Suivre le Seigneur — 1 Chroniques 12

Des hommes qui vinrent vers David : Encouragements à suivre le Seigneur avec dévouement

Ernst-August Bremicker


Table des matières abrégée :

1 - Un survol de 1 Chroniques 12

2 - David, image du Seigneur Jésus

3 - Se décider pour David

4 - Venir à David :

5 - Se séparer pour Lui, vers Lui.

6 - Tsiklag, le lieu fort et Hébron :

7 - Les conséquences d’un dévouement résolu : combat et joie.

8 - Les différentes partie du chapitre

9 - Synthèse — 12:38-40


Table des matières détaillée :

1 - Un survol de 1 Chroniques 12

2 - David, image du Seigneur Jésus

2.1 - David était le fils bien-aimé de son père Isaï.

2.2 - David était un homme selon le cœur de Dieu.

2.3 - David est l’homme de la vallée d’Ela (ou du térébinthe)

2.4 - David était le plus détesté par le roi Saül

3 - Se décider pour David

4 - Venir à David :

5 - Se séparer pour Lui, vers Lui.

6 - Tsiklag, le lieu fort et Hébron :

6.1 - Tsiklag :

6.2 - Le lieu fort :

6.3 - Hébron :

7 - Les conséquences d’un dévouement résolu : combat et joie.

7.1 - Les différentes formes du combat

7.1.1 - Le combat contre les puissances spirituelles de méchanceté :

7.1.2 - Le combat défensif pour la foi chrétienne.

7.1.3 - Le combat offensif

7.2 - La joie dans le Seigneur

8 - Les différentes partie du chapitre

8.1 - Les Benjaminites — 12:1-7

8.1.1 - La force de ce groupe

8.1.2 - Il y a des contraintes aussi parmi les croyants

8.1.3 - La décision de Paul

8.1.4 - Les armes des Benjaminites

8.1.5 - Les flèches et les arcs

8.1.6 - La signification spirituelle

8.1.7 - Joseph, le tireur à l’arc.

8.1.8 - Le maniement de l’arc

8.1.9 - Avoir un œil clair et une main sûre.

8.1.10 - Lancer des pierres

8.2 - Les Gadites — 12:8-15

8.2.1 - Leur origine

8.2.2 - Obstacles naturels

8.2.3 - Des Gadites conséquents dans leur marche

8.2.4 - Passer le Jourdain

8.2.5 - Les armes des Gadites

8.2.6 - Des faces de lions

8.2.7 - Prompts comme des gazelles

8.2.8 - Différence de force

8.3 - De Benjamin et de Juda — 12:16-18

8.3.1 - Une double mention

8.3.2 - Deux tribus ensemble

8.3.3 - Leur motivation

8.3.4 - David va à leur rencontre

8.3.5 - La réponse d’Amasçaï

8.3.6 - David les reçoit

8.3.7 - David les établit

8.4 - Ceux de Manassé — 12:19-22

8.4.1 - Ils aidèrent

8.5 - Des tribus d’Israël — 12:23-37

8.6 - De Juda

8.7 - De Siméon

8.8 - De Lévi

8.9 - De Benjamin

8.10 - D’Éphraïm

8.11 - De Manassé

8.12 - Issacar

8.13 - De Zabulon

8.13.1 - ils allèrent à l’armée.

8.13.2 - ils portaient toutes les armes.

8.13.3 - ils étaient préparés pour le combat.

8.13.4 - ils gardaient leur rang.

8.13.5 - ils n’avaient point des cœurs doubles.

8.14 - De Nephtali

8.15 - De Dan

8.16 - D’Aser

8.17 - Et, de delà le Jourdain, des Rubénites, et des Gadites, et de ceux de la demi-tribu de Manassé

9 - Synthèse — 12:38-40

9.1 - Ils sont venus à Hébron :

9.2 - Ils ont fait David roi.

9.3 - Ils sont venus avec des cœurs droits

9.4 - Perdre une bonne disposition de cœur selon Dieu.

9.5 - Ils étaient UN cœur

9.5.1 - d’un commun accord

9.5.2 - d’un même sentiment

9.6 - Ils mangèrent et burent :

9.7 - Leurs frères leur avaient tout préparé :

9.8 - Il y avait de la joie en Israël !


1 - Un survol de 1 Chroniques 12

Ce chapitre 12 montre des hommes du peuple de Dieu des temps passés qui ont pris une décision capitale qui a transformé leur vie. Ils ont accepté de se tourner vers David, de le suivre pendant le temps de son rejet, de le servir et de combattre pour lui. Il en est de même dans notre vie, en relation avec le Seigneur Jésus. Il vaut donc la peine de se laisser enseigner de façon pratique par ce chapitre.

David est ici un type du Seigneur Jésus, auquel on peut se livrer entièrement. On se consacre à Lui de tout son cœur et l’on se met à son service : On lit, à plusieurs reprises, à la fin de ce chapitre que ces hommes n’avaient pas un cœur double. Ils sont venus à David avec ce cœur non partagé et en conséquence, il y a eu de la joie en Israël (verset 40). Lorsque Barnabas, au cours de l’un de ses voyages, est arrivé à Antioche, il a rencontré des chrétiens en qui la grâce de Dieu avait travaillé et il s’en est réjoui ! Puis il a encouragé ces jeunes chrétiens à demeurer attachés de tout leur cœur au Seigneur. Il faut une décision de cœur : demeurer près du Seigneur, vivre tourné vers Lui, résulte avant tout d’un engagement volontaire.

Dieu ne contraint pas, mais la consécration et le dévouement pour le Seigneur ne peuvent pas se limiter à la tête et à la raison. Ce n’est pas une simple résolution, mais le cœur s’engage (Jér. 30:21). Nos sentiments intimes sont concernés : l’amour pour le Seigneur devient le mobile de toute notre conduite.


2 - David, image du Seigneur Jésus

Pour comprendre la signification de ce chapitre, il faut voir le rôle que David y joue. Tout ce récit est en relation avec sa personne.

Historiquement, David est encore en fuite, rejeté et poursuivi par le roi Saül. Il est d’abord dans le pays d’Israël, dans le lieu fort puis, en dehors du pays, exilé à Tsiklag. Ensuite, dans ce chapitre, il arrive à Hébron, peu de temps avant d’être établi roi sur tout Israël (1 Chr. 12:23).

Tout ceci évoque le Seigneur Jésus : David en est souvent un beau type. Il y a dans l’Ancien Testament toute une série d’images du Seigneur, par exemple Isaac, Joseph, Moïse, Aaron, Josué, Salomon et d’autres. Chacune présente un aspect particulier de la vie du Seigneur Jésus.

On voit en Isaac le dévouement du Seigneur et sa soumission à la volonté de Dieu. Joseph rappelle le chemin suivi par le Seigneur. À travers de profondes souffrances, il a été élevé à la plus grande gloire. Le conducteur Moïse est lui aussi une image du Seigneur, de Celui qui conduit les siens à travers ce monde. Aaron est une image de Sa sacrificature. Josué, par contre, présente le Seigneur comme Celui qui est maintenant avec nous en esprit et nous introduit dans la possession et la jouissance de nos bénédictions célestes.

David est le roi qui, rejeté, doit combattre pour parvenir à la royauté. Salomon quant à lui, est le roi de paix. Il représente le Seigneur Jésus sous l’aspect de Celui qui, dans l’avenir, établira son royaume millénial sur cette terre. Son règne sera un règne de justice et de paix.

David montre ce qui précède ce temps heureux. Le Seigneur a été le vainqueur à Golgotha. Il est encore aujourd’hui rejeté dans ce monde mais il recevra un jour la domination universelle.

L’épître aux Hébreux dit que toutes choses Lui sont déjà assujetties mais on ne le voit pas encore ouvertement (Hébreux 2, 8). La période durant laquelle David n’est pas encore roi correspond au temps actuel.

Pourtant, pendant ce temps-là, des hommes se sont tournés vers David. Ils étaient d’abord peu nombreux à partager son rejet, mais leur nombre s’est accru. Ils ont reconnu son autorité sur leur vie et ils l’ont suivi. C’est pourquoi leur conduite est un exemple.

Considérons maintenant David d’un peu plus près. J’aimerais faire ressortir particulièrement quatre points qui, à travers lui, attirent l’attention sur le Seigneur Jésus.


2.1 - David était le fils bien-aimé de son père Isaï.

C’est d’ailleurs la signification de son nom : David signifie littéralement : LE BIEN-AIMÉ.

Son histoire, rapportée au début du premier livre de Samuel, en témoigne. David réjouit particulièrement son père Isaï qui trouve son plaisir en lui. Il est sur ce point une image du vrai Bien-Aimé du Père, qui est le « Fils de son Amour » (Colossiens 1:13), le Seigneur Jésus. Quelle satisfaction Dieu le Père trouve dans Son Fils ! Toute la plénitude de Dieu s’est plu à habiter dans l’homme Christ Jésus (Col. 1:19) et se plaît à habiter en Lui (Col. 2:9). Quand il était sur cette terre, le ciel s’est ouvert deux fois et Dieu a rendu témoignage à son égard : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai trouvé mon plaisir » (Matt. 3:17 et 17:5).


2.2 - David était un homme selon le cœur de Dieu.

La chose est soulignée aussi bien dans l’Ancien que dans le Nouveau testament (1 Sam. 13:14 et Act. 13:22). Il est l’Incomparable ! Ce que les fils de Coré expriment ainsi : « Tu es plus beau que les fils des hommes, la grâce est répandue sur tes lèvres » (Ps. 45:2).

Le Seigneur Jésus n’a pas son pareil et si David pouvait autrefois attirer vers lui les cœurs des hommes d’Israël, le Seigneur lui aussi exerce sur les siens une attraction irrésistible.


2.3 - David est l’homme de la vallée d’Ela (ou du térébinthe)

Tout Israël connaissait sa victoire mémorable sur Goliath, le héros des Philistins (1 Samuel 17). Il avait rendu possible ce qui, apparemment, était impossible. Là où tout laissait présager une défaite du peuple, David, avec la force de Dieu, avait remporté une victoire éclatante.

On est ainsi conduit à penser à une victoire plus éclatante encore, remportée sur cette terre : celle du Seigneur Jésus à Golgotha.

Là, par la mort, Il a rendu impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort (Héb. 2:14). Satan a paru triompher, mais en réalité il a été vaincu à la Croix. Le Seigneur Jésus a triomphé de lui. Celui qui, autrefois, se tournait vers David, se trouvait, en fait du côté du vainqueur.


2.4 - David était le plus détesté par le roi Saül

Malgré — ou bien, peut-être, à cause de sa victoire sur Goliath — David était celui qui était le plus détesté par le roi Saül. David était libre mais il dit que Saül le poursuit comme un chasseur le fait pour une perdrix dans les montagnes (1 Sam. 26:20).

Si, pour l’instant, on laisse de côté la signification prophétique de cette scène, en relation avec le résidu d’Israël dans les temps à venir, on peut en faire une application directe. Le croyant peut lui aussi déclarer qu’il est du côté du Seigneur, de Celui qui est maintenant encore le rejeté, celui dont ce monde ne veut pas : « Nous ne voulons pas que Celui-ci règne sur nous » (Luc 19:14). C’est ce que les hommes ont crié, au moment de la crucifixion.

On ne voulait pas reconnaître sa Seigneurie, son droit à la domination universelle. C’est pourquoi le Seigneur dit devant Pilate : « Mon royaume n’est pas de ce monde » (Jean 18:36). C’est aujourd’hui encore la façon de penser des hommes, même s’ils ne le disent peut-être pas ouvertement. Le Seigneur Jésus est aujourd’hui encore le méprisé, celui que l’on rejette (És. 49:7).

Se tenir de son côté, Le suivre, signifie se décider pour Le méprisé et Le rejeté.


3 - Se décider pour David

C’est précisément pour un David méprisé et rejeté que les hommes d’Israël vont se décider ici. En additionnant tous ceux qui sont mentionnés dans ce récit, on trouve que plus de trois cent mille personnes appartenant aux tribus d’Israël se sont tournées vers David. Aujourd’hui aussi, on doit se décider pour le Seigneur Jésus. Il y a de la division dans les esprits concernant la Personne du vrai David. Il en était de même quand Il se trouvait sur la terre. Le Seigneur attend une décision de notre part.

On ne peut pas rester indifférent à son sujet. Celui qui, dans cette vie, s’enfuit loin de lui, devra, dans l’éternité, avoir affaire à Lui comme à son Juge. La plus importante, la première des décisions que l’on doit prendre, est de L’accepter comme Sauveur. Mais ce n’est pas la pensée qui est développée dans ce chapitre. Ici, ce sont des hommes appartenant au peuple de Dieu qui se décident pour suivre David.

En ce qui nous concerne, il s’agit d’accepter Jésus-Christ, non seulement comme Sauveur, mais aussi comme Seigneur de notre vie. Il faut lui laisser l’autorité et la direction de notre vie. Comme chrétiens, nous sommes dans le royaume de Dieu, et l’acceptation de son autorité fait partie des caractères du royaume de Dieu dans sa forme actuelle, où le roi est rejeté, où ce royaume n’apparaît pas de manière visible mais mystérieuse, cachée aux yeux du monde.


Le Nouveau Testament montre ce que le Royaume de Dieu signifie pratiquement. J’aimerais en souligner quatre points :

1. Accepter le royaume de Dieu signifie reconnaître l’autorité du Seigneur Jésus.

Il est notre Seigneur et nous sommes ses disciples. Dans la forme actuelle du royaume de Dieu, nous ne partageons pas la domination du Seigneur, mais ce sera le cas durant le règne millénaire. Nous connaissons Sa volonté par Sa Parole, sommes-nous prêts à l’accomplir ? C’est exactement ce que font ici les hommes qui sont venus vers David.


2. Le royaume de Dieu signifie être prêt à partager le rejet du Seigneur et à porter son opprobre.

Il a été méprisé, on méprise aussi ceux qui le suivent. Dans le royaume de Dieu, suivre le Seigneur comporte des souffrances : « C’est par beaucoup d’afflictions qu’il nous faut entrer dans le royaume de Dieu » (Act. 14:22). Les souffrances sont un des caractères du royaume de Dieu dans sa forme actuelle (2 Thess. 1:5). Accepter la souffrance a été aussi la part de ceux qui se sont tenus autour de David.


