. Mais cela ne peut se faire que par la parole de Dieu. Ce n’est que par elle que les processus de notre cœur sont éclairés par la lumière divine, ce n’est que par elle que nos motivations les plus intimes sont jugées. Nous devons accepter cela, même si parfois « l’examinateur-juge » ne doit pas protéger notre propre volonté, mais témoigner contre elle. Et n’est-ce pas une bénédiction inestimable si nos pensées sont testées avant de devenir des paroles, et si nos intentions sont testées avant de devenir des actes ? Que d’ennuis et de peines de cœur aurions-nous pu nous épargner si nous avions laissé la Parole cribler nos pensées et nos intentions !
Déjà dans les temps anciens, le poète du psaume 139 demandait cette faveur à Dieu : « Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur ; éprouve-moi et connais mes pensées ! Et regarde s’il y a en moi quelque voie de chagrin, et conduis-moi dans la voie éternelle ! » (139:23-24). Nous sommes aujourd’hui sous la grâce, et nous savons que le Seigneur Jésus a été jugé pour tout le mal que Dieu voit en nous. Ne devrions-nous pas alors, s’il s’agit de Le suivre dans la pratique, accueillir cet « examinateur-juge » qui est capable de découvrir le mal dans notre cœur à sa racine, et de l’éliminer ? Nous possédons la vie nouvelle, la vie éternelle, et cette vie veut obéir à Dieu. Mais nous avons aussi la vieille nature, qui cherche toujours à se faire valoir et à nous pousser au mal. Quelle grâce donc d’avoir dans la Parole de Dieu un juge qui fait une séparation dans le cœur entre ce qui est de Dieu et ce qui n’est pas de Lui !
Mais encore une fois, nous devons nous placer consciemment dans la lumière de la Parole de Dieu, si nous voulons faire l’expérience de ses effets bénéfiques. Cela peut nous rendre humbles, mais il n’y a rien de plus béni. Ce n’est que de cette manière que Dieu peut nous préserver de voies de chagrin et nous maintenir dans la jouissance de la communion avec Lui-même.
En Hébreux 4:12, la Parole de Dieu est considérée comme une Personne qui accomplit des actes, à savoir ici examiner et juger nos pensées et nos motifs. En vérité, elle nous amène directement en présence de Dieu, comme l’indique clairement le verset suivant : « Aucune créature n’est cachée devant Lui, mais toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de Celui à qui nous avons affaire » (4:13). La transition sans rupture de la Parole de Dieu à Dieu Lui-même est extrêmement impressionnante. Si nous avons à faire à la Parole de Dieu, c’est à Dieu Lui-même que nous avons à faire. C’est une part bienheureuse que nous ne devrions pas nous laisser dérober !
Dans le Psaume 119, la Parole de Dieu est comparée à une lampe et
à une lumière : « Ta parole est une lampe
à mon pied et une lumière
à mon sentier » (119:105). Une idée similaire est exprimée en Proverbes 6 :
« Car le commandement est une lampe, et l’enseignement une lumière » (6:23).
La lampe et la lumière sont nécessaires lorsqu’il fait nuit. Il en est ainsi tant dans le monde naturel que dans le monde spirituel. Or, il n’y a guère de fait plus attesté dans l’Écriture Sainte que le fait que l’homme naturel est dans les ténèbres. Il se trouve sous le « pouvoir des ténèbres » (Col. 1:13) et est contrôlé par les « dominateurs de ces ténèbres » (Éph. 6:12). La Parole de Dieu décrit les hommes comme « ayant leur entendement obscurci » et ajoute : « étant étrangers à la vie de Dieu à cause de l’ignorance qui est en eux » (Éph. 4:18). Parce que les ténèbres ont aveuglé les yeux des hommes, ils sont dans les ténèbres, ils marchent dans les ténèbres et ne savent pas où ils vont (1 Jean 2:11). Jugement accablant sur les citoyens de la terre, y compris les modernes avec toute leur habileté et leur aliénation à Dieu : « Ils ne savent où ils vont » !
Le terme « ténèbres » décrit clairement un état moral — comme cela ressort à l’évidence des passages cités — qui, en ce qui concerne l’homme, est caractérisé par l’ignorance de Dieu et des choses divines.
Si l’homme reste dans cet état, « l’obscurité des ténèbres lui est réservée pour toujours » (Jude 13). Seule une intervention, une interposition de Dieu peut changer quelque chose à cet état. Ainsi la terre après la création est tombée dans un état de désolation et de vide et « il y avait des ténèbres sur la face de l’abîme » ; le Créateur, pour la rétablir, a premièrement ordonné « que la lumière soit » (Gen. 1:2,3) ; il en va de même dans le domaine spirituel : Dieu a fait briller la lumière dans le cœur obscurci de l’homme pour y faire « luire la connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Christ » (2 Cor. 4:6).
Le moyen dont Dieu s’est servi pour cela est uniquement Sa Parole, en particulier la Parole de l’Évangile (Actes 15:7 ; 2 Cor. 4:4 ; Éph. 1:13 ; 1 Pierre 1:23). Dieu envoie Ses serviteurs, avec cette Parole, aux hommes « pour qu’ils se tournent des ténèbres à la lumière, et du pouvoir de Satan à Dieu ; pour qu’ils reçoivent la rémission des péchés » (Actes 26:18). L’homme est responsable de se soumettre à la lumière de la Parole de Dieu. S’il le fait, il arrive ce que dit également le Psaume 119 : « L’entrée de tes paroles illumine, donnant de l’intelligence aux simples » (119:130). L’équivalent de cette bénédiction dans le Nouveau Testament se trouve en Éphésiens 5, où il est dit que ceux qui étaient autrefois ténèbres, sont maintenant lumière dans le Seigneur (Éph. 5:8). Avoir de la lumière, être lumière dans le Seigneur, c’est être capable de reconnaître Dieu et Ses pensées.
Il y a quelque chose de merveilleux en rapport avec la Parole de Dieu. Nous pouvons la comparer à l’étoile de l’orient, dont la lumière voulait éclairer autrefois ceux qui étaient le plus éloignés — une lumière qui, encore aujourd’hui, conduit à Christ tous ceux qui cherchent sincèrement (Matt. 2:2,9,10).
J’avais à cœur de commencer par présenter cette considération sur
la lumière et les ténèbres et de montrer que c’est la première exigence pour l’homme
pécheur. La parole du psaume 119 v. 105 en tête de cette rubrique reflète le
langage d’un croyant. C’est pour lui que la parole de Dieu est une lampe
à son pied et une lumière
à son sentier.
Il me semble que ces deux symboles de la parole de Dieu n’expriment pas exactement la même chose. La lampe est pour la nuit, la lumière pour le jour.
Restons tout d’abord sur la lampe. Alors qu’au psaume 19 le
commandement du Seigneur illumine les yeux (v. 9), la parole parle ici d’une
lampe pour le pied
. La première comparaison parle de la capacité de
voir, de comprendre ; la seconde parle de poteau indicateur.
Dans notre vie, nous sommes sans cesse confrontés à des décisions à prendre. Elles peuvent nous paraître insignifiantes ou lourdes de conséquences, mais elles devraient toujours être prises justement. En effet, qui d’entre nous sait si, ce qui nous paraît mineur aujourd’hui, n’aura pas demain des conséquences plus graves que nous ne le pensions ? Lorsque nous sommes confrontés à des décisions difficiles, il peut arriver qu’il fasse vraiment sombre dans notre âme — d’autant plus si les circonstances qui nous entourent ne nous éclairent pas non plus. Où poser le pied pour le prochain pas ?
Combien nous avons alors besoin d’une « lampe » pour notre pied ! Dieu veut nous montrer le chemin par Sa parole, Il veut nous conseiller par Son œil (Ps. 32:8). Heureux celui qui a appris à chercher conseil auprès de Dieu même pour les petites choses ! Il aura alors moins de peine à le faire quand il s’agira de grandes choses. N’avons-nous pas parfois besoin de cet avertissement : « Ne soyez pas comme le cheval, comme le mulet qui n’ont pas d’intelligence » ? Si nous ne nous attendons pas à Ses directions, mais prenons plutôt des décisions par nous-mêmes, Il devra probablement utiliser « la bride et le mors » pour nous maintenir ou nous ramener de manière douloureuse sur le chemin. Combien il est préférable d’avoir Sa Parole comme lampe à notre pied !
Or, Dieu ne nous donne pas d’instructions précises pour chaque cas particulier de notre vie, Il ne donne pas de réponse directe à chaque question. Sa Parole n’est pas un livre de recettes. Dieu nous guide plutôt par des principes moraux — des lignes directrices qui sont consignées dans l’Écriture Sainte et que nous devons nous approprier. Que Dieu nous donne, étant encouragés par ces lignes, de nous interroger toujours davantage sur Sa volonté !
Mais sa parole est aussi une lumière
pour notre chemin.
