La gloire de l’Éternel dans le livre du prophète Ézéchiel

Rossel Benjamin [ajouts bibliquest entre crochets]

ME 1973, p. 57


Table des matières abrégée :

1 - Introduction

1.1 - [Bref résumé des déportations du peuple]

1.2 - [Situation de la gloire]

2 - La gloire s’en va

2.1 - La gloire de l’Éternel près du fleuve Kebar

2.2 - La gloire de l’Éternel derrière le prophète

2.3 - La gloire de l’Éternel dans la vallée

2.4 - La gloire de l’Éternel à l’entrée de la porte intérieure1

2.5 - La gloire de l’Éternel sur le seuil de la maison — (1re mention)

2.6 - La gloire de l’Éternel sur le seuil de la maison — (2e mention)

2.7 - La gloire de l’Éternel à l’entrée de la porte orientale

2.8 - La gloire de l’Éternel sur la montagne

3 - La gloire revient

3.1 - La gloire de l’Éternel parmi les nations

3.2 - La gloire de l’Éternel à la porte orientale

3.3 - La gloire de l’Éternel dans la maison

4 - Conclusion


Table des matières détaillée :

1 - Introduction

1.1 - [Bref résumé des déportations du peuple]

1.2 - [Situation de la gloire]

2 - La gloire s’en va

2.1 - La gloire de l’Éternel près du fleuve Kebar

2.1.1 - [Signification initiale des chérubins de gloire sur l’arche]

2.1.2 - [En Ézéchiel, les chérubins se déplacent]

2.1.3 - [Différence entre les chérubins et les séraphins]

2.1.4 - [Les chérubins qui se déplacent, exercent le jugement là où la gloire de l’Éternel a été outragée]

2.1.5 - [La façon dont Dieu appelle initialement un serviteur imprime un caractère précis sur tout son ministère]

2.1.6 - [La vision de la gloire de l’Éternel au ch. 1 va marquer tout le ministère d’Ézéchiel]

2.2 - La gloire de l’Éternel derrière le prophète

2.2.1 - [Une grande commotion contrairement à la tranquillité du temple]

2.2.2 - [Parole de Dieu annonçant de nombreuses interventions en jugement]

2.2.3 - [Sept jours avant de commencer sa tâche]

2.3 - La gloire de l’Éternel dans la vallée

2.4 - La gloire de l’Éternel à l’entrée de la porte intérieure1

2.4.1 - [Intervention de la main du Seigneur pour transporter Ézéchiel]

2.4.2 - [Par l’ouverture de la porte Nord, Ézéchiel voit l’idole de jalousie près de la gloire de l’Éternel]

2.4.3 - [Multiples idolâtries grossières, y compris de ceux qui auraient dû être les plus attachés à l’Éternel]

2.5 - La gloire de l’Éternel sur le seuil de la maison — (1re mention)

2.5.1 - [Deux affirmations insensées : « Dieu ne voit pas » et « Dieu a abandonné le pays »]

2.5.2 - [Des agents de destruction sont mis en œuvre, mais un Résidu est préservé]

2.5.3 - [La gloire de l’Éternel est forcée de partir, mais un rayon de la Grâce de Dieu est manifesté]

2.5.4 - [Le jugement de Dieu commence par Sa propre maison]

2.6 - La gloire de l’Éternel sur le seuil de la maison — (2e mention)

2.6.1 - [La gloire de l’Éternel se manifeste encore une fois dans toute sa force]

2.6.2 - [La ville elle-même de Jérusalem est atteinte par un jugement de feu]

2.6.3 - [Il est montré la relation avec la vision du ch. 1]

2.6.4 - [La gloire resplendit avant de disparaître]

2.7 - La gloire de l’Éternel à l’entrée de la porte orientale

2.7.1 - [La gloire sort et n’habitera pas dans les temples ultérieurs]

2.7.2 - [La gloire dans la Personne du Messie, Christ]

2.7.3 - [La gloire s’arrête, ne quittant qu’à regret, c’est la gloire du Dieu d’Israël]

2.8 - La gloire de l’Éternel sur la montagne

2.8.1 - [Le Seigneur annonçant au même endroit aux disciples la destruction du temple]

2.8.2 - [Les deux dernières occasions de la gloire de la présence du Seigneur en cet endroit]

2.9 - [Résumé des apparitions de la gloire et des étapes de son départ]

3 - La gloire revient

3.1 - La gloire de l’Éternel parmi les nations

3.1.1 - [Après l’anéantissement de Gog et Magog]

3.1.2 - [L’Éternel se révélera dans l’exercice même de Son jugement]

3.1.3 - [La gloire divine se manifestera à l’aurore du règne, parmi les nations, par des jugements terribles]

3.2 - La gloire de l’Éternel à la porte orientale

3.2.1 - [Sommaire des derniers chapitres d’Ézéchiel]

3.2.2 - [Retour de la gloire divine par le même endroit par lequel elle a quitté la ville]

3.3 - La gloire de l’Éternel dans la maison

4 - Conclusion


1 - Introduction

1.1 - [Bref résumé des déportations du peuple]

La lecture d’Ézéchiel nous montre combien ce serviteur de Dieu, dans un temps mauvais pour le peuple d’Israël, était préoccupé par la gloire de l’Éternel. En différents lieux, à différentes occasions, celle-ci lui apparaît, et cette vision agit sur l’esprit du prophète qui, à plusieurs reprises, exprime son adoration en tombant sur sa face (Ézéchiel 1:28 ; 3:23 ; 9:8 ; 43:3 ; 44:4). Temps mauvais pour le peuple d’Israël, avons-nous dit. En effet, depuis plus d’un siècle déjà, les dix tribus ont été transportées en Assyrie par le roi Shalmanéser. Quant au royaume de Juda et de Benjamin, un jugement terrible va fondre sur lui. Les trois derniers rois, Jehoïakim, Jehoïakin (appelé aussi Jéconias ou Conia), et Sédécias ont connu, à cause de leur infidélité et de celle de leurs sujets, l’invasion étrangère. Sous chacun de ces règnes, Jérusalem est assiégée par Nébucadnetsar, roi de Babylone, et chaque fois, une partie de la population est emmenée en Chaldée. Lors de la seconde transportation (sous Jehoïakin), Ézéchiel prend le chemin de l’exil et s’établit, avec un groupe de captifs, au bord du fleuve Kebar. Quels sentiments durent habiter le cœur de ce sacrificateur pieux, arraché au service du temple, et constatant que le jugement même de Dieu n’avait pas changé le comportement de ses compatriotes !


