Auteur inconnu
5 - Jugement sur Israël et David
6 - Repentance de Dieu selon la repentance des hommes
7 - Dieu ne se repent pas de ce qu’Il a promis
Les sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest ; ME 1901 p. 331
Les passages où il est dit que Dieu se repent de ce qu’il a fait, offrent souvent quelque difficulté aux lecteurs de la Parole, surtout quand ils la mettent en regard de l’affirmation opposée, que Dieu n’est pas « un fils d’homme pour se repentir ».
Afin d’être au clair, il faut comprendre d’abord que la
repentance de l’homme et celle de
Dieu sont deux choses fort différentes. Elles n’ont en commun qu’un seul
caractère, fondamental il est vrai, c’est que l’une et l’autre sont un changement de disposition.
Chez l’homme, la repentance est un changement de disposition envers Dieu, mais ce changement est amené par un retour sur lui-même et le jugement douloureux qu’il porte sur son péché. Il comprend que sa conduite a offensé un Dieu d’amour qui lui voulait du bien et qui peut-être (car il n’en est pas encore certain) lui en veut encore. Ce sentiment, produit par la foi, accompagne la conversion. Le pécheur se retourne vers Dieu, va à Lui en confessant son état, et, se trouvant en sa présence, découvre que cet amour qu’il osait à peine entrevoir, dépasse toutes ses pensées et toute son attente. La parabole du fils prodigue nous décrit en détail le travail d’âme par lequel un pauvre pécheur, convaincu de sa culpabilité et repentant, arrive en fin de compte dans les bras du Père et entre dans sa maison, revêtu de la plus belle robe.
Telle est, chez l’homme, la repentance avec ses résultats. Il est facile de comprendre qu’à part le changement de disposition, tout cet état n’a rien de commun avec le caractère de Dieu.
En Dieu, la repentance est un changement de disposition à la
suite d’un contrat
passé entre Lui et
l’homme. Ce dernier ayant violé le contrat, ayant failli à la condition que
Dieu lui posait, Dieu est obligé de changer de disposition envers lui, d’agir d’une
manière opposée à ce que le contrat avait primitivement établi. Dieu se repent
donc, mais cette repentance ne porte aucune atteinte à l’immutabilité de sa
nature et de ses conseils, car « Dieu n’est pas un fils d’homme pour se
repentir » (Nomb. 23:19).
Quelques passages vont nous prouver ces vérités.
Dieu avait créé l’homme à son image et l’avait établi comme
centre de la bénédiction sur la terre. Pour se maintenir dans cette position,
une seule chose était nécessaire, une simple condition était posée, celle d’obéissance.
L’homme ne devait pas enfreindre la défense de Dieu, en mangeant du fruit de l’arbre
du bien et du mal, mais l’homme, responsable d’observer cette condition, a
failli. Avec le péché, la mort est entrée. Mais, fait digne de remarque, ce ne
fut que lorsque le péché eut porté tous
ses fruits
et que l’Éternel vit « que toute l’imagination des pensées
du cœur de l’homme n’était que
méchanceté
en tout temps », qu’il « se
repentit
d’avoir fait l’homme sur la terre et s’en affligea dans son cœur »
(Gen. 6:5-6). Alors seulement Dieu changea de
disposition : Il détruisit l’homme.
Mais ce changement de disposition de Dieu ne le fit nullement
abandonner ses conseils
; il conserva
Noé et sa famille pour en former une
souche nouvelle, dans un monde purifié par le jugement, et en vue d’introduire
finalement le Fils de l’homme comme chef de la création et de toutes choses. C’est
donc la désobéissance de l’homme à la condition que Dieu avait posée pour le
bénir qui fait changer Dieu de disposition envers lui, et c’est l’immutabilité
de la nature et des conseils de Dieu qui le fait préserver Noé et sa maison.
En établissant la royauté de Saül, l’Éternel lui ordonna de
descendre à Guilgal et d’y attendre sept jours jusqu’à ce que Samuel vint vers
lui pour lui faire savoir ce qu’il devait faire (1 Sam.
10:8). Nous savons comment le roi désobéit. Alors Samuel lui dit : « Tu
as agi follement, tu n’as pas gardé le commandement de l’Éternel, ton Dieu, qu’il
t’avait ordonné ; car maintenant l’Éternel
aurait établi pour toujours ton règne sur Israël
, et maintenant ton règne
ne subsistera pas : l’Éternel s’est cherché un homme selon son cœur et l’Éternel
l’a établi prince sur son peuple » (1 Sam. 13:13,
14). Dieu patiente encore pour exécuter cette sentence, mais lorsque Saül eût
mis le comble à sa désobéissance dans l’affaire d’Amalek,
et seulement alors,
l’Éternel dit (1 Sam. 15:11) : « Je me repens
d’avoir établi Saül pour roi », et : « Parce
que tu as rejeté la parole de l’Éternel, il t’a aussi rejeté comme roi » (1
Sam. 23). Dieu le rejette définitivement, mais Samuel
proclame que Son conseil demeure : « La sûre Confiance d’Israël ne ment
point et ne se repent point
;
car il n’est pas un homme pour se repentir » (15:29). La désobéissance de
Saül l’a privé du royaume que son obéissance lui aurait acquis pour toujours,
et quoique la longue patience de Dieu ait retardé l’exécution du jugement, il
arrive un moment où Dieu se repent de l’avoir établi. Dieu change de
disposition, mais ses conseils immuables à l’égard de la royauté se poursuivent
en David et, par le canal de David, en Christ.