Cela éveille en nous l’idée d’une journée lumineuse avec un chemin clairement
reconnaissable devant nous. Dans Sa grâce, Dieu ne nous donne pas seulement de
la lumière pour les prochains pas, mais Il inonde tout le chemin que nous avons
à parcourir d’une lumière claire. C’est très réconfortant. Qu’il s’agisse de
notre chemin personnel comme chrétien ou du chemin collectif en tant qu’assemblée
de Dieu, Sa Parole nous montre le chemin comme un tout, et nous en indique l’issue
et le but.
En ce sens, la « Lumière » va plus loin que la pensée de « Lampe ». On peut la considérer comme l’équivalent de « révélation ». Tandis que notre chemin personnel se présente à nous comme quelque chose d’inconnu, nécessitant constamment de nouvelles décisions, il y a le chemin ouvert devant nous — par exemple celui de l’assemblée. La Parole de Dieu le dessine clairement dans ses différentes perspectives, et nous n’avons pas besoin de nous demander à chaque fois où il nous mène. Dieu l’a clairement révélé dans sa Parole. Il en va de même pour notre chemin en tant qu’enfants de Dieu. Ne savons-nous pas — entre beaucoup d’autres choses — qu’il mène à la gloire par la souffrance ?
Une différence similaire à celle qui existe ici entre la « lumière »
et la « lampe », se trouve dans le psaume 103 entre les « voies » et les « actes » (v.7).
Tandis que Moïse recevait l’intelligence de Dieu sur Ses voies
— c’est
cela la révélation — la connaissance des enfants d’Israël à Moïse se limitait à
Ses actes
.
« Le sentier des justes est comme la lumière resplendissante qui va croissant jusqu’à ce que le plein jour soit établi. Le chemin des méchants est comme l’obscurité ; ils ne savent pas sur quoi ils trébucheront » (Proverbes 4:18,19).
Après l’« examinateur-juge » et la « lampe », nous rencontrons un
autre symbole de la Parole de Dieu, dans le livre de Jacques : Le « miroir ».
À la suite de l’exhortation à être des gens qui mettent la Parole en pratique, et
non pas seulement des auditeurs qui se séduisent eux-mêmes, il est ajouté :
« Car si quelqu’un écoute la Parole et ne la met pas en pratique, il est semblable
à un homme qui considère son visage naturel dans un miroir
. Car il s’est
considéré lui-même et s’en est allé, et aussitôt il a oublié quel il était » (Jacq.
1:23-24).
Pour bien comprendre ce passage, nous devons examiner le contexte dans lequel il se trouve. Jacques avait fait la déclaration importante que c’est Dieu Lui-même qui, de Sa propre volonté nous a engendrés par la parole de la vérité (Jacq. 1:18). C’était une opération de Sa propre volonté et de Son amour sans bornes. Et la génération qu’Il a engendrée représente des prémices (premiers fruits) certaines de Ses créatures — à savoir de cette nouvelle création qui sera pleinement révélée en son temps (Rom. 8:21-23 ; 2 Cor 5:17).
Comme Jacques a toujours devant lui la pratique de la vie chrétienne, il insiste pour que les fruits de la nouvelle nature soient visibles dans la vie du croyant. Ce qui ne correspond pas à la justice pratique à laquelle Dieu prend plaisir, est à éviter et à rejeter (Jacq. 1:19-21).
Par un acte de grâce souveraine, Dieu a « implanté » la Parole, et cette Parole agit dans l’intérieur du croyant et elle a la puissance de sauver les âmes. C’est le côté de Dieu.
Le côté qui est le nôtre est décrit par l’invitation : « Et recevez avec douceur la parole implantée » (1:21b). Jacques écrit cela pour ses « frères bien- aimés » (1:19), c’est-à-dire pour les croyants. La parole de Dieu a déjà été implantée en eux. Il ne leur dit pas qu’ils doivent la recevoir ou l’accepter pour la première fois. Ils ont plutôt besoin de continuer à recevoir la parole implantée avec douceur. Comme le montre le v. 22, il s’agit d’une acceptation effective et complète de la Parole de Dieu, qui ne se limite pas à l’écouter, mais qui inclut également sa mise en pratique. Ce qu’il veut dire, c’est que nous devons accepter la Parole complètement et sans réserve — la Parole que nous avons déjà entendue et que nous continuerons d’entendre à l’avenir. Lorsque la parole implantée est acceptée avec douceur, nos pensées naturelles sont mises de côté, et Christ remplit notre cœur. Et cela nous conduit à devenir des faiseurs d’œuvre, des pratiquants de la Parole.
Si quelqu’un se contente d’écouter la Parole et ne la met pas en pratique, il n’a pas une véritable connaissance de soi-même. Jacques dit que si quelqu’un entend la parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui se regarde dans un miroir et s’en va et oublie comment il est constitué, c’est-à- dire ce à quoi il ressemble. Il n’y a aucune connaissance de soi. La parole n’a eu aucun effet. N’être qu’un auditeur, c’est écouter sans une vraie foi. Contempler – s’en aller – oublier : c’est ce qui caractérise un simple auditeur. C’est uniquement la puissance du Saint Esprit qui peut susciter le discernement nécessaire dans le cœur. Or, celui-ci manque ici totalement, la conscience n’est pas véritablement entrée dans la lumière de Dieu.
Il en va autrement de celui qui regarde de près dans la loi parfaite, celle de la liberté, et qui y persévère (1:25). Il sera bienheureux dans son faire (sa mise en pratique), car il n’est pas un auditeur oublieux, mais un faiseur d’œuvre (1:25).
La parole de Dieu a en effet parfois la fonction d’un miroir. Elle montre à l’homme comment le juge incorruptible le voit — non pas ce qu’il s’estime être, mais comment il est constitué devant Dieu. C’est la raison pour laquelle l’homme naturel est réticent à y jeter un coup d’œil. Et pourtant, il est indispensable de se voir tel que ce miroir le montre : c’est le premier pas sur le vrai chemin qui mène à Dieu.
Un jour, un missionnaire en Chine a lu le premier chapitre de l’épître aux Romains devant un large public d’autochtones. À la fin de la lecture, un Chinois s’est approché. Il a fait remarquer qu’il trouvait mauvais et inconvenant que ce diable étranger (comme on appelait les missionnaires) vienne ici, découvre tous leurs péchés cachés, les écrive dans un livre et les lise ensuite en public de cette manière.
Oui, la Bible est un miroir
!
Cela vaut bien sûr aussi pour le croyant. Ce qui est dit en principe de l’auditeur oublieux, nous devrions aussi l’appliquer à nous-mêmes. Ne devons-nous pas craindre et confesser que nous nous sommes souvent trouvés en face de la parole de Dieu et que nous nous sommes vus placés dans sa lumière, mais que nous avons vite oublié comment nous étions « constitués » ! Mille choses sont venues, que nous tenions comme plus importantes. Et le résultat, c’est que nous avons totalement perdu les impressions que Dieu voulait nous donner. C’est comme si, sur tel ou tel point, ou à telle ou telle occasion nous n’avions jamais rien ni entendu ni vu. Des auditeurs oublieux !
Cela nous rappelle la parabole du semeur de Matthieu 13. Une partie de la semence est tombée le long du chemin, et les oiseaux sont venus la picorer (13:4). Si notre cœur ressemble à un chemin endurci par la fréquentation du monde et que la semence de la Parole de Dieu est laissée sans qu’on s’en occupe, le malin a beau jeu. Il vient arracher ce qui a été semé dans le cœur, mais qui n’y était pas bienvenu (13:19).
Regardons donc de près dans la loi parfaite, celle de la liberté, et persévérons-y ! Qu’est-ce que la loi de la liberté ? C’est la Parole de Dieu par laquelle le croyant est né de nouveau. C’est la Parole implantée qui enseigne, instruit, guide et conduit, et qui nous fortifie dans ce en quoi la vie nouvelle trouve sa joie et son accomplissement.
L’un des symboles les plus connus pour la Parole de Dieu est « l’eau ». Le Seigneur lui-même l’a utilisé dans son entretien avec Nicodème : « En vérité, en vérité, je te le dis : si quelqu’un n’est pas né d’eau et de l’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (Jean 3:5).
Jésus parle ici de la nouvelle naissance et montre comment elle se produit : de l’eau et de l’Esprit. « L’eau » est une image de la Parole de Dieu dans son caractère purificateur. L’Esprit Saint l’utilise et l’applique au cœur et à la conscience de l’homme. L’état intérieur de l’homme est découvert par la parole de Dieu révèle et par elle sont introduites des pensées célestes et divines. De cette manière, le cœur est purifié du point de vue moral.