1.2 - [Situation de la gloire]

Où donc cette gloire qui avait rempli le temple — d’une manière si grandiose, alors que Salomon était sur le trône — resplendissait-elle ? En effet, si le service sacerdotal s’exerçait encore en Sion, le jour était proche où un messager accourrait vers Ézéchiel et s’écrierait : « La ville est frappée » (Ézéchiel 33:21). Dieu, dans sa grande patience, avait supporté pendant de longues années les péchés de Jérusalem, mais Sa sainteté ne pouvait s’accommoder d’un tel état de faits. Comment l’impiété manifestée par les chefs et les habitants de la ville aurait-elle été compatible avec la gloire de l’Éternel ? Il est difficile d’indiquer avec précision quand celle-ci a effectivement quitté le sanctuaire. Toutefois nous constatons qu’au début de son ministère, Ézéchiel la voit hors du temple, et ce fait est significatif. Quelle différence entre Ésaïe 6:1 : « les pans de sa robe remplissaient le temple », lorsque ce prophète est appelé au service de Dieu, et Ézéchiel 1, où il n’est jamais fait mention de la maison de l’Éternel ! Sans doute sera-t-il question de cette maison plus tard, mais jamais cette gloire n’y trouve le lieu de son repos. Toujours elle est prête à s’en aller, à quitter l’endroit où elle aurait dû demeurer.

Dans les onze premiers chapitres, huit fois cette gloire est présentée ; mais il faut attendre les chapitres 39, 43 et 44 pour la retrouver lors de la bénédiction milléniale. Par conséquent, notre sujet se divise tout naturellement en deux parties :


2 - La gloire s’en va

2.1 - La gloire de l’Éternel près du fleuve Kebar

« C’était là l’aspect de la ressemblance de la gloire de l’Éternel. Et je vis, et je tombai sur ma face, et j’entendis une voix qui parlait » (Ézéchiel 1:28).


2.1.1 - [Signification initiale des chérubins de gloire sur l’arche]

Le sens du chapitre premier (*), où nous est présentée la vocation du prophète, est clair. Essayons de l’indiquer brièvement. Selon Hébreux 9:5, qui rappelle la construction du tabernacle, l’arche de l’alliance, placée dans le lieu très saint, supportait « des chérubins de gloire ombrageant le propitiatoire ». En 1 Rois 8:3-8, elle est introduite dans le temple de Salomon ; « les chérubins étendaient les ailes sur le lieu de l’arche, et les chérubins couvraient l’arche et ses barres, par-dessus » (verset 7). Ainsi la justice inflexible de Dieu, représentée par les exécuteurs de son jugement, était satisfaite parce que le sang était placé sur le propitiatoire. Le Dieu saint pouvait considérer avec faveur son peuple, dont la responsabilité quant à sa marche subsistait néanmoins.


(*) Sur le ch. 1 voir ME 1929 p.145


2.1.2 - [En Ézéchiel, les chérubins se déplacent]

C’est pourquoi, en Ézéchiel 1, tout a changé. Quatre animaux — ce sont des chérubins, comme le prophète s’en rendra compte plus tard (comparez 10:15 et 10:20) — se déplacent « chacun droit devant soi » (1:12) et, à côté de chaque animal, une roue « va à côté d’eux » (verset 19). C’est au-dessus de la tête des animaux que l’étendue laisse apparaître la ressemblance d’un trône et, « sur la ressemblance du trône, une ressemblance comme l’aspect d’un homme » (verset 26). La valeur symbolique de chaque détail est suffisamment claire pour que nous ne nous y attardions pas. Nous nous contenterons d’un bref rappel.


2.1.3 - [Différence entre les chérubins et les séraphins]

Les chérubins, avons-nous dit, sont les exécuteurs du jugement divin. Il faut les distinguer des séraphins (littéralement : les brûlants), mentionnés seulement deux fois, soit en Ésaïe 6:2 et 6. Voici ce qu’en dit J.N.D. : « La différence entre les chérubins et les séraphins apparaît dans le fait que ceux-là exercent le jugement selon la responsabilité de l’homme, le jugement de la part de Dieu, évidemment, tandis que les séraphins ont affaire directement avec la nature de Dieu… Le seul autre être qui soit appelé un « seraph » est le serpent brûlant dans le désert (Nombres 21:6, 8 ; Deutéronome 8:15)… En Apocalypse 4:6-11, les animaux sont à la fois des chérubins et des séraphins. Ils ont six ailes et crient « Saint, saint, saint », ayant l’apparence d’un homme, d’un veau, d’un lion, d’un aigle volant ». Or nous ne pouvons douter que l’homme représente l’intelligence, la capacité de raisonner ; le veau (ou le bœuf), la fermeté, la patience, la stabilité ; le lion, la force du jugement ; l’aigle, la rapidité et l’implacabilité.


2.1.4 - [Les chérubins qui se déplacent, exercent le jugement là où la gloire de l’Éternel a été outragée]

Ce qui est propre à notre chapitre, c’est d’une part, répétons-le, la présence des animaux hors du temple, et d’autre part, la capacité qui est la leur de se déplacer librement dans toutes les directions. En effet, l’expression « comme si une roue eût été au milieu d’une roue » (1:16) signifie ceci : deux roues, de diamètre égal, ayant le même centre, imbriquées perpendiculairement l’une dans l’autre, peuvent, en raison même de leur « structure », se mouvoir dans les quatre sens. Ainsi, les chérubins exercent le jugement là où la gloire de l’Éternel a été outragée, en quelque lieu que ce soit, mais, nous le verrons plus tard, d’une manière toute spéciale à Jérusalem.