3. Le royaume de Dieu signifie aussi servir le Seigneur :

L’activité pour notre Seigneur et Sauveur prend des caractères divers. Mais dans ce royaume, la première pensée est d’être Ses serviteurs et de se mettre à Sa disposition pour Le servir. Telle est l’attitude des hommes qui sont venus vers David. Ils ont des capacités différentes, mais elles sont toutes mises au service de David.


4. Le royaume de Dieu suppose aussi que l’on manifeste déjà aujourd’hui les caractères du royaume dans sa forme future et visible.

On lit dans Romains 14:17 que « Le royaume de Dieu n’est pas manger et boire, mais justice et paix et joie dans l’ Esprit Saint ». Ces caractères se rapportent au royaume de Dieu dans sa forme future et glorieuse, pendant le millénium. Mais on peut déjà le réaliser en partie dans sa vie. Ce chapitre parle de paix (v. 17 et 18), de joie (v. 40) en relation avec les armes des Benjaminites au verset 2. Ils pouvaient s’en servir avec la main gauche et la main droite. On peut y voir, d’après 2 Corinthiens 6:7, une allusion cachée à la justice.


4 - Venir à David :

Le thème caché de ce chapitre est un dévouement complet au Seigneur Jésus. Ce n’est pas une chose ou une idée qui provoque une décision chez les hommes d’Israël mais une Personne. Il est répété sept fois qu’ils sont venus à David ou vers David (versets 1, 8, 16, 19, 20, 22, 23) et, une fois, qu’ils étaient avec David, au verset 39.

Les paroles du Seigneur Jésus sont ainsi rappelées. À plusieurs reprises, il invite les hommes à venir à Lui. Ce sont des paroles que l’on peut comprendre de deux façons différentes :

1. Si on les applique aux incrédules, par exemple dans Matthieu 11:28 : « Venez à Moi, vous tous qui vous fatiguez » ou encore dans Jean 6:37 : « Je ne mettrai point dehors celui qui vient à Moi ».

2. Si on les applique aux croyants, comme par exemple dans Luc 6:47 : « Je vous montrerai à qui est semblable tout homme qui vient à Moi et qui entend mes paroles et les met en pratique » ou dans Luc 14:26 : « Si quelqu’un vient à Moi et ne hait pas son père et sa mère, et sa femme, et ses enfants, et ses frères, et ses sœurs et même aussi sa propre vie, il ne peut être mon disciple ».

On trouve ici plutôt l’exemple de croyants, car ce sont des hommes du peuple de Dieu qui sont venus à David. Quand on l’a accepté comme Sauveur et qu’on lui appartient – on peut toujours venir à Lui et se mettre entièrement à Son service.


5 - Se séparer pour Lui, vers Lui.

Parmi ces déclarations, une particularité retient notre attention au verset 8. Il est souligné que ces hommes se sont détachés pour venir à David. Cette décision, ce revirement, impliquaient une séparation.

L’expression se détacher pour se joindre à David a deux aspects que l’on peut distinguer :


1. Un côté positif : La question se pose : pour qui ou vers qui se sépare-t-on ? Les hommes, dans ce chapitre, se séparent pour David, Sa personne a une telle force attractive qu’ils viennent à Lui.

Il en est de même pour notre Seigneur. Les disciples ont dit : « Auprès de qui nous en irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jean 6:68). Sa merveilleuse Personne nous attire toujours, de telle sorte que nous désirons venir à Lui.

La séparation a pour beaucoup de chrétiens un arrière-goût fade mais c’est tout à fait à tort. Elle a tout d’abord un aspect tout à fait positif. On se sépare pour le Seigneur, on se décide pour Lui, on désire Le suivre et Le servir et combattre aussi pour Lui.

Dans Nombres 6, où la consécration du nazaréen pour Dieu est décrite en détail, ce mot de séparation revient souvent et il a tout d’abord une signification positive. On se sépare pour Dieu, pour se consacrer à Lui.


2. Un côté négatif : Il en est question dans toute la Parole de Dieu. On se sépare de quelque chose, on s’en détache. Il y a cet aspect-là chez ces hommes dont il est question dans ce chapitre. Pour venir à David, ils ont dû généralement abandonner quelque chose mais cet abandon leur a paru facile, parce que Sa personne les attirait. Une consécration totale au Seigneur Jésus, peut aussi être liée à un renoncement et à une séparation. Il y a dans notre vie beaucoup de choses qui ne sont pas compatibles avec la Personne du Seigneur : il faut s’en détacher. Cette séparation peut concerner des choses ou bien des personnes.


Des passages dans le Nouveau Testament le font clairement comprendre : « Quelle convenance y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles ? Car vous êtes le temple du Dieu vivant, selon ce que Dieu a dit : j’habiterai au milieu d’eux, et j’y marcherai, et je serai leur Dieu, et eux seront mon peuple. C’est pourquoi sortez du milieu d’eux, et soyez séparés, dit le Seigneur » (2 Cor. 6:16-17).

« Or, dans une grande maison, il n’y a pas seulement des vases d’or et d’argent, mais aussi de bois et de terre ; et les uns à honneur, les autres à déshonneur. Si donc quelqu’un se purifie de ceux-ci, il sera un vase à honneur, sanctifié, utile au maître, préparé pour toute bonne œuvre » (2 Tim. 2:20-22).


Des exemples de l’Ancien Testament au milieu du peuple d’Israël le font aussi clairement saisir. On a déjà parlé de la consécration du nazaréen pour Dieu : les choses dont il devait se séparer y sont rappelées.

On apprend ainsi le principe important suivant : Un dévouement et une marche qui ne se lient pas à un attachement positif au Seigneur, aboutissent à une séparation vide de sens. Seul un véritable engagement pour le Seigneur peut conduire à une réelle séparation du mal.

Ces deux choses sont donc absolument liées, sinon la séparation du mal sans se tourner vers le Seigneur conduit à un légalisme qui n’est pas conforme à la pensée de Dieu. Il est décrit par exemple chez les Pharisiens du temps du Seigneur.


6 - Tsiklag, le lieu fort et Hébron :

Ces trois lieux forts, où David a séjourné, sont mentionnés dans ce chapitre, au moment où ces groupes d’hommes sont venus successivement vers lui. Chacun est cité à deux reprises. Ils ont joué un rôle important dans la vie de David et ils ont des enseignements pour chacun d’entre nous.


6.1 - Tsiklag :

Tsiklag est souvent mentionnée dans l’histoire de David. C’était la ville qu’Akish, le roi des Philistins, lui avait donnée (1 Sam. 27:6). Le récit rappelle une faiblesse dans la vie de foi de David. Il n’aurait pas dû aller chez Akish mais se confier simplement en son Dieu. En suivant ce chemin, David s’est mis dans une situation difficile et sans l’intervention de l’Éternel, il serait tombé dans une faute plus grave encore !

Mais ici, dans 1 Chroniques 12, il n’est pas question de ce manquement de David. Il apparaît plutôt comme une image du Seigneur Jésus, Celui dont on peut partager le rejet. Il est difficile à certains lecteurs de comprendre cette pensée. Ils disent : « Comment est-il possible que David, qui suit ici un mauvais chemin, soit pourtant une image du Seigneur ? Lui qui durant toute Sa vie n’a jamais commis la moindre faute ? Il est tout à fait clair que ce manquement de David ne fait en rien penser au Seigneur. Mais dans 1 Chroniques 12, il n’est pas question de la conduite coupable de David. Il faut apprendre à distinguer entre ce qui relève de notre propre responsabilité et des conséquences de notre propre conduite, et la volonté souveraine de Dieu et sa façon d’agir.

Quand Samson est obligé de tourner la meule pour les Philistins dans la prison à Gaza, il est sous les conséquences douloureuses de sa propre faute. Il n’empêche que sa victoire sur les Philistins, alors qu’il est leur prisonnier, est une magnifique image de la victoire du Seigneur à Golgotha, quand Il a vaincu l’Ennemi ! Que Dieu puisse utiliser à nouveau Samson à la fin de sa vie, et qu’il remporte, tout en mourant, une magnifique victoire, est une chose différente. Cette circonstance montre la merveilleuse grâce de Dieu, mais n’ôte rien à la responsabilité de Samson.

Il en est de même ici. En image, David à Tsiklag, est une évocation du Seigneur Jésus, aujourd’hui Le rejeté, Celui dont on ne veut pas. Les hommes n’ont pas voulu qu’Il domine, et Il déclare clairement que Son royaume n’est pas maintenant de ce monde. Comme David était en exil, le Seigneur Jésus s’en est allé présentement « hors du pays » (Matthieu 25:14). Le monde n’est pas un domaine où Il est reconnu aujourd’hui.

Venir rejoindre David à Tsiklag, c’est en figure partager le rejet du Seigneur, la place qu’il occupe présentement. Les hommes qui sont venus vers David à Tsiklag ont abandonné leur patrie, leur lieu d’habitation, leur parenté et leur travail. En un mot, toute la sécurité que peut offrir un chez soi, un environnement habituel.

Venir vers le Seigneur Jésus à Tsiklag (en figure), signifie abandonner les agréments que ce monde offre, renoncer par exemple à l’estime de nos concitoyens ou bien peut-être refuser une carrière, un avancement professionnel !


6.2 - Le lieu fort :

C’est un endroit qui, comme Tsiklag, est mentionné dans la Bible, presque uniquement dans la vie de David.

Les lieux forts rappellent que David a été exclu et rejeté. Ils montrent, en même temps, les expériences qu’il a faites avec son Dieu, au temps de la détresse. Il n’y a peut-être pas eu d’endroit où David a fait des expériences aussi riches, et où il a connu une plus grande aide de la part de Dieu.

Les lieux forts sont décrits dans plusieurs de ses Psaumes parmi les plus connus, ceux où il parle de ses expériences. Dans une vie avec le Seigneur et pour Lui, on partage son opprobre. On fait également, à travers vallées et montagnes, des expériences encourageantes. Les vallées évoquent plus particulièrement des circonstances fâcheuses de la vie et les montagnes, la proximité et l’aide du Seigneur. Nous faisons l’expérience de son secours, en Le suivant, dans toutes les situations difficiles.

Il y avait des forteresses où l’ennemi ne pouvait pas atteindre David.

C’est dans une telle circonstance qu’il écrit : « Éternel, mon rocher, et mon lieu fort, et celui qui me délivre ! Mon Dieu, mon rocher, en qui je me confie, mon bouclier et la corne de mon salut, ma haute retraite ! » (Ps. 18:2). Et aussi : « Ma bouche te louera avec des lèvres qui chantent de joie. Quand je me souviens de toi sur mon lit, je médite de toi durant les veilles de la nuit ; car tu as été mon secours et à l’ombre de tes ailes, je chanterai de joie » (Ps 63:5-7).


6.3 - Hébron :

C’est le troisième lieu qui, dans la vie de David, a joué un rôle important car c’est là qu’il a été oint comme roi. Il est mentionné pour la première fois en Genèse 13:18. Abraham y bâtit un autel, après que Dieu le Tout-Puissant lui est apparu pour lui faire de merveilleuses promesses.


Hébron est aussi le lieu d’où Jacob a envoyé son fils Joseph vers ses frères en Genèse 37:14. Hébron est le lieu de la communion. Abraham était en communion avec Dieu et Joseph, avec son père. Ce n’est pas sans raison qu’il est dit que des hommes équipés pour l’armée, « vinrent vers David à Hébron » et, plus loin, qu’ils « vinrent à Hébron d’un cœur droit, pour établir David roi sur tout Israël. Ils furent là avec David trois jours, mangeant et buvant » (1 Chr. 12:23, 38-39). Quelle belle image de la communion qu’ils goûtaient avec lui !

Venir au Seigneur signifie aussi avoir communion avec Lui : « Tu dresses devant moi une table, en la présence de mes ennemis ». C’est ce que David lui-même exprime (Ps. 23:5). C’est ce que nous voyons très clairement dans ce chapitre. Il y est question de combat, d’ennemis, mais c’est précisément en leur présence que nous goûtons une précieuse communion. Nous avons une part commune avec notre Seigneur, si nous nous tournons vers Lui et en dépit de l’hostilité du monde.

Il convient de noter que ce mot : communion, se trouve exclusivement dans le Nouveau Testament et revêt un aspect positif ou négatif. Il y a une communion que l’on ne doit pas avoir et à l’égard de laquelle l’on est expressément mis en garde. Il n’y a pas de communion possible par exemple entre la lumière et les ténèbres (2 Cor. 6:14) ni avec les œuvres infructueuses des ténèbres (Éphés. 5:11). Mais la communion a bien sûr aussi un sens positif. D’un côté, il y a une communion mutuelle dont parle Actes 2:42, où ce mot apparaît pour la première fois, et dans 1 Jean 1:7, où il apparaît pour la dernière fois. D’un autre côté, il y a, avant tout, une communion avec le Père et le Fils, à laquelle nous sommes appelés.


Pour plus de précision, la communion est mentionnée dans le Nouveau Testament dans les passages suivants :

1 Corinthiens 1:9 : « La communion de Son Fils » . Ici nous voyons avec qui nous avons communion, avec le Fils Lui-même, le Bien-Aimé du Père.

1 Corinthiens 10:16 : « La communion du sang et du corps de Christ ». C’est le fondement de la communion avec le Seigneur et de toute communion chrétienne, pas seulement à la Table du Seigneur. Le Seigneur a donné Sa vie pour nous, son sang a coulé pour nous.

2 Corinthiens 8:4 : La communion dans le service. Dans la vie chrétienne, il y a aussi une communion dans le service c’est-à-dire un travail ensemble pour le Seigneur.

2 Corinthiens 13:13 : La communion du Saint-Esprit. C’est par lui que la communion peut être réalisée aussi bien les uns avec les autres qu’avec le Père et le Fils. C’est le lien qui unit les rachetés ensemble.

Philippiens 2:1 : La communion de l’Esprit. À l’opposé de 2 Corinthiens 13:13, l’article se trouve devant Esprit dans le texte grec. C’est pourquoi il s’agit plutôt de l’Esprit, qui donne à notre communion son vrai caractère. Il imprègne la communion chrétienne de toutes manières.

Philippiens 3:10 : La communion de ses souffrances. Le Seigneur a marché dans un chemin de douleur et nous sommes invités à suivre Ses traces en 1 Pierre 2:21, c’est-à-dire à connaître ses souffrances, en Le suivant, celles qu’Il a endurées sur le chemin en traversant ce monde.