Le fait que « l’eau » ne désigne pas le baptême, mais bien la
Parole de Dieu, est confirmé par de nombreux passages du Nouveau Testament. Ainsi,
l’apôtre Paul dit qu’il a engendré les croyants de Corinthe dans le Christ Jésus
« par l’Évangile
» (1 Cor. 4:15). Jacques fait référence à la volonté
de Dieu comme source ou cause de la nouvelle naissance et dit : « Selon Sa
propre volonté, Il nous a engendrés par la Parole de la vérité, pour que nous
soyons une sorte de prémices de Ses créatures » (Jacq. 1:18). Et Pierre, enfin,
décrit ainsi la génération d’une vie nouvelle et divine : « … vous qui
êtes régénérés [en allemand : nés de nouveau], non par une semence corruptible,
mais par une semence incorruptible, par la vivante et permanente Parole de
Dieu
» (1 Pierre 1:23). Nous rencontrons ici, en outre, un autre symbole de
la Parole de Dieu, la « semence », que nous traiterons de plus près plus tard.
La nouvelle naissance est la chose la plus importante dans la vie d’un homme. Sans elle, on ne peut ni entrer dans le Royaume de Dieu, ni le voir. C’est l’Esprit qui vivifie (rend vivant ; Jean 6:63), mais Il utilise la Parole. Aucun pécheur n’est éveillé à la vie sans la Parole de Dieu. La foi vient de ce que l’on entend, et qu’on entend par la Parole de Dieu (Rom. 10:17). Une purification fondamentale se rattache à la réception de la vie divine. Car la nouvelle nature abhorre le mal et le condamne. Elle aime le bien et le pratique. Et c’est ainsi que Dieu donne au cœur des pensées et des affections nouvelles, et des sentiments nouveaux, qui ont Lui-même comme source. Cette purification n’a lieu qu’une fois, tout comme la nouvelle naissance ne peut pas être répétée.
En plus de la purification de base de nos pensées et de nos cœurs
au début de notre cheminement chrétien, nous avons encore besoin d’une
purification permanente. L’un des passages de l’Écriture qui nous l’apprend est
Éphésiens 5:26. Après qu’il ait été parlé de l’amour de Christ pour Son
assemblée selon lequel Il s’est donné Lui-même pour elle, il est ajouté : « …
afin qu’Il la sanctifiât en la purifiant par le lavage d’eau
par la Parole ».
Alors que le v. 25 parle de l’amour de Christ dans le passé, le v. 26 montre comment Son amour se manifeste dans le présent. Nous sommes touchés par le fait que le Seigneur Jésus vit et agit pour nous aujourd’hui, et qu’Il est en particulier actif en ce qu’Il sanctifie et purifie l’assemblée par le lavage avec de l’eau par la Parole. Même si nous avons ici l’aspect corporatif, il est clair qu’Il accomplit cette œuvre dans le cœur de chaque croyant individuellement, car ce sont eux qui forment l’assemblée.
Or, la « sanctification » et la « purification » ne sont pas
exactement la même chose. La sanctification consiste à tourner notre cœur vers
Christ, la purification à éliminer ce qui ne correspond pas à Dieu dans notre
vie. Les deux s’obtiennent par l’application de la Parole de Dieu. Prenons ce
service de notre Seigneur très à cœur, bien-aimés ! Par la révélation de
Lui-même et de la plénitude de la pensée divine, Il veut élever nos affections
vers Lui dans le ciel, et nous détacher ainsi du monde et de ses attraits. « Sanctifie-les
par la vérité », a demandé le Fils à son Père, avant d’ajouter : « Ta
parole est vérité… et Moi
, je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux
aussi soient sanctifiés par la vérité » (Jean 17:17-19).
Christ ne cessera jamais de nous aimer, même si nous sommes coupables d’une faute. C’est alors justement à ce moment-là, que nous avons besoin du service d’Avocat auprès du Père (1 Jean 2:1). Et, loué soit Son nom, Il nous l’accorde. Par la Parole de Dieu, Il nous fera prendre conscience de notre impureté et nous conduira à confesser notre péché devant Dieu. Mais Il nous montrera aussi qu’Il nous aime malgré tout, que nous sommes dans la grâce (ou faveur) de Dieu sans changement, et qu’Il a payé toute la dette sur la croix. Ainsi, s’agissant de purification, la Parole de Dieu sert à découvrir le mal et, en même temps, à nous préserver de découragement.
Sanctification
» et purification
— voilà les fruits
bénis de l’activité du Seigneur à notre égard.
Ce service si plein de grâce du Seigneur est également présenté dans le lavage des pieds en Jean 13. Le récit là-dessus présente des parallèles évidents avec ce qui a été dit jusqu’ici, et il en est même une illustration. Comme en Éphésiens 5, il est fait référence à l’amour du Seigneur Jésus : « … ayant aimé les Siens qui sont dans le monde, Il les aima jusqu’à la fin » (13:1). Là comme ici, le service du Seigneur se fait sans qu’il le Lui ait été demandé. Il le fait de Lui-même, par amour pour les Siens qui sont encore « dans le monde ». Et une fois de plus, nous retrouvons « l’eau » que le maître utilise à l’égard de Ses disciples : le lavage avec de l’eau par la Parole.
Quand Pierre, méconnaissant la vraie signification de l’action de son Seigneur, refusa avec véhémence de se laisser laver les pieds par Lui, il reçut cette réponse significative : « Si je ne te lave pas, tu n’as pas de part avec moi » (13:8). C’est donc de cela qu’il s’agit : avoir une part avec Lui, avoir la jouissance pratique de la communion avec Lui. Le Seigneur était sur le point de les laisser et d’aller vers Son Père. Mais Son cœur ne les abandonnait pas, et Il ne cesserait pas de les servir. Comme le « serviteur hébreu », Il dit en quelque sorte : « Je ne veux pas sortir libre » (Exode 21:2-6). L’amour aime servir — pour l’éternité. Et même s’Il devait les laisser dans le monde où ils étaient constamment exposés au danger de se souiller, Son service leur permettrait de jouir de la présence et de la gloire de Dieu.
En signe de cela, le Seigneur, qui était à ce moment-là dans la
chambre haute, lava les pieds des disciples — non pas les mains qui parlent d’action,
mais les pieds qui parlent de la marche
. Notre chemin en tant qu’enfants
de Dieu passe par un monde mauvais et plein d’épreuves, et il est très facile
de se souiller par le péché sous une forme ou sous une autre. Cela nous fait
perdre la jouissance pratique de la communion avec Lui. C’est pourquoi nous
avons besoin d’être purifiés du péché. Quelle grâce de la part du Seigneur que Lui
ait pourvu à l’avance pour ce cas grave, selon ce qu’indique le lavage des
pieds. Nous avons déjà vu, en relation avec Éphésiens 5, de quelle manière Il
applique la Parole de Dieu à notre égard, et ce qui s’ensuit.
Mais nous devons encore une réponse supplémentaire du Seigneur à l’impulsivité de Pierre qui, tombant d’un extrême dans l’autre, voulut alors avoir également les mains et la tête lavés : « Celui qui est baigné n’a besoin que de se laver les pieds, mais il est entièrement pur » (13:10). Par le terme « baigné » (= tout le corps lavé) et son résultat « il est entièrement pur », le Seigneur fait référence à la nouvelle naissance d’eau et d’Esprit, comme nous l’avons vu en Jean 3. Cette purification n’a lieu qu’une fois et elle est la base. Les disciples avaient cru en Lui et étaient nés de nouveau, à l’exception de Judas, auquel le Seigneur fait allusion quand Il ajoute : « … mais non pas tous ». Les autres étaient déjà purs à cause de la parole qu’Il leur avait dite (Jean 15:3).
Jusqu’à présent, nous n’avons parlé de purification que par l’eau, non pas par le « sang ». Mais les deux sont nécessaires. Le Seigneur Jésus est venu « par l’eau et par le sang » (1 Jean 5:6). L’eau parle de purification morale, le sang de l’expiation de nos fautes. Alors que le côté de l’eau est tourné vers le croyant, le côté du sang est dirigé vers Dieu. L’un est une purification morale, l’autre une purification judiciaire. En fait, la purification se rattache aussi au sang de Jésus Christ et à la foi en lui, comme il est dit en 1 Jean 1:7 : « Le sang de Jésus Christ Son Fils nous purifie de tout péché ». Nous pouvons aussi penser au précieux chant de louange d’Apocalypse 1 : « À celui qui nous aime et qui nous a lavés de nos péchés dans Son sang… à Lui soit la gloire… ! » (1:5-6).
Même si notre sujet actuel est celui de « l’eau », je devais au moins mentionner le côté si important du sang. En effet, le fait que nous devons tout à notre Seigneur Jésus Christ, à Sa vie et à Sa mort, nous rend heureux et reconnaissants.
Dans l’Écriture sainte, les paroles de Dieu sont comparées à
plusieurs reprises à l’une ou l’autre forme d’aliment
ou de nourriture
.
Comme le corps doit se nourrir pour grandir, se fortifier et rester en bonne
santé, pareillement l’âme humaine a elle aussi besoin de nourriture, de
nourriture spirituelle, pour son bien-être en vue de l’éternité. Elle ne se
trouve que dans la Parole de Dieu.
