Briem Christian
Antworten auf Fragen zu biblischen Themen p.223
L’expression ‘ceux-ci sont des taches dans vos agapes’ en Jude 12, justifie-t-elle l’idée que les ‘agapes’ doivent être comprises exclusivement dans un sens répréhensible ? Les agapes, ou ‘repas d’amour’, peuvent-elles être considérées comme conformes à l’Écriture ou utiles à la communion des frères et sœurs ?
Nous ne pensons pas que les agapes soient blâmables en soi, et donc à rejeter. Il n’était pas dit aux croyants auxquels Jude écrivait que leurs agapes n’étaient pas bonnes en tant que telles. Ce qui était dangereux et mauvais, c’était que des hommes impies y participaient, c’est-à-dire qu’ils étaient au milieu d’eux à ce moment-là. Ils formaient des « taches » ou plutôt des « écueils » lors des agapes et représentaient ainsi un grand danger pour les croyants qui ne se doutaient de rien, et qui ne prenaient pas garde.
Nous pouvons déduire de ce même passage, et sans doute aussi de 1 Corinthiens 11, qu’à l’époque de la rédaction du Nouveau Testament, les croyants avaient l’habitude de se réunir pour des agapes en signe d’amour fraternel et pour approfondir cet amour fraternel, et que ces agapes étaient généralement suivies de la Cène du Seigneur. Le Seigneur avait institué le repas de la Cène après la célébration de la Pâque, et ils avaient compris qu’ils ne pouvaient plus continuer à célébrer le repas de la Pâque. Ainsi, comme nous pouvons le déduire de 1 Corinthiens 11:20 et suiv., ils se réunissaient à la place pour une agape, suivie ensuite de la fraction du pain. Cependant, la Parole de Dieu nous montre clairement que ces agapes dégénérèrent rapidement vers le contraire de « l’amour », faute de vigilance de la part des Corinthiens. Il s’agit certainement d’un avertissement sérieux pour nous. Nous aussi, nous devons veiller à ce que les agapes ne se transforment pas en simples rencontres de sociabilité, en vains bavardages, en amusements futiles, etc. Nous devons veiller à ce que l’amour s’exprime vraiment et à ce que la Parole de Dieu garde sa place dominante. Nous ne pensons pas non plus qu’il faille inviter des non-croyants à une agape : ce n’est pas une modalité d’évangélisation. C’est ce que nous enseigne Jude 12. S’il y a des désaccords dans une assemblée locale, ou même des partis, ils ne pourront certainement pas être éliminés par des agapes. C’est ce que nous enseigne 1 Corinthiens 11.
Cependant, le fait que les agapes soient toujours accompagnées d’une certaine négativité dans l’Écriture ne devrait pas nous amener à penser qu’elles ne sont pas conformes à l’Écriture en tant que telles. Si tel était le cas, la prolongation de la parole jusqu’à minuit par Paul n’aurait pas non plus été conforme à l’Écriture, car Eutyche a fini par tomber par la fenêtre. Les réunions des Corinthiens « au nom de notre Seigneur Jésus Christ » (1 Cor. 5:4) n’auraient pas non plus été conforme à l’Écriture, car finalement ils se réunissaient « non pas pour leur profit, mais à leur détriment » (1 Cor. 11:17). Mais comme l’homme corrompt toujours tout ce que Dieu lui a confié pour être géré et gardé, nous devons prendre garde à nous-mêmes, et lever les yeux vers Celui qui seul peut tout remplir de vie, de lumière et d’amour — y compris les agapes. Si cela est réalisé, nous pensons qu’aujourd’hui encore une agape peut être très utile pour approfondir la communion entre les croyants.