2.1.5 - [La façon dont Dieu appelle initialement un serviteur imprime un caractère précis sur tout son ministère]

Cette vision d’Ézéchiel, tout au début de son ministère prophétique, est significative. En effet, la façon dont Dieu appelle quelqu’un à son œuvre imprime un caractère précis sur toute la carrière du serviteur. Donnons quelques exemples : Moïse a vu le buisson ardent, type d’Israël dans la fournaise, en Egypte. C’est lui qui conduira le peuple hors de ce pays (Exode 3).

Ésaïe a considéré la gloire de l’Éternel dans le temple. Effrayé à cause de son impureté, il a entendu la voix du séraphin : « Propitiation est faite pour ton péché » (Ésaïe 6). Or qui a parlé avec une telle insistance de la sainteté de Dieu et de la purification des péchés, si ce n’est le premier des grands prophètes ?

Paul, sur le chemin de Damas, a vu Christ dans la gloire, auquel ses rachetés sur la terre sont indissolublement liés. « Je suis Jésus que tu persécutes ». Espérance céleste de l’Eglise, union intime de la tête — Christ — et du corps — l’Assemblée — voilà deux sujets qui marquent l’enseignement de cet apôtre (Actes des Apôtres 9).


2.1.6 - [La vision de la gloire de l’Éternel au ch. 1 va marquer tout le ministère d’Ézéchiel]

Quant à Ézéchiel, sacrificateur sur une terre d’exil, la gloire de l’Éternel lui apparaît sous un aspect judiciaire, loin du temple, au bord du fleuve Kebar. Avec quels accents ce prophète va parler du jugement divin sur le temple rempli d’idolâtrie, sur la ville coupable de Jérusalem, sur les nations groupées autour d’Israël ! Gloire et jugement sont des éléments fondamentaux dans son ministère.


2.2 - La gloire de l’Éternel derrière le prophète

« Et l’Esprit m’enleva ; et j’entendis derrière moi le bruit d’une grande commotion, disant : Bénie soit de son lieu la gloire de l’Éternel ! » (Ézéchiel 3:12).


L’Esprit de Dieu enlève le prophète. Déjà Abdias disait à Élie : « L’Esprit de l’Éternel te portera je ne sais où » (1 Rois 18:12). Et dans les Actes (8:29, 40), « l’Esprit du Seigneur enleva Philippe… qui fut trouvé à Azot ».


2.2.1 - [Une grande commotion contrairement à la tranquillité du temple]

Dans notre passage, l’activité de l’Esprit ne se limite pas à cela. Elle permet à Ézéchiel d’entendre derrière lui le bruit d’une grande commotion. Voir, entendre, ces deux verbes sont souvent employés dans les premiers chapitres de notre livre, comme dans de nombreuses autres portions de l’Écriture, en particulier dans les écrits de Jean. Ézéchiel a vu la ressemblance de la gloire de l’Éternel, mais déjà lors de la première apparition (1:24), il a entendu le bruit des ailes quand les chérubins volaient.

Dans le tabernacle, puis dans le temple, nous l’avons déjà remarqué, les ailes des chérubins ne pouvaient que demeurer immobiles, et ce fait manifestait la faveur de Dieu envers son peuple, puisque les exécuteurs de son jugement contemplaient le propitiatoire. En Exode 25:17-22, il y a présence des chérubins là où l’Éternel se rencontrait avec son peuple, là où il parlait avec lui. En 1 Rois 8:4-11, l’arche est introduite dans le temple, sous les ailes des chérubins ; alors, la nuée remplit la maison ; alors, la gloire de l’Éternel resplendit dans toute sa force.


2.2.2 - [Parole de Dieu annonçant de nombreuses interventions en jugement]

Mais ici, une voix mystérieuse retentit : « Bénie soit de son lieu la gloire de l’Éternel ! » De quel lieu s’agit-il ? Le texte qui sépare la première et la deuxième vision, soit le chapitre deux en entier et les versets un à onze du chapitre trois, laisse clairement entendre que la gloire n’est plus dans le temple. Quelles expressions qualifient les fils d’Israël : rebelles — plusieurs fois répété — fils à la face impudente et au cœur obstiné, maison au front dur… ! Ainsi la parole divine, figurée par le rouleau du livre, est-elle écrite devant et derrière, tant les interventions de Dieu en jugement seront nombreuses et variées : des lamentations, des plaintes, des gémissements. Si terribles que soient les rétributions annoncées par la parole, celle-ci, véritable nourriture de l’âme, demeure douce comme du miel pour le fidèle. Mais, du moment que la rébellion du peuple se manifeste sans retenue, le lieu de la gloire de l’Éternel demeure indéterminé. Aussi le prophète est-il « plein d’amertume dans l’ardeur de son esprit » lorsqu’il se rend à Thel-Abib, vers les transportés, au bord du fleuve Kebar. Et il reste assis là, stupéfait, au milieu d’eux, sept jours.


2.2.3 - [Sept jours avant de commencer sa tâche]

C’est sur le bruit que nos versets insistent : bruit d’une grande commotion, bruit des ailes, bruit des roues. Quelle différence d’avec le silence solennel qui régnait dans le temple quand l’Éternel daignait y habiter !

Il faudra sept jours à Ézéchiel (la même durée était exigée pour la consécration des sacrificateurs, Lévitique 8:33) avant qu’il puisse se mettre effectivement à la tâche redoutable que Dieu lui a confiée. Toujours le mobile secret et puissant de son service sera la gloire de l’Éternel qui lui est apparue.


2.3 - La gloire de l’Éternel dans la vallée

« Et je me levai, et je sortis dans la vallée ; et voici la gloire de l’Éternel se tenait là, selon la gloire que j’avais vue près du fleuve Kebar » (Ézéchiel 3:23).