Lorsque le Seigneur Jésus fait dire au « fils prodigue » dans la parabole : « Et moi, je péris ici de faim » (Luc 15:17), c’est une allusion à la faim intérieure de l’homme en général. L’homme sans Dieu a « faim », qu’il en soit déjà conscient, comme le fils prodigue, ou non. Dieu a mis l’éternité dans son cœur (Ecclésiaste 3:11). Il y a donc dans son cœur une aspiration secrète à quelque chose de meilleur, de plus élevé. Il essaie de calmer cette faim de toutes les manières possibles — en vain.
Dans un sens plus élevé, le chrétien croyant, si tout va bien pour lui, a lui aussi un désir pour les choses divines et éternelles. La vie nouvelle et éternelle en lui les désire. Pourtant, lui aussi peut avoir la folie de chercher la satisfaction de son cœur dans des biens terrestres et éphémères plutôt que dans la Parole de Dieu. Cela conduit alors à des symptômes de carence spirituelle, et la croissance dans le Seigneur est entravée. Nous verrons tout de suite que Dieu, dans Sa grâce, a aussi pourvu pour un tel cas. Mais rien ne marche sans Sa Parole, dont le centre est Christ.
Les croyants de Corinthe sont un exemple de ces chrétiens qui ont
reçu du « lait » à boire. À première vue, on pourrait penser que c’est une bonne
chose, mais le contexte montre le contraire. Comme ils étaient dans un état
charnel, l’apôtre ne pouvait pas leur parler comme à des « gens spirituels »,
mais il devait utiliser un langage et un enseignement adaptés à de « petits enfants »
en Christ, immatures. C’est ainsi qu’il doit les blâmer : « Je vous ai
donné du lait
à boire, non pas de la viande, car vous ne pouviez pas
encore la supporter, et maintenant encore vous ne le pouvez pas, car vous êtes encore
charnels » (1 Cor. 3:2).
En raison de leur condition spirituelle inférieure, l’apôtre
Paul ne pouvait pas les faire entrer dans les vérités profondes de la Parole de
Dieu, il ne pouvait pas leur présenter le mystère de la sagesse de Dieu en
Christ glorifié (2:6,7). Ils n’auraient pas pu assimiler cette « nourriture
solide », car ils étaient encore des enfants sur le plan spirituel. En effet,
cette nourriture aurait même pu leur faire du mal. Paul ne pouvait donc que recommencer
à les familiariser avec les choses élémentaires de la foi chrétienne : Il leur
donnait du lait
à boire.
Il est remarquable de noter que les Corinthiens ne sont pas qualifiés d’enfants mineurs ou immatures parce qu’ils n’étaient venus que récemment à la foi — comme c’était le cas des « petits enfants » de 1 Jean 2:14. Non, c’est leur mauvais état spirituel qui les faisait être qualifiés de petits enfants.
Il en était de même pour les croyants hébreux. À l’époque, ils
auraient dû être des docteurs capables d’instruire les autres. Mais comme ils
étaient devenus paresseux à écouter, il fallait à nouveau des enseignements sur
les « premiers rudiments des oracles de Dieu ». Ils étaient ainsi devenus
tels qu’ils avaient besoin de lait
et non de nourriture solide. Car
celui qui use de lait est inexpérimenté dans la parole de la justice, car il
est un petit enfant (Héb. 5:12-13).
Aussi bien les Corinthiens que les Hébreux avaient donc besoin de lait en raison de leur bas état spirituel. Cette condition humiliante en soi ne doit cependant pas nous faire perdre de vue le fait réconfortant qu’on trouve aussi du lait dans la Parole de Dieu. Quelle joie de savoir qu’il y a des parties de la Bible qui sont comme du lait, si simples que les enfants peuvent les comprendre. La Parole de Dieu est en effet un livre qui s’adresse aussi aux enfants et à ceux qui sont encore jeunes dans la foi. Il ne faut pas imposer aux uns et aux autres de la matière trop dense. Par ailleurs, les jeunes croyants ne devraient pas non plus se donner du mal avec des passages de la Parole de Dieu qui leur sont encore fermés. Si nous nous tenons près du Seigneur, Il nous ouvrira, au fil du temps, une porte après l’autre dans la compréhension de l’Écriture Sainte.
Encore une fois, combien il est bon, combien c’est une grâce qu’il y ait du « lait » pour ceux qui en sont encore au commencement ainsi que pour ceux qui ont reculé par leur propre faute ! Mais dans tous les cas, c’est la Parole de Dieu que le Saint Esprit utilise pour l’édification et la restauration.
Dans la première épitre de Pierre, il est à nouveau question de « lait », mais dans un sens plus général. « Comme des enfants nouveau-nés, désirez ardemment le pur lait raisonnable (intellectuel), afin que par lui vous croissiez à salut » (1 Pierre 2:2). Comme un petit enfant désire avidement le lait de sa mère, le chrétien devrait lui aussi désirer ardemment la nourriture de la Parole de Dieu, afin de grandir ainsi à salut. Cette nourriture est pure, exempte de tout mélange humain (« non frelatée »), et elle est également « raisonnable » (ou sensée, réfléchie). Ce deuxième adjectif qualificatif est dérivé en grec de « logos » = « parole », de sorte que l’on pourrait traduire : « conformément à la Parole », « offert par la Parole ». Cela souligne le fait que le lait auquel nous avons ici à faire est la parole de Dieu en tant que telle. L’apôtre n’adresse pas de reproche, il utilise seulement une image.
Si les Corinthiens et les Hébreux avaient encore besoin de « lait », cela signifie que jusqu’à présent ils n’avaient pas de « nourriture solide » ou « aliments solides ». Dans l’épître aux Hébreux, on trouve également l’ajout intéressant suivant : « La nourriture solide est destiné aux hommes faits (adultes) qui, par le fait de l’habitude, ont les sens exercés à distinguer le bien et le mal » (Heb. 5:14).
Sans entrer dans les détails, nous apprenons ici, qu’en plus du lait, il y a de la nourriture solide, et que celle-ci est destinée aux adultes.
Les « adultes » — ou hommes faits — sont des croyants qui ont atteint une certaine maturité dans la connaissance des pensées de Dieu. Par la puissance du Saint Esprit, ils sont en mesure d’absorber et de savourer la nourriture solide, la pleine vérité du christianisme. Par l’usage constant des Écritures, leurs sens sont expérimentés et exercés à distinguer le bien du mal.
Dieu ne veut pas que nous restions des petits enfants toute notre vie, et que nous nous contentions des vérités les plus simples. Il veut nous amener à la nourriture solide de Sa Parole, à laquelle il est fait allusion dans la première épitre de Jean : « Je vous ai écrit, jeunes gens, parce que vous êtes forts et que la parole de Dieu demeure en vous » (1 Jean 2:14).
Nous ne devons jamais oublier que la Bible n’est pas un simple livre de lait. En effet, bien qu’elle contienne des parties si simples qu’un enfant peut les comprendre (2 Tim. 3:15), elle contient également des hauteurs et des profondeurs d’une telle grandeur et d’une telle élévation qu’aucun esprit humain n’a jamais pu les mesurer et les sonder entièrement.
Lorsque la Parole de Dieu est comparée à du pain dans certains passages, il est indiqué que la faim de l’âme ne peut être apaisée que par cette Parole.
« … pour te faire connaitre que l’homme ne vit pas de pain
seulement, mais que l’homme vivra de tout ce qui sort de la bouche de Dieu » (Deut.
8:3).
« Pourquoi dépensez-vous l’argent pour ce qui n’est pas du pain
,
et votre labeur pour ce qui ne rassasie pas ? Écoutez-moi donc, et mangez
ce qui est bon, et que votre âme jouisse à plaisir des choses grasses » (És. 55:2).
Dieu offre aux Siens, dans Sa parole, comme une table bien garnie,
non seulement le strict nécessaire pour survivre, mais aussi des « morceaux de
choix » qui offrent un plaisir particulier. La Bible contient des paroles si
précieuses que celui qui les trouve peut s’exclamer avec le psalmiste : « Que
tes paroles ont été douces à mon palais, plus que le miel
à ma bouche ! »
(Ps. 119:103 ; cf. aussi Ps. 19:10).
Chacun d’entre nous connaît des passages qui lui sont devenus particulièrement précieux, qui lui ont apporté une douce consolation, une joie profonde et une nouvelle force pour poursuivre le chemin.
Remercions Dieu de nous avoir préparé toute forme de nourriture, pour correspondre à tous nos besoins ! — Mais regardons-nous aussi de près Sa précieuse Parole ? Cherchons-nous Christ en elle ?