Il ne s’agit évidemment pas de ses souffrances expiatoires à la croix dont il est question par exemple en 1 Pierre 3:18. Mais il s’agit de celles qu’Il a connues de la part des hommes et pour la justice. Le Seigneur est notre exemple.

Philémon 6 : La communion de la foi. En note : la communion de ta foi. La foi chrétienne est une communion de foi. Elle ne dépend pas des choses que l’on voit mais de celles que l’on croit.


7 - Les conséquences d’un dévouement résolu : combat et joie.

Posons-nous maintenant la question : Quelles ont été les conséquences pour ces hommes qui ont décidé à se ranger du côté de David ? J’aimerais en mentionner deux. Elles sont aussi la part de ceux qui décident de suivre le vrai David : Ils auront à soutenir un combat, mais ils connaîtront la joie.

Ces deux choses ne paraissent pas à première vue aller ensemble, mais si l’on y regarde de plus près, on constate qu’elles font partie de toute la vie chrétienne ! Les Thessaloniciens en donnent l’exemple. Ils ont reçu la Parole, accompagnée de grandes tribulations, avec la joie de l’Esprit Saint. Le combat et la joie, sont liés.


7.1 - Les différentes formes du combat

Il est vrai que dans ce chapitre (1 Chroniques 12), il n’y a pas de combat mais les hommes cités sont préparés pour le combat. Ce sont des combattants courageux, déjà mis à l’épreuve. Ils savent se servir de leurs armes. Ces capitaines sont des tacticiens aguerris, capables d’être un exemple pour les autres.

Ils se tiennent aux côtés de David dans le combat contre l’ennemi et ils l’aident. Suivre le Seigneur Jésus signifie aussi être prêt pour le combat. En effet nous avons un combat à mener. Le Nouveau Testament l’appelle : « Le combat de la foi » et « le bon combat » (1 Tim. 1:18 ; 6:12 ; 2 Tim. 4:7). C’est, en ce qui nous concerne, un combat spirituel (Éph. 6:12). Il est mené avec des armes spirituelles (2 Cor. 10:4).

Le combat chrétien est présenté sous différents points de vue dans le Nouveau Testament. Fondamentalement, il faut distinguer le combat défensif du combat offensif. Parfois on est sur la défensive parce que l’ennemi attaque pour ôter quelque chose au croyant. D’autres fois, on peut mener un combat offensif et attaquer l’ennemi, pour chercher à lui ravir sa proie, à détruire une de ses forteresses.


7.1.1 - Le combat contre les puissances spirituelles de méchanceté :

Un des passages les plus connus du Nouveau Testament se trouve dans Éphésiens 6:10-18. Il parle du combat, de l’Ennemi qui veut priver l’enfant de Dieu de la jouissance des bénédictions célestes et spirituelles que Dieu lui a données. Le chrétien, en contraste avec les croyants à d’autres époques, est occupé des bénédictions privilégiées reçues de Dieu. Il est seul à connaître ce combat.


7.1.2 - Le combat défensif pour la foi chrétienne.

Il en est aussi question dans l’épître de Jude. Nous y sommes exhortés à combattre pour la foi « une fois enseignée aux saints » (Jude 3). On doit défendre la vérité chrétienne, en se tenant du côté du Seigneur, au milieu d’un monde ennemi. La foi, qui s’attache aux vérités de la Parole de Dieu, est attaquée de bien des manières. On le remarque de façon très claire dans presque tous les domaines de la vie quotidienne. L’homme de la rue, le politicien et le théologien, du haut de sa chaire, s’attaquent chacun à sa manière à cette foi.

Si l’on s’attache vraiment aux vérités de l’Écriture avec le désir de les mettre en pratique, on remarque rapidement les dérives actuelles. Pensons, par exemple, aux idées répandues qui s’écartent des enseignements de la Parole en rapport avec la vie conjugale ou concernant les relations entre parents et enfants ou entre générations !

Restons-nous silencieux lorsque la vérité de Dieu est attaquée ? On ne doit pas le faire. S’il s’agit d’une attaque personnelle, on peut se taire. Mais quand il s’agit de la Vérité, on n’a pas le droit de rester silencieux. Il faut alors s’attacher à la défendre fermement et avec clarté. C’est ainsi que le Seigneur agissait. S’il était l’objet d’une attaque personnelle, il se taisait, mais dès que l’on cherchait à porter atteinte à la gloire de Dieu, il était prompt à la défendre. Malheureusement, on se conduit souvent d’une manière opposée. On se tait alors que l’on devrait parler et l’on parle quand on devrait se taire !


7.1.3 - Le combat offensif

On retrouve dans ce chapitre des Chroniques, des points qui rappellent Éphésiens 6 et Jude. On voit aussi dans 1 Thessaloniciens 2:2, le combat que l’apôtre Paul livre pour l’avancement de l’évangile. Il le mentionne aussi dans les Philippiens (1:29 et 30). Dans ces deux passages, ce combat s’accompagne de souffrances, comme dans 1 Chroniques 12.

Il déplaît fort à l’Ennemi que l’Évangile soit répandu ! Il met tout en œuvre pour l’empêcher. Philippiens 4:3 mentionne des sœurs qui ont combattu avec l’apôtre dans l’évangile. Cette diffusion de l’évangile est un combat : on s’y engage aux côtés du Seigneur. Ce chemin, à la suite du Seigneur, n’est pas, pour le chrétien, une promenade. Il s’agit d’un combat, ce qui suppose des privations. Mais c’est un bon combat. Il n’est pas inutile ou infructueux et un jour, il sera récompensé.

On retrouve plus tard les hommes forts de David pendant son règne. Ainsi, nous recevrons plus tard un salaire et nous règnerons avec le Seigneur Jésus sur cette terre.


7.2 - La joie dans le Seigneur

La vie du chrétien ne comporte pas uniquement des combats. La voir ainsi serait percevoir un seul aspect des choses. Elle permet de goûter aussi une joie accomplie dans le Seigneur ! Dans cette épître aux Philippiens, où il est plusieurs fois question du combat, l’apôtre Paul parle justement aussi de façon insistante de la joie. La vraie joie se trouve dans le Seigneur Jésus. C’est vrai pour un homme qui l’accepte comme son Sauveur. Mais on la goûte aussi dans une marche à la suite du Seigneur, dans une vie vécue à son service.

Ici, il y a de la joie au milieu du peuple de Dieu, elle n’est pas ressentie individuellement mais collectivement. On l’éprouve quand les cœurs battent pour le Seigneur Jésus, quand ils sont remplis d’amour et de dévouement.


8 - Les différentes partie du chapitre

Il peut se subdiviser en trois parties :


1. v. 1-22 : On trouve dans ces versets la description détaillée des quatre groupes d’hommes qui vinrent vers David :

— Les Benjaminites

— Les Gadites

— Benjamin et Juda

— Les hommes de Manassé


2. v. 23-37 : Ici, 12 groupes d’hommes, de différentes tribus d’Israël, sont mentionnés succinctement, sans description détaillée.


3. v. 38-40 : On trouve dans ce passage la description de la conduite commune de tous ceux qui sont venus à David pour le faire roi.


8.1 - Les Benjaminites — 12:1-7

8.1.1 - La force de ce groupe

Les Benjaminites enseignent un aspect du courage nécessaire pour suivre le Seigneur et pour marcher par la foi. Pour prendre des décisions par la foi, la hardiesse est souvent nécessaire mais elle fait parfois défaut.

En quoi consistait donc l’énergie des Benjaminites ? Ce n’était pas tellement du courage contre les ennemis extérieurs mais vis à vis de l’opposition intérieure, car ils faisaient partie de la tribu du roi Saül. N’auraient-ils pas dû justement se montrer solidaires de Saül et se conduire fidèlement envers lui ? Leur éloignement de Saül n’implique t-il pas une trahison vis-à-vis de leur tribu et de leur roi ? L’orgueil de clan et la force du groupe auraient pu retenir les Benjaminites de venir vers David.

Pourtant ils manifestent du courage et surmontent ces obstacles. Il est remarquable aussi que Benjamin soit la première tribu mentionnée dans notre chapitre. Incontestablement il a été particulièrement précieux pour le cœur de Dieu que ce soit justement de cette tribu de Saül que des personnes se soient jointes à David.

L’orgueil de caste et la force du groupe sont des problèmes qui nous concernent aussi. L’exemple des Benjaminites montre que l’on peut se libérer des contraintes du groupe. Il y a beaucoup de telles pressions aujourd’hui : déjà à l’école, nos enfants sont confrontés à ce problème, à cause du monde qui les entoure :

On fait ça, On s’habille ainsi, On va à la discothèque, On ne s’occupe pas de ce que les parents disent. Et dans la vie adulte, c’est la même chose : On doit conduire telle ou telle voiture, On dit : « Ne prenez pas l’habitude de faire telle ou telle chose, de cette façon bornée ! » On n’a pas besoin d’être absolument exact en remplissant sa déclaration d’impôts. Ce qui en bref signifie : « Tout le monde agit de cette manière, pourquoi pas nous ? »


Mais au fait qui est ce on ? N’est-ce pas finalement Satan qui est derrière la scène, qui manipule les gens de ce monde et pour lequel tous les moyens sont bons pour les égarer ? Celui qui se distance est rapidement mis de côté. Or On ne veut pas être finalement dehors. Toutes ces contraintes de groupe ne sont pas toujours mauvaises en soi, mais ce n’est pas la question ici.

Les chrétiens doivent parfois se dégager de telles positions de groupes, afin qu’elles ne deviennent pas un sérieux obstacle pour suivre vraiment le Seigneur.


8.1.2 - Il y a des contraintes aussi parmi les croyants

Ce peut devenir aussi un problème entre des enfants de Dieu : Doit-On tout prendre tellement au sérieux ? On s’en va en vacances et On ne va pas aux rassemblements des croyants On a beaucoup de travail et On néglige les réunions de l’assemblée. On pense différemment à propos de tel ou tel point dans la Parole. On est aujourd’hui plus ouvert vers le monde qu’il y a 20 ans. On a des contacts et des amitiés que la Parole de Dieu ne tient pas pour bonnes.

Veillons à ne pas nous laisser influencer par ce qui, autour de nous, apparaît être la norme dans ce monde, mais cherchons à régler notre conduite d’après les enseignements de la Parole.

Les Benjaminites indiquent la direction à suivre. Ils ont fait volte-face. Ils ont abandonné une situation apparemment sûre (1 Sam. 22:7) et sont venus vers David. L’honneur, la considération, la gloire avec Saül ne comptaient plus pour eux. Pourquoi ont-ils pris une telle décision ? David avait sur eux une telle force d’attraction qu’ils ne pouvaient pas se comporter différemment. L’appréciation du monde ou de leurs concitoyens n’avait pas de valeur pour eux, mais David seul.


8.1.3 - La décision de Paul

Des siècles plus tard, un autre homme de la tribu de Benjamin a pris la même décision : c’est l’apôtre Paul. Il explique son choix : « Mais les choses qui pour moi étaient un gain, je les ai regardées, à cause du Christ, comme une perte. Et je regarde même aussi toutes choses comme étant une perte, à cause de l’excellence de la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur, à cause duquel j’ai fait la perte de toutes et je les estime comme des ordures, afin que je gagne Christ » (Phil. 3:7-9).

Désormais pour Paul, plus rien n’a de valeur, Christ excepté. C’est en l’ayant lui seul pour Objet qu’il prend toutes ses décisions. Paul a dû surmonter des obstacles beaucoup plus ardus que les nôtres. Il a eu besoin de courage moral pour se séparer de son environnement familier, pour suivre Jésus de Nazareth, le Rejeté, que ses coreligionnaires juifs haïssaient tant et qu’il avait lui-même persécuté. Pourtant ce qu’il a vu et connu sur le chemin de Damas a produit sur lui une si forte impression, qu’il a fait le bon choix. Il s’est tourné vers Christ, comme les Benjaminites vers David, en leur temps.


8.1.4 - Les armes des Benjaminites

Les Benjaminites étaient d’excellents tireurs à l’arc ; ils pouvaient aussi lancer des pierres de la main droite et de la main gauche, ce qui montre chez eux une aptitude particulière. Il s’agit bien entendu d’images dont nous pouvons comprendre la signification à la lumière du Nouveau Testament, éclairé par le Saint Esprit.

L’armure complète (Éph. 6), nous éclaire. Elle enseigne la signification de quelques-unes des armes mentionnées dans l’Ancien Testament.

Ainsi l’épée est une image de la Parole de Dieu, le bouclier concerne la foi, qui protège le croyant. Les armes de notre guerre ne sont pas charnelles mais puissantes par Dieu (divinement puissantes) pour la destruction des forteresses (2 Cor. 10:4).

Il s’agit maintenant de réalités spirituelles. Il n’est plus question dans le Nouveau Testament (à part l’Apocalypse 6:2 qui mentionne un arc) de tirer vraiment des flèches avec un arc ni de lancer des pierres ! Il n’y a donc pas d’application directe et pourtant on peut, avec la prudence qui est de mise, chercher et trouver une signification spirituelle de ces armes, à la lumière du Nouveau Testament.


8.1.5 - Les flèches et les arcs

L’arc était utilisé d’une part comme instrument de chasse et d’autre part comme une arme de guerre. Les fantassins et les soldats, montés sur des chars à deux roues utilisaient cette arme pour soutenir le combat contre l’ennemi. La fabrication d’un tel arc demandait du temps et elle était coûteuse. On devait en apprendre le maniement, ce qui supposait beaucoup de force et d’adresse.

L’épée était utilisée dans le combat rapproché, aussi bien pour l’attaque que pour la défense. Elle servait en cas de contact direct avec l’ennemi. C’était exactement le contraire avec l’arc et les flèches, employés quand l’ennemi est encore à distance.

On raconte que, dans l’Égypte antique, des tireurs à l’arc entraînés pouvaient, lors des compétitions sportives, atteindre avec précision leur but à 100 mètres de distance. Les tireurs à l’arc étaient employés pour tenir, si possible, l’ennemi à distance et éviter le combat rapproché.


8.1.6 - La signification spirituelle

L’application est évidente. Les tireurs à l’arc rappellent ces croyants auxquels Dieu a donné une capacité particulière pour prévenir et mettre en garde le peuple de Dieu à l’égard de dangers encore lointains.

Beaucoup de dangers sont aperçus qui peuvent être tenus à distance, au lieu de devenir une menace plus sérieuse encore pour le peuple de Dieu.