Cette troisième apparition de la gloire de l’Éternel se produit dans la vallée, ou, selon la note, dans la plaine, lieu solitaire qui fait penser au désert où l’Esprit poussa le Seigneur de gloire au début de son ministère (Matthieu 4:1).

Et pourtant, le psalmiste (Psaumes 132:13, 14) s’exprime en ces termes : « L’Éternel a choisi Sion ; il l’a désirée pour être son habitation : c’est ici mon repos à perpétuité ; ici j’habiterai, car je l’ai désirée ». La montagne de Sion, où le temple avait été érigé, s’oppose à la vallée (ou à la plaine). Les paroles du psaume se réaliseront dans un temps futur. Mais dans notre passage, Ézéchiel doit sortir dans la vallée, lieu de l’épreuve, pour y entendre la voix de l’Éternel et pour y rencontrer sa gloire. Ce n’est pas le moment pour lui de gravir la montagne afin de s’élever au-dessus des circonstances de son peuple.

Le verset 24 indique le résultat de la vision, très semblable à celui des deux occasions précédentes. « L’Esprit entra en moi, et me fit tenir sur mes pieds » (2:2). « L’Esprit m’enleva et me prit » (3:14). Et ici : « L’Esprit entra en moi et me fit tenir sur mes pieds » (3:24). En outre, le serviteur apprend une grande leçon (versets 24-27). Tantôt il devra rester enfermé dans sa maison et se taire, tantôt, selon l’ordre de l’Éternel, il lui faudra ouvrir la bouche pour avertir une maison rebelle. Déjà l’Ecclésiaste avait prononcé cette parole : « un temps de se taire, et un temps de parler » (Ecclésiaste 3:7), le silence étant mentionné en premier lieu, comme dans notre passage.

Ces trois premières apparitions de la gloire de l’Éternel forment un ensemble complet. Inaugurant en quelque sorte le ministère d’Ézéchiel, elles se produisent en trois endroits différents, toujours loin de la montagne de Sion : au bord du fleuve Kebar, en un lieu indéterminé, dans la vallée. Toutes trois sont liées à l’activité de l’Esprit, qui agit dans la personne du prophète pour le diriger et le fortifier. Les apparitions ultérieures (chapitres 8-11) constituent, elles aussi, un groupe de passages bien distinct ; elles indiquent le trajet parcouru par la gloire divine, trajet émouvant à considérer, qui s’accomplit tout entier sur la terre d’Israël.


2.4 - La gloire de l’Éternel à l’entrée de la porte intérieure1

« Et voici, là était la gloire du Dieu d’Israël, selon la vision que j’avais vue dans la vallée » (Ézéchiel 4).


La première mention de la gloire de l’Éternel, en relation directe avec le temple, est saisissante. Cette gloire en effet apparaît à un endroit précis en présence d’une idolâtrie monstrueuse qui revêt différentes formes.


2.4.1 - [Intervention de la main du Seigneur pour transporter Ézéchiel]

Comment donc le prophète a-t-il été amené dans l’enceinte de la maison de Dieu ? Il était assis dans sa maison, en Chaldée, en face des anciens de Juda, transportés eux aussi sur une terre étrangère, quand la main du Seigneur tomba sur lui (Ézéchiel 8:1, 3).

La main du Seigneur, ou de l’Éternel, joue un rôle important dans notre livre. Déjà au chapitre premier, la main de l’Éternel est sur son serviteur (1:3). Sous les ailes des chérubins, il y avait des mains d’hommes (1:8). C’est une main qui tient un rouleau de livre présenté au prophète (2:9). Après la seconde apparition de la gloire, la main de l’Éternel était forte sur Ézéchiel (3:14). Nous pourrions continuer les citations tout au long de la lecture du livre. Cette main indique l’activité divine pour la bénédiction des siens et aussi pour l’exercice du jugement. Esdras parle de « la bonne main de son Dieu » (Esdras 7:9), mais David déclare : « Je suis consumé par les coups de ta main » (Psaumes 39:10).


2.4.2 - [Par l’ouverture de la porte Nord, Ézéchiel voit l’idole de jalousie près de la gloire de l’Éternel]

Dans notre passage, la forme d’une main prend le prophète par les boucles de sa tête. Il est transporté à Jérusalem, en vision, à l’entrée de la porte intérieure qui regarde vers le nord. Entre le parvis extérieur et le parvis intérieur se dressait un mur percé de trois portes, l’une au nord, la seconde à l’est, la troisième au sud. Ézéchiel se tient à l’endroit où la porte nord s’ouvrait sur le parvis intérieur. À travers l’ouverture, il peut voir une idole, sous la forme d’une statue érigée dans le parvis extérieur. « Idole de jalousie », puis « idole qui provoque à la jalousie », est-il dit. Ces expressions sont formées d’après Exode 20:5. L’indignation de l’Éternel qui a aimé fidèlement un peuple infidèle se manifeste. En effet, qu’il s’agisse des relations de l’Éternel avec son peuple Israël, ou plus tard, des relations de Christ avec l’Eglise, la Parole emploie souvent l’image du mari et de la femme. Pour cette raison, l’adultère, si souvent mentionné, entre autres en Ézéchiel 16, est une atteinte grave portée à un lien d’amour que rien n’aurait dû briser, lien établi ici entre Dieu lui-même et les siens qu’Il a librement choisis.

Là où le prophète a été amené, là apparaît la gloire de l’Éternel, non loin d’une idole. Aussi la vision dans la vallée, lieu d’humiliation et d’épreuves, est-elle rappelée (8:4).

Cette gloire, dans une enceinte d’où toute souillure aurait dû être exclue, va être le témoin de scènes épouvantables. Elle ne pourra que s’en aller, même à regret, car « la maison d’Israël commet ici de grandes abominations, pour m’éloigner de mon sanctuaire », déclare l’Éternel lui-même (8:6).