Lorsque nous avons considéré la Parole de Dieu en tant qu’aliment et nourriture, nous avons vu que David, au Ps. 19:10, compare les jugements ou décisions de l’Éternel à du « miel » ou des « rayons de miel ». Quant à leur goût, ils sont pour lui « plus doux » que le miel le plus pur et le plus sucré. Mais dans le même verset, il parle aussi de son estimation de la valeur des oracles de Dieu, et dit d’eux : « Ils sont plus précieux que l’or et que beaucoup d’or fin ». Pareillement au Ps. 119, le psalmiste exprime : « La loi de ta bouche est meilleure pour moi que des milliers de pièces d’or et d’argent » (119:72).
« L’or » est le métal le plus noble qui soit nommé dans la Sainte Écriture. Il représente ce qui a une très grande valeur et est extrêmement précieux. Deux passages du Nouveau Testament peuvent servir d’exemple pour la mention de l’or et pour le fait que quelque chose est considéré comme encore plus précieux que l’or. En 1 Pierre 1:7, il est dit de la mise à l’épreuve de notre foi qu’elle est « beaucoup plus précieuse » que celle de l’or qui périt, et qui toutefois est éprouvé par le feu ». Quelques versets plus loin, il est montré combien le prix qui a été payé pour notre rédemption est extraordinairement précieux : « sachant que vous avez été rachetés de votre vaine conduite qui vous avait été enseignée par vos pères, non par des choses corruptibles, de l’argent ou de l’or, mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache » (1 Pierre 1:18). — Le mot « or » est également utilisé pour décrire une richesse excessive (Apoc. 18:16).
Si les croyants de l’Ancien Testament, qui ne possédaient pas des
bénédictions spirituelles aussi élevées que les nôtres, accordaient déjà aux paroles
de Dieu
une valeur telle que celle indiquée dans les deux passages des
psaumes, combien plus cela devrait-il être le cas pour nous. David ne se
contentait pas d’estimer leur valeur équivalent à celle de l’or, mais il montre
aussi qu’elles sont « plus précieuses » et « meilleures » que lui.
En fait, la valeur de ces paroles de Dieu est incommensurable. Plus nous l’étudierons et la méditerons dans la prière, plus nous prendrons conscience que nous avons affaire à quelque chose qui dépasse toute mesure de valeur terrestre. Le caractère précieux de ce que Dieu a dit remplira notre cœur de joie, et il nous arrivera comme au psalmiste : « J’ai de la joie en ta parole comme un homme qui trouve un grand butin » (Ps. 119:162).
Outre la joie
, la sagesse
et l’intelligence
sont également des résultats particuliers du fait de s’occuper de la Parole de
Dieu.
« Bienheureux l’homme qui a trouvé la sagesse, et l’homme
qui obtient l’intelligence ! car son acquisition est meilleure que l’acquisition
de l’argent, et son revenu est meilleur que l’or
fin. Elle est plus
précieuse que les rubis, et aucune des choses auxquelles tu prends plaisir ne l’égale »
(Prov. 3:13-15). Des paroles qui méritent réflexion !
La Parole de Dieu contient des richesses authentiques et si insondables
que toutes les richesses de ce monde ne sont rien à côté. C’est le sens de l’expression
« mieux vaut … que des milliers de pièces d’or et d’argent ». Oui, chers amis,
la parole de Dieu nous rend riches, infiniment riches. En général, les enfants
de Dieu ne font pas partie des riches de cette terre. À certaines époques, ils
ont même traversé de grandes tribulations et ont été privés de beaucoup de
choses. Mais Dieu n’est jamais le débiteur de l’homme. C’est précisément aux
chrétiens de la période de Smyrne, qui aimaient sa Parole et la gardaient dans des
jours de grande détresse, qu’Il a fait dire : « Je connais ta tribulation
et ta pauvreté, mais tu es riche
» (Apocalypse 2:9). Soyons assurés que
si nous abandonnons quoi que ce soit pour Lui, ne serait-ce que pour un peu de
temps, Dieu nous comblera aussi des richesses de Sa Parole. — Essayons-le !
Jusqu’ici, nous nous sommes occupés des symboles de la Parole de Dieu, qui montrent ce que cette Parole peut, et même devrait, être pour chaque être humain, pour son propre usage et son bénéfice personnel. La question de notre responsabilité était étroitement liée à cette manière de voir les choses.
Mais les symboles que nous allons voir maintenant ne nous indiquent
pas ce que les Écritures signifient pour nous
, mais ce qu’elles peuvent
être pour d’autres par notre moyen
, si nous prions avec ferveur et si
nous nous en servons avec intelligence.
Les promesses de Dieu à Abraham étaient doubles. D’abord : « Je
te bénirai », puis : « Tu seras une bénédiction » pour d’autres (Gen. 12:2).
C’est un principe qui traverse toute la Bible. Ainsi, nous sommes d’une part, pour
nous-mêmes, exhortés à recevoir
avec douceur la parole implantée (Jacq. 1:21),
et à tenir ferme
la fidèle parole selon la doctrine (Tite 1:9). Mais d’autre
part, nous devons également exposer justement
la Parole de vérité (2 Tim.
2:15), la présentant
comme Parole de vie devant les autres (Phil. 2:16).
Ainsi, avec l’aide du Seigneur, nous allons maintenant nous tourner vers les
symboles permanents de la Parole de Dieu.
La parole de Dieu, qui est un examinateur-juge de notre cœur, qui
est une lumière et une lampe pour notre chemin, qui agit comme un miroir, qui
purifie comme de l’eau, qui nous donne de la nourriture, qui nous enrichit —
cette parole devient maintenant du feu
intérieurement. C’est un feu qui
brûle dans notre cœur, et qui nous oblige à communiquer à d’autres les bonnes
paroles de Dieu. Quelles que soient les circonstances particulières qui faisaient
que David se taisait « à l’égard du bien », il a confessé : « Mon cœur brûlait
(J.N.Darby : s’est échauffé) au dedans de moi ; dans mes soupirs (JND :
ma méditation), le feu s’est allumé ; j’ai parlé avec ma langue » (Ps. 39:3,4).
La situation de Jérémie était différente de celle de David. Mais
lui aussi a envisagé de se taire en face de la résistance des moqueurs. La
parole du Seigneur s’était tournée contre lui en moquerie et raillerie tout au
long du jour. Mais ensuite, il éclate en ces paroles bouleversantes : « Et j’ai
dit : ‘Je ne ferai plus mention de Lui, je ne parlerai plus en Son Nom’, mais
elle a été comme un feu brûlant dans mon cœur » (Jér. 20:9). En fait, le silence
aurait été plus simple et plus confortable. Mais le désir du prophète de servir
Dieu fidèlement en tout et l’amour pour son peuple ne lui laissaient aucun
répit ; il devait
parler.
Aujourd’hui encore, les adversaires sont nombreux à n’avoir qu’un sourire un peu moqueur pour les fidèles messagers de Dieu, d’autant plus que les gens préfèrent entendre des fables que la vérité. Devons-nous pour autant nous taire et ne plus parler « en Son Nom » ? Non, car c’est précisément ce que le diable veut obtenir : faire taire la voix de la vérité. Que Dieu nous donne plutôt un cœur ardent, afin qu’il ne nous soit pas possible de ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu » (Actes 4:20) ! Et même si les hommes des derniers jours « ne supportent pas » la saine doctrine, la mission de Dieu est et reste inchangée : « Prêche la parole » (2 Tim. 4:2).
Nous rencontrons une fois de plus le symbole solennel du « feu » dans le prophète Jérémie : « Ma parole n’est-elle pas comme un feu, dit l’Éternel » ! (Jér. 23:29).
Il y avait déjà à l’époque beaucoup de faux prophètes parmi le
peuple, qui prophétisaient le mensonge et se racontaient leurs rêves les uns
aux autres. L’Éternel oppose les vrais prophètes aux faux. Presque à
contrecœur, il ordonne : « Que le prophète qui a un songe, raconte le songe ;
et que celui qui a ma parole, énonce ma parole en vérité ! Qu’est-ce que
la paille a de commun avec le blé ? » (23:28). Puis vient la citation que
nous venons d’évoquer, qui parle de la parole de Dieu comme d’un feu
.
Quelle différence énorme entre la parole du Seigneur et les mensonges et les vaines rêveries de ces faux prophètes ! La première est comme un feu qui dévorera la paille de ceux qui disent des mensonges. Aujourd’hui encore beaucoup de choses sont dites en prétendant qu’elles sont dites « au nom du Seigneur », alors qu’elles ne proviennent que du propre cœur malhonnête de faux docteurs chrétiens. Comme la paille, elles ne résisteront pas au feu de la Parole de Dieu. Soyons donc rassurés ! Si nous avons Sa Parole, annonçons Sa Parole en vérité !
Le symbole du feu est étroitement lié à celui du marteau
.