Dans les deux passages que nous venons d’examiner, Dieu se
repent du bien
qu’il voulait faire.
En 2 Sam. 24:16, on voit l’Éternel se repentir du mal
qu’il avait décrété comme jugement
sur Israël et sur David. Fait très remarquable, on ne trouve pas ici que Dieu
se repente à la suite de l’humiliation de David. Cette humiliation avait eu
lieu (15:10), mais sans arrêter le cours du jugement. Tout au contraire, c’est
alors que David s’humilie, que Dieu lui laisse le choix entre trois calamités.
Ce fut seulement lorsque « l’ange étendit sa main sur Jérusalem
pour la détruire, que l’Éternel se repentit
de ce mal », et arrêta l’épée du destructeur.
Ici l’Éternel se repent, change de disposition, vis-à-vis de sa propre miséricorde
qu’il
avait assurée à Sion, choisie en grâce dans ses conseils, et désirée pour en
faire son habitation et son repos à perpétuité (Ps. 132:13-14). C’est la grâce
qui arrête le jugement. Dieu se repent, pour ainsi dire, à l’égard du mal, parce
qu’il n’est pas un homme pour se repentir à l’égard du bien.
De nombreux passages nous montrent que, sous le régime de la
loi, Dieu se repent, soit en bien
,
soit en mal, suivant que se repentent ou
non les hommes qu’il gouverne
. « Au moment où je parle » dit-il, « au
sujet d’une nation et au sujet d’un royaume, pour arracher, pour démolir, et pour
détruire, si cette nation au sujet de laquelle j’ai parlé, se détourne du mal
qu’elle a fait, je me repentirai du mal
que
je pensais lui faire » (Éz. 18:7-8). Mais si la
nation ou le royaume que Dieu voulait bénir, pèche : « Si elle fait
ce qui est mauvais à mes yeux, je me repentirai du bien
que j’avais dit vouloir lui faire » (Éz.
18:10).
On trouve le même principe à l’égard d’Israël. Si Israël se repent et revient à l’Éternel, son Dieu, il trouvera un Dieu plein de grâce et miséricordieux qui « se repent du mal dont il a menacé » (Joël 2:12-13 ; comp. Jér. 26:13).
Pour les nations, la chose eut lieu partiellement dans le cas de Ninive (Jonas 3:5-10 ; 4:2), et l’histoire d’Israël nous offre bien des exemples de repentance momentanée qui arrête le jugement de Dieu. Mais soit pour les nations, soit pour le peuple de Dieu, une repentance définitive n’aura lieu que dans un temps futur sous l’action de la grâce.
Cependant le cas d’Israël a un caractère particulier. Quelle qu’ait été sa méchanceté et sa rébellion, il n’est
jamais dit que Dieu se soit repenti de l’avoir choisi pour être son peuple.
Sans doute Israël, placé sous l’épreuve de la loi, a failli d’une manière
révoltante, et Dieu l’a finalement rejeté comme peuple en le déclarant Lo-Ammi (Os. 1:9), tout en se réservant un résidu selon l’élection
de grâce (Rom. 11:5). « En ce qui concerne l’évangile », dit l’apôtre,
« ils sont ennemis à cause de vous ; mais en ce qui concerne l’élection,
ils sont bien-aimés à cause des pères. Car les dons de grâce et l’appel de Dieu
sont sans repentir
» (Rom. 11:28-29).
Aussi Dieu peut-il dire : « J’appellerai mon peuple celui qui n’était
pas mon peuple » (Rom. 9:25 ; Os. 2:23).
Quand Dieu commence par
les promesses
, il s’engage vis-à-vis de Lui-même. C’est ce qu’il dit à l’égard
d’Abraham, père du peuple. « Car lorsque Dieu fit la promesse à Abraham,
puisqu’il n’avait personne de plus grand par qui jurer, il jura par lui-même
, disant : Certes, en
bénissant je te bénirai, et en multipliant je te multiplierai… Et Dieu,
voulant en cela montrer plus abondamment aux héritiers de la promesse l’immutabilité de son conseil
, est
intervenu par un serment » (Héb. 6:13-18).
Or c’est ce qu’exprime aussi, d’une manière remarquable, la prophétie de Balaam que Balak voulait induire à maudire le peuple ; et certes, son état offrait assez d’occasions de le maudire. Mais « Dieu n’est pas un homme pour mentir, ni un fils d’homme pour se repentir ; aura-t-il dit et ne fera-t-il pas ? aura-t-il parlé et ne l’accomplira-t-il pas ?… Il n’a pas aperçu d’iniquité en Jacob, il n’a pas vu d’injustice en Israël » (Nomb. 23:19, 21), car en vertu de l’œuvre de Christ, toutes ses promesses sont sans repentance !