2.4.3 - [Multiples idolâtries grossières, y compris de ceux qui auraient dû être les plus attachés à l’Éternel]

Après l’idole (8:5, 6), voici un cabinet d’images, aménagé dans une chambre faisant partie des dépendances du temple, dépendances dont il est question en 2 Rois 23:11. Une épaisse nuée d’encens monte devant des figures « de reptiles, et de bêtes exécrables, et toutes les idoles de la maison d’Israël tracées sur le mur, tout autour » (8:10). Jaazania participe, avec soixante-dix hommes d’entre les anciens, à ce culte immonde. Pourtant il est fils du pieux Shaphan, qui avait aidé le roi Josias dans sa lutte acharnée contre l’idolâtrie (2 Rois 22:3) ; il est aussi frère d’Akhikam, qui avait délivré Jérémie (Jérémie 26:24). Issu d’une famille attachée à l’Éternel, il en arrive aux pires errements.

Ce n’est pas tout. À l’entrée même de la porte du temple, des femmes, selon le rite grec et phénicien, se lamentent sur Thammuz, jeune dieu qui aurait été tué par un sanglier, et qui est connu aussi sous le nom d’Adonis (8:14, 15).

Plus près encore du lieu très saint, vingt-cinq hommes (on a pensé au souverain sacrificateur et aux chefs des 24 classes sacerdotales établies par David, selon 1 Chroniques 24:5-19), se prosternent devant le soleil, pratiquant le culte des astres formellement interdit par Dieu lui-même (8:16).

Enfin, suprême offense à la sainteté de l’Éternel, des habitants de Juda, à l’imitation des païens, portent à leur nez un rameau magique pour éloigner les mauvais esprits (8:17).

Idolâtries de toutes origines s’étalent sur la montagne de Sion, dans l’enceinte même du temple. La gloire se manifeste là, devant les yeux du prophète. Comment pourrait-elle s’y arrêter ?


2.5 - La gloire de l’Éternel sur le seuil de la maison — (1re mention)

« Et la gloire du Dieu d’Israël s’éleva de dessus le chérubin sur lequel elle était, et vint sur le seuil de la maison » (Ézéchiel 9:3).


2.5.1 - [Deux affirmations insensées : « Dieu ne voit pas » et « Dieu a abandonné le pays »]

Deux versets marquent une liaison très forte entre les chapitres 8 et 9 (*) : « L’Éternel ne nous voit pas. L’Éternel a abandonné le pays » (8:12) et « L’Éternel a abandonné le pays, et l’Éternel ne voit pas » (9:9). Ce sont les paroles mêmes des Juifs idolâtres, paroles citées par l’Éternel à son serviteur. Affirmations insensées ! En effet, David dit : « La parole n’est pas encore sur ma langue, que voilà, ô Éternel, tu la connais tout entière » (Psaumes 139:4). En outre, cachée aux yeux des infidèles, mais visible dans tout son éclat pour Ézéchiel, la gloire de l’Éternel se tient à l’entrée de la porte intérieure au chapitre 8, sur le seuil de la maison au chapitre 9. Elle a une connaissance complète de ce qui se passe au-dedans de l’enceinte du temple, si humiliantes que soient les pratiques du peuple et de ses chefs religieux.


(*) Sur les ch. 8 et 9, voir ME 1949 p. 233, 263


2.5.2 - [Des agents de destruction sont mis en œuvre, mais un Résidu est préservé]

Dans une telle situation, apparaît avec force le principe du résidu fidèle. Six hommes, « chacun avec son instrument de destruction dans sa main », viennent de l’endroit même où la gloire est apparue au chapitre 8, non loin de « l’idole qui provoque à la jalousie ». Ils frappent sans pitié la population coupable de Jérusalem. Grâces à Dieu ! il y a un septième homme, vêtu de lin, comme l’était Aaron lors du grand jour des propitiations (Lévitique 16:4, 23). Il marque d’un thau (T - *), sur le front, les hommes qui soupirent et qui gémissent de toutes les abominations qui se commettent dans la ville (9:4). Ceux-ci constituent un résidu, mis à l’abri du jugement à cause du signe apposé par le messager de l’Éternel, belle figure du Seigneur Lui-même.


(*) Le T hébreu, dernière lettre de l’alphabet, qui correspondait à une signature (Job 31: 35), comme on fait aujourd’hui une croix


2.5.3 - [La gloire de l’Éternel est forcée de partir, mais un rayon de la Grâce de Dieu est manifesté]

Dans notre passage, la gloire de l’Éternel, avons-nous remarqué, est déjà sur le seuil de la maison. (Le chérubin, au singulier, désigne l’ensemble des chérubins). Elle ne peut qu’abandonner un lieu de rébellion et de souillure. Mais, fait très remarquable, si elle doit s’en aller, l’Éternel crie à l’homme vêtu de lin, usant encore de miséricorde à l’égard de ceux qui le craignent. La gloire étant l’ensemble des attributs divins, avec quelle force brille son éclat, quand Dieu manifeste sa grâce ! Moïse, dans le désert, avait exprimé une demande à l’Éternel, avec insistance : « Fais-moi voir, je te prie, ta gloire ». Quelle est la réponse divine ? « Je ferai passer toute ma bonté devant ta face… Je ferai grâce à qui je ferai grâce, je ferai miséricorde à qui je ferai miséricorde » (Exode 33:18, 19). Élie, en Horeb, la montagne de Dieu, a fait une expérience similaire, quand il a entendu la voix douce, subtile (1 Rois 19:12). Même lorsque Dieu doit frapper pour maintenir les droits de Sa justice et de Sa sainteté, Il ne se départit jamais de sa grâce, l’un des caractères essentiels de Son être. Il est beau de discerner dans cette scène terrible de jugement un rayon miséricordieux de la gloire divine.


