Un Sauveur proche

Briem J. d’après des pensées de J.G. Bellet


ME 2006, p. 257


1 - Dans l’Ancien Testament, Dieu restait à distance de l’homme

2 - En Christ, Dieu s’est approché de l’homme

3 - Les réponses des hommes à l’amour de Jésus

3.1 - [Le clergé désapprobateur]

3.2 - [Le grand Donateur]

3.3 - [La foi qui L’accueille avec joie]

4 - L’amour de Dieu se révèle à la foi

4.1 - [La foi se dégageant des formes extérieures]

4.2 - [Le Sauveur renverse les barrières, supprime les distances]

4.3 - [Le clergé assoit son pouvoir sur un Dieu de loin]


1 - Dans l’Ancien Testament, Dieu restait à distance de l’homme

Dieu a manifesté Sa grâce riche et variée déjà au temps de l’Ancien Testament ; mais elle ne pouvait pas se déployer sans réserve envers le pécheur avant la venue de Jésus Christ. L’Ancien Testament parle déjà du pardon des péchés, de la guérison des malades et de la nourriture dispensée aux foules. Mais tout cela avait lieu d’une manière restreinte et caractéristique de cette époque. Une certaine distance subsistait, et tout ce qu’est Dieu ne pouvait pas encore se déployer pleinement. Lui-même demeurait en quelque sorte dans son sanctuaire. Il agissait en grâce, mais depuis le ciel.

Dieu venait au-devant des besoins du pécheur — mais Il était dans le temple, retiré dans le lieu très-saint, et le pécheur devait s’approcher de Lui par un chemin prescrit, consacré, pour avoir part à l’efficacité du trône de la grâce.

L’Éternel répondait aux besoins de Son peuple dans le désert — mais Il le faisait tout en demeurant dans le ciel, d’où Il leur envoyait le « pain du ciel », le « blé des cieux », ou leur donnait de l’eau, après que Sa verge mystérieuse eut fendu le rocher (Néhémie 9:15 ; Psaume 78:24).

L’Éternel venait à la rencontre de la misère d’un pauvre lépreux — mais seulement après que celui-ci eut été exclu hors du camp, afin que toute intervention de l’homme soit impossible. Là Il se révélait comme Dieu, et Il agissait dans l’amour et dans la puissance qui Lui sont propres. Mais dans Son action, il y avait un caractère qui montrait une distance envers ceux auxquels Il témoignait Son amour et Sa bonté. Qu’Il ait accordé le pardon, dispensé la nourriture ou guéri les malades, cette manière d’agir demeurait toujours.


2 - En Christ, Dieu s’est approché de l’homme

Nous voyons le Seigneur Jésus, Dieu « manifesté en chair » (1 Timothée 3:16) faire ces mêmes œuvres d’amour et de puissance : Il pardonne les péchés, Il nourrit et guérit, et Il le fait avec la pleine autorité de Ses droits divins et de Sa gloire. Mais tout cela a lieu désormais d’une manière entièrement nouvelle. La réserve et la distance ont disparu.

Maintenant nous ne voyons plus Dieu retiré dans le sanctuaire, mais nous Le voyons œuvrant au milieu des captifs, des malades et des pauvres de ce monde de misère. Il pardonne — mais Il se tient à côté du pécheur et lui dit « tes péchés sont pardonnés ». Il donne de la nourriture — mais Il est à table avec ceux qu’Il rassasie. Il guérit — mais Il étend Ses mains dans la foule sur tous les souffrants, ou se tient auprès de leur lit. Ainsi Il s’abaisse vers ceux qui ont des besoins pour pardonner, pour nourrir et pour guérir. Il se rend au milieu d’eux pour leur faire savoir et constater qu’Il dispose d’une puissance illimitée afin qu’ils puissent en user sans réserve. Il y a en cela une gloire qui surpasse tout et fait pâlir l’éclat des manifestations de la grâce de Dieu dans l’Ancien Testament.


3 - Les réponses des hommes à l’amour de Jésus

3.1 - [Le clergé désapprobateur]

Les chefs religieux en Israël se sentaient dérangés par cette manière dont Jésus se manifestait. Ils avaient intérêt à ce qu’il n’y ait pas trop d’intimité entre Dieu et Son peuple ; car ainsi ils pouvaient espérer jouer eux-mêmes un rôle. C’est pourquoi ils sont mécontents lorsque Jésus dit au paralytique : « Tes péchés sont pardonnés » (Marc 2:5). Cela les gênait grandement. Cela leur coupait l’herbe sous les pieds. « Qui peut pardonner les péchés, sinon un seul, Dieu ? » (Marc 2:7) — et Dieu était dans le ciel. Le fait que le Fils de l’homme pardonne les péchés sur la terre portait sérieusement atteinte à la considération dont ils jouissaient dans le monde.


