Moissonner chichement

Christian Briem


Traduit de l’allemand « Antworten auf Fragen zu biblischen Themen » = Réponses à des questions sur des thèmes bibliques, édité par Christliche Schriftenverbreitung, Hückeswagen, 2005. ISBN 3-89287-088-8


1 - Moissonner chichement

Questions et réponses, p. 279

Question

Lorsqu’il est dit en 2 Corinthiens 9:6 : « Celui qui sème chichement moissonnera aussi chichement », cela signifie-t-il que nous n’aurons qu’une petite récompense pour nos efforts dans l’œuvre du Seigneur ?


Réponse

Le contexte de notre passage montre clairement que la moisson, dans ce cas, se rapporte au fait que Dieu fait surabonder Sa grâce envers celui qui se consacre à Lui dans un vrai renoncement de soi. Il est d’ailleurs utile de faire attention à la structure de ces versets. Les versets 9 et 10 forment une parenthèse entre les versets 8 et 11 de sorte qu’à la fin du verset 8 on peut directement continuer la lecture avec le verset 11. Les versets intermédiaires confirment et expliquent le contexte dans son ensemble. La bienfaisance et la libéralité de celui qui donne ont comme résultat une conformité morale croissante de celui-ci à Christ. Barnabas est un très bel exemple de ce genre de récompense. Il a vendu son champ et en a donné la valeur pour aider ses frères pauvres (Actes 4:36, 37). Il a semé « libéralement » et la moisson en a été qu’il a put être décrit ultérieurement comme un « homme de bien et plein de l’Esprit Saint et de foi » (Actes 11:24).

La parabole des « dix mines » montre clairement que le Seigneur donnera aussi une récompense à la mesure du service accompli fidèlement (Luc 19:12-27). L’esclave qui avait gagné dix mines est établi sur dix villes, le suivant sur cinq, et ainsi de suite. Ces distinctions seront accordées dans le royaume futur du Seigneur. Pas un verre d’eau froide donné en Son nom ne sera sans récompense (Matt. 10:42 ; comparer aussi Marc 9:41).

Ainsi nous pouvons dire que le verset 6 de 2 Corinthiens 9 « Celui qui sème chichement moissonnera aussi chichement, et celui qui sème libéralement moissonnera aussi libéralement », traduit un principe des voies gouvernementales de Dieu valable d’une manière générale. Ce principe est toutefois ici limité et appliqué à la question de la libéralité et de la bienfaisance. En rapport avec celles-ci, la moisson a déjà lieu dans ce monde, et elle a lieu d’une manière morale. Il ne s’agit pas de positions dans le royaume, mais de conformité morale avec le grand Donateur. Donner aux autres signifie semer, semer la grâce. La récolte consistera dans une grâce plus abondante pour nous mêmes. Dieu est puissant pour la faire abonder envers nous.