Christian Briem
Traduit de l’allemand « Antworten auf Fragen zu biblischen Themen » = Réponses à des questions sur des thèmes bibliques, édité par Christliche Schriftenverbreitung, Hückeswagen, 2005. ISBN 3-89287-088-8
Tables des matières :
Questions et réponses p. 39
Il est parlé en Apoc. 17:8 de ceux
dont les noms ne figurent pas
dans le livre de vie. Par contre le
Seigneur Jésus assure à ses disciples que leurs noms sont inscrits dans les
cieux (Luc 10:20). Ainsi il est clair pour moi que les noms des rachetés sont
inscrits définitivement, éternellement et sans pouvoir être effacés. Mais alors
comment comprendre des passages comme Apoc. 3:5 et
Ps. 69:29 où il est parlé d’effacer des noms du livre de vie ? Selon moi,
il doit quand même s’agir du même livre.
Si l’on compare soigneusement les différents passages qui
parlent du livre de vie, on est d’abord frappé de ceci : Nulle part l’Écriture sainte ne parle d’effacer le nom des justes
.
Tout au contraire ! Le Seigneur promet au vainqueur en Apoc.
3 : « je n’effacerai point
son nom du livre de vie » (Apoc. 3:5). Et il utilise la forme de négation la plus
forte en grec pour une action future : « non jamais ».
Puis nous trouvons au ch. 13 (v. 8) l’expression « le livre de vie de l’Agneau immolé » et au ch. 21 (v. 27) « le livre de vie de l’Agneau ». Ce livre de vie est à distinguer de celui mentionné au ch. 3 v. 5. Il s’agit en effet de deux livres ou registres différents.
Le livre du chapitre 3 est apparemment le livre de la profession
.
Cela veut dire que tous ceux qui professent le christianisme, même si ce n’est
que selon une forme extérieure, sont inscrits dans ce livre. La profession peut
être vraie ou fausse. Et vu qu’il s’agit d’un livre de vie
, le Seigneur
évoque la possibilité qu’on puisse en être effacé — c’est-à-dire quand la
personne n’est pas caractérisée par la vie divine. C’est justement la triste
caractéristique de « Sardes » : La masse des professants
chrétiens a certes le nom, ou la profession de vivre, mais ils sont morts (Apoc. 3:1).
La possibilité d’être effacé du livre de vie est déjà mentionnée dans l’Ancien Testament. Outre le Psaume 69 déjà cité, il en est question aussi en Exode 32 (v. 32-33), en rapport avec une demande tout à fait extraordinaire de Moïse. Ce fut un moment sublime de la vie de cet homme, lorsqu’il parut devant Dieu en faveur du peuple chargé de culpabilité et tombé dans l’idolâtrie, en parlant ainsi : « Et maintenant, si tu voulais pardonner leur péché ! sinon, efface-moi, je te prie, de ton livre que tu as écrit ». Mais Dieu lui répondit : « celui qui aura péché contre moi, je l’effacerai de mon livre ». Nous retrouvons ici la confirmation de ce que nous avons déjà dit : Ce ne sont pas les justes qui sont effacés du livre de Dieu, mais ceux qui ont péché contre Lui. Et pareillement David demande aussi : « Qu’ils soient effacés du livre de vie, et qu’ils ne soient pas inscrits avec les justes » (Ps. 69:28).
Par contre le livre de vie de l’Agneau
(immolé) pourrait être appelé le livre de la réalité. C’est le livre des
conseils de Dieu pour la terre, c’est-à-dire qu’il est en relation avec des
bénédictions terrestres, mais qui sont fondées, comme les célestes, sur le sang
de l’Agneau. C’est pourquoi les noms inscrits dans ce livre le sont « dès
la fondation du monde » (Apoc. 13:8 ;
17:8), alors que l’élection des croyants du temps de la grâce a eu lieu déjà avant
la fondation du monde (Éph. 1:4).
Jamais aucun nom ne sera effacé de ce livre de la réalité, car il contient exclusivement les noms de ceux qui sont rachetés par le sang de l’Agneau de Dieu, et qui possèdent la vie éternelle. Tous ceux qui ont cru au Seigneur Jésus et à l’efficacité de son sang (Rom. 3:25-26) sont inscrits dans le livre de la vie. L’adjonction « de l’Agneau (immolé) » nous rappelle l’Agneau de Dieu qui est venu sur la terre pour ôter le péché du monde (Jean 1:29). Quel privilège indescriptible d’avoir trouvé dans son sang la rémission des péchés ! Il n’y a que cela pour permettre à un homme l’accès à la Jérusalem céleste (Apoc. 21:27). Déjà aujourd’hui, à travers tous les combats pour l’évangile, les « compagnons de travail » sont fortifiés de savoir que leur nom figure « dans le livre de vie » (Phil. 4:3).