3.2 - [Le grand Donateur]

Mais quoi qu’ils aient pu en penser, c’était bien là la manière d’agir du Fils de l’homme sur la terre. Il s’identifiait avec les maux qu’Il rencontrait d’une façon qui encourageait tous les nécessiteux à rechercher sa proximité avec joie et confiance. Il faisait tout de façon à montrer qu’Il était un donateur heureux — et plus encore, qu’avec le don, Il se donnait Lui-même. Car, comme nous l’avons vu, de Ses propres mains, Il apportait la bénédiction à la porte de chacun.


3.3 - [La foi qui L’accueille avec joie]

C’est pourquoi seule la joyeuse confiance de la foi pouvait correspondre pleinement à sa pensée et Le satisfaire — la confiance d’une foi qui était certaine qu’un nécessiteux a le droit de venir directement à Lui. Nous pensons à la foi d’un Bartimée qui, malgré la dureté de cœur de son entourage, ne s’est pas laissé réduire au silence. Le Seigneur Jésus prenait les petits enfants entre ses bras, en dépit des disciples qui commettaient la même erreur et voulaient les empêcher de venir à Lui (Marc 10:46-52 ; 10:13-16). Seul l’amour de Dieu peut produire une telle démarche. C’était bien là Son dessein. Il est venu dans le monde et a été immédiatement entouré par les pécheurs, les malades et les nécessiteux. La foi qui le comprenait en cela et faisait appel à Lui était la réponse qui satisfaisait Son cœur.


4 - L’amour de Dieu se révèle à la foi

Nous voyons une telle réponse dans l’action de la petite troupe croyante qui — ainsi que le rapportent les évangiles — a découvert le toit de la maison où le Seigneur se trouvait et a fait descendre un paralytique sur son lit « au milieu, devant Jésus » (Luc 5:19).


4.1 - [La foi se dégageant des formes extérieures]

Tout cela a eu lieu sans l’observation de formes rituelles. Aucune ordonnance sacrée du temple n’entrait en considération, ni même aucune attente pour être introduit. Ces hommes éprouvaient l’urgence du besoin, connaissaient la puissance du Fils de Dieu, et saisissaient que ces deux choses allaient ensemble. Ils étaient certains que le Seigneur apportait la puissance parce que les pécheurs avaient des besoins. C’était une expression énergique de leur foi, et cette énergie était tout à fait selon la pensée de Jésus. « Et Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique : Mon enfant, tes péchés sont pardonnés » (Marc 2:5). Il n’a demandé aucune explication et leur a ouvert son cœur débordant de grâce.

C’était là le véritable amour et la vraie sympathie. Le Seigneur Jésus déchirait tout voile étendu entre Dieu et les pécheurs, et c’est aussi ce qui correspondait à la foi de cette petite troupe. Son sang allait bientôt avoir pour conséquence que le voile du temple — qui tenait Dieu loin du pécheur perdu — se déchirerait depuis le haut jusqu’en bas. Dès maintenant, leur foi déchirait ce qui, jusqu’alors, tenait le pécheur loin de Dieu.


4.2 - [Le Sauveur renverse les barrières, supprime les distances]

Admirable foi, qui apprend à connaître Jésus, le Sauveur du monde, Celui qui est puissant pour renverser tous les murs de séparation ! Quelle bénédiction de savoir que c’est là la manière de Dieu, de notre Sauveur ! La grâce et la gloire sont devenues notre part. Pour les rechercher, nous n’avons pas besoin de « monter en haut », ni ne devons « descendre dans les parties inférieures de la terre », car le Seigneur l’a fait pour nous (cf. Éphésiens 4:8-10). Bientôt, selon Sa promesse, Il reviendra en gloire : « Voici, je viens bientôt, et ma récompense est avec moi » (Apocalypse 22:12). Mais depuis longtemps déjà, nous pouvons Le contempler, voir comment, dans Sa grâce, Il s’approche des pécheurs perdus et prend soin d’eux.


4.3 - [Le clergé assoit son pouvoir sur un Dieu de loin]

Cela ne plaisait pas aux chefs religieux. Leur pouvoir et leur considération dans le monde exigeaient que le pardon des péchés demeure dans la main d’un Dieu qui soit loin dans le ciel ; ainsi, ils espéraient pouvoir continuer à être le chemin consacré vers lui.

Le pardon des péchés a été placé à proximité de chacun. Et il devient certitude du salut, par la foi du cœur que la bouche confesse (Romains 10:8-10). Cela rend simple le chemin de la délivrance.