2.5.4 - [Le jugement de Dieu commence par Sa propre maison]

Paul nous invite à considérer la bonté, mais aussi la sévérité de Dieu (Romains 11:22). Aussi ne voudrions-nous pas clore ces quelques réflexions sur la cinquième apparition de la gloire, sans souligner un fait sérieux entre tous. « La gloire vient sur le seuil de la maison », et les six hommes doivent « commencer par le sanctuaire de l’Éternel » (9:6). Ces derniers mots sont repris par Pierre : « Le temps est venu de commencer le jugement par la maison de Dieu » (1 Pierre 4:17). Là où les privilèges ont abondé, là aussi la responsabilité est la plus grande. Que dire à cet égard du riche enseignement dispensé de tant de manières dans les rassemblements, et de la marche pratique qui en résulte ?


2.6 - La gloire de l’Éternel sur le seuil de la maison — (2e mention)

« Et la gloire de l’Éternel s’éleva de dessus le chérubin, et vint sur le seuil de la maison ; et la maison fut remplie de la nuée, et le parvis fut rempli de la splendeur de la gloire de l’Éternel » (Ézéchiel 10:4).


2.6.1 - [La gloire de l’Éternel se manifeste encore une fois dans toute sa force]

Pour la seconde fois, la gloire apparaît sur le seuil de la maison, mais les chérubins se tiennent à droite, c’est-à-dire au sud, qui est le côté d’honneur. En effet, le temple étant orienté vers l’est, celui qui se tient à l’entrée de l’édifice et regarde vers le parvis, a le sud à sa main droite. Bien que le départ de la gloire soit définitif, elle se manifeste encore dans toute sa force, comme aux jours de Salomon (1 Rois 8:10, 11). Pour cette dernière occasion, elle remplit la maison et le parvis.


2.6.2 - [La ville elle-même de Jérusalem est atteinte par un jugement de feu]

Dans le chapitre 9, un jugement terrible s’est abattu sur la population impie de Jérusalem. Seuls les habitants marqués par l’homme vêtu de lin ont été épargnés. Dans le chapitre 10, le châtiment, figuré par les charbons ardents, atteint la ville elle-même. L’homme vêtu de lin accomplit ici une tâche nouvelle, non plus de grâce, mais de justice. Il prend du feu entre les roues, entre les chérubins, feu qui sera répandu ensuite sur Jérusalem. Quand Jean voit le Seigneur sous son caractère de Fils de l’homme (et parce qu’il est Fils de l’homme Il a reçu le pouvoir de juger), il tombe à ses pieds comme mort (Apocalypse 1:17).


2.6.3 - [Il est montré la relation avec la vision du ch. 1]

Cette seconde apparition de la gloire sur le seuil de la maison, permet à Ézéchiel de comprendre dans toute son étendue le sens de la vision du premier chapitre. Les versets 8 à 17 du chapitre 10 reprennent des indications déjà données tout au début du livre. Mais dans cette dernière occasion, le prophète saisit, derrière les images, une réalité redoutable : les animaux sont des chérubins qui ne siègent plus dans le temple, les roues accordent toute liberté de mouvement aux exécuteurs du jugement ; chérubins et roues sont pleins d’yeux, les yeux exprimant la connaissance parfaite de tout ce qui se passe, alors que l’impie dit : L’Éternel ne nous voit pas.


2.6.4 - [La gloire resplendit avant de disparaître]

Cette dernière conjonction entre la gloire et le temple est pleine d’intérêt. En effet, quels que soient la rébellion de l’homme et l’outrage fait à la sainteté de Dieu, celui-ci ne permet pas qu’un seul rayon de sa gloire soit terni. Les chérubins se tiennent à la droite de la maison, à la place d’honneur ; la gloire resplendit encore dans toute sa beauté avant de disparaître.


2.7 - La gloire de l’Éternel à l’entrée de la porte orientale

« Et les chérubins s’arrêtèrent à l’entrée de la porte orientale de la maison de l’Éternel ; et la gloire du Dieu d’Israël était au-dessus d’eux, en haut » (Ézéchiel 10:19).


2.7.1 - [La gloire sort et n’habitera pas dans les temples ultérieurs]

Dans les versets 18 à 22 du chapitre 10, deux verbes, « sortir » et « s’arrêter », méritent d’être soulignés. La gloire de l’Éternel sort de dessus le seuil de la maison et se tient au-dessus des chérubins. Ensuite, les chérubins haussent leurs ailes, s’élèvent de terre et sortent eux aussi. Ah ! si le peuple avait été fidèle, s’il s’était repenti devant son Dieu, il n’aurait pas été privé de cette présence irremplaçable. En effet, la gloire n’habitera pas dans le temple d’Esdras, bien que le service de cet homme pieux ait grandement honoré Dieu. Précisons cette indication par une phrase tirée des Études sur la Parole : « Il n’y avait ni Shékhina (c’est-à-dire la nuée marquant la présence divine) dans le temple, ni Urim ni Thummim avec le sacrificateur, mais il y avait une intervention souveraine de Dieu dans cette bonté qui demeure à jamais, en sorte que la porte était ouverte pour la venue du Messie selon les promesses faites aux pères ». La gloire n’habitera pas dans le temple d’Hérode, même si, comme l’indique Jean 2:20, on y travaillait depuis quarante-six ans quand le Seigneur pénétra dans le parvis.


2.7.2 - [La gloire dans la Personne du Messie, Christ]

Où donc se trouvait-elle aux jours du Messie ? Dans sa personne même. « Nous vîmes sa gloire — la gloire de la Parole faite chair — une gloire comme d’un fils unique de la part du Père » (Jean 1:14). Dieu habitait en Lui, non dans le temple, selon l’expression de Colossiens 2:9 : « En lui habite toute la plénitude de la déité corporellement ». Le corps de Jésus était désormais le vrai temple.

Aussi est-il intéressant d’établir un parallèle entre la gloire sortant du temple et le Seigneur rejeté. Il sort du prétoire, où une injustice monstrueuse allait être commise (Jean 19:5) ; il sort de la ville, chargé de sa croix (Jean 19:17).

Combien de fois, à la fin de son ministère, le Seigneur a-t-il quitté Jérusalem, où la haine des Juifs grandissait toujours davantage contre lui, pour se rendre à Béthanie ! Après être sorti de la ville, il traversait le torrent du Cédron, gravissait le mont des Oliviers et pénétrait dans ce village où il trouvait enfin quelque amour pour Sa Personne.