En outre, il ne faut pas oublier qu’il y a normalement des tireurs à l’arc des deux côtés, au milieu du peuple de Dieu mais aussi parmi les ennemis ! Quand le roi Saül est parti livrer ce qui devait être son dernier combat contre les Philistins, ce sont précisément les tireurs à l’arc de l’ennemi qui l’ont atteint et l’ont conduit à son acte désespéré (1 Samuel 31:3). C’est aussi la flèche d’un tireur à l’arc qui a frappé à mort le roi Achab (1 Rois 22:34).

Éphésiens 6:16 parle justement de ces dards enflammés du méchant que l’on peut repousser seulement grâce au bouclier de la foi. L’ennemi cherche toujours à nuire, d’une manière ou d’une autre, de près ou de loin.


8.1.7 - Joseph, le tireur à l’arc.

On trouve un verset remarquable, en rapport avec ce sujet, dans la bénédiction de Jacob touchant son fils, Joseph : « Les archers l’ont provoqué amèrement, et ont tiré contre lui, et l’ont haï ; mais son arc est demeuré ferme, et les bras de ses mains sont souples par les mains du Puissant de Jacob » (Gen. 49:23-24).

Ici, il y a des tireurs à l’arc de part et d’autre. Joseph a été provoqué par les archers mais il ne s’est pas laissé déconcerter pour autant. Cet homme de Dieu a été exposé à toutes sortes de dangers et pourtant, avec l’aide de son Dieu, il a surmonté ces épreuves d’une manière digne d’être imitée ! Mais aussi Joseph lui-même est présenté comme un archer. Son arc demeure ferme et les bras de ses mains sont souples. Tout ceci parle de force et d’énergie. Pour tirer à l’arc, on a besoin de force, sinon les flèches ne peuvent pas atteindre leur but ! Mais d’où venait donc cette force chez Joseph ? Jacob le dit très clairement : « Par les mains du puissant de Jacob ». Joseph n’a pas de force en lui-même, mais elle lui vient de Dieu.

L’application est évidente. Pour être en mesure de tenir l’ennemi à distance, on a besoin de force. Mais elle ne se trouve jamais en nous-mêmes. Elle est dans le Seigneur qui veut bien nous la communiquer. Ce n’est pas sans raison que la description du combat spirituel est introduite par ces mots : « Au reste, mes frères, fortifiez-vous dans le Seigneur et dans la puissance de sa force » (Éphés. 6:10). Si l’on se confie dans sa propre force, l’Ennemi aura promptement le dessus.


8.1.8 - Le maniement de l’arc

Il faut d’abord apprendre le tir à l’arc et ensuite se maintenir par un entraînement approprié. À la fin de sa vie, David se souvient que c’est Dieu Lui-même qui lui a communiqué cette instruction. Il déclare : « Il enseigne mes mains à combattre, et mes bras bandent un arc d’airain » (2 Sam. 22:35).

Il est dit au sujet des hommes forts de David, qui sont venus vers lui à Tsiklag, que ce sont des hommes portant non seulement un arc mais aussi entraînés à tirer des flèches (1 Chr. 12:2). Nous ne sommes pas plus capables que d’autres à tenir l’ennemi à distance. Il faut nous y entraîner. Éphésiens 6 déclare avec insistance qu’il ne suffit pas de connaître les différentes caractéristiques de l’armure complète de Dieu mais qu’il faut aussi la revêtir.

Une certaine idée de l’ennemi, un simple examen de nos armes, ne donne pas la victoire. On doit encore s’entraîner à reconnaître l’ennemi et à le tenir à distance. C’est ainsi seulement que l’on peut sortir vainqueur du combat.


8.1.9 - Avoir un œil clair et une main sûre.

Une autre condition indispensable pour être un bon archer, est d’avoir un œil exercé et une main sûre. On doit être prêt à distinguer clairement l’ennemi de loin. Quant à l’application spirituelle, il faut se souvenir que des frères et sœurs qui font usage de cette arme dans le combat spirituel doivent avoir des capacités particulières. Ils ont besoin de cet œil spirituel, exercé, pour apercevoir de loin le danger. Mais ils ont besoin aussi de la paix intérieure et de l’équilibre nécessaire pour affronter le danger dans de bonnes conditions.

Dans un autre contexte, l’Écriture parle de ceux qui ont « par le fait de l’habitude, les sens exercés à discerner le bien et le mal » (Héb. 5:14). Peut-être peut-on appliquer ce verset aussi aux archers ? Il s’agit de discerner (ou de faire la différence) entre le bien et le mal, de repérer les dangers avant qu’ils ne prennent une tournure aiguë.

Où sont aujourd’hui les archers au milieu du peuple de Dieu ? Ceux qui reconnaissent et écartent les dangers avant que d’autres ne les aient peut-être remarqués ? On peut certainement remercier Dieu de ce qu’il donne des frères et des sœurs qui ont ce service. Mais avez-vous déjà réfléchi que peut-être Dieu désire justement vous employer comme archer ?

Souvenons-nous du désir exprimé par David dans sa complainte touchant Saül. Il exprime le désir qu’on enseigne aux fils de Juda le Chant de l’arc (*) (1 Sam. 1:18).


(*) Il s’agit peut-être du maniement de l’arc, qui devait être enseigné aux fils de Juda. Sommes-nous prêts aujourd’hui encore à apprendre à utiliser l’arc dans un sens spirituel ?


8.1.10 - Lancer des pierres

Quelle est la signification des pierres ? Il semble que ce soit, ici, une allusion à la Parole de Dieu. David lui-même a vaincu par ce moyen le champion des Philistins, Goliath. Il a choisi, dans ce but, 5 pierres lisses dans le torrent.

Les hommes dont il est question ici sont capables de lancer des pierres avec les deux mains. Ce n’est pas une capacité courante. L’apôtre Paul écrit aux Corinthiens qu’un serviteur de Dieu doit être capable de se servir « des armes de justice de la main droite et de la main gauche » (2 Cor. 6:7).

Aujourd’hui, nous avons grand besoin de ces armes de la justice. La justice pratique dans nos actes et les paroles enseignées par l’Écriture, sont des armes efficaces pour écarter tous les dangers qui assaillent le peuple de Dieu.


8.2 - Les Gadites — 12:8-15

8.2.1 - Leur origine

Les Gadites montrent une disposition au renoncement et une foi ardente pour suivre le vrai David. Ils sont pourtant sous les conséquences d’un passé regrettable. Au moment où le peuple d’Israël devait entrer dans le Pays de Canaan, pour prendre possession de l’héritage que Dieu leur avait promis, les Gadites avaient préféré rester de l’autre côté du Jourdain. Le pays de Canaan avait peu de valeur à leurs yeux. Ils s’étaient eux-mêmes exclus des promesses directes de Dieu et ne vivaient pas dans l’héritage que Dieu avait eu en vue pour eux.

Selon l’enseignement du Nouveau Testament, on peut voir dans ces Gadites, des croyants qui ne retiennent pas ou qui ont abandonné leur appel céleste et se tournent vers les choses terrestres. Or chacun est exhorté à penser aux choses qui sont en haut et non pas à celles qui sont sur la terre (Col. 3:2). Il y a aujourd’hui beaucoup de personnes qui ressemblent fort aux Gadites. Leur vie est tournée vers les choses matérielles et ils se déclarent pourtant chrétiens. Or Dieu a promis une bénédiction toute particulière aux croyants. Nous avons un héritage dans le pays, c’est-à-dire que nous sommes « bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ » (Éph. 1:3).

Apprécions-nous à sa juste valeur une si grande bénédiction ou nous suffit-il de connaître le Seigneur comme notre Sauveur ? Dieu aimerait que nous séjournions d’une façon spirituelle dans le pays, c’est-à-dire que nous nous occupions avec joie de nos bénédictions célestes.

Mais ce qui encourage et montre le chemin à suivre dans ce chapitre, c’est de voir ces Gadites se décider à abandonner leur demeure actuelle, à se débarrasser en somme de l’hypothèque que leurs pères avaient fait peser sur eux, pour venir vers David. Ils représentent des chrétiens qui abandonnent leur manière de vivre matérialiste pour se tourner vers le Seigneur. Lui seul est désormais tout pour eux !


8.2.2 - Obstacles naturels

Quand donc les Gadites sont-ils venus auprès de David ? On apprend par le texte que c’était au moment où le Jourdain regorge par-dessus tous ses bords. N’était-ce pas un grand obstacle pour venir à David ? Assurément. Ils avaient une bonne excuse pour ne pas venir ! Pourtant ils relèvent le défi et surmontent la difficulté. Comment ont-ils fait ? Ce n’est pas précisé. Dieu n’est pas intervenu sur les lois de la nature, comme dans le livre de Josué. Mais un fait demeure indiscutable : ils ont traversé le Jourdain, bien qu’il déborde par-dessus tous ses bords !

Aujourd’hui aussi, il y a des barrières naturelles qu’il faut parfois surmonter. Pour cela, il faut du courage et de la foi. L’incrédule attend toujours une occasion favorable et il peut arriver qu’elle ne se présente jamais. Il ne faut pas laisser passer le temps pour se ranger du côté de Celui qui est rejeté. La volonté des Gadites de venir à David était plus grande que les obstacles qui se dressaient sur leur chemin.

Considérons un peu les obstacles naturels qui peuvent surgir dans notre vie et qui peuvent servir de motif pour ne pas suivre le Seigneur Jésus avec toutes les conséquences qui en découlent.


Premièrement, l’origine peut se trouver en nous-mêmes. L’un dira qu’il n’a pas de don d’orateur ; un autre qu’il a une nature anxieuse qui l’empêche de parler.

Par ailleurs les motifs peuvent venir de notre entourage. Quelle place prend par exemple notre profession, nos études ? On est tellement occupé, si stressé que l’on pense vite ne pas avoir de temps pour le Seigneur et pour une activité au milieu des siens.

Qu’en est-il de nos loisirs ? Ce ne sont pas en général des choses mauvaises, mais le temps est si vite dépensé. Même notre famille, nos enfants peuvent nous empêcher de servir fidèlement le Seigneur et de mener vraiment le bon combat pour Lui. Il dit lui-même que quiconque aime père, mère, femme ou enfant plus que Lui, n’est pas digne de Lui (Matthieu 10:37).


Il ne faudrait pas mal comprendre une telle affirmation. On doit avoir le désir de bien remplir son service, d’exercer convenablement sa profession : c’est un des devoirs du chrétien.

Nous avons une grande responsabilité dans notre famille, si Dieu nous a donné un conjoint et nous confie des enfants. Mais ce sont des questions de priorité que l’on doit constamment se poser.

Il faut s’engager sérieusement dans sa vie professionnelle, il faut aussi absolument trouver le temps nécessaire pour s’occuper de ses enfants mais il faut avoir à cœur, avant tout, de servir le Seigneur avec détermination. Demandons-nous honnêtement pour combien de choses nous trouvons du temps, qu’il s’agisse de hobbies, de loisirs etc. Mais que reste-t-il alors pour le Seigneur ?

Même le service peut être un obstacle pour un vrai dévouement, s’il prend une place excessive dans notre vie. L’histoire de Marthe et de Marie en Luc 10:38-42 en est une illustration. Le Seigneur déclare que Marie a choisi la bonne part, et qu’il n’est pas question de la lui ôter. Elle s’est assise à Ses pieds ! Dans cette situation précise, le service — bon en soi et nécessaire — est devenu un obstacle pour Marthe. Sans manquer pourtant de dévouement, elle ne dépend plus, avant tout, du Seigneur !

On peut recevoir instruction de la bonne attitude des Gadites. Ils ont surmonté tous les obstacles sur leur chemin et ils sont venus vers David.


8.2.3 - Des Gadites conséquents dans leur marche

Dans les questions de foi, il faut du courage mais il faut aussi d’être conséquents, fermes, décidés. Les Gadites se sont proposés de venir à David et ils mettent leur projet à exécution. Ils ne restent pas à mi-chemin ou ne remettent pas la chose à plus tard. Ils font preuve de persévérance et de résolution. Au bord du Jourdain, ils auraient pu faire demi-tour, mais ils ont poursuivi et ne se sont pas lassés, jusqu’à ce qu’ils arrivent auprès de David.

Plus d’une personne au milieu du peuple de Dieu a pris un bon départ et a montré de l’énergie mais par la suite, elle a malheureusement manqué de persévérance. Le Seigneur a dit : « Nul qui a mis la main à la charrue et qui regarde en arrière n’est propre pour le royaume de Dieu » (Luc 9:62).

Marc en est un fâcheux exemple. Avec de l’ardeur et de l’empressement, il s’est mis en route, pour accompagner l’apôtre Paul et son oncle Barnabas. Il a servi le Seigneur, mais très vite, il est rentré à Jérusalem. En figure, il est venu jusqu’au Jourdain mais il n’a pas été jusqu’à David. Il y a eu des obstacles sur leur chemin et il n’a pas eu la constance indispensable pour les surmonter.


8.2.4 - Passer le Jourdain

Les Gadites doivent franchir le Jourdain pour venir à David. Comme la Mer Rouge, le Jourdain parle de la mort du Seigneur Jésus à la croix. À la lumière du Nouveau Testament, la Mer Rouge est une image de la mort du Sauveur pour nous tandis que le Jourdain présente davantage la pensée que nous sommes morts avec Christ et ressuscités en Lui. La mer Rouge correspond à l’enseignement de l’épître aux Romains, le Jourdain présente en figure celui des épîtres aux Colossiens et aux Éphésiens.

Traverser le Jourdain signifie spirituellement reconnaître le jugement de Dieu sur nous et la sentence de mort prononcée sur l’homme. On accepte d’être mort avec Christ mais d’être aussi ressuscités avec Lui. Notre vie est désormais liée à la Sienne. « Car vous êtes morts et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu » et il est ajouté que Christ est notre vie (Col. 3:3-4).

Ailleurs, on lit : « Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause de son grand amour dont il nous a aimés, alors même que nous étions morts dans nos fautes, nous a vivifiés ensemble avec le Christ (vous êtes sauvés par la grâce), et nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes dans le Christ Jésus » (Éph. 2:4-6). Il en est fini du vieil homme en Christ à la croix de Golgotha. Notre vie est maintenant dans la puissance de la résurrection. C’est seulement avec la force fournie par le Saint Esprit que l’on peut vivre pour Christ, être à Sa disposition et Le servir. Par nature, nous sommes incapables de rester du côté du Seigneur mais par la force de la nouvelle vie, la chose devient possible.