En effet, jusqu’à présent, nous n’avons cité que partiellement le v. 29 de
Jérémie 23. Son texte complet est celui-ci : « Ma parole n’est-elle pas
comme un feu
, dit l’Éternel, et comme un marteau
qui brise le roc ? »
Nous avons déjà parlé de l’arrière-plan de ces mots. Les deux symboles de la Parole de Dieu sont sur la même ligne. L’un et l’autre parlent de l’autorité et de la force de la Parole divine, à laquelle toute résistance doit céder.
D’une manière générale, nous pouvons dire que le cœur humain est souvent très dur, dur comme une pierre. C’est pourquoi le « marteau » est nécessaire et toute la force spirituelle de l’ouvrier est requise, lorsqu’il veut réussir avec ce « marteau ». Parfois, il semble que l’œuvre dans l’âme n’avance pas du tout, les résultats semblent très incertains. Nous ne voulons pas nous laisser décourager par cela. Coup sur coup, le « marteau » finira par atteindre son but.
Ce n’est pas seulement le cœur des non-croyants qui résiste à la parole de Dieu. Nous aussi, enfants de Dieu, nous ne sommes pas toujours prêts à prêter l’oreille aux enseignements ou notions de Dieu sur un sujet donné. Notre propre pensée et notre volonté s’y opposent ; ou bien nous sommes occupés par d’autres choses qui nous rendent sourds à la voix de Dieu. Il se peut alors qu’un coup de « marteau » nous atteigne, et soudain nous comprenons de quoi il s’agit.
Dieu avait envoyé Nathan, le prophète, avec un message au roi coupable David. Mais celui-ci ne comprit pas ce que Dieu lui faisait dire. Le marteau de Dieu le frappa alors : « Tu es cet homme ! » (2 Sam. 12:7), et tout à coup, sa conscience fut atteinte : « J’ai péché contre l’Éternel » (12:13).
Le Sauveur s’était patiemment entretenu avec la femme au puits de Sichar, et avait discuté avec elle de hautes vérités spirituelles. Elle ne comprenait rien à tout cela. Elle ne pensait qu’à sa cruche d’eau. Mais alors : « Va, appelle ton mari, et viens ici » ! Cette parole du Seigneur fut comme un coup de marteau qui frappa sa conscience et la plaça dans la lumière de Dieu : « Je n’ai pas de mari … Seigneur, je vois que tu es un prophète (Jean 4:16-19).
« Ma parole n’est-elle pas … comme un marteau
qui brise
le roc ? »
Parmi les symboles qui nous présentent la Parole de Dieu comme
un moyen pour nous
d’agir sur les autres
, nous en avons vu deux
jusqu’à présent : Le feu
et le marteau
. La Parole de Dieu
semble avoir une portée encore plus grande quant à la doctrine et à la pratique
sous le symbole de l’épée
. C’est ce dont nous allons nous occuper maintenant.
Dans deux passages du Nouveau Testament, il est question de la
Parole de Dieu en tant qu’épée : en Hébreux 4 comme une épée à deux
tranchants
et en Éphésiens 6 comme l’épée de l’Esprit
. Le premier point
de vue est le plus général. C’est par lui que nous allons commencer.
« Car la parole de Dieu est vivante et opérante, et plus
pénétrante qu’aucune épée à deux tranchants, et atteignant jusqu’à la division
de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles » (Hébreux 4:12).
Le « car » au début de la phrase relie notre texte à l’exhortation et à l’avertissement du verset précédent. Si nous voulons entrer dans le repos de Dieu, si nous voulons être préservés d’une chute par désobéissance, nous devons prêter attention à la parole de Dieu. Pour donner plus de poids à l’exhortation à croire et à obéir à la Parole de Dieu, quatre ou cinq attributs (caractères) lui sont attribués ici. Ils montrent avec une urgence croissante la force avec laquelle elle peut agir sur l’âme de l’individu. Ce faisant, l’écrivain de l’épitre va pas à pas de ce qui est hautement général vers ce qui est hautement personnel. Une démarche remarquable !
a) Tout d’abord, il est dit que la Parole de Dieu est vivante
.
Elle vient du Dieu vivant et est semblable à sa source : vivante. Pierre
parle de la « vivante et permanente » Parole de Dieu comme du moyen par lequel Dieu
nous a régénérés (1 Pierre 1:23). La signification est que la Parole est
efficace et qu’elle reste efficace ; qu’elle déploie une force vivante, qu’elle
appelle à l’existence et qu’elle est aussi valable aujourd’hui qu’elle l’était
lorsqu’elle nous est parvenue par la volonté de Dieu.
b) En poursuivant la succession de caractères, l’attribut
suivant qui est mentionné pour la Parole est qu’elle est opérante
. Cela
veut dire qu’elle est active, qu’elle agit sur l’âme, qu’elle produit des
effets, — les résultats pour lesquels elle avait été donnée. « Ainsi sera Ma
parole qui sort de Ma bouche », avait dit Dieu par l’intermédiaire du prophète, « elle
ne reviendra pas à moi sans effet, mais elle fera ce qui me semblera bon et
exécutera ce pour quoi je l’ai envoyée » (És. 55:11).
c) Dans l’expression « plus pénétrante qu’aucune épée à deux tranchants », l’accent n’est pas tant mis sur le fait des deux tranchants (comme pour l’épée d’Ehud en Juges 3:16) que sur le caractère tranchant de cette épée. Comme il est dit en Proverbes 5 : « mais à la fin elle est amère comme l’absinthe, aiguë comme une épée à deux tranchants » (Prov. 5:4). En tout cas, l’insistance est ainsi renforcée afin de montrer plus clairement l’étendue de son efficacité.
d) « … atteignant jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des
jointures et des moelles ». Si l’« âme » et l’« esprit » sont ainsi directement
juxtaposés, il ne peut être question que des deux parties invisibles de l’être
humain (cf. aussi 1 Thes. 5:23). L’âme
est la partie inférieure,
sensible, affective, et en outre le véritable siège de la personnalité et de la
responsabilité. L’esprit
, en revanche, est ce qui a la connaissance dans
l’homme — la partie la plus élevée que le Créateur nous a donnée. « Car qui,
parmi les hommes, connaît les choses de l’homme, sinon l’esprit de l’homme qui
est en lui ? » (1 Cor. 2:11).
Or, il n’est pas rare que l’esprit du croyant soit trop pressé ou même dominé par l’âme, ce qui peut obscurcir son jugement. C’est alors une bénédiction si l’épée aiguë à deux tranchants pénètre jusqu’à l’âme et l’esprit et remet les choses à leur juste place. Un chrétien fidèle ne sous-estimera donc pas cette pénétration de la Parole de Dieu dans son for intérieur, malgré les humiliations que cela implique. Le fait que la Parole devienne alors un « examinateur-juge des pensées et des intentions du cœur » (Héb. 4:12b) nous a déjà occupés au début de cette série d’articles. C’est le point final, la dernière étape, la plus intime, de l’exploration de notre être intérieur. Rendons-nous grâces à Dieu pour cela ?
Après nous être occupés de la Parole de Dieu comme d’une épée
à deux tranchants
, nous avons maintenant devant nous une autre manière de
voir la Parole en tant qu’épée — une manière de voir qui a trait au maniement
de l’épée. En Éphésiens 6, l’apôtre Paul parle du combat chrétien. Ce combat n’est
pas dirigé contre des hommes de chair et de sang, mais « contre les
principautés, contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres,
contre les puissances spirituelles de méchanceté dans les lieux célestes » (Éph.
6:12). Satan et ses anges poursuivent constamment le but de nous dérober la jouissance
de nos bénédictions spirituelles en Christ, voire de la communion avec Dieu
lui-même. Les outils humains tels que la logique, la perspicacité, la force de
caractère et l’intelligence sont absolument inutiles pour résister aux
tentatives rusées du diable. Nous ne pouvons être forts qu’en nous fortifiant
dans le Seigneur et dans la puissance de Sa force (Éph. 6:10). Et nous pouvons
réussir dans ce combat que si nous avons revêtu « toute l’armure » que Dieu met à
notre disposition,.
Cette armure de Dieu se compose de six pièces (Éph. 6:14-17).
Seule la dernière de ces pièces nous conduit à « l’épée de l’Esprit », la seule
arme offensive de cette liste. « Prenez aussi … l’épée de l’Esprit, qui est la
parole de Dieu ». Avant de pouvoir manier cette épée de la bonne manière contre
le diable, il faut d’abord que le combattant soit lui-même dans la bonne
condition spirituelle. Sinon, l’épée devient pour lui une arme sans poignée :
il se blesse lui-même. Par exemple, comment pourrait-on utiliser avec succès la
Parole de Dieu contre l’ennemi sans véracité (ceinture de vérité), sans bonne
conscience (cuirasse de la justice), sans confiance dans l’amour de Dieu
(bouclier de la foi) et sans certitude du salut (casque du salut) ! Si le chrétien
ne vit pas dans l’heureuse conscience d’être entièrement devant Dieu et pour
Dieu, il n’aura rien à opposer à Satan lorsqu’il viendra le tenter. C’est pourquoi
le bouclier et le casque viennent avant
l’épée.