2.7.3 - [La gloire s’arrête, ne quittant qu’à regret, c’est la gloire du Dieu d’Israël]

Nous avons également relevé le verbe s’arrêter. En effet, avant de partir définitivement, la gloire s’arrête encore à l’entrée de la porte orientale, porte qui sera réservée plus tard à l’Éternel et à son prince quand le règne sera établi (Ézéchiel 43:1 ; 46:1). En cet instant solennel, où l’Éternel manifeste encore sa grâce en quittant comme à regret son sanctuaire, cette gloire est appelée « la gloire du Dieu d’Israël ». De même, dans le prophète Osée, quand la sentence de Lo-Ammi est prononcée, avec quels accents Dieu parle encore à Israël. « Comment te livrerais-je, Israël ?… Mon cœur est changé en moi ; toutes ensemble, mes compassions se sont émues » (Osée 11:8).

Que dire de la patience du Seigneur, qui, si souvent, a enseigné dans le temple, y a guéri des malades et des infirmes, a daigné l’appeler « la maison de mon Père », avant d’être contraint de ne plus y retourner et de prononcer à son sujet de terribles prophéties ?

Maintenant, la patience de Dieu est arrivée à son terme. Les chérubins vont « chacun droit devant soi » (10:22). Rien ne pourra modifier le trajet qu’ils ont à parcourir.


2.8 - La gloire de l’Éternel sur la montagne

« Et la gloire de l’Éternel monta du milieu de la ville, et se tint sur la montagne qui est à l’orient de la ville » (Ézéchiel 11:23).


2.8.1 - [Le Seigneur annonçant au même endroit aux disciples la destruction du temple]

La montagne qui est à l’orient de la ville désigne la montagne des Oliviers, où Jésus alla si souvent. Si la gloire de l’Éternel devait y faire une halte ultime, après être montée du milieu de la ville, Jésus, lui aussi, « sortit et s’en alla du temple… Et comme il était assis sur la montagne des Oliviers, les disciples vinrent à lui en particulier » (Matthieu 24:1-3).

Ayant devant ses yeux, au-delà du Cédron, la colline de Sion, il annonce la destruction totale du temple : « Il ne sera point laissé ici pierre sur pierre qui ne soit jetée à bas ». Une quarantaine d’années plus tard, Titus écrasait Jérusalem révoltée et, bien qu’il eût désiré conserver l’immense édifice du temple, il dut assister, impuissant, à son anéantissement par le feu.


2.8.2 - [Les deux dernières occasions de la gloire de la présence du Seigneur en cet endroit]

Comment ne pas rapprocher encore la présence de la gloire en ce lieu-là, de la présence du Seigneur, la nuit où il fut livré ? « Et sortant, il s’en alla, selon sa coutume, à la montagne des Oliviers » (Luc 22:39). Il pria instamment, sa sueur sanglante découla sur la terre ; de grands cris s’élevèrent, ses larmes ont coulé (Hébreux 5:7).

La dernière occasion où le Seigneur a passé par cet endroit est indiqué en Luc 24:50. Ressuscité, il sort de Jérusalem avec ses disciples et les mène dehors jusqu’à Béthanie. Si les chérubins s’élevèrent de terre aux yeux d’Ézéchiel quand ils sortirent de la maison, le Seigneur, après avoir béni les siens, fut séparé d’eux et élevé dans le ciel.


2.9 - [Résumé des apparitions de la gloire et des étapes de son départ]

Nous arrivons à la fin de notre première partie intitulée : « La gloire s’en va ». Nous avons déjà remarqué que les trois premières apparitions de la gloire, au Kebar, en un lieu indéterminé, dans la vallée, inauguraient le ministère d’Ézéchiel. Les cinq apparitions subséquentes, dans les chapitres 8 à 11, se succèdent dans un ordre également dicté par l’Esprit. Elles déterminent diverses étapes qu’il vaut la peine de rappeler :


La gloire s’éloigne sans que rien ne puisse s’opposer à elle. Plusieurs fois, dans ces onze premiers chapitres, les mots « droit », « droit devant soi », sont employés. Nous pensons à la parole du Seigneur empreinte de tristesse : « Voici, votre maison vous est laissée déserte, car je vous dis : Vous ne me verrez plus désormais, jusqu’à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » (Matthieu 23:38, 39).


3 - La gloire revient

Grâces à Dieu ! Notre sujet ne s’achève pas à la fin du chapitre 11. Lorsque les jugements auront atteint la ville de Jérusalem, le pays d’Israël et les nations, la gloire reviendra. Trois passages nous parlent de ce retour merveilleux : Ézéchiel 39:21 ; 43:1-6 ; 44:4. Examinons-les dans l’ordre où la Parole les présente.


3.1 - La gloire de l’Éternel parmi les nations

« Et je mettrai ma gloire parmi les nations ; et toutes les nations verront mon jugement, que j’aurai exécuté, et ma main, que j’aurai mise sur eux » (Ézéchiel 39:21).


3.1.1 - [Après l’anéantissement de Gog et Magog]

Les chapitres 38 et 39 d’Ézéchiel parlent de Gog et Magog, dernier ennemi vaincu par le Seigneur, avant que ne s’établisse la paix sur cette terre. Gog désigne la personne du chef, Magog, l’ensemble des territoires sur lesquels il domine (Ézéchiel 38:1). Nous n’insisterons pas sur deux questions, fort intéressantes, soulevées dans plusieurs articles sur la prophétie : le moment de la grande attaque de Gog (la Russie et ses alliés) contre Israël (sera-ce tout au début du règne ou un certain temps après que le règne aura été établi ?) et la personne même de ce puissant conquérant (Gog et l’Assyrien futur, le roi du nord, sont-ils le même personnage ? ME 1919 p.133,134). De toutes manières, ce terrible ennemi sera anéanti par Dieu Lui-même.