Comme chrétiens, nous sommes fortifiés en toute force, selon « la puissance de sa gloire » (Col. 1:11). L’Homme Christ Jésus, ressuscité d’entre les morts, est dans le ciel (en figure de l’autre côté du Jourdain). Il est la source de notre force. C’est avec elle que nous pouvons venir à Lui, comme les Gadites vers David.


8.2.5 - Les armes des Gadites

Les Gadites ne sont pas venus sans arme vers David ! Ils avaient des boucliers et des lances, c’est à dire des armes utiles aussi bien pour l’attaque que pour la défense. Avec le bouclier, on repousse les assauts de l’ennemi. Avec la lance, au contraire, on l’attaque. L’application spirituelle est importante. Le combat chrétien n’est pas tellement un combat offensif mais d’abord défensif.

Dans l’enseignement dispensé au sujet du combat chrétien, il est beaucoup plus question d’armes défensives que d’armes offensives (Éph. 6). Le bouclier est clairement mentionné. Il est appelé le bouclier de la foi, il est une figure de la confiance. C’est précisément ce que l’ennemi cherche à ôter pour pouvoir atteindre le croyant de ses dards enflammés. Sans une confiance inébranlable en Dieu, on peut être soudainement atteint par une flèche du diable. Ébranlé, on n’a plus de dévouement pour le Seigneur.

La lance, cette arme des Gadites, est mentionnée une quinzaine de fois dans l’Ancien Testament, la plupart du temps directement liée au bouclier. La première mention dans la Parole est remarquable : « Phinées, fils d’Eléazar, fils d’Aaron le sacrificateur le vit et il se leva du milieu de l’assemblée et prit une pique dans sa main — en allemand une lance (Nom. 25:7).

Les fils d’Israël ont servi des idoles et Dieu les châtie. Phinées, déterminé prend une lance et exécute le jugement de Dieu. La lance évoque ce zèle selon Dieu que l’on peut manifester dans le combat, pour préserver Sa gloire et Ses droits.


8.2.6 - Des faces de lions

Les Gadites devaient avoir une apparence inattendue. La Parole dit que leurs visages étaient semblables à des faces de lions. Quelle leçon doit-on en tirer ?

Le lion a une force extraordinaire — il ne craint rien — Si on applique ce caractère à des croyants, on comprend qu’il s’agit d’hommes au milieu du peuple de Dieu qui ont une nature particulièrement combative, et ont reçu une grande force spirituelle. Ils ont un caractère décidé et ne se laissent pas facilement mettre en fuite ! On les aperçoit peut-être déjà de loin : ils se tiennent résolument debout et se montrent entièrement engagés au service du Seigneur. Ce sont des personnes avec un tel rayonnement qui sont nécessaires maintenant au milieu du peuple de Dieu.

Assurément, il n’est pas donné à chacun d’avoir un visage semblable à une face de lion. Pourtant, il faut se poser cette question : où en suis-je présentement dans mon témoignage vis à vis du Seigneur ? Peut-on remarquer de l’empressement ou plutôt de l’indifférence quant à l’œuvre du Seigneur et au combat à mener pour Lui ?

Dieu désire notre engagement et aussi des progrès dans sa dépendance, afin d’acquérir du courage et de la force. Il veut en communiquer à chacun de ses enfants. Les apôtres, dans les Actes, sont un bel exemple pour tous. Alors qu’on peut les voir dans les Évangiles, lors de l’arrestation du Seigneur à Gethsémané, remplis de crainte, le livre des Actes montre au contraire leur hardiesse et leur courage. Pierre s’avance devant le peuple et déclare ouvertement que ce sont les Juifs qui ont conduit le Seigneur Jésus à la croix ! (Actes 3:15). Malgré l’interdiction faite par le Sanhédrin de rendre témoignage à Jésus, ils n’ont aucune crainte pour annoncer l’évangile et ils se réjouissent même de souffrir des opprobres pour Son Nom (Act. 5:28, 41-42).

Étienne aussi se tient devant les chefs spirituels d’Israël avec un courage de lion. Il leur reproche d’être devenus des traîtres et les meurtriers du Juste. Étienne sait que son courage va lui coûter la vie ! Pourtant, il rend témoignage avec hardiesse, sans se laisser effrayer.


8.2.7 - Prompts comme des gazelles

Une autre image du monde animal est utilisée pour décrire plus précisément encore les Gadites. Ils étaient prompts comme des gazelles. Dans un sens, on peut peut-être penser qu’ils n’envoient pas les autres pour livrer le combat mais se tiennent eux-mêmes au tout premier rang. En principe, la position la plus sûre au combat paraît se situer à l’arrière. Ce n’est pas là que le Seigneur désire voir les siens. Il veut leur donner de l’énergie pour se tenir à la place où ils sont utiles pour livrer le combat.

Mais les gazelles ne sont pas seulement rapides, elles ont aussi une ouïe particulièrement développée. Ces deux caractères se conjuguent bien, si on les considère d’un point de vue spirituel.

Celui qui est prompt à écouter est rapidement prêt également à agir. On peut dire aussi que celui qui n’est pas attentif à la Parole de Dieu, ne peut pas non plus agir d’une manière conforme à Sa volonté. C’est pourquoi on trouve souvent dans la Parole une exhortation à écouter avant d’agir. Le Seigneur dit lui-même à ce sujet : « Je vous montrerai à qui est semblable tout homme qui vient à moi et qui entend mes paroles et les met en pratique » (Luc 6:47). Il est un exemple s’il s’agit d’écouter attentivement. On l’entend dire prophétiquement : « Il me réveille chaque matin, il réveille mon oreille pour que j’écoute comme ceux qu’on enseigne » (Ésaïe 50:4).

Le Seigneur Jésus avait une oreille attentive à tout ce que Son Père lui disait. Combien plus devrions-nous être attentifs comme des gazelles à écouter ce que Dieu dit dans Sa Parole et être prêts alors à mettre immédiatement en pratique ce que nous avons entendu.

Ces deux exemples pris dans le monde animal — les lions et les gazelles — forment à certains égards un ensemble, ce qui apparaît clairement dans la vie de Samson. Il est l’exemple frappant d’un chrétien qui a en effet la force d’un lion, qui a prouvé son courage et son énergie mais n’est pas très disposé à écouter. Il est peut-être l’homme le plus fort de la terre mais parce qu’il n’écoute pas attentivement la parole de Dieu, suit son propre chemin et tombe finalement entre les mains ennemies. Sa consécration à Dieu est perdue, au moment où l’on rase ses tresses dans la maison de cette femme cupide, Delila (Jug. 16:19). Alors Sa force l’abandonne.

Il faut retenir que les lions et les gazelles, c’est-à-dire la force spirituelle et une écoute attentive de la Parole de Dieu, sont deux choses indissolublement liées. Si nous négligeons d’écouter, la force spirituelle nous abandonne bientôt.


8.2.8 - Différence de force

Les Gadites avaient beaucoup de choses en commun. Tous, ils avaient des visages semblables à des faces de lions. Tous, ils étaient prompts comme des gazelles, mais ils avaient pourtant de grandes différences. Le verset 14 de 1 Chroniques 12 dit qu’on trouvait parmi eux des petits (ou des moindres) et de plus grands. Le plus grand pouvait être chef sur un nombre d’hommes dix fois supérieur au nombre qu’avait le plus petit. Mais il n’en résultait pas de querelle. Il n’y avait pas de jalousie entre eux !

Elle existait par contre entre les disciples du Seigneur. Ils contestaient pour savoir lequel d’entre eux serait estimé le plus grand ! (Luc 22:24). Tandis qu’ici, il est simplement mentionné qu’il y avait des différences, mais elles ne conduisent pas à des divisions. Manifestement les Gadites acceptaient ces différences telles qu’elles étaient.

Aujourd’hui aussi il y a des différences au milieu du peuple de Dieu. L’un a plus de capacités qu’un autre, l’un travaille plus, et l’autre moins. Mais doit-on pour autant se quereller, doit-on être jaloux les uns des autres, a-t-on des motifs pour se montrer arrogants, orgueilleux ou pour développer un complexe d’infériorité ? Aucunement.

Nous apprenons des Gadites qu’il est essentiel que chacun mette ses capacités au service du Seigneur et que nous combattions ensemble. Pensons à l’apôtre Paul. Sans doute, il avait de plus grandes capacités que tous ses collaborateurs et compagnons de route mais il n’y avait pas pour autant de querelle entre eux. Chaque serviteur du Seigneur doit rester à sa place et accomplir le service que Dieu lui a donné.


8.3 - De Benjamin et de Juda — 12:16-18

8.3.1 - Une double mention

Le verset 16, parle pour la seconde fois de la tribu de Benjamin, déjà mentionnée une première fois au v. 2. On trouve encore les Benjaminites une troisième fois (v 29).

Pourquoi Dieu donne-t-il une telle importance au fait que se sont justement des hommes de Benjamin qui sont venus à David ? D’une part, on y voit là une confirmation de ce que l’on a déjà remarqué : ils ont surmonté toutes les pressions familiales ou tribales — un point assurément de grande importance. D’autre part, on voit que l’exemple donné par les premiers Benjaminites a eu une heureuse influence sur les autres.

Ainsi on comprend que suivre personnellement le Seigneur peut avoir un réel effet sur les autres. C’est vrai d’abord dans la famille. Si un père de famille donne, par sa marche, un bon exemple à ses enfants, il leur est plus facile de se décider à suivre le Seigneur et à se mettre à Son service. Toutefois chacun doit se décider personnellement. Aucun père ne peut prendre une telle décision pour son fils, et aucune mère la prendre pour sa fille, mais donner un bon exemple à leurs yeux peut être d’une grande aide.

C’est vrai aussi dans le cercle amical. Celui qui a des amis qui désirent suivre le Seigneur, est stimulé à faire de même. Dans une assemblée locale, être un modèle est un devoir. Si c’est le cas pour des croyants déjà âgés, cette fidélité a une plus grande signification et il en résulte un encouragement particulier.

En principe, nous donnons toujours un exemple, bon ou mauvais. Nous ne nous vivons pas isolément. Notre conduite a toujours, d’une manière ou d’une autre, son influence sur les autres.

Ici, c’est un bon exemple : les premiers Benjaminites ont encouragé les autres. Dans le même esprit, la bien-aimée du Cantique des cantiques dit : « Tire-moi, nous courrons après Toi » (Cant. des Cant. 1:4). C’est en quelque sorte comparable à une mise à feu initiale, qui produit une réaction en chaîne.

En Jean 21, on trouve un exemple négatif. Pierre fait une proposition et d’autres disciples le suivent sur un chemin que le Seigneur ne leur a pas enseigné (Jean 21:3). Ce qu’ils font, n’est pas franchement mauvais, mais ce n’est pas ce que le Seigneur leur a ordonné.


8.3.2 - Deux tribus ensemble

Il est clairement dit que des fils de Benjamin et de Juda sont venus vers David. Suivre le Seigneur est une question personnelle, à laquelle se rattache une responsabilité personnelle. La Parole de Dieu le montre clairement. Le Seigneur dit à Pierre : « Toi, suis-moi » (Jean 21:22).

On ne peut pas ignorer cette invitation personnelle et on ne peut pas non plus regarder aux autres. Mais c’est pourtant en même temps précieux de pouvoir répondre en commun à cette responsabilité individuelle et suivre le Seigneur ensemble.

C’est d’abord vrai dans la famille, entre mari et femme, père, mère et enfant, mais c’est aussi possible entre frères et sœurs dans la foi. Les deux disciples, Pierre et Jean, qui sont d’abord mentionnés ensemble en Jean 21, se sont souvent plus tard retrouvés ensemble dans le service pour le Seigneur. Bien qu’ils soient si différents l’un de l’autre dans leurs capacités naturelles, ils ont servi le Seigneur ensemble. Quand des frères et sœurs servent le Seigneur et se dévouent ensemble pour Lui, c’est aujourd’hui encore quelque chose dont on peut se réjouir.

Il est frappant que Benjamin soit mentionné en premier, avant Juda. Ces deux tribus sont souvent citées ensemble dans l’Ancien Testament mais il est toujours dit : Juda et Benjamin. C’est seulement ici que l’ordre est inversé. Peut-être l’initiative est-elle venue de la plus petite tribu, celle dont Saül est natif ? On peut le supposer.

L’Esprit de Dieu désire particulièrement graver dans le cœur l’exemple courageux des Benjaminites. Parmi les tribus d’Israël, il était particulièrement difficile pour eux de se décider pour David.


8.3.3 - Leur motivation

Quel est le puissant motif qui a poussé ces deux tribus de Benjamin et de Juda à agir ainsi en commun ? Leur amour pour David. Un entier dévouement au Seigneur Jésus est le lien le plus fort qui puisse exister entre des cœurs humains. L’amour pour le Seigneur unit les frères — c’est aussi vrai aujourd’hui qu’autrefois.

Si, à notre époque, il y a des querelles et des différences d’opinion entre frères et sœurs, cela vient probablement de ce que notre amour pour le Seigneur s’est attiédi ou refroidi. Quand nos cœurs brûlent pour Lui, il ne peut pas y avoir de querelles mais seulement une activité en commun.

« Voici qu’il est bon et agréable que des frères habitent unis ensemble » (Ps. 133:1). C’est ce que ressent déjà le psalmiste dans l’ancien temps.

Nous voyons ici cette union et cette harmonie entre Benjamin et Juda et c’est une instruction pour aujourd’hui !


8.3.4 - David va à leur rencontre

Que David aille ainsi à la rencontre des hommes de Benjamin et de Juda revêt une beauté toute particulière, qui parle à notre cœur ! David remarque ces hommes qui veulent venir à lui. Il va à leur rencontre et leur adresse la parole. Il s’ensuit un entretien entre lui et Amasçaï, leur capitaine. Il commence à parler et Amasçaï lui répond.

Aujourd’hui aussi, le Seigneur prend connaissance de chacun de nos désirs. Il sait si nous désirons Le suivre : il n’y a rien de caché pour Lui.

Jean 1 parle de deux disciples de Jean le Baptiseur. Ils entendent ces paroles : « Voilà l’Agneau de Dieu » et aussitôt ils suivent le Seigneur Jésus. Il les voit s’approcher et leur pose cette question qui sonde leur cœur : « Que cherchez-vous ? » (Jean 1:38). Cherchent-ils quelque chose ? — Non, ils Le cherchent. Ils répondent par une question : « Maître, où demeures-Tu ? ». Et la réponse du Seigneur est immédiate : « Venez et voyez ». C’est ce dont nous avons besoin. Nous pouvons venir, et nous pouvons voir.