Cette arme offensive — elle sert aussi à la défense, mais c’est la seule qui nous permette de mettre l’ennemi en déroute — cette épée est nommée « l’épée de l’Esprit ». C’est l’Esprit de Dieu en nous qui seul peut diriger l’épée. N’avons-nous pas déjà fait l’expérience que l’Esprit nous a donné le passage de l’Écriture approprié au bon moment, alors que nous étions durement oppressés et tentés ? Ne comptons donc pas sur nous-mêmes et sur notre connaissance de l’Écriture, mais sur le Saint Esprit qui habite en nous ! Bien sûr, nous devons aussi connaître la Parole pour pouvoir l’utiliser. Mais c’est une autre question.
Notons toutefois l’affirmation qui est ajoutée : « Prenez aussi
… l’épée de l’Esprit, qui est la Parole de Dieu
». C’est donc la leçon
suivante que nous avons à apprendre : Seule la parole de Dieu appliquée dans
la puissance du Saint Esprit peut faire quelque chose contre l’adversaire. Nous
le verrons tout de suite dans l’exemple parfait de notre Seigneur. Mais alors,
le texte grec utilise un autre terme pour désigner la « parole » que celui d’Hébreux
4:12, dont nous avons parlé précédemment. Tandis qu’en Héb. 4, le mot utilisé
est celui plus large de « logos
», le mot utilisé ici en Éph. 6 signifie « expression,
déclaration, communication » (grec rhema
). Il n’est donc pas question ici
de la Parole de Dieu dans son ensemble, mais de déclarations ponctuelles de
Dieu tirées de la Parole écrite. Nous avons déjà considéré que l’Esprit de Dieu
nous remet en mémoire la bonne parole au bon moment. Ce n’est pas toute la
Parole, mais une expression précise de la bouche de Dieu dont nous avons
justement besoin, et c’est l’Esprit qui nous l’accorde.
Lorsque le Seigneur Jésus fut tenté par le diable au désert, Il a
toujours répondu par la parole de Dieu, par le « il est écrit ». Mais Il ne cite
à chaque fois qu’une seule phrase adaptée à la situation. À la première
tentation, Il a répondu par une citation de Deut. 8 : « L’homme ne vivra
pas de pain seulement, mais de toute parole (grec rhema
) qui sort de la
bouche de Dieu » (Matt. 4:4). Il est intéressant de noter qu’ici aussi, « toute
parole » renvoie à des déclarations ponctuelles qui sortent de la bouche de
Dieu. La formule de Éph. 6:17 « qui est la Parole de Dieu » (ou :
expression, déclaration) se rapporte donc à une parole particulière que l’Esprit
de Dieu nous met dans le cœur dans notre combat contre l’ennemi. Et c’est justement
le fait qu’elle sorte de la bouche de Dieu
qui en fait « l’épée de l’Esprit »,
capable de terrasser l’adversaire de Dieu et des hommes. Cette conscience n’est-elle
pas de nature à nous donner du courage et de la confiance ? Cependant,
nous devrions toujours veiller à utiliser les expressions de Dieu non
modifiées, telles que Dieu les a formulées. Toute modification affaiblit leur
force et prive l’épée de son tranchant.
La parole de Dieu : c’est une arme puissante que le Seigneur nous a mis entre les mains. Mais ce n’est que si nous sommes fermement établis dans la puissance de l’Esprit que nous pouvons l’utiliser correctement et, en résistant aux mille tentations de Satan, vaincre le méchant pour qu’il s’enfuie loin de nous (Jacq. 4:7). Que le Seigneur nous aide à le faire dans nos jours graves et mauvais !
Dans l’Ancien Testament comme dans le Nouveau, nous trouvons dans plusieurs passages le terme « semence » comme symbole de la Parole de Dieu — semence dans le sens de ce qu’on sème. On peut distinguer deux points de vue dans l’utilisation du mot. Bien qu’ils soient étroitement liés, ils ne signifient pas exactement la même chose.
La première façon de considérer la « semence » est liée à la nouvelle
naissance
, telle que décrite par Pierre dans sa première épitre. L’apôtre
avait parlé de l’amour fraternel sans hypocrisie et montré que notre capacité à
aimer réside dans la nature divine que nous avons reçue par la nouvelle naissance
.
Il continue ensuite plus en détail ce processus unique, opéré par l’Esprit de Dieu,
en disant : « … vous qui êtes nés de nouveau (JND : régénérés), non
par une semence corruptible, mais par la vivante et permanente Parole de
Dieu
» (1 Pierre 1:23)
Nous avons déjà eu l’occasion de nous occuper de la nouvelle naissance, de son importance, de sa signification et de sa réalisation ; l’eau était alors le symbole utilisé pour la parole de Dieu. Nous pouvons donc nous limiter maintenant à ce que notre passage de la première épitre de Pierre nous dit au sujet du processus de la nouvelle naissance.
La première chose que nous apprenons, c’est que c’est la semence
incorruptible de la Parole de Dieu
qui produit la vie éternelle. Au v. 3 de
ce même chapitre, l’accent était mis sur la Personne
de Celui qui nous a
régénérés et sur le but pour lequel Il nous a régénérés. Mais maintenant, l’accent
est mis sur la semence
divine, par laquelle nous sommes nés de nouveau
et avons été faits enfants de Dieu. Il ne s’agit pas d’une semence corruptible
(périssable). Une telle semence ne pourrait produire qu’une vie passagère. Non,
nous sommes nés de nouveau (régénérés) par une semence incorruptible
(impérissable), et il est ajouté : « … par la vivante et permanente parole
de Dieu ».
« Régénérés non par
(grec ex) une semence corruptible,
mais par
(grec ex) une semence incorruptible… par
(grec dia) la
vivante et permanente Parole de Dieu : en français il y a chaque fois la même
préposition par
, tandis qu’en grec et en allemand, deux prépositions distinctes
sont utilisées. La première fois « par
(= de = grec ex) la semence
corruptible / incorruptible », le Saint Esprit indique la source
de la
vie spirituelle : elle trouve son origine dans la semence
. Le
dernier « par » (grec dia ; « par la Parole de Dieu ») rajoute l’idée que
cette semence est aussi le véritable moyen
de notre nouvelle naissance.
Le fait que l’Esprit de Dieu soit dans tout cela l’« agent » actif qui se sert de
la Parole de Dieu, n’est pas mentionné ici — comme en Jacq. 1:18.
Et puis, on souligne encore une fois ce que cette semence est vraiment :
la vivante et permanente Parole de Dieu. Combien il est précieux, bien-aimés,
de savoir que la vie et les relations qui découlent de la nouvelle naissance
sont aussi impérissables et éternelles que la Parole de Dieu qui les a produites !
Rien ni personne ne peut les toucher, pas même la mort. Toute chair, en revanche,
est comme l’herbe qui se dessèche. C’est pourquoi il est si important de n’avoir
rien d’autre que la Parole du Seigneur
, qui demeure éternellement (1
Pierre 1:25), comme fondement de notre vie et de notre foi.
Dans la deuxième façon de considérer la semence, il s’agit de
semailles, c'est-à-dire de répandre
la semence. Ici, le Seigneur Jésus
est le grand modèle parfait pour nous. Dans la parabole du semeur en Matthieu 13,
Il se présente comme le Semeur
qui sort pour semer (13:3). Il répand Sa
semence où qu’elle tombe. Il n’examine pas le sol pour savoir s’il est bon ou mauvais.
Il se contente de jeter la semence sur la terre. Et qu’est-ce que la « semence » ?
C’est la « parole du royaume », selon l’explication du Seigneur un peu plus loin
(13:18). Dans l’évangile de Luc, il est simplement dit : « La semence est la
Parole de Dieu
» (Luc 8:11) ; dans Marc : « Le semeur sème la parole
»
(Marc 4:14). Voilà donc la « semence » qui porte en elle la vie : la Parole
de Dieu.
Dans ce contexte, il est significatif de voir comment, dans la
parabole de Matthieu 13, dans chacun des quatre cas (des quatre terrains des
champs), aussi bien au moment de l’écoute qu’après, il est présenté l’attitude
d’écoute de l’auditeur par rapport à la Parole
:
Nous pouvons déduire deux choses de ce qui précède.
Nous avons déjà effleuré la première : Ce que le Seigneur
Jésus a répandu comme semence, c’est la Parole de Dieu
. Deuxièmement, l’attitude
des gens face à cette Parole est seule déterminante pour leur bien-être et leur
malheur.