3.1.2 - [L’Éternel se révélera dans l’exercice même de Son jugement]

L’idée fondamentale de ces deux chapitres est celle-ci : L’Éternel se révélera à Israël et aux nations dans l’exercice même de son jugement, Israël occupant une position privilégiée parmi elles. Les expressions relatives à cette révélation méritent d’être relevées :


3.1.3 - [La gloire divine se manifestera à l’aurore du règne, parmi les nations, par des jugements terribles]

Ainsi donc, si la première apparition de la gloire s’est produite sur les bords du Kebar, en Babylonie, la gloire divine se manifestera, à l’aurore du règne, parmi les nations, par des jugements terribles. Celles-ci, selon une expression plusieurs fois répétée, « sauront que je suis l’Éternel ». Si Israël a été châtié, c’est à cause de ses infidélités ; s’il est rétabli dans une position prééminente parmi les nations, les miséricordes de Dieu en sont l’unique cause.


3.2 - La gloire de l’Éternel à la porte orientale

« Et voici, la gloire du Dieu d’Israël venait du côté de l’orient ; et sa voix était comme une voix de grandes eaux, et la terre était illuminée par sa gloire » (Ézéchiel 43:2).


3.2.1 - [Sommaire des derniers chapitres d’Ézéchiel]

Dans les chapitres 40 à 42, Ézéchiel décrit, d’une manière détaillée, le temple nouveau, érigé pour le règne de mille ans. Mais cet édifice ne serait rien si la gloire de l’Éternel ne daignait y habiter. Aussi les chapitres 43 à 46 ne dissocient-ils pas la présence de cette gloire et les ordonnances relatives au culte millénial approuvé de Dieu. Enfin, les chapitres 47 et 48 présentent, d’une façon combien belle, la terre d’Israël bénie comme elle ne l’aura jamais été.


3.2.2 - [Retour de la gloire divine par le même endroit par lequel elle a quitté la ville]

Le prophète, conduit par un guide mystérieux, se trouve placé à la porte qui regarde vers l’orient, au même endroit où il a contemplé la dernière station de la gloire divine, alors toute prête à quitter la ville pour aller se tenir sur la montagne des Oliviers. Cette porte faisait partie de l’enceinte extérieure du temple. Et maintenant — ô joie indicible — Ézéchiel voit la gloire venir du côté de l’orient, franchir la porte et pénétrer dans la maison. Lui-même est alors transporté dans le parvis intérieur. « Et voici, la gloire de l’Éternel remplissait la maison » (Ézéchiel 43:5).

Scène magnifique, propre à nous remplir d’adoration. Zacharie, poussé par l’Esprit Saint, s’était écrié, à la naissance du Sauveur : « L’Orient d’en haut nous a visités » (Luc 1:78). La gloire du Fils de Dieu, qui a brillé lors de son arrivée dans le monde, brillera à nouveau de toute sa splendeur dans le temple millénial. Et nous nous rappelons avec joie la parole du prophète : « L’Éternel, mon Dieu, viendra, et tous les saints avec toi » (Zacharie 14:5).

Dans notre passage, les trois personnes divines sont présentes : L’Éternel, appelé aussi le Dieu d’Israël, l’Esprit, et un homme — belle image de Christ — dont le prophète entend la voix et qui se tient à côté de lui (Ézéchiel 43:4-6).

La porte orientale, par où la gloire est revenue pour remplir la maison, sera fermée. Seul, le prince — représentant du Seigneur ; ME 1930 p.201) — pourra entrer et sortir par elle (Ézéchiel 44:1-3). Pour cette raison, Ézéchiel devra passer par la porte nord pour retrouver la rivière qui, jaillissant de dessous le seuil de la maison, s’écoulera vers l’orient et fertilisera la plaine puis la mer Morte (Ézéchiel 47).


3.3 - La gloire de l’Éternel dans la maison

« Et il m’amena par la porte du nord, devant la maison ; et je vis, et voici, la gloire de l’Éternel remplissait la maison de l’Éternel ; et je tombai sur ma face » (Ézéchiel 44:4).


La gloire de l’Éternel, au chapitre 8, était apparue à l’entrée de la porte qui regarde vers le nord. Quelles scènes se sont déroulées alors devant les yeux d’Ézéchiel ! Mais, selon l’expression de l’Écriture, « là où le péché abondait, la grâce a surabondé » (Romains 5:20). En effet, le guide du prophète fait passer celui-ci par cette même porte pour l’amener devant la maison. Là, le prophète contemple la gloire de l’Éternel, qui remplit la maison. Si la grâce de Dieu est illimitée, les voies de Son gouvernement subsistent parallèlement. Comme Israël a commis un péché grave en introduisant des étrangers dans le sanctuaire et en leur confiant même certaines charges, aucun étranger ne sera admis dans le temple (Ézéchiel 44:7-9). En outre, à l’exception des fils de Tsadok, les Lévites, qui ont sacrifié aux idoles, exerceront un service subalterne et seront exclus de la sacrificature (Ézéchiel 44:10-14).

Souvenons-nous que l’apparition du Seigneur en gloire est liée aux rétributions. Quelles seront les nôtres quand nous serons manifestés devant Lui ?


4 - Conclusion

La gloire s’en est allée à cause des infidélités du peuple, mais elle reviendra en vertu de la grâce souveraine de Dieu. Cette phrase résume ses diverses apparitions dans le livre d’Ézéchiel.

Gardons devant nos yeux le spectacle émouvant du départ, comme à regret, et celui du retour : parmi les nations d’abord, puis dans la maison après qu’elle a franchi la porte orientale, enfin, dans la maison encore, où le prophète, entré par la porte nord, la contemple depuis le parvis intérieur.

Considérons le Seigneur, la gloire du ciel, qui, souvent, est sorti de la ville et, après sa résurrection, a passé de ce monde au Père. Souvenons-nous de sa promesse : « Je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi » (Jean 14:3). Bien que notre espérance soit céleste, nous serons associés à la gloire de son règne. « Si nous souffrons, nous régnerons aussi avec lui » (2 Timothée 2:12).