Venir, relève de notre propre responsabilité, de notre décision mais alors le Seigneur nous fait voir Sa gloire. Les disciples demeurèrent auprès de Lui ce jour-là. Ils ne s’en sont jamais repentis. Ils ne l’ont jamais quitté. Ici aussi des hommes viennent vers David pour rester avec Lui.

Ailleurs, le Seigneur demande à ses disciples s’ils ne veulent pas, eux aussi, s’en aller et Pierre répond : « Seigneur, auprès de qui nous en irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle » ! (Jean 6:68). Sa Personne seule a du prix, et rien d’autre.


La réponse de David à ces hommes de Benjamin et de Juda jaillit : « Mon cœur sera uni à vous » ! N’est-ce pas magnifique ? Le cœur de David est touché. Il en est ainsi avec le Seigneur. Si nos cœurs sont remplis de dévouement pour Lui, un lien d’amour et de sympathie réciproque nous lie désormais ensemble. Il ouvre son cœur et s’associe à nos exercices. On est assuré de Son amour. Quel merveilleux Seigneur ! Nous l’entendons dire à ses disciples : « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime, sera aimé de mon Père, et moi je l’aimerai et je me manifesterai à Lui » (Jean 14:21). C’est une promesse encore valable aujourd’hui !


8.3.5 - La réponse d’Amasçaï

La réponse d’Amasçai à David est, elle aussi, remarquable : « Nous sommes à toi, David, et avec toi, fils d’Isaï ! ». C’est ainsi que parle un cœur qui bat seulement pour David. Il voulait appartenir à David et à personne d’autre. Plus encore, l’aider selon ses forces et ses possibilités. En un mot se mettre entièrement à son service.

Il ajoute : « Paix, paix à toi et paix à tous ceux qui t’aident, car ton Dieu t’aide ! » (1 Chr. 12:18). Cette merveilleuse déclaration d’Amasçaï est produite par le Saint-Esprit. Il est clairement dit que l’Esprit le revêt. Contrairement aux croyants du Nouveau Testament, le Saint-Esprit n’habite pas chez Amasçaï, mais il vient sur lui dans cette situation particulière, et le rend capable de prononcer ces merveilleuses paroles.

Il est bon et juste de s’occuper de ce que le Seigneur est pour nous — oui, c’est une étude dont nous ne verrons jamais la fin. Tout ce dont nous avions besoin, le Seigneur l’est devenu en notre faveur. Il a accompli l’œuvre de la croix. Si nous pensons à l’éternité, alors nous réalisons qu’Il est notre Sauveur et notre vie (cf. par exemple : 1 Cor. 1:30).

Et si l’on pense au temps présent, on comprend qu’Il répond à tout ce qui est nécessaire pour les siens, jour après jour : « Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans l’infirmité » (2 Cor. 12:9).

Pourtant il ne s’agit pas tellement ici de ce qu’Il est pour nous, mais de ce que nous sommes pour Lui : « Nous sommes à toi » : Il est à nous et nous sommes aussi à Lui. De plus, si nous lui appartenons, nous sommes aussi avec Lui. Chacun de ceux qui ont reconnu leur culpabilité sont Sa propriété. Ils lui appartiennent. Mais une autre question se pose : veut-on être aussi avec Lui ? Le salut, oui ; mais s’abandonner soi-même au Seigneur ? C’est tout autre chose ! C’est pourtant ce dont il s’agit ici. Amasçaï et ceux qui sont venus dans cette circonstance, se sont entièrement donnés à David et se sont mis à son service.

Un auteur de cantiques, Friedrich von Bodelschwingh, dans un temps difficile, écrit : « Désormais nos cœurs appartiennent entièrement à l’Homme de Golgotha ». Pas à moitié, ni aux trois-quarts, mais entièrement. De son côté, un poète, Friedrich Traub, écrit aussi : « Être à ton service, mon Seigneur et mon Dieu, c’est ce que nous pouvons apprendre ici ».


8.3.6 - David les reçoit

Ce fait est lui aussi riche d’enseignements. La lecture de tout ce chapitre montre que beaucoup d’autres personnes sont venues à David et sont restées tout naturellement avec Lui. Mais ici seulement il est dit que David les reçoit.

Le Seigneur Jésus ne renvoie pas celui qui vient à Lui. C’est vrai pour un pécheur qui cherche le salut et la paix, vrai également pour un croyant qui met sa vie au service du Seigneur. Aucun de ceux qui désirent sincèrement être avec Lui, n’est renvoyé. Il éprouve les motifs, mais si l’on vient avec sincérité, il accueille et reçoit. Désormais on peut jouir d’une heureuse communion avec Lui.


8.3.7 - David les établit

De plus David les établit chef de bandes. Il peut les utiliser dans le combat contre les ennemis. C’est pourquoi, il les emploie, selon leurs capacités. Ainsi aussi agit le Seigneur : Il accepte, il accueille, et il sait également comment employer chacun des siens dans le combat.

Il connaît ses capacités personnelles et il accepte de s’en servir. Chacun n’a pas la capacité de ces hommes, pour assumer un rôle de conducteur ! Mais ce n’est pas le point décisif : Ce qui importe, c’est que le Seigneur puisse nous employer et le faire où et quand Il le juge bon.


8.4 - Ceux de Manassé — 12:19-22

Si l’on replace ces versets 19 à 22 dans l’ordre historique, on constate que ces hommes de la tribu de Manassé sont venus relativement tard, c’est-à-dire qu’ils ne se sont décidés pour David que peu de temps avant la fin du roi Saül.

Le verset 19 parle du combat contre les Philistins, celui où Saül et ses fils ont trouvé la mort ensemble. Mais si même ces hommes sont venus tard, ils ont toutefois fait ce pas décisif de venir.

C’est un principe important pour chacun : il n’est jamais trop tôt pour se décider pour suivre le vrai David, ni trop tard pour le faire, aussi longtemps que l’on est encore en vie. C’est vrai pour un pécheur qui trouve le salut, mais aussi pour un croyant qui désire mettre sa vie entièrement au service du Seigneur. Même si l’on a vécu égoïstement des années durant, suivant peut être de loin, on peut encore changer ! Le triste fait qu’un enfant de Dieu a cherché ses propres intérêts pendant de longues années, sans montrer d’engagement au service du Seigneur, n’est pas une excuse pour ne pas prendre enfin un nouveau départ ! Le Seigneur attend toujours, quel que soit notre âge. Son désir est que chacun se décide à Le suivre délibérément.

Les hommes de Manassé n’auront pas regretté d’avoir enfin fait ce pas. Aujourd’hui aussi personne ne regrettera sa décision pour le Seigneur, même s’il ne la prend que tard dans la vie.

Jacob est sur ce point un exemple. Durant de nombreuses années, il recherche ses propres intérêts. Il a pourtant cherché, dès sa jeunesse, à obtenir la bénédiction divine, mais les moyens mis en œuvre montrent qu’il a davantage en vue ses propres intérêts qu’un désir de suivre fidèlement son Dieu.

Pourtant, avec Jacob, Dieu atteint son but. Parvenu à la fin de sa vie, il adore, appuyé sur le bout de son bâton (Héb. 11:21). Il manifeste enfin le vrai attachement que le Seigneur désire trouver en chacun des siens.


8.4.1 - Ils aidèrent

Au premier abord, ces hommes de Manassé semblent ne pas avoir de capacités particulières. On n’a pas de détail sur leurs armes, bien qu’il soit dit qu’ils sont tous forts et vaillants. Mais la première impression peut être inexacte. En effet David peut s’en servir : par deux fois on lit qu’ils l’aident (1 Chr. 12:21-22). On ne sait même pas en quoi consistait exactement cette aide : c’est de peu d’importance. L’essentiel est que leur disposition à aider peut être soulignée.

Aujourd’hui aussi il y a des services d’aide dans le combat pour le Seigneur. Ils sont importants et l’on ne doit pas y renoncer.

L’apôtre Paul parle même d’un don pour aider dans une assemblée locale (1 Cor. 12:28). On ne s’attendait peut être pas à un tel don : il paraît insignifiant aux yeux des hommes, et peu désirable pour un chrétien d’y aspirer ! Aux yeux de Dieu, il en est tout autrement. Une assemblée locale a besoin de ce don pour fonctionner correctement.

Dans ce chapitre, les dons qui existent dans une assemblée locale ne sont pas en vue, mais les services dans le royaume de Dieu. Mais on comprend pourtant l’importance d’aider les autres et c’est aussi très beau.


Les possibilités de le faire sont multiples si l’on garde les yeux ouverts. Chacun n’a pas ce service, cette capacité et ce courage de se tenir sur le front de bataille. Mais chacun n’est-il pas capable d’aider ? En voici quelques exemples :

— Se charger des préparatifs pour une campagne d’évangélisation (préparer les stands de livres, les chants et autres activités).

— Assurer l’entretien du local de l’assemblée.

— Aider au travail parmi les enfants et la jeunesse.

— S’occuper du service du transport.

— Prendre soin des personnes âgées.

Les occasions sont multiples et chacun peut personnellement se laisser conduire par la prière, instruire par le Seigneur, qui montre où et comment il peut aider ! Nul n’est exclu : personne ne doit penser qu’il n’a pas la possibilité ou qu’il est incapable d’aider.

Dans le livre de Néhémie, on lit une parole très sérieuse à ce sujet. Il se trouve alors, parmi les principaux du pays, quelques personnes qui ne sont pas prêtes à aider à la reconstruction de la muraille de Jérusalem. Il est écrit à leur sujet :

« Mais les principaux d’entre eux ne plièrent pas leur cou au service de leur Seigneur » (Néh. 3:5). Cette parole peut s’appliquer de deux façons différentes :

— d’abord à ceux qui ont « un rang élevé » sur cette terre, et pensent que, de ce fait, ils n’ont pas à aider dans le royaume de Dieu !

— ensuite ceux aussi qui pensent que le Seigneur les a appelés, dans le domaine spirituel, à un service plus grand ou plus élevé !

Certes, les services sont différents, mais personne ne devrait penser qu’il occupe un rang trop élevé pour simplement aider.

Pensons au Seigneur : Lui seul en vérité ne s’estimait pas trop « bien » pour faire des tâches réservées aux seuls serviteurs ou esclaves, comme par exemple laver les pieds de ses disciples. Nous pouvons et nous devons le prendre comme exemple.


8.5 - Des tribus d’Israël — 12:23-37

Au verset 23, une digue semble s’être subitement rompue. De toutes les tribus d’Israël, il en vient qui veulent faire David roi ! Maintenant ce n’est plus seulement des individus ou de petits groupes qui viennent, mais de grandes foules dont les cœurs battent pour David. Ils viennent à Hébron, « afin de lui transférer le royaume de Saül, selon le commandement de l’Éternel ».

Ce n’est certainement pas sans intention que l’Esprit de Dieu a choisi cette expression. On se demande QUI dirige l’action, Dieu ou les hommes ? La réponse est : les deux.

« Selon le commandement de l’Éternel » signifie que c’est selon Sa pensée et Sa volonté, que David reçoive le royaume de Saül. Mais ce sont des hommes qui vont accomplir la pensée de Dieu. Il faut établir la différence entre le côté de Dieu et sa volonté souveraine et le côté de la responsabilité des hommes, qui doit correspondre à la pensée de Dieu et l’accomplir.

Nous connaissons la volonté de Dieu et c’est notre responsabilité d’y répondre dans notre vie journalière, c’est-à-dire d’agir « selon le commandement de l’Éternel ». Ce n’est pas la manière de Dieu de nous imposer sa volonté (même si cela peut quelquefois se produire). Mais il aimerait que nous assumions notre responsabilité, avec des cœurs engagés, qui font volontiers ce qu’Il attend de nous.

Si l’on considère les différentes tribus, on constate que l’écrivain inspiré ne donne pas, comme dans les vingt-deux premiers versets, une description détaillée des capacités, des traits de caractères et des motifs de ces hommes. Mais il s’en tient essentiellement à une énumération succincte, avec chaque fois le nombre des chefs. On trouve cependant un détail ou un autre digne d’intérêt.


8.6 - De Juda

Ils portaient le bouclier et la pique : on reconnaît une disposition habituelle à livrer le combat. Le bouclier est donc une arme défensive, la lance, une arme offensive. On a déjà vu une telle description pour les Gadites au verset 8. Dieu aimerait que nous montrions les mêmes dispositions et que nous soyons préservés d’une disposition partiale dans le combat spirituel.

Ce danger est toujours grand : peut-être que l’évangile nous tient particulièrement à cœur et nous oublions qu’il peut s’agir d’une ruse de l’ennemi, qui veut nous priver si possible d’être également occupés de nos bénédictions spirituelles.

Ou alors on se concentre sur le maintien de la vérité et l’on considère le combat pour l’évangile comme moins important. Mais il faut veiller à ces deux côtés et prendre garde à ne pas insister davantage sur l’un plutôt que l’autre.


8.7 - De Siméon

Les fils de Siméon étaient forts et vaillants. Des hommes sans énergie ou poltrons sont inaptes au combat. Dans le combat à mener pour le vrai David, des gens courageux sont aussi recherchés. Ils doivent montrer du courage moral et un esprit décidé : en un mot, ne pas craindre la lutte spirituelle.

Il ne faut pas sous-estimer l’Ennemi. On a besoin de vertu et de force pour soutenir victorieusement le combat. Mais on sait très bien que la force est seulement dans le Seigneur (voir Éph. 6:10).


8.8 - De Lévi

Deux hommes sont ici particulièrement mis en évidence. Il y a pourtant entre eux un contraste frappant. Il s’agit, d’un côté, de Jéhoïada, le prince des fils d’Aaron et de l’autre, de Tsadok, un jeune homme fort et vaillant avec la maison de son père.

Jéhoïada était manifestement un homme haut placé, sinon il n’aurait pas été appelé le prince des fils d’Aaron. Il est prêt à se mettre au service de David, c’est-à-dire qu’il ne considère pas occuper un rang trop élevé pour s’engager à la suite de ceux qui allaient vers David. Tsadok, lui, est un jeune homme qui n’a très probablement pas à ce moment de titre au milieu du peuple d’Israël. Pourtant ces deux hommes, si différents, sont mentionnés plusieurs fois ensemble, en relation directe avec David.