Aujourd’hui encore, le Seigneur Jésus est le Semeur, même si, à notre époque, Il ne répand plus personnellement la semence, mais Il utilise pour cela Ses serviteurs dans la puissance du Saint Esprit. Mais quelle responsabilité nous incombe de n’apporter aux hommes rien d’autre que la parole de Dieu ! C’est ce qu’ils doivent entendre en tout temps et en toutes circonstances. Mais les hommes ont toujours essayé, et ils essaient encore, d’introduire d’autres choses. Le cœur humain aspire à du nouveau, à quelque chose qui excite les sens, à quelque chose de spéculatif. Non, chers amis, il faut que ce soit la parole et la parole seule qui soit semée.
À la fin de sa vie, alors qu’il avait devant lui les « derniers
jours » et les « temps fâcheux », qu’est-ce que Paul commandait à son fidèle enfant
Timothée ? Lui recommandait-il de songer à de nouvelles méthodes plus efficaces
pour répandre l’Évangile, puisque les gens détourneraient leur oreille de la
vérité et se tourneraient vers les fables ? Mille fois non ! Il lui rend
solennellement le témoignage « devant Dieu et le Christ Jésus, qui va juger
vivants et morts… : Prêche la Parole
(2 Tim. 4:1-4).
Pour terminer, citons encore trois passages de l’Ancien Testament qui traitent également de semailles. Prophétiquement, ils se réfèrent en partie à Israël et en partie à Christ Lui-même. Nous voulons cependant les laisser nous parler personnellement, pour nous fortifier et nous encourager. Ils nous rappellent trois choses :
en tous lieux: « Bienheureux vous qui semez près de
toutesles eaux » (És. 32:20) ;
en touttemps : « Le matin, sème ta semence, et, le soir, ne laisse pas reposer ta main ; car tu ne sais pas ce qui réussira, ceci ou cela, ou si tous les deux seront également bons » (Ecclésiaste 11:6) ;
larmesd’amour, de compassion et d’affliction, afin de préparer le sol et d’être assurés d’une récolte abondante : « Ceux qui sèment avec larmes, moissonneront avec chant de joie. Il va en
pleurant, portant la semence qu’il répand ; il revient avec chant de joie, portant ses gerbes » (Ps 6, 5.6).
Les deux derniers symboles pour la Parole de Dieu dont nous nous occupons — « la pluie » et « la neige » — sont d’une beauté particulière. Au cours des siècles, d’innombrables prédicateurs de la Parole de Dieu se sont appuyés avec foi et confiance sur le passage d’Ésaïe 55 où figurent les deux symboles. Qu’ils fussent évangélistes, pasteurs ou enseignants, tous faisaient confiance, et font encore confiance aujourd’hui, que Dieu réalisera Ses promesses en ce qui les concerne eux et leur ministère. Combien de soupirs profonds sont montés au Seigneur avant une prédication de la Parole pour qu’Il se souvienne de la pluie et de la neige et qu’arrive ainsi ce qu’Il a promis !
« Car comme la pluie et la neige descendent des cieux,
et n’y retournent pas, mais arrosent la terre et la font produire et germer, et
donner de la semence au semeur, et du pain à celui qui mange, ainsi sera ma
parole qui sort de ma bouche : elle ne reviendra pas à moi sans effet,
mais fera ce qui est mon plaisir, et accomplira ce pour quoi je l’ai envoyée »
(Ésaïe 55:10,11).
La première chose qui frappe, c’est le cycle de la nature qui
nous est décrit ici (*), le cycle de l’eau
bien connu. Ce qui tombe du ciel sur la terre en tant que précipitation, retourne
au ciel une fois la tâche accomplie. Mais nous apprenons ici plus que cela :
ce qui émane de Dieu ne se perd pas, cela retourne en tout cas à Lui
.
Déjà dans ce qui est naturel, la forme d’apparition de la chose ne joue qu’un
rôle subordonné ; elle ne change rien au principe. Ce qui, est fluide sous
la forme de la pluie et sous forme solide, la neige, retourne au ciel sous
forme de vapeur. C’est un cycle perpétuel. C’est ainsi que Dieu l’a établi dans
la Création.
(*) Note bibliquest : La traduction allemande de Ésaïe 55:10
est légèrement différente de la version J.N.Darby en français : « comme
la pluie et la neige descendent des cieux, et n’y retournent pas, tant qu’elles
n’ont pas
arrosé la terre et ne lui ont pas fait
produire et germer… »
Mais l’image de la pluie
et de la neige
, tirée de
la nature, contient plusieurs autres enseignements. Peu de temps avant la
création de l’homme, nous trouvons dans la Parole de Dieu l’indication
intéressante que Dieu n’avait pas fait pleuvoir
sur la terre et qu’il n’y
avait pas d’homme pour cultiver le sol. Une vapeur s’élevait de la terre et arrosait
toute la surface du sol (Gen. 2:5,6). Aujourd’hui, il y a beaucoup d’hommes sur
la terre et ils cultivent le sol. Bien qu’ils soient tous tombés dans le péché
et se soient détournés de leur Créateur, Lui continue à faire lever Son soleil
sur les méchants et sur les bons, et « Il envoie sa pluie
sur les justes
et sur les injustes » (Matt. 5:45). Que nous remontions aux premiers jours de l’histoire
de l’humanité ou que nous pensions à tout le temps qui a suivi, c’est toujours Dieu
qui fait pleuvoir. Dans Sa bonté, Il poursuit plusieurs objectifs. Il arrose
la terre, la fait produire
et germer
. Trois étapes successives
qui seraient impensables sans la pluie. Mais ce n’est pas tout. Dieu veut
donner : pour l’avenir de la semence
au semeur, et pour le présent du
pain
à celui qui mange. Tout cela fait partie du dessein de Dieu
lorsque, en tant que conservateur de tous les hommes (1 Tim. 4:10), Il « envoie »
(fait tomber) la pluie et la neige sur la terre. Lui en sommes-nous
reconnaissants ?
L’ensemble nous donne une excellente image de la Parole de Dieu et
de son efficacité : « … ainsi sera Ma parole
qui sort de Ma bouche ».
Elle ne reviendra pas sans effet. Très tôt dans l’Écriture sainte, la proclamation
de la parole prophétique a été comparée à de la pluie
. « Cieux,
prêtez l’oreille, et je parlerai ; et toi terre, écoute les paroles de ma
bouche. Ma doctrine distillera comme la pluie
; ma parole descendra
comme la rosée
, comme une pluie fine
sur l’herbe tendre, et comme
des ondées
(averses) sur l’herbe mûre » (Deutéronome 32:2). Peut-on
décrire de manière encore plus pénétrante la valeur précieuse de la parole de
Dieu pour l’âme de l’homme : « comme la pluie – comme la rosée – comme de
la pluie fine – comme des averses » !
Ensuite, la parole de Dieu est considérée comme un messager
que Dieu envoie
et qui a quelque chose à transmettre. C’est ce qui se
passe dans notre passage d’Ésaïe 55 et dans celui du Psaume 107 : « Il a envoyé
Sa parole et les a guéri, Il les a retirés de leurs fosse » (107:20). Lorsque
les hommes, dans leur détresse, crient vers le Seigneur, c’est Sa parole qui
leur apporte la guérison et la délivrance. Le Psaume 147 ajoute : « Il
envoie
Ses oracles sur la terre : Sa parole court avec vitesse… Il envoie
Sa parole et les fait fondre ; Il fait souffler Son vent : les eaux
coulent » (147:15-18). Oui, Dieu envoie Sa parole sur la terre, Il l’envoie
au cœur de nos circonstances. En fonction de ces circonstances, elle produit
divers effets bénis dans le cœur lorsqu’elle rencontre la foi et la confiance.
Ainsi, chers amis, nous voulons nous en remettre entièrement à l’efficacité de Sa Parole, dont Dieu a témoigné : « Elle fera ce qui est mon plaisir et accomplira ce pour quoi je l’ai envoyée ». De même que la pluie et la neige sont les causes indirectes de la croissance et aussi de la jouissance de ce qui est récolté, de même la parole de Dieu attendrit et rafraîchit le fond du cœur des hommes et les rend capables de germer. De plus, cette parole donne la semence à répandre au serviteur de Dieu, lequel est semblable à un semeur. Et elle apporte avec elle le pain qui nourrit l’âme. Combien tout cela est merveilleux — tant dans l’image que dans l’accomplissement !
Et pour finir, ceci : la Parole qui sort de Sa bouche ne reviendra pas à Lui sans effet. Quand Dieu donne une bénédiction sur la terre, elle ne peut que faire monter du cœur de ceux qui l’ont reçue remerciements et adoration à Celui de qui tout provient. De même que la pluie retourne au ciel par l’évaporation, de même la Parole aussi retournera à Dieu, — non pas seule, mais accompagnée des chants de louange des rachetés. C’est un « cycle » divin, un cycle éternel, dans lequel nous sommes également impliqués. Tout aboutira finalement à Dieu et à Sa glorification sans fin par le Christ Jésus, notre Seigneur et Rédempteur.
« À Lui la gloire, maintenant et jusqu’au jour d’éternité ! Amen ». (2 Pierre 3:18).