On constate à nouveau que c’est l’amour pour David qui unit des hommes qui occupent des positions si différentes, au milieu du peuple de Dieu, et qui sont loin d’avoir le même âge. Tsadok est un exemple particulièrement encourageant pour les jeunes gens. Il est jeune, mais courageux, et une chose est particulièrement soulignée : il a entraîné avec lui la maison de son père, vingt-deux chefs !

Ce n’est pas le père qui a entraîné le fils, il semble que ce soit le contraire. Par son attitude le fils a encouragé la maison de son père à venir vers David. Ce n’est pas habituel. En fait, ce sont les pères et les mères des enfants qui devraient toujours être des exemples, des stimulants, de sorte que leur descendance se mette au service du Seigneur. Mais il peut arriver que ce soit l’inverse !

Peut-être est-ce justement cette ardeur, cette fraîcheur et cette énergie à suivre et à servir le Seigneur, qui distinguent particulièrement les jeunes, et leur permettent de montrer la voie à d’autres. Des frères et sœurs âgés peuvent se laisser alors entraîner. Combien il est beau de voir les aînés et les plus jeunes travailler ensemble à une seule et même chose et s’employer à l’œuvre dans le royaume de Dieu.


8.9 - De Benjamin

Leur relation avec la maison de Saül est soulignée une fois encore. La plus grande partie des Benjaminites demeure encore attachée à la maison de Saül, mais devant les signes des temps, ceux-ci se décident pour David et ils ont fait le bon choix.


8.10 - D’Éphraïm

Il est rendu témoignage que les Éphraïmites sont des hommes forts et vaillants, des hommes de renom. Ici, il est question de personnes qui ont déjà un vécu derrière eux et ont acquis une certaine renommée. Il n’y a pas de détails à ce sujet, mais la chose importante est qu’ils ont rejoint David. Quelles que soient leurs performances passées, ils viennent se mettre au service de David. Aujourd’hui encore, il y a au milieu du peuple de Dieu, des frères et des sœurs qui ont beaucoup travaillé durant leur vie pour le Seigneur.

D’un côté, il faut reconnaître de tels résultats et en être particulièrement reconnaissant. D’un autre côté, de telles personnes sont peut-être en danger de se reposer sur leurs lauriers. Il ne doit jamais en être ainsi au service du Seigneur. La consécration et le dévouement pour Lui doivent se renouveler constamment.

Même si l’on a travaillé pendant de longues années à Son service, on doit toujours, comme à nouveau, venir vers Lui, et rechercher la compagnie de ceux qui veulent se tenir là pour Lui.


8.11 - De Manassé

Les noms des hommes de la tribu de Manassé sont donnés. Ils sont connus, ils n’ont pas été oubliés. Ne trouve-t-on pas ici cette pensée que le Seigneur connaît les siens par nom et n’oublie aucun de ceux qui l’ont reconnu pendant leur vie comme leur Maître et ont désiré Le suivre ?

S’il s’agit du salut, nous pouvons nous réjouir de ce que nos noms sont écrits dans les cieux (Luc 10:20). Mais le Seigneur n’oublie pas non plus ceux qui, par amour, s’engagent à Son service.


8.12 - Issacar

Ces hommes possèdent une capacité tout à fait particulière. Ils savent discerner les temps, pour savoir ce qu’Israël doit faire. Cette capacité est tout spécialement nécessaire aujourd’hui où l’on vit à une époque que la Parole appelle, non sans raison, « les derniers temps » ou « les temps fâcheux » (2 Tim. 3:1). Dieu ne veut pas nous laisser sans indication. Il a donné Sa Parole afin que nous puissions suivre la bonne direction, même quand les circonstances sont difficiles. Mais il a aussi donné à des frères et des sœurs cette capacité de discerner les signes des temps, pour être en mesure de donner des conseils éclairés aux autres.


À ce sujet plusieurs questions se posent :


1. Ceux qui ont reçu de Dieu une telle capacité sont-ils prêts à la mettre à son service ?

Il se peut qu’il y ait des frères et sœurs qui peuvent discerner les temps mais qui ne font pas état de ce don. Peut-être se taisent-ils alors qu’ils voient pourtant que d’autres ont perdu la bonne direction ou sont en danger de la perdre. Une grande responsabilité se lie au fait d’avoir reçu un don et de ne pas le mettre en valeur. Il faut ranimer ce don de grâce (2 Tim. 1:6).


2. Ceux qui ont reçu de Dieu une telle capacité sont-ils disposés à la communiquer de la bonne manière ?

Il est, hélas, concevable de connaître le vrai chemin mais, pour divers motifs, de donner un mauvais conseil ou par son mauvais exemple, de conduire dans un mauvais chemin. Par exemple, Pierre savait pertinemment que c’était faux de se retirer et de ne pas manger avec ceux des nations. Mais il l’a fait quand même et il en a entraîné d’autres à sa suite, si bien que Paul a dû lui résister en face (Gal. 2:11-12). Pierre sait ce qu’il faut faire mais il n’agit pas en fonction du discernement qu’il a reçu.


3. Sommes-nous prêts à reconnaître et à accepter ceux auxquels Dieu a clairement donné de savoir discerner les temps ?

Cette question est très actuelle, car l’exercice de cette aptitude peut vite être perçu comme une tutelle. Il n’est pas conforme à l’esprit de notre temps d’accepter que les autres puissent nous diriger, mais c’est selon la Parole. Dieu a donné des conducteurs qui, par leur discernement particulier, mais aussi par l’exemple de leur conduite peuvent enseigner le droit chemin.


4. Sommes-nous prêts à suivre le conseil et la recommandation donnés par ceux qui savent discerner les temps ?

Cette question est encore plus actuelle, car apparemment elle n’est plus du tout appliquée de notre temps. En agissant de la sorte, on ne se soumet pas à la pensée de Dieu. Comprenons toutefois qu’il ne s’agit pas d’accepter, sans examen, ce que d’autres personnes disent. Certainement il faut, en s’appuyant sur la Parole de Dieu, vérifier si le conseil de tel frère ou de telle sœur vient de Dieu ou non. Mais il ne faut pas à priori s’interroger sur tout et sur rien.

De nos jours, en suivant les principes en vigueur dans ce monde, il faudrait tout remettre en question, d’une façon critique. Mais ce n’est pas une manière de faire qui convient au Seigneur. Quand des frères exercés donnent un conseil, nous pouvons estimer que leur avertissement et leur recommandation sont selon la pensée du Seigneur.

C’est ainsi que les fils d’Israël agissaient autrefois : ils suivaient leurs chefs et obéissaient à leur commandement (littéralement, à leur bouche). Combien de situations difficiles au milieu du peuple de Dieu aujourd’hui pourraient être évitées, si nous acceptions de nous laisser instruire par ces exemples tirés de l’Ancien Testament.

Celui qui a reçu cette capacité de discerner les temps est le premier concerné. Le danger d’abuser d’une telle aptitude est évident. D’un autre côté, chacun de ceux qui devraient apprendre à recevoir conseil et direction est également concerné. Si tous se tiennent à leur place, avec du dévouement et de l’amour pour le Seigneur, alors Dieu pourra bénir son peuple aujourd’hui encore.


8.13 - De Zabulon

Les hommes de Zabulon présentent cinq caractères :


8.13.1 - ils allèrent à l’armée.

Ces hommes viennent à David. Ils ont de bonnes dispositions dès le départ. Ils sont prêts à se laisser envoyer par Lui au combat. Ils cherchent à se tenir dans la proximité de David mais ils considèrent de leur devoir d’aller au combat.

L’application est évidente : le Seigneur nous a appelés pour être près de Lui, mais en même temps, il désire aussi nous envoyer remplir des services qu’Il veut nous confier. C’est ainsi qu’Il a agi autrefois avec ses disciples. « Il en établit douze pour être avec Lui et pour les envoyer prêcher » (Marc 3:14).

D’un côté, on comprend que ce n’est que dans une communion intime avec le Seigneur que l’on peut être en état d’exercer un service pour Lui. Mais, d’un autre côté, on voit aussi que le Seigneur désire que l’on soit actif pour Lui. Être chrétien n’est pas une vie de repos et de confort mais il faut être disposé à se laisser toujours envoyer là où le Seigneur le veut. Nous devons soutenir le combat, notre responsabilité est de combattre pour la foi qui a été une fois enseignée aux saints. Y sommes-nous prêts ?


8.13.2 - ils portaient toutes les armes.

Il n’est pas mentionné d’armes particulières, comme ailleurs, mais la Parole souligne qu’ils portaient toutes les armes, ce qui rappelle l’épître où, par deux fois, il est question de porter l’armure complète de Dieu (Éph. 6:11 et 13).

Cette armure est composée de plusieurs pièces. Dieu les donne pour être vainqueurs dans le combat spirituel. L’ennemi connaît nos points faibles. Il sait bien où il doit attaquer pour nous terrasser. C’est pourquoi, il est important de revêtir toutes les armes, de ne pas en laisser une de côté. On a déjà vu par ailleurs qu’un manque d’équilibre génère des dangers particuliers.


8.13.3 - ils étaient préparés pour le combat.

C’est une chose d’avoir revêtu toutes les armes, une autre de les employer effectivement durant le combat. C’est vrai pour chacun d’entre nous. Par exemple prenons « l’épée de l’Esprit qui est la Parole de Dieu » (Éph. 6:17).

Être prêt à en faire bon usage suppose d’abord qu’on lit et connaît la Parole de Dieu, sinon on ne peut pas l’utiliser. Mais supposons qu’un chrétien lise et connaisse la Parole, et pourtant ne l’emploie pas pratiquement dans le service du Seigneur. Il porte en effet ses armes mais il n’est pas disposé à combattre.

Dieu désire que nous connaissions nos armes mais que nous soyons prêts aussi à les employer, quand Il en donne l’ordre. Les hommes de Zabulon étaient préparés pour le combat, ils n’attendaient que le signal de David pour s’engager véritablement dans le combat.


8.13.4 - ils gardaient leur rang.

Sans une certaine discipline, sans une règle définie, on ne peut pas respecter un bon ordre, les uns avec les autres. C’est vrai dans tous les domaines, celui de la famille, du travail mais aussi de la vie spirituelle. Dans la maison de Dieu, dans l’Assemblée, comme dans le royaume de Dieu, il faut se soumettre à l’ordre et aux principes définis reçus de Dieu pour les pratiquer (en vue de l’utilité).

Le Seigneur Jésus a lui-même exposé les principes du royaume (en particulier lors du sermon sur la montagne) et les « saintes lettres » enseignent « comment il faut se conduire dans la Maison de Dieu » (1 Tim. 3:15). L’apôtre Paul loue les Colossiens pour leur bon ordre (Col. 2:5). Dans l’Ancien Testament aussi, on voit de l’ordre dans le service du Seigneur (voir par exemple 1 Chr. 6:32). Dieu se réjouit lorsque son peuple avance et s’engage dans le combat pour Lui, en bon ordre (en lignes bien rangées). Avec toutes les personnalités différentes qui existent au milieu du peuple de Dieu (et il est normal qu’il y en ait !), Dieu ne désire pas que l’on sorte du rang. La marche individuelle conduirait à la confusion.


8.13.5 - ils n’avaient point des cœurs doubles.

L’enseignement du Seigneur s’énonce en ces termes : « Nul ne peut servir deux maîtres » (Matt. 6:24). Un principe qui se réalise ici. Les hommes de Zabulon sont exclusivement tournés vers David. Leurs cœurs brûlent d’amour pour celui qu’ils veulent établir roi. C’est le motif même de leur conduite !


8.14 - De Nephtali

Il est précisé qu’ils portent le bouclier et la lance. Nous avons trouvé la même expression pour les hommes de Juda (voir au verset 24). Il est manifestement important pour Dieu de nous enseigner que le combat à livrer est à la fois défensif et offensif.


8.15 - De Dan

Ils étaient préparés pour la guerre. Nous avons déjà vu la même pensée au verset 33. L’ennemi peut attaquer en tout temps. Il attend simplement un manque passager de vigilance, un oubli de se préparer au combat. Ce n’est pas sans raison que le Nouveau Testament exhorte, à de nombreuses reprises, à la vigilance (voir par exemple 1 Cor. 16:13 ; Col. 4:2 ; 1 Pi. 5:8 et Apoc. 3:2). Des chrétiens endormis deviennent une proie facile pour l’Ennemi.

La Bible donne plusieurs exemples d’hommes qui s’endorment au lieu de veiller et qui, pour cette raison, connaissent la défaite. Pensons simplement à Samson qui, parce qu’il s’est endormi dans un lieu dangereux, a perdu toute sa force. Il n’est pas prêt pour le combat alors que les ennemis le guettent.


8.16 - D’Aser

« Ils allèrent à l’armée pour se mettre en ordre de bataille pour le combat ». Une fois encore, le fait est souligné qu’ils se sont engagés dans l’armée et sont prêts pour la guerre. Dieu réitère les enseignements qu’Il donne. Ce n’est jamais sans raison que la Bible mentionne une parole ou un fait à plusieurs reprises.


8.17 - Et, de delà le Jourdain, des Rubénites, et des Gadites, et de ceux de la demi-tribu de Manassé

À nouveau, plusieurs tribus sont mentionnées ensemble. Dieu se réjouit si on le sert aussi en commun (Phil. 1:27). Ces trois tribus ont le même passé. Leurs pères ne sont pas entrés dans le pays pour y prendre possession de leur héritage, mais maintenant leurs fils décident de suivre David ensemble. Ils viennent, avec toutes leurs armes, pour l’aider.


Dans ces versets, toutes les tribus d’Israël sont mentionnées. Aucune ne manque. Quand les tribus d’Israël sont énumérées dans la Bible, l’une ou l’autre souvent fait défaut. Mais ce n’est pas le cas ici. Bien que tous les hommes qui sont venus à David soient différents, ils sont pourtant unanimes pour venir à Lui, pour être comptés au nombre des siens.

Ainsi en est-il aussi pour nous : les hommes qui appartiennent aujourd’hui au peuple de Dieu sont très divers. Leur origine est différente, leurs capacités aussi, ils ont des inclinations variées. Mais ils ont des privilèges en commun : ils font partie de la famille de Dieu et ils possèdent la vie nouvelle. Ils doivent reconnaître Christ comme le Seigneur de leur vie, Le servir et se mettre entièrement à Sa disposition.


9 - Synthèse — 12:38-40

Les versets 38 à 40 de ce chapitre constituent une sorte de résumé, qui contient un ensemble d’enseignements pratiques importants. J’aimerais insister sur plusieurs points :


9.1 - Ils sont venus à Hébron :

Ces hommes sont venus à Hébron pour y établir David roi. Il est ajouté qu’ils furent là avec lui trois jours. Hébron est une image de la communion que nous pouvons avoir avec le Seigneur et les trois jours font penser à toute la vie. Celui qui est une fois venu vers Lui peut mener une vie entièrement nouvelle de communion avec Lui, réalisée en pratique. Ce n’est que par une relation intime avec Jésus que l’on est en état de Le reconnaître comme Seigneur de sa vie pour Le servir et Le suivre.


9.2 - Ils ont fait David roi.

Les hommes d’Israël ont eu le désir d’établir David roi (v. 38). Le roi était la plus haute autorité en Israël. Il en est ainsi du Seigneur : tout pouvoir et toute puissance Lui appartiennent. À sa naissance, les anges ont parlé de Christ, le Seigneur (Luc 2:11) et après l’œuvre accomplie à la croix, Dieu le confirme comme Seigneur et Christ (Actes 2:36). Il s’est acquis ce titre par l’œuvre de Golgotha, Il est le Fils de l’Homme que Dieu a établi sur les œuvres de ses mains (Ps 8:6).

Le jour approche où Sa domination sera visible à tous ; Il apparaîtra pour régner comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs (1 Tim. 6:15 et Apoc. 9:16). Ce temps est encore à venir : Il est encore Le rejeté et Le méprisé. Mais dans nos cœurs et notre vie, nous pouvons déjà Le reconnaître et L’honorer comme Seigneur.

Sous ce titre de Roi, il est naturellement en relation étroite avec son peuple Israël et avec les nations, dans le royaume millénaire. On ne lit nulle part qu’Il est le roi des chrétiens. Certes, nous Lui serons unis dans son royaume, mais il n’est pas dit que le Seigneur soit notre roi.

Par contre, bien entendu, Il est souvent appelé notre Seigneur. Sommes-nous prêts à reconnaître Sa seigneurie ? C’est une chose de dire : Seigneur Jésus, toute autre chose de le prouver par notre conduite à Son égard.


9.3 - Ils sont venus avec des cœurs droits

À deux reprises la Parole parle du cœur de ces israélites (v 38). D’abord, leur cœur est droit. Ensuite ils sont d’un seul cœur pour établir David roi. L’une de ces expressions semble mettre l’accent sur l’attitude individuelle du cœur, tandis que l’autre concerne un état collectif de leurs cœurs. Avoir un cœur droit relève de ma responsabilité, mais pour être d’un seul cœur, il faut des liens avec les autres.

Il s’agit d’abord ici du domaine personnel. Les hommes d’Israël, ont un choix à faire et ils font le bon. Ils n’accourent pas à David parce que d’autres l’ont fait. Ce n’est pas tellement une question d’intelligence, de bon sens, et même de recherche de la sécurité, mais de cœur.

Qu’en est-il de ceux qui confessent le Seigneur Jésus ? Ils l’appellent Seigneur, ils professent Le suivre mais quels sont leurs vrais motifs ? Agissent-ils par habitude, par imitation ? Simplement parce leurs parents l’ont fait avant eux, ou par commodité personnelle, ou vraiment à cause de leurs propres sentiments à Son égard ? Nous réalisons que le Seigneur s’adresse ici à nous. Il désire posséder notre cœur et il veut le posséder tout entier. Un cœur est droit ou il est partagé. Y a-t-il des domaines dans ma vie d’où le Seigneur est exclu, volontairement ou inconsciemment ? Peut-être de ma vie professionnelle ou privée ? Ou encore de mes loisirs ou de certaines autres occupations ?

Tout dépend de l’amour pour Lui. Le cœur est considéré ici symboliquement, au centre de l’être humain, comme le siège de la sagesse et de l’entendement, des affections et de l’amour.

Rappelons quelques expressions de la Parole à ce sujet : « Mon fils donne-moi ton cœur » (Prov. 23:26). Il n’est pas question d’abord de notre service, de notre temps, de notre argent, de nos capacités mais de notre amour pour Lui. Si nous l’aimons, le Seigneur peut utiliser tout le reste et il le fera certainement !


À plusieurs reprises, dans l’Ancien Testament, Dieu parle d’exemples encourageants, c’est à dire d’hommes dont le cœur tout entier est tourné vers Lui. Puis Il montre aussi d’autres personnes, dont Il avait espéré en vain qu’elles montreraient un cœur droit. Il s’en sert pour donner des avertissements.


a) On trouve ci-dessous le témoignage concernant des hommes qui ont eu un cœur droit.


b) un cœur parfait a été demandé pour les hommes suivants :


En 1 Corinthiens 7:35, L’apôtre invitait les Corinthiens à vaquer au service du Seigneur sans distraction (1 Cor. 7:35). Une exhortation à laquelle il faut répondre aussi.


c) Il y a aussi quelques hommes desquels il est rendu témoignage qu’ils n’ont pas eu, hélas, un cœur parfait.


Le cas de Salomon est particulièrement tragique. Deux fois son père David a désiré pour lui un cœur parfait et probablement Salomon l’a eu pour son Dieu, une grande partie de sa vie. Dans le livre des Proverbes, il écrit lui-même, à diverses reprises, au sujet du cœur de l’homme et il invite chacun à le donner à Dieu.

Mais il est tombé à la fin de sa vie. Ses femmes étrangères ont détourné son cœur de son Dieu vers d’autres dieux. On apprend ainsi que l’expérience seule ne garde pas. L’encouragement à se mettre à la disposition de notre Dieu avec un cœur entier est chaque jour un nouveau défi. Il faut le relever continuellement, en restant en communion avec le Seigneur !


9.4 - Perdre une bonne disposition de cœur selon Dieu.

Si Dieu désire tellement que nos cœurs ne soient pas partagés devant Lui, il vaut certainement la peine d’examiner comment nous pouvons être amenés à peu à peu mal agir.


Quelques éléments de réflexion dans ce but :

a) Nous ne pouvons pas lui donner tout notre cœur, si nous n’apportons qu’une partie de notre vie et de notre amour ! On ne peut pas aller loin dans un tel chemin, car un cœur divisé est, de fait, entièrement pour le monde. L’histoire de Samson en offre un aperçu.

On trouve dans Juges 16:16-18, trois fois cette expression : tout « ce qui était dans son cœur » ! Lui qui aurait dû, comme nazaréen de Dieu, se consacrer de tout son cœur à l’Éternel, livre finalement son cœur tout entier au monde. C’est la fin de son service pour Dieu ! Nous ne pouvons pas laisser notre cœur se lier avec le monde et, en même temps, prétendre servir Dieu.

b) Il y aura aussi des difficultés, si nos motifs ne viennent pas de notre amour pour le Seigneur. Les motifs fâcheux peuvent être la conséquence, par exemple :


Terminons cette remarque importante par la promesse de Dieu pour ceux qui ont un cœur parfait : « Les yeux de l’Éternel parcourent toute la terre, afin qu’il se montre fort en faveur de ceux qui sont d’un cœur parfait envers Lui » (2 Chr. 16:9). Voilà qui doit stimuler chacun à se mettre à la disposition de Celui qui nous a tant aimés, avec un cœur parfait.


9.5 - Ils étaient UN cœur

Comme déjà remarqué plus haut, il s’agit ici du cercle collectif. Pour être un seul cœur, il faut être parfaitement uni aux autres « par le haut ». On voit ici le peuple de Dieu dans sa merveilleuse unité. Tous, ils ont les mêmes motifs, les mêmes buts. Le psalmiste dit à ce sujet : « Voyez qu’il est bon et agréable que des frères habitent unis ensemble » (Ps 133:1).

L’expression être un seul cœur n’apparaît pas seulement dans ce passage. Il fait penser à deux autres expressions que l’on trouve dans la Parole.


9.5.1 - d’un commun accord

Cette expression apparaît aussi bien dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament : Elle s’applique aux croyants, mais aussi à des incrédules, qui sont d’un commun accord dans leur inimitié contre Christ et ses disciples.

Peut-être peut-on énumérer ces différents passages en relation avec des croyants ?



L’apôtre Paul en donne un résumé : « Rendez ma joie accomplie en ceci que vous ayez une même pensée, ayant un même amour, étant d’un même sentiment » (Phil. 2:2).


9.5.2 - d’un même sentiment

L’apôtre en parle deux fois dans ses lettres (Phil. 2:2, déjà cité), et aussi : « Au reste, frères, réjouissez-vous, perfectionnez-vous : soyez consolés ; ayez un même sentiment ; Vivez en paix : et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous » (2 Cor. 13:11).

Quand on réfléchit à l’état du peuple de Dieu aujourd’hui, à la lumière de ces passages, on doit reconnaître combien l’on s’est éloigné de cet état heureux. Pourquoi en est-il ainsi ? La raison principale n’est-elle pas que chacun s’est personnellement éloigné du Seigneur ? Quelle place occupe t-Il dans ma vie ? C’est la question essentielle. Nous ne voulons pas commencer par examiner les autres, mais nous-mêmes. Oui, c’est dans l’amour et le dévouement au Seigneur que se trouve le seul remède.


9.6 - Ils mangèrent et burent :

Maintenant on voit les merveilleux résultats de cet attachement à David et de la communion avec lui. Les hommes d’Israël mangèrent et burent. Là où se trouve David, il y a de la nourriture et du rafraîchissement. Pour pouvoir être vainqueurs dans le combat, ces hommes avaient en tout cas besoin de ces deux choses.

Il n’en va pas autrement pour chacun d’entre nous. Nous avons besoin aussi de nourriture spirituelle, pour être en mesure de combattre pour le Seigneur. Mais dans Sa proximité, il n’y a pas de disette. Il prend soin des siens. Auprès de Lui, il y a, en abondance, de la nourriture et des rafraîchissements. Les ressources qu’Il ouvre par Sa Parole sont inépuisables. On doit simplement en tirer profit.

David dit à ce sujet : « Il me fait reposer dans de verts pâturages ; il me mène à des eaux paisibles, il restaure mon âme » (Ps. 23:2-3). Dans les verts pâturages, on trouve la nourriture nécessaire pour faire, à Sa suite, des progrès spirituels. Auprès des eaux paisibles, on goûte aux rafraîchissements qui sont nécessaires.


9.7 - Leurs frères leur avaient tout préparé :

David n’était pas seul à prendre soin de ces hommes. Leurs frères avaient tout préparé. Ensuite est énuméré en détail ce que chacun de ceux qui habitaient aux alentours avait apporté pour subvenir aux besoins de leurs frères. Combien cette belle image nous touche ! Pas de jalousie, pas d’envie, pas d’égoïsme au milieu du peuple de Dieu : chacun prend soin des autres. Actuellement on est si souvent inspiré par des motifs tout autres ! Et d’abord beaucoup vivent selon ce principe : « chacun pour soi » !

Entre vrais croyants, il peut et il doit en être autrement. L’intérêt personnel ne doit pas prévaloir, mais plutôt chacun doit se montrer serviable et porter secours aux autres.

Le Nouveau Testament apporte sur ce point une exhortation concrète et un bel exemple. Paul écrit : « Afin qu’il n’y ait point de division dans le corps, mais que les membres aient un égal soin les uns des autres » (1 Cor. 12:25). Cette instruction est facile à comprendre. Paul avait fait lui-même l’expérience à maintes reprises des soins de ses frères et sœurs dans la foi. On en trouve un exemple dans le livre des Actes, quand il est rapporté que Paul a pu « aller vers ses amis pour jouir de leurs soins » (Act. 27:3).

Nous trouvons aussi un exemple digne d’être imité dans l’Ancien Testament. Il est dit à tout le peuple : « Ce jour est saint à l’Éternel, votre Dieu… Allez, mangez de ce qui est gras et buvez de ce qui est doux, et envoyez des portions à ceux qui n’ont rien de préparé » (Néh. 8:9-10).

Prendre soin les uns des autres c’est d’un côté donner et de l’autre recevoir. Dans les deux cas, on a besoin d’une bonne disposition intérieure dans le cœur. Trouve-t-on difficile de donner à d’autres et de prendre soin d’eux ? Dans ce cas, il faut se souvenir des paroles du Seigneur Jésus : « Il est plus heureux de donner que de recevoir » (Act. 20:35). Saisissons-nous les occasions qu’Il nous accorde de faire du bien à d’autres, que ce soit dans un ordre spirituel ou matériel ?

Mais il faut aussi apprendre à recevoir. Ne doit-on pas parfois mettre sa fierté de côté, avant d’être prêt à accepter quelque chose des autres ? Là encore le Seigneur veut nous être en aide afin que nous puissions vivre justement les uns vis à vis des autres.


9.8 - Il y avait de la joie en Israël !

Si on lit la conclusion de ce chapitre, on peut presque devenir jaloux : « Il y avait de la joie en Israël » (1 Chr. 12:40). La joie est un des besoins fondamentaux de l’homme. Tout le monde recherche la joie. Le diable le sait très bien et il offre aux hommes toutes sortes de joies factices possibles. Mais la fin de la joie dans ce monde est toujours la tristesse (Prov. 14:13). On ne trouve de vraie joie que dans le Seigneur.

L’exemple du fils prodigue (Luc 15:11-32) le montre clairement. C’est avec le veau gras (une image de Christ mort) que l’on voit apparaître une vraie joie. Il n’est pas tellement question d’une joie personnelle qui puisse être notre part, mais de la joie au milieu du peuple de Dieu. Nous avons besoin de cette joie car en elle se trouve la force. Néhémie le rappelle au peuple, dans un temps difficile, quand il dit : « La joie de l’Éternel est votre force » (Néh. 8:10).


En considérant notre époque, nous nous demandons s’il est encore possible de se réjouir. Et pourtant cette joie en commun peut encore aujourd’hui être notre part.

1 Chroniques 12 définit donc très clairement quelles sont les conditions nécessaires pour connaître cette joie : D’un côté, un dévouement personnel vrai au Sauveur et Seigneur et, de l’autre, une vie en commun dans la paix et l’harmonie. À cet égard, Salomon écrit : « Il y a de la joie pour ceux qui conseillent la paix » (Prov. 12:20).

Le dévouement personnel et collectif au Seigneur Jésus, uni à une marche conséquente à sa suite, est un défi journalier qu’il faut vraiment désirer relever. Le Seigneur ne laissera jamais sans réponse des cœurs qui battent ainsi pour lui. Il les bénira et leur donnera une